Durée de lecture : 6 minutes
Clés : COP26 Climat Monde
À Glasgow, M. Macron a vanté son action et celle de l’Union européenne. Mais en sous-main, la France manœuvre avec la Pologne et la Hongrie pour faire reconnaître le gaz — et le nucléaire — comme des énergies « vertes ».
...
les jeunes militants d’Action non violente COP21 (ANV-COP21) sont déterminés ... Charles de Lacombe, l’un des porte-parole ... déroulent une bannière jaune accusatrice : « Climate Emergency, Macron Guilty » (Urgence climatique, Macron coupable). Derrière eux, d’autres brandissent, tête à l’envers, une dizaine de portraits officiels d’Emmanuel Macron décrochés dans les mairies françaises depuis février 2019 pour dénoncer son inaction environnementale. ... Marie Cohuet prend la parole ... Condamnation de l’État français dans l’Affaire du siècle, torpillage de la loi Climat, soutien au projet pétrolier de Total en Ouganda, extensions d’aéroports dans plusieurs villes, tapis rouge déroulé à Amazon… La militante déroule un réquisitoire sévère ... « La France n’est pas à la hauteur des enjeux ni même des objectifs qu’elle s’est fixée »
...
Pour promouvoir le nucléaire, la France accepterait de faire passer le gaz comme une énergie "verte"*
...M. Macron d’autant plus critiquable que, comme l’a révélé une journaliste de Contexte, Anna Hubert, le président de la République mène un double jeu : pour obtenir que le nucléaire soit inclus dans la « taxonomie verte » européenne des investissements jugés écologiques, la France aurait cosigné un texte avec la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie afin de faire accepter le gaz - un combustible fossile - dans cette liste conjointement avec le nucléaire
...
Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?n00QZg
...
P26 "Ceux qui parlent d’écologie sans aborder frontalement la question de la vie quotidienne sous tous ses aspects, ceux qui n’ont à la bouche que les mots « compensation », « bilan carbone », « développement durable », « green tech », « transition », « empreinte écologique », ceux-là parlent une langue morte, celle de la comptabilité du désastre.
Pour esquisser les fondements d’une écologie communale et révolutionnaire, ancrée dans la vie quotidienne, peut être faudrait-il repartir de la notion d’écosophie de Félix Guattari. Pour lui, la question écologique se situe à la lisière de trois registres : « celui de l’environnement, celui des rapports sociaux, et celui de la subjectivité humaine ». Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes s’expérimentent des formes de vie commune à même de tenir inséparés ces trois registres de l’écologie, comme en témoigne notre relation à la forêt."
...
un bien commun dont les habitants jouissent simultanément, apprenant laborieusement à concilier, à superposer et à ménager leurs multiples usages, apprenant aussi à prendre soin du bocage comme s’ils prenaient soin d’eux mêmes, à réparer le monde pour les prochaines générations d’habitants. Cette expérience
vécue est à rapprocher de la définition du communisme que donnait Karl Marx dans « l’idéologie allemande » comme le dépassement « de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme. »
...
p30 ... seule une forme de propriété collective peut garantir une dimension intergénérationnelle qui dépasse l’espérance de vie des usagers actuels. Tant que nous n’aurons pas renversé la propriété privée de la terre et des moyens de productions pour y substituer une propriété d’usage ... C’est dans cette tentative d’invention coutumière, plus que les stratégies de détournement d’outils juridiques existants (bail de fermage, fonds de dotation) que réside tout l’intérêt de ce qui se vit dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes ... Pour que l’absence de l’État ne reconduise ni le règne libéral du chacun fait ce qu’il veut, ni la loi du plus fort, ni la guerre de tous contre tous, encore faut-il constituer les germes d’une autonomie communale ... L’État se pose comme le garant de l’absence de guerre civile tout en s’adonnant bel et bien à des formes plus ou moins euphémisées de guerre civile contre sa population. La dimension la plus explicitement visible de ce double-jeu est la militarisation du maintien de l’ordre. Aurait-on seulement imaginé il y quelques années, qu’un tank puisse faire face à des manifestants sur lesquels il est devenu banal de tirer avec des armes de guerre ?
Jusqu’où nous mènera l’extension illimitée de l’état d’exception dans les démocraties occidentales ? ... Renverser le pouvoir en place est absolument nécessaire mais notoirement insuffisant. Pour que la destitution signifie plus qu’un simple renversement du régime, voire même pour qu’un tel renversement soit possible, encore faut-il constituer, ou plutôt faire consister autre chose localement.
La ZAD nous a confronté de plein fouet à l’extrême difficulté de retisser de la communauté politique, de réinventer des us et coutumes, de substituer à la loi républicaine des règles communes élaborées par et pour une communauté d’habitants suffisamment soudée, solide et puissante pour les faire appliquer.
Pendant cinq années entre 2013 et 2018, l’apparente absence du pouvoir institué nous a cruellement mis face à tout ce qu’il reste en nous de pouvoir incorporé : libéralisme existentiel, individualisme, recroquevillement dans les identités et les idéologies, incapacité à faire communauté sans tradition. ... Ou pour le dire plus subtilement : d’une communauté d’abord fondée sur un refus (même si elle portait en elle une positivité), à une communauté avant tout soudée autour d’une affirmation, d’un devenir ... L’une de nos erreurs, c’est d’avoir laissé dire que la diversité de la communauté négative était une force en soi et pour soi. C’est aussi d’avoir eu besoin du mythe de l’unité dans la diversité au point de faire passer les six points pour l’avenir de la ZAD comme la position du mouvement anti-aéroport. Or si toutes les composantes du mouvement ont validé le texte, c’est au forceps. En réalité, les six points incarnaient plutôt la position d’une frange active de chaque composante.
Trop longtemps, nous avons occulté les violents conflits qui ont toujours traversé le mouvement afin de donner à l’ennemi l’apparence d’une indéfectible unité. Nous nous sommes efforcés de ne rien laisser transparaître des batailles internes qui nous ont traversées entre 2013 et l’abandon du projet. Celles-ci venaient toucher des questions extrêmement sensibles : les conséquences pratiques de la vie sans police; l’accès aux champs et aux parcelles agricoles; l’usage des routes, chemins et sentiers; la cohabitation de rapports antagonistes à la nature et à l’agriculture; certains comportements individualistes et actes de malveillance envers nos voisins des bourgs alentours ou envers d’autres habitants de la ZAD, etc ... Ce que nous apprend l’expérience de la ZAD, c’est que si la communauté négative recèle une considérable puissance de destitution, construire une commune depuis une simple juxtaposition de différences, une addition d’identités antagonistes est en revanche impossible. La commune exige un liant bien plus consistant que la diversité tactique face à l’ennemi commun. ... En l’absence de tradition séculaire comme au Chiapas, c’est dans l’avènement de nouvelles formes contemporaines de créolisation que se situe l’assise culturelle des nouvelles communalités à venir. ... Ce que la créolisation recèle de magique et de sublime, c’est qu’elle relie ensemble des identités absolument hétérogènes. Elle leur offre un langage commun, sans pour autant les fondre et les confondre. ... une forme de créolisation politique qui reste à inventer.
...
XI COMMUNISATION ? ... la communisation des terres ne peut être octroyée par l’État. La communisation est un processus. Elle ne se décrète pas. C’est une mise en partage en acte par et pour les habitants de chaque localité. La communisation se construit. ... Le temps que l’inconséquence libérale-libertaire ne fragmente absolument tous les liens. ... Que l’on se penche par contraste sur les communes rurales aragonaises de 1936, ou sur le mouvement révolutionnaire zapatiste, alors on découvrira des tentatives de communisation des terres. Un processus qui commence par une prise et répartition des terres à l’échelle de chaque localité, et qui ménage toujours de l’espace pour une multiplicité d’usages collectifs, individuels et familiaux. Le commun ne s’impose pas mais s’appose à des expériences et des solidarités qui se tissent au long cours. On pourrait même dire qu’il s’apprend. ... nous avons la naïveté de nous réjouir que le bocage de Notre-Dame-des-Landes abrite de telles expériences de communisation des terres plutôt que des parkings, une tour de contrôle et un duty-free. Là réside notre victoire. ... souligner comment la ZAD, du 22 Février 2014 aux émeutes de 2016 contre la loi travail en passant par celles pour Rémi Fraisse, a contribué à sa mesure au retour de l’offensivité dans les rues de Nantes. Elle a apporté une pierre à l’émergence du contexte politique agité que nous connaissons aujourd’hui, comme en témoignent les cabanes de palettes qui ont fleuri l’année dernière sur tous les ronds-points de France. ... situation insurrectionnelle » une situation dans laquelle il y a une vacance du pouvoir en un lieu et un temps donné ... Depuis le mouvement contre la loi travail jusqu’au surgissement des gilets jaunes, la combativité dans la rue est remontée d’un cran, renouant avec des formes de conflictualité dont tout laissait à croire qu’elles appartenaient à un passé historique révolu.
Mais si nous ne voulons pas que ces insurrections en puissance continuent de « s’étrangler au stade de l’émeute », si nous désirons qu’elles accouchent d’un moment révolutionnaire, il s’agit de commencer partout à préfigurer localement le monde que nous voulons voir advenir. Nul besoin d’attendre le renversement total de l’économie ou la destitution de l’État républicain pour s’auto-organiser dans et contre le monde capitaliste. ... Aucun village, aucune ville moyenne n’a été épargné par la fièvre jaune ... stratégie d’encerclement qui débute aux portes des hypercentres métropolitains. ... Si notre époque n’est pas pré-révolutionnaire, alors elle est sans avenir.
...
Prendre de la hauteur, du recul. Sortir de la médiocrité sentencieuse du commentaire
Reportage – Vidéo 50’00
Une enquête de Jérémie Younes et Kévin Accart
L’association de lutte anti-corruption Anticor a déposé une plainte le 17 juillet auprès du parquet de Paris pour « corruption » et « détournement de fonds publics » dans l’affaire de la vente d’Alstom énergie à General Electric [1]. L’association se demande notamment pourquoi l’ancien PDG d’Alstom Patrick Kron n’a pas été poursuivi en France, alors qu’il a plaidé coupable pour corruption aux États-Unis. Pour la peine, et à la demande générale des abonnés, nous passons en LIBRE ACCÈS une semaine cette enquête de Jérémie Younes et Kévin Accart qui vous permettra de comprendre les ressorts de cette incroyable affaire d’État. En accès libre jusqu’au dimanche 28 juillet. Profitez-en pour vous abonner et pour abonner votre banquier, c’est le moment !
...
Olivier Marleix, député Les Républicains de l’Eure, a soulevé l’année dernière de très lourds soupçons : outre le chantage exercé par la justice américaine, le président de la commission d’enquête soupçonne que cette vente d’Alstom énergie a joué un rôle dans le financement de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2017 [6]. En effet, c’est Emmanuel Macron qui, en novembre 2014, alors qu’il est ministre de l’Économie, autorise la vente d’Alstom. Pour une telle transaction à plusieurs milliards de dollars, des bataillons de banquiers, d’avocats d’affaires et de communicants sont engagés par les deux entreprises. Et il est très curieux, selon Olivier Marleix, « de retrouver dans la liste des donateurs d’En Marche des personnes qui étaient intéressés, directement ou indirectement, à la vente d’Alstom énergie », justement en tant que banquiers, avocats d’affaires ou actionnaires. Cela pourrait s’interpréter selon lui comme « un pacte de corruption » [7].
...
Transcription :
... pantouflage, conflits d'intérêts, rétention d'informations, accord non respecté...
267 598 vues - 1,1 k - 797
Le journaliste Can Dündar a publié des images de camions conduits par des agents secrets turcs soupçonnés de livrer des armes à des groupes salafistes… Poursuivi par la justice turque, menacé, il est aujourd’hui exilé. Laurent Richard pour "Forbidden Stories" a repris son enquête.
En mai 2016, Can Dündar, journaliste turc, sort du tribunal d’Istanbul. Soudain, un homme lui tire dessus avant d’être maîtrisé par la femme de Dündar. Tout est filmé. Dündar en réchappe par miracle, et il quitte la Turquie.
Aujourd’hui exilé, il ne peut plus continuer l’enquête pour laquelle la justice turque le poursuivait ce jour-là. Son crime ? Avoir publié des images incroyables : des camions conduits par des agents secrets turcs soupçonnés de livrer des armes à des groupes salafistes syriens de l’autre côté de la frontière ! La Turquie, allié des Occidentaux, arme-t-elle les combattants islamistes ?
La Turquie, "plus grande prison du monde pour journalistes".
La publication de ces images a ulcéré le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a menacé publiquement Dündar et suggéré que le journaliste "pourrait avoir des ennuis". Laurent Richard a donc repris l’enquête de son confrère. Il interroge notamment le président Erdogan en personne lors d'une conférence de presse stupéfiante à l'Elysée.
Avec plus de cent journalistes arrêtés, trois cents médias fermés, la Turquie est devenue, selon Reporters sans frontières, la "plus grande prison du monde pour journalistes".
Une enquête de Laurent Richard
Le site de l'émission : http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/&v=2fsOYhiZ6y8
Catégorie Actualités et politique
632 commentaires
Topzeur il y a 8 mois
On attend toujours un reportage sur les saoudiens et leurs liens avec LA france ET aussi LA soumission de LA politique française aux sionisme et â l'atlantisme américain apres on en reparle rappelons que les usa ont envoyer 5000 camions à daesh