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Figure médiatique du débat sur la transition énergétique, cet ingénieur très critique sur les renouvelables et pronucléaire n’hésite pas à tordre les faits pour défendre ses idées.
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deux idées-forces.
La première est que la menace climatique se double d’une crise plus immédiate des ressources sur lesquelles repose tout notre système économique : les énergies fossiles, en voie avancée d’épuisement. Le déclin de leur production pour des raisons géologiques, dont on observerait déjà les signes, va fatalement entraîner celui du produit intérieur brut (PIB). Donc, soit nous organisons l’inévitable décroissance induite par la déplétion des fossiles, soit nous la subissons et le choc récessif sera violent.
La seconde porte sur les réponses au constat. Il faut, d’une part, organiser la sobriété pour sortir sans trop de casse de l’impasse des fossiles. D’autre part, pour ce qui nous restera de besoins énergétiques à couvrir, un déploiement massif du nucléaire est incontournable, étant donné les limites physiques des autres moyens décarbonés.
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Le nucléaire est, pour Jean-Marc Jancovici, « un amortisseur de la décroissance », illustré dans sa BD (page 162) par la métaphore du parachute ventral : cela « nous permettra de conserver une partie, et une partie seulement, de ce que nous avons aujourd’hui. Et d’amortir une chute trop brutale. »
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trois points centraux de l’argumentaire de Jean-Marc Jancovici, aux implications fortes, sont très discutables.
Le premier est l’idée que le monde va fatalement entrer en récession parce que son principal carburant, l’énergie fossile, va manquer physiquement, et ceci à un horizon très proche.
Le deuxième est que les énergies renouvelables variables ne peuvent jouer qu’un rôle de second plan, ce qui fait du nucléaire un moyen de production de première instance (c’est le « parachute ventral » qui rendra la décroissance soutenable).
Le troisième est que le risque nucléaire fait l’objet de beaucoup d’exagérations.
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Pour Patrick Criqui, comme pour l’immense majorité des experts, un manque physique à l’horizon des contraintes qu’impose le changement climatique est « un non-sujet ». Un article paru dans Nature a récemment évalué que si l’humanité réduisait sa consommation de fossiles à un niveau compatible avec l’objectif 1,5 °C, il resterait, en 2050, 58 % des réserves pétrolières exploitables estimées en 2018, 56 % des réserves gazières et 89 % de celles de charbon.
« Nous sommes peut-être en train de franchir le pic des fossiles, mais c’est un pic de demande, non d’offre », ajoute l’énergéticien Stéphane His, consultant et auteur d’un blog dans lequel il décortique page à page Le monde sans fin pour démêler le vrai du faux.
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« La réalité, rappelle Stéphane His, est que la quantité d’énergie nécessaire pour produire une unité de PIB n’a cessé de décliner depuis une cinquantaine d’années au niveau mondial. »
« De la part de l’ingénieur, cette sous-estimation du progrès technique est fascinante », commente Cédric Philibert, chercheur associé au Centre énergie et climat de l’Ifri.
Il n’y a pas de discussion sur le fait que ce découplage est très insuffisant et Jean-Marc Jancovici a certainement raison d’insister sur la sobriété.
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Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) http://www.iea.org/news/renewable-power-s-growth-is-being-turbocharged-as-countries-seek-to-strengthen-energy-security paru le 6 décembre également, les perspectives de déploiement des renouvelables pour la période 2022-2027 dépassent de 30 % ce qui était anticipé l’an dernier. Et pour cause. Le solaire et l’éolien terrestre sont, dans la grande majorité des pays, les moyens les moins chers de produire de l’électricité. Ils devraient représenter 90 % des capacités électriques installées dans les cinq prochaines années, selon l’AIE.
Mais n’allons-nous pas buter sur les ressources minérales ? « A cause de leur caractère très diffus, le solaire et l’éolien demandent 10 à 100 fois plus de métal au kWh » que le nucléaire, affirme Jean-Marc Jancovici dans sa BD (page 131), sans s’embarrasser de sourcer, ici comme ailleurs.
Sur son blog, Stéphane His repère que les chiffres employés par Jean-Marc Jancovici sont souvent anciens. Dans le cas d’espèce, il s’agirait de données remontant aux années 2010. Or, depuis, la technologie a continué de progresser à toute allure.
Citant un rapport de l’AIE sur les métaux de la transition paru l’an dernier, Stéphane His écrit que le ratio entre le nucléaire et les renouvelables serait de l’ordre de 1,4 à 3 selon les technologies. Surtout, le même rapport montre que l’essentiel de l’accroissement de la demande de minéraux dans son scénario « zéro émissions nettes en 2050 » (où le nucléaire produit près de 10 % de l’électricité mondiale et le solaire et l’éolien, 70 %) provient des véhicules électriques. Rien à voir, donc, avec la nature des capacités électriques, nucléaires ou renouvelables.
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Ce chiffre repose en effet sur la consommation d’énergie primaire de ces dernieres années, environ 3 000 TWh, mais qui comprend de considérables pertes de chaleur dans les centrales électriques, nucléaires ou fossiles. La France décarbonée de 2050 aura en fait besoin de 930 TWh d’énergie finale, dont 55 % d’électricité (scénario RTE). Une électricité pas seulement fournie par les éoliennes, mais aussi par le solaire photovoltaïque et l’hydraulique.
Dans son scénario électrique 100 % renouvelable, RTE estime leur nombre à environ 30 000 mâts en 2050… comme en Allemagne aujourd’hui. Et RTE se base sur des puissances d’éoliennes (2,5 MW) d’ores et déjà dépassées.
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sous serment devant les mêmes parlementaires, il déclare à propos des déchets qu’il est prévu d’enfouir qu’« au bout de quelques siècles, les produits de fission reviennent au niveau de radioactivité de l’uranium initial. (…) La partie la plus radiotoxique, c’est pas 100 000 ans, c’est beaucoup plus court. »
Or, dans ces déchets hautement radioactifs, il n’y a pas que ce qu’on appelle les produits de fission (dont au passage certains, comme le césium 135, mettent plus de 2 millions d’années pour perdre la moitié de leur radioactivité). Il y a aussi des produits appelés actinides mineurs dont les durées vont très au-delà de « quelques siècles ».
Plaider en faveur du nucléaire n’autorise pas à en minimiser les risques et badiner sur le nombre de victimes
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On peut construire des systèmes décarbonés performants avec un peu, beaucoup ou pas de nucléaire. On peut continuer à extraire des fossiles longtemps (et détruire la planète) avant qu’ils ne viennent à manquer pour de vrai.
En fait, nous pouvons faire des choix. Celui d’un monde triste, une longue chute sans fin ralentie par des parachutes pour ceux qui le peuvent. Celui d’un monde désirable, palpitant à construire, plus solidaire, plus juste, plus gai, en considérant les difficultés d’aujourd’hui comme autant d’opportunités pour changer.
Connu / https://mastodon.top/@gaetan@piaille.fr/109637521443900059
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Louis Derrac 🇫🇷 🇬🇧 a partagé 1 h gaetan@piaille.fr louisderrac@mastodon.zaclys.com Gaëtan Le Feuvre @gaetan@piaille.fr
« Jean-Marc Jancovici semble en définitive penser le monde comme si la réalité des ressources physiques imposait des choix très restreints à l’humanité. Des choix nécessaires que l’expert-pédagogue révèle aux hommes, de même que le prêtre se fait l’interprète d’un ordre divin immuable pour régler le désordre du monde. »
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Écologie, progrès et décroissance : Arthur Keller et Aurélien Barrau - 8 juin 2022 / aurelien barrau
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Conférence à La Grande Tribune (Polytechnique, CentraleSupélec, ESSEC, HEC...)
Tr.: ...
A Keller : - pb mal posé - le grave pb, mégamachine de notre civilisation qui transforme en déchets, flux linéaire qui dégrade la nature en déchets
le climat es un grave pb parmi d'autres. 6/9 limites dépassées. Le climat n'est qu'un symptôme. La survie est en jeu. Temps-mort mondial, thérapie de choc pour survivre, habitabilité pour la planète terre. Conjonction de pb interconnectés, approche systémique. Ex ENR : accentuent l'effet Millet? On déplace le pb. Efforts de cohérences systémiques.
Enjeux vertigineux. On est dans le déni. Le pb, dépassement des limites de la planète. Ya plusieurs systémiques enchassées. La cause des causes : ralentir FORMEMENT. Organiser une descente énergétique/matérielle => faire évoluer notre rapport à la nature.
Économie mondiale, modèles sociaux, sociétaux remis en question. Addiciton à croissance économique. Réduire la taille de l'économie.
Le découplage, voeu pieu. 1 seule atmosphère. On s'en éloigne. La croissance verte, vaste supercherie. Si nous n'organisons pas cette descente, nous la subirons. Piloter cette descente. Tourner la page.
La physique prévaut sur l'économie. La décroissance, projet de société. Unique chance qui nous reste. Organiser la descente.
C'est tendu
Il manque au GIEC (atténuer, adapter) et si on n'y arrivait pas ? c'est quoi le plan B?
échec éclatant. Des arrêts vitaux vont advenir. Les exponentielles sont partout.
Nouvelle façon de vivre. Collectivement, en tant que citoyens. Prendre le pouvoir, bâtir une alternative sociétale. Délitement probable de notre société => résilience des gens dans les territoires à s'auto-organiser, se mettre en récit.
Accorder de l'importance aux mots et aux concepts
dystopie orwellienne. Mots trahis. Ex. progrès. dépend du projet.
Choisir un cap, une vision, coconstruire, génie humain, intelligence.collective s'organise.
Valeurs : liberté, égalité, fraternité. Société libre, équilibre qui garantie les libertés pour tous.
Condition d'une société libre. Les gagnants, ...
Responsabilité
se réinventer, orga en écosystèmes, organisateurs, facilitateurs. Manque de stratégie.
Le choix nous appartient. Réveillons les citoyens !
A.Barrau :
situation intenable. rétroaction positive, instabilité. Pire, pas souhaitable => révolution dans notre manière de faire monde.
Ne pas confondre le durable avec le souhaitable. éthique, esthétique, épistémie.
La décroissance n'est pas une lubie, c'est physique. L'économie n'y peut rien.
Opportunité / redéfinir. humilité, désapprendre. La compétence est un frein à déconstruire. pb pas technique. La base, la vie périclite sur terre. Les 2/3 des populations sauvages perdues. Idem pour les arbres en quelques millénaires. L'ONU, 1 milliard de réfugiés climatiques, évidence géopolitique. Désastre annoncé, constat factuel.
Le temps d'épuration du co2, 10000 ans. Le climat est une conséquence. 6ème extinction massive même sans le réchauff. climatique.
Ex. fusion nucléaire : pire catastrophe car le pb est ce qu'on fait de l'énergie pas sa prod.
Le pb : catastrophe axiologique. Interroger les non-faits. Prédation suicidaire. Reprendre entièrement l'architecture sémiotique, symbolique et ontologique qui nervure ce désastre.
La disparition de la vie devrait être un pb en tant que tel.
Efforts considérables en terme de diminution de la pollution, de la prédation, etc.
Comprendre notre niveau d'aliénation, questionner les implicites. Le monde est sale, triste et fade. Un réel où nous remplaçons les étoiles par des satellites n'est plus un progrès. Monde éphémère, génocidaire, insipide. Formatés pour continuer à bétonner et twitteriser le monde, si possible avec moins de dégâts car gens sympas. Ça va pas suffir.
Le réel qui va venir ne sera plus habitable pour nous non plus, bonne raison de le récuser.
... La difficulté de changer nos conventions est négligeable devant tout le resteacc. Les lois de la nature plus dure que les dirigeants chinois. L'échec d'une civilisation dominante par sa violence. Besoin d'étrangeté. Ubu est empereur. Aimer la vie. Définir ce qui fait sens.
Vous êtes l'élite. Votre formation inadaptée. La parole des poêtes, déconstruire sont les gens sérieux. renier votre héritage. Accueillir toute idée. Amour révolutionnaire. Noam Shomscky? : crime de masse néocolonial. Nous sommes ceux qui auront tout détruit. L'avion obère notre liberté. Oxymore intelligence artificielle. On ne s'interroge pas sur la finalité. Seuls coupables d'une extinction massive.
Lueur d'espoir. Devoir d'injonction à la solanellité. Conseil concret : sortir de l'obsession du faire. Découvrir la philo. Brono Latour ... Pablo Neruda, élu pour lire ses poêmes. Reconstruire la sémantique. Continuer à l'identique ou se contenter d'ajustements est la seule option qui ne soit pas sur la table. On sait où ne pas aller. Applaudissements.
Ndlr : Sont cités comme mots-clés de la médiation : accueil, facilitation. Chercher à contacter AK et AB pour les informer sur la culture de la médiation ACT
16 commentaires
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Le montant net de CO2 que les humains peuvent encore émettre tout en limitant un degré de réchauffement spécifique à 1.5°C dans le rapport du GIEC est d’environ 500 GtCO2
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Lorsque l’on sait que l’UNEP demandait une baisse de -7.6% par an en 2019 pour limiter le réchauffement à 1.5°C, nous sommes deux ans après dans une impasse.
La croissance (véritablement) verte n’a jamais existé
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2022, mort officielle de la croissance verte et du découplage
En 2021 et à l’échelle de la planète, les émissions de CO2 d’origine fossile ont augmenté de 4,2 % (3,5 %-4,8 %) par rapport à 2020 pour atteindre 36,2 milliards de tonnes, un niveau proche de celui de 2019 (36,7 Gt CO2).
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Mais croissance des énergies fossiles…
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, et donc une supposée croissance verte ou découplage économique, il n’y a pas 150 solutions : mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles. Welsby & al. nous disent que « pour conserver 50% de chance d’arriver à une température de +1.5 °C, 90 % du charbon et 60 % du pétrole et du gaz connus doivent rester dans le sol ».
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la biodiversité, en chute libre
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En seulement 50 ans, la consommation mondiale de matériaux a presque quadruplé, dépassant la croissance démographique. Au moment de la publication du rapport du Club de Rome en 1972 intitulé Limites de la croissance, le monde en consommait 28,6 milliards de tonnes. En 2000, ce chiffre était passé à 54,9 milliards de tonnes et, en 2019, il a dépassé les 100 milliards de tonnes.
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taux de recyclage in fine ? 8.6%
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impossible d’avoir une transition écologique sans justice sociale
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ni la plantation d’arbres ni la séquestration et capture du carbone ne sont à la hauteur de leurs promesses
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Le mot de la fin
Comme l’a rappelé le GIEC en août 2021, chaque tonne de CO2 émise participe au réchauffement climatique. Compte tenu des chiffres présentés dans cet article, le débat autour de la croissance verte et du découplage économique s’apparente désormais à un discours d’inaction climatique. Les écomodernistes et autres Elon Musk vont faire croire comme dans le film Don’t Look up qu’il y aura des solutions technologiques, pendant que les catastrophes causées par le réchauffement climatique s’accumuleront.
Le débat est clos. La charge de la preuve repose désormais du côté des croyants en la croissance verte et au découplage ... que les dirigeants économiques et politiques se rendent à l’évidence et ouvrent les yeux. Souhaitent-ils jouer à la roulette russe notre avenir et ceux de nos enfants, ou changer le système économique ?
Connu / https://twitter.com/BonPote/status/1504020605246619650
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Bon Pote @BonPote
Le pari de la croissance verte s'apparente à jouer à la roulette russe avec notre avenir et celui de nos enfants.
Je le démontre dans cet article, qui synthétise la littérature scientifique sur le sujet et les derniers chiffres disponibles. #Thread
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Depuis le rapport du GIEC en août 2021, les voix défendant une possible croissance verte ou un découplage se font de plus en plus rares.
10:03 AM · 16 mars 2022·- 75 Retweets 8 Tweets cités 189 J'aime
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La commune nouvelle de Terres-de-Haute-Charente, qui compte plus de 3 500 âmes, peut donc demeurer sur le périmètre de deux cantons (Charente-Bonnieure et Charente-Vienne) et le découpage cantonal continue de suivre la limite des anciennes communes ; le rattachement des électeurs ne change pas.
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Pour évaluer l’empreinte carbone d’un pays, sont prises en compte non seulement les émissions générées localement, mais aussi celles incluses dans les produits importés. Sans quoi, la délocalisation hors du pays d’une partie de ses activités industrielles donnerait l’illusion qu’il a réduit son empreinte carbone. Celle de la France est par exemple de 11 tCO2/hab, alors que les émissions liées à la seule production nationale ne sont que de 5 tCO₂/hab.
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Clés : émissions ; transition énergétique ; délocalisation ; produit intérieur brut (PIB) ; consommation énergétique
Auteurs
- Jacques Treiner, Physicien théoricien, chercheur associé au laboratoire LIED-PIERI, Université de Paris
- Jacques Percebois, Professeur émérite à l'Université de Montpellier, chercheur à l'UMR CNRS Art-Dev, Université de Montpellier
Un Commentaire
... le fait d’être experts donne-t-il plus d’écho auprès du gouvernement ? Pour y répondre, Olivier Fontan, directeur exécutif du Haut Conseil pour le Climat, a pris le temps de répondre à mes questions.
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organisme indépendant, fonctionnellement rattaché à France Stratégie et donc aux Services du Premier ministre. Il est chargé d’émettre des avis et des recommandations sur la mise en œuvre des politiques publiques et des mesures prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France. Il a été dans un premier temps créé par décret puis inscrit dans la loi Energie climat. Il ne peut recevoir aucune instruction, d’aucune institution qu’elle soit publique ou privée.
Le HCC est composé de treize personnes représentant un éventail d’expertise dans les domaines directement ou indirectement liés au climat. Elles se réunissent une fois par mois
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l’équilibre entre les émissions anthropiques et les absorptions anthropiques dans la deuxième moitié du XXème siècle. Globalement c’est l’idée que pour stabiliser le climat on n’émette pas plus de gaz à effet de serre que le système-terre ne peut en absorber – on trouve aussi des scénarios dits ZEN pour « zéro émissions nettes ». Après, le diable est dans les détails et on peut trouver beaucoup de détails dans la neutralité carbone : gaz à effet de serre concernés, rôle des technologies ou de la compensation carbone, etc. Il reste que c’est à la fois un mot-obus, qui remplit son office de déclencheur du débat, et un concept à la fois clair et souple qui peut être utilisé par tous les acteurs.
En France, la loi nous engage à atteindre la neutralité carbone en 2050 ... La France s’est interdite de compenser ses émissions, elle doit donc les réduire ou les absorber. ... Sur les dernières décennies on a eu le développement humain dans les années 80, puis le développement durable dont les objectifs officiels ont été adoptés par les Nations unies il y a cinq ans, peu de temps avant l’accord de Paris. Et donc sa variante croissance verte. Tout cela reste fondé sur une accumulation matérielle sans fin.
Derrière le discours de la croissance verte il y a la théorie qu’on peut découpler la croissance du PIB de ses conséquences environnementales négatives, en premier lieu les émissions de gaz à effet de serre. ... l’essentiel dépend de l’organisation systémique de notre pays, de l’économie, des infrastructures, donc de choix collectifs ... La politique, ce sont d’abord les rapports de force et le MTE n’est pas en position surplombante des autres ministères. Tout cela doit donc être articulé et porté à Matignon. ... il va falloir réduire la voilure, en bon ordre, par l’efficacité ou la sobriété ... être efficace, c’est aussi en parler, faire changer les regards et les mentalités.
dans Auditions 2020, Bifurcation écologique
Audition menée par Mathilde Panot, députée et vice-présidente du groupe parlementaire de La France insoumise, dans le cadre de la proposition de résolution pour une bifurcation écologique.
Avec : Éloi Laurent, économiste, chercheur à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)
Et un extrait (teasing) à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?1LvVCw
Transcription :
... inégalités systémiques. Combiner les inégalités ... neutralité carbone par le stockage du carbone, la géoingénierie, etc. Concept de découplage (croissance / ém de co2 ... en fait, le numérique accélère tous les flux physiques ex amazon ... double dégradation sociale et écologique ...
taille de la boucle de la circularité de l'économie circulaire : idée illusoire. Ce qui compte, réduire les volumes. Taxe carbone indexée sur les volumes ... Baisser les quantités / avoir un découplage absolu entre le bien-être humain et l'impact sur les écosystème. Tout le reste est diversion. ...
Terminer >14:26 ACT
Cette vidéo montre comment découper et enregistrer en plusieurs morceaux un fichier son.
Mes chers amis et collègues,
En tant que membre de notre département de stratégie des risques, au sein de l'équipe de validation de modèle de trading algorithmique, je vous écris parce qu'il est de plus en plus évident que nous sommes confrontés à des risques dévastateurs dans les années à venir, sans aucune atténuation ou anticipation adéquate par le secteur financier dans son ensemble, et donc nos industries modernes.
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Des années après la création tant attendue de telles initiatives vertes, pourquoi les gouverneurs de la Banque d’Angleterre et de la Banque de France devraient-ils encore nous avertir en Avril 2019, que : « le système financier mondial fait face à la menace existentielle du changement climatique et doit prendre des mesures urgentes pour se réformer [...] doit être au cœur de la lutte contre le changement climatique (...] doit placer la barre très haut pour éviter la catastrophe " ?
Les superviseurs nous ont récemment incités à intégrer le changement climatique dans notre gouvernance et analyses de gestion des risques [40], comme l'a récemment réaffirmé William Nordhaus, co-lauréat du prix Nobel 2018 en Economie
« pour avoir intégré le changement climatique dans l'analyse
macroéconomique à long terme » [51], ce qui est une révolution conceptuelle au regard d'objectifs financiers aux horizons plus courts. Des années après que le Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) ait suggéré aux banques de suivre l’empreinte carbone de leurs investissements, afin de mieux gérer la réduction méthodique des émissions de gaz à effet de serre (GES), rien n'a été fait pour limiter nos appétits conflictuels de croissance.
Les risques évoqués sont connus depuis longtemps mais malgré de récents résultats prometteurs, nous refusons toujours
de prendre nos responsabilités et de collectivement questionner notre raison d'être. ... Des années après la création tant attendue de telles initiatives vertes, pourquoi les gouverneurs de la Banque d’Angleterre et de la Banque de France devraient-ils encore nous avertir en Avril 2019, que : « le système financier mondial fait face à la menace existentielle du changement climatique et doit prendre des mesures urgentes pour se
réformer [...] doit être au cœur de la lutte contre le changement climatique (...] doit placer la barre très haut pour éviter la catastrophe " ?
Les superviseurs nous ont récemment incités à intégrer le changement climatique dans notre gouvernance et analyses de gestion des risques [40], comme l'a récemment réaffirmé William Nordhaus, co-lauréat du prix Nobel 2018 en Economie
« pour avoir intégré le changement climatique dans l'analyse
macroéconomique à long terme » [51], ce qui est une révolution conceptuelle au regard d'objectifs financiers aux
horizons plus courts. Des années après que le Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) ait suggéré
aux banques de suivre l’empreinte carbone de leurs investissements, afin de mieux gérer la réduction méthodique des émissions de gaz à effet de serre (GES), rien n'a été fait pour limiter nos appétits conflictuels de croissance.
Les risques évoqués sont connus depuis longtemps mais malgré de récents résultats prometteurs, nous refusons toujours
de prendre nos responsabilités et de collectivement questionner notre raison d'être. ... Le découplage de la croissance économique et de la pression sur l’environnement est aujourd’hui impossible, quels que soient les efforts déployés récemment dans le domaine des énergies renouvelables: au niveau mondial 2 % se sont
rajoutés, non pas substitués, aux énergies fossiles, leur Energie Produite sur Energie Investie (EROEI) ou empreintes carbone complète pour la construction ou l’entretien ne sont jamais mesurées. Le sujet de recherche est unanimement considérée comme « inexploré ». Compte tenu de l'état de l’art actuel sur le découplage, d'une part, et la réduction drastique de la consommation de combustibles fossiles nécessaire pour respecter les accords de Paris, de l’autre, la communauté scientifique internationale a conçu des trajectoires d'émissions globales drastiques, ainsi que plusieurs ensembles de recommendations à suivre collectivement pour les années à venir.
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un seul et unique objectif à mettre au coeur de nos innovations:
les activités humaines doivent être neutres en carbone d'ici 2050, ce qui est absolument certain d’affecter la croissance économique mondiale, et donc notre utilité tel que nous l'avons toujours conçu. L'objectif intermédiaire pour maximiser nos chances d'atteindre 1,5°C consiste à réduire de 40 à 50% nos émissions mondiales d'ici 2030. Par conséquent, nous devons laisser dans le sol environ les deux tiers des réserves connues de combustibles fossiles pour atteindre nos objectifs climatiques mondiaux, soit moins de 20 ans de consommation au rythme actuel.
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PERSPECTIVE NEUROPSYCHOLOGIQUE
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Selon Sébastien Bohler, docteur en neurosciences :
« Cette incohérence de l'habitude face à l'évidence vient de la
structure profonde de notre cerveau. L'une des structures enfouies dans notre cerveau s'appelle le striatum. Il nous
envoie de la dopamine, donc de la récompense, ou du plaisir, lorsque nous accomplissons des tâches simples : manger,
avoir des relations sexuelles, un statut social élevé, avoir de la reconnaissance (domination), avoir autant d'informations
que possible sur notre environnement, et minimiser ses efforts (chercher le plus de confort possible).
...
Nous devons passer d'une civilisation technologique à une civilisation de la conscience. Car la civilisation de la conscience peut se retourner contre elle-même, et considérer des chemins qui n'ont jamais été imaginés. »
...
l'humanité aurait besoin de 1,7 planètes...
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Catégorie Actualités et politique 595 commentaires
Dire que la terre est une planète humaine devient chaque jour plus vrai. Les humains sont le produit de la Terre, et la Terre est à son tour le produit des humains. C’est ce que de nombreux experts en géoscience expriment quand ils déclarent que la Terre est entrée dans une nouvelle ère géologique: l’Anthropocène, l’âge des humains.
...
Accélérer seulement le découplage ne suffira pas à garantir plus de nature sauvage. Encore faut-il une politique de conservation, et un mouvement en faveur des régions sauvages, qui exigent plus de nature sauvage pour des motifs esthétiques et spirituels. Conjointement au découplage des besoins matériels des humains avec la nature, établir un engagement durable pour préserver les régions sauvages, la biodiversité, et une mosaïque de beaux paysages, nécessitera de créer un lien émotionnel plus profond avec ceux-ci.
- Nous affirmons que les humains ont le besoin et la capacité de conduire un découplage accéléré, volontaire, et conscient. Le progrès technologique n’est pas inévitable. Découpler les impacts environnementaux de la production économique, ce n’est pas juste une affaire d’innovation orientée par le marché et d’une réponse efficace à la pénurie. La longue histoire de la transformation humaine des environnements naturels à travers la technologie a commencé bien avant que n’existe un marché ou un signal de prix. Grâce à l’accroissement de la demande, à la pénurie, à l’inspiration, et aux heureux hasards, les humains ont remodelé le monde depuis des millénaires.
Les solutions technologiques aux problèmes environnementaux doivent également être considérées dans un contexte social, économique et politique plus large. Nous pensons contreproductif, pour des nations comme l’Allemagne ou le Japon, et des états comme la Californie, de fermer leurs centrales nucléaires, d’accroître la consommation en carbone de leurs secteurs énergétiques, et de lier leurs économies aux combustibles fossiles et à la biomasse. Toutefois, ces exemples soulignent clairement que les choix technologiques ne seront pas déterminés par des organismes internationaux lointains, mais plutôt par les cultures et les institutions locales.
Les processus de modernisation sont loin d’être achevés, même dans les économies les plus avancés. La consommation des biens matériels vient juste d’atteindre son pic dans les sociétés les plus riches. Le découplage du bien-être humain avec les impacts environnementaux va demander un engagement durable dans le progrès technologique et une adaptation continue des institutions sociales, économiques et politiques, en accompagnement de ces changements.
Accélérer les progrès technologiques demandera la participation active du secteur privé, des entrepreneurs, de la société civile, et de l’état. Tout en rejetant les fausses planifications des années 50, nous continuons à souhaiter un rôle fort des pouvoirs publics, pour faire face aux problèmes environnementaux et accélérer l’innovation technologique, particulièrement la recherche pour développer des technologies meilleures, les subventions et autres mesures pour les aider à intégrer le marché, et les règlementations qui atténuent les dangers environnementaux. Une collaboration internationale autour de l’innovation et des transferts technologiques est indispensable dans les domaines de l’agriculture et de l’énergie.
- Nous offrons ce manifeste, convaincus que la prospérité de l’humanité et une planète écologiquement dynamique sont, non seulement possibles, mais aussi inséparables l’une de l’autre. En nous engageant dans les processus réels, déjà en cours, qui ont commencé à découpler le bien-être humain de la destruction de l’environnement, nous affirmons croire qu’un tel futur peut être réalisé. Ce faisant, nous affirmons une vision optimiste des capacités humaines et du futur.
Notre espoir est que ce manifeste puisse contribuer à améliorer la qualité et la teneur du dialogue sur la manière de protéger l’environnement au XXIe siècle. Trop souvent, les discussions ont été dominées par les extrêmes, et proies au dogmatisme qui, à son tour, alimente l’intolérance. Nous accordons de la valeur aux principes libéraux de la démocratie, de la tolérance, et du pluralisme pour eux-mêmes, en même temps que nous affirmons qu’ils sont aussi les clés pour réaliser un remarquable Anthropocène. Nous souhaitons que ce manifeste face avancer le dialogue sur la meilleure façon d’établir une dignité humaine universelle, sur une planète faite de biodiversité et de prospérité.
Traduit par John Laurie, un ingénieur britannique qui vit et travaille en France. Son blog http://energieduthorium.fr, à destination des francophones, donne informations et actualités sur la fission liquide et le thorium.
fait avec Powered by Squarespace
NDLR :
Site Multilingues modèle ? non car seul le manifesto multilingues, tout le reste est en anglais cf http://www.ecomodernism.org/responses/
que des anglosaxons ?!