911 k abonnés - 30 392 vues - 96 commentaires #degaulle #LaGrandeH #5emeRépublique
Entretien avec Grey Anderson, chercheur à l’Université de Caen, auteur de « La guerre civile en France, 1958-1962. Du coup d'État gaulliste à la fin de la Guerre d'Algérie » (La Fabrique, 2018).
« Le régime gaulliste sentira jusqu’à sa fin et dans toutes ses manifestations l’arbitraire et la violence dont il est issu », écrivait J.-P. Sartre dans « l’Express » en septembre 1958, peu avant la ratification par référendum de la constitution de la Ve République. G. Anderson retrace les événements des années 1958-1962, volontairement oubliés au profit d’interprétations euphémisantes et légalistes, qui ont conduit à l’instauration des institutions politiques actuelles.
Du coup d’État fomenté par une coalition des gaullistes, des ultras de l’Algérie française et de l’extrême-droite vichyste (mai-juin 1958) jusqu’au référendum instituant l’élection du président au suffrage universel (octobre 1962), gagné par de Gaulle au moment où était encore forte l’émotion suscitée par un attentat manqué de l’OAS contre lui, on (re)découvre les conditions troubles et fort peu démocratiques dans lesquelles a pris forme la constitution qui régit encore la vie politique française.
L’autoritarisme présidentiel, la puissance des technocrates non-élus, le déséquilibre des pouvoirs au bénéfice de l’exécutif, avec la marginalisation du parlement et le manque d’indépendance de la justice, enfin les abus de l’appareil répressif sont inscrits depuis les origines dans les structures d’un régime né d'un putsch feutré mais bien réel et d'une guerre civile larvée qui dura 4 ans.
« L’État est antérieur et supérieur aux représentants du peuple », déclarait Michel Debré, en août 1958, en présentant la nouvelle constitution que de Gaulle l’avait chargé d’écrire. Bien des problèmes contemporains s’éclairent à la lumière de ces rappels.
Montage Nathalie Heydel, motion design Kilian Le Dantec, mise en place des sous-titres Hugo Marache, décoration L. T-A.
Une émission de Julien Théry.
Ouvrages et article cités dans l’émission :
– L. Althusser, « Écrits philosophiques et politiques », textes réunis par François Matheron, Stock / IMEC, 1994-1995, 2 vol.
– R. Barthes, « Mythologies », Le Seuil, 1957.
– Ch. de Gaulle, « Mémoires de guerre », Plon, 1954-1959, 3 vol.
– V. Chklovski, « Sur la théorie de la prose », Lausanne, édition l'Âge d'Homme, 1973.
– B. Collombat, É. Davodeau, « Cher pays de notre enfance. Enquête sur les années de plomb de la Vᵉ République », Futuropolis, 2015. Recension dans le Monde diplomatique, en ligne : https://www.monde-diplomatique.fr/201...
– A. Dewerpe, « Charonne, 8 février 1962. Anthropologie historique d’un massacre d’État », Gallimard, col. Folio-histoire, 2006
– Br. Gaïti, « De Gaulle prophète de la Cinquième République (1946-1962) », Paris, Presses de Sciences-Po, 1998. Recension dans les Archives de sciences sociales des religions, en ligne : https://journals.openedition.org/assr...
– N. Poulantzas, « L'Etat, le pouvoir, le socialisme », Paris, PUF, 1978 ; rééd. Paris, Les Prairies Ordinaires, 2013.
– A. Ruscio, « Les communistes et l’Algérie. Des origines à la Guerre d’indépendance, 1920-1962 », La Découverte, 2019.
– J.-P. Sartre, « La constitution du mépris », « L’express », 378, 11 septembre 1958, repris dans Id., « Situations », V, Gallimard, 1967.
– A. Tardieu, « La révolution à refaire ». I. « le souverain captif », Paris, Flammarion, 1936.
Voir aussi en ligne (entre autres !) :
– Gr. Anderson (entretien), « Pourquoi le coup d’État gaulliste a-t-il été effacé de notre mémoire collective ? », dans « Les Inrockuptibles », 11 août 2018 : https://www.lesinrocks.com/2018/09/11...
– R. Branche, « Tortures et exécutions sommaires au nom de la France pendant la Guerre d’Algérie », « La grande H. », 1/11/2018 : • GUERRE D'ALGÉRIE ...
– G. Bras, « ‘Le peuple’ en politique depuis la Révolution française », « La grande H. », 11/12/2018 : • « LE PEUPLE » EN ...
– Br. Gaïti, « La levée d'un indicible : ‘l'indépendance’ de l'Algérie (1956-62) », dans « Politix. Revue des sciences sociales du politique », 1990, 10-11, p. 110-123 : https://www.persee.fr/doc/polix_0295-...
– Br. Gaïti, « Les incertitudes des origines. Mai 58 et la Ve République », « Politix. Revue des sciences sociales du politique », 47, 1999, p. 27-62 : https://www.persee.fr/doc/polix_0295-...
Autres références
– Chr. Nick, « Résurrection. Naissance de la Ve République, un coup d'Etat démocratique », Fayard, 1998.
– N. Rousselier, « La force de gouverner : Le pouvoir exécutif en France, XIXᵉ-XXIᵉ siècles », Gallimard, 2015. Recension dans Politix : https://www.cairn.info/revue-politix-...
– M. Winock, « L’agonie de la IVe République. 13 mai 1958 », Paris, Gallimard, 2006.
Connue / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1658032492157321220
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Cette figure-là, comme celles des résistants socialistes et communistes, fait partie de notre patrimoine mémoriel commun. Elle n’appartient pas à un camp politique. Après, il y a les politiques menées par De Gaulle Président de la République. Sur ce plan, c’est sûrement à la droite de faire l’inventaire. J’observe que beaucoup se sont réclamés du « gaullisme » tout en démantelant l’État planificateur, en s’alignant sur les positions internationales des États-Unis ou laissant vendre à des capitaux étrangers des fleurons industriels quand ils étaient au pouvoir. De Gaulle, n’a jamais adhéré à l’idée de la main invisible du marché. Le libéralisme est un produit d’importation en France. À l’heure actuelle la politique des insoumis est plus proche de la pratique gaulliste sur ces questions que des gens qui se réclament du Général.
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L’autre certitude que je partage avec De Gaulle concerne la place particulière de l’État en France. Depuis dix ans, je remets en circulation le mot « planification » dans le débat politique. Ses détracteurs convoquent aussitôt le souvenir de l’Union soviétique et du Gosplan pour le décrédibiliser. Mais en France, la planification est une invention gaullienne! Il met en place le commissariat général au plan après la seconde guerre mondiale pour diriger la reconstruction. Pendant ses mandats, il a fait du plan l’instrument principal de sa politique économique. Dans une allocution en 1961, il disait « il faut que le plan devienne une institution essentielle, plus puissante dans ses moyens d’action (…) Il faut que cela soit, pour tous les Français, une ardente obligation ». Il était bien éloigné des couplets sur le marché, la concurrence libre et non faussée et les autres mantras ridicules des liquidateurs actuels.
D’autre part, il a été partie prenante à l’application du programme des Jours Heureux à la Libération, même si la paternité en revient d’abord au Parti communiste. Dans ses mémoires, il déclare que la propriété publique nationale est la « seule en mesure de développer comme il faut » le secteur de l’énergie. Sur la finance, qu’il fallait « assurer le monopole du crédit afin que son activité ne soit pas à la merci du monopole financier ». Et sur la condition ouvrière : « il n’y a pas de progrès véritable si ceux qui le font de leurs mains ne doivent pas y trouver leur compte ». Je pourrais réciter ces mots sans rougir.
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De Gaulle 2020 - La Ve République de De Gaulle est-elle toujours pertinente ? Avec la juriste Anne Levade - dimanche 2 août 2020 par Thomas Legrand - France inter
41 minutes
Analyse de la Constitution de la Ve République avec la juriste spécialiste de droit constitutionnel, Anne Levade. En quoi elle a marqué une révolution juridique et la volonté de mieux encadrer le pouvoir parlementaire ? Est-elle synonyme d'un pouvoir exécutif fort ? Comment a-elle évolué pour survivre aussi longtemps ?
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http://rf.proxycast.org/139d6393-5781-4476-889f-06485a88f5f5/21217-02.08.2020-ITEMA_22394406-2020F40019S0215-1779455909.mp3
François Boulo, avocat au barreau de Reims, devient lors du mouvement des Gilets jaunes l’une des principales figures médiatiques. Le 3 octobre 2019 est sorti son manifeste La ligne jaune aux éditions Indigènes. Nous l’avons interviewé pour établir un panorama de la situation politique actuelle et à venir.
Par N. Publié in #2 L’Ère des Révolutions 21 min de lecture
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Macron a tout pris aux gens. En plus d’abaisser leur niveau de vie, par exemple avec la réduction des APL, il leur a volé leur dignité. Une partie des Français n’a même plus le droit au respect.
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Pour la première fois, en 2017, nous nous sommes retrouvés avec deux France coupées en deux à parts égales. Macron a été élu dans ce contexte-là par une France extrêmement divisée, notamment en termes de classes sociales.
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Nous avons même vu le 14 juillet les forces de l’ordre crever des ballons gonflables parce qu’ils étaient jaunes. Cette couleur est devenue insupportable pour le pouvoir. Phénomène d’usure psychologique et répression d’Etat, ce sont pour moi les deux grandes raisons expliquant la décrue progressive du mouvement.
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Pour arriver à une véritable convergence des luttes, il faut accéder à une véritable conscience politique. Or, c’est ce qui fait encore défaut aujourd’hui à la société française. Il y a toute une partie de la population qui est ignorante, dépolitisée, et qui saisit mal la dynamique néolibérale qui est à l’œuvre. C’est ce qui explique que tout le monde soit replié sur ses intérêts personnels ou ceux de sa corporation sans réussir à saisir la logique globale qui est à l’œuvre, qui atteint tout le monde, et qui participe de l’abaissement du niveau de vie de 99 % des Français.
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Sortir du capitalisme, c’est donc opérer une révolution du système de propriété des moyens de production en adoptant par exemple la théorie de la propriété d’usage de Bernard Friot. Mais comme Piketty, je doute qu’un tel modèle soit adapté aux petites unités de production. C’est pourquoi plutôt que de trancher la question de la sortie ou non du capitalisme, il faudrait déjà réussir à soumettre le marché à la loi, l’économie à la règle politique.
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Le dernier chemin qui nous reste, c’est l’insurrection. Mais très franchement, en l’état actuel de la société française, je ne crois absolument pas à une insurrection violente qui renverserait les institutions en place.
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La politique conduite qui contribue à l’abaissement du niveau de vie va produire des contestations et des crises de manière exponentielle, propices au réveil d’un nombre grandissant de citoyens.
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De Gaulle ... on ne peut pas lui ôter le fait qu’il ait pris ses responsabilités lorsqu’il fallait les prendre et que grâce à lui la France ait pu rejoindre le camp des vainqueurs à l’issu de la Seconde Guerre mondiale. C’est aussi une référence en tant qu’instigateur de la Ve République et c’est un homme politique ayant exercé ses fonctions avec une intégrité que l’on n’a jamais retrouvée chez aucun autre depuis. Lorsque l’on observe son choix en 1969 de quitter le pouvoir parce qu’il est mis en minorité lors d’un référendum, à 48 % seulement, on ne peut qu’être admiratif. Il se faisait une haute idée de la démocratie et de la majorité qui devait exister dans le pays en permanence et pas seulement au moment des élections. ... Comme autre source d’inspiration, je pense au Conseil national de la résistance. Dans un moment troublé, nous avons vu certains représentants politiques prendre conscience de la nécessité de dépasser les clivages politiques de l’époque pour se fédérer et sauver la France. Aujourd’hui c’est le même type de raisonnement qui doit être appliqué.
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Connu / https://twitter.com/BouloGiletJaune/status/1240670080960258048
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François Boulo @BouloGiletJaune · 12h
Entretien accordé à @Positions_revue le 2 mars dernier : « Ce monde qui semble s’imposer à nous donne de plus en plus l’impression d’une fin de cycle ».
J’étais loin de me douter que cela arriverait si vite ... #COVID2019france #COVID19
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gaz https://twitter.com/JulienDelalande/status/1127828920898920449 "#éditoPolitique de @lofejoma / @franceinter"les chances de #Réussite du #RIP sur la ~#Privatisation de l'#Aéroport #Roissy #CharlesDeGaulle+des #Barrages,etc / #MiseEnPerspective #DémocratieDirecte #DémocratieReprésentative #DémocratieParticipative" #GouvFr #MacronPhilippe MOUCHÉ"