L'invité de 8h20 : le grand entretien - 25 minutes
Olivier Faure, premier secrétaire du PS et député de Seine-et-Marne, défend les couleurs de la NUPES et de son programme partagé, est l'invité du Grand entretien de France Inter.
Le weekend a été marqué par l'affaire Abad, nouveau ministre des Solidarités, confronté à des accusations de viols révélées par Mediapart. Deux femmes accusent Damien Abad de viol en 2010 et 2011. L'une d'elle a porté plainte en 2017 et vu sa plainte classée sans suite. "On doit écouter la parole des femmes. On doit l'entendre. Alors ça ne remet pas en cause la présomption d'innocence. Mais il me semble que dans un gouvernement qui prétend avoir fait de la lutte contre les violences faites aux femmes, la principale de son quinquennat, il faut aussi être clair et dire que cette parole des femmes doit être entendue et que dans une situation comme celle que nous connaissons avec l'affaire Abad, eh bien il faut prendre des décisions qui sont des décisions difficiles", estime le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
"Si j'étais Premier ministre..."
De là à le faire quitter le gouvernement ? "Je crois qu'il y a des signaux clairs à donner parce qu'on sait très bien que les femmes, la plupart des femmes qui ont été victimes, ne portent pas plainte, ne vont pas jusqu'au bout parce qu'elles savent qu'en général c'est elles qui ont payé le prix. (...) Effectivement, quand il y a des témoignages, des témoignages saisissants, vous avez pu les lire dans Médiapart, qui sont des témoignages concordants, qui racontent une façon de procéder et il y a des présomptions qui existaient au sein du groupe Les Républicains avec le sentiment qu'on avait là un homme qui avait un rapport aux femmes, qui était un rapport, disons, compliqué, précédant l'euphémisme. Et donc, ce faisceau de présomptions aurait dû conduire le gouvernement, qui a normalement scanné le CV de toutes celles et ceux qui rentrent au gouvernement, à prendre ses précautions." Il poursuit : Si j'étais Premier ministre, je dirais à Damien Abad : 'Je n'ai pas de raison particulière de penser que les femmes mentent parce que je ne vois pas quelles sont les raisons qui les motiveraient à cela. Il y a un doute qui existe aujourd'hui. La parole des femmes doit être respectée et donc dans l'attente d'une décision de justice, je souhaite que tu ne sois pas au gouvernement'."
Soumis à la volonté d'Emmanuel Macron
Ce nouveau gouvernement fraichement nommé vendredi, "c'est un cocktail", estime le patron du PS, " ce sont surtout des gens qui sont soumis à la volonté du seul chef de l'Etat." Il ajoute : "Le président de la République a cherché à enjamber l'élection présidentielle et il cherche maintenant à enjamber l'élection législative sans préciser le moins du monde quelle est sa pensée."
Le choix de Pap Ndiaye comme ministre de l'Education n'est pas compris par Olivier Faure : "C'est le contraire de ce qu'a été Jean-Michel Blanquer, à la tête du ministère de l'Education pendant les dernières années. Jean-Michel Blanquer, pendant cinq ans, nous a expliqué qu'il était en croisade contre l'indigénisme, contre le wokisme, contre l'intersectionnalité. Et voilà que dans ce gouvernement, vous avez celui qui a introduit la pensée woke en France, qui est maintenant ministre de l'Education. Sur le fond, je ne sais pas ce que fera Pape Ndiaye mais, ce que je vous dis, c'est qu'on a bien du mal à comprendre quelle est la ligne politique de ce gouvernement et quelle est la ligne politique d'Emmanuel Macron."
La gauche inspire le gouvernement ?
Sur la table du Conseil des ministres ce lundi, on retrouvera le premier projet de loi du gouvernement. Il concerne le pouvoir d'achat : revalorisation des retraites et des minima sociaux, chèque alimentation, limitation des prix de l'énergie, dégel du point d'indice des fonctionnaires, augmentation du plafond de la prime Macron. Des mesures qui font penser à Olivier Faure que la gauche n'y est pas pour rien : "Je me félicite du fait que la pression que nous mettons dans cette élection permet déjà de remettre au cœur du sujet la question du pouvoir d'achat qui était jusqu'ici complètement négligée." Mais il faut aller plus loin pour le patron du PS, notamment "le SMIC à 1500 euros."
"Ensuite, il faut mettre en place ce qu'on appelle une conférence salariale, qui remette l'église au milieu du village de manière très laïque, qui permette de dire quelle est l'utilité sociale, revisiter la hiérarchie sociale, faire en sorte qu'on puisse évoquer tous ces métiers qui sont aujourd'hui ceux des premiers de corvée qui ont été salués pendant la période du confinement et qui ont été négligés, oubliés au lendemain de cette période. Il faut donc faire en sorte qu'on puisse revisiter l'ensemble de l'échelle salariale, à commencer par l'égalité entre les femmes et les hommes parce qu'il n'est pas normal non plus que vous ayez des femmes qui, aujourd'hui, en moyenne, gagnent 20% de moins que les hommes à métier égal.
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Ndlr : dénonce le deux poids-deux mesures entre Abad et Bouhaf de LFI
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Macron empêché, Mélenchon dans l’après, l’affaire Taha Bouhafs et Israël jusqu’au sacrilège. Chaque semaine, retrouvez #LeDébrief de la rédaction avec Catherine Tricot, Pierre Jacquemain et Pablo Pillaud-Vivien.
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Le journaliste Taha Bouhafs a renoncé mardi à se présenter aux élections législatives. Victime de harcèlement raciste des semaines durant, Mediapart a néanmoins révélé aujourd’hui que le jeune journaliste était sous le coup d’un signalement envoyé à la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise. La députée insoumise Clémentine Autain réagit dans « À l’air libre ».
Les reportages
3ans. Cela fait 3ans que Zineb Redouane, une Marseillaise de 80 ans, a perdu la vie après avoir reçu sur le visage au moins un tir policier. 3ans d’opacité, 3 ans d’immobilité. Au final, 0 mise en examen et une procédure judiciaire enlisée.
Trois ans. Cela fait trois ans que Zineb Redouane, une Marseillaise de 80 ans, a perdu la vie après avoir reçu sur le visage au moins un tir policier en marge de l’acte III des Gilets jaunes. Trois ans d’opacité, trois ans d’immobilité. Autopsies aux conclusions différentes en France et en Algérie, expertises qui se contredisent. Au final, zéro mise en garde à vue, zéro mise en examen et une procédure judiciaire enlisée. Pour dire non à l’oubli, des centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Marseille le samedi 4 décembre dernier. Pour Zineb, mais aussi pour d’autres… Toutes et tous victimes de violences policières et d’indifférence judiciaire. Taha Bouhafs était à leurs côtés.
Il nous revient avec des témoignages puissants. Des témoignages qui convergent presque tous. Et pointent du doigt une institution judiciaire considérée comme complice. Mathieu Rigouste, chercheur indépendant en sciences sociales, réalisateur et militant était lui aussi à Marseille. Il travaille notamment à la construction d’un réseau d’entraide et de soutien pour les familles de victimes de crimes policiers. Pour lui, les mécanismes qui aboutissent à l’impunité des forces de l’ordre sont construits par la police mais validés par les médias, la justice et les autres institutions. Les victimes n’ont pas le choix : elles doivent mettre en place un réseau de solidarité pour pouvoir organiser leur défense.
Tr.: ... affaire politico-judiciaire, les politiciens ont indiqué qu'il fallait protéger les forces de l'ordre et la justice refuse d'admettre et de fait protège le policier. ... déni de justice ... systémique ... institution judiciaire considérée comme complice ... mécanismes construits par la police mais validées par les autres institutions justice et médias ... réseau entraide-vérité-justice ... la violence policière, c'est aussi la violence judiciaire, et surtout, la violence de l'État.
Connu / https://twitter.com/CerveauxNon/status/1472224570996408322
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Le Média a retweeté Cerveaux non disponibles @CerveauxNon · 18 déc.
Des témoignages de familles de victimes de #ViolencesPolicieres recueillis par @T_Bouhafs
confirment le rôle central de la justice dans l'impunité policière.
« La justice est au service de la police, historiquement et institutionnellement » Michel Foucault
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Le face cam - Violences sexistes et sexuelles
Ce mardi 16 novembre, une lycéenne à été exclue de son lycée après avoir dénoncé une agression sexuelle présumée de la part d’un professeur.
Tout commence le 21 octobre. Ninon publie une vidéo sur Instagram dans laquelle elle accuse son professeur d’EPS d’avoir mis une « claque » sur les fesses d’une de ses camarades. Après la publication de cette vidéo, elle reçoit 26 témoignages contre ce même professeur.
Pourtant, c’est elle qui va subir les foudres de la direction de son lycée et va même finir par être exclue définitivement quelques jours plus tard.
Mais les lycéens ne l’entendent pas de cette oreille et vont organiser une grosse mobilisation pour demander sa réintégration.
Le parquet ouvre une enquête le 17 novembre et les lycéens continuent la mobilisation.
38 jours, c’est le temps qu’aura duré la grève de la faim entamée par Anais et Ludovic au sein de l’église Saint-Pierre à Calais, pour dénoncer les traitements inhumains et dégradants que subissent les personnes exilées à Calais et pour demander l’arrêt des expulsions.
Le couple de grévistes était également accompagné d'un prêtre de 72 ans, le père Philippe Demeestère, qui a rompu sa grève au bout de 25 jours.
Malgré tout, l’État est resté sourd à leurs revendications. Pire : les autorités ont même fait fermer un centre d’hébergement d’urgence qui pouvait accueillir jusqu’à 300 personnes.
Le couple de grévistes est monté à Paris cette semaine à l’occasion d’une soirée de soutien organisée pour Mimmo Lucano, l’ancien maire de Riace en Calabre, condamné à 13 ans de prison pour “ incitation à l’immigration illégale” ! Oui vous avez bien entendu 13 ans de prison et 500.000 euros d’amendes pour avoir fait preuve d’humanité en accueillant des réfugiés.
Notre journaliste Taha Bouhafs a profité de la venue d’Anais et Ludovic à Paris pour aller à leur rencontre et leur poser quelques questions.
*Tr.: ... le médiateur n'était pas neutre, il n'a pas cherché à nous écouter, il a dispensé son discours ... pétition (-> https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?29_IVw ) ... soutien d'Emmaüs ... on veut un retour des droits fondamentaux en fr ...
Le face cam
Leurs histoires, touchantes, révoltantes, édifiantes ou inspirantes, nous disent quelque chose de notre actualité. Ils ont accepté de venir face à la caméra du Média pour les partager, et si possible nous bousculer et modifier nos perceptions.
Deborah Al Hawi Al Masri, conjointe du journaliste français Olivier Dubois, enlevé à Gao dans le nord du Mali le 8 avril dernier, raconte l’expérience terrible qu’elle vit au Média TV.
Comment continuer de vivre et d’élever ses enfants quand on est la compagne du seul otage français dans le monde ?
Les sources officielles partagent peu d’informations pour des raisons évidentes de sécurité, des rumeurs malveillantes viennent empoisonner l’atmosphère dans un contexte de crise de confiance entre Paris et Bamako et de défiance généralisée vis-à-vis des médias et des journalistes.
C’est pour restituer Olivier Dubois tel qu’il est et le faire connaître par ses compatriotes français et l’opinion publique que Deborah Al Hawi Al Masri a pris la parole. Un témoignage fort et émouvant.
Tr.: ... #FreeOlivierDubois https://freeolivierdubois.org
Pour vous faire vivre les élections de 2022 autrement...
Deuxième avant-goût de notre matinale alternative et engagée avec nos journalistes Théophile Kouamouo et Nadiya Lazzouni. A leurs côtés, Taha Bouhafs, journaliste au Média et Emmanuelle Walter, rédactrice en chef du site web d'analyse des médias Arrêt sur images.
Au sommaire :
- La titrologie, la revue des “Unes” de la presse française de ce mardi 21 septembre 2021, présentée par Théophile Kouamouo
- L’interview d’Emmanuelle Walter sur la fascisation des médias
- Le focus de la rédaction : l’humiliation de la France dans « l’affaire des sous-marins », avec un Face-Cam de Politicoboy.
- Une chronique de Taha Bouhafs qui revient sur ses révélations : un inquiétant fichage de nombreuses personnalités politique, médiatique et militante par le site d’extrême droite « FdeSouche ».
- Puis L’invitée du jour : Sandrine Rousseau, candidate au second tour des primaires EELV.
Clés : Antiracisme ; Gouvernement ; Islamophobie ; Racisme
Le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a décidé de livrer bataille contre Alliance citoyenne, une petite association grenobloise coupable... d'avoir réussi à obtenir un financement européen. Nos journalistes Taha Bouhafs et Filippo Ortona se sont rendus sur place.
Depuis des mois, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin mène une croisade contre les associations antiracistes - et en particulier, celles qui s’engagent contre l’islamophobie.
Cette fois, la fatwa ministérielle s’est abattue sur une petite association grenobloise : l’Alliance citoyenne, coupable… d’avoir réussi à obtenir un financement européen.
Cette association devait obtenir une subvention dans le cadre d’un projet européen de lutte contre le racisme, lancé par l’UE en 2020.
Mais c’était sans compter sur l’engagement sans faille du ministre de l’intérieur, qui s’est aussitôt empressé d’écrire à la Commission Européenne pour leur demander l’annulation de cette subvention.
Dans son courrier, Darmanin affirme que l’Alliance citoyenne ferait la promotion de la sharia, “au profit des musulmans”. Elle serait également “ralliée à la mouvance décoloniale”, ce qui semble constituer un crime aux yeux du locataire de la place Beauvau - qui ne précise, à aucun moment, ce qui fonderait ces accusations.
Selon le ministre, son initiative auprès des instances européennes serait la suite d’un signalement de la DGSI. Pourquoi prendre autant de peine pour dénoncer une association fondée sur la non-violence, et dont le seul crime semble être celui de militer contre l’islamophobie ?
Nous avons donc décidé de nous rendre à Grenoble pour rencontrer ces dangereux islamistes radicaux, et comprendre pourquoi ils et elles gênent autant le pouvoir.
Tr.: ... en fait, c'est un problème de démocratie, de séparation des pouvoirs, jusqu'où va le pouvoir de Darmanin ? Inquiétude démocratique de la france qui fait de l'ingérence dans des processus souverains, Ça crée un précédent si la commission cède. Selon Elies Ben Azib, directeur de l'Alliance Citoyenne Grenoble.
À ce jour la subvention n'a toujours pas été versée.
Les reportages
Il y a des choses dans la vie qu’on donne pour acquis - jusqu’au jour où on nous les enlève. Anis, 25 ans, est né à Lyon de parents algériens. Il a grandi en France, y a étudié et même voté. A 11 ans, comme des milliers d’autres Français d’origine étrangère, il a pu obtenir sa carte d’identité et la nationalité française. Puis, un jour de 2018, il a reçu un appel de la préfecture : elle avait commis une erreur administrative lors de l’obtention de sa première carte d’identité. Il devait rendre tous ses papiers. Anis s’est donc retrouvé sans papiers dans son propre pays.
Depuis 3 ans, il vit enfermé dans une prison de papier, muni d’un simple récépissé de titre de séjour qui ne l’autorise pas à travailler. Sa vie est bloquée. A la préfecture comme au tribunal, on constate la situation mais on affirme ne rien pouvoir faire. Seule possibilité : l’intervention directe du ministre de la Justice. Pour l’atteindre, Anis est épaulé par un député du Rhône.
Pour le jeune homme, il s’agit d’une galère quotidienne mais aussi d’un événement qui lui a fait découvrir que, face à l’administration, il est un peu moins français que d’autres. Avant cette histoire, dit-il, il n’aurait jamais questionné sa nationalité. Aujourd'hui, c’est l’Etat lui-même qui la remet en question. Notre reportage.
SÉCURITÉ GLOBALE : LA LOI QUI VA DÉTRUIRE NOS LIBERTÉS - •Sortie le 13 nov. 2020 / Le Média
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La proposition de loi de sécurité globale, surnommée par l'opposition la loi "de surveillance globale" fait grand bruit dans les médias ces derniers jours. De nombreux journalistes et défenseurs des libertés fondamentales dénoncent une loi dangereuse, liberticide et une procédure d'adoption anti démocratique.
Le Monde, Libération, et même le Figaro, les journalistes se mobilisent, mais aussi les réalisateurs tels que Ken Loach et de nombreux professionnels de l'image. Ils dénoncent une menace pour la liberté d'informer. Amnesty international de son côté s'est lancée dans une campagne pour que cette proposition de loi soit supprimée.
Pourquoi cette loi est-elle si dangereuse, et comment se mobiliser pour qu'elle ne puisse pas rentrer en vigueur ?
Salomé Saqué revient sur les différents articles controversés de cette proposition de loi, avec le journaliste Taha Bouhafs, l’auteur de la vidéo de l’affaire Benalla, connu pour son engagement contre les violences policières. A ses côtés, Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du net, apporte lui un éclairage technique sur les dangers de surveillance généralisée. Certains articles de la proposition de loi visent en effet à rendre légale l'utilisation de drônes par la police dans le cadre de manifestations, ou encore de répondre à l'une des demandes de longue date des policiers : leur donner accès aux images filmées par les caméras mobiles.
Les deux invités partent de ce constat commun : il s'agit selon eux d'une loi écrite par les syndicats de police, qui pose un risque majeur de dérive autoritaire.
.#PPLSécuritéGlobale #Police #Libertés
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Tr : ... manifestation mardi devant le parlement ...