6 janvier 2021 à 09h39 Mis à jour le 8 janvier 2021 à 09h25 / Celia Izoard (Reporterre)
Durée de lecture : 7 minutes - Clés : Libertés Numérique Chine 5G
Si la Chine est un régime totalitaire, explique l’autrice de cette tribune, ce n’est pas seulement parce que le numérique donne des moyens de contrôle supplémentaires au Parti dictatorial. Ces dispositifs électroniques sont aussi porteurs de leur propre logique de régulation sociale, qui s’étend à l’ensemble de la planète.
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Huawei, qui a désormais l’autorisation d’équiper les réseaux 5G de Bouygues et de SFR en France, travaille avec les autorités dans la province du Xinjiang pour parachever la surveillance des moindres faits et gestes des Ouïghours, dont un million auraient déjà été déportés dans des camps depuis 2017. Dans le Xinjiang, note Strittmatter, « les décisions d’arrestations sont de plus en plus souvent prises par des systèmes technologiques, on n’examine pas les cas individuels » : ce sont des algorithmes qui calculent, à partir des habitudes de vie renseignées par les données, qui doit être arrêté.
Plus qu’une dictature, un système totalitaire
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un régime totalitaire ne s’arroge pas seulement un monopole de la sphère publique ; comme l’a montré Hannah Arendt, il tente de soumettre et d’exploiter à ses propres fins toutes les sphères de l’existence, jusqu’aux plus intimes. Le système du crédit social mis en place pour lutter contre la « malhonnêteté », en cours de déploiement à l’ensemble du pays, permet ainsi d’ajuster en permanence la note de chaque citoyen en fonction du moindre de ses actes
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la grande majorité se sent en sécurité parce qu’elle sait que la technologie est entre de bonnes mains. »
Cela prêterait à rire si on ne retrouvait pas là mot pour mot les formules rassurantes qui entourent chez nous le déploiement des mêmes technologies : vidéosurveillance, biométrie, smart city, smart mobility — la centralisation des données en moins. Ces expressions toutes faites visent à maintenir une séparation purement théorique entre, d’un côté, la technologie, et, de l’autre, l’intentionnalité politique qui guiderait son déploiement. Mais existe-t-il vraiment une version « libérale » de cette infrastructure de big data ? Un monde « libre » où les millions de capteurs, de caméras, et toutes les données collectées ne serviront « qu’à » nous proposer de nouveaux services, à affiner le ciblage marketing, à nous bombarder de messages incitant à des comportements vertueux ?
La plongée que nous offre Kai Strittmatter dans la Chine de Xi Jinping permet de comprendre que ce régime n’est pas une simple mise à jour high-tech de la dictature maoïste. Il est le fruit du croisement de deux idéologies totalitaires : le nationalisme hérité du maoïsme incarné par le Parti, et le techno-solutionnisme porté par l’industrie des nouvelles technologies du monde entier. Car ce dernier ne peut être réduit à un simple appareillage du pouvoir. Tout autant que le premier, il porte en lui une vision de l’organisation sociale et du devenir humain.
« Notre terre, notre nature » est le premier congrès à aborder la manière de décoloniser la protection de la nature. #DecolonizeConservation
L’objectif de l’industrie de la conservation visant à transformer 30 % de la planète en « aires protégées » et l’argument selon lequel les « Solutions fondées sur la nature » empêcheront la perte de biodiversité et le changement climatique sont infondés.
Ce congrès alternatif montrera qu’il s’agit de solutions trompeuses et colonialistes à ces crises, et que ces approches détruisent les meilleurs gardiens du monde naturel : les peuples autochtones, qui préservent 80 % de la biodiversité de la planète.
LES INTERVENANTS INCLUENT :
Norberto Altamirano Zárate, Militant communautaire binniza (zapotèque), Mexique : Les fausses solutions au changement climatique
Guillaume Blanc, Historien et maître de conférence à l'université de Rennes 2, France - Qu’est-ce que la « conservation forteresse » ?
Archana Soreng, Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques auprès du Secrétaire Général de l’ONU, Inde 30X30
John Vidal, Ancien rédacteur en chef des questions environnementales au Guardian, Royaume-Uni - Le rôle des médias et des bailleurs de fonds
Lottie Cunningham Wren, Centro por la Justicia y los Derechos Humanos de la Costa Atlántica de Nicaragua CEJUDHCAN, Nicaragua - La terre, notre avenir. Les peuples autochtones et leur rôle dans la protection de l’environnement
Pranab Doley, Activiste mising, membre fondateur et conseiller du JKSS, Inde - La militarisation de la conservation et son impact sur les peuples autochtones
Connu / https://twitter.com/survivalfr/status/1415686787788197898
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Survivalfr @survivalfr
Fatigués d'entendre parler de "solutions" au changement climatique de la part de ceux-là mêmes qui ont causé ce désordre ?
Venez écouter plus de 30 experts, activistes, autochtones et non autochtones parler d'alternatives qui respectent les droits humains et l'environnement. Image
Leeladhar Tokala 4:56 PM · 15 juil. 2021·- 5 Retweets 5 J'aime
· 2h
"Notre terre, notre nature" est le premier congrès à discuter de la manière de décoloniser la conservation de la nature et une alternative au congrès de l'#IUCN où les voix autochtones sont trop souvent réduites au silence.
http://svlint.org/OLON-FR #OurLandOurNature
MOgada et 4 autres personnes - 0 - 6 - 5"
6 commentaires
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Pendant quelques années, j’ai vécu au coeur de la « Grande Jungle Maya » , dans la Péninsule du Yucatán au Mexique, où j’ai eu l’occasion de travailler sur les questions de carbone forestier et de mécanisme de réduction de la déforestation et la dégradation des forêts (REDD+). J’ai ensuite mis cette expertise au service de nombreuses organisations à travers le monde, qui m’ont permis de découvrir la forêt amazonienne au Pérou ou encore celle du bassin du Congo au Gabon.
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Geres, une ONG de développement internationale, spécialisée sur les questions climat et énergie, où j’ai été responsable de la plateforme de compensation carbone volontaire CO2Solidaire
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all4trees est avant tout une communauté de citoyens et d’organisations engagés pour la préservation et la restauration des forêts. Je me suis inspiré du fonctionnement des arbres dans une forêt, qui sont à la fois en compétition pour la lumière, mais également en coopération pour leur survie. J’applique ce principe de « coopétition » à la communauté all4trees
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le prix des crédits carbone vendus en France sur le marché volontaire sont trop faibles (prix moyen de vente de 3,37 € / teqCO2 en 2016 d’après le rapport d’Info Compensation Carbone). Ce prix très bas n’est pas un levier intéressant pour réellement engager les entreprises dans une vraie démarche de réduction, mais surtout pour financer des projets sur le terrain, notamment les projets forestiers.
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le GIEC ne recommande pas et ne soutient pas le principe de la « compensation carbone »
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nous avons complètement fourvoyé la « compensation carbone » https://www.linkedin.com/pulse/%C3%A9p01-treewashing-avons-nous-fourvoy%C3%A9-la-carbone-jonathan-guyot/
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Aujourd’hui, à travers les travaux de réflexions menées par la communauté all4trees, je suis ravi de contribuer à faire évoluer les pratiques, aux côtés d’autres acteurs reconnus dans le secteur du climat. Notamment le cabinet de conseil Carbone 4, qui a mené un gros travail pour sortir le référentiel Net Zéro Initiative http://www.carbone4.com/wp-content/uploads/2020/04/Carbone-4-Referentiel-NZI-avril-2020.pdf, qui ouvre une nouvelle vision collective de ce qu’est réellement l’atteinte de la neutralité carbone. Ainsi, il n’est plus possible de dire que « je suis neutre en carbone », mais de privilégier le « je contribue à la neutralité carbone mondiale ».
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Il est urgent de tourner la page de la « compensation carbone » et faire vivre une nouvelle aventure vers une « contribution collective à l’atteinte de la neutralité carbone mondiale » !
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La question de la temporalité. Il y a d’abord le fait que les arbres plantés aujourd’hui, mettront plusieurs dizaines d’années pour séquestrer les émissions actuelles, alors que le CO2 émis dans l’atmosphère a une durée de demi-vie d’environ 100 ans.
La question d’équivalence. Il est impossible d’établir une équivalence entre une tonne de CO2 émise par combustion d’énergie fossile avec une tonne de CO2 séquestrée ou évitée sur des projets forestiers. En effet, l’équivalence ne prend pas en compte les externalités négatives (pour l’environnement, la santé, les impacts socio-économiques…) liées à l’émission d’une tonne de CO2 provenant de la combustion d’énergies fossiles. Il n’y a pas d’équivalence possible entre du CO2 géologique et du CO2 biologique.
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moins d’1/3 des émissions anthropiques sont absorbées par les arbres et les forêts
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de nombreux points de non-retour sont en train d’être franchis, risquant de transformer la plus grande forêt tropicale en avance d’ici 15 ans. Il suffit pour cela que la forêt amazonienne perde 20 à 25 % de sa superficie originelle. Nous en sommes déjà à 16%.
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comme le rappelle le rapport de l’Empreinte Forêt des français http://envol-vert.org/wp-content/uploads/2018/11/Envol_Vert_Rapport_Empreinte_Foret_Final.pdf, publié par l’association Envol Vert en 2018, nos modes de vie et de consommation contribuent à la déforestation. Il existe même un quiz qui nous permet de calculer notre Empreinte Forêt http://bit.ly/Empreinte-Foret.
Près de 2/3 de l’Empreinte Forêt des français est liée à notre consommation indirecte de soja, principalement utilisé pour l’élevage industriel de volaille, de porc et de vaches laitières. L’avenir des forêts tropicales se joue également dans nos assiettes, mais également dans les agro-carburants à l’huile de palme, notre petit café accompagné de son carré de chocolat, dans le cuir de nos chaussures ou sac à main ou bien encore dans les pneus de notre voiture.
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J’ai été formé pour accompagner la croissance des arbres sur le très long terme, tout en respectant une gestion durable et un équilibre de la forêt. C’est une vision opposée au postulat sur lequel notre société moderne repose, qui nous fait croire que nous vivons dans un monde aux ressources infinies et que la croissance est la seule réponse à la création de richesse. Un postulat qui repose sur la vision de l’économiste Adam Smith, père fondateur du libéralisme économique avec la loi des marchés (loi de l’offre et de la demande) (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations, 1776), qui a également influencé Charles Darwin qui a révolutionné la biologie avec la notion de sélection naturelle, transposée dans l’imaginaire collectif, par la notion de compétition et de « loi de la jungle ».
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la course à la compétition donne lieu, sur le long terme, à de nombreux troubles de la santé physique et mentale (Singer, 2011).
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La « théorie du donut » développée par la chercheuse britannique, Kate Raworth, qui a travaillé pendant de nombreuses années à Oxfam, redonne une vision de l’économie plus juste et durable. L’économie doit être remise au service de l’Humanité, en assurant que les besoins de bases soient satisfaits (le « plancher social ») sans mettre en péril l’avenir du monde (le « plafond écologique »).
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porter un nouveau projet de société avec une économie de la coopération, de la sobriété et de l’équité.
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l’enjeu numéro 1 est d’abord de ne pas en couper et donc de mettre en œuvre des activités agricoles et des filières économiques pour lutter contre la déforestation et contribuer à la préservation des forêts
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Les « solutionnistes » ne cherchent pas à répondre aux enjeux, mais au marché
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démarche de « philanthropie » au service d’une cause et devient une occasion pour l’entreprise de définir sa « mission » et réaligner ses activités au regard des enjeux qu’elle soutient.
Devant la faiblesse de la participation citoyenne, le délitement du lien social, l’isolement de chacun, la sur-consommation, des solutions existent pour améliorer la vie des gens au quotidien et répondre aux grands défis sociétaux de notre temps. Suivant le principe “penser global, agir local ”, des « co-citoyen.ne.s » s’organisent et nous invitent à repenser notre manière de vivre ensemble.
Cette dernière phrase est extraite du manifeste des co-citoyens emmenés par Guillaume Desmoulin et Lou Cartet Dupuy au micro de cet épisode.
Ensemble ils accompagnent les citoyens qui le souhaitent dans la définition de leurs micro-projets locaux. Ils utilisent pour cela une plateforme de financement participatif et favorisent les rencontres et liens avec d’autres associations ou habitants pour les aider à réussir leur projet.
Ils créé ainsi du lien social, favoriser le pouvoir d’agir des habitants, localement.
Rencontre avec des co-citoyens.
Fichiers média https://feeds.acast.com/public/streams/5b7da05def5c7548230b565a/episodes/5c980c96b4cd3e0365700499.mp3 (audio/mpeg, 66.5 Mo)
Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?LW09FA
Transcription : ... à Paris, bientôt Marseille ... association ... distrib café dans le métro ... INTERMÉDIATION DE PROJETS ... collectif de femmes / pb de relogement ... communauté d'entraide ... mise en relation ... apport de solutions ... plaidoyer ... verticaliser les colères ++ ... a fait des études en politiques publiques /baisse de subv s'autoorganiser ... le numérique n'est qu'on outil ... faire ensemble ... remettre les habitants au centre ... scène roulant pour accueillir spectacles, musique, animer ++ ... collectifs d'habitants ... centres sociaux contacter les équipes d'animation ... pj à rennes, grenoble, espagne, être concrets, SOUTIEN ... catalyseurs ... on reste en contact des gens qui ont de l'expérience pour avoir des ambassadeurs ... comment ça matche /modèle économique partenariat avec les collectivités territoriales on ne prend pas de commissions le porteur peut faire un don libre. constuire une ville plus juste, solidaire etc ne pas faire du conseil ; rejette la logique libérale ; /échecs : dur d'être viables économiquement donc de tenir plus qu'un an. comment se faire connaître plus largement ? démocratiser le fin particip + ; /succès : l'équipe qui s'agrandit, >12 bénévoles, des salariés, les projets, un autre monde possible. reprendre la main sur nos vies.
Ndlr : approfondir ACT
Q : - plateforme basée sur logiciel libre ? ACT