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Bienvenue dans notre émission spéciale 1er mai !
Ce débat est organisé par Attac, la CGT, la Confédération Paysanne, la FSU, Greenpeace, les Amis de la Terre, Oxfam et l’Union syndicale Solidaires.
En partenariat avec Basta, Attac France, La Relève et La Peste, Mediapart, Politis et Regards.
Retrouvez ici notre dossier spécial 1er Mai :
https://www.humanite.fr/dossiers/societe/premier-mai-les-vrais-premiers-de-cordee-688544
Au programme de cette émission :
Jusqu'à 12:52mn : ouverture par Edwy Plenel.
12:53-39:02 : « Urgence sociale et environnementale : vers une alliance inédite »
Animation par Latifa Madani, journaliste à l'Humanité, avec :
- Eric Beynel, porte-parole de l’Union Syndicale Solidaires
- Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT Confédération Générale du Travail
- Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France
- Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France
39:03-1:13:33 : « Construisons le jour d’après »
Animation par Edwy Plenel, co-fondateur de Mediapart, avec :
- Benoit Teste, secrétaire général de la Fsu - Engagé-es au quotidien
- Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération Paysanne
- Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France
- Alma Dufour, chargée de campagne chez Les Amis de la Terre France
Catégorie Actualités et politique 192 commentaires
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“Such an epic film. Spine tingling, potentially life changing.”
“It is extraordinary to see something so raw in a film today. It felt as the viewer is being treated to a sacred glimpse of the source of life...”
“I sobbed from the first minute to the last: in grief, sadness and joy. What a gift.”
“The film has impacted me on a core level and resonates in every cell. And I am sure this will create a giant, beautiful wave.”
“This was the most intense cinematic experience of my life. I’m going to have to watch it again.”
“This film is a beautiful opportunity for self transformation.”
The Twelve is a feature length documentary that gives a voice to wisdom traditions
through the words of twelve Elders that united in a council at the United Nation in November 2017. This film is about giving them the opportunity to speak their truth and let the world know about what they did for the benefit of all. It is also about
highlighting how wisdom traditions can be an amazing source of inspiration and solutions
for ourselves and our modern society.
Les douze anciens ; Aamo Bombo (Népal) ; Gabon, Japon, Australie, Colombie, Brési, Mexique, Botswana, Sibérie, Alaska
43 084 ont signé
Nina GERON a lancé cette pétition adressée à Emmanuel Macron (Président de la République française.)
Urgence sanitaire, urgence climatique, même combat !
L'Etat s'apprête à investir des milliards pour nationaliser des grandes entreprises de l'aviation ou du secteur automobile, secteurs industriels parmi les plus consommateurs d'énergies fossiles et les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
Après le Covid-19, il ne peut être question que tout continue comme avant et que l'on continue, comme si de rien n'était, à détruire le vivant et à déstabiliser le climat.
A force de déforestation, de destruction du monde sauvage et de la nature dans son ensemble, nous favorisons l'émergence de zoonoses comme le Covid-19, c'est à dire des maladies transmises par des animaux à l'espèce humaine. La vitesse de propagation planétaire des virus est aussi directement liée à l'intensification de la mondialisation des échanges. En moins de vingt ans, les flux de passagers aériens ont été multipliés par presque trois.
Notre sécurité collective dépend de notre capacité à changer nos modes de vie, à respecter le vivant, à agir contre le changement climatique qui menace de façon irréversible le caractère habitable de la Terre pour l'espèce humaine.
Monsieur le Président de la République, l’État ne peut investir des milliards pour sauver des entreprises polluantes sans exigences de transformation des activités et des stratégies de ces industries. Ce qu’il faut organiser maintenant, c’est la décroissance du trafic aérien et automobile basé sur les énergies fossiles.
C'est le rôle du Haut Conseil pour le Climat de garantir la compatibilité des nationalisations avec les objectifs climatiques.
C’est pourquoi nous exigeons que vous saisissiez le Haut Conseil pour le Climat avant toute décision d'investissement aux frais du contribuable et que l’État suive ses recommandations pour transformer radicalement ces filières industrielles.
Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus
Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].
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survient une nouvelle rupture. A partir des années 1980 et plus encore depuis le début du XXIe siècle, on constate un emballement du rythme des nouvelles zoonoses : VIH, grippe aviaire H5N1, qui refait surface périodiquement depuis 1997 et notamment en 2006, SARS en 2003, grippe porcine en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2014, jusqu’au Covid-19 (la liste n’est pas exhaustive). Cette fois, les causalités anthropiques jouent un rôle décisif. Un premier facteur tient à l’essor, amorcé dans les années 1960, de l’élevage industriel, en particulier en ce qui concerne le porc et le poulet, les deux chairs les plus consommées à l’échelle mondiale (au point que les os de poulets sont, avec le plastique et les radiations nucléaires, l’un des trois marqueurs géologiques les plus sûrs de l’Anthropocène).
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second facteur, c’est l’expansion de l’urbanisation et notamment l’essor des grandes métropoles. Combinée à d’autres causes de déforestation et d’artificialisation des milieux naturels, elle conduit les chasseurs en quête d’animaux sauvages à s’aventurer dans des zones jusque-là largement préservées de l’intervention humaine ; mais surtout, en réduisant les habitats des animaux sauvages, elle les contraint à se rapprocher des zones occupées par les humains. Il en résulte une multiplication des sauts d’espèce. C’est le cas du VIH, virus provenant de singes se déplaçant en raison de la déforestation, et c’est aussi le cas d’Ebola, virus provenant de chauves-souris chassées des forêts d’Afrique occidentale et centrale. Ce sont donc bien des transformations induites par l’expansion démesurée de l’économie mondiale, avec ses logiques de marchandisation et son absence manifeste d’attention aux équilibres du vivant, qui favorisent la multiplication actuelle des zoonoses.
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Qu’en est-il dans le cas du SARS-CoV-2 ? Il est trop tôt pour le dire, car on ne dispose d’aucune certitude en ce qui concerne la chaîne initiale de transmission du virus. La thèse généralement admise met en cause le marché de Wuhan, le rôle de la chauve-souris (d’autant plus vraisemblable que cette espèce est un formidable réservoir viral) et peut-être d’autres animaux sauvages qui y étaient vendus. Mais ces données ne sont peut-être pas aussi assurée qu’il y paraît. Le marché de Wuhan pourrait avoir été le lieu à partir duquel l’épidémie s’est propagé, mais pas forcément son premier point d’apparition. Au vu des enjeux politiques et géopolitiques de la question, et compte tenu du verrouillage de l’information par les autorités chinoises, il se pourrait qu’on ne dispose jamais de données fiables à ce sujet. On peut simplement suggérer que, dans ce cas, il n’y a pas nécessairement de lien entre la diffusion du SARS-CoV-2 et l’essor de l’élevage industriel (sauf si le virus est passé par l’intermédiaire d’animaux d’élevage). Il n’est pas sûr non plus qu’un lien avec l’expansion urbaine puisse être établi (encore que Wuhan est une métropole de 12 millions d’habitants). En revanche, un troisième facteur est ici décisif : c’est l’intensification des flux mondiaux associés à la production des biens et à la circulation des personnes. A l’évidence, le coronavirus ne se serait pas diffusé comme il l’a fait si Wuhan n’était devenue l’une des capitales mondiales de l’industrie automobile. La causalité est en fait double : elle tient à l’essor de la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale (16% du PIB mondial, contre seulement 4% en 2003), mais aussi à l’expansion démesurée du trafic aérien (le nombre de passagers a doublé en quinze ans). De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial
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Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus « centrales » du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées.
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une maladie comme le paludisme touche 200 millions de personnes et fait environ 400 000 victimes chaque année, sans provoquer beaucoup d’émois.
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il existe bien d’autres causes de mortalité provoquées par le productivisme capitaliste, qui sont loin de susciter une mobilisation aussi générale que l’actuelle pandémie. On pense à l’effondrement de la biodiversité (combien d’espèces disparues ou décimées ?) ou encore à l’holocauste d’un milliard d’animaux dans les méga-incendies australiens, en 2019. Et même en s’en tenant à la mortalité humaine, la liste est longue et douloureuse : multiplication des cancers liés à l’usage des pesticides ou d’autres substances toxiques ; troubles causés par les perturbateurs endocriniens ; le syndrome métabolique (surpoids, diabète et hypertension) associé à l’alimentation industrialisée et au mode de vie moderne, et affectant désormais un tiers de l’humanité (c’est d’ailleurs la principale co-morbidité entraînant le décès d’un nombre considérable de malades atteints du Covid-19) ; résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques (dont on estime qu’elle provoque 30 000 morts chaque année en Europe) ; ou encore les morts prématurées provoquées par la pollution atmosphérique (9 millions par an, pour les seules particules fines), etc.
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conditions systémiques du Capitalocène : le rythme accéléré d’apparition de nouvelles zoonoses (presque une tous les deux ans, désormais), ce qui veut dire que les barrières d’espèces sont de plus en plus ténues ; le fait qu’un bon nombre de ces zoonoses impliquent des espèces sauvages, ce qui était rarement le cas dans le passé (et ce qui signale les effets d’une destruction sans limite des milieux naturels autrefois préservés) ; enfin, la diffusion généralisée et extrêmement rapide de la pandémie, ce qui fait du Covid-19 la première pandémie véritablement globale du monde globalisé. Cela conduit aussi à affirmer que, quelle que soit la mortalité plus ou moins élevée qu’il aura in fine provoqué, le Covid-19 ne sera pas la dernière des grandes pandémies du XXIe siècle, ni sans doute la plus ravageuse
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puissance de destruction plus ample encore : celle d’un capitalisme pathogène, à la fois écocide et humanicide. Aucune civilisation n’avait jusque-là produit autant de facteurs de multiplication et de généralisation de maladies graves, en même temps que de destruction des milieux vivants. Moyennant ces précisions, on peut bien affirmer que le SARS-CoV-2 est, avec de nombreuses autres causes de mortalité et de destruction, une maladie du Capitalocène. Et si l’on peut dire que le XXIe siècle commence en 2020, c’est parce que le Covid-19 nous fait éprouver, pour la première fois à une échelle aussi globale et avec une brutalité aussi soudaine, ce que seront les catastrophes propres à une époque marquée par la venue à échéance des lourdes factures du Capitalocène. Enfin, dire que le SARS-CoV-2 est une maladie du Capitalocène, c’est aussi, sans minimiser sa dangerosité spécifique, pointer un agent pathogène bien plus meurtrier encore et dont il dépend des humains que nous sommes de débarrasser la planète : le capitalisme lui-même.
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caractère hautement inégalitaire du confinement. ... l’inégalité est double, face à la maladie et face aux conditions de confinement. Bien des dualités ont été amplement décrites et dénoncées [12] ... Les inégalités raciales recoupent et renforcent bien souvent les clivages sociaux ... flagrante surreprésentation des afro-descendants parmi les victimes du Covid-19 aux États-Unis (70% des décès dans de nombreux états où ils ne représentent qu’un tiers de la population). La surexposition des femmes à la maladie a aussi été soulignée, même si les formes graves et la mortalité touchent, au final, davantage les hommes ... En Afrique, le Covid-19 est aussi apparu comme une maladie des élites, car ce sont bel et bien les membres de celles-ci, habitués aux voyages en avion et intégrés à la jet set transnationalisée, qui ont été les premiers touchés. ... Cela contraste fortement avec Ebola, une maladie venant des zones rurales ... cette pandémie frappe d’abord à la tête. En cela, elle est bien une maladie de la globalisation
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le fonctionnement déficient de rouages locaux de l’État chinois [20] et la corruption généralisée qui l’affecte, tout autant que la volonté de maintenir à tout prix la vie du Parti ont causé une diffusion de l’épidémie qui aurait pu être réduite de 95% si trois précieuses semaines n’avaient pas été perdues.
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Hong Kong et la Corée du Sud, semblent être parvenus à mettre en œuvre des mesures de contention précoce et d’atténuation, qui ont permis, du moins dans un premier temps, de contrôler l’épidémie sans bloquer radicalement l’économie. Mais il existe un ensemble de conditions bien particulières qui rendaient cette réponse possible : des caractéristiques géographiques spécifiques, avec des territoires de faible extension et en situation d’insularité ou de quasi-insularité ; une préparation rigoureuse, notamment du fait de l’expérience du SARS de 2003, ce qui a permis d’agir à un stade très précoce de l’épidémie ; des moyens matériels importants permettant notamment le port généralisé du masque, une très grande capacité de test ou encore une pratique massive de la désinfection urbaine (à Séoul, les métros sont entièrement désinfectés après chaque voyage) ; un système de santé performant (7 lits de soins intensifs pour 1 000 personnes, soit un peu plus qu’en Allemagne et plus du double de la France) ; mais aussi l’emploi immédiat de techniques de contrôle de la population (traçage des malades et de leurs contacts par application numérique) [21]. Ainsi, alliant puissance économique et efficience étatique, la Corée du Sud est citée en exemple pour avoir réussi à « aplatir » la courbe de l’épidémie sans trop affecter la machine productive.
c) Les hyperlibéraux darwinistes et les populistes illuminés ont longtemps refusé de sacrifier l’économie aux exigences sanitaires. ... le coût humain de l’inaction sanitaire allait dépasser ce qui était socialement supportable ... tout comme Trump qui, sans prendre toutes les décisions attendues du chef de l’exécutif fédéral, a fini par accepter les mesures sanitaires préconisées par ses conseillers, Bolsonaro a perdu la partie. Il s’est mis à dos tous les gouverneurs et a même vu fondre le soutien de l’armée, comme en témoigne l’épisode assez ubuesque au cours duquel les généraux de son cabinet l’ont empêché de limoger son ministre de la santé, manifestant ainsi qu’il avait perdu la main sur les décisions gouvernementales [22]. Ainsi, les adeptes les plus cyniques d’une économie pure, ne craignant pas d’avouer leur complète indifférence à la vie humaine, ont fini par manger leur chapeau et ont dû se rallier à la tendance globale au confinement général. ... président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Considéré par certains comme un héraut de la gauche progressiste, il n’en a pas moins égalé Trump et Bolsonaro par sa façon de mépriser les consignes de prévention, de continuer à faire des meetings, d’embrasser ses admirateurs et de repousser ostensiblement le gel hydroalcoolique tendu à ses ministres. ... parfaite incarnation du « développementisme », qui en est la version progressiste. ... Au total, les cas de Lopez Obrador, Trump et Bolsonaro, montrent combien le fanatisme de l’économie (dans ses diverses variantes) et le fanatisme de la religion se rejoignent et s’entremêlent à merveille. L’hypothèse benjaminienne du capitalisme comme religion n’a jamais paru aussi avérée [24].
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Il y a dans l’impréparation et le déficit d’anticipation un trait éminemment présentiste qui, notamment en France, a atteint des dimensions criminelles, mais il y a aussi, tout simplement, une forme de déni, lié à la volonté de croire qu’on pourra éviter de prendre des mesures portant atteinte à la bonne marche de l’économie. En France, le revirement est intervenu entre le 12 et le 16 mars, soit entre les deux interventions d’Emmanuel Macron, la seconde annonçant le confinement général du pays [25]. On dit volontiers que les projections de l’Imperial College auraient, là aussi, joué un rôle déterminant : l’ampleur de la mortalité prévisible élève soudainement le coût politique de l’inaction ou du déficit de l’action publique ; la primauté du souci économique n’est plus tenable. ... C’est ici que la responsabilité des politiques de santé passées est considérable ... pas de masques, pas de test, pas assez de lits, pas de culture de la prévention. ... l’Allemagne, dont, curieusement, on parle fort peu. Organisation efficace, moyens matériels importants et qualité du système hospitalier (deux fois plus de lits par habitant qu’en France) explique sans doute un niveau de mortalité plus faible, alors même que les mesures de confinement y sont plus souples (comme c’est aussi le cas en Suède). Le statut d’exception de la puissance dominante en Europe expliquerait-il la possibilité d’une voie en quelque sorte intermédiaire entre celle de ses voisins et celle de la Corée du Sud ?
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trois pôles principaux : le minimalisme sanitaire libéral-darwiniste ; l’atténuation mise en place par des États bien préparés et dotés de puissants moyens matériels et techniques ; les mesures de confinement généralisé, mises en œuvre de façon plus ou moins autoritaire. ... confinement, qui concerne désormais plus de 4 milliards de personnes dans le monde.
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Voilà donc bien le plus incroyable. ... Ils ont fait l’impensable et mis l’économie mondiale presque à l’arrêt, entraînant ainsi une récession – et bientôt une crise économique – bien plus considérable que celle de 2008 et qui impose déjà, aux dires du FMI lui-même, la comparaison avec 1929.
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« sauver des vies » vaut moins en soi que parce que c’est une nécessité pour l’économie elle-même.
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les zapatistes du Chiapas ont surpris par la précocité et la clarté de leur réaction. Dans son communiqué du 16 mars, l’EZLN déclare l’alerte rouge dans les territoires rebelles, recommande aux conseils de bon gouvernement et aux communes autonomes de fermer les caracoles (centres régionaux) et invite les peuples du monde à prendre la mesure de la gravité de la maladie et à adopter « des mesures sanitaires exceptionnelles », sans pour autant abandonner les luttes en cours [29]. Cette annonce est d’autant plus remarquable que les autorités de l’État fédéral n’étaient pas alors les seules voix à minimiser le danger de l’épidémie ... les responsables de la santé autonome zapatiste ont partagé les informations disponibles concernant les symptômes de la maladie et ses modes de contagion ; et ils ont recommandé des mesures de prévention et de contention, telles que la suspension des réunions ou la mise en quarantaine des personnes revenant d’autres régions. Mais c’est aux communautés elles-mêmes qu’il est revenu de prendre les décisions qu’elles considéraient pertinentes, en fonction de la situation particulière de chaque lieu.
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La pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 est venue ouvrir une faille entre l’exigence sanitaire de protection des populations et la poursuite du fonctionnement de la machinerie économique. La voie permettant de concilier avec le moins de heurts possibles ces deux préoccupations s’est avérée inaccessible à la plupart des pays, par manque de préparation et de moyens matériels – présentisme, néolibéralisme et asymétries planétaires conjuguant ici leurs effets. La voie cynique d’un sacrifice affiché des vies humaines au dieu Économie a fini par apparaître politiquement intenable. Les mesures drastiques d’endiguement et de confinement qui ont donc dû être prises ont mis à l’arrêt une part considérable de l’économie mondiale. Même si la nouvelle version de l’idéologie dominante globalisée s’emploie à affirmer qu’il n’y a pas de contradiction entre mesures sanitaires et souci de l’économie – la lutte contre la pandémie étant la condition du retour à la bonne marche de la seconde – , il est patent que les politiques adoptées mondialement sont allées, à court terme, à l’encontre des impératifs strictement économiques, au point d’amorcer la plus grave crise économique depuis presque un siècle.
Dans ce contexte, il est évident que les États cherchent à tirer tout le parti possible d’une situation d’urgence sanitaire imposant un contrôle strict des populations : renforcement de l’emprise policière (voire militaire), perfectionnement des techniques de surveillance et de contrôle, notamment à travers le traçage numérique des contacts, mesures d’exception tendant à se pérenniser, dérogations au droit du travail, généralisation du télé-travail et du télé-enseignement, isolement permettant de briser les solidarités et les mobilisations collectives émergentes, etc. La « stratégie du choc », chère à Naomi Klein et consistant à justifier l’imposition de mesures impopulaires par la nécessité de répondre à la gravité de la crise en cours [30], est plus que jamais à l’œuvre
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plutôt que de considérer uniquement les mesures de confinement comme l’expression abstraite du caractère autoritaire de l’État, comme la quintessence du contrôle biopolitique des populations ou comme la simple perpétuation de la toute-puissance de l’économie (toutes analyses qui sont au demeurant sans doute nécessaires), il serait peut-être bon d’admettre que les mesures drastiques de contention de la pandémie sont, pour les dominants eux-mêmes, lourdes de tensions et de contradictions – comme le sont aussi les enjeux du déconfinement. Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.
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les forces systémiques qui ont conduit le système-monde globalisé au point où il en est n’ont pas magiquement disparues, par la seule vertu d’un virus vengeur . Elles sont toujours à l’œuvre et à la manœuvre – et toujours dominantes. Il est donc plus que probable qu’elles imposent, dès que les conditions sanitaires le permettront, un retour au business as usual – si possible plus sécurisé encore qu’auparavant. ... la tendance à la reprise du cours ordinaire de l’économie devrait l’emporter, en jouant de la nécessité de la récupération et peut-être aussi d’un consumérisme de rattrapage. ... relégueront au second plan les enjeux climatiques et écologiques ... Cependant Deux points d'inflexion semblent presque faire l’unanimité : - la nécessaire relocalisation de certaines productions vitales ; - une revalorisation des services publics, voire un retour de l’État-Providence. ... (néo-)libéralisme autoritaire [34]. ... Trois dimensions se rejoignent ici : une perte de crédibilité des gouvernants et une insatisfaction croissante à l’égard d’une démocratie représentative à bout de souffle (les causes profondes de ces processus étant très directement liées à la subordination structurelle des États vis-à-vis des forces de l’économie transnationalisée) ; un degré d’accentuation des inégalités sociales qui les rend désormais de plus en plus inacceptables ; et, enfin, la conscience devenue aiguë, surtout parmi les plus jeunes générations, des dégâts écologiques induits par le productivisme capitaliste. ... condamnation sans appel des politiques néolibérales appliquées au secteur de la santé, dès lors qu’elles sont la cause directe d’un manque de moyens et d’une impréparation dont la dimension criminelle est apparue aux yeux de tous. A l’inverse, s’est fait jour un immense besoin de services publics, afin de répondre aux exigences de soin, de solidarité et de protection des plus vulnérables. Par ailleurs, les niveaux d’inégalités engendrés par des décennies de néolibéralisme sont apparus avec plus de violence encore au prisme des situations créées par la crise sanitaire ... classes populaires contraintes à travailler pour des salaires devenus doublement indécents, au regard des risques encourus et des morts au champ du labeur, mais aussi du caractère de haute nécessité soudainement reconnue à des tâches jadis méprisées ou mal considérées. En outre, il n’est pas exclu que l’urgence absolue de la crise sanitaire donne plus de consistance sensible à la menace du réchauffement climatique, cette « urgence lente » mais plus redoutable encore que le Covid-19.
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La colère, pour l’heure contenue, déborde déjà. Colère face au caractère criminel de l’action des gouvernants qui ont soumis l’hôpital public à des cures d’austérité répétées et sont restés sourds aux revendications insistantes des soignants. Colère suscitée par l’impréparation face au risque épidémique ... Les motifs de colère noire ne manquent pas. Certains médecins en appellent à « l’insurrection générale de tous les professionnels de santé » [36]. D’autres entreprennent de traduire en justice les membres du gouvernement. Les actions à venir sont légions. Sous la contention du confinement, gronde une déferlante de colère. Une colère qui n’a rien d’aveugle et qui, au contraire, s’emploie à dévoiler ce que les gouvernants tentent de masquer. Une juste colère, une digne rage, comme disent les zapatistes. De quoi, peut-être, raviver la flamme de la révolte des Gilets Jaunes.
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1249692656894173187
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corinne morel darleux @cmoreldarleux - 0 - 5 - 9
Tour d'horizon conséquent de Jérôme Baschet sur la double tendance à l'oeuvre entre délégitimation croissante des politiques néolibérales et poursuite de celles-ci, aboutissant à une tension de plus en plus explosive et à l'issue incertaine (appel à la lutte et à la digne rage)
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Le modèle de l’élevage industriel nous conduit droit dans le mur : il contribue à la déforestation et alimente directement la crise climatique. Il est urgent de transformer ce mode de production en profondeur. Pour réaliser ce changement, nous avons besoin de vous ! Les engagements des entreprises de l'agro-industrie sont insuffisants : face à l'urgence environnementale, sociale et sanitaire, le temps manque. Plus que jamais, il est nécessaire d’adopter des régulations politiques fortes. Notre gouvernement doit agir. Vous en êtes convaincu.e ? Nous aussi. Ensemble, à travers des actions collectives, nous pouvons enclencher la transition écologique qui s'impose et ainsi mettre fin à l'élevage industriel.
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- une des principales causes du dérèglement climatique. A l’échelle mondiale, il représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, soit autant que le secteur du transport.
- l’élevage industriel européen détruit les forêts d’Amérique du Sud. La majorité des animaux d’élevage sont nourris en partie par le soja sud-américain. Sa production, qui plus est dopée aux pesticides et aux OGM, contribue largement à la déforestation. La culture du soja met ainsi en péril des écosystèmes uniques et précieux comme l’Amazonie ou le Cerrado, trésors de biodiversité qui constituent de véritables remparts face à la crise climatique.
- l’élevage industriel est un danger pour nos campagnes et celles et ceux qui les font vivre. Dépendant des cours mondiaux, les paysans et paysannes traversent une crise sans précédent. Ils disparaissent de nos campagnes avec l’essor de fermes-usines qui défigurent nos paysages et qui sont un cauchemar environnemental et sanitaire pour les riverain.e.s. Les conditions d’élevage des animaux dans les exploitations industrielles sont par ailleurs catastrophiques : elles engendrent cruauté et souffrance, et sont tout simplement inacceptables.
- l’élevage industriel et la surconsommation de viande posent un grave problème de santé publique. Les quantités astronomiques de denrées alimentaires produites par ce modèle et la recherche des coûts les plus bas favorisent l’apparition de scandales sanitaires. Cette surconsommation de viande, en particulier de viande rouge, aggrave le risque d’apparition de cancers, de maladies cardiovasculaires et de diabète. L’élevage industriel utilise massivement des antibiotiques ce qui favorise le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques transmissibles aux humains. Cette résistance constitue un problème de santé publique majeur car elle rend les traitements de moins en moins efficaces.
Alors que Haut Conseil pour le Climat martèle à nouveau que la France « n’est pas du tout sur la bonne trajectoire » pour atteindre la neutralité carbone en 2050, le constat sur la politique actuelle du gouvernement en matière d’énergie et de climat laisse perplexe. Derrière une volonté affichée de faire de l’écologie une priorité, le gouvernement d’Édouard Philippe semble se réfugier dans une électrification forcenée au détriment de la performance énergétique et de la nécessaire réduction des consommations. La France est-elle en passe de faire marche arrière face à l’urgence écologique ?
-> dossier de presse https://negawatt.org/spip.php?action=telecharger&arg=828
116 Tweets @AlexMFlorentin Manager @Carbone4 | Candidat #municipalesParis2020 pour @ParisUrgence | soutient @David_Belliard #coalitionclimat Parislinkedin.com/in/alexandrefl…
A rejoint Twitter en janvier 2020 179 abonnements 104 abonnés
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Près de 300 signataires s'associent dans une tribune pour le "JDD" afin d'alerter sur l'urgence d'une transition énergétique dans le secteur de la construction. Artisans, élus, citoyens appellent à un débat public sur plusieurs propositions concrètes.
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Les Associations HEC Debats et ESP'R, Le Réveil Écologique, et le centre S&O ont invité Jean-Marc Jancovici à la conférence inaugurale de la Earth Week.
Questions et débat à partir de 00:51:40
Audio : https://soundcloud.com/effondrement-imminent/jancovici-hec-debats-05022020&v=pGlx_xHAbjA
Vidéo originale : https://youtu.be/liy35lOTetk
Catégorie Science et technologie 441 commentaires
Transcription : ...
Loi de conservation de l'énergie ... les seules énergies utilisables sont celles qui existent dans l'environnement ... avoir de plus en plus de machines à son services, des esclaves modernes ... plus de pétrole disponible -> plus de PIB ! ... les COP n'ont eu aucune influence sur l'augmentation des ém de co2 ! ... le changement climatique est IRRÉVERSIBLE ...
Questions :
Mme : les enr ne permettront pas de garder notre niveau de conso énergétique => diviser /10 ou 15. /nucléaire bas carbone mais pas enr 2% de l'énergie consommée dans le monde, mais c'est toujours bon à prendre. LE domaine où la perception du risque est le plus grand. /élec pilotable => stockage donc + cher et demande plus de moyens (métaux etc)
3 pieds : sobriété enr nucléaire
l'avenir ne sera pas répétition du passé. contraction de l'écon a déjà commencé. /2007 pib en déclin -> crise, urbains reviennent à la terre, partage, augm inégalités, /privés d'emploi donner espoir => dire où on va Comprendre est indispensable à l'action
/conv citoy climat = une façon de gagner du temps ++
Le sentiment d'urgence n'est pas partagé par la population donc l'offre politique non plus ! (NE VOIT PAS DE FORCE OU HOMME POLITIQUE QUI A UNE OFFRE ADAPTÉE, cite PS, libéraux, EELV, mais pas LFI !!!!)
/serv public = 10% des ém carbone ; /industrie ém systémiques
/élus locaux peuvent pas mal de choses
/motiver informer et accompagner ne pas rester seul
/vie pro : travailler pour des gens donc chercher la personne capable de faire des arbitrages
/natalité : en discuter, commencer par le +facile /dév éduc femmes, contraception, solidarité
/H=>le faire=>énergie si ENR mieux mais pas parfait
Commencer par faire nous pour entraîner les pays en voie de dév. = EXEMPLARITÉ
/Écon décroissance=contrainte donc donner espoir sans moyens => réfléchir À COMMENT ON S'ORGANISE AU MIEUX hiérarchiser nos renoncements ++
ndlr :
- La controverse sur le nucléaire reste entière (JMJ a le mérite de la constance et de la cohérence) mais il ne voit que la surestimation du risque nucléaire, et pas le risque industriel (déchets, niveau de complexité de la société, etc)
- tout le reste est partagé y compris les dimensions sociales et psychologiques ++
=> https://twitter.com/JulienDelalande/status/1228882673776701440
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Retrospective 2019, dédicacée à toutes celles et ceux qui luttent. Que cette vidéo soit la hache qui brise la mer gelée en nous.
INVICTUS est un court poème de l'écrivain William Ernest Henley, qui a soutenu Nelson Mandela dans sa lutte contre l'apartheid. Nous remercions Taranis News, Nnoman, le collectif Justice pour Adama, les Femens, Cerveaux Non Disponible, Extinction Rebellion France, Sea Shepherd France, et Greenpeace pour leurs images et leur combat.
Catégorie Actualités et politique 70 commentaires
Après avoir participé à presque tous les partis de gauche, Corinne Morel Darleux est une déçue de l’action partisane, qui n’est plus adaptée, selon elle. Elle se sent désormais à une place plus juste dans les mouvements d’action plus radicale et concrète, dans la désobéissance civique.
Dans son livre au titre sombre Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce (Libertalia), elle défend, face à la catastrophe écologique, le recours à l’action directe, couplée à une éthique personnelle de résistance et de décroissance. Corinne Morel Darleux a pourtant écumé les partis et accumulé les responsabilités politiques. Mais de cette action institutionnelle, elle tire un constat d’échec. Après avoir tenté d’entraîner, via le mouvement Utopia, le Parti socialiste (PS) vers l’écologie radicale, elle a cofondé en 2008 le Parti de gauche (PG), puis travaillé à ancrer dans l’écosocialisme le Front de gauche, puis La France insoumise (LFI). L’an dernier, cette Drômoise d’adoption a quitté la direction du PG et LFI. Si elle reste élue d’opposition au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes où elle siège depuis 2010, elle se consacre au militantisme de terrain, du soutien des solidaires de la frontière franco-italienne à celui des écologistes du Rojava, la zone kurde en Syrie, en passant par Extinction Rebellion, dont elle est une «compagne de route».
... L’urgence écologique s’accélérant ... Le bouillonnement intellectuel et politique des premières années du PG s’est ainsi étiolé au profit du commentaire d’actualité, des polémiques au sein de LFI. On a délaissé le débat de fond et le projet. L’abandon de l’écosocialisme a été une erreur. ... Extinction Rebellion (XR) ... nous n’avons que très peu d’années pour essayer d’infléchir les pires scénarios du Giec. L’une des idées centrales de XR, c’est «Hope dies, action begins» («l’espoir meurt, l’action peut commencer»). Il faut assumer une certaine gravité dans le discours, dans la symbolique, et arrêter avec la volonté de toujours positiver, de ne pas faire peur ... extension du mouvement des ZAD ... La solidarité avec les mouvements récents des gilets jaunes et des quartiers populaires doit se faire partout. Il faut politiser une population de sensibilité écologiste qu’on n’avait pas l’habitude de voir militer en réinventant les lieux, l’organisation et la forme des luttes. ... face à la disparition du vivant, certaines formes d’action légitimes passent par la destruction d’infrastructures matérielles. La limite aussi bien de XR que de certains gilets jaunes, c’est le recours trop régulier à des actions symboliques et à des revendications tournées vers le gouvernement. Il nous faut repenser cette culture du rapport de force qui a construit la gauche ouvrière mais n’est plus adaptée. On a passé des années à tenter d’être le plus nombreux possible au même endroit, sur le même mot d’ordre. Cela nous a coûté très cher, on est trop souvent sortis fâchés de cette recherche d’unité. Il faut passer à une forme d’acupuncture politique ... l’archipélisation des luttes ... îlots de résistance émergents ... stratégie coordonnée et des objectifs communs ... collectif Deep Green Resistance, je ne crois pas qu’on ait théorisé cette convergence internationale d’actions aussi différentes, qui n’est ni un mouvement insurrectionnel mené par une élite ni un mouvement spontané. ... deux constats : l’écologie est incompatible avec le capitalisme, les questions sociales et écologiques sont indissociables. ... refuser de parvenir, cesser de nuire, cultiver la dignité du présent ... nous sommes la nature qui se défend ... On peut marier radicalité du fond et aménité de la forme, action radicale et élégance. Je plaide pour le retour du panache !
Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?UMdspA
Ndlr : en tous points en accord avec CMD, sauf qu'il ne faut renoncer à rien et surtout pas à la politique élective tant qu'on n'a pas mieux en terme de démocratie élective. Donc être en dualité. Dans le cas de CMD, je peux comprendre qu'elle a fait sa part...