18 750 signatures
Destinataire(s) : M. Patrice Vergriete, ministre délégué en charge des transports
Pour la santé et le climat, il faut plafonner le trafic aérien !
Campagne lancée par Rester sur terre
Catégorie Transports & Urbanisme
Nous, associations de défense de l’environnement et des populations survolées, demandons que l’ensemble des aéroports, aérodromes et héliports français voient leur activité plafonnée sous le niveau de référence de l’année 2019.
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La folle croissance de l’aérien doit cesser. Elle n’est soutenable ni pour le climat, ni pour les millions de personnes qui subissent nuit et jour le bruit et la pollution des aéronefs. Victimes de ces nuisances et victimes présentes et futures du réchauffement climatique, nous demandons le plafonnement des mouvements à la baisse ainsi qu’un couvre-feu, dans tous les aéroports, aérodromes et héliports de France. Nous ne pouvons plus tolérer que notre santé, notre bien-être et l’avenir de l’humanité passent très loin derrière les intérêts du secteur aérien.
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la limitation du nombre de mouvements, la généralisation des couvre-feux et des dispositions qui orienteront à la baisse le bruit, la pollution de l’air et les émissions de CO2.
Références :
- Tribune “Pour la santé et le climat, un plafonnement des aéroports s’impose” | FranceInfo : https://www.francetvinfo.fr/economie/aeronautique/tribune-pour-la-sante-et-le-climat-plus-de-70-associations-environnementales-appellent-a-reduire-progressivement-le-trafic-aerien_5810564.html
- Tribune "Plus de 100 professionnels de santé alertent sur le bruit aérien" (le Monde) : https://bit.ly/3JYinCE
- Scénarios de transition écologique du secteur aérien de l'ADEME : https://bit.ly/3LHdOhd
- Référentiel Aviation-Climat (ISAE SUPAERO) : https://bit.ly/3Z5hn3Z
- Rapport annuel du Haut conseil pour le climat (2023) : https://www.hautconseilclimat.fr/publications/rapport-annuel-2023-acter-lurgence-engager-les-moyens/
Actualités
- il y a 6 jours 💪💪 Les lignes bougent vite en ce moment ! 8 chercheurs du secteur aéronautique appellent les grands acteurs du secteur à "envisager publiquement une réduction du trafic aérien" dans une tribune publiée dans Le Monde :
🔍 Ils rappellent que les solutions technologiques ne suffiront pas à décarboner l'aviation 👇👇👇
https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/10/nous-appelons-airbus-safran-air-france-aeroports-de-paris-a-envisager-publiquement-une-reduction-du-trafic-aerien_6221196_3232.html - il y a 1 semaine 📰 INÉDIT : Les associations mobilisées contre le développement des “big five”, les 5 aéroports les plus fréquentés d’Europe, publient une tribune commune pour demander le plafonnement du trafic aérien et de ses nuisances !
Lire la tribune dans Libération : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/plafonner-le-trafic-aerien-une-mesure-necessaire-pour-la-sante-et-le-climat-20240307_7MRD7FYN3NACTJYGDBPRIR2TCI/ - il y a 1 semaine Nous avons obtenu un rendez-vous au ministère des transports le 15 mars, pour présenter notre demande de plafonnement du trafic aérien ! 🥳✨
⏰ D’ici là, aidez-nous à partager la pétition au maximum, afin de faire valoir au ministre des transports Patrice Vergriete que nous sommes très nombreux et nombreuses à souhaiter que le trafic aérien, qui représente une nuisance majeure pour la santé et le climat, soit plafonné en dessous de son niveau de 2019. 👉 https://agir.greenvoice.fr/p/plafonnonslaviation
Un immense merci pour votre soutien et vos partages ! 💚 - il y a 2 semaines ✈️↘️ Nous sommes déjà 15.000 à demander un plafonnement du trafic aérien au ministre des transports ! Partageons la pétition 👉 https://agir.greenvoice.fr/p/plafonnonslaviation
Il est également possible d'utiliser le kit de communication pour amplifier la pétition ! 👉 https://docs.google.com/document/d/1EfyVSN86wRBH3sh2pjK7cYRmqWBPL2HACMFbRGENxXE/edit - il y a 1 mois 👍 Nous avons créé un groupe Facebook afin d'échanger sur les avancées de la campagne, n'hésitez pas à nous rejoindre pour engager la conversation et prendre part à la mobilisation ! 👉 https://www.facebook.com/groups/927043632192187
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Connu / TG le 18/03/24 à 15:49
Selon Jean-Marc Jancovici, l’humanité est acculée à choisir entre la sobriété choisie ou contrainte. Pour Thomas Jestin, de nombreuses données viennent contredire cette affirmation. Dans cette troisième partie : est-ce réaliste de remplacer les énergies fossiles par le solaire ?
Cet article est le troisième article d’une série de quatre. Voici les liens vers la première partie, la deuxième partie et la quatrième partie.
https://www.contrepoints.org/2023/10/05/464824-i-iv-jean-marc-jancovici-se-trompe-voici-pourquoi-le-trafic-aerien-va-exploser-au-xxie-siecle-siecle
https://www.contrepoints.org/2023/10/08/464831-ii-iv-jean-marc-jancovici-voici-pourquoi-le-trafic-aerien-va-exploser-au-xxie-siecle
https://www.contrepoints.org/2023/10/17/464843-iv-iv-jean-marc-jancovici-se-trompe-voici-pourquoi-le-trafic-aerien-va-exploser-au-xxie-siecle
Dans cette troisième partie, nous allons voir qu’il y a assez de matières premières et de surfaces ensoleillées dans le monde pour construire et installer un parc de panneaux à même de générer chaque année le gaz de synthèse équivalent à notre consommation actuelle d’énergies fossiles.
Partons de la consommation mondiale annuelle totale d’hydrocarbures en 2022 qu’on peut arrondir à 140,000 TWh, c’est-à-dire 140 millions de GWh. Supposons qu’on produise tous ces hydrocarbures sous la forme de gaz de synthèse avec de l’électricité solaire photovoltaïque et les machines de Terraform Industries.
Nul besoin de batteries, et de raccorder le nouveau parc de panneaux au réseau
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Il faut donc investir au départ 200 kWh en énergie au maximum pour en obtenir ensuite 1,300 kWh sur 25 ans, un investissement énergétique plus que rentable. Le déploiement va prendre un certain temps, on va le voir dans la prochaine partie, mais le besoin énergétique ne peut pas l’empêcher !
6 585 signatures (16 937 au 24/4/23)
Destinataire(s) : A l’attention de Mme Elisabeth Borne (Première Ministre), M. Clément Beaune (Ministre délégué chargé des transports) et M. Christophe Béchu (Ministre de la transition écologique)
Campagne lancée par ADVOCNAR et Collectif Non au T4
Nous, associations de défense de l’environnement et des populations survolées, demandons le plafonnement de l’aéroport de Roissy à 440 000 mouvements/an ainsi qu’un couvre-feu nocturne de 8 heures consécutives, afin de protéger le climat et la santé des Franciliens.
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✈️ Le gouvernement des Pays-Bas a pris une décision historique : plafonner le trafic de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol à 440 000 mouvements/an
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Roissy, le plus grand aéroport d’Europe en nombre de vols, de jour comme de nuit. Dans une tribune, plus de 100 professionnels de santé dénoncent le grave impact sanitaire du bruit aérien, avec jusqu’à trois années de vie en bonne santé perdues sous les couloirs aériens de cet aéroport et 1,4 millions de Franciliens exposés à un niveau de bruit aérien qui dépasse le seuil recommandé par l’OMS.
🌎 De plus, la baisse du trafic aérien est nécessaire pour tenir nos engagements climatiques car les progrès technologiques et les carburants alternatifs ne suffiront pas, comme le soulignent l’ADEME, le Haut conseil pour le climat et l'étude Aviation-climat de l’ISAE SUPAERO. L’aéroport de Roissy pèse lourdement dans le bilan carbone de notre pays : près de 4 % de nos émissions de CO2 ! Et beaucoup plus si on intègre - comme nous devrions le faire - l’effet sur le climat des traînées de condensation et des oxydes d’azote émis en altitude.
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Premiers signataires
ADVOCNAR, collectif Non au T4, Greenpeace, Alternatiba Paris, FNE IDF, Réseau environnement santé, Notre affaire à tous, Rester sur Terre, UFCNA, UECNA, CGT de l'aéronautique, les Amis de la Terre Val d'Oise, Greenpeace Paris, Val d'Oise environnement, SOS vallée de Montmorency, CIRENA, FNE Seine et Marne, AREC, DIRAP, Environnement 93, MNLE-93NEP, Aulnay environnement, ONASA, CSNA, Amis de la Terre Val de Bièvre, Pensons l'aéronautique pour demain, coordination des luttes locales d'Ile de France.
Références :
- Tribune "Plus de 100 professionnels de santé alertent sur le bruit aérien" (le Monde) : https://bit.ly/3JYinCE
- Scénarios de transition écologique du secteur aérien (Ademe) : https://bit.ly/3LHdOhd
- Référentiel Aviation-Climat (ISAE SUPAERO) : https://bit.ly/3Z5hn3Z
- Rapport annuel du Haut conseil pour le climat (2022).
Connue / https://twitter.com/ResterSurTerre/status/1642838100320874496
"Rester sur Terre (Stay Grounded FR) @ResterSurTerre · 3 avr. - 0 - 17 -22 - 657"
4 984 signatures
Destinataire(s) : M. Philippe Buisson (Président de la CALI), M. Bernard Lauret (Président du Grand Saint-Emilionnais), M. Jean-Luc Gleyze (Président du Département de la Gironde), M. Alain Rousset (Président de la Région Nouvelle-Aquitaine)
Campagne lancée par le Collectif Non à l'éaroport du Saint-Émilionnais
Réduisons le trafic aérien !
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urgent d’arrêter le projet de développement de l’aérodrome des Artigues de Lussac pour accueillir des jets privés : un non-sens social, économique et climatique !
La CALI (communauté d’agglomération du Libournais) et la communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais ont pour projet d’acheter l’aérodrome des Artigues-de-Lussac, afin d’y développer un aéroport international réservé à “l’aviation d’affaires”, c’est-à-dire aux jets privés (1), ce pour desservir notamment les vignobles de Saint-Emilion. Plus de 6 millions d’euros d’argent public (2) doivent ainsi être investis pour faciliter les excès des plus riches au détriment de la santé des habitants du Libournais. Dites non à ce projet aberrant !
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Nous demandons :
- L’abandon pur et simple du projet de développement de l’aérodrome des Artigues de Lussac
- La fermeture de l’aérodrome actuel et à sa place, le développement d’une zone d’activité dédiée à la transition pour des emplois d’avenir et de qualité.
A l’heure de l’urgence climatique et alors qu’il reste beaucoup à faire pour développer des projets viables économiquement, socialement et environnementalement, nous ne laisserons pas des intérêts privés nous voler notre avenir et notre santé.
Signez et partagez cette campagne pour demander l’abandon du projet et mettre fin à cette dérive climatique !
https://www.facebook.com/Non-%C3%A0-la%C3%A9roport-du-Saint-Emilionnais-105670285231096
Soutiens : Extinction Rebellion Nouvelle-Aquitaine, ANV-COP 21 Gironde, Il est encore temps - Bordeaux
Sources :
(1) “La rentrée de la CALI”, Le résistant 12/09/2021
(2) Article de Sud Ouest, 07/07/2021
(3) Empreinte carbone des jets privés https://ouvaton.link/Sv6s8v
(4) L'avion émet 50 fois plus de CO2 que le TGV https://bonpote.com/le-match-co2-train-vs-avion/
(5) Bruit avions https://ouvaton.link/ILZnKL
1 307 signataires
Destinataire(s) : Alain Rousset: président de la région Nouvelle-Aquitaine; Alain Anzianni: président de Bordeaux Métropole et maire de Mérignac; Patrick Seguin: président de la CCI Bordeaux Gironde; Fabienne Buccio: préfète de la Nouvelle Aquitaine
Stop à la croissance du trafic aérien à Bordeaux-Mérignac
Campagne lancée par anvcop21 g. Réduisons le trafic aérien !
Alors que le secteur aérien représente déjà plus de 7% de l’empreinte carbone nationale, que le trafic aérien a presque doublé à l’échelle de la France ces vingt dernières années, que prendre l’avion est au moins 40 fois plus polluant qu’utiliser le train sur des trajets nationaux, et que l'avion “vert” reste à ce jour une illusion, il est urgent de réduire le trafic aérien et d’opérer la transition du secteur pour avoir une chance de contenir le réchauffement climatique sous la barre des +1,5°C.
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Signez et partagez cette campagne, merci !
Sources :
(1) https://www.sudouest.fr/2020/05/07/fin-de-la-navette-bordeaux-orly-le-maire-de-merignac-interpelle-l-etat-sur-l-impact-economique-7466202-2780.php
(2) https://objectifaquitaine.latribune.fr/politique/2021-01-12/merignac-reste-attractive-et-investira-davantage-en-2021-871332.html
(3) https://www.ouest-france.fr/nouvelle-aquitaine/bordeaux-33000/coronavirus-l-aeroport-de-bordeaux-touche-par-la-crise-reporte-ses-projets-d-extension-6881122
Catégories : Climat ; Justice sociale & Environnementale ; Transport & Urbanisme
30 168 signatures
Destinataire(s) : Mme Barbara Pompili (Ministre de la Transition écologique), M. Bruno Le Maire (Ministre de l’économie, des finances et de la relance), M. Jean-Baptiste Djebbari (Ministre délégué chargé des Transports)
Campagne lancée par Collectif Non au T4 et ADVOCNAR
Réduisons le trafic aérien !
... méga extension de l’aéroport de Roissy qui pourrait accueillir 40 millions de passagers suppl./an, soit plus que le trafic d’Orly : une véritable bombe climatique et sanitaire.
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Soutiens : Greenpeace, France Nature Environnement IDF, Alternatiba, Notre Affaire à tous, les Amis de la Terre Val d'Oise, Youth for climate Val d’Oise, MNLE Réseau “Homme et Nature”, Notre Choix, Val d'Oise environnement, CPTG, ADRA, DIRAP, CIRENA, UFCNA, Alofa Tuvalu, Résistance climatique, Rester sur Terre (Stay Grounded).
Source : "Climat : pouvons-nous (encore) prendre l’avion ?" - Rapport B&L évolution - Juillet 2020 (http://www.bl-evolution.com/Docs/200721_Etude-BLevolution_Climat-Aviation.pdf)
Categories : Climat ; Transport & Urbanisme
Le samedi 3 octobre, nous marcherons sur les aéroports, avec détermination et non-violence, pour la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur, en solidarité avec les salarié·es qui subissent une crise sociale due à des mauvais choix politiques.
Appel publié sur Reporterre ce jour
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Cette journée blanche sera l’occasion de faire passer notre message : nous ne voulons pas subir les conséquences dramatiques de l’inaction climatique, nous voulons préserver la santé de toutes et tous, les conditions de vie des générations présentes et futures. Choisissons dès maintenant la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur !
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Mardi 23 juin, Ugo Bernalicis était l'invité d'Audrey&Co sur LCI pour débattre de la réorganisation du trafic aérien, du travail le dimanche, de la mort de Cédric Chouviat et des violences dans la police, face à Jean-Michel Aphatie et Coralie Dubost, députée LREM.
179 commentaires
Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus
Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].
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survient une nouvelle rupture. A partir des années 1980 et plus encore depuis le début du XXIe siècle, on constate un emballement du rythme des nouvelles zoonoses : VIH, grippe aviaire H5N1, qui refait surface périodiquement depuis 1997 et notamment en 2006, SARS en 2003, grippe porcine en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2014, jusqu’au Covid-19 (la liste n’est pas exhaustive). Cette fois, les causalités anthropiques jouent un rôle décisif. Un premier facteur tient à l’essor, amorcé dans les années 1960, de l’élevage industriel, en particulier en ce qui concerne le porc et le poulet, les deux chairs les plus consommées à l’échelle mondiale (au point que les os de poulets sont, avec le plastique et les radiations nucléaires, l’un des trois marqueurs géologiques les plus sûrs de l’Anthropocène).
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second facteur, c’est l’expansion de l’urbanisation et notamment l’essor des grandes métropoles. Combinée à d’autres causes de déforestation et d’artificialisation des milieux naturels, elle conduit les chasseurs en quête d’animaux sauvages à s’aventurer dans des zones jusque-là largement préservées de l’intervention humaine ; mais surtout, en réduisant les habitats des animaux sauvages, elle les contraint à se rapprocher des zones occupées par les humains. Il en résulte une multiplication des sauts d’espèce. C’est le cas du VIH, virus provenant de singes se déplaçant en raison de la déforestation, et c’est aussi le cas d’Ebola, virus provenant de chauves-souris chassées des forêts d’Afrique occidentale et centrale. Ce sont donc bien des transformations induites par l’expansion démesurée de l’économie mondiale, avec ses logiques de marchandisation et son absence manifeste d’attention aux équilibres du vivant, qui favorisent la multiplication actuelle des zoonoses.
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Qu’en est-il dans le cas du SARS-CoV-2 ? Il est trop tôt pour le dire, car on ne dispose d’aucune certitude en ce qui concerne la chaîne initiale de transmission du virus. La thèse généralement admise met en cause le marché de Wuhan, le rôle de la chauve-souris (d’autant plus vraisemblable que cette espèce est un formidable réservoir viral) et peut-être d’autres animaux sauvages qui y étaient vendus. Mais ces données ne sont peut-être pas aussi assurée qu’il y paraît. Le marché de Wuhan pourrait avoir été le lieu à partir duquel l’épidémie s’est propagé, mais pas forcément son premier point d’apparition. Au vu des enjeux politiques et géopolitiques de la question, et compte tenu du verrouillage de l’information par les autorités chinoises, il se pourrait qu’on ne dispose jamais de données fiables à ce sujet. On peut simplement suggérer que, dans ce cas, il n’y a pas nécessairement de lien entre la diffusion du SARS-CoV-2 et l’essor de l’élevage industriel (sauf si le virus est passé par l’intermédiaire d’animaux d’élevage). Il n’est pas sûr non plus qu’un lien avec l’expansion urbaine puisse être établi (encore que Wuhan est une métropole de 12 millions d’habitants). En revanche, un troisième facteur est ici décisif : c’est l’intensification des flux mondiaux associés à la production des biens et à la circulation des personnes. A l’évidence, le coronavirus ne se serait pas diffusé comme il l’a fait si Wuhan n’était devenue l’une des capitales mondiales de l’industrie automobile. La causalité est en fait double : elle tient à l’essor de la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale (16% du PIB mondial, contre seulement 4% en 2003), mais aussi à l’expansion démesurée du trafic aérien (le nombre de passagers a doublé en quinze ans). De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial
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Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus « centrales » du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées.
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une maladie comme le paludisme touche 200 millions de personnes et fait environ 400 000 victimes chaque année, sans provoquer beaucoup d’émois.
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il existe bien d’autres causes de mortalité provoquées par le productivisme capitaliste, qui sont loin de susciter une mobilisation aussi générale que l’actuelle pandémie. On pense à l’effondrement de la biodiversité (combien d’espèces disparues ou décimées ?) ou encore à l’holocauste d’un milliard d’animaux dans les méga-incendies australiens, en 2019. Et même en s’en tenant à la mortalité humaine, la liste est longue et douloureuse : multiplication des cancers liés à l’usage des pesticides ou d’autres substances toxiques ; troubles causés par les perturbateurs endocriniens ; le syndrome métabolique (surpoids, diabète et hypertension) associé à l’alimentation industrialisée et au mode de vie moderne, et affectant désormais un tiers de l’humanité (c’est d’ailleurs la principale co-morbidité entraînant le décès d’un nombre considérable de malades atteints du Covid-19) ; résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques (dont on estime qu’elle provoque 30 000 morts chaque année en Europe) ; ou encore les morts prématurées provoquées par la pollution atmosphérique (9 millions par an, pour les seules particules fines), etc.
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conditions systémiques du Capitalocène : le rythme accéléré d’apparition de nouvelles zoonoses (presque une tous les deux ans, désormais), ce qui veut dire que les barrières d’espèces sont de plus en plus ténues ; le fait qu’un bon nombre de ces zoonoses impliquent des espèces sauvages, ce qui était rarement le cas dans le passé (et ce qui signale les effets d’une destruction sans limite des milieux naturels autrefois préservés) ; enfin, la diffusion généralisée et extrêmement rapide de la pandémie, ce qui fait du Covid-19 la première pandémie véritablement globale du monde globalisé. Cela conduit aussi à affirmer que, quelle que soit la mortalité plus ou moins élevée qu’il aura in fine provoqué, le Covid-19 ne sera pas la dernière des grandes pandémies du XXIe siècle, ni sans doute la plus ravageuse
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puissance de destruction plus ample encore : celle d’un capitalisme pathogène, à la fois écocide et humanicide. Aucune civilisation n’avait jusque-là produit autant de facteurs de multiplication et de généralisation de maladies graves, en même temps que de destruction des milieux vivants. Moyennant ces précisions, on peut bien affirmer que le SARS-CoV-2 est, avec de nombreuses autres causes de mortalité et de destruction, une maladie du Capitalocène. Et si l’on peut dire que le XXIe siècle commence en 2020, c’est parce que le Covid-19 nous fait éprouver, pour la première fois à une échelle aussi globale et avec une brutalité aussi soudaine, ce que seront les catastrophes propres à une époque marquée par la venue à échéance des lourdes factures du Capitalocène. Enfin, dire que le SARS-CoV-2 est une maladie du Capitalocène, c’est aussi, sans minimiser sa dangerosité spécifique, pointer un agent pathogène bien plus meurtrier encore et dont il dépend des humains que nous sommes de débarrasser la planète : le capitalisme lui-même.
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caractère hautement inégalitaire du confinement. ... l’inégalité est double, face à la maladie et face aux conditions de confinement. Bien des dualités ont été amplement décrites et dénoncées [12] ... Les inégalités raciales recoupent et renforcent bien souvent les clivages sociaux ... flagrante surreprésentation des afro-descendants parmi les victimes du Covid-19 aux États-Unis (70% des décès dans de nombreux états où ils ne représentent qu’un tiers de la population). La surexposition des femmes à la maladie a aussi été soulignée, même si les formes graves et la mortalité touchent, au final, davantage les hommes ... En Afrique, le Covid-19 est aussi apparu comme une maladie des élites, car ce sont bel et bien les membres de celles-ci, habitués aux voyages en avion et intégrés à la jet set transnationalisée, qui ont été les premiers touchés. ... Cela contraste fortement avec Ebola, une maladie venant des zones rurales ... cette pandémie frappe d’abord à la tête. En cela, elle est bien une maladie de la globalisation
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le fonctionnement déficient de rouages locaux de l’État chinois [20] et la corruption généralisée qui l’affecte, tout autant que la volonté de maintenir à tout prix la vie du Parti ont causé une diffusion de l’épidémie qui aurait pu être réduite de 95% si trois précieuses semaines n’avaient pas été perdues.
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Hong Kong et la Corée du Sud, semblent être parvenus à mettre en œuvre des mesures de contention précoce et d’atténuation, qui ont permis, du moins dans un premier temps, de contrôler l’épidémie sans bloquer radicalement l’économie. Mais il existe un ensemble de conditions bien particulières qui rendaient cette réponse possible : des caractéristiques géographiques spécifiques, avec des territoires de faible extension et en situation d’insularité ou de quasi-insularité ; une préparation rigoureuse, notamment du fait de l’expérience du SARS de 2003, ce qui a permis d’agir à un stade très précoce de l’épidémie ; des moyens matériels importants permettant notamment le port généralisé du masque, une très grande capacité de test ou encore une pratique massive de la désinfection urbaine (à Séoul, les métros sont entièrement désinfectés après chaque voyage) ; un système de santé performant (7 lits de soins intensifs pour 1 000 personnes, soit un peu plus qu’en Allemagne et plus du double de la France) ; mais aussi l’emploi immédiat de techniques de contrôle de la population (traçage des malades et de leurs contacts par application numérique) [21]. Ainsi, alliant puissance économique et efficience étatique, la Corée du Sud est citée en exemple pour avoir réussi à « aplatir » la courbe de l’épidémie sans trop affecter la machine productive.
c) Les hyperlibéraux darwinistes et les populistes illuminés ont longtemps refusé de sacrifier l’économie aux exigences sanitaires. ... le coût humain de l’inaction sanitaire allait dépasser ce qui était socialement supportable ... tout comme Trump qui, sans prendre toutes les décisions attendues du chef de l’exécutif fédéral, a fini par accepter les mesures sanitaires préconisées par ses conseillers, Bolsonaro a perdu la partie. Il s’est mis à dos tous les gouverneurs et a même vu fondre le soutien de l’armée, comme en témoigne l’épisode assez ubuesque au cours duquel les généraux de son cabinet l’ont empêché de limoger son ministre de la santé, manifestant ainsi qu’il avait perdu la main sur les décisions gouvernementales [22]. Ainsi, les adeptes les plus cyniques d’une économie pure, ne craignant pas d’avouer leur complète indifférence à la vie humaine, ont fini par manger leur chapeau et ont dû se rallier à la tendance globale au confinement général. ... président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Considéré par certains comme un héraut de la gauche progressiste, il n’en a pas moins égalé Trump et Bolsonaro par sa façon de mépriser les consignes de prévention, de continuer à faire des meetings, d’embrasser ses admirateurs et de repousser ostensiblement le gel hydroalcoolique tendu à ses ministres. ... parfaite incarnation du « développementisme », qui en est la version progressiste. ... Au total, les cas de Lopez Obrador, Trump et Bolsonaro, montrent combien le fanatisme de l’économie (dans ses diverses variantes) et le fanatisme de la religion se rejoignent et s’entremêlent à merveille. L’hypothèse benjaminienne du capitalisme comme religion n’a jamais paru aussi avérée [24].
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Il y a dans l’impréparation et le déficit d’anticipation un trait éminemment présentiste qui, notamment en France, a atteint des dimensions criminelles, mais il y a aussi, tout simplement, une forme de déni, lié à la volonté de croire qu’on pourra éviter de prendre des mesures portant atteinte à la bonne marche de l’économie. En France, le revirement est intervenu entre le 12 et le 16 mars, soit entre les deux interventions d’Emmanuel Macron, la seconde annonçant le confinement général du pays [25]. On dit volontiers que les projections de l’Imperial College auraient, là aussi, joué un rôle déterminant : l’ampleur de la mortalité prévisible élève soudainement le coût politique de l’inaction ou du déficit de l’action publique ; la primauté du souci économique n’est plus tenable. ... C’est ici que la responsabilité des politiques de santé passées est considérable ... pas de masques, pas de test, pas assez de lits, pas de culture de la prévention. ... l’Allemagne, dont, curieusement, on parle fort peu. Organisation efficace, moyens matériels importants et qualité du système hospitalier (deux fois plus de lits par habitant qu’en France) explique sans doute un niveau de mortalité plus faible, alors même que les mesures de confinement y sont plus souples (comme c’est aussi le cas en Suède). Le statut d’exception de la puissance dominante en Europe expliquerait-il la possibilité d’une voie en quelque sorte intermédiaire entre celle de ses voisins et celle de la Corée du Sud ?
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trois pôles principaux : le minimalisme sanitaire libéral-darwiniste ; l’atténuation mise en place par des États bien préparés et dotés de puissants moyens matériels et techniques ; les mesures de confinement généralisé, mises en œuvre de façon plus ou moins autoritaire. ... confinement, qui concerne désormais plus de 4 milliards de personnes dans le monde.
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Voilà donc bien le plus incroyable. ... Ils ont fait l’impensable et mis l’économie mondiale presque à l’arrêt, entraînant ainsi une récession – et bientôt une crise économique – bien plus considérable que celle de 2008 et qui impose déjà, aux dires du FMI lui-même, la comparaison avec 1929.
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« sauver des vies » vaut moins en soi que parce que c’est une nécessité pour l’économie elle-même.
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les zapatistes du Chiapas ont surpris par la précocité et la clarté de leur réaction. Dans son communiqué du 16 mars, l’EZLN déclare l’alerte rouge dans les territoires rebelles, recommande aux conseils de bon gouvernement et aux communes autonomes de fermer les caracoles (centres régionaux) et invite les peuples du monde à prendre la mesure de la gravité de la maladie et à adopter « des mesures sanitaires exceptionnelles », sans pour autant abandonner les luttes en cours [29]. Cette annonce est d’autant plus remarquable que les autorités de l’État fédéral n’étaient pas alors les seules voix à minimiser le danger de l’épidémie ... les responsables de la santé autonome zapatiste ont partagé les informations disponibles concernant les symptômes de la maladie et ses modes de contagion ; et ils ont recommandé des mesures de prévention et de contention, telles que la suspension des réunions ou la mise en quarantaine des personnes revenant d’autres régions. Mais c’est aux communautés elles-mêmes qu’il est revenu de prendre les décisions qu’elles considéraient pertinentes, en fonction de la situation particulière de chaque lieu.
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La pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 est venue ouvrir une faille entre l’exigence sanitaire de protection des populations et la poursuite du fonctionnement de la machinerie économique. La voie permettant de concilier avec le moins de heurts possibles ces deux préoccupations s’est avérée inaccessible à la plupart des pays, par manque de préparation et de moyens matériels – présentisme, néolibéralisme et asymétries planétaires conjuguant ici leurs effets. La voie cynique d’un sacrifice affiché des vies humaines au dieu Économie a fini par apparaître politiquement intenable. Les mesures drastiques d’endiguement et de confinement qui ont donc dû être prises ont mis à l’arrêt une part considérable de l’économie mondiale. Même si la nouvelle version de l’idéologie dominante globalisée s’emploie à affirmer qu’il n’y a pas de contradiction entre mesures sanitaires et souci de l’économie – la lutte contre la pandémie étant la condition du retour à la bonne marche de la seconde – , il est patent que les politiques adoptées mondialement sont allées, à court terme, à l’encontre des impératifs strictement économiques, au point d’amorcer la plus grave crise économique depuis presque un siècle.
Dans ce contexte, il est évident que les États cherchent à tirer tout le parti possible d’une situation d’urgence sanitaire imposant un contrôle strict des populations : renforcement de l’emprise policière (voire militaire), perfectionnement des techniques de surveillance et de contrôle, notamment à travers le traçage numérique des contacts, mesures d’exception tendant à se pérenniser, dérogations au droit du travail, généralisation du télé-travail et du télé-enseignement, isolement permettant de briser les solidarités et les mobilisations collectives émergentes, etc. La « stratégie du choc », chère à Naomi Klein et consistant à justifier l’imposition de mesures impopulaires par la nécessité de répondre à la gravité de la crise en cours [30], est plus que jamais à l’œuvre
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plutôt que de considérer uniquement les mesures de confinement comme l’expression abstraite du caractère autoritaire de l’État, comme la quintessence du contrôle biopolitique des populations ou comme la simple perpétuation de la toute-puissance de l’économie (toutes analyses qui sont au demeurant sans doute nécessaires), il serait peut-être bon d’admettre que les mesures drastiques de contention de la pandémie sont, pour les dominants eux-mêmes, lourdes de tensions et de contradictions – comme le sont aussi les enjeux du déconfinement. Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.
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les forces systémiques qui ont conduit le système-monde globalisé au point où il en est n’ont pas magiquement disparues, par la seule vertu d’un virus vengeur . Elles sont toujours à l’œuvre et à la manœuvre – et toujours dominantes. Il est donc plus que probable qu’elles imposent, dès que les conditions sanitaires le permettront, un retour au business as usual – si possible plus sécurisé encore qu’auparavant. ... la tendance à la reprise du cours ordinaire de l’économie devrait l’emporter, en jouant de la nécessité de la récupération et peut-être aussi d’un consumérisme de rattrapage. ... relégueront au second plan les enjeux climatiques et écologiques ... Cependant Deux points d'inflexion semblent presque faire l’unanimité : - la nécessaire relocalisation de certaines productions vitales ; - une revalorisation des services publics, voire un retour de l’État-Providence. ... (néo-)libéralisme autoritaire [34]. ... Trois dimensions se rejoignent ici : une perte de crédibilité des gouvernants et une insatisfaction croissante à l’égard d’une démocratie représentative à bout de souffle (les causes profondes de ces processus étant très directement liées à la subordination structurelle des États vis-à-vis des forces de l’économie transnationalisée) ; un degré d’accentuation des inégalités sociales qui les rend désormais de plus en plus inacceptables ; et, enfin, la conscience devenue aiguë, surtout parmi les plus jeunes générations, des dégâts écologiques induits par le productivisme capitaliste. ... condamnation sans appel des politiques néolibérales appliquées au secteur de la santé, dès lors qu’elles sont la cause directe d’un manque de moyens et d’une impréparation dont la dimension criminelle est apparue aux yeux de tous. A l’inverse, s’est fait jour un immense besoin de services publics, afin de répondre aux exigences de soin, de solidarité et de protection des plus vulnérables. Par ailleurs, les niveaux d’inégalités engendrés par des décennies de néolibéralisme sont apparus avec plus de violence encore au prisme des situations créées par la crise sanitaire ... classes populaires contraintes à travailler pour des salaires devenus doublement indécents, au regard des risques encourus et des morts au champ du labeur, mais aussi du caractère de haute nécessité soudainement reconnue à des tâches jadis méprisées ou mal considérées. En outre, il n’est pas exclu que l’urgence absolue de la crise sanitaire donne plus de consistance sensible à la menace du réchauffement climatique, cette « urgence lente » mais plus redoutable encore que le Covid-19.
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La colère, pour l’heure contenue, déborde déjà. Colère face au caractère criminel de l’action des gouvernants qui ont soumis l’hôpital public à des cures d’austérité répétées et sont restés sourds aux revendications insistantes des soignants. Colère suscitée par l’impréparation face au risque épidémique ... Les motifs de colère noire ne manquent pas. Certains médecins en appellent à « l’insurrection générale de tous les professionnels de santé » [36]. D’autres entreprennent de traduire en justice les membres du gouvernement. Les actions à venir sont légions. Sous la contention du confinement, gronde une déferlante de colère. Une colère qui n’a rien d’aveugle et qui, au contraire, s’emploie à dévoiler ce que les gouvernants tentent de masquer. Une juste colère, une digne rage, comme disent les zapatistes. De quoi, peut-être, raviver la flamme de la révolte des Gilets Jaunes.
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1249692656894173187
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corinne morel darleux @cmoreldarleux - 0 - 5 - 9
Tour d'horizon conséquent de Jérôme Baschet sur la double tendance à l'oeuvre entre délégitimation croissante des politiques néolibérales et poursuite de celles-ci, aboutissant à une tension de plus en plus explosive et à l'issue incertaine (appel à la lutte et à la digne rage)
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