52,9 k abonnés - 1,2k+ 37 152 vues - 412 commentaires Démocratie
Gestion de Multinationales de plus en plus puissantes, contrôle des Médias et des réseaux sociaux, influence Politique directe : les milliardaires ont un pouvoir bien supérieur à leur simple consommation. D’où cette question : sommes-nous entrés en oligarchie ?
Pour y répondre nous recevons Hervé Kempf, ancien journaliste au Monde, fondateur du journal Reporterre, et auteur de nombreux livres dont la BD “comment les riches ravagent la planète ?”
Interview réalisée par Maxime Thuillez à l'Académie du climat
CHAPITRES
00:00 - Extraits
01:23 - Pourquoi une BD sur les riches ?
03:08 - Qu'est-ce qu'un riche ?
06:06 - Comment expliquer l'accroissement spéctaculaire des inégalités ?
07:02 - La suppression des impôts sur les très riches
08:35 - Le rôle de la mondialisation ?
11:42 - Le rôle des délocalisations ?
14:02 - Théorie de la rivalité ostentatoire
18:09 - Un exemple de rivalité ostentatoire ?
23:08 - Les inégalités conduisent-elles à la guerre ?
33:22 - Les oligarques français
41:15 - Milliardaires & politique
43:02 - La France = une oligarchie
49:34 - La rencontre d'Hervé Kempf et d'un milliardaire
55:22 - Le portrait robot du milliardaire type
57:40 - Les milliardaires s'intéressent-ils au climat ?
01:01:40 - Le capitalisme despotique
01:07:20 - Une augmentation de la répression ?
01:11:27 - Les grands patrons s'accommodent de l'extrême droite ?
Dans cette interview, Hervé Kempf, le fondateur de Reporterre revient sur le rôle des ultra-riches dans la destruction de la planète. Comme il le raconte dans sa BD : "comment les Riches ravagent la planète" Hervé Kempf, montre le rôle joué par la rivalité ostentatoire sur la surconsommation de ressources et d'énergie. Cette démonstration inspirée des travaux de Thorstein Veblen, permet de comprendre, au-delà de leur consommation somptuaire pourquoi les milliardaires jouent un rôle particulièrement moteur dans la destruction de la planète.
Hervé Kempf montre également comme les milliardaires essayent par essence de se constituer en oligarchie, en essayant de réprimer les mouvements contestataires, les mouvements écologistes et tous ceux qui voudraient entraver le développement de leurs activités. Pour Hervé Kempf, les riches constitue, dans les démocraties libérales une véritable oligarchie et ravagent la planète.
1:07:02
#130 - POURQUOI TOUT LE MONDE SE FOUT DU CLIMAT ? ALBERT MOUKHEIBER
de Greenletter Club
1:16:44
#128 - POURQUOI L'ÉCONOMIE MONDIALE VA S'EFFONDRER ? PHILIPPE BIHOUIX
de Greenletter Club
Tr.:
... en mettre plein la vue ... supplément de prestige ... ex. les Yoths de plus en plus longs ... ex. l'avion, le jet privé ... / l'écologie ... moment gravissime de l'humanité ... gaspillage insensé de la part des très très riches ... culture de la surconsommation se répand à l'échelle mondiale ... journaliste, je vérifie les faits et les transcris dans un langage pour tous ... Thomas Piketti ... énorme augmentation des inégalités ... crise ... guerre, depuis 1914 ... les 4 cavaliers de l'apocalypse : la guerre, la révolution, l'effondrement de l'État, les pandémies (peste noire) ...
Grands entretiens - Mis à jour le 19 février 2024 à 17h39 - Durée de lecture : 11 minutes
Les émotions comme acte politique, le silence « cynique » des puissants face à la catastrophe écologique... Pour la militante écologiste Camille Étienne, il est essentiel d’« instaurer un rapport de force » face aux puissants.
Camille Étienne est militante écologiste et autrice de Pour un soulèvement écologique (Seuil, 2023).
Reporterre a réuni François Ruffin et Camille Etienne lors d’un dialogue exceptionnel pour imaginer le monde souhaitable. Un moment fort, enregistré le 2 mai au Ground Control, à Paris, et que vous pouvez lire ci-dessous, ou écouter ici ou sur une plateforme d’écoute de votre choix.
Reporterre — Quel monde souhaitez-vous pour 2050 ?
Camille Étienne — Le monde que je souhaite se crée et se vit tous les jours. L’espoir que j’ai pour demain s’incarne dans le fait de montrer qu’il est possible de sortir de notre impuissance. Le plus fondamental pour 2050 est que nous nous sentions libres d’être puissants et que nous n’ayions plus la sensation de n’avoir aucune prise sur ce qui se déroule. Dans le monde que je souhaite, les gens seront en capacité de décider de leur existence et pas victimes de choix écrasants pris pour eux.
François Ruffin — Il y a un profond désir d’autre chose dans le pays. On vit un moment de détachement de l’idéologie dominante. Les grands mots tels que concurrence, croissance, mondialisation, compétitivité, marché ne font plus envie. Ils inquiètent et dégoûtent. Les gens ont massivement le désir de remplacer la concurrence par de l’entraide et du partage, la mondialisation par de la protection. Mon espérance est placée dans ce geyser d’énergie dont l’endroit est à trouver pour y planter le bâton et que cela jaillisse.
C’est une bataille à mener, armé du pessimisme de la lucidité et de l’optimisme de la volonté. Pour remporter cette bataille, l’imaginaire doit s’ancrer dans le réel. Les gens ne veulent pas de l’utopie mais la transformation du réel. Pour reprendre un concept de Bernard Friot, il existe aujourd’hui beaucoup de « déjà-là » du monde qu’on veut.
Au-delà des valeurs et des principes, à quoi ressemblera ce monde ?
François Ruffin — Le changement passera par plus de liens, de temps libre et par la sortie du carcan…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Hervé Kempf
Mis à jour le 2 mai 2024 à 17h12 - Durée de lecture : 5 minutes
Clés : Culture, Alternatives
Pour sortir nos imaginaires d’une spirale catastrophiste, il nous faut redessiner le futur, donner des couleurs au monde que nous esquissons par les luttes et les alternatives.
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Nous ne pouvons pas laisser l’avenir aux dominants, aux thuriféraires de la violence. « Le futur est aussi un champ de bataille », nous a dit récemment Alain Damasio. Il faut raconter le monde que nous voulons. Pour commencer, on en discutera le 2 mai avec François Ruffin et Camille Etienne, lors de l’enregistrement d’un Grand entretien de Reporterre. -> https://oneplanete.com/actualite-en-continu/les-cles-dun-monde-libre-et-solidaire-selon-francois-ruffin-et-camille-etienne/
Entretien — Idées - Durée de lecture : 11 minutes - Mis à jour le 22 avril 2024 à 13h33
Idées Numérique Grands entretiens
L’écrivain Alain Damasio sort Vallée du silicium, chroniques inspirées d’un voyage dans la Silicon Valley californienne. « Les technocapitalistes visent la libération individuelle, ils vivent dans un élitisme absolu », dit-il.
Alain Damasio, écrivain, publie Vallée du silicium (Seuil), des chroniques et une nouvelle science-fiction inspirées de son séjour dans la Silicon Valley, aux États-Unis. « La matérialité du monde est une mélancolie désormais », annonce le bandeau du livre.
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Alain Damasio — Un avenir où l’innovation technologique continuera à constituer la norme, quel que soit son impact sur nos ressources terrestres. Un avenir où le désirable pour l’humain serait son augmentation (cognitive, physique) au sens du transhumanisme. Un avenir où l’épanouissement individuel par la technologie doit primer sur les liens aux autres et aux vivants.
Ton livre se présente comme une démarche anthropologique. Pourquoi ?
À l’origine, je ne l’ai pas intentionnellement construit comme ça mais dès que tu t’interroges sur ce que la technologie fait à l’homme, tu déploies nécessairement des réflexions sur l’espèce humaine et son évolution, sur la manière dont le numérique nous transforme et dont la Silicon Valley nous façonne. Un champ crucial reste celui du corps. Les transhumanistes ont ce mot terrible pour le désigner : meat. La viande. C’est une chair morte, non irriguée. Seul le système nerveux central compte. Le reste, la chair frissonnante, les muscles, toutes nos sensations, notre sensualité fine, ne les intéressent pas, parce que cela ne véhicule pas d’information exploitable dans le régime de la trace. Ce corps est maintenu en forme par le fitness ou la course dans le seul but que le cerveau et le système d’informations puissent fonctionner.
Le corps est conçu et vécu comme une machine. La nourriture est énergie. Le sport est une hygiène. Le cerveau s’optimise. Le bien-être s’algorithme. Ce corps est désaffecté, désinvesti. C’est un corps qu’on ne sent plus, qui n’a plus d’existence et qui ne te sollicite plus parce qu’il est maintenu dans un environnement climatisé, souvent assis, et dans une absence de mobilisation émotionnelle et affective.
Cette vision machinique du corps peut être reliée à celle de la planète. Quelle conception les gens de la Silicon Valley ont-ils de la planète Terre ?
La façon dont ils traitent les corps fait écho à la façon dont ils traitent la planète. Dans les deux cas, ils se vivent comme maître et possesseur de la nature — de ma nature pour le corps. Leur degré de conscience écologique très faible m’a frappé : le peu de magasins bios par rapport à la France, par exemple. L’alimentation reste un sujet dépolitisé chez eux. La prise de conscience de l’élevage, de ce qu’il faut pour produire la malbouffe m’a semblé inexistante. Les Californiens vivent sous une climatisation constante, et ne supportent plus que le corps sorte d’une fourchette entre 20 et 25 °C, ce qui devient aussi la norme en Europe. Maintenir un corps humain à ces températures en permanence représente une dépense énergétique énorme. Pour que ce corps n’ait plus besoin de faire le moindre effort, le climat a été domestiqué. Autant, en France, nous sommes en retard de dix ans sur leurs usages quotidiens de la technologie, autant, dans cette Californie techie [passionnée de technologie], la prise de conscience écologique m’a paru très « arriérée ».
« Il faut sortir de la peur de l’autre : se confronter à l’altérité entraîne forcément de l’imprévisibilité, de l’inattendu, de la menace. » © Patrice Normand / Reporterre
Dans « Homo deus », Yuval Noah Harari parle de « surhommes » et de « castes inférieures », à propos de la société future créée par le développement des technologies. Penses-tu que cela décrit la vision des technocapitalistes ?
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vision de sociopathe.
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l’impact de la Tech est d’abord anthropologique et « souple » avant d’être militaire ou sécuritaire.
« La logique immunitaire hygiéniste appliquée au corps aboutit à la sensation que tout devient dangereux. » © Patrice Normand / Reporterre
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tension entre peur et liberté
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les logiques sécuritaires l’ont emporté, ce qui explique ce grave décalage du spectre politique vers la droite, en Europe et ailleurs. Selon moi, ce phénomène a aussi une origine anthropotechnique : la logique immunitaire hygiéniste appliquée au corps aboutit à la sensation que tout devient dangereux. Plus tu es protégé et plus tu te protèges, plus le technococon devient épais et plus tu filtres tes rapports aux autres, si bien que la moindre intrusion, agression, harcèlement ou confrontation à l’altérité te paraît problématique et difficile. Et donc, tu vas demander encore plus de sécurité et de protection. Ce cercle vicieux tend vers quelque chose qu’il faut appeler l’immunité. Mais immunité partout, humanité nulle part !
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se confronter à l’altérité entraîne forcément de se confronter à l’inattendu, à l’imprévisible, à ce qui peut te déstabiliser. La principale critique que je forme envers nos technologies quotidiennes est qu’elles conjurent l’altérité. Elles sont construites pour fabriquer de l’identique. Home est son biotope : le petit chez-moi, familier, le cocooné, le confortable, le cajolé. Sauf que cette vision, et les pratiques de rejet qui l’accompagnent nécessairement, sont d’une grande violence pour les gens qui n’ont pas la possibilité de bénéficier de ce technococon égocentré.
Dans Le ministère du futur, Kim Stanley Robinson décrit la situation écologique et inégalitaire actuelle et imagine des écologistes tuer, prendre des milliardaires en otage, faire exploser des avions. Qu’en penses-tu ?
C’est la bonne solution aussi, à mes yeux. Je suis un partisan de l’action directe. On subit de façon trop molle et complaisante des actes d’une violence et d’une agressivité absolues. Les technocapitalistes ne se posent pas la question de ce que leur vision du monde produit sur nos vies ordinaires. Les actions directes, comme le sabotage, le brouillage, le piratage des chaînes de production, le boycott des produits, me semblent très souhaitables. Lorsqu’on dit ça, on donne l’impression d’être radical et hystérique alors qu’on énonce une banalité lucide. Ce qui est radical est ce que la Tech fait : ne pas s’interroger sur l’impact de la production d’une voiture électrique sur le travail des enfants en Afrique, par exemple, ou le pillage minier. Il faut stopper, invalider et inverser cette violence, la retourner. Et utiliser tous les moyens dont on dispose : le hacking [pénétrer illégalement dans un système informatique], les blocages, les occupations, la lutte des imaginaires, l’artivisme, les zad, etc. Il y a toujours des failles et il faut les utiliser. Mais aujourd’hui, très peu de militants sont prêts à prendre des risques parce que…
Parce qu’en face, il y a des appareils de répression de plus en plus élaborés et sophistiqués…
Complétement. C’est très intéressant de revoir l’histoire du mouvement Action directe dans les années 1970-1980. Ils pouvaient faire dix ou quinze actions avant que la police se mobilise ou qu’ils soient mis en prison. Aujourd’hui, des gens taguent une usine Lafarge et ils subissent une surveillance colossale, des peines de prison disproportionnées, quatre-vingt-seize heures de garde à vue. Le système répressif est d’autant plus féroce que les actions sont rares et modestes, c’est un paradoxe qui traduit un étouffement dans l’œuf de toute contestation. À nous d’être fins.
Lire aussi : Dans les sous-sols de l’antiterrorisme, l’enfer de militants écologistes
Cette surveillance est permise par l’intelligence artificielle et les instruments numériques.
On ne parle pas assez du couplage entre le régime de contrôle et le régime numérique.
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Je n’aime pas le terme de résistance parce qu’il revient à considérer que malgré tout, le système va continuer à opérer, qu’il sera toujours dominant et que notre capacité est seulement d’en limiter les effets négatifs. Je pense qu’il faut construire des alternatives, proposer d’autres façons d’exister, de s’alimenter, d’habiter. Puis de montrer que ça marche et surtout que ça nous rend heureux et libre. Il faut battre le capitalisme sur le terrain du désir.
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la paresse plaisante, le pouvoir octroyé, la conjuration des peurs et des incertitudes et l’imaginaire du transhumain, cet antique désir « d’être dieu », d’échapper à notre finitude. Il faut ressusciter un désir qui fasse pièce à cette économie de désir qu’accomplit magistralement la consommation numérique. C’est un sacré défi, c’est un sacré combat.
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plutôt dans les zones rurales : campagnes, montagnes. Il y a un vrai retour à la terre, à l’image des années 1970. Beaucoup de communautés, d’oasis, de tiers lieux, de quarts lieux, de zones d’expérimentation, de zad se développent. Ça se passe sous les radars des médias urbains qui constituent la majorité des médias. Mais ça existe et ça résonne très au-delà des sites où ça naît, comme la zad de Notre-Dame l’a fait. ... par ces expériences : maraîchage de montagne, économie du gratuit, intelligence collective, renouement aux forces du vivant, techniques de subsistance, fluidité de genres.
Je trouve l’idée de « zone » très forte. Il ne s’agit ni d’un domaine clos, ni d’une communauté autarcique, ni seulement d’un habitat partagé. C’est plus ouvert, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de frontières, ça rayonne et s’étend. On ne changera pas ce monde fondé sur les désirs individualisés et les échanges immatériels sans expérimenter en collectif, éprouver d’autres modes de vie qui destituent les effets de pouvoir, s’alimenter en bio, local et frais, trouver une autonomie énergétique, pratiquer le low-tech qui t’empuissante dans ton rapport à la techno, etc. Et surtout sans réactiver des liens au monde, au vivant et aux autres, qui te rendent plus vaste, plus joyeux et plus vif. On a besoin de lieux, d’espaces concrets pour ça et de pratiques incarnées, on a besoin de créer aussi, sans cesse, pour déjouer les machines de pouvoir qui nous pilotent.
...
Le texte de l’entretien écrit a été repris par Alain Damasio, il est donc adapté de l’entretien oral.
Entretien — Culture
Corinne Morel Darleux : « S’émerveiller du monde n’est pas une marque de faiblesse » - 30 décembre 2023 à 09h24 Par Hervé Kempf
Mis à jour le 30 décembre 2023 à 17h28 - Durée de lecture : 10 minutes
Culture Grands entretiens
Alternative, résistance et imaginaire : voilà les leviers chers à l’essayiste Corinne Morel-Darleux pour sortir du marasme. « Naviguer entre inquiétude et émerveillement permet de rester en mouvement » dit-elle dans cet entretien.
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Tr.: .... bataille culturelle (imaginaires) ... livre "Ailleurs, nous irons trouver la beauté ailleurs" ... Rosa Luxembourg ... la gentillesse ... le jour où nous nous retrouverons sans écrans??, ce sera terrible ...
Connu / TG le 08/09/23 à 16:19
Durée de lecture : 4 CLÉS : Luttes ; Mégabassines
Édito — Luttes
Une manifestante samedi à Sainte-Soline, raquette de tennis à la main. Cet ustensile sportif est parfois réutilisé pour éloigner les palets des grenades lacrymogènes. - © Caroline Delboy / Reporterre
Le message de Sainte-Soline est limpide : le pouvoir est prêt à tuer pour défendre son modèle mortifère. Une violence étatique dont le mouvement social doit tenir compte pour ne pas se laisser enfermer dans la confrontation.
...
l’écologie génère le conflit, et non le consensus ... Les gouvernants savent très bien que les bassines ne répondront pas aux sécheresses à venir. Ils savent très bien que le dossier scientifique supposé les légitimer est hautement douteux. Ils savent très bien que plusieurs de ces projets sont illégaux, comme l’a rappelé Stéphane Foucart.
Ils le savent, mais ils ont choisi d’imposer les mégabassines pour maintenir à tout prix l’agriculture industrielle, aux effets sanitaires, climatiques et humains désastreux.
Clarification
De même, en ce qui concerne le climat
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la colère populaire déborde face à ce gouvernement obtus, « abject », comme l’a dit Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci.
Surprendre l’adversaire
... « Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’a d’autre choix que de répondre par la violence », écrivait Nelson Mandela.
... monte incessamment le flot de la révolte et le désir d’insurrection, la tentation est grande d’aller à la frontalité militaire que désire le gouvernement. Mais c’est un piège ... sortir des ornières de la confrontation, surprendre, allier l’énergie du courage et l’énergie de la joie, déplacer le terrain où l’adversaire veut nous enfermer. La révolte sera inventive ou échouera.
À l’invitation de Sortir du Nucléaire 38, CONFÉRENCE-DÉBAT d’Hervé Kempf.
Il présentera également son dernier livre : LE NUCLÉAIRE N’EST PAS BON POUR LE CLIMAT
À 20h à la MNEI (5 place Bir Hakeim 38000 GRENOBLE), salle Robert Beck,
Résumé du livre : Étrange obsession française : parier sur une énergie devenue marginale dans le monde, plus coûteuse que les énergies renouvelables, et créant des risques incommensurables. Mais le nucléaire n’est pas seulement le signe de la faillite de la classe dirigeante du pays. Il exprime une vision du monde dépassée, rêvant d’une croissance sans limite et permettant de maintenir un ordre inégal et autoritaire. Face au climat, il nous faut repasser par la raison : les voies de l’avenir sont une économie vraiment sobre* et reposant sur…
Hervé KEMPF : Ancien journaliste de Courrier international, La Recherche et du Monde est l’actuel rédacteur en chef de Reporterre
Connu /* TG du 8/11/22 à 16:29
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idem jeudi 24 novembre, 19h30 - Faculté de Lettres de NANCY
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Entretien — Politique - Durée de lecture : 24 minutes
Elle parle du rêve porté par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), celui d’une « rupture avec ce monde de malheur » : Mathilde Panot est l’invitée des Grands entretiens de Reporterre.
Mathilde Panot est députée La France insoumise de la dixième circonscription du Val-de-Marne.
Écoutez Mathilde Panot dans Les Grands entretiens de Reporterre : https://soundcloud.com/user-796736315/3-mathilde-panot-les-grands-entretiens-de-reporterre
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Ma première décision sera de mettre les moyens nécessaires, un ou deux milliards d’euros, pour qu’il n’y ait plus, en Guadeloupe et à Mayotte, de personnes qui n’ont pas d’eau
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La deuxième décision : la bifurcation du modèle agricole. Il entraîne aujourd’hui une maltraitance sociale et écologique : un paysan se suicide tous les jours ou tous les deux jours ; un tiers des paysans n’arrive pas à vivre avec plus de 350/400 euros par mois [1] ; et ce système industriel entraîne des cancers à répétition par les pesticides, mais aussi des fléaux comme l’obésité ou le diabète. Et il y a maltraitance écologique sur les écosystèmes, sur l’eau, sur les sols qui sont détruits durablement par le lobby industriel. Une décision que nous prendrions serait à la fois de bloquer les prix de première nécessité – notamment les fruits et les légumes – et de fixer des prix plancher pour que les paysans puissent vivre dignement. Et nous interdirions immédiatement le glyphosate et les néonicotinoïdes, les pesticides tueurs d’abeilles.
...
Notes
[1] Selon la Mutualité sociale agricole (MSA), le revenu des agriculteurs était en 2016 en moyenne de 13 000 à 15 000 euros sur l’année. Sur l’année, près de 20 % des exploitants ont été en déficit et 30 % ont gagné en moyenne moins de 350 euros par mois.
[2] Si le béton utilisé sur la planète était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste derrière la Chine et les États-Unis.
[3] La climatisation est actuellement responsable de 10 % de la consommation électrique mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie. Avec des conséquences bien réelles : dans les villes, la climatisation entraîne en moyenne une hausse de la température entre 1 et 1,5 °C comparée à celle des campagnes avoisinantes.
Connu / https://twitter.com/MathildePanot/status/1531215522087542784
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Mathilde Panot @MathildePanot · 30 mai
Des millions de gens dans ce pays rêvent d’un autre monde.
Avec la #NUPES les 12 et 19 juin et @JLMelenchon 1er ministre, nous le ferons naître !
Merci à @Reporterre de m’avoir permis de revenir en détail sur le programme écologique de la #NUPES - 173 - 248 - 586
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Durée de lecture : 8 minutes - Clés : Nucléaire Catastrophes nucléaires
L’obsession des conservateurs pour le nucléaire repousse le débat sur la sobriété. C’est pourtant le meilleur moyen pour limiter le réchauffement climatique. Mais elle suppose une baisse des inégalités, une nécessité ignorée par les nucléaristes. [Enquête 5/5]
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le débat sur le nucléaire n’est que le faux-nez d’un refus d’aborder la question des inégalités, en France comme dans les autres pays. La promotion du nucléaire exprime le refus de se poser la question de la société dans laquelle on veut vivre. Il est fort probable que la dureté des temps imposera des contraintes douloureuses, si on ne fait rien. Mieux vaut choisir que subir. Et s’engager dans une société juste, sobre, libre, dans laquelle le nucléaire deviendra un sujet d’étude pour les historiens.
Notes
[1] Discours du 8 décembre 2020 au Creusot.
[2] La Parisienne libérée, Le nucléaire, c’est fini, La Fabrique, 2019, p. 106.
[3] « Analyse » évoquée par les Travaux relatifs au nouveau nucléaire — Programme pluriannuel de l’énergie (PPE) 2019-2028. Interrogée par Reporterre, l’Andra ne l’a pas communiqué.
[4] p. 593.
[5] Voir tweet de Digiconomist.
[6] Figure 6.10abcd.
Connu / https://twitter.com/KEMPFHERVE/status/1516073813477367812
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Hervé Kempf @KEMPFHERVE
Pourquoi le nucléaire est-il soutenu par la droite et par l’extrême-droite, alors que la gauche et les écologistes veulent en sortir ?
Thread 🧶
5:18 PM · 18 avr. 2022·- 47 Retweets 48 Tweets cités 117 J'aime
D’abord par la focalisation historique sur la bombe atomique et sur l’idée que la dissuasion nucléaire est indispensable. Nucléaire civil et militaire sont intrinsèquement liés, et conserver la bombe sans l’industrie de l’énergie atomique n’est pas imaginable.
Surtout, le plan efficace pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre implique une politique drastique d’économies d’énergie et des énergies renouvelables.
Problème : réaliser de fortes économies d’énergie implique de viser d’abord les plus riches, qui sont de loin les premiers émetteurs de gaz à effet de serre. Donc, implique de réduire les inégalités de revenus et de patrimoines.
Lutter contre les inégalités ? La droite et l’extrême-droite s’y refusent. Pour noyer le poisson, elles prétendent donc que le nucléaire permettra de répondre au problème climatique.
Au fait, M. Macron met le paquet sur le nucléaire en mixant avec les renouvelables. Mme Le Pen ne prétend faire QUE du nucléaire et veut démanteler les éoliennes. Son projet énergétique est totalement irrationnel.
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Durée de lecture : 15 minutes - Clés : Nucléaire ; Catastrophes nucléaires
Dans le monde, le nucléaire est en déclin, largement supplanté par les énergies renouvelables. Pourtant, la France prévoit de relancer le nucléaire. Une relance qui se base sur des hypothèses fragiles et risque de nous coûter cher. Enquête [4/5]
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La recommandation du Giec : réduire fortement la demande et développer les renouvelables
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Notes
[1] p. 40.
[2] p. 19.
[3] AIE, World Energy Outlook 2020, 13 octobre 2020.
[4] Interview de Claude Turmes par Ouest-France, 2 avril 2021.
[5] Gazzane, Hayat, « Les pays qui abandonnent l’atome », Les Échos, 24 décembre 2021.
[6] Voir le dernier paragraphe de l’article d’ABCNews.
[7] Rapport de 2018 sur la limitation à 1,5 °C du réchauffement.
[8] Folz, Jean-Martin, La construction de l’EPR de Flamanville, octobre 2019, p. 29.
[9] Par rapport à son aîné, l’EPR2 ne contient plus que trois « trains » — des systèmes de sauvegarde qui fonctionnent en parallèle — au lieu de quatre, il aura une enceinte simple et non une double, présentera une taille réduite du récupérateur de sodium, et sera privé du système d’aspersion dans l’enceinte de confinement, un équipement qui fait baisser la pression en cas de rupture dans le circuit primaire.
[10] IRSN, mars 2021, Avis IRSN N°2021-00049 : Dossiers d’options des principaux équipements sous pression nucléaires destinés aux futurs réacteurs EPR2.
[11] RTE p. 33. Scénarios présentés p. 17.
[12] p. 8.
[13] Audition de Xavier Piechaczyk, président de RTE le 27 octobre 2021 à l’Assemblée nationale. Cité par : Viennot, Marie, « La relance du nucléaire... quoi qu’il en coûte », France Culture, 13 novembre 2021.
[14] Cour des comptes, Les choix de production électrique : anticiper et maîtriser les risques technologiques, techniques et financiers, novembre 2021, p. 22.
[15] Interview de Mycle Schneider le 11 mars 2021, « Every euro invested in nuclear power makes the climate crisis worse ».
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?vajA1w
Enquête — Nucléaire - Durée de lecture : 7 minutes
Portés par un puissant lobbying, les pronucléaires tentent de séduire l’opinion publique. « Le nucléaire n’émet pas de gaz carbonique », vraiment ? L’atome n’est ni anodin pour le climat, ni pour les citoyens. Enquête [1/5]
[1/5 — Le nucléaire n’est pas bon pour le climat] Face aux lobbies qui présentent le nucléaire comme LA solution au défi climatique, Reporterre a mené l’enquête. Comment l’atome s’est-il imposé dans le débat public ? Un accident grave est-il possible en France ? La sobriété n’est-elle pas la meilleure solution à l’urgence climatique ?
...
analyser comment les solutions proposées répondent à des critères autres que l’émission de gaz à effet de serre, paramètre pour lequel elles sont à égalité. Ces critères vont porter sur la dangerosité éventuelle des solutions, sur leur faisabilité, sur leur coût, sur ce qu’elles impliquent pour la vie quotidienne, sur le type de société qu’elles impliquent.
C’est ce que nous allons explorer dans les parties suivantes de l’enquête de Reporterre :
• L’accident qui ne doit pas arriver
Le propre d’un accident grave est qu’il est toujours imprévu, et que son ampleur dépasse les protections envisagées. Les catastrophes nucléaires sont ainsi rares, mais bouleversantes. Et leurs conséquences sont gigantesques, tant sur le plan humain qu’économique. Elles se font sentir sur des décennies en raison de la contamination radioactive des territoires. Le scénario d’un accident grave en France a été étudié par l’IRSN. Il est tragique.
• Un accident nucléaire peut-il se produire en France ?
Guerres, cyberattaques, dérèglement climatique... Les causes possibles d’accidents graves sont nombreuses. Et en France, les réacteurs vieillissants gérés par une entreprise en difficulté financière soulèvent la crainte qu’un accident majeur puisse se produire. Les responsables de la sûreté nucléaire lancent des avertissements répétés sur la fragilité de la filière.
• Relancer le nucléaire ? Une mauvaise affaire pour le climat
Dans le monde, le nucléaire est en déclin, largement supplanté par les énergies renouvelables. Car celles-ci ont énormément progressé techniquement et économiquement, quand le nucléaire stagnait dans une technologie très datée. Pourtant, la France prévoit de relancer le nucléaire. Le scénario sur lequel se base cette relance repose sur des hypothèses fragiles. Le nucléaire risque fort de nous coûter cher.
• Nucléaire ou sobriété, il faut choisir - en ligne jeudi 14 avril
L’obsession des conservateurs pour le nucléaire permet de repousser le débat sur la sobriété. Celle-ci est pourtant le moyen prioritaire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Mais la sobriété suppose une réduction forte des inégalités, et donc une vision de la société tout autre que l’imaginaire nucléariste.
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?aJhkmw
Ndlr : "nucléaire ou sobriété" sortira jeudi ACT
52 minutes
Face à l'urgence de sortir des énergies fossiles, l'énergie nucléaire est parfois présentée comme la solution incontournable. Mais avec ses risques et ses nombreux inconvénients, est-elle une réponse adaptée ?
Face à l'urgence climatique, il est crucial de s'interroger sur l'énergie produite par le nucléaire. © Getty / Karl Hendon
En 2011, plusieurs décennies après l'accident de Tchernobyl, la catastrophe nucléaire de Fukushima rappelait que la production d'énergie nucléaire nous exposait en permanence au danger. Des centaines de milliers de personnes ont été évacués et encore aujourd'hui, des régions entières restent contaminées par la radioactivité. Immédiatement après le drame, certains pays européens se désengagent et décident de sortir progressivement du nucléaire.
Pour autant, avec l'urgence de la transition énergétique, le nucléaire fait face aujourd'hui à un regain d'intérêt. Ses partisans font valoir qu'elle émet très peu de CO2, ce qui en fait la solution incontournable pour lutter contre le réchauffement climatique. En France, un plan de relance du nucléaire civil a été mis en place, avec la construction de nouveaux EPR (réacteurs nucléaires à eau pressurisée).
Ces dernières années, les déboires du nucléaire s'accumulent : risques d'accidents, retards de construction, gestion des déchets, coût... Avec ses inconvénients, le nucléaire est-il une solution pour sauver le climat ? Comment s'en passer ?
En partenariat avec Reporterre : Le nucléaire n'est pas bon pour le climat
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14h29 Camille Crosnier vous dévoile ce qui se cache derrière vos oeufs de Pâques en chocolat ! 6 min développement durable consommation Alimentation
Les invités
Hervé Kempf, Journaliste et auteur, rédacteur en chef de Reporterre
Maxence Cordiez, Ingénieur dans le secteur de l'énergie
Enquête — Nucléaire - Durée de lecture : 20 minutes - Clés : Nucléaire Climat
« Meilleur expert mondial du CO2 », « gourou », « génie absolu »… Qui est vraiment Jean-Marc Jancovici, polytechnicien au franc-parler et brillant vulgarisateur, adulé par certains et agaçant nombre d’experts ? Portrait d’un ingénieur concepteur du bilan carbone, nucléariste engagé dans la lutte contre le changement climatique, et prospère patron de PME.
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[2/3] Jean-Marc Jancovici : « Je ne suis pas un scientifique »
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[3/3] Jean-Marc Jancovici, polytechnicien réactionnaire
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Au fond, M. Jancovici, qui évoque souvent de Gaulle, réactive implicitement la nostalgie des Trente Glorieuses : il rêve d’un régime décroissant et nucléaire qui serait structuré par un ordre autoritaire, un capitalisme familial qui penserait le temps long, une élite de polytechniciens supposée rationnelle et désintéressée. Mais les temps ont changé. La société désire la démocratie, et non l’autoritarisme, l’économie juste, et non un capitalisme destructeur, la reconnaissance du savoir de chacune et chacun, et non une élite auto-instituée qui défend ses privilèges. Utopie, idéalisme — sans doute, qui échappent à toute loi. Avec le changement climatique, et non malgré lui, la société veut croire que le monde reste désirable et prometteur.
Durée de lecture : 2 minutes
Durée de lecture : 7 minutes
Clés : Nucléaire Présidentielle
Emmanuel Macron a annoncé la construction de six nouveaux EPR, et huit autres en projet, le 10 février à Belfort. Cette annonce traduit l’incapacité de la classe dirigeante de ce pays à penser le monde actuel.
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Tout l’arc de la droite, auquel se raccroche un parti communiste qui n’en finit pas de mourir de son passéisme, promet donc de construire des EPR [1] à qui mieux mieux, M. Macron lançant le bal officiel jeudi 10 février à Belfort.
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« Un accident nucléaire est toujours possible, a rappelé Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le 19 janvier dernier, et ceux qui prétendraient le contraire prennent une grande responsabilité. https://reporterre.net/L-ASN-envisage-l-abandon-du-retraitement-des-dechets-nucleaires
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les difficultés financières d’EDF et les pressions du gouvernement sur l’ASN permettent de craindre que ce ne soit pas le cas.
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aucun pays n’a trouvé de solution satisfaisante à ces produits radioactifs pendant des milliers d’années, que la filière française en a multiplié les catégories, compliquant encore le problème, que le projet de Bure, imposé par la répression et l’achat des consciences, est techniquement biaisé, que les installations de La Hague (Manche) sont saturées et dangereuses, et qu’EDF et Orano accumulent des déchets aux quatre coins de la France sans savoir qu’en faire.
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EPR2 aux caractéristiques de sûreté allégées par rapport à l’EPR, ... dossier de réalisation technique loin d’être prêt, qu’une étude de l’administration d’octobre 2021 estimait que ces EPR2 ne pourraient pas être mis en service avant 2040 et que leur coût serait de l’ordre de 9 milliards d’euros, selon les révélations du site Contexte.
Autre « détail » embarrassant : la France ne sait en fait plus construire de réacteurs, la politique de mondialisation sans frein conduit par les néolibéraux ayant vidé l’industrie du pays d’une partie de sa substance. C’est ce que même le nucléariste Jean-Marc Jancovici https://reporterre.net/Qui-est-Jean-Marc-Jancovici-L-enquete-de-Reporterre est obligé de reconnaître, indiquant dans Le Journal du dimanche https://jancovici.com/publications-et-co/interviews/une-interview-sur-le-site-du-jdd-sur-la-taxonomie-europeenne/ : « Si les Français ne savent plus les construire, nous pouvons envisager de nous faire aider par d’autres ! Les Chinois et les Russes seraient sûrement ravis. » Ce n’est pas une idée farfelue : comme le montre Marc Endeweld dans L’Emprise (Seuil, 2022), les liens forgés depuis une décennie par EDF en Chine ont conduit nombre de responsables français à penser que les partenaires chinois pourraient faire des constructeurs de centrales très acceptables. Pour la fameuse indépendance, on repassera.
Le plus absurde est qu’au niveau mondial, l’industrie nucléaire est en déclin, et que toute la dynamique de production d’électricité se fait autour des renouvelables. Sans doute pour une raison économique simple : elle est plus rentable. Comme le constate le World Nuclear Industry Status Report, « entre 2009 et 2020, les coûts du solaire ont baissé de 90 % et ceux de l’éolien de 70 %, tandis que les coûts de construction des réacteurs nucléaires ont augmenté de 33 % ». En s’obstinant à vouloir relancer une industrie dépassée qu’elle ne maîtrise plus vraiment, la classe dirigeante française est en train d’enfoncer le pays dans une impasse, qui va l’enfoncer dans le déclin — même si un accident nucléaire ne vient pas mettre un terme définitif aux fantasmes français. Relancer le nucléaire est une stratégie industrielle dépassée.
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M. Macron et d’autres s’appuient sur UN scénario de RTE (Réseau du transport d’électricité) présenté en octobre. Cette publication a eu lieu à une date qui convenait au calendrier politique de M. Macron, mais pas à la rigueur méthodologique. Car ce scénario de référence, présenté par tous les médias comme le plus fiable, prend comme hypothèse centrale une trajectoire de maintien de la consommation matérielle. Un autre scénario, imaginant une vraie politique de sobriété, est lui attendu pour fin février — après que les annonces de M. Macron auront fait le buzz.
Cette médiocre entourloupe de communication vise à biaiser le débat, à empêcher que l’on discute vraiment de l’avenir. Mais entre changement climatique, pic de pétrole et industrie nucléaire de plus en plus sénile, il est pour le moins incertain que l’actuelle structure de consommation et d’inégalités pourra se maintenir durablement. Il vaudrait mieux poser sur la table cette question cruciale : comment allons-nous réduire fortement consommations matérielle et énergétique pour empêcher le délitement du monde ? C’est cette question que refuse d’aborder et que nous cache la classe dirigeante française. Mais on ne bâtit rien sur les mirages et les mensonges. Cette élite est un naufrage. Et le nucléaire une chimère.
Notes
[1] Des réacteurs à eau pressurisée.
Énergie - Durée de lecture : 3 minutes
En 2020, la production d’électricité nucléaire dans le monde a diminué, selon un rapport tout juste paru. Les réacteurs vieillissants ne sont pas remplacés assez vite, tandis que les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives.
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le World Nuclear Industry Status Report 2021 https://www.worldnuclearreport.org/World-Nuclear-Industry-Status-Report-2021-773.html, un rapport de référence décrivant chaque année l’état de l’énergie nucléaire dans le monde ... À la mi-2021, y apprend-on, 33 pays exploitaient 415 réacteurs nucléaires, soit 7 unités de plus qu’un an auparavant. Cependant, c’est 23 réacteurs de moins que le pic de 438 atteint... il y a près de vingt ans, en 2002 ... en 2020, la production nucléaire a diminué de 4 %. Elle est nettement distancée par les énergies renouvelables non hydrauliques, dont la production électrique a augmenté de 13 %. Cela s’explique notamment par la perte rapide de compétitivité de l’énergie nucléaire : entre 2009 et 2020, les coûts du solaire ont baissé de 90 % et ceux de l’éolien de 70 %, tandis que les coûts de construction des réacteurs nucléaires ont augmenté de 33 %. Ceci explique que dans l’Union européenne, les énergies renouvelables non hydroélectriques ont généré en 2020, pour la première fois, plus d’électricité que les centrales atomiques. ... 123 réacteurs supplémentaires devraient être mis en service avant la fin de 2030 pour simplement maintenir le statu quo. Cela impliquerait de plus que doubler le rythme de construction annuel de la dernière décennie, c’est-à-dire passer de 6 à 12 unités. Or, depuis 2016, le rythme de construction a encore ralenti : seules 24 unités ont été mises en chantier, dont 11 en Chine, soit moins de 5 mises en chantier par an, nettement moins de la moitié de ce qui serait nécessaire pour maintenir le nombre actuel de réacteurs en service dans le monde. Conclusion : la capacité nucléaire globale est appelée à diminuer.
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la production d’électricité nucléaire en Chine a augmenté de 4,4 % en 2020. Mais ce taux est le plus faible depuis 2009. Et le pays n’a pas atteint ses objectifs nucléaires sur cinq ans (58 GW installés et 30 GW en construction), tandis qu’il a augmenté sa capacité éolienne de plus de 70 GW et sa capacité solaire de près de 50 GW pour la seule année 2020. Il est intéressant de noter que « l’autre Chine », Taïwan, est en train de sortir avec succès du nucléaire : ses trois derniers réacteurs doivent être fermés d’ici 2025. La part du nucléaire dans la production d’électricité est ainsi passée 41 % en 1988, à 13 % en 2020.
En France aussi, l’énergie nucléaire ne se porte pas bien ... Du coup, la fiabilité financière d’EDF est ébranlée ... la filiale britannique d’EDF, EDF Energy, elle a été rétrogradée à la catégorie « junk » — pourrie...
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rançaise, Grenoble.
Avec Sandrine Rousseau, candidate à la présidentielle pour EELV, et Mathilde Panot LFI
Animé par Lorène Lavocat et Hervé Kempf de Reporterre
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Le nucléaire est-il écologique ? On en discute sur Reporterre !
Un débat en direct sur les réseaux sociaux entre :
➡️Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique.
➡️ Éric Piolle, premier maire écologiste d’une grande ville française, Grenoble.
3 commentaires
Dimé 1240MWe il y a 25 minutes (modifié)
Je vois énormément de personnes saluer un excellent débat et d'un côté, c'est plutôt vrai.
Ce débat nous a montré 2 personnes aux opinions très distinctes sur le nucléaire qui sont parvenus à débattre dans un respect remarquable, loin de ce que l'on peut trouver sur Twitter, c'est un bon point.