Multinationales (1/2) : comment sont-elles devenues si puissantes ? - Publié le mardi 18 février 2025 / La terre au carré
Le siège historique de la Standard Oil, fondée par John D. Rockefeller ©Getty - George Rinhart/Corbis
Dans un ouvrage collectif, des chercheurs retracent l'histoire des multinationales et leur influence grandissante sur nos sociétés depuis le 19ᵉ siècle. Comment se sont-elles structurées dans le temps ? Les premières méthodes d'influence qui sont-elles encore à l'œuvre aujourd'hui ?
Avec Aurore Gorius Journaliste française
À l'occasion de la parution de l'ouvrage collectif Multinationales, une histoire du monde contemporain (La Découverte), la journaliste d'investigation Aurore Gorius revient sur l'ascension de ces grandes entreprises qui ont modelé notre économie et nos modes de vie, et sur les mécanismes qui leur ont permis de devenir des acteurs majeurs de la mondialisation.
Les pionnières
La première multinationale au sens moderne apparaît avec le fabricant de machines à coudre Singer, qui révolutionne le secteur textile dans les années 1850. "Grâce à des nouvelles techniques, qui rendent l'appareil beaucoup plus léger et maniable, Singer va sortir des usines et rentrer dans les appartements, raconte Aurore Gorius. Les multinationales vont ainsi accompagner l'émergence de la société de consommation, façonner notre mode de vie et parfois notre façon de penser, nos représentations."
Autre multinationale emblématique de la fin du 19ᵉ et du début du 20ᵉ siècle : l'empire de John D. Rockefeller, surnommé "le baron voleur", qui structure le marché de "l'or noir" avec sa compagnie, la Standard Oil. "Il va constituer un cartel, rassembler plusieurs raffineurs, négocier des prix avec les entreprises ferroviaires pour essayer de faire baisser le coût de transport du pétrole. Et puis il va absorber, contrôler une grande partie du marché, en quasi-monopole. Il s'impose en tuant la concurrence : soit il les étouffe, soit il les rachète, il les filialise. C'est le premier à avoir inventé la formule du trust, de la holding. Il prend des participations dans des filiales qu'il va implanter un peu partout dans le monde, et au fur et à mesure, il va énormément grossir." Le groupe Rockefeller est aussi le premier à penser son image et ses relations publiques, ajoute Aurore Gorius.
À écouter
Rockefeller, JP Morgan, Carnegie… Les pionniers
En 6 dates clés - 15 min - L'invention du marketing
En 1928, dans son livre Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie, Edward Bernays, le neveu de Sigmund Freud, pose les bases du marketing. Selon lui, les relations publiques reposent sur "la fabrication du consentement". "Il utilise la psychanalyse, il dit qu'on peut jouer sur l'inconscient des masses pour les manipuler, explique Aurore Gorius L'avantage de cette technique, c'est que ça reste invisible, donc on va jouer sur les désirs des consommateurs, les façonner, ce qui est en fait l'invention du marketing moderne."
L'influence des lobbys sur les politiques publiques
Aujourd'hui, les multinationales exercent une influence considérable sur les décisions politiques, notamment à Bruxelles. "Elles ont vraiment été associées à la construction européenne dès la création du marché commun en 1986, poursuit la journaliste. Donc, elles sont installées dans le jeu institutionnel européen. Elles agissent avec des lobbyistes chargés d'aller défendre leurs intérêts auprès des fonctionnaires de la Commission européenne, qui décident et qui fabriquent les directives, et aussi auprès des députés européens."
Face aux pouvoirs publics, le rapport de force est essentiellement financier. Que ce soit dans le secteur des hydrocarbures, des pesticides comme le glyphosate, de l'amiante ou des laboratoires pharmaceutiques, les multinationales tentent d'imposer leurs règles du jeu et de limiter les contrôles qui peuvent entraver leur activité. "Les entreprises de la chimie ou les GAFAM dépensent des millions d'euros chaque année pour influencer, souligne Aurore Gorius. Face à elles, elles ont une puissance publique qui manque d'argent… Donc, effectivement, il y a une prise de pouvoir."
- Olivier Petitjean et Ivan du Roy, Multinationales. Une histoire du monde contemporain, La Découverte, février 2025
À écouter Les multinationales qui brûlent notre planète La Terre au carré 53 min
Tr.: ... la fabrique du doute, c'est du mensonge ... PFAS ... Réformer REACH ... besoin de régulation ... /effets de l'amiante ... étouffer, échapper aux sanctions ... les ONG, les politiques ... GAFAM même mécanisme de concentration ... encadrer l'IA, renforcer nos données privées.
Publié Il y a 5 mois • 75 vues
La Contre-Voie Par association42l
Conférence de Neil le 16 juin 2023 à Pas Sage en Seine (Choisy-le-Roi).
À l’ère où la numérisation s’accélère, d’autres préfèrent se « dénumériser », pour économiser leur attention, leur énergie ou encore pour protéger leurs données personnelles.
Dans cette démarche, je me suis séparé de mon téléphone en 2018. Cette conférence rétrospective présentera les tenants et les aboutissants que cette décision entraîne : le parcours du combattant qu’elle représente, les parades élaborées… En vous laissant juges sur la viabilité de ce mode de vie.
Visibilité Publique
Publié originellement 16/06/2023
Catégorie Science & Technologie
Licence Attribution Langue Français
Étiquettes attention ; bilan ; la contre-voie ; téléphone ; vie privée
Durée 1h 3min
1 Comment BohwaZ bohwaz@mamot.fr Il y a 5 mois
@association42l Pour la personne qui indique que Free Mobile permet d'envoyer / recevoir des SMS sans avoir de téléphone, c'est pas le cas à ma connaissance. Free permet juste de s'envoyer à soi-même des SMS via une API HTTP, ce qui est très différent.
Je me demande si des gens ont utilisé un service type OnOff ?
Il existe aussi https://jmp.chat/ qui permet d'avoir un numéro qui est utilisable avec Jabber, mais uniquement des numéros US/Canada :(
Tr.: ...
réseau centralisé, pas indépendant, pb de chiffrement de bout-en-bout ex sms ... pas d'authentification de l'antenne relais réseau utilisé à des fins de surveillance (fadettes, géolocalisation en temps réel / multilatéralisation) ... téléphone cassé, j'ai utilisé SCRCPY ... J'ai acheté une clé 4G Huawei E3372h, ordi toujours sur soi ... numéros jetables ... cartes SIM jetables en magasin ...recours au vrai n° dans la clé 4G
...
/banques certaines apps vérifient si les Google play services sont installés et si le tél n'est pas rooté ... /Crédit Mutuel : utiliser un ancien tél. ; Machine virtuelle Android (android-x86, blissOS) - MicroG ; Magisk + Zygisk + LSPosed + Shamiko
...
en tant que demandeur de service, besoin d'un tél. tél de secours ; carte SIM à déplacer tout le temps (utilisable pour les demandes) ;
Outils du quotidien : - musique : baladeur MP3 - GPS ordi et clé 4G + GPS USB?) - Lampe Torche - Horloge (montre ou repérage de rue) - réveil 'sleep 8h && mpv music.mp3' ou réveil de voyage - Chronomètre - Prise de notes : Carnet ; - Appareil photo : rien sinon app photo - billet de train (impr ou sortir son billet de train) - être joignable au travail - appeler un taxi (par ordi) - QR codes - Contact d'urgence - d'autres ?
Outils indispensables : mails, mess instantanée (signal et Matrix) ; carte du réseau de transport local ; avoir un tél en mode avion ; tél fixe ; tél orientés vie privée ; wifi / Bluetooth : Briar , Serval ; LoRaWAN : Meshtastic, etc - peu de travaux mais enjeu important
Texte de Mathieu Labonne, directeur de Colibris, septembre 2015
...
remise en cause globale de notre vision du monde ... notre rapport à l’énergie, car la très grande majorité des émissions de gaz à effet de serre est liée à notre consommation d’énergies fossiles. Rappelons-nous au passage nos cours de physique : l’énergie est "la capacité de changer un état", elle quantifie et est nécessaire pour toute transformation. Notre soif énergétique est donc le reflet de notre insatisfaction du "monde tel qu’il est".
...
l’industrie a un rôle à jouer mais le vrai enjeu est avant tout celui du mode de vie, celui de revoir complètement notre organisation du temps et de l’espace pour construire des vies moins consuméristes et plus heureuses.
...
un véritable humanisme, non pas anthropocentré ou "égocentré", mais pensé dans une relation harmonieuse avec la Nature et les générations futures
...
nous sommes réellement drogués
...
comprendre l’irrationalité de notre modèle de société.
...
remplacer la taxe sur le travail par une taxe sur l’énergie, pour redonner une valeur aux humains par rapport aux machines, pour faire évoluer notre système. Et il faut que ce changement soit progressif, planifié, mais courageux, ambitieux.
...
toute la logique sur laquelle le système libéral mondialisé s’est construit devient désormais inadaptée : ce n’est pas l’industrialisation et la globalisation qui sont efficaces aujourd’hui, c’est la relocalisation, l’artisanat et l’autonomie. Après avoir construit une société de l’hétéronomie, c’est-à-dire où chacun répond à ses besoins en achetant à d’autres, il nous faut maintenant construire un monde de l’autonomie
...
davantage d’artisans, de maraîchers bio, d’indépendants
...
un hameau, un quartier peuvent développer une culture de l’autonomie
...
des réponses dans des solutions conviviales et collectives, dans un rapport différent au territoire et à sa culture locale.
C’est tout l’intérêt du Projet Oasis que mène Colibris : il faut construire une écologie du vivre-ensemble
...
Pour aller + loin
- Les oasis et le climat 2/2 https://www.colibris-lemouvement.org/magazine/oasis-et-climat-22
"2050, ouvrons les yeux": comment le réchauffement climatique va bouleverser nos vies
Le monde remportera-t-il la bataille contre le réchauffement climatique? BFMTV vous propose une émission d'anticipation exceptionnelle
Connu / TG du 17/11/22 à 10:04
1,14 k abonnés - 13 - 708 vues - 0 commentaire
-> https://cooperative-oasis.org/
Créée en 2018, la Coopérative Oasis développe ce mode de vie collectif et écologique au travers de 3 missions :
- Inspirer et donner à voir ce mode de vie
- Animer un réseau de plus de 1000 oasis en leur proposant des formations, des événements, de la mise en réseau..
- Prêter de l’argent aux collectifs, grâce à l’épargne citoyenne, pour financer leurs lieux.
Reportage — Alternatives
Avec une température constante toute l'année, les maisons troglodytes sont un refuge en période caniculaire. Une solution d'avenir face à la crise climatique ? Les habitants d'un village troglodyte du Val-d'Oise en sont persuadés.
...
Durée de lecture : 6 minutes
Clés : Alternatives Quotidien
... la sobriété. Changer nos modes de vie, éviter le gaspillage, réduire collectivement notre consommation, que recouvre cette notion de sobriété ? ... individuelle, ou découler de politiques d’Etat ?
avec :
Yves Marignac (Chef du Pôle énergies nucléaire et fossiles de l’Institut négaWatt, Porte-parole de l’association NegaWatt), Valérie Guillard (Professeure à l’université Paris-Dauphine, auteure de « Comment consommer avec sobriété » (Éditions De Boeck, 2021) et co-auteure du rapport « Penser la sobriété matérielle » publié par l’ADEME (2019)).
En savoir plus
Dimanche dernier, les dirigeants de trois grandes entreprises énergétiques, EDF, Engie et Total Energie ont lancé un appel aux Français pour qu’ils réduisent immédiatement leur consommation de carburant, de gaz et d’électricité. Un appel à la sobriété justifié selon eux par le risque de pénurie et de flambée des prix qui présenterait une menace pour la « cohésion sociale » l’hiver prochain.
« La meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas » ajoutaient les trois énergéticiens. Et ils ne sont pas les seuls à en parler. Quelques jours plus tôt, les entreprises de l’eau lançaient un appel similaire compte tenu de la sécheresse, et hier, le Haut Conseil pour le Climat estimait qu’on n’en faisait pas assez en matière de sobriété.
-> https://rf.proxycast.org/3f11ee94-d8fe-4aa1-965a-7b34abe64044/11176-01.07.2022-ITEMA_23076792-2022F4170S0182-22.mp3
Alexandre Santerne @a_santerne · 8h
Au cas où vous les auriez raté, voici l’excellent résumé des 3 derniers rapports du #GIEC @IPCC_CH transmis par @MandatClimat et @ReveilEcolo .
À lire absolument et à partager sans modération ⤵️
3xImages - 1 - 202 - 348
Tr.:
- Groupe 1 : Bases_physiques
- Groupe 2 : Impacts-Adaptation-Vulnerabilites
- Groupe 3 : Reduction_des_emissions
Ndlr : Valoriser ACT
MAIS le mot "sobriété" NE FIGURE PAS ? Vérifier : si, point 6 "Leviers d'action" du Gr3 ++
De même que "CHANGEMENT DES MODES DE VIE" ? idem / "transformation structurelle de notre société"
Ainsi que la TENSION/LIMITE des ressources ? oui, par "évitant des demandes d'énergie et de ressources". ++
8 minutes
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace pour la sortie de son livre "Climat. 5 ans pour sauver notre humanité. Ce que la France doit faire" (Tallandier) est l'invité du 6h20.
Photo © AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
Face à l'accentuation de la crise climatique, le directeur de Greenpeace dresse un état des lieux et lance un ultimatum aux politiques. Il propose des solutions concrètes dans tous les secteurs : agriculture, transport, logement, industrie. Inverser la courbe du réchauffement passe par la transformation du modèle économique, la réduction du temps de travail et la réinvention des modes de vie.
Tr.: ... les experts soulignent l'urgence climatique qui nécessite un changement radical ... film Netflix "Don't Look Up" métaphore sur la question climatique ... Macron, un IMMENSE GÂCHIS et une INCROYABLE TRAHISON ... NDDL, Europacy, positives, mais de toutes petites choses face à l'enjeu ... la France réduit ses émissions de gaz à effet de serre, mais bien trop lentement ... GPF va faire l'analyse des programmes des candidats ... décrypter le vrai du faux ... un bouleversement des modes de vie, une société plus heureuse, apaisée, aux inégalités sociales réduites ... les fêtes, à faire de manière raisonnable, lutter contre surconsommation ... pas avoir des vies plus tristes ou austères ...
Ndlr : Détails sur le film : cf /ex https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?bCgaMQ ou https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?nkCPMA
55 minutes
Comment réorganiser la société de telle façon que l'on ne soit plus déconnectés du monde vivant ? La sociologue Geneviève Pruvost s'attèle à explorer les alternatives écologiques et anticapitalistes qui renouent avec des savoir-faire permettant de refonder la fabrique du quotidien.
Comment réorganiser la société de telle façon que l'on ne soit plus déconnectés du monde vivant ? © Getty / Oliver Strewe
Dans un premier temps, la nature du travail de Geneviève Pruvost repose sur une analyse critique de notre modèle social et économique par l'exploration de textes écoféministes, sur la sociologie des professions et ceux de certains théoriciens marxistes.
Mais c'est aussi et surtout une enquête ethnographique, qui a pour finalité de présenter des alternatives écologiques et anticapitalistes, et de dresser des portraits de personnes appartenant à des communautés qui s’ancrent dans des lieux et expérimentent des modes de vie, renouent avec des savoir-faires en lien avec leur territoire et qui ont pour but de tisser la “fabrique” de leur quotidien.
Forêt amazonienne en Colombie
À lire - Environnement
COP24 : l'écoféminisme veut en finir avec le patriarcat et le capitalisme
L’enquête sur ces “alternatives rurales” visent à saisir ceux et celles qui explorent les possibilités pour relocaliser ce qui fait leur quotidien. L’autrice déplore l’abstraction dans laquelle les sociétés occidentales industrialisées et modernes sont plongées du fait de ces chaines de fabrication déterritorialisées, délocalisées.
L’autrice pointe la fabrication d’objets de consommation et de services massivement délégués à d’autres personnes, alors qu’ils pourraient entrer dans notre quotidien si notre rapport au monde était plus local et égal.
“La quotidienneté ne peut pas être détachée d’un milieu de vie nourricier, et toute politique qui entend s’en départir ne peut pas être égalitaire...”
Geneviève Pruvost invite donc à s’interroger sur ce qu’est le travail dans notre société et parle de “travail de subsistance” comme moyen de resensibiliser à l’écologie, car faisant appel à des savoir-faire paysans et artisanaux.
Elle articule cette critique et cette analyse de la société de consommation avec ce qu’elle appelle le “féminisme de subsistance” clé de voute d’une reconfiguration de la société.
L’autrice invite à s’appuyer sur une critique de la façon dont on lie notre quotidien à la dimension nourricière pour penser une réorganisation de la société. C’est par des bascules que les changements vont s’opérer et ces bascules se matérialisent dans plusieurs lieux sur lesquelles des communautés de personnes expérimentent de nouvelles façons de vivre le quotidien plus en lien avec les logiques environnementales et écologiques. Notre-Dames-des-Landes est un des exemples d'expérimentation de ce quotidien qui réinvestit concrètement nos liens au monde vivant.
“Dans les sociétés industrielles, le concernement pour l’environnement et les injustices environnementales ne peut être qu’abstrait et l’éthique écologique se focalise le plus souvent sur quelques articles de consommation.”
On en parle avec
Geneviève Pruvost, sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux , elle co-dirige un master avec un parcours en Etudes environnementales et est autrice de “Quotidien politique Féminisme, écologie, subsistance” Ed. La Découverte collection l’Horizon des possibles.
14h29
Camille passe au vert du mercredi 29 décembre 2021 Par Camille Crosnier
Les invités Geneviève Pruvost sociologue du travail et du genre au Centre d'études des mouvements sociaux (CEMS/EHESS)
L'équipe Thierry Dupin Programmateur musical Valérie Ayestaray Réalisatrice Chantal Le Montagner Chargée de programmes Lucie Sarfaty Chargée de programmes Anna Massardier Attachée de production Camille Crosnier Journaliste et chroniqueuse
Connu / la radio du jour et https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Y72kRQ
Publié : 31 octobre 2021 à 11 h 45 min
Auteur : Philippe Gauthier
Catégories : Idées et références, Transition énergétique
Les discussions sur la transition énergétique se terminent souvent sur le constat que la sobriété est importante. L’ennui, c’est que ce concept n’est pas défini. Quel serait un mode de vie compatible avec les limites planétaires ? Faut-il retourner à civilisation purement agraire? Ou à l’âge de pierre? Une étude publiée en 2020 s’est intéressée à la question de l’énergie nécessaire au maintien d’un mode de vie « décent ». Leur conclusion : il est aujourd’hui possible d’avoir des frigos et des téléphones tout en consommant moins d’énergie que des paysans du XIXe siècle.
Ce journal belge se veut clair : oui, le rapport du Giec est alarmant. Quant aux mesures qui s’imposent, elles vont profondément modifier notre mode de vie. Si l’on entend ralentir la spirale infernale du changement climatique, il va falloir sortir d’un système d’écono...
Enquête — Alternatives - Durée de lecture : 11 minutes
[1/4] Le débat sur la politique énergétique se focalise en France sur une question secondaire : nucléaire ou renouvelables ? Car l’enjeu crucial est celui de la consommation énergétique. Et on ne pourra pas enrayer le changement climatique sans une politique déterminée pour économiser l’énergie et transformer nos modes de vie.
...
Sans sobriété, « on n’y arrivera pas », avertissait pourtant en juillet dernier Jean Jouzel, paléoclimatologue et ancien vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Le concept de sobriété, prisé des philosophes antiques qui l’associaient au bonheur et à la sagesse, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Un nombre croissant d’intellectuels, d’associations et d’institutions (comme l’Ademe, l’Agence de la transition écologique) y voient l’un des éléments centraux d’une transition énergétique réussie, permettant de rompre avec « l’ébriété » de nos sociétés de surabondance.
...
réduire notre consommation d’énergie et de biens matériels par un changement en profondeur de nos comportements et de nos modes de vie. Elle s’inscrit dans une démarche collective, dans la mesure où elle remet en cause les habitudes de consommation qui « structurent » aujourd’hui nos sociétés industrialisées, comme l’écrit Luc Semal dans Sobriété énergétique — Contraintes matérielles, équité sociale et perspectives institutionnelles (éd. Quae). En nous affranchissant de désirs superflus, nous limiterions la pression que nous exerçons sur l’atmosphère et le vivant.
« Évidemment, elle s’adresse à ceux qui ont des modes de consommation irraisonnés et peuvent les réduire » , précise Anne Bringault, coordinatrice des opérations au Réseau Action Climat (RAC). Alors que 3,8 millions de personnes en France sont en situation de précarité énergétique, la sobriété est une affaire d’équité sociale, selon Barbara Nicoloso, directrice de l’association Virage Énergie et autrice du Petit traité de sobriété énergétique (éd. Charles Léopold Mayer). « L’idée, c’est de rééquilibrer les choses, d’arriver à une juste consommation : que les personnes consommant trop arrêtent de le faire, et que celles étant dans une situation délicate puissent satisfaire leurs besoins essentiels, dit-elle à Reporterre. Il faut penser l’énergie comme une ressource vitale devant être accessible à l’ensemble de la population. »
L’ingénieur énergéticien Thierry Salomon, également vice-président de l’association Négawatt, définit la sobriété comme une « intelligence de l’usage ». Il distingue quatre leviers d’économies d’énergie. La sobriété structurelle consiste à réorganiser nos activités et l’espace de manière à favoriser des usages peu énergivores (comme en réduisant la distance entre les lieux de travail, les commerces et les habitations). La sobriété dimensionnelle vise à réduire autant que possible la taille de nos équipements — faire ses courses avec un véhicule d’une tonne n’est par exemple pas indispensable, dans la mesure où un vélo cargo peut souvent faire l’affaire. La sobriété d’usage, elle, invite à modérer notre utilisation desdits équipements — éteindre les écrans publicitaires, limiter la vitesse sur la route ou réparer son téléphone plutôt que de le jeter sont autant de manières de réduire notre consommation, explique-t-il. La sobriété conviviale, enfin, relève d’une logique de « mutualisation des équipements et de leur utilisation » : partager sa tondeuse avec ses voisins, par exemple, permet de diviser par deux les nuisances environnementales que sa production génère.
...
kit "Inventons nos vies bas carbone"
Pourquoi ce jeu ?
Le kit pédagogique « Inventons nos vies bas carbone » a été inventé par Gildas et Claire Véret, et enrichi par Arnaud Brulaire, François-Joseph Grimault, Mathieu Hestin, les membres fondateurs de Résistance Climatique, partant du constat que très peu de personnes connaissent les ordres de grandeur de l’empreinte carbone actuelle d’un·e français·e moyen (environ 12 t CO2e), et encore moins les efforts à fournir (la cible étant à moins de 2 t CO2e) pour respecter l’accord de Paris (tout faire pour rester bien en dessous des +2°C voire +1,5°C en 2100).
L’idée de ce jeu est de rendre ces informations claires et visuelles, afin de créer une prise de conscience forte et donner envie d’agir pour changer son quotidien en phase avec la hauteur de la marche falaise qui nous fait face.
Ce jeu est un très bon outil pour faire suite à un atelier du type La Fresque Du Climat (pour comprendre le problème du changement climatique dans sa systémique). Il permet de donner à voir la hauteur de la marche entre la situation actuelle et l'objectif de neutralité carbone à atteindre d'ici 2050. Ce kit donne justement les grands constats et ordres de grandeur.
...
Ndlr : ce serait bien de rappeler que c'est PAR AN et non pas EN TOTALITÉ ÉMIS PAR UN ÊTRE HUMAIN... (valeur annuelle, pas cumul !)
FRANCE - 2019 - 1h50
sorti en France le 30 septembre 2020
documentaire - film francophone
de François Bégaudeau
mardi 29 - 20 h 30
séance spéciale :
avant-première en présence du réalisateur François Bégaudeau
La projection sera suivie d'une rencontre et d'une vente/dédicace de livres
synopsis
Ici et là, hors des radars de la représentation majoritaire, des gens, parfois seuls, parfois associés, cultivent des modes de vie, de production, de pensée, de croyance, de soin, en rupture au moins relative avec les manières certifiées conformes. Autonomes se tient dans la compagnie de quelques-uns de ceux-là, en Mayenne et alentours.
- voir la bande annonce http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19588058&cfilm=281171.html i à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?31fNwg
Transcription : ... la terre, des paysans différents, ...
Tribune Un collectif de personnalités, dont Madonna, Cate Blanchett, Philippe Descola, Albert Fert, lancent dans une tribune au « Monde » un appel, initié par Juliette Binoche et Aurélien Barrau, aux dirigeants et citoyens pour changer en profondeur nos modes de vie, de consommation et nos économies.
Tribune. La pandémie de Covid-19 est une tragédie. Cette crise, pourtant, a la vertu de nous inviter à faire face aux questions essentielles.
Le bilan est simple : les « ajustements » ne suffisent plus, le problème est systémique.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Please, let’s not go back to normal
La catastrophe écologique en cours relève d’une « méta-crise » : l’extinction massive de la vie sur Terre ne fait plus de doute et tous les indicateurs annoncent une menace existentielle directe. A la différence d’une pandémie, aussi grave soit-elle, il s’agit d’un effondrement global dont les conséquences seront sans commune mesure.
Nous appelons donc solennellement les dirigeants et les citoyens à s’extraire de la logique intenable qui prévaut encore, pour travailler enfin à une refonte profonde des objectifs, des valeurs et des économies.
Point de rupture
Le consumérisme nous a conduits à nier la vie en elle-même : celle des végétaux, celle des animaux et celle d’un grand nombre d’humains. La pollution, le réchauffement et la destruction des espaces naturels mènent le monde à un point de rupture.
Pour ces raisons, jointes aux inégalités sociales toujours croissantes, il nous semble inenvisageable de « revenir à la normale ».
La transformation radicale qui s’impose – à tous les niveaux – exige audace et courage. Elle n’aura pas lieu sans un engagement massif et déterminé. A quand les actes ? C’est une question de survie, autant que de dignité et de cohérence.
Lynsey Addario, grand reporter ; Isabelle Adjani, actrice ; Roberto Alagna, chanteur lyrique ; Pedro Almodovar, réalisateur ; Santiago Amigorena, écrivain ; Angèle, chanteuse ; Adria Arjona, actrice ; Yann Arthus-Bertrand, photographe, réalisateur ; Ariane Ascaride, actrice ; Olivier Assayas, réalisateur ; Josiane Balasko, actrice ; Jeanne Balibar, actrice ; Bang Hai Ja, peintre ; Javier Bardem, acteur ; Aurélien Barrau, astrophysicien, membre honoraire de l’Institut universitaire de France ; Mikhail Baryshnikov, danseur, chorégraphe ; Nathalie Baye, actrice ;
...
Bob Wilson, metteur en scène ; Lambert Wilson, acteur ; David Wineland, Prix Nobel de physique ; Xuan Thuan Trinh, astrophysicien ; Muhammad Yunus, économiste, Prix Nobel de la paix ; Zazie, chanteuse.
.#Consommation/modes de vie #Économie #Société
L’énergie est le moteur de nos sociétés. Mais peut-être n’avons-nous pas suffisamment vu à quel point elle pouvait aussi être, liée au progrès social ou à la régression. Le développement de la société de consommation a largement été lié au pétrole. À l’heure où les énergies fossiles se raréfient, comment reconstruire le sens, pour ne pas céder à la peur du rien ?
Connu /
https://twitter.com/MelanieCaumes/status/1083451596825157633
"
Mélanie Caumes @MelanieCaumes
Le nihilisme de l'après-pétrole | Gaël Giraud | Revue Esprit - https://esprit.presse.fr/article/gael-giraud/le-nihilisme-de-l-apres-petrole-gael-giraud-37783 … via @RevueEsprit
20:52 - 10 janv. 2019
2 Retweets 6 J'aime Simon Garnett Olivier Raguenes Egon Nonn Revue Esprit Christophe Martin Photographe Noé François
1 réponse 2 Retweets 6 j'aime
Julien Delalande Texte du Tweet Mélanie Caumes @MelanieCaumes 10 janv.
À la mondialisation féodale favorisée par le pétrole pourrait alors succéder une économie-monde démondialisée (pour cause de pétrole trop cher) où les territoires retrouveront un rôle dans l’histoire, et où les citoyens seront capables de produire eux-mêmes et d’échanger de l’nrj
"
*ndlr :
- Mélanie Caumes, pourquoi reconvoquer cet article de 2014 ?
- rép dans le commentaire ? introduire une piste possible ?
- en était à la raréfaction de l'énergie alors qu'en 2019 on en est à construire au plus vite une économie zéro énergies fossiles !
=> questionner ACT