Les reportages
Le Média et ses équipes se mobilisent au plus près du terrain pour vous permettre de suivre et de comprendre les événements et les tendances de fond qui touchent et transforment la France et le monde.
Une équipe de journalistes du Média s’est rendu en Centrafrique afin de documenter le conflit en cours dans cette zone de guerre où les tensions entre les rivaux français et russes sont avivées. Un reportage de Filippo Ortona et de Thomas Dietrich.
Après une guerre civile dévastatrice, la République Centrafricaine semble retrouver petit à petit la paix.
Malgré la présence encore active de groupes rebelles, la page du conflit armé se tourne progressivement. La France, ancienne puissance coloniale, s’est quasiment retirée du pays, après avoir multiplié les compromissions. À la place, la Russie a fait son nid.
Depuis 2018, les paramilitaires du groupe Wagner (une agence de mercenaires proche du Kremlin) sillonnent les rues de la capitale et les lignes de front. S’ils ont aidé à vaincre les rebelles, ils sont aussi accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, et d’exploiter les ressources minières dont le pays regorge.
Entre les jeux des grandes puissances et la corruption des élites locales, c’est la population centrafricaine qui paye le prix fort. Cette population oubliée à qui nous avons voulu redonner la parole.
Dans ce reportage inédit, Le Média s’est rendu en Centrafrique, en pleine zone de guerre, pour documenter au plus près du terrain la responsabilité de la France et de la Russie dans le conflit centrafricain ; enfin, nous avons montré comment les seigneurs de guerre jouissent d’une impunité quasi-totale de la part des autorités locales.
Clés : Antiracisme ; Gouvernement ; Islamophobie ; Racisme
Le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a décidé de livrer bataille contre Alliance citoyenne, une petite association grenobloise coupable... d'avoir réussi à obtenir un financement européen. Nos journalistes Taha Bouhafs et Filippo Ortona se sont rendus sur place.
Depuis des mois, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin mène une croisade contre les associations antiracistes - et en particulier, celles qui s’engagent contre l’islamophobie.
Cette fois, la fatwa ministérielle s’est abattue sur une petite association grenobloise : l’Alliance citoyenne, coupable… d’avoir réussi à obtenir un financement européen.
Cette association devait obtenir une subvention dans le cadre d’un projet européen de lutte contre le racisme, lancé par l’UE en 2020.
Mais c’était sans compter sur l’engagement sans faille du ministre de l’intérieur, qui s’est aussitôt empressé d’écrire à la Commission Européenne pour leur demander l’annulation de cette subvention.
Dans son courrier, Darmanin affirme que l’Alliance citoyenne ferait la promotion de la sharia, “au profit des musulmans”. Elle serait également “ralliée à la mouvance décoloniale”, ce qui semble constituer un crime aux yeux du locataire de la place Beauvau - qui ne précise, à aucun moment, ce qui fonderait ces accusations.
Selon le ministre, son initiative auprès des instances européennes serait la suite d’un signalement de la DGSI. Pourquoi prendre autant de peine pour dénoncer une association fondée sur la non-violence, et dont le seul crime semble être celui de militer contre l’islamophobie ?
Nous avons donc décidé de nous rendre à Grenoble pour rencontrer ces dangereux islamistes radicaux, et comprendre pourquoi ils et elles gênent autant le pouvoir.
Tr.: ... en fait, c'est un problème de démocratie, de séparation des pouvoirs, jusqu'où va le pouvoir de Darmanin ? Inquiétude démocratique de la france qui fait de l'ingérence dans des processus souverains, Ça crée un précédent si la commission cède. Selon Elies Ben Azib, directeur de l'Alliance Citoyenne Grenoble.
À ce jour la subvention n'a toujours pas été versée.
Corruption ; International
Alors que des soupçons de corruption pèsent sur les tractations entre l’Inde, Dassault et la France au sujet de la vente de 36 avions de chasse Rafale, nous avons reçu Yann Philippin, journaliste à Mediapart et auteur de l’enquête pour nous expliquer les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Pendant des mois, Yann Philippin, journaliste à Mediapart, a enquêté sur la vente pour 7,8 milliards d’euros des Rafale à l’Inde, un contrat faramineux remporté par Dassault après 15 années d’âpres négociations. Les “Rafale Papers”, comme Mediapart a nommé l’enquête publiée le 4 avril, montrent la face cachée de ce succès de Dassault, entre maquettes surpayées, luxurieuses commissions aux intermédiaires, corruption politique et pressions au plus haut niveau des deux états.
Grâce à des documents publiés pour la première fois, Yann Philippin a réussi à reconstruire la longue série de moyens illicites utilisés par Dassault et la France pour s’assurer de remporter ce marché exceptionnel, ainsi que le rôle joué par deux présidents de la République, François Hollande, dont la compagne a joui du financement d’un film, et Emmanuel Macron, qui a autorisé un mystérieux abattement fiscal quand il était ministre de l’économie.
Sur le plateau du Média, le journaliste du service enquête de Mediapart relate également l'indifférence de l’ancienne cheffe du parquet national financier, Eliane Houlette, et de l’Agence française anticorruption. Au courant des soupçons de corruption, ni l’une ni l’autre n’ont entamé aucune investigation sérieuse.
Une enquête qui a eu une grande résonance en Inde, mais très peu d’écho en France, et dont l’auteur raconte les coulisses sur Le Média.
Capitalisme ; Journalisme ; Révélations
Hervé Vinciguerra, principal donateur de l’association anti-corruption et soutien financier de la nouvelle web-télé Blast, possède plusieurs centaines de millions d’euros d’actifs dans les paradis fiscaux. L’homme d’affaires, champion européen de Bridge, a également caché yachts et tableaux dans une structure singapourienne, pour une dizaine de millions d’euros, et investi dans la cyberdéfense israélienne.
Note aux lecteurs.rices : Le pôle Enquêtes du Média travaille depuis plusieurs semaines sur les éléments présentés dans cet article, qui n’ont pas pour but de délégitimer la nécessaire lutte contre la corruption. Nous aurions souhaité attendre la fin de la procédure d'agrément d’Anticor, prévue pour le 2 avril, pour que notre enquête ne soit pas utilisée dans le différend qui oppose le gouvernement et l’association. Entre-temps, cependant, le nom d’Hervé Vinciguerra ainsi que certains des éléments de cette enquête ont été révélés par plusieurs confrères (dont Libération et Arrêt sur Images). Après en avoir discuté, nous avons donc estimé que cette caution n'était plus justifiée, et avons décidé de publier cette enquête. Nous avons confiance en l'acuité de nos lecteurs.rices.
Les reportages
Il y a des choses dans la vie qu’on donne pour acquis - jusqu’au jour où on nous les enlève. Anis, 25 ans, est né à Lyon de parents algériens. Il a grandi en France, y a étudié et même voté. A 11 ans, comme des milliers d’autres Français d’origine étrangère, il a pu obtenir sa carte d’identité et la nationalité française. Puis, un jour de 2018, il a reçu un appel de la préfecture : elle avait commis une erreur administrative lors de l’obtention de sa première carte d’identité. Il devait rendre tous ses papiers. Anis s’est donc retrouvé sans papiers dans son propre pays.
Depuis 3 ans, il vit enfermé dans une prison de papier, muni d’un simple récépissé de titre de séjour qui ne l’autorise pas à travailler. Sa vie est bloquée. A la préfecture comme au tribunal, on constate la situation mais on affirme ne rien pouvoir faire. Seule possibilité : l’intervention directe du ministre de la Justice. Pour l’atteindre, Anis est épaulé par un député du Rhône.
Pour le jeune homme, il s’agit d’une galère quotidienne mais aussi d’un événement qui lui a fait découvrir que, face à l’administration, il est un peu moins français que d’autres. Avant cette histoire, dit-il, il n’aurait jamais questionné sa nationalité. Aujourd'hui, c’est l’Etat lui-même qui la remet en question. Notre reportage.
Connu / https://www.lemediatv.fr/communaute/forum/post/48154
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excellent reportage de @filippo-ortona qui montre que Le Média tient plus que jamais sa promesse de nous éclairer sur le monde sans céder à la dictature de l'urgence.
Avec sensibilité et intelligence, ce reportage nous montre la complexité de la situation libanaise, l'impasse politique, la souffrance du peuple, sa colère (dont on sent qu'elle pourrait amener aussi le pire) et, lueur d'espoir dans ce chaos, sa capacité d'auto-organisation.
Décidément, je suis fier en tant que socio de contribuer à financer de telles productions qui feront date.
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