« L'anti-intellectualisme est une idéologie conçue pour disqualifier les discours de gauche » - 4 oct. 2024/ Regards
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Eric Fassin, sociologue, auteur de "Misère de l'anti-intellectualisme : du procès en wokisme au chantage à l'antisémitisme" aux éditions Textuel, est l'invité de #LaMidinale.
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Après Metoo, la pensée masculiniste gagne les esprits - Par Béatrice Sutter - Le 9 février 2024
Si le mouvement de libération de la parole laissait entendre que les relations hommes-femmes allaient s'apaiser, c'est surtout la pensée masculiniste qui se répand en ligne.
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Depuis 2017, l'atmosphère a bien changé. Et le mouvement a soulevé un backlash de très forte ampleur. La remontada du masculinisme, pendant revendiqué du féminisme, est sensible dans les collèges jusque dans le discours public.
La journaliste Pauline Ferrari documente depuis plusieurs années les mouvements masculinistes et antiféministes en ligne. Elle a publié un essai, Formés à la haine des femmes. Comment les masculinistes infiltrent les réseaux sociaux, paru chez JC Lattès, en novembre 2023. Interview....
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« Moi je me reconnecte à ma masculinité. Okay, c'est pas très 2022, mais je m'en tape. »
Ndlr : effectif ? vérifier ACT
... livre de Yuval Noah Harari publié pour la première fois en hébreu en 2015. Traduit en plusieurs langues, il est publié en traduction anglaise en 2016 et en française aux éditions Albin Michel en septembre 2017
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prolongement du précédent essai de Harari, Sapiens : Une brève histoire de l'humanité, même s'il ne reprend pas la construction suggérée à la fin de ce premier essai. Harari, en examinant les grands mouvements de l'évolution de l'humanité depuis la préhistoire et fort des dernières découvertes de la biologie de la technologie informatique et des sciences sociales, nous interroge sur l'avenir de l'homme. Un troisième livre prolongeant celui-ci : 21 leçons pour le XXIe siècle, s'interroge sur ce dont les êtres humains auraient besoin pour faire face aux évolutions en cours1.
Le projet de l'auteur n'est pas de spéculer sur l'avenir mais d'identifier ce que pourraient produire à terme les logiques sociétales à l’œuvre aujourd'hui si des humains ne se mobilisent pas pour les freiner. « Toutes les prédictions qui parsèment ce livre ne sont rien de plus qu'une tentative pour aborder les dilemmes d'aujourd'hui et une invitation à changer le cours de l'avenir » (p. 78).
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Chapitre 11 : la religion des data. Le titre de ce chapitre fait référence à une philosophie émergente connue sous le nom de dataïsme, qui considère le monde comme un flux de données. La puissance des systèmes de gestion de données et la multiplication des capteurs d'acquisition de données, font que les systèmes informatiques ont des performances meilleures que celle des humains. Des systèmes algorithmes non conscients mais hautement intelligents savent mieux que vous ce qui est bien pour vous. Cette gestion des données pourrait être le système qui mette l'Homme sur la touche17.
Pour cette religion, née de la rencontre de la théorie de l'évolution et de l'informatique, l'univers est un flux de données (en l'occurrence de données algorithmiques biochimiques pour le vivant) et le rôle de l'humanité est de traiter ces données, de les classer et de les comparer pour produire d'autres données, l'ensemble étant destiné à figurer dans un seul et unique réseau : l'Internet-de-tous-les-objets. Et le destin des hommes est de se fondre en lui en lui communiquant toutes leurs informations personnelles : « Cette mission accomplie, Homo Sapiens disparaîtra. ». Dans son digest, Nadège Castel Fillion écrit : « Les hommes ne seront plus qu'une ondulation dans le flux de données. »3 Cette version d'Internet sera comme un dieu omniscient, qui « sera partout et contrôlera tout »18.
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17 - La Grande Librairie, « L'Homme peut-il devenir Dieu ? » [archive]
18 - Charles Jaigu, «Harari, ou l'Homo algorithmus» [archive], sur www.lefigaro.fr, 20 septembre 2017
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Le texte en brochure A4 ou A5
C’est en lisant le texte du comité caennais des Soulèvements de la Terre "Reprendre, Démanteler, Communiser" que nous, membres du Réseau de ravitaillement des luttes du pays rennais et du comité rennais des SDT, avons eu envie de poursuivre les propositions sur la subsistance qui semblent traverser les comités des SDT nouvellement créés.
... l’idéologie bourgeoise repose sur une dépossession ... Plus cette dépendance au marché est grande et les moyens d’autonomie des populations sont faibles, plus les conditions de l’accumulation capitaliste et le désir de contrôle des classes dirigeantes et possédantes sont satisfaits.
Or, notre attachement aux biens matériels produits par l’économie capitaliste rend difficile la construction d’une opposition sérieuse à cette perte d’autonomie. Cette situation complexe est résumée par Aurélien Berlan, dans son livre Terre et Liberté :
"l’impasse socio-écologique dans laquelle nous nous enfonçons tient au fait que nous sommes devenus vitalement dépendants d’un système qui sape à terme les conditions de vie de la plupart des êtres vivants [...] nous en sommes prisonniers, matériellement et mentalement, individuellement et collectivement."
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questionner la désirabilité du travail de la subsistance ... classe dans le même ensemble le travail servile, le travail paysan et le travail domestique des femmes au foyer modernes et repose sur le mépris envers les processus naturels liés à la vie
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deuxième constat ... : "un isolement des différentes initiatives de résistance, leur morcellement, qui les vouent à l’impuissance : les luttes syndicales paysannes empêtrées dans une forme de corporatisme sectoriel ; les marches pour le climat confrontées à l’impuissance sans horizon des manifestations, même massives, réduites à interpeller les gouvernant.e.s pour qu’ils agissent contre leurs intérêts ; l’inconséquence libérale-libertaire des modes d’action « autonomes » égarés par leur propre dispersion et leur absence de stratégie coordonnée ; les collectifs d’habitant·e·s de territoires en lutte qui mènent des batailles locales contre des projets industriels écocidaires, sans avoir — trop souvent — les moyens de vaincre."
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Face à ce morcellement de nos résistances ... inactifs, ils nous laisseraient la possibilité de nous organiser, de déployer des alternatives. Mais ils attaquent sans répit et de tous les côtés, celui des retraites comme celui des méga-bassines ... renforcer les structures qui assurent leur domination, avec d’autant plus d’entrain qu’elles espèrent ainsi échapper aux conséquences les plus dramatiques de la crise écologique
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Face à ce niveau de conflictualité, les alternatives seules sont inoffensives. Mais s’opposer seulement n’est pas non plus suffisant. Il est essentiel que chaque geste d’opposition soit organiquement mêlé à une proposition positive, à l’ébauche du monde que l’on aspire à voir émerger à la place du leur. Il est essentiel stratégiquement mais aussi pour nous, pour que la lutte soit désirable, habitée par des affects joyeux.
La tentative de construction mutualiste rennaise
Au sortir de la lutte contre la loi travail en 2016, une partie du milieu autonome rennais a engagé un travail de réflexion autour des questions d’autonomie, que ce soit le logement, la formation ou l’alimentation. Cette dernière dimension a amené à la création du Cartel des cantines, qui deviendra par la suite le Réseau de ravitaillement des Luttes (R2R). L’objectif du réseau était alors de répondre pratiquement à la question : "Comment nourrir efficacement les luttes sociales ?"
... outil de la base arrière du mouvement social, qui essaye de construire des bases matérielles solides pour soutenir les fronts de conflictualité du mouvement social. ... ne pas recréer "la contradiction primaire de l’autonomie" (Julien Allavena) ... Les vendredis étaient l’occasion de nous retrouver et de reprendre du pouvoir sur nos vies ... Au fil des années, à force de ravitailler piquets de grèves et manifestations, nous avons noué des relations de confiance avec certain·es syndicalistes. L’idée, derrière ce travail de composition, était de mettre en lien différents espaces en lutte, qui ne discutent pas "naturellement" entre eux. Ces rencontres nous paraissaient et nous paraissent toujours nécessaires pour renforcer notre camp social et augmenter le rapport de force, en pensant des actions communes.
Entre autres réussites, en 2018, nous avons ravitaillé pendant 3 mois des facteur·ices en grève. L’été suivant, iles sont venu.es au champ récolter des oignons sur notre parcelle. Iles ont aussi construit un bureau de poste mobile sur la ZAD de NDDL pendant les expulsions en mai 2018, lieu où quasiment aucun·e d’entre elleux n’étaient venu·es auparavant.
En 2023, nous avons ravitaillé les cheminot.es en grève contre la réforme des retraites. Le lien créé au cours de cette mobilisation les a amené à soutenir publiquement les Soulèvements de la terre lors d’un meeting organisé par le comité rennais, affirmant leur filiation avec Emile Pouget et le sabotage et Fernand Pelloutier et les bourses du travail. ... gagnerait en efficacité si elle s’inscrivait dans une dynamique plus large telle que celle des Soulèvements de la terre. Le R2R rennais, à la fois "outil" et "collectif", se retrouve souvent prestataire de service des luttes, sans boussole politique affirmée. Mis au service d’un mouvement de masse, il gagnerait selon nous en cohérence et donc en efficacité.
Nous pensons, en retour, que le mouvement des Soulèvements de la terre, pour se donner les moyens de la révolution, doit se doter d’outils de production, notamment alimentaires, qui autonomisent la lutte, facilitent le travail de composition et offrent une alternative désirable au désastre vers lequel nous entraînent les gouvernements successifs.
Nous pensons qu’il est temps qu’un maximum de comités locaux se dotent de réseaux de ravitaillement pour constituer les greniers des soulèvements.
Ambitions et perspectives
Axe 1 : Composition & alliances - Le mouvement social doit opérer sa métamorphose terrestre
"Le destin des luttes sociales est arrimé à celui des terres, comme « pont politique » entre la question de la « fin du monde » et celle de la « fin du mois »" (Reprendre, démanteler, communiser)
Territorialiser les luttes écologistes & sociales
... Coupé·es de la terre, de l’eau, des animaux, des saisons, nous n’avons pas toujours su comprendre que "nous sommes la nature qui se défend" ... par une immersion, un rapport tactile
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Se coltiner les questions très pratiques de notre alimentation (sa production, sa distribution), nous met d’emblée en prise avec les enjeux environnementaux et sociaux et nous permet d’en reconstruire une compréhension "par le bas", tout en nous donnant dans le même temps des prises pour agir dessus.
Partager ces enjeux autour de l’alimentation avec d’autres groupes, associations ou collectifs permet, par ailleurs, de créer du lien avec eux. Ramener des cagettes de denrées alimentaires ou une grande quantité de soupe à une manifestation ou un piquet de grève visibilise et concrétise le soutien que l’on apporte à cet événement et au groupe qui l’organise. Désherber, planter et ramasser des légumes offrent des cadres de rencontres hors des espaces militants. Ces gestes nous inscrivent très concrètement dans une démarche de composition.
Pour lancer une telle dynamique à l’échelle des comités, il est possible de :
- faire le tour des paysan·nes autour de chez vous voir s’iels veulent s’inscrire dans une dynamique de soutien aux luttes ;
- créer une asso d’intêrét général pour aller faire de la récup auprès de magasins bio.
- se faire prêter des parcelles de terrain pour faire pousser et stocker vos productions ;
- organiser des distributions alimentaires dans les villes en invitant les bénéficiaires à rejoindre vos actions.
- ravitailler en panier de légumes ou en cantines les événements militants de votre coin pour faire du lien avec les groupes locaux et renforcer les liens avec les orga politiques.
... Des liens se créent avec des salarié-es de l’agro-industrie, liens indispensable pour imaginer renverser le système agro-industriel.
On pourrait imaginer aller encore plus loin grâce à ces rapprochements.
Avec l’aide de l’action des comités locaux des soulèvements, on pourrait imaginer que les syndicalistes encore englués dans le vieux schéma productiviste prennent position contre des grands projets inutiles et imposés. La CGT soutient encore par exemple la LGV Lyon-Turin.
On pourrait aussi pousser pour que la Confédération paysanne se pose la question de la propriété privée des terres agricoles :
"L’enjeu n’est pas seulement de favoriser l’augmentation du nombre de candidat·e·s aux métiers paysans et artisanaux, mais de proposer une révolution foncière d’ampleur qui libère un accès de tous·tes à des parcelles substantielles de terres pour une pluralité d’usages." (Reprendre, démanteler, communiser)
Axe 2 : Se réapproprier la fabrique collective de notre subsistance commune
... prochaines rencontres inter-comités cet été 2023.
Autonomiser les luttes des Soulèvements de la Terre
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Créer des réseaux de ravitaillement
... les façons de se raconter le sens de ce qu’on fait : la même activité de petit maraîchage n’aura pas la même nature selon qu’elle se pense dans le cadre de tiers-lieux de la "transition écologique" promus comme vitrine verte par les pouvoirs publics, ou dans le cadre d’une reprise de terre avec les Soulèvements...
Reprendre les terres : Arracher des terres aux métropoles et à l’agro-industrie.
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organiser la vie autour de communs qui prennent en compte tous les êtres qui habitent un lieu ?"
Leur approche n’oublie pas d’intégrer à la question foncière la perspective naturaliste : "Nous reprendrons aussi les terres pour les déprendre, pour les laisser en libre évolution, pour que des dynamiques écologiques sauvages spontanées puissent s’y déployer."
Sortir de l’agriculture industrielle, ne pas se contenter de la bio
... En s’appuyant sur les réflexion de "L’Atelier paysan", il faudra élaborer des pistes pour sortir de la stratégie commerciale de niche : ... proposer un projet politique pour que toute la population ait accès à une alimentation produite dans des conditions paysannes.
- Socialiser l’alimentation & communaliser les processus de décision : ... perspective révolutionnaire communaliste ... de la Terre à la distribution, la propriété collective et d’usage remplacera la propriété privée lucrative. Et, lutter contre la propriété privée, c’est aussi lutter contre le patriarcat, Sybille Gollac et Céline Bessière l’argumentent dans le livre "Le Genre du Capital". Elles y analysent les mécanismes de contrôles et de distribution du capital selon les classes sociales, et y démontrent qu’ils aboutissent toujours à la dépossession des femmes.
Cela a le double mérite de ne pas simplement renvoyer à des lendemains plus qu’hypothétiques et d’éviter l’écueil gestionnaire qui en ferait une simple politique redistributrice d’ajustement d’une pauvreté "tolérable". Il ne tient qu’à nous de commencer à construire ces structures dès aujourd’hui.
... en discuter lors des rencontres inter-comités en juillet sur la zad ...
Signature : Ce texte est le produit d’un travail de réflexion entre membres du réseau de ravitaillement des luttes du pays rennais, des membres du comité rennais des SDT ainsi que de proches camarades.
Sources :
- Méga-bassines : un affrontement entre mondes, Alessandro Pignocchi (https://blogs.mediapart.fr/alessandro-pignocchi/blog/010323/mega-bassines-un-affrontement-entre-mondes)
- Reprendre, Démanteler, Communiser, Texte du comité caennais des SDT (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/reprendre-demanteler-communiser)
- Reprendre la terre aux machines, L’Atelier paysan
- Texte de l’Atelier Paysan : https://comptoir.org/2023/03/27/atelier-paysan-cest-en-sortant-de-la-bio-quon-pourra-se-debarrasser-de-lagriculture-industrielle/
- Régime général, Laura Petersell & Kévin Certenais
- Faire durer les grèves : les leçons de l’histoire, Gaspard d’Allens (https://reporterre.net/Faire-durer-les-greves-les-lecons-de-l-histoire)
- L’hypothèse autonome, Julien Allavena
- La subsistance - Une perspective écoféministe , Maria Mies & Veronika Bennholdt-Thomsen
- Terre & Liberté - La quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance, Aurélien Berlan
- Prise de terre(s), Notre Dame des Landes, été 2019 (https://lundi.am/IMG/pdf/ete_livret_nb.pdf)
Danse avec le FN, lundi 20 avril à 21h00 © Canal+
Paul Moreira est allé, pour Canal+, à la rencontre des nouveaux électeurs du FN. Il les a écoutés avec beaucoup de bienveillance. Voyage non pas au pays de l’extrémisme et de la haine. Non. Voyage au pays du néant idéologique, du rien du tout politique. On oublie tout, on mélange tout et on vote ça, comme on pourrait voter autre chose...
L'humeur de Philippe Vandel, journaliste pour France Info
Connu / https://www.youtube.com/watch?v=yx68mYaoGE4
"
Paul Moreira danse avec le FN
France Inter
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"
Connue / TG 14/11/22 À 22:11
Connu / https://twitter.com/j_jaures/status/1510870584003026950
"
Jean-Marc Ayrault a retweeté
Fondation Jean-Jaurès @j_jaures · 4 avr.
📓 #Présidentielle2022 l La Fondation publie son enquête sur Marine Le Pen en décryptant son idéologie, son image et son électorat avec les contributions d'É. Bréhier @A_Bristielle @finchelstein @Antoine_Jardin @Raphael_llorca @Jeremie_Peltier & @mv_rbrt : Image Cohen Laurent et 8 autres personnes
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4 min - 1 Commentaire
En passant en revue plus de 400 études sur le lien entre la diminution de la fiscalité des entreprises et l’augmentation de l’activité économique, deux économistes ont mis en évidence leurs nombreux biais statistiques et idéologiques.
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Finalement, « les baisses d’impôts sur les entreprises ont peut-être stimulé la concurrence fiscale internationale, mais elles ne semblent pas avoir significativement soutenu la croissance économique », concluent les auteurs. Un résultat à garder en tête lors de la campagne électorale qui s’annonce, où certains candidats ne devraient pas manquer de surenchérir sur le thème des entreprises étouffées par la fiscalité...
*Clés : Politique Extrême-gauche manifestations
Les conclusions du rapport du GIEC – plus précisément de son Groupe de travail 1 – sont on le sait effrayantes tant elles décrivent un monde pris dans la catastrophe environnementale en cours. Cet article de Daniel Tanuro les analyse précisément et ouvre des perspectives radicales, anticapitalistes, seules à même d’empêcher le désastre.
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solution miracle : l’augmentation de la part des « technologies bas carbone » (nom de code pour le nucléaire, notamment les « microcentrales) et, surtout, le déploiement des dites « technologies à émissions négatives » (TEN – ou CDR, pour Carbon Dioxyde Removal), censées refroidir le climat en retirant de l’atmosphère d’énormes quantités de CO2 à stocker sous terre. C’est l’hypothèse dite du « dépassement temporaire du seuil de dangerosité » de 1,5°C.
Sur le nucléaire, inutile de s’étendre après Fukushima. Quant aux « technologies à émissions négatives », elles n’existent pour la plupart qu’au stade du prototype ou de la démonstration, et leurs effets sociaux et écologiques promettent d’être redoutables (on y revient plus loin). Qu’à cela ne tienne : on veut nous faire croire qu’elles sauveront le système productiviste/consumériste et que le marché libre se chargera de les déployer. En vérité, ce scénario de science-fiction ne vise pas avant tout à sauver la planète ; il vise avant tout à sauver la vache sacrée de la croissance capitaliste et à protéger les profits des plus grands responsables du gâchis : les multinationales du pétrole, du charbon, du gaz et de l’agrobusiness.
Le GIEC entre science et idéologie
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le résumé du GT1 cautionne l’idée que les technologies à émissions négatives pourraient ne pas être déployées uniquement pour capter les « émissions résiduelles » des secteurs où la décarbonisation est techniquement difficile (l’aviation par exemple) : elles pourraient aussi être mise en œuvre à une échelle massive, pour compenser le fait que le capitalisme mondial, pour des raisons qui ne sont pas « techniques » mais de profit, refuse de renoncer aux combustibles fossiles. Le texte continue d’ailleurs en vantant les avantages de ce déploiement massif comme moyen d’arriver à des émissions nettes négatives dans la seconde moitié du siècle :
« Le CDR conduisant à des émissions négatives nettes mondiales réduirait la concentration de CO2 atmosphérique et inverserait l’acidification de la surface des océans (degré de confiance élevé). »
Le résumé formule une réserve, mais elle est sibylline :
« Les technologies CDR peuvent avoir des effets potentiellement étendus sur les cycles biogéochimiques et le climat, ce qui peut soit affaiblir soit renforcer le potentiel de ces méthodes pour éliminer le CO2 et réduire le réchauffement, et peut également influencer la disponibilité et la qualité de l’eau, la production alimentaire et la biodiversité (degré de confiance élevé). »
En clair, il n’est pas certain que les TEN soient si efficaces que cela, certains « effets » pourraient « affaiblir (leur) potentiel pour éliminer le CO2 ». La dernière partie de cette phrase fait allusion aux impacts sociaux et écologiques : la bioénergie avec capture et séquestration du carbone (la plus mature des TEN à l’heure actuelle) ne pourrait réduire significativement la concentration atmosphérique en CO2 que si une superficie égale à plus d’un quart des terres en culture permanente aujourd’hui servait à produire de la biomasse énergétique – au détriment des réserves en eau, de la biodiversité, et/ou de l’alimentation de la population mondiale1.
Ainsi, d’un côté le GT1 du GIEC se base sur les lois physiques du système climatique pour nous dire que nous sommes au bord du gouffre, sur le point de basculer irréversiblement dans un cataclysme inimaginable ; de l’autre, il objective et banalise la fuite en avant politico-technologique par laquelle le capitalisme tente, une fois de plus, de reporter devant lui l’antagonisme irréconciliable entre sa logique d’accumulation illimitée du profit et la finitude de la planète. « Jamais un rapport du GIEC n’aura laissé sourdre à ce point l’angoisse suscitée par l’analyse scientifique des faits à l’aune des lois incontournables de la physique », écrivions-nous au début de cet article. Jamais non plus un tel rapport n’aura illustré aussi clairement qu’une analyse scientifique qui considère la nature comme un mécanisme et les lois du profit comme des lois physiques n’est pas vraiment scientifique mais scientiste, c’est-à-dire, partiellement au moins, idéologique.
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lire le rapport du GT1 du GIEC en ayant à l’esprit qu’il est à la fois la meilleure et la pire des choses ... diagnostic rigoureux ... La pire, parce qu’il sème à la fois la peur et l’impuissance ... Son idéologie scientiste noie l’esprit critique dans le flot des « données ». Elle détourne ainsi le regard des causes systémiques, avec deux conséquences : 1°) l’attention se focalise sur les « changements des comportements » et autres gestes individuels – pleins de bonne volonté mais pathétiquement insuffisants ; 2°) au lieu d’aider à combler le fossé entre conscience écologique et conscience sociale, le scientisme l’entretient.
Écologiser le social et socialiser l’écologie est la seule stratégie qui peut arrêter la catastrophe et faire renaître l’espérance d’une meilleure vie. Une vie du prendre soin des personnes et des écosystèmes, maintenant et dans une vision de long terme. Une vie sobre, joyeuse et chargée de sens. Une vie que les scénarios du GIEC ne modélisent jamais, où la production de valeurs d’usage pour la satisfaction des besoins réels, démocratiquement déterminés dans le respect de la nature, remplace la production de marchandises pour le profit d’une minorité.
Article écrit pour le site de la Gauche anticapitaliste (Belgique)
Photo: G. Blevins, Reuters
Connu / https://twitter.com/SRContretemps/status/1425104122932563975
Ndlr : tant que le GIEC et l'IPBES N'AURONT Pas fusionné dans une approche holistique et holomidale on aura des pb ? ACT
Histoire
Les grands personnages
Friedrich Engels - Dans l'ombre de Marx
52 min
Disponible du 19/11/2020 au 17/02/2021
Éclipsé au fil des décennies par l’immense héritage de Karl Marx, Friedrich Engels (1820-1895) se décrivait lui-même comme un "second violon". Il faut pourtant se garder de minimiser son rôle dans l’élaboration de l’œuvre théorique du communisme.
Issu de la grande bourgeoisie industrielle de Wuppertal, le jeune Friedrich préfère de beaucoup la philosophie et la politique aux affaires. Ayant observé dans les usines textiles familiales, notamment à Manchester, les conditions de vie épouvantables des ouvriers, il théorise les rapports entre bourgeoisie et prolétariat en s’appuyant sur la dialectique hégélienne, étudiée à Berlin. La rencontre en 1844 avec Karl Marx, dont il partage les idées, scellera une amitié indélébile, ponctuée de voyages, et une collaboration intellectuelle parmi les plus fructueuses de l’histoire. Du Manifeste du parti communiste jusqu’au Capital, dont Engels retravaillera et publiera les derniers volumes après la mort de son ami, leurs deux noms resteront indissociables. Retour sur le parcours de ce penseur aux mœurs libres, resté dans l’ombre, dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance.
Réalisation : Martin Becker Nina Koshofer - Pays : Allemagne - Année : 2020
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mots-clés idéologies ; laïcité ; Marx ; religions
Il est parfois nécessaire, dans les époques troubles où certains peuvent perdre leurs repères et d'autres ajouter à la confusion des esprits, où une certaine extrême-gauche rejoint le terrain douteux anti-laïque, anti-républicain des intégristes religieux et du totalitarisme obscurantiste, de revisiter les textes fondateurs et historiques de ceux qui ont participé à la construction de la pensée socialiste et communiste, du matérialisme, du combat contre les oppressions, les féodalismes, l'exploitation de l'homme et de la nature.
Il est devenu aujourd'hui nécessaire, voire urgent, de procéder à ce retour réflexif pour contrer ceux qui, intentionnellement ou par confusion idéologique, confondent la lutte pour les opprimés, pour la justice sociale avec le soutien aux cultures oppressives et rétrogrades contre les Lumières.
L'amour du Peuple contre les oligarchies, de la République contre la Monarchie, c'est se battre pour les libérer des chaînes idéologiques qui les entravent et les instrumentalisent, des injustices qui les rabaissent, des intégrismes religieux qui les abrutissent, les maintiennent dans l'ignorance, la résignation et l'acceptation de leur oppression.
Karl Marx et Engels, contrairement à ce que certains curés d'un nouveau genre écrivent, avaient clairement analysé les religions comme l'opium des peuples qui les aident à supporter indéfiniment leur misère et leur condition d'opprimés, mais ce n'était pas pour défendre les religions ou les recommander comme moindre mal!
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il faut cesser de faire croire à une compassion, voire un soutien de Marx aux aliénations religieuses.
Vive la Laïque et les Lumières! Vive l'égalité de tous et de toutes devant la loi humaine, égalité des femmes et des hommes, égalité des peuples, sans particularisme ni communautarisme diviseur, inégalitaire et anti-républicain. Contre la propagande religieuse, pour l'éducation scientifique et humaniste de toutes et tous, le partage du savoir, des connaissances et de l'histoire.
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L'appel de Heidelberg fut cet appel signé en 1992 par des intervenants prestigieux, scientifiques et intellectuels, pour dénoncer l'irrationalisme de certaines revendications écologiques dans le contexte ouvert par le sommet de Rio de Janeiro, première prise de conscience (bien limitée et sans véritables conséquences pratiques) au niveau mondial de l'urgence d'une réponse adéquate globale.
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Texte intégral de l'appel : L'appel complet est disponible ici http://www.global-chance.org/IMG/pdf/GC1p24.pdf
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Plus que le contenu explicite de l'appel, ce qui est intéressant ici, c'est l'implication des "communicants" des grands entreprises en butte aux contestations de l'écologie dans l'élaboration d'un tel appel, et en particulier ceux de l'industrie du tabac et celle de l'amiante
C'est en effet ces deux secteurs qui furent à l’ origine de la création d'une structure dirigée par Michel Salomon, par ailleurs principal animateur de l'appel. Une note interne de la firme Phillips Morris, un des principaux cigaretter l''explique ainsi : "Un nouvel organisme, le Centre international pour une écologie scientifique [ICSE, pour International Center for a Scientifique Ecologie], a été fondé, à Paris, comme une continuité de l'appel d'Heidelberg, pour fournir aux gouvernements du monde entier des opinions sur ce qui constitue une science environnementale solide, à propos de certains problèmes", explique la note. "Certains problèmes", mais surtout ceux qui concernent les industriels du tabac et de l'amiante...
Le rôle de Philip Morris est si important qu'ils vont participer directement à la rédaction de la présentation de la "conférence de consensus" ouvrant à la rédaction finale de l'appel.
Par ailleurs le "Centre international pour une écologie scientifique" va se lancer dans la de conférences internationales (à Paris, Londres et Washington) Et terminera bien entendu par la promotion des "climato septiques" avec l'aide (intéressée) de Fred Singer, l'un des principaux lobbyistes de l'industrie du pétrole américaine...
Ceci en conclusion que "l'irrationnel" a bon dos, et que derrières certaines idéologies, les intérêts en terme d’espèces sonnantes et trébuchantes ne sont jamais très loin...
L'article (excellent, bien documenté et ouvert à nombre d'interrogations) de Stéphane Fouccard, journaliste scientifique au monde : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/06/16/l-appel-d-heidelberg-une-initiative-fumeuse_1719614_1650684.html
... Désirant à tout prix se poser en défenseurs de la « démocratie » contre les formes supposées de son dévoiement actuel, ils finissent par assimiler l’ensemble des maux contemporains (personnalisation de la vie politique, « fake news », méfiance envers les institutions, désaffiliation partisane, tendances autoritaires et xénophobes, etc.) à des manifestations d’un populisme omniprésent et néfaste. Ce faisant, ils mélangent allègrement les causes et leurs effets, augmentant plus encore la confusion qui entoure le concept (et qu’eux-mêmes se délectent de dénoncer). Que nous dit un concept qui se confond avec son contraire ? ☰ Par Arthur Borriello
...
il n’est pas étonnant que les deux définitions devenues canoniques soient volontairement souples et minimales. C’est le cas de l’approche « idéationnelle » de Cas Mudde, politologue néerlandais, et de celle, « discursive », d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe. Leur contribution est toutefois ambivalente : en proposant une définition plus étroite du populisme, ces approches ont parfois étendu la portée de son application à l’excès, rendant difficile l’établissement de critères suffisamment spécifiques que pour le distinguer d’autres concepts et phénomènes voisins. Ce faisant, elles flirtent toujours avec l’écueil d’élasticité conceptuelle dénoncé par le politologue italien Giovanni Sartori4 ; mal utilisées, elles autorisent des associations douteuses et conduisent à voir le populisme partout, ce qui revient à ne l’identifier nulle part.
« En proposant une définition plus étroite du populisme, ces approches ont parfois étendu la portée de son application à l’excès. »
On doit à Cas Mudde d’avoir conceptualisé le populisme comme une « idéologie fine » (thin-centered ideology) fondée sur la croyance en une division fondamentale du social entre un peuple bon — détenteur de la volonté générale dont l’application devrait être le cœur de l’action politique — et des élites corrompues. La variété des populismes réellement existants est aisément expliquée à partir de cette perspective : ne disposant que d’un nombre très limité de principes, l’idéologie (fine) populiste ne se suffit pas à elle-même et se trouve donc systématiquement associée avec d’autres traditions idéologiques plus « épaisses » (socialisme, nationalisme, libéralisme, etc.). D’où le fait que puissent facilement coexister les populismes de gauche, les populismes du centre et les partis de droite radicale populiste. Cette approche s’est finalement imposée comme la perspective dominante en science politique, probablement en raison de sa plasticité et de son applicabilité aux cas empiriques les plus disparates. Elle a également progressivement percolé dans la sphère politico-médiatique, comme en témoignent les nombreuses interventions de son auteur dans les médias5.
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Dans une veine très différente, la conception « discursive » du populisme proposée par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, développée dans une perspective « post-marxiste », aboutit parfois à des impasses similaires. Pour rappel — nous avons déjà eu l’occasion de détailler les caractéristiques de cette approche ailleurs7 —, ces auteurs présentent le populisme comme une logique politique, c’est-à-dire une façon de construire des identités politiques en articulant entre elles des demandes démocratiques. Le populisme construirait ainsi un sujet populaire, un « nous », à partir d’une opposition à un adversaire (la caste, l’élite, l’establishment), tenu pour responsable de la frustration de ces demandes. L’unité du sujet n’est pas ici le fruit de caractéristiques propres que ses composantes partageraient — à l’instar du prolétariat qui, dans l’approche marxiste, est défini par la position de classe de ses membres — mais bien le résultat d’une commune opposition aux élites du système. Cette commune opposition est ce qui permet de tisser des liens (Laclau et Mouffe parleraient de « chaînes d’équivalence ») entre des demandes a priori extrêmement hétérogènes. La nature exacte du sujet populaire dépend donc d’un processus contingent de construction de la frontière politique entre « eux » et « nous ». Par conséquent, selon l’adversaire visé (les élites politiques et/ou économiques, les intellectuels, les minorités ethniques, etc.) et le type de demandes articulées, le populisme peut revêtir des formes émancipatrices ou réactionnaires.
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De la désintermédiation au « moment » populiste
... processus, à l’œuvre depuis le milieu des années 1970, et de façon plus marquée depuis les années 1990–2000, ont contribué à progressivement creuser un vide vertigineux entre les citoyens et leurs représentants, comme le politologue irlandais Peter Mair l’a montré dans son analyse magistrale12. D’une part, on a assisté à un lent processus d’individualisation et de désaffiliation dans les sociétés occidentales : les groupes sociaux se sont complexifiés, rendant leur structuration et représentation par des corps intermédiaires de plus en plus aléatoire et difficile. Outre les syndicats, les églises, les clubs et les associations, les organisations à avoir le plus souffert de ces transformations sont celles qui assuraient la représentation de ces groupes sociaux auprès de l’État : les partis politiques et leurs élites. D’autre part, en réponse à ces évolutions, ces derniers ont progressivement cherché de nouvelles formes de légitimation. Après s’être émancipés de leurs groupes sociaux respectifs (devenant ainsi des partis dits « attrape-tout »), ils se sont petit à petit réfugiés dans les institutions étatiques au point de se confondre pratiquement avec celles-ci ; en parallèle, fleurissait chez les élites un discours de défense des institutions et de la stabilité économique contre les « excès » des demandes démocratiques, discours confinant parfois à une véritable « haine de la démocratie13 ».
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Fait remarquable — car il explique bon nombre de confusions — ces trois types d’acteurs (le centre libéral-technocratique, l’extrême droite et les partis verts) présentent des caractéristiques organisationnelles communes, relatives au processus de désintermédiation touchant les sociétés occidentales dans leur ensemble. Plus elles sont récentes, plus ces formations sont enclines à se présenter comme des mouvements ou des plateformes plutôt que comme des partis (le cas Macron est emblématique à cet égard), refusent le degré d’institutionnalisation de ces derniers et sont extrêmement dépendantes de la figure de leur leader. Celui-ci est en effet seul à même d’incarner l’homogénéité de ces mouvements au vu de la quasi-absence de cadres intermédiaires qui les caractérisent — un trait qui, encore une fois, doit plus à la donne contemporaine qu’à une caractéristique intrinsèque du populisme en tant que tel.
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Sont alors apparus en Europe des mouvements populaires que l’on croyait spécifiques au contexte de l’Amérique latine, fustigeant l’oligarchisation rampante et réclamant un processus de démocratisation de nos sociétés au nom de la souveraineté populaire. L’Europe connaissait enfin son « moment populiste ».
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Ce n’est pas le populisme qui constitue le nouveau Zeitgeist du XXIe siècle16, mais bien le processus de dé-démocratisation et de désintermédiation, cette lame de fond beaucoup plus puissante et préoccupante, dont le populisme ne constitue que l’écume, au même titre que les autres nouveaux mouvements politiques à succès. Notre critique devrait donc se concentrer sur ces transformations socio-politiques que traversent les démocraties occidentales et qui, mises bout à bout, font système : la confiscation technocratique d’une partie de la décision politique (en particulier en matière d’orientations économiques), la perte de pouvoir des assemblées législatives, la dérégulation des activités financières et le détricotage des États-providence, la professionnalisation de la vie politique, la convergence idéologique des principales familles partisanes, le déclin des formes conventionnelles de participation politique, etc. Plutôt que de fustiger le populisme et de voir en lui une menace pour la démocratie17, la question normative à se poser devient celle de son potentiel réel de démocratisation, eu égard au contexte d’émergence qui est le sien et aux stratégies qu’il développe.
La fin du « moment » populiste ?
... C’est probablement en France, où les accomplissements de ces mouvements ont jusqu’ici été moindres, que leur potentiel de mobilisation reste le plus intact.
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si les familles politiques traditionnelles sont si promptes à accuser l’hydre populiste, c’est probablement parce que cela leur permet de détourner l’attention du public de leur propre responsabilité dans la dégradation de la représentation démocratique, à bien des égards nettement plus manifeste et critiquable. Il faudra aussi se prémunir contre le label de respectabilité que le qualificatif « populiste » octroie à des partis néofascistes dont la seule vocation est de fournir l’option d’un virage autoritaire et nationaliste au projet néolibéral — car, convenons-en, c’est véritablement la dernière chose dont nous ayons besoin à l’heure actuelle. Cela ne devra pas pour autant nous conduire à surestimer le potentiel de ces mouvements populistes, tant qu’ils n’offrent pas de réponse globale et cohérente à la dégradation démocratique généralisée qui touche nos sociétés. Gageons au moins que, à partir d’une perspective plus informée, nous serons cette fois en mesure de cesser de voir le populisme partout, ce qui nous permettra de l’identifier, de l’analyser et de le critiquer quelque part.
Connu / https://twitter.com/Noe_Francois/status/1272202187138117634
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Noé François @Noe_Francois 6:20 PM · 14 juin 2020·- 1 Retweet
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Interview - Abonnés
Jean-Luc Mélenchon à son domicile parisien, jeudi. Photo Boby
Après une certaine retenue dans les premiers jours de l’épidémie, Jean-Luc Mélenchon repart à l’offensive contre le chef de l’Etat, qu’il estime «dépassé» par les événements. Le leader insoumis plaide pour un «déconfinement planifié» et remet en avant son programme présidentiel de 2017.
Jean-Luc Mélenchon tente de se faire entendre. Le chef des insoumis est persuadé qu’il a un «rôle à jouer» dans la période et que le monde d’après la pandémie se trouve entre ses mains, avec son programme «l’Avenir en commun». Alors il s’organise et il innove. Ce vendredi, le député des Bouches-du-Rhône est en meeting «numérique» afin d’esquisser le paysage devant ses troupes. En début de semaine, on s’est connecté sur Skype pour avoir un petit tour d’horizon.
Au début du mois de mars, lorsque la crise sanitaire a pris de l’ampleur, vous n’étiez pas très critique contre le gouvernement. Depuis, votre ton a changé…
J’adapte le ton aux circonstances. Je ne veux pas que les gens confondent notre opposition au gouvernement avec un appel à mépriser les consignes sanitaires. L’incohérence des décisions du président de la République n’aide pas. Exemple, le déconfinement hasardeux du 11 mai prochain. Nous proposons un déconfinement planifié. Pourtant pas question de créer un choc frontal qui a ...
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Les deux chercheurs, impliqués dans le mouvement social, débattent sur les thèmes : propriété et pouvoir.
Catégorie Actualités et politique
Transcription : ... Piketty : socialisme participatif ... sortir des pouvirs monarchiques dans les grandes entreprises ... propriété temporaire ...
Lordon : ... réunir les myens de production, logique de l'avance, film les 400 coups ... si pas de contrepartie, pas d'apports privés. On distribue des droits de vote aux salariés, acheter des actions de l'entreprise ...faire oublier l'image du producteur-salarié au profit de ... s'interroger sur les conditions ... la radicalité est bien en haut. Social démocrate rendu impossible ... /position psychique déterminés à ne plus rien lâcher, plus d'espace intermédiaire de négociation.
TP : plafond à 10 % des droits de vote change tout.
FL : sortir des méchantes habitudes des habitants cf bernard friod proposition macroscopique : remplacement par la propriété sociale d'usage. le salaire à vie, reconnaissance incouditionnelle. affranchit à la plaie de la soumission de l'emploi. socialisation intégrale.
TP : /orga de la prod un pouvoir supplémentaire à l'apporteur de capital est normal. / petit héritage des projets coopératives, lucratif ou autre.
FL :penser l'articulation entre petites et grandes entreprises. Les apports privés sont interdits. La tpe reste dans la grammaire du capital. Le rapport social mobilisé est l'association.
TP : a infinité de projets, de tailles, etc. Donc ne pas être dogmatiques. /urss criminalisation des petites boites dans les années 20. ... petite propriété privée encadrée peut émanciper.
FL dépassable par la propriété sociale. son système est indépendant du pj. ... quelle advenue spontanée ? 0 !
Anim : la prise de pouvoir.
TP : le changement n'est jamais spontané. révolutions, conflits, crises, etc. conflictualité nécessaire mais pas suffisante. /rapports de force a impact sur le chgt. En 2017, j'ai pris parti, mais j'ai jamais conseillé. /Hamon /europe proposer des nouvelles orga entre états si chgt traités. En débattre. Sinon le RN ! internationalisme idéal. solidarité se construit.
FL : partage préoccupation du lendemain de grand soir. /épisode révolutionnaire chinois. /contemporain croit à l'inanité tendancielle /violence sociale n'est plus accomodée. /Traités ya des plans derrière. Le brexit est pourri. augm budget européen. souveraineté populaire concept de la démocratie ; dire que pb du verrou des traités actuels tout de suite. Constitutionnaliser les politiques économiques.
TP : /libre circulation des capitaux sacralisée ; cahuzac sentiment d'impunité ; sortie unilatérale ! idem / taxation des multinationales faire payer la différence / pousser à la coopération fiscale /changer les rapports de forces. Mais proposer les nouveaux traités tout de suite à côté.
Conclusion :
FL : /traités alternatifs => rapports de force ; l'uem peut faire toucher terre tout état ; proposition : préciser le périmètre dedans. Ne croit pas que ce soit possible. => sorties unilatérales. Croit à l'émulation.
TP : /grèce les reproches à l'allemagne et la fr qui n'a rien fait. /Histoire ne jamais repayer dettes publiques. Le japon idem. annuler les dettes a été possible et est encore nécessaire.
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Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités: il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c’est l’ensemble de l’édifice politique et social qui menace de s’effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C’est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l’on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d’une ampleur et d’une profondeur considérables, Thomas Piketty retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l’histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu’aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales démocrates. À l’encontre du récit hyperinégalitaire qui s’est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c’est le combat pour l’égalité et l’éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s’appuyant sur les leçons de l’histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d’imaginer un socialisme participatif pour le xxie siècle: un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l’égalité, de la propriété sociale, de l’éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
Catégorie Éducation 9 commentaires
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Il vient de publier "Capital et idéologie" aux éditions du Seuil. Thomas Piketty est le premier invité du Long Regards, un rendez-vous mensuel chaque dernier vendredi du mois.
http://www.regards.fr
Catégorie Actualités et politique 71 commentaires
Mots-clés : cerveau école éducation Enseignement neuropédagogie neurosciences
Alors que les enseignants reprennent la classe vendredi prochain, entretien filmé avec Michel Blay, coauteur de Neuropédagogie. Le cerveau au centre de l’école (Tschann, 2019). Il critique une vision de l’apprentissage qui le réduit à un entraînement individuel du cerveau, négligeant le poids de l’Histoire, des échanges et des interactions entre élèves.
C’est un des mantras de l’action de Jean-Michel Blanquer au ministère de l’éducation nationale : rendre la pédagogie plus scientifique en l’appuyant sur les travaux des neurosciences. Le Conseil scientifique de l’Éducation nationale, installé le 10 janvier 2018, est ainsi présidé par le neurobiologiste Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France.
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ces prétentions typiques du nouvel impérialisme neuronal sont bien exagérées, observe le philosophe des sciences Michel Blay, coauteur avec le sociologue Christian Laval de Neuropédagogie. Le cerveau au centre de l’école (Tschann, 2019). Au mieux, les neurosciences n’ont fait que confirmer ce que savaient déjà les pédagogues. Surtout, elles sont porteuses d’une vision très idéologique de l’apprentissage, conçu comme un entraînement individuel du cerveau, et passant outre les échanges et interactions entre élèves.
Un enjeu central
L’industrie est le cœur de la production de richesse d’un pays
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Un défaut grave de culture industrielle dans le parti
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un désintérêt et un manque d’expertise autour de ces enjeux dans le parti. Cette perte d’expertise est dramatique car elle est la porte ouverte à toutes sortes d’utopies faciles d’accès, qui donnent l’impression de fournir une culture dans ce domaine à peu de frais
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fascination autour des imprimantes 3D, des Fablab, de la société du « tous producteurs », de certaines visions proudhoniennes de l’économie, des graves sous-estimations des défis énergétiques… Il faut dire que les philosophes et les sociologues, spécialisés dans la narration de certaines utopies technologistes, ne manquent pas : Besnier, Rifkin, Morin, Stiegler … pseudo-visionnaires qui ont pour point commun de ne pas comprendre grand-chose aux réalités industrielles et au monde de la recherche, pour ne s’y être jamais vraiment frotté, et pour tout dire, n’y avoir jamais travaillé et n’ayant jamais réalisé le moindre projet concret. Et ce sont, hélas, les livres de chevet de beaucoup de dirigeants à gauche, qui s’imaginent ainsi être à la pointe de l’avant-gardisme avec ce genre d’idées.
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liste des « égarements » les plus fréquemment rencontrés sur le sujet : un premier pas serait en effet de déconstruire les visions simplistes et erronées autour de la production et de l’industrie.
La paillasse de laboratoire et la grande échelle
Ce qui fonctionne sur une paillasse de laboratoire ne fonctionne pas forcément à grande échelle. Ainsi en est-il par exemple des utopies sur la « société hydrogène » et la production d’énergie décentralisée qui nous permettraient, selon certains, de nous passer des grandes unités de productions
La pile à combustible existe, la voiture à hydrogène existe, et ce depuis plusieurs dizaines d’années, mais si cela ne se généralise pas, ce n’est pas parce qu il y aurait un complot contre cette technologie fomenté par les industriels de l’automobile par exemple, mais tout simplement parce que c’est très cher et d’un rendement médiocre, et que les chercheurs du monde entier ne trouvent tout simplement pas de solution pour qu’il en soit autrement. Le domaine de l’énergie est d’ailleurs un des secteurs les plus propices à ces visions qui font fi des ordres de grandeurs et de l’état réel des technologies à plus ou moins long terme. ... dernier livre de Rifkin
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Notre penchant pour la science fiction et le sensationnel
On pourrait aussi citer le délire autour de l’homme augmenté et du transhumanisme. C’est la première chose qui nous vient à l’idée lorsqu’on évoque les progrès de la robotique appliquée à l’homme sous forme de prothèses évoluées. Mais l’écrasante majorité des chercheurs en robotique, dans ce domaine précis, cherchent tout simplement à améliorer le quotidien de personnes qui ont perdu un membre et sont gravement handicapées, ou bien ils cherchent par exemple à fabriquer un cœur artificiel le plus fiable possible: non pas pour créer de nouvelles émotions artificielles, dans un délire puéril de film de science fiction, mais plus prosaïquement pour prolonger la vie de milliers de personnes.
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fréquenter vraiment les chercheurs de cette discipline et s’y intéresser sincèrement, débattre avec eux, quitte à écrire des livres moins sensationnels. Peut-être aussi faire un stage de découverte pour s’immerger dans le monde de la recherche et de l’industrie ... contrevérités
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Une utopie technologiste emblématique : les Fablab
L’avenir serait aux fablab et aux associations de quartier de type « do it yourself » (faites-le vous-même), le tout sous couvert d’une aspiration à l’ émancipation de chacun, enfin libre de produire soi-même la poignée de porte cassée de son logement dans son Fablab de quartier, plutôt que d’aller l’acheter à Castorama, acte très aliénant il va sans dire, et selon son désir bien sûr et pour l’usage voulu: ça c’est pour le volet « émancipation »…
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vision naïve du monde qui nous entoure, car elle sous-estime le haut niveau de technicité des objets les plus banals qui nous entourent et les problèmes ardus qu’ont dû résoudre nos ingénieurs et techniciens pour produire des objets avec des cahiers des charges de plus en plus exigeants. En termes de résistance des matériaux, de fiabilité, de normes sanitaires, de sécurité et avec la nécessité de les produire à des centaines de milliers d’exemplaires avec le même niveau de qualité : autant dire que ce n‘est pas à la portée du bricoleur du dimanche ne serait-ce que pour fabriquer un « simple » pédalier de vélo, un stylo-bic ou même un pot de yaourt… Faut il rappeler qu’on a justement inventé la division du travail pour cela, des normes, des métiers très pointus, qui interdisent toute utopie de ce genre à moins d’accepter un recul de civilisation sans précédent avec un retour à l’artisanat.
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avec le questionnement des Fablab on rejoue le débat autour du passage de l’artisanat à l’ère moderne de l’efficacité industrielle
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Appréhender le « temps industriel »
Le temps industriel est un temps long : déployer une technologie, développer une filière, fiabiliser un produit, de l’Airbus A380, au réacteur EPR, en passant par le TGV, ou le dernier moteur à combustion qui sera produit par millions, c’est long et n’est pas souvent compatible avec certaines incantations et impatiences exprimées par des idéologues (surtout âpres au gain et profit immédiats) qui proposent de remplacer des secteurs entiers par des filières qui ne sont pas mûres et ne dépassent même pas le stade de la paillasse de laboratoire ou du prototype. Ces discours « de la table rase » ont des effets catastrophiques car mettant sous pression des industries entières sommées constamment de justifier de leur utilité, devant sans cesse s’excuser d’exister, provoquant ainsi de graves crises des vocations (la meilleure façon de tuer une filière : envoyer le signal qu’on n’investira plus dans ce domaine, vous videz alors les écoles d’ingénieurs). Comment s’étonner que les facultés de sciences se vident de façon aussi dramatique ? Faut il rappeler qu’il faut 5-6 générations d’effort, de travail, pour développer une filière industrielle d’excellence dans un pays, mais seulement 5 à 10 ans pour la détruire ?
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Ce n’est pas faire preuve d’avant-gardisme de prôner le « nouveau » systématiquement et de vouloir tout remplacer avec une nouvelle idée tous les 2 ans
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Un oubli fréquent : le support matériel de la « révolution numérique »
C’est une figure de style au parti : quand on parle de révolution numérique , on parle de bla-bla-car, d’Uber, de Waze, on parle des Gafa, on explique qu’il y a d’immenses potentialités avec les « communs » grâce aux logiciels libres…avec des formules favorites « un autre internet est possible ! si on se donnait les moyens d’une maitrise publique » etc etc ..mais dans ces Rdv et colloques, journées d’étude, on évite soigneusement d’inviter un syndicaliste d’Orange, ou d’Alcatel (maintenant racheté par Nokia), ou un ingénieur des télécom, de l’industrie informatique ou des nouvelles technologies : il n’y a de place que pour les hackers, ou les militants du logiciel libre . C’est symptomatique d’un parti qui n’a plus les moyens d’appréhender le cœur des évolutions profondes dans des pans entiers de l’économie faute de salariés y travaillant, mais plus grave encore, faute même de réelle volonté de comprendre ce qui s’y joue.
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comprendre que les « données » et leurs traitements sont une dimension essentielle, mais que les « tuyaux » les transportant et ceux qui les fabriquent, sont tout aussi importants. De grands mouvements se font dans le monde impitoyable du capitalisme, pour récupérer des brevets et des savoir-faire précieux de cette industrie
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L’économie immatérielle est de plus en plus ….matérielle.
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Le « pétrole de demain » ce sera… le pétrole !
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pour maintenir toutes ces technologies en fonctionnement, ce seront surtout les matières premières et d’énergie qui manqueront cruellement demain à l’Humanité. On fera des guerres de plus en plus dures pour acquérir les dernières ressources pétrolières, car cette ressource restera indispensable dans certaines applications. Et il en va de même pour toutes les matières premières : y compris un minerai aussi banal que le cuivre !
La matière reste essentielle
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pour faire un réacteur EPR, il y a des années de calcul, de conceptions, d’essais, de prototypages, avec des logiciels puissants, du travail impliquant des dizaines d’équipes, des milliers d’ingénieurs et de chercheurs, où le numérique va effectivement jouer un grand rôle. Mais une fois le projet stabilisé, il faut le réaliser concrètement, cela implique de savoir couler du béton de qualité, de produire et souder de l’acier de haute qualité, sur place de s’assurer de la qualité de la réalisation en conformité avec les plans, affiner les systèmes électro-mécaniques, l’électricité de haute puissance etc etc… et savoir faire travailler des dizaines d’entreprises à la fois, effectuer tous les contrôles…. et tout cela devra être répété pour des dizaines de réacteurs (si on part sur l ‘hypothèse d’un renouvellement du parc nucléaire en France), et même sur des centaines d’exemplaires, si on vise un objectif de déploiement mondial
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valable pour les grands projets industriels
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Le PCF doit renouer avec le monde du travail, loin des illusions technologistes
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La France est-elle condamnée à être un pays parsemé de ronds-points et de centres commerciaux sans usine avec des « job à la con » (jobs qu’on retrouve dans ces même centres commerciaux) ?
Doit-on condamner toute une génération à des métiers absurdes et dévalorisants, et devenir, comme le prédisait Condoleezza Rice, un grand parc d’attraction Dysneyland pour riches touristes du monde entier ?
Doit-on pointer le problème de la désindustrialisation, juste durant les analyses de lendemain d’élections pour déplorer le vote massif pour le FN dans les territoires périphériques, ceux frappés le plus durement par la désindustrialisation, et l’oublier quelques semaines plus tard, jusqu’à la prochaine élection ?
Un parti communiste, digne de ce nom, doit avoir ce sujet comme une des préoccupations centrales, au cœur de son projet.
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Il y a bien des initiatives comme celle de la commission économique et tout le travail autour d’Alstom et maintenant autour de la SNCF et la reprise de sa dette ... devraient être démultipliées et avec des moyens et un soutien politique d’une toute autre ampleur.
Il faut changer d’état d’esprit, renoncer aux utopies faciles, technologistes, et retrouver le chemin du dialogue avec les syndicalistes, les professionnels, osons même un « gros mot » : avec les experts de ces domaines. C’est un chemin plus difficile, mais c’est le seul valable si on veut que la gauche, notre parti en particulier, retrouve force et crédibilité.
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Auteur :
Ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Cachan et de l'INSA de Lyon, je suis professeur agrégé de génie civil et j'enseigne dans des lycées et centres de formation en Ile de France. En 2013, je deviens rédacteur en chef de Progressistes, nouvelle revue que je lance avec l'aide et le soutien de plusieurs personnalités du monde scientifique et du travail. J'anime régulièrement des débats publics sur les enjeux d'énergie et d'environnement à la demande de collectivités, d'associations, de partis politiques et de syndicats. Ce blog permet un accès aisé à mes différentes textes ainsi qu'aux diaporamas présentés pendant mes conférences.
Mon livre "Environnement et énergie" est édité aux éditions du Temps des Cerises (mai 2016).
contact : bellal.amar2@gmail.com
Ndlr : ce billet suscite un questionnement fructueux. Je ne suis pas forcément d'accord avec tous ses items (sur le nucléaire notamment) mais confronter nos points de vue est vital. Comment faire advenir des espaces de confrontation non-violente de ces controverses ou conflits, que ce soit à l'intérieur des Partis politiques comme ici avec le Parti Communiste, ou plus généralement dans la société ? ACT
Concernant l'industrie, la recherche et l'ingénierie sont des expertises incontestables. Mais au service de quels modes de vie, de quelle société, de quelle idéologie, de quelle civilisation, ET AVEC QUELLE DÉMOCRATIE ? ACT
Conclusion : la médiation généraliste articulant conflits et projets est stratégique. VALORISER ACT