Extrême droite Data - 9 juillet 2024 à 10h13 / Fabien Escalona et Romaric Godin
Ce qui a nourri et nourrira encore la menace RN
De 1962 à 2023, soixante ans de choix politiques, de déceptions accumulées et de traumatismes, de la guerre d’Algérie aux retraites, en passant par Maastricht et la laïcité, ont nourri un vote de rupture identitaire, exprimé le 7 juillet à des niveaux record et en toute conscience.
La situation est paradoxale. Au soir du dimanche 7 juillet, la troisième place du Rassemblement national (RN) a été accueillie avec soulagement par ses adversaires. Mais il y a toutes les raisons de ne pas baisser la garde et de prendre la mesure de ce qui a fait, et continuera de faire sa « force propulsive » dans les années à venir.
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parmi les « vieilles » démocraties d’Europe de l’Ouest, la France est celle qui a connu de manière la plus précoce une percée significative et durable de l’extrême droite. Celle-ci est parvenue à des niveaux électoraux jamais vus auparavant, même en comparaison de l’Italie où elle exerce aujourd’hui le pouvoir. Autrement dit, il y a une spécificité française dont il faut prendre la mesure.
- 5 juillet 1962. L’indépendance de l’Algérie, ou la « douleur fantôme » de l’Empire français
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- Quand l’immigration devient un enjeu électoral
- 25 mars 1983. Quand la gauche renonce
- 6 octobre 1989. L’« affaire du foulard » redéfinit la question laïque
- 20 septembre 1992. Le « oui » à Maastricht et la désindustrialisation
... Le pays change de modèle économique. Sa tertiarisation est assumée par les élites ... - 29 mai 2005. Le peuple dit non à la Constitution européenne, il est ignoré
- 6 mai 2007. Nicolas Sarkozy et la radicalisation fatale de la droite
- 15 septembre 2008. L’entrée dans la « longue dépression »
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- Un pays meurtri par les attentats islamistes
- 3 mai 2017. Emmanuel Macron, l’autoritarisme néolibéral
... Tous les camps politiques en dehors de l’extrême droite ont pu gouverner sans partage sous la Ve République ... - 14 octobre 2019. Éric Zemmour sur CNews, pointe avancée de la bataille culturelle de l’extrême droite
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- Jackpot pour le RN
... le pouvoir macroniste a enfin offert un énorme marchepied au RN, en mettant à l’agenda une loi immigration ...
- Jackpot pour le RN
- 2024… et après ?
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Inapte à répondre aux défis de notre époque, au risque de nourrir une demande d’autorité non réfléchie, ce régime peine tout autant à se dégager de la « mainmorte » du passé colonial sur les vivants d’aujourd’hui. C’est dans cet écheveau d’archaïsmes, de frustrations et de déceptions accumulées que le RN a tracé son sillon, se présentant comme un vote de rupture, fût-elle excluante, inégalitaire et liberticide. Combattre cette issue, sur la durée, exige de s’attaquer à toutes les couches sédimentées qui l’ont rendue désirable par un tiers des électeurs et électrices.
Ndlr : la feuille de route n'est-elle pas ainsi toute traçée pour toutes celles et ceux qui veulent tourner la page définitivement de l'extrême droite en france ? ACT
À l’air libre Vidéo
C’est une bombe sociale et politique : l’inflation, l’accroissement des inégalités et la disparition des services publics minent la France. Quel état des lieux ? Quelles réponses politiques y apporter ? C’est dans « À l’air libre », l’émission en accès libre de Mediapart.
Chaque jour, des chiffres et des rapports racontent l’ampleur d’un malaise social qui prospère.
Il y a les produits alimentaires dont le prix a grimpé, + 20 % en deux ans selon Foodwatch et même + 25 % selon l’UFC-Que Choisir, qui suit cette évolution dans 6 000 supermarchés de France.
Il y a les banques alimentaires à cours de moyens, renflouées par les grandes fortunes comme Bernard Arnault, patron de LVMH, dont la richesse, selon l’ONG Oxfam, équivaut à celle de 20 millions de Français et de Françaises.
Il y a aussi cette étude du Secours populaire, selon laquelle 50 % des Français·es ne mettent rien de côté et une personne sur cinq vit à découvert.
Quant aux services publics, ils sont de moins en moins en mesure de remplir leur mission de réduction des inégalités.
Ce cocktail politique explosif, à l’orée d’une nouvelle année électorale, le Rassemblement national entend en profiter, tandis que les gauches peinent à faire entendre leurs réponses.
Nos invité·es :
- Romaric Godin, journaliste économique à Mediapart ;
- Alma Dufour, députée La France insoumise de Seine-Maritime ;
- Claire Lemercier, historienne et directrice de recherche au CNRS, coautrice de La Valeur du service public (éd. La Découverte, 2021).
Retrouvez toutes nos émissions en accès libre.
Tr.: ... baisse de salaire réel de 3,5%, perte de niveau de vie, pas de rattrapage ...
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Mots-clés grèves intersyndicale mouvement social Retraites
... un objectif : rendre le monde du travail ingouvernable.
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D’abord, l’ampleur des manifestations, qui s’explique en partie par l’unité syndicale, elle aussi remarquable. Les cortèges imposants ont structuré le mouvement, permis de le renouveler et donné voix à l’opposition de la population contre la réforme, avec une énergie et une créativité jamais vues depuis des décennies.
À lire aussi Créativité, endurance, joie débordante : le mouvement social a tout gagné 13 avril 2023
... les mobilisations ont su rebondir et muer ... de nouveaux publics ... notamment les étudiants, les jeunes et les lycéens.
... s’est diffusé dans la société : il s’est accompagné d’une agitation permanente et polymorphe, sous forme de blocages de sites, de manifestations spontanées et bien sûr d’un certain nombre de grèves classiques. Ces journées ont permis de créer ce « quelque chose », comme le note l’autrice Lola Lafon dans Libération : une réflexion commune, une atmosphère, une détermination, une solidarité.
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La scansion des « journées de mobilisation », multipliées comme un réflexe par l’intersyndicale, n’a pas fait bouger d’un iota le gouvernement sur le fond. À l’indifférence et au mépris s’est même ajoutée la répression ... la mobilisation massive, l’unité syndicale et le soutien de l’opinion n’ont pas débouché sur un quelconque blocage de l’économie ...
À lire aussi La réforme des retraites, symbole d’une crise de régime 6 mars 2023
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même un mouvement dur comme celui de 1995 a eu un impact mineur sur le produit intérieur brut (PIB) : 0,2 point sur le trimestre concerné.
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l’exécutif peut se permettre de tabler sur la répression et le pourrissement.
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Le risque est donc bien celui d’un épuisement du mouvement
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Organiser l’agitation économique
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l’état de la culture de la lutte n’est pas bon, y compris en France ... les conditions sont particulièrement dures. L’inflation frappe les classes populaires avec une force rare et rend l’acte de grève encore plus difficile à réaliser. ... « saisir le moment propice ». En clair : si l’on n’essaie pas, on ne peut réussir. ... tenter de prendre au sérieux le principe d’une offensive économique de grande ampleur en s’inspirant de la stratégie de « grève de masse » prônée par Rosa Luxemburg.
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implique un travail plus long et plus systématique sur la société pour organiser une forme de déstabilisation permanente du système productif. L’idée est en effet de permettre l’organisation d’un mouvement de grande ampleur fondé non pas sur un « grand moment » mais, au contraire, sur une myriade d’actions déterminées et successives dans les entreprises, venant perturber la sécurité économique et cherchant à imposer en permanence un ordre du jour politique. ... ce qui fonde le système productif, c’est avant tout la stabilité, la prévisibilité et la confiance dans l’avenir. En frappant ici, on touche l’économie en profondeur. Autrement dit, il faut porter le combat sur les lieux de travail pour que le débat politique s’amplifie. ... stratégie proposée récemment par la sociologue Aurore Koechlin. L’unité syndicale est sans doute le bon point de départ pour cet élargissement, qui permettrait de toucher des secteurs jusque-là peu mobilisés, notamment celui des services, le cœur de l’économie actuelle.
Une politisation nécessaire ?
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La politisation ne signifie pas l’entrée dans le jeu électoral, elle signifie l’élargissement du combat aux déterminants politiques et économiques qui ont produit cette réforme et ses conséquences.
Cela permet de relier concrètement les conflits salariaux à la lutte contre la réforme, d’organiser l’agitation permanente évoquée plus haut, et de déboucher sur des moments de socialisation entre les travailleurs qui renforcent et organisent l’action. La clé est la même : éviter la passivité d’une position de spectateur et d’attente au sein du mouvement social.
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aux travailleurs et travailleuses, dans leurs syndicats et en dehors, de déterminer les formes concrètes d’une telle stratégie. Mais le but est bel et bien de rendre le monde du travail ingouvernable, et de favoriser une prise de conscience qui préparera les luttes futures.
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« Rencontrer le gouvernement, pour quoi faire ? » : la stratégie des syndicats questionnée par de jeunes manifestants 6 avril 2023
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Poser sérieusement la question de la retraite revient donc immanquablement à interroger la structure de l’économie.
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construire les moyens de rendre ces défaites futures plus difficiles.
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le cadre syndical ne permet plus cette translation microéconomique de la lutte macroéconomique.
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l’unité syndicale s’est faite sur le plus petit dénominateur commun, le rejet du recul de l’âge légal de départ à la retraite ... la violence économique et sociale, symbolique et concrète, qui suivrait une défaite serait telle qu’elle rend nécessaire de tout faire pour l’éviter. Les syndicats seraient les premiers à en payer le prix.
Ndlr : quel rôle AES-PJC pour lier luttes sociales et écologiques ? ACT
Élections italiennes : après Draghi, l’extrême droite Analyse
La victoire de la droite et de l’extrême droite en sièges cache une stabilité de son électorat. Le pays n’a pas tant viré à droite sur le plan électoral que dans une apathie et une dépolitisation dont le post-fascisme a su tirer profit.
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Connu / tg 27/09/22 à 10:05
Politique économique Analyse
Depuis l’annonce de l’accord électoral à gauche, une offensive conservatrice doute de la faisabilité de son « programme partagé » en oubliant le manque de sérieux des programmes concurrents. Mais la clé de la réussite d’un tel programme sera la constitution d’un socle politique solide.
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Économie Analyse - 83 commentaires
Derrière l’éloge appuyé du président de la République à la « valeur travail » pour justifier de nouvelles mesures répressives contre les chômeurs et les retraités se cache en réalité la volonté appuyée de soumettre le monde du travail à la logique de marché.
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opération de communication basée sur un mot-valise ... cette insistance n’est pas nouvelle ... justifier un durcissement de l’accès aux indemnités chômage ... une baisse des cotisations salariales ou une subvention publique aux bas salaires pour éviter de relever les salaires.
La « valeur travail » est donc mobilisée pour justifier d’abord des politiques de déconstruction de l’État social
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l’utilisation de la valeur travail par les néolibéraux et les conservateurs est plus que problématique.
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c’est David Ricardo qui en fait le fondement de son économie politique en considérant que la valeur d’échange des marchandises traduit en réalité la valeur du travail incorporée dans ces marchandises. Dans cette vision, c’est le travail qui détermine la valeur et c’est la valeur qui détermine les prix.
Mais, à partir de la fin du XIXe siècle, une autre vision se développe avec l’école néoclassique. Elle considère que la valeur ne trouve pas sa source dans le travail, mais dans les prix, autrement dit dans l’équilibre entre l’offre et la demande ... Alfred Marshall ... utilité marginale ... Dans le cadre de la valeur travail, le produit financier n’est qu’une avance sur la valeur créée à venir par le travail, c’est un « capital fictif », comme le dit Marx. Pour les marginalistes, au contraire, si la demande de produits financiers crée un marché, alors elle crée une valeur
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Toutes les politiques menées depuis trois décennies visent à créer de la valeur par le marché et non par le travail ... la réforme du marché du travail qui a été soutenue par Emmanuel Macron, ministre de l’économie de François Hollande, puis complétée par Emmanuel Macron, président de la République en fin de quinquennat ... la fiscalité des revenus du capital
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Le cœur du discours économique d’Emmanuel Macron, c’est l’innovation privée réalisée par des entrepreneurs. Pour lui, en accord avec l’école néo-schumpétérienne de Philippe Aghion, c’est là précisément la source de la richesse des sociétés ... « licornes », ces start-up valorisées un milliard de dollars en Bourse, est un démenti cinglant de toute forme de croyance dans le travail comme source de la valeur. ... lors de la présentation du plan « France 2030 » durant laquelle il a fait l’éloge de la coopération entre la finance, les grandes entreprises, l’État, mais jamais les travailleurs ... la révolution néolibérale vise à soumettre la société à la logique marginaliste, et Emmanuel Macron en est le représentant le plus convaincu.
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à la fin des années 1960, le néo-ricardien Piero Sraffa a résolu le « problème de la transformation » expliquant la traduction de la valeur travail en prix.
Mais en réalité, la valeur travail a été abandonnée parce qu’elle est explosive socialement. Car si toute richesse provient du travail, alors comment expliquer le profit et son accaparement par le détenteur du capital ?
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Marx allait rapidement dynamiter les non-dits de la vision de Ricardo ... le capital est capable de saisir une part du travail, et donc de la valeur, pour l’accumuler et se rendre en apparence indispensable aux travailleurs sous la forme de l’emploi ... la valeur est un rapport social. Et c’est ce rapport de domination sociale qui impose sa loi par le biais des « nécessités économiques ». C’est ce que Marx appelle le « fétichisme de la marchandise »
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La seule vraie conséquence de la valeur travail est, en réalité, le socialisme. Mais en la fétichisant et en la confondant avec la valeur d’échange, on a fait de cette notion une arme politique du conservatisme social qu’incarne de plus en plus Emmanuel Macron. Et c’est pour cette raison qu’il a eu recours à cette aberration apparente d’utiliser la valeur travail pour renforcer l’exploitation du travail.
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Emmanuel Macron a pu encore dérouler des contre-vérités ou de vraies-fausses annonces ... selon la Dares, l’institut statistique du ministère du travail lui-même ... il existe un emploi disponible pour environ treize chômeurs
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le seul vainqueur à ce petit jeu, c’est le système social existant. Autrement dit, l’exploitation.
L’éco à contre-courant Entretien
Entretien avec Frédéric Lordon, économiste et philosophe, à l’occasion de la sortie de son ouvrage Figures du communisme. Une réflexion autour de la fermeture de l’espace social-démocrate, de sa vision du communisme et de la convergence des luttes.
Mots-clés Capitalisme communisme Frédéric Lordon
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Pour lui, la conjonction d’une crise organique au sens gramscien du terme et de la transition écologique rend impossible toute tentative d’aménagement du processus d’accumulation capitaliste
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Selon lui, « l’espace intermédiaire de compromis négocié » qui était le « lieu de la social-démocratie » s’est refermé
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pour définir son « communisme », Frédéric Lordon s’inspire très fortement des idées de Bernard Friot, notamment de son idée de « salaire à vie », rebaptisé « garantie économique générale ». Cette rémunération à la qualification et non plus à l’emploi permet, selon ces deux auteurs, de libérer les travailleurs du marché du travail et de modifier en profondeur le mode de production. Pour Frédéric Lordon, la rupture est donc fondamentale.
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le luxe « de la camelote » capitaliste laisserait la place au luxe du temps, celui qui permet la création. Ce luxe viendrait compenser la nécessité d’une sobriété nécessaire. Contrairement à ce que pense la doxa libérale, Frédéric Lordon, comme Bernard Friot, défend l’idée que la libération des besoins matériels permettra de développer la créativité. Mais il soutient que, dans certains cas, des « contraintes » seront nécessaires et devront donner lieu à des rémunérations en conséquence.
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tente de définir une position concernant l’articulation entre les luttes ...
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"18h : Allô Ruffin !", épisode 8 !
En direct de ma cuisine avec Romaric Godin, journaliste à Mediapart, Agnès, infirmière en Ehpad, Carole, commerçante... et vous !
Rendez-vous sur https://lan01.org !
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*Nos remerciements à Arrêt sur images qui nous permet de diffuser en intégralité cette émission, normalement réservée aux abonnés. Pour vous abonner et voir des émissions exclusives, rendez-vous sur : https://www.arretsurimages.net/?formula=all&event=video_description&v=GQBRhw58dMs
Partout dans le monde, les peuples se révoltent contre l'ordre établi. Au Chili, en Équateur, au Liban, en Irak et bien sûr en France avec le mouvement des Gilets jaunes, des mouvements populaires de masse contestent le néolibéralisme.
Le 24 octobre 2019, Arrêt sur images avait proposé à Jean-Luc Mélenchon et Romaric Godin de débattre de cette situation et de confronter leurs points de vue sur le sujet. Au cours de la discussion, le député insoumis a présenté la théorie de l'ère du peuple, évoquant notamment les questions de l'augmentation du nombre humain, de la dépendance aux réseaux et de l'urbanisation. Il a expliqué quelles étaient les trois phases (instituante, destituante et constituante) des révolutions citoyennes. La discussion a également porté sur des cas précis : Liban, Chili, Argentine. Mais aussi sur la question du rôle des forces de maintien de l'ordre ou des agences comme le FMI.
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Transcription : ... ne croit plus aux partis politiques, dépassés ... "le gouv macron/philippe devient totalitaire par la violence"
Du Chili au Liban, de Catalogne en Irak, pleuvent les images d'insurrection et de répression dans les pays les plus éloignés et apparemment les plus dissemblables. S'agit-il d'une étonnante coïncidence ou alors de l'amorce d'une insurrection de grande amp(...)
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Réservé à nos abonné.e.s
Du Chili au Liban, de Catalogne en Irak, pleuvent les images d'insurrection et de répression dans les pays les plus éloignés et apparemment les plus dissemblables. S'agit-il d'une étonnante coïncidence ou alors de l'amorce d'une insurrection de grande ampleur, voire même, planétaire? Nous allons tenter d'explorer ce qui réunit et ce qui sépare ces soulèvements, avec nos invités Romaric Godin, journaliste à Mediapart et auteur de "La guerre sociale en France" et Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France insoumise. L'émission a été préparée par Adèle Bellot et Laura Raim. Elle est animée par Daniel Schneidermann.
Crise de la mobilité ou du néolibéralisme ?
Qu'y a-t-il de commun entre toutes ces insurrections qui éclatent aux quatre coins du monde ? Taxe sur Whatsapp au Liban, augmentation du ticket de métro au Chili, augmentation du carburant en Équateur : dans tous ces cas, le déclencheur est lié à la difficulté d'accéder aux réseaux et à la mobilité, souligne Mélenchon, qui définit, précisément, le ""peuple"" comment étant ""ceux qui ont besoin d'accéder aux réseaux du collectif ""pour reproduire leur existence quotidienne"", les riches s'en passant plus facilement. Exemple à Rio, où ""les riches sont peu affectés par les bouchons dans la rue puisqu'ils passent en hélicoptère d'une tour à l'autre"." Romaric Godin interprète pour ...
Clés : Jean-Luc Mélenchon Irak insurrection FMI Liban Chili Romaric Godin Equateur peuple
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Aude Lancelin reçoit Romaric Godin, journaliste à Mediapart, ex-rédacteur en chef adjoint à la Tribune, pour « La guerre sociale en France », aux éditions La Découverte.
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International Analyse - 217 commentaires
Mots-clés Catalogne Chili crise sociale economie Equateur Liban néolibéralisme
Les tensions sociales dans le monde ont un point commun : le rejet des inégalités et de la perte de contrôle démocratique. Le moteur de la contestation pourrait bien être la perte de pertinence face aux défis actuels du néolibéralisme, qui aggrave sa propre crise et ouvre la porte à l’affrontement.
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Voir aussi https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?nIdrFg