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Cette fermeture du futur que sous-entend le TINA, est caractéristique de la phase actuelle du capitalisme dominé par les politiques néolibérales, et est longuement analysée par Jérôme Baschet dans Défaire la tyrannie du présent, où il le désigne comme un présentisme « qui n’est pas un pur présent, mais un présent happé par l’instant d’après » en homologie avec le rôle de la finance dans l’économie où « l’anticipation financière, opère une quasi-fusion entre présent et futur immédiat, qui est le propre de la dictature de l’urgence »
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deux conditions doivent être remplies pour qu’on puisse parler de capitalisme : d’une part que « le capital déborde le domaine des activités commerciales et du prêt à intérêt pour s’emparer de la sphère productive » constituant ce rapport de production qui le caractérise, et, d’autre part « que l’amplification des rapports capitalistes de production et l’ensemble des exigences du capital ont alors des effets déterminants sur l’organisation sociale dans son ensemble et sur les mécanismes qui en permettent la reproduction ». Deux conditions qui n’étaient pas remplies au temps du féodalisme ou dans l’Antiquité. C’est aussi l’avis d’Ellen Meiksins Wood, dans son livre14 sur L’origine du capitalisme qui montre que le marché avant l’avènement du capitalisme permettait aux marchands de faire du profit au moment de l’échange, en revendant les biens plus chers que ce qu’ils avaient payé pour les acquérir, mais que le profit capitaliste se faisait au moment de la production, le marché n’étant plus que le lieu de sa réalisation (ou pas). Et ce passage d’une société féodale marquée par des agents aux statuts différents et inamovibles (les seigneurs, les prêtres et les serfs, une société en trois classes pratiquement étanches les unes aux autres), vers une société où les serfs sont devenus des travailleurs « libres » ne s’est pas fait spontanément. Car cette « liberté » impliquait qu’ils ne pouvaient plus subvenir à leurs besoins sans se présenter sur un marché du travail, subordonnant ces travailleurs à des donneurs d’ordre qui contrôlaient les moyens de production. Et cette institution, inexistante sous le féodalisme, a dû se développer par la contrainte étatique
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Marx y relate l’émergence progressive d’une législation sur la durée d’une journée de travail « normale » à partir de la Loi sur les fabriques de 1833 en Angleterre qui statue que « la journée de travail ordinaire dans une fabrique doit commencer à 5 heures et demie du matin et finir à 8 heures et demie du soir », le travail des enfants entre 9 et 13 ans étant limité à 8 heures par jour. Au terme de « luttes de classes de longue haleine », la journée de travail fut progressivement ramenée à 12 heures de 1844 à 1847 puis la Loi additionnelle sur les fabriques de 1850 étendit la durée légale de la journée de travail à tous les ouvriers dans les industries concernées pour être appliquée ensuite en 1860 à d’autres industries (blanchisseries, teintureries…).
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La conséquence de cette croyance en la résilience du capitalisme c’est l’approfondissement de la quadruple crise qu’il connaît qui renforce encore le sentiment d’impuissance à agir, mais aussi la demande pressante de donner une solution et le reproche à ceux qui insistent sur la nécessité d’une « sortie » du capitalisme de ne pas le faire. Car le capitalisme est en train d’épuiser la nature et le travailleur comme le notait Marx.
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l’augmentation des maladies liées au travail est telle qu’elle lui a permis de développer une réponse marchande à cette souffrance, à base médicamenteuse ou comportementale avec le développement personnel et les initiatives de joie au travail. Sandra Lucbert note dans son superbe livre Personne ne sort les fusils, relatant le procès France Telecom
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critique de l’économie politique
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première direction à suivre qui est celle d’une lutte d‘idées visant à augmenter le nombre de ceux qui seraient conscients de la nécessité d’une « sortie » en faisant apparaître tous les dangers vers lesquels le capitalisme nous entraîne. Avant de savoir où l’on va, il faut d’abord savoir ce que l’on refuse à tout prix
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on ne peut qu’espérer qu’une prise de conscience suffisamment partagée par un nombre important de personnes pourrait susciter des luttes débouchant sur des ruptures décisives
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les institutions actuelles d’organisation politique ou syndicale qui affichent une opposition aux politiques économiques néolibérales semblent assez largement incapables de les impulser. Les premières sont quasi exclusivement orientées vers une conquête électorale du pouvoir d’État ... fortement affaibli leur crédibilité à proposer une alternative auprès des électeurs20. La montée des abstentions ... l’élection d’extrémistes (de droite) ... Les secondes, sont essentiellement concentrées sur une redistribution moins inégalitaire des richesses sans remettre en cause les structures ... initiatives collectives. On peut voir les Gilets jaunes et les ZAD en France, le mouvement Occupy Wall Street à New York, le mouvement Zapatiste au Chiapas, comme des exemples (et non des modèles à imiter)
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naturalise la consommation sous la forme qu’elle a prise sous le capitalisme. Il est compréhensible que les craintes sur une baisse de la consommation soient celles qui viennent immédiatement à l’esprit quand on suggère que notre mode de vie n’est pas durable. Aussi bien pour ceux qui ont déjà accès à un niveau « satisfaisant » (pour eux et qui craignent de le perdre) que ceux qui espèrent l’atteindre (et qui craignent de ne pas y arriver si on parle de sobriété)
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construire collectivement des conditions de vie meilleures où le but n’est plus l’accumulation sans fin mais l’enrichissement des personnalités
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l‘inventivité des travailleurs qui n’auraient plus à répondre à des donneurs d’ordre ... par exemple à la Commune ... capacité d’un peuple à parvenir à se rendre maître de son destin
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agir pour changer son rapport social, en particulier en remettant en cause la propriété privée des moyens de production ... l’accumulation sans fin du capital entre un nombre de mains très restreint qui explique ces inégalités. Il ne s’agit donc pas de supprimer les (vraiment) riches, mais de s’attaquer à la cause qui les engendrent.
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« nature humaine » éternelle qui aurait finalement trouvé son aboutissement dans le capitalisme ... (égoïsme, appât du gain, volonté de puissance, maîtrise de la nature…) ... les formes de conscience qu’on a trop tendance à croire naturelles, innées, ne sont que les conséquences des rapports sociaux capitalistes qui tendent à formater les humains dont il a besoin pour « persévérer dans son être » (à commencer par en faire un consommateur, ce que l’extension de la marchandise à tout ne peut que contribuer à consolider24). ... montée de l’individualisme ... autoentrepreneurs ... déploiement du numérique ... incitation au télétravail ... faire disparaître la séparation entre temps privé et temps contraint
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remise en cause de la domination masculine ... Roswitha Scholz26
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une multitude de chemins à emprunter, fonction des contextes des lieux et des collectifs concernés27.
Notes :
1 Non seulement les émissions de GES continuent à croître rendant complètement illusoire la cible des 1,5°C actée à Paris et sans doute celle de 2°C, mais les catastrophes locales n’ont épargné aucune région du monde (inondations en Espagne, en France ou au Kenya, canicules en Inde ou au Mali, ouragan aux États-Unis…).
2 Et ce dans le monde entier, l’élection de Trump en étant une des manifestations les plus évidentes dans le pays le plus puissant du monde dont beaucoup d’économistes, à commencer par les Démocrates qui soutenaient Kamala Harris, louaient la réussite économique. Ce n’était visiblement pas le sentiment des électeurs qui ont majoritairement voté Trump.
3 Cette phrase écrite avant la COP 29 n’était pas le signe d’une capacité de ma part à lire l’avenir, mais la prise en compte réaliste du constat de l’absence d’engagement des dirigeants des pays riches dans la lutte contre le réchauffement climatique et de ses conséquences sur les pays les plus pauvres qui seront les plus touchés. Comme il était facile de l’anticiper, la COP 29 confirme que le monde continue sur la même trajectoire d’une dégradation de plus en plus rapide du climat (notamment). J’ajoute que si on peut comprendre que les pays pauvres soient furieux du manque de soutien des pays riches, il ne faudrait pas qu’ils s’imaginent que l’argent pourrait suffire à résoudre le problème. Il n’y a pas d’argent magique qui ferait que le franchissement d’un seuil irréversible soit impossible. Actuellement, six des neuf limites planétaires sont déjà dépassées.
4 Les menaces de faillites qui touchent la France et les fermetures d’usines qui s’annoncent en France et en Allemagne illustrent bien ce dernier point.
5 C’est ce que me dit un lecteur de mon billet sur l’élection de Trump.
6 Il est amusant de constater que depuis la crise de 2007-2008, Marx a retrouvé une nouvelle légitimité, démentant lui-aussi son obsolescence proclamée.
7 Il faut aussi ajouter l’existence d’un marché du travail développé, conséquence de l’existence d’une masse de travailleurs « libres », et la généralisation du salariat, prix de la force de travail et non du travail.
8 Il faut noter la naïveté de ceux qui prennent pour argent comptant les déclarations des dirigeants soviétiques quand ils parlaient du communisme comme étant leur référence (d’ailleurs seulement une référence car la désignation officielle du régime le qualifiait de socialiste). Comme si la simple énonciation valait justification du fait d’un communisme à l’œuvre. Cette naïveté ne peut toutefois pas être attribuée aux dirigeants politiques des grands pays capitalistes qui parlent suffisamment couramment la langue de bois pour imaginer que les dirigeants soviétiques la pratiquaient aussi bien qu’eux.
9 Désignant une croissance économique faible, voire nulle et une inflation importante. Bien entendu ce terme est purement descriptif et n’explique rien, mais il est le constat que la relative stabilité de l’après-guerre sous le fordisme est terminée.
10 Pierre-Noël Giraud, Le commerce des promesses, 2001, Le Seuil (plusieurs rééditions en poche). La finance permet de reporter vers l’avenir les espérances de gains qui ne peuvent plus être obtenus au présent. Et bien évidemment, comme l’avenir n’est jamais sûr, ces promesses ne peuvent pas toutes être tenues ce qui débouche sur une crise financière quand on s’aperçoit qu’un grand nombre de titres (comme les subprimes) ne pourront pas se transformer en gains réels.
11 Ce qui permet de reculer encore le moment d’une nouvelle crise mais absolument pas de l’éviter, bien qu’il soit impossible de prédire quand elle arrivera et dans quel(s) secteur(s) elle prendra forme. Ce qui est en revanche plus sûr c’est que le prochain sauvetage sera encore plus difficile du fait qu’au-delà des États il n’existe plus d’acteur capable de prendre le relais pour parier sur l’avenir.
12 Jérôme Baschet, Quand commence le capitalisme ? 2024, éditions Crise &Critique.
13 C’est aussi ce qu’il écrit dans Défaire la tyrannie du présent : « il n’y a nulle leçon de l’histoire, sauf une : par définition, aucune forme d’organisation sociohistorique – fut-elle celle qui paraît triompher sous nos yeux – n’est éternelle ».
14 E. Meiksins Wood, L’origine du capitalisme : Une étude approfondie, Lux, 2009.
15 M. Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Champs Flammarion, 2017.
16 On retrouve cette même faculté d’« adaptation » à propos de l’environnement (mot fort mal choisi car il donne l’impression qu’il s’agit d’une réponse positive à une situation difficile alors qu’il ne fait que dissimuler que cette « adaptation » a pour envers la dégradation non dite qui pourtant la justifie). En témoigne, par exemple, la disparition progressive de la Mer de Glace à Chamonix, qui devient un argument commercial pour inciter les touristes à venir l’admirer « avant qu’elle ne disparaisse », justifiant ainsi les investissements faits pour moderniser le train du Montenvers qui transporte ces touristes et le téléphérique qui les amène sur le glacier, qui, s’éloignant de plus en plus, rend son accès à pied trop difficile pour la majorité des visiteurs. S’il est de plus en plus nécessaire de s’adapter, c’est parce que les politiques mises en œuvre depuis la conférence de Rio en 1992, où l’alerte a été lancée sur les questions environnementales, n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Si bien que les admonestations politiques appelant à « s’adapter » sonnent comme un aveu d’échec quand elles sont lancées par les élites au pouvoir, comme l’a fait Christophe Bréchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sur France info le 22 février 2023 en expliquant qu’il faut « préparer notre pays à quatre degrés », précisant même « qu’il faut se préparer au pire », ajoutant ainsi l’aveu de démission à l’aveu d’échec.
17 « système » est un de ces mots qui a l’avantage d’être tellement peu informatif sur sa nature si on ne le fait pas suivre d’un qualificatif (sinon que c’est un tout relativement organisé), qu’il permet toutes les interprétations et est utilisé aussi bien à gauche pour le condamner qu’à droite pour le dénoncer. On peut apprécier les fines analyses que permet la référence au « système » en écoutant le dialogue sidérant entre Pascal Praud et Jordan Bardella sur Cnews, à propos du livre du second, le premier lui reprochant de l’avoir écrit « pour le système » sous-entendant par là le « système médiatique » dont il ne ferait pas lui-même partie.
18 Défaire la tyrannie du présent, p.312.
19 C’est finalement la position d’Esther Duflo, prix « Nobel » d’économie dans un article publié dans une des revues phares des économistes professionnels, l’American Economic Review où la publication d’un seul article booste immédiatement la carrière de son auteur. Cet article, The Economist as Plumber, défend la thèse que l’économiste, doit, comme le plombier chercher « à prédire du mieux possible ce qui peut marcher dans le monde réel ». Autrement dit, ne pas remettre en cause la conception de la plomberie et se contenter d’y adjoindre les rustines qui la prolongeront encore un peu. C’est finalement une bonne description de ce que font effectivement tous les économistes qui ne cherchent qu’à mieux réguler le capitalisme, sans jamais le critiquer, sinon superficiellement pour les plus téméraires.
20 C’est ce qui fait que ce qu’on nomme la social-démocratie, quelle que soit la forme institutionnelle qu’elle prenne, n’a aucune chance d’être une voie de « sortie » du capitalisme. Toute son histoire montre qu’elle n’a fait que de tenter au mieux de le réguler et qu’elle y a systématiquement échoué, renforçant ainsi la croyance en sa résilience.
21 LFI, qui se veut un « mouvement » pour se différencier de la forme « parti », n’en reste pas moins structuré très hiérarchiquement et n’est certainement pas un exemple de ce que devrait être une institution de la « sortie » du capitalisme (ce qui n’est d’ailleurs pas dans son programme).
22 Tout récemment, la famille Mulliez, propriétaire de Décathlon et (entre autres), d’Auchan, vient de recevoir un milliard de dividendes du premier et envisage de licencier 2389 personnes du second.
23 Je souligne.
24 Bien sûr pas de manière mécaniste ou déterministe, et on trouvera toujours le cas qui semble être une exception, car il y a beaucoup de contingence dans la formation d’une personnalité (c’est ce que Lucien Sève a tenté de penser avec son concept « d’emploi du temps », voir « l’Homme » ? le tome 2 de sa tétralogie Penser avec Marx aujourd’hui, 2008, La Dispute).
25 Où elle est loin d’être traitée à égalité avec les hommes, tant au niveau des postes auxquels elle peut accéder, qu’à celui des salaires qu’elle peut avoir.
26 On peut avoir une première vue de sa théorie de la valeur-dissociation dans Le sexe du capitalisme, 2019, Crise & Critique, recueil de quelques-uns de ses textes.
27 Les COP montrent bien à quel point les appréciations de la situation et de « ce qu’il faut faire » à l’échelle d’un pays diffèrent selon les pays et leur place dans la mondialisation. Il en est sans doute de même à d’autres niveaux.
Source : Gilles Rotillon https://blogs.mediapart.fr/gilles-rotillon/blog/021224/il-faut-sortir-du-capitalisme-mais-je-ne-vous-dirai-pas-comment
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?hZwloQ
"Le leader de la gauche française Jean-Luc Mélenchon affirme que nous avons besoin d'une planification à long terme, et non d'incitations basées sur le marché pour lutter contre le changement climatique." Jean-Luc Mélenchon a écrit un texte de haute volée pour le journal socialiste américain Jacobin. Nous partageons ici cette note de philosophie politique.
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la planification écologique est une reconquête du temps long, que nous arrachons à la dictature du court terme qui régit la société capitaliste de notre époque. J’ai parlé de « propriété collective du temps long » à travers la planification écologique. Je l’ai opposé à la propriété privée du temps qui existe lorsque les rythmes court-termistes du marché et de la société de marché « juste à temps » s’imposent à chacun d’entre nous
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l’harmonie à construire entre les êtres humains, et entre les êtres humains et la nature, se concrétise ainsi dans le défi écologique et les dangers qu’il représente. Et cela passe par une plus grande humanisation des humains.
Connu / https://twitter.com/StJuste66438315/status/1455856431991861248
43 minutes
Rencontre avec Yadh Ben Achour qui prononcera demain soir sa leçon inaugurale au Collège de France. Artisan de la révolution en Tunisie, juriste et universitaire, il propose dix ans après le « Printemps arabe », une réflexion sur les révolutions.
Le juriste et universitaire tunisien Yadh Ben Achour, membre du Comité des droits de l'homme des Nations unies © AFP / FETHI BELAID
... et ancien président de la Haute instance de réalisation des objectifs de la révolution en Tunisie. Il propose une série de conférences au Collège de France sur les révolutions du « Printemps arabe », dans une perspective historique, théologique et anthropologique, et en analysant leurs contradictions et revers.
Que reste-t-il des révolutions arabes ? En Tunisie, le président Kaïs Saïed a suspendu le parlement au printemps et s’est arrogé l’essentiel des pouvoirs. Il y a dix jours au Soudan, la transition démocratique a pris fin avec un coup d’état militaire. L’Egypte est gouvernée par la dictature du maréchal Sissi et la Libye reste divisée. Quant à la Syrie, le chaos règne. De quoi nourrir la thèse que l’Islam est incompatible avec la démocratie ?
A contre-courant, dans son livre « L’islam et la démocratie, une révolution intérieure », Yadh Ben Achour défend l’idée qu’une interprétation démocratique de l’Islam est possible. Selon lui, les valeurs démocratiques ne sont ni d’Orient, ni d’Occident.
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Tr.: ... KS n'est pas un dictateur, mais disposant de tous les pouvoirs cette situation est potentiellement dictatoriale ...
Ndlr :* BRIANTISSIME ++
6 janvier 2021 à 09h39 Mis à jour le 8 janvier 2021 à 09h25 / Celia Izoard (Reporterre)
Durée de lecture : 7 minutes - Clés : Libertés Numérique Chine 5G
Si la Chine est un régime totalitaire, explique l’autrice de cette tribune, ce n’est pas seulement parce que le numérique donne des moyens de contrôle supplémentaires au Parti dictatorial. Ces dispositifs électroniques sont aussi porteurs de leur propre logique de régulation sociale, qui s’étend à l’ensemble de la planète.
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Huawei, qui a désormais l’autorisation d’équiper les réseaux 5G de Bouygues et de SFR en France, travaille avec les autorités dans la province du Xinjiang pour parachever la surveillance des moindres faits et gestes des Ouïghours, dont un million auraient déjà été déportés dans des camps depuis 2017. Dans le Xinjiang, note Strittmatter, « les décisions d’arrestations sont de plus en plus souvent prises par des systèmes technologiques, on n’examine pas les cas individuels » : ce sont des algorithmes qui calculent, à partir des habitudes de vie renseignées par les données, qui doit être arrêté.
Plus qu’une dictature, un système totalitaire
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un régime totalitaire ne s’arroge pas seulement un monopole de la sphère publique ; comme l’a montré Hannah Arendt, il tente de soumettre et d’exploiter à ses propres fins toutes les sphères de l’existence, jusqu’aux plus intimes. Le système du crédit social mis en place pour lutter contre la « malhonnêteté », en cours de déploiement à l’ensemble du pays, permet ainsi d’ajuster en permanence la note de chaque citoyen en fonction du moindre de ses actes
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la grande majorité se sent en sécurité parce qu’elle sait que la technologie est entre de bonnes mains. »
Cela prêterait à rire si on ne retrouvait pas là mot pour mot les formules rassurantes qui entourent chez nous le déploiement des mêmes technologies : vidéosurveillance, biométrie, smart city, smart mobility — la centralisation des données en moins. Ces expressions toutes faites visent à maintenir une séparation purement théorique entre, d’un côté, la technologie, et, de l’autre, l’intentionnalité politique qui guiderait son déploiement. Mais existe-t-il vraiment une version « libérale » de cette infrastructure de big data ? Un monde « libre » où les millions de capteurs, de caméras, et toutes les données collectées ne serviront « qu’à » nous proposer de nouveaux services, à affiner le ciblage marketing, à nous bombarder de messages incitant à des comportements vertueux ?
La plongée que nous offre Kai Strittmatter dans la Chine de Xi Jinping permet de comprendre que ce régime n’est pas une simple mise à jour high-tech de la dictature maoïste. Il est le fruit du croisement de deux idéologies totalitaires : le nationalisme hérité du maoïsme incarné par le Parti, et le techno-solutionnisme porté par l’industrie des nouvelles technologies du monde entier. Car ce dernier ne peut être réduit à un simple appareillage du pouvoir. Tout autant que le premier, il porte en lui une vision de l’organisation sociale et du devenir humain.
Publié : 19 juillet 2021 à 17 h 37 min
Auteur : sniadecki
Étiquettes: 2021, coronavirus, Etat, pass sanitaire, technocratie, technocritique
Catégories: Actualité, Critique des nuisances
On se croyait seuls depuis lundi soir, dans le silence de l’été, comme tant d’autres sans doute, « abasourdis », « sidérés » par la « brutalité » du coup de force sanitaire du Chef d’En Marche, champion de la classe technocratique. Des messages de désarroi nous parvenaient de gens « pris par surprise », contraints d’annuler des événements, des réunions, des voyages, […]
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L'intelligence artificielle, les GAFAM, les conséquences politiques du Covid ou du réchauffement climatique : depuis 18 mois, Viens Voir les Docteurs s'interroge sur les grandes questions de notre temps, avec des spécialistes de chacun de ces sujets. Ce numéro-ci est un numéro exceptionnel, parce qu'il aborde tous ces sujets, avec un seul homme : Alain Damasio. Il est un des maîtres, sinon le maître de la science-fiction française. Après La Zone du Dehors ou La Horde du Contrevent, son livre Les Furtifs paraît enfin en poche (éditions Folio Gallimard). Rencontre passionnée et passionnante entre Clément Viktorovitch, et le plus rebelle des écrivains français, pour un Viens Voir les Docteurs hors série.
166 commentaires
Tr.: ... dictature de la commodité ... régime d'auto-aliénation ex utiliser facebook ... designer la dépendance ... maximiser l'addiction ... technologies comportementalistes ... je n'ai pas de smartphone, quand je sors de chez moi, je suis libéré ... la société terrifiante du transhumanisme, on y est ... extension du corps de plus en plus active ... la promesse "la machine va nous libérer" s'est effondrée ... je fais de l'anthropologie de l'avenir ... prototopie ... c'est la langue qui a la même fluidité que la monnaie, sauf qu'elle enrichit ce qu'on partage. C'est un Commun. L'amitié, l'amour, on en extrait de la plus-value... Le techno-capitalisme est LE PB ... L'anthropologie est maintenant structurée par les outils techno comme le smartphone. La SF est donc au coeur de ce qu'est l'homme. Empuissantement ... Économie de l'attention ... la capacité à générer de l'écoute reste toujours possible grâce aux réseaux ... /langage en politique la novlangue, dire l'inverse de ce qu'ils disent. ... Avec Macron, on est sur un degré de perversion jamais vue. ... Le travail de néologisme est fondamental pour les militants ... accroitre les possibilités du langage ... réthorique, joute oratoire, le moment où les mots changent le monde ex le cdt marcos au chiapas, pouvoir incarné et opérant des mots, c'est ça l'écriture politique. l'inverse de la langue de bois. l'éloquence revenue fort. hec, c'est un outil de manipulation. Le rap s'affine, vitalité précieuse, performatif, simplicité, sobriété, en direct, en face-à-face. Le langage, vecteur d'émancipation.
Vidéo aussi à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?YfCBxQ
Clés : Afrique ; Capitalisme ; Corruption ; Françafrique ; Révélations
Thomas Dietrich : Il fut haut fonctionnaire avant de se saborder. Aujourd'hui écrivain, il raconte les malheurs de la Françafrique et porte la voix de ceux qui la combattent.
Un projet français capable de séduire des pontes du CAC 40 pour exploiter une mine de bauxite en Guinée tourne au vinaigre : entre paradis fiscaux et corruption, dictature tropicale et néocolonialisme, récit d’un incroyable scandale, au cœur d’une Françafrique qui ne veut pas mourir.
- En 2013, un jeune entrepreneur français, Romain Girbal, acquiert de manière douteuse un permis d’exploitation d’un gisement de bauxite en Guinée.
- En 2015, Girbal crée en France l’Alliance minière responsable (AMR), qui devait révolutionner le secteur minier par des pratiques éthiques et respectueuses de l’environnement. Le projet a séduit l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, qui a ouvert à Girbal son carnet d’adresses, et lui a permis de faire entrer au capital de l’AMR Anne Lauvergeon ou encore Xavier Niel.
- Mais très vite, l’entreprise française se montre incapable de lever les fonds nécessaires à l’exploitation de la mine. Elle va alors céder de manière déguisée son gisement à une entreprise à capitaux majoritairement chinois, la Société minière de Boké (SMB). La SMB est cornaquée par des proches du président guinéen, Alpha Condé. De plus, elle pollue allégrement l’environnement et appauvrit les populations locales.
- Les bénéfices de la cession du gisement de bauxite, qui se chiffrent en plusieurs dizaines de millions d’euros (certains parlent même d’un montant total de 171 millions d’euros), se perdent dans les paradis fiscaux. En exclusivité pour l'enquête du Média, Arnaud Montebourg fait part de sa colère et de ses soupçons : d'après lui, cet argent aurait pu enrichir le clan d'Alpha Condé. Un dictateur qui multiplie les violences à l’égard de sa population et se trouve dans le viseur de la Cour Pénale Internationale.
Il était une fois… un père inquiet pour son fiston chéri. On s’imagine déjà le feuilleton TV, dégoulinant de sentiments mièvres et de publicités pour monte-escalier, sur lequel on s’empresserait de zapper, un après-midi de confinement, affalé en slip kangourou sur son canapé. Pourtant, rien ne le présage, surtout pas les premières lignes de cet article, mais nous sommes à l’aube d’une des plus extravagantes affaires de corruption qui ait jamais secoué la République de Guinée. A l’époque, le papa-poule et son fils prodigue n’en savent rien encore.
Jean-Louis Girbal, un ancien de l’ambassade de France à Conakry, haut-gradé de la police à la retraite, tente juste de remettre son fils Romain sur le droit chemin. Le pire, c’est que le gamin est tout sauf bête. Il a même obtenu un master à HEC en 2007. Mais depuis, Romain papillonne. Pour arrondir ses fins de mois, Romain Girbal fait des photos de charme. À Londres, avec sa bouille de Rastignac et sa carrure de nageur est-allemand, on l’a surnommé « le mannequin français le plus chaud du Royaume-Uni ». Et même si son père a dû se ronger les sangs pour lui, il faut reconnaître qu’au tournant des années 2010, Romain a une façon plutôt originale de rater sa vie.
Success story
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Il lui faut trouver des investisseurs. Girbal va donc se tourner vers Arnaud Montebourg, qui a quitté le gouvernement en août 2014, mais n’en poursuit pas moins ses belles lunes, le produire-français.
Joint par Le Média, Arnaud Montebourg confirme avoir été séduit : « Je trouvais que c’était une bonne idée, de créer une compagnie minière française. Je n’ai pas investi financièrement dans le projet mais je leur ai ouvert mon carnet d’adresses, sans jamais accepter de rémunération ». Il pose toutefois plusieurs conditions : il faut que la future entreprise exploite la bauxite dans le respect des normes éthiques et environnementales, en clair sans bousiller la santé des populations locales ; et surtout qu’elle soit enregistrée à Paris, pour limiter le risque d’évasion fiscale. Ce qui est fait. Girbal s’associe avec un autre même pas trentenaire, issu comme lui des meilleures écoles et ayant vécu en Guinée, Thibault Launay. En 2015, l’Alliance minière responsable (AMR) voit le jour.
Grâce à l’entregent de Montebourg, du beau linge entre à son capital : Xavier Niel, le patron de l’opérateur téléphonique Free, l’entrepreneur Alain Mallart, reconverti dans le green business, ou encore l’armateur Edouard Louis-Dreyfus, qui espère convoyer la bauxite guinéenne jusqu’aux usines hexagonales. L’ancienne patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, est également de la partie https://www.youtube.com/watch?v=jXayhFgvuac. Elle devient administratrice de l’AMR, via sa société de conseil Anne Lauvergeon Partners (ALP). Tout comme Jean-Pierre Valentini, un temps incarcéré en Côte d’Ivoire dans l’affaire du cargo de déchets toxiques « Probo Koala ». Tous investissent au capital de la société.
... des contes de fées à la sauce « start-up nation ». ... En famille. Sous couvert d’anonymat, un haut cadre du ministère des mines affirme ne l’avoir jamais rencontrée : « Je n’ai eu cette dame qu’une ou deux fois au téléphone, pour des formalités administratives. Le dossier de l’Alliance minière responsable était entre les mains de Mohamed Diané, qui rendait directement compte au président Alpha Condé ».
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Montebourg en témoigne : « L’AMR n’avait pas les moyens de lever l’argent seule. Et il fallait quarante millions d’euros pour commencer l’exploitation de la mine ».
Sauf que depuis plusieurs mois, le jeune homme et Anne Lauvergeon négocient avec une autre compagnie minière, la Société minière de Boké (SMB). Créée en 2014, la SMB a connu une ascension fulgurante, acquérant mines de bauxite et de fer à tour de bras. Au nez et à la barbe des ogres du secteur. Il faut dire que cette compagnie à capitaux majoritairement chinois et singapouriens est dirigée par un très proche d’Alpha Condé, un Franco-libanais du nom de Fadi Wazni. Le fils unique d’Alpha Condé détient également des parts dans la SMB via des sociétés-écrans. Tout comme le ministre de la Défense… Mohamed Diané.
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En 2019, la production de la SMB approchera les 34 millions de tonnes, ce qui en fait le premier exportateur de bauxite de Guinée. Et tant pis si en 2018, la SMB a été accusée par Human Rights Watch de polluer l’environnement et d’appauvrir les populations locales, qui se sont révoltées à plusieurs reprises. « L’exploitation minière menace le mode de vie de milliers d’habitants. Elle a détruit des terres ancestrales, endommagé des sources d’eau et recouvert de poussière des maisons et des arbres », souligne l’ONG. Dans cette affaire, les Guinéens sont bien les seuls à ne pas profiter du boom de la bauxite. Et à payer les pots cassés.
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prix volontairement gonflé, qui aurait permis de dissimuler des mécanismes de corruption, de rétrocommissions ou de blanchiment d’argent ?
Sinon, comment expliquer que la SMB a accepté de racheter des dizaines et des dizaines de fois plus cher un permis d’exploitation de bauxite qui venait d’être délivré par l’Etat guinéen une semaine plus tôt, pour la modique somme d’1 million d’euros ?
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Romain Girbal monte des sociétés dans les paradis fiscaux avec une facilité et une frénésie déconcertantes. Il y a bien sûr Guinea Investment Holding Corp, au Bélize.
Mais ce n’est pas tout. Nos confrères de Mediapart ont découvert qu’AMR, notre société bien française et si responsable est détenue par une holding basée au Luxembourg, Adventure Capital Corporation, qui compte au rang de ses administrateurs non seulement Girbal et son associé Launay, mais aussi Guy Casteels, qui a travaillé pour le négociant minier Glencore (une société à la réputation sulfureuse, soupçonnée de pratiquer l’évasion fiscale et même le travail des enfants dans ses mines en RDC). ... Arnaud Montebourg le croit : « Je ne suis pas du tout content. Je pense que Girbal a tout mis dans les paradis fiscaux et ça me pose énormément de problèmes. Je lui ai dit et on s’est éloignés à cause de ça. Je ne peux que me désolidariser de ces pratiques ».
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Arnaud Montebourg ressort amer : « Cette entreprise devait faire remonter les royalties touchées [de l'exploitation de la mine, NDLR] en France. Elle ne devait pas être là pour engraisser des ministres guinéens, qui par ailleurs sont infréquentables ».
Des pactes de corruption de cette envergure pourraient-ils expliquer la relative bienveillance dont continue à bénéficier Alpha Condé en France, malgré ses casseroles ? Du moins dans les réseaux socialistes, puisque les réseaux sarkozystes (dont Emmanuel Macron se sert beaucoup en Françafrique) intriguent pour faire chuter le vieux président, en pleine dérive autoritaire. ... tyran ... plus d’une centaine de civils ont été assassinés par les forces de l’ordre ... Mohamed Diané commandeur de la légion d’honneur française ... crimes contre l’humanité.
Contactés par Le Média, Mohamed Diané, Romain Girbal, Anne Lauvergeon, Bertrand Cochery et l’ambassade de France en Guinée n’ont pas donné suite.
MAJ, 28/04/2020 : Dans une première version de cette article, nous présentions l'un des protagonistes de la première photo publiée dans notre corps d'article comme Jean-Louis Girbal. Il s'agit en fait de Daniel Lebard. Nous présentons nos excuses à Messieurs Girbal et Lebard. Néanmoins, nous invitons de nouveau les personnes évoquées dans l'article, contactées à de multiples reprises, à répondre à nos interrogations et ainsi lever les imprécisions qu'ils dénoncent dans des communiqués outranciers.
Illustration de Une : Adrien Colrat - Le Média.
Ndlr :
- AM est pour le moins naïf, non ? Et en lien avec acteurs et codes libéraux voire néolibéraux ? donc complice ? :-( Ça ferait un bon film autour de la "famille Girbal...**
90 min - Disponible du 14/04/2020 au 19/06/2020 - Prochaine diffusion le vendredi 15 mai à 09:25
Ce programme est disponible en vidéo à la demande ou DVD.
Des caméras de Nice à la répression chinoise des Ouïghours, cette enquête dresse le panorama mondial de l'obsession sécuritaire, avec un constat glaçant : le totalitarisme numérique est pour demain.
Aujourd'hui, plus de 500 millions de caméras sur la planète offrent aux autorités la capacité de nous surveiller, à peu près partout et à chaque instant. Sous couvert de lutte contre le terrorisme ou la criminalité, les grandes puissances se sont lancées dans une dangereuse course aux technologies de surveillance. Dorénavant, l'incroyable perfectionnement de l'intelligence artificielle valide l'idée d'un regard total. Aux États-Unis, les forces de police utilisent la reconnaissance faciale pour identifier les suspects. En Chine, les caméras peuvent repérer les criminels de dos, à leur simple démarche. En France, la police utilise des caméras intelligentes qui analysent les émotions et les comportements des passants. Marquée par l'attentat au camion du 14 juillet 2016, qui a fait 86 morts, et s'est produit en dépit des 2 000 caméras scrutant la ville, Nice se situe désormais à l'avant-garde de l'expérimentation. Le centre de supervision et les zones dédiées à la reconnaissance faciale sont les chevaux de bataille du maire Christian Estrosi, qui veut faire de sa ville une safe city. Comme un virus, l'idéologie du tout sécuritaire se répand à la mesure d'une révolution numérique à la puissance exponentielle. Va-t-elle transformer notre monde en une planète habitée par 7 milliards de suspects ? Quel niveau de surveillance nos libertés individuelles peuvent-elles endurer ?
Dictature 3.0
On le surnomme le "marché de la peur", estimé à 40 milliards de dollars par an. Colossaux, les enjeux de la surveillance intelligente aiguisent les appétits de sociétés prêtes à promouvoir le "modèle Big Brother" pour engranger les plus grands bénéfices. L'enquête internationale de Sylvain Louvet démonte les rouages de cette machine aux innombrables facettes et dévoile la relation incestueuse qui se noue entre les industriels et les pouvoirs publics. En Israël, elle souligne les liens entre l'armée, le Mossad et les start-up technologiques, soupçonnées de tester la reconnaissance faciale aux checkpoints. En France, elle met en lumière l'influence du secteur privé, dans les orientations choisies par le maire de Nice, Christian Estrosi. Aux États-Unis, l'enquête donne la parole à ceux qui dénoncent la faillibilité du logiciel de reconnaissance faciale d'Amazon couplé à un fichage biométrique généralisé. Le documentariste a également réussi à enquêter en Chine, pays où l'obsession sécuritaire est en passe de donner naissance à une nouvelle forme de régime : la dictature 3.0. Arrestations "préventives" arbitraires, mise en place d'un système de notation des citoyens, fichage ADN et persécution systématisée (allant jusqu'à l'apposition d'un QR code sur la porte des appartements) de la minorité musulmane des Ouïghours… L'arsenal de la répression connaît un degré de raffinement inédit dans l'histoire de l'humanité. Un camp du Goulag numérique : telle est la vision du futur dessinée par ce documentaire aussi percutant que glaçant.
Réalisation : Sylvain Louvet Producteur/-trice : Capa Presse Auteur : Sylvain Louvet Pays : France Année : 2019
Transcription : ... Eylon Etshtein ceo de AnyVision, israël modélisation du visage par 500 millions de chiffres ... isaac ben-israël, vision pour la défense, 6 millions de juifs entourés de 360 millions d'arabes ... Amir kain, responsable du contre-espionnage israélien (2007-2015), tamir Pardo directeur du MOSSAD (2011-2015) fondateurs de AnyVision. Utilisé secrètement pour surveiller les palestiniens. En 15 ans, les actes terroristes sont passés de 2000 à 14000. Quant au nombre de tués, il a été multiplié par 9. Comme un virus, la peur des attentats se propage et les villes se protègents. Marché de la vidéosurveillance intelligente de 40 milliards de $. Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS : c'est une société paranoïaque en fait. Surveiller tout le monde, donc soi-même en permanence. Christian Estrosi, quand ya 86 morts sur la promenade des anglais, on peut appeler ça de la paranoïa, c'est presque une vision. Pour moi, ce sont des faits. La France est en guerre. ennemis de 5ème colonne. Fasciné par le modèle israëlien, caméra pour détecter les émotions dans les transports, faire de nice une safe city, un projet piloté par thalès, le géant fr de l'armement. LM : 98% des détections l'ont été par du renseignement. Concernant les attentats de nice, ce qui nourrit le travail des enquêteurs après coup, ce sont les éléments classiques de l'enquête de police : étude de voisinage, étude de l'ordinateur. Pas les caméras qui n'ont fait que filmer l’horreur à l'instant où elle se produit, cad qu'elles n'ont servi rigoureusement à RIEN. Le discours politique continue, ça ne marche pas, mais je suis déjà passé à l'annonce suivante. C'est une fuite en avant. Camper la posture, faire tourner le commerce, dans une alliance objective.
Inquiếtudes : atteintes à la liberté individuelle dénoncées par des associations : Valencienne, Saint-Étienne, La quadrature du net et la ligue des droits de l'homme multiplient les recours pour non respect du rgpd. Martin Drago de LQDN. absence de cadre juridique, les élus en profitent, on peut expérimenter. Il faut lutter contre cette opacité. TES fichier électronique sécurités créé en 2016 et géré par le ministère de l'intérieur français. Regroupe l'ensemble des cartes d'identité et des passeports. 1ère étape d'une surveillance de masse avec la photo du visage. Fichage biométrique de toute une population. Ex usa suite 11/9/2001, le patriot act étent considérablement les pouvoirs de surveillance. Trump l'étend avec la reconnaissance faciale /aéroports, police, écoles, etc. Des manifs. sur les dangers d'apparition d'un état de surveillance. Plus de la moitié des américains fichés et personne ne le savait ! Le congrès ne l'a jamais autorisé. Incapacité à identifier correctement les personnes de couleur ~10%, ils ont donc plus de chances d'être accusés de crime qu'ils n'ont pas commis. Recognition d'amazon testé a montré le niveau très élevé des mauvaises reconnaissances. Mais amazon continue à le vendre à 12€/mois ! Mis au service d'armes létales. Liz O'Sullivan resp éthique (2016-2017) clariFAI : l'ambiance change, le pdg cache qque chose, dissout le comité éthique, méfiante, ell enquête et découvre la dissimulation : contrat avec la défense usa pj maeven de millions de $ /drones tueurs. Invest de 70 millions de $ /machine décide de tuer. En europe, idem cf rapports comm europ : chris jones ex pj roll border, des millions de fonds dépensés. 1,4 milliards de fonds publlics européens, influencé par les grandes entreprise airbus, trhalès, etc. Le gr d'experts : sur 20, 1/3 déclare des liens avec la sécurité. En Chine, la réalité a déjà dépassé la fiction. Les citoyens ont si bien intégré la présence des caméras. XI JIPing prend conscience de la puissance des caméras intelligentes. 1ère dictature numérique au monde; Les licornes au coeur du système avec à l'intérieur une cellule du parti. Univers orwellien. En 2020, 600 millions de caméras ! GE YULU, artiste défie ce système en regardant pendant des heures une caméra ! et dénonce cette surveillance. Les autorités ont un dossier sur chaque citoyen à la soviétique. contrôle social sans limites. ex train changaï-pékin. score de crédit social, notation des citoyens fonction de leur comportement. diffuser la morale communiste jusque dans les zones les plus reculées comme rongcheng? La délation fait gagner des points ! Le groupe prime sur l'individu. inventé par Lin Junyue. On contrôle les risques, les comportements vertueux. Les citoyens muselés. 20 millions de citoyens placés en liste noire. H transformé en machine c'est terrifiant. Cambodge, chili, sry lanka intéressés ?! -> nouvelles route de la soie numérique, dt la fr ! visite dénoncée par lasso dr de l'h tibétains, ouighours en 2009, enregistrement vocal, décodeur destiné aux familles enregistrer les conversations pour partager nos opinions politiques. au XinTiang ? manif réprimée durement affrontement interethniques des centaines de morts. Virage totalitaire zone la plus surveillée au monde. qrcode /suirveiller les familles, la cible, les musulmans pratiquants ! enfermés dans un camp, à plus d'1 million de personnes soit 1/10ème de la population ! "centre d'enseignement" prison, chocs électriques, médicaments /briser leur identité on les force à parle de mandarin, à faire allégeance au gouv et au parti. Une appli chinoise, rétro-ingénierie ->suspects. derrière, entreprise d'état CETC algorithme de la répression rapport de HRW humain rights watch. ethnocide culturel ... avec la technologie, les sentiments disparaissent.
San Francisco a fait un choix unanime bannir la reconnaissance faciale de ses rues. ...
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Entretien avec Eugénie Mérieau, politiste et juriste, auteure de «La dictature, une antithèse de la démocratie?» (Le cavalier bleu, 2019).
Catégorie Actualités et politique 162 commentaires
Connue /
https://framasphere.org/posts/6551996
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Actifwed - il y a environ 6 heures
.#podcast #france #politique #giletsjaunes #juanbranco #témoignage #pression #menaces #corruption #journalisme #médias #liguedulol #CICE #macronie #voyoucratie #démocrature
mes respects Monsieur Branco, courage !
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https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/juan-branco-menace-par-les-80546
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Juan Branco menacé par les services secrets français et la "ligue du LOL" par TotoRhino - lundi 11 février 2019
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Juan Branco avocat de Maxime Nicoll
Maxime Nicoll victime de menaces de la part des autorités a demandé à Juan Branco de le défendre. Ce dernier ayant accepté, il s’est vu menacé à son tour par les services secrets français et, parallèlement, attaqué par la ligue du LOL. Collusion entre ces deux entités ?
Toujours est-il que Juan Branco exprime clairement son soutien pour le mouvement des gilets jaunes, mouvement qu’en fait il attendait de ses vœux.
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Créé par Jacque Fresco et plébiscité par la presse française et internationale, Paradis ou Perdition décrit une planète au bord de la faillite. Cependant, un nouveau système économique est avancé afin de renverser la tendance.
Pour une Économie Basée sur les Ressources, la réalisation de The Venus Project et la direction vers une Civilisation 2.0
Plus d'informations sur :
Vous souhaitez vous rapprocher du Point de Contact (POC) France ou d'un autre pays ? Rejoignez le réseau social interne sur : www.thevenusproject.com/online-community/
Organisation supportrice en France :
Association Civilisation 2.0 - http://www.civilisation2.com
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Musique utilisée dans cette vidéo
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Titre Last Out
Artiste Carly Paradis
Album They Have Been Watching
4 commentaires
moreno·CAYA
il y a 10 mois
Quel beautés ce documentaire aidons nous tous pour créé un monde parfait 👍
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chengo51
il y a 2 semaines
Le nommé Jacque Fresco, initiateur de ce projet ne fait que plagier "the Technocracy Study Course" de King Hubbert et Howard Scott de 1932. Il n'est pas le seul puisque Zbigniew Bzrezinski en a fait de même dans son livre "Entre deux âges".
Alors pour les crédules qui imaginent que ce système n'est pas une dictature, réveillez vous et regardez autour de vous ce qui se met en place depuis 40 ans. Parce que ce qui vous semble idéal s'installe progressivement depuis 1973 avec la création de "the Trilateral Commission" crée spécialement dans ce but par .....David Rockefeller et Zbigniew Bzrezinski précisément !
C'est un système économique qui n'est plus basé sur des devises "argent" mais sur des quotas d'énergie. Observez la disparition progressive du cash ; les bits informatiques qui seront sur votre compte pourront donc symboliser n'importe quoi d'autre, des points carbone par exemple, d'ou la propagande effreinée du réchauffement climatique et de la soit disante pollution du Co².
Votre seul moyen d'échange étant électronique, on saura ou , quand et combien vous avez acheté votre pain ! Toutes vos transactions seront sous contrôle !
Votre "empreinte carbone" prendra donc toute sa signification . Grâce aux compteurs communicants du type Linky et autre Gazpar, grâce aux puces dans votre moteur de voiture et autres instruments connectés, votre consommation énergétique sera totalement traquée.
Mais pas seulement, elle sera maîtrisée par un algorithme qui décidera s'il doit vous octroyer le droit de prendre votre voiture parce qu'il aura jugé que vous avez trop "pollué", dans ce cas la puce rendra votre véhicule inopérant. Il vous sera inutile d'essayer de prendre le train ou l'avion, les billets vous seront refusés.....etc....et au cas ou vous ne le sauriez pas, c'est déjà le cas en Chine actuellement ! Certains ne peuvent plus circuler librement ! Une application sur leurs smartphones leurs indique s'ils sont des bons Fanfan et leurs donne une note de comportement.
Je pourrais développer pendant longtemps sur le sujet mais vous avez compris que ce système est bien pire que tout ce qui a jamais existé !
Pour rappel, "le meilleur des mondes" de Huxley décrit ce genre de scénario, il a été écrit en 1932 donc à la même époque.
Regardez autour de vous, tout est lié et tout est déjà prévu !
Un autre exemple ; le bitcoin que l'on vous présente comme étant un moyen d'échange anti-système, n'est en fait qu'un essai grandeur nature des blockchains afin de s'assurer que toutes les informations personnelles vous concernant, soient très difficilement "hackable".
Ce qui n'était qu'une utopie en 1932 est devenue une réalité aujourd'hui !
Votre rêve est en fait un terrible cauchemard et vous ne réalisez pas encore que vous commencez à le vivre !
Fresco est un doux rêveur, un pur utopiste qui fait abstraction de pans entier de l'humanité.
ndlr :
- des recherches -> "dictature des techniciens" dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_technocratique dans lequel figure déjà "une « économie de l'abondance »", notion centrale du projet vénus et de l'Économie Basée sur les Ressources
- quelles différences/points communs avec le matérialisme historique auquel se réfère notamment JLM ?
ARTE
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magazines d'actu | 66min | tous publics
Après les annonces du chef de l’Etat et une mobilisation en forte baisse pour l’« acte V », les dirigeants de la majorité reconnaissent que les problèmes soulevés par le mouvement des Gilets jaunes sont loin d’être réglés. Pour y répondre, Emmanuel Macron entend ouvrir un dialogue avec les Français grâce à « grande concertation nationale » dont les contours et la méthode devraient être précisés dans la semaine. Parallèlement, le Premier ministre a détaillé ce lundi dans les colonnes des Echos les mesures du gouvernement en faveur du pouvoir d'achat, dont la hausse de 100 euros net pour les salariés proches du Smic.
On apprend ainsi que le premier versement de cette hausse interviendrait dès le 5 février, « pour compléter le salaire de janvier », via une prime d’activité élargie. Cette hausse ne concernera donc pas tous les salariés au Smic car la prime d’activité tient compte de l’ensemble des revenus du ménage, mais « nous allons élargir le nombre de foyers éligibles à la prime d’activité, qui passera de 3,8 millions à 5 millions » a précisé le Premier ministre.
« Nous avons fait des erreurs » a par ailleurs reconnu le chef du gouvernement, qui estime que le déficit devrait augmenter à 3,2 % du PIB en 2019 en tenant compte des mesures prises face à la crise des Gilets jaunes (SMIC, CSG, heures supplémentaires défiscalisées).
Mais les mesures détaillées par Edouard Philippe suffiront-elles à répondre à la crise ? Et quid du « référendum d’initiative citoyenne » réclamé par les Gilets jaunes ? « Je ne vois pas comment on peut être contre son principe. Le référendum peut être un bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n’importe quel sujet ni dans n’importe quelles conditions. C’est un bon sujet du débat que nous allons organiser partout en France. Comme l’est le vote blanc », a expliqué le Premier ministre.
Après une mobilisation en baisse samedi, l’exécutif entend tourner la page en favorisant le dialogue avec les Français. Les appels à libérer les ronds-points et à passer du combat au débat se multiplient du côté du gouvernement, alors que les Gilets jaunes les plus radicaux entendent tenir leurs positions et que certains appellent déjà à un acte VI le 22 voire le 21, jour des 41 ans du président de la République.
Alors un mois après les premières manifestations, quel avenir pour les Gilets jaunes ? Quand seront mises en œuvre les mesures annoncées par le chef de l’Etat ? Qu’est-ce que le « référendum d’initiative citoyenne » ? Verra-t-il le jour en France ?
Invités :
- Pascal Perrineau, politologue
- Claude Weill, éditorialiste politique à Nice-Matin / Var-Matin
- Cécile Cornudet, éditorialiste politique aux Echos
- Marion Mourgue, grand reporter au Figaro
Transcription :
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le gouvernement est coincé entre sa position initiale d'adapter la france à la mondialisation, et les requêtes des GJ qui veulent du pouvoir d'achat et de la reconnaissance.
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/débat : 50 thèmes potentiellement très conflictuels
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~thérapie de groupe des entreprises !
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/GJ pas question de bouger, le compte n'y est pas, volonté de changer complètement la vie politique, RIC, etc
le RIP (référendum d'initiative partagée) en vigueur depuis 2015 n'a jamais été utilisé (185 députés ou 4,5 millions de citoyens)
le RIC défendu par Ségolène Royal (démocratie participative), LFI (inclure le référendum révocatoire) ce que le RN-FN ne veut pas
utilisé >170x en suisse.
On était partis de la taxe sur l'essence. Les groupes locaux d'étienne Chouard ont pesé sur les GJ. Tout est dans les modalités. Posons le principe que consulter le peuple est normal mais le cadrer. vision anarchisante du RIC. Peut être violent dans une société fracturée, alors que suisse apaisée.
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LREM MACRON N'ONT PAS du tout envie d'aller vers un vrai RIC.
RÉanimer la démocratie représentative, délibération sinon dictature du plébiscite++
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accentue la france à deux vitesses :-(
ronds-points délogés par la force ? vu le soutien de la population c'est peu probable
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/concertation Mme Mourraud ok cauchy non, etc
les GJ iront si ont l'impression que c'est sincère, c'est pas dit !
la mairie est légitime pour la plupart des fr & GJ
cahiers de doléances, décentraliser, débats, risque de 1 revendication / personne
GJ variante fr de la >>vague populiste qui balaye toutes les démocraties occidentales (révolte du gueux contre le château !) tous les intermédiaires discrédités.
ça fait ~40 ans on élit l'ardoise magique puis déception >>
la fr des ronds-points et des GJ, les délaissés, ya aussi les foulards rouges
l'hostilité reste minoritaire, le pdt jupiter a concentré l'hostilité
/cadres sup vont payer ? non
/forces de l'ordre appel à mobilisation
ya une confiance dans l'armée et la police, moins des institutions
au delà du pouvoir d'achat / flo aubenas quand le pdt renonce à la taxe carburants les Gj étaient déjà passés à autre chose.
ndlr : rien sur l'écologie, l'urgence climatique :-(