Cause commune avec le mouvement des agriculteurs - 25.01.2024 / Melenchon.fr
La mobilisation actuelle des agriculteurs me vaut des questions posées en mode privé par de nombreux amis dans l’expectative.
Il est frappant de voir de quel soutien bénéficie le mouvement dans l’opinion. Mais la récupération de la parole publique sur les chaines d’info, pour réclamer « moins de normes » en agriculture crée du doute chez mes interlocuteurs. Car souvent, ils expriment à leur manière la demande inverse, par exemple contre la diffusion de l’empoisonnement par le glyphosate et les autres pesticides. Sans oublier la dernière décision de l’Union européenne « libérant » de toute contrainte la propagation des OGM. Bref l’opinion générale a bien intégré les exigences écologiques qui s’imposent de façon vitale à notre époque. Mais à mon avis c’est justement sur ce point que se trouve actuellement l’opportunité politique la plus grande avec le mouvement paysan contrairement à la crainte qui peut s’exprimer.
Commençons par le plus simple. Les agriculteurs demandent à être payés suffisamment pour vivre dignement de leur travail. Comment le monde salarial pourrait-il contester une telle revendication ? Ne formule-t-il pas exactement la même pour lui ? Plus de 8 français sur 10 partagent ce ras-le-bol d’un monde où tout augmente, de l’essence à l’électricité, sauf les salaires. Le mouvement actuel contribue donc directement à la diffusion de l’exigence du juste partage qui est à la racine de la pensée insoumise en économie.
Il faut bien comprendre qu’une telle aspiration ne se résume pas à une question de survie. Elle touche plus profond. C’est l’exigence de reprendre le contrôle sur son existence. La misère, l’impasse économique sont vécues à juste titre comme des confiscation de soi, des soumissions à des contraintes injustes imposées de force. Ici est en jeu un fondamental des processus de révolutions citoyennes partout dans le monde. Le mouvement des gilets jaunes avait la même racine : reprendre le contrôle de son existence. Revendication moderne s’il en est.
Mais cela n’est pas la seule conjonction à observer. Il y a des raisons très profondes de soutenir et même de prendre appui sur le mouvement paysan pour porter et faire avancer très loin des objectifs généraux de grande portée en matière d’idéal de société. Nous sommes dans l’ère des mouvements opposés aux aspects fondamentaux du libéralisme. Au-delà des apparences il faut savoir le discerner pour construire du futur collectiviste. Le libre-échange, la « concurrence libre et non faussée », le marché en tout et pour tout sont ici mis en cause de plein fouet avec les mots simples de la vie quotidienne d’un double point de vue autant écologique que social. Les deux dimensions fusionnent en un processus unique dans cette mobilisation au-delà des mots, des postures, des modes d’action.
Les campagnes se vident à force de maltraitances sociales contre la partie la plus menacée du monde agricole soumis délibérément à la concurrence sauvage du marché mondial pour ses productions. La population totale des agriculteurs a été réduite à quatre cent mille personnes, 1,5 % de la population active…. Ce nombre s’interprète mieux par comparaison du nombre des autres catégories de population, quand on est dans un pays qui compte par exemple trois millions d’étudiants. Le retour à une agriculture vivrière, produisant les fruits et légumes dont nous avons besoin (pour ne citer que cela), est une urgence. La relocalisation de ces productions de fruits et légumes est le moyen essentiel d’une politique d’exigence sanitaire. Mais aussi une question de souveraineté et de sécurité des approvisionnements. Car en période de risque de guerre généralisée et de coupure des chaînes d’approvisionnement mondialisées (on l’a vu pendant l’épidémie de Covid-19) notre sécurité collective passe aussi par notre souveraineté alimentaire. Cela nécessite une classe agricole assez expérimentée et nombreuse pour être capable de porter cette bifurcation de la production. Liquider le monde paysan actuel comme le font les politiques européennes néolibérales est un contre sens.
Pourtant la politique néolibérale en cours y conduit directement. Le lobby agro-industriel n’y voit que des avantages. La libre disposition d’espaces arables immenses dédiés aux productions vers le marché mondial et complètement intégrée au commerce et la finance mondiale est la « révolution verte » dont le lobby agroalimentaire a besoin. L’Union européenne y travaille sans trêve. Ce n’est donc pas un hasard si le mouvement paysan est en cours sur tout le territoire de l’Union. Les gouvernements français ont laissé faire comme ils l’ont déjà fait pour l’industrie. Parce que cela coïncide avec les intérêts de la finance qui domine tous les secteurs d’activité aujourd’hui.
L’Union européenne aggrave volontairement la situation. Elle prépare une catastrophe supplémentaire avec l’adhésion prévue de l’Ukraine à l’Union européenne. Nous y sommes déjà opposés pour protéger les salariés de nos pays. En effet ils seraient soumis à une compétition salariale insupportable quand on sait que le SMIC ukrainien est de moins de 150 euros mensuels. Il en irait de même aussi brutalement dans l’agriculture. Les coûts de production sont déjà trois à cinq fois moindre qu’ici. On a déjà une assez ample expérience des résultats de ce contraste. Le miel de là-bas sort à 3,50 euros, contre 6 euros en France. On consomme donc davantage de miel importé que de miel des terroirs locaux. L’apiculture en déroute vide la population active des zones qu’elle anime. Depuis l’ouverture du marché à leur volaille, la consommation de celle-ci a été multipliée par cinq en France, au détriment des productions locales. Avec le système actuel de la politique agricole commune l’Ukraine absorberait une énorme part des subventions agricoles européennes pourtant financées d’abord par la France.
Le fléau de la politique libérale européenne rapproche donc de fait dans un combat commun possible, salariés des villes et des champs. Une convergence tout à fait décisive est possible entre les deux non seulement dans la situation présente mais dans des revendications communes sur le fond du projet de société. Le libéralisme n’a aucune réponse positive possible face à la demande des agriculteurs. Au contraire. La logique du libre-échange promet de nouvelles concurrences, et donc de nouvelles baisses des rémunérations.
À l’inverse, seule la politique de désobéissance européenne prônée par les Insoumis ouvre une issue. Dommage que les partis de centre gauche de la NUPES y aient renoncé et brisé l’union pour cela. Ils l’avaient pourtant adoptée dans le programme partagé de l’Union populaire. Il faut comprendre l’ampleur de cette idée. Elle crée un contexte. Cela commence déjà par le changement des objectifs de production agricole. Pour nous la production vivrière doit avoir la priorité. Je viens de le rappeler. Mais cet objectif ne peut pas être dissocié des mesures qui l’accompagnent nécessairement. Je parle ici de la « clause de sauvegarde sanitaire » mise en avant dans nos rangs par Aurélie Trouvé députée insoumise ingénieure agronome. La relocalisation de l’agriculture vivrière est le premier moyen dont nous disposons pour pratiquer une politique intense de prévention sanitaire contre la marée de pesticides, et des autres raisons de dégradation de la santé des populations. Aucune marchandise agricole ne pourrait être vendue en France si elle n’est pas conforme aux normes sanitaires que fixerait notre pays.
Ainsi, on voit que la lutte « contre les normes » portée par l’agrobusiness libéral serait le contraire de ce qu’il faut faire. Sans norme sanitaire, pas de protectionnisme sanitaire possible. Et surtout ce protectionnisme sanitaire ne pourrait plus s’adosser sur les normes et règles internationales qui le rendent possible et légal. Les agriculteurs se tireraient une balle dans le pied s’ils suivaient les revendications des libéraux en agriculture. Cela les conduirait au contraire de leurs objectifs. Et ils se couperaient de surcroit du monde des familles qui ne veulent plus subir la loi des consommations actuellement imposées par l’agroalimentaire. Le principal dirigeant du syndicalisme agricole dominant étant lui-même un dirigeant de l’agroalimentaire, il illustre certes l’évolution constante depuis des années des élites dirigeantes du monde agricole. Sur ce point, dans une autre profession, on parlerait de conflit d’intérêts. Car l’agro-alimentaire a une responsabilité non négligeable dans la détresse actuelle des agriculteurs. Cette industrie a augmenté de plus de 50 % ses marges de profit. Elle porte la responsabilité quasi-totale de l’inflation sans cause du prix de l’alimentation. Et cela se paie sans discussion possible à un bout de la chaîne sur le dos des producteurs, et à l’autre bout sur celui des consommateurs.
Ce lien qui unit la politique agricole des Insoumis et les revendications du monde paysan, a été magnifiquement établi par la proposition de loi défendue par Manuel Bompard, député insoumis des Bouches-du-Rhône et coordinateur de notre Mouvement. Il avait fait adopter avec le groupe parlementaire insoumis à la majorité de l’Assemblée nationale deux mesures directement impliquées dans le dénouement possible de la crise actuelle. C’est le blocage des marges de profit de l’agroalimentaire, d’une part, et la fixation de prix planchers pour les produits agricoles, d’autre part. La majorité obtenue sur ce plan en novembre au cours de notre niche parlementaire était un événement dont nous avons beaucoup parlé à l’époque. Comme on le sait pour finir, il a manqué six voix pour le vote final de cette loi. Les macronistes et LR avaient remobilisé leurs députés pour voter contre nous. Mais l’absence des leaders de la « gauche d’avant », comme Fabien Roussel du PCF, par exemple, avait permis à cette manœuvre d’aboutir.
Dans la lutte actuelle la Confédération paysanne joue un rôle positif ou elle cherche à faire le lien entre les revendications écologiques et sociales. On voit alors comment une bataille de cause commune est possible unifiant la population. A l’inverse du corporatisme affiché par le syndicat dominant qui ne tient aucun compte des demandes de la société dans son ensemble en réclamant l’abolition des normes anti-pesticides ou des restrictions des gaspillages de l’eau, ou l’extension des zones d’épandage de produits contestés par exemple. Mais si l’on met de côté ces demandes qui ne font nullement l’unanimité, on peut dire que du point de vue des objectifs comme du point de vue des moyens gouvernementaux pour régler les problèmes, il peut n’y avoir aucune contradiction entre les revendications du mouvement social agricole actuel et notre programme écologique et social. La question d’actualité posée au gouvernement par Mathilde Hignet député insoumise en a fait la démonstration. Dans ces conditions, le moment est donc bien celui où faire cause commune avec le mouvement des agriculteurs et construire une convergence citoyenne.
Ensuite, le mouvement agricole a permis de faire une démonstration politique de masse. On se souvient des accusations « d’écoterrorisme » contre les militants et la tentative de dissolution des « Soulèvements de la terre » à propos des bassines ! Ici, rien de semblable. Le gouvernement, les médias, les chroniqueurs ne pipent mot. Donc le mouvement des agriculteurs a fait reculer les appels à la violence policière et judiciaire habituels du pouvoir macroniste comme on les avait constatés face aux Gilets jaunes et aux révoltes urbaines. Tout le monde voit des autoroutes bloquées, un bâtiment public explosé, des voies de chemin de fer comme l’accès à une centrale nucléaire bloqués, des arbres coupés. Ni les médias ni les responsables politiques « n’appellent au calme ». Ainsi la raison et le droit à la dignité des gens commencent à être prioritaires dans la parole publique pour régler une crise. Ou bien faudrait croire que les donneurs de leçons de morale d’hier, leurs leçons, la classe médiatique qui les a relayés sans limite et qui se tait à présent, est faite de manipulateurs sans vergogne. Faisons le pari de croire à leur bonne foi et à leur compréhension désormais de la vigoureuse stratégie de la conflictualité portée par les agriculteurs. D’ailleurs le pouvoir macroniste recommande publiquement « la plus extrême modération » à la police. Comment ne pas approuver cette consigne. Personne ne doit être abattu pour « refus d’obtempérer ». Pas d’œil crevé non plus, pas de comparution immédiate, pas de recommandations pour condamner à de la prison ferme. Comme je l’avais fait avec mes camarades à l’époque des révoltes urbaines, il faut faire triompher d’abord la justice sociale si l’on veut retrouver la concorde civile.
Nous allons voir à présent comment le Waouuuu super Premier ministre va faire face au problème grâce à son jeune âge et ses talents de communicants déjà mille fois célébrés par les médias enamourés. Macron ferait bien de se préparer à trouver une idée de « grand débat » supplémentaire ou des « chèques survie agricole » selon son inépuisable habitude des pratiques cosmétiques. Mais ce temps-là est passé, je crois bien. Et je m’en réjouis. Le pays regarde et réfléchit. Il finira par comprendre ce que veut dire le libéralisme, la concurrence « libre et non faussée », le libre échange sans règles sanitaires, l’élargissement sans fin de l’Union européenne et la financiarisation de l’agriculture : le chaos. Un ordre nouveau est à construire et il peut faire un avenir en commun pour notre pays.
Connue / https://twitter.com/JLMelenchon/status/1750483102814629917
"
Jean-Luc Mélenchon @JLMelenchon
La CGT voit juste. La convergence est possible et nécessaire avec la lutte des agriculteurs. Un front écologique et social peut s'exprimer. Voir ma note de blog.
12:37 PM · 25 janv. 2024 · 97,4 k vues
"
214 k abonnés - 56 306 vues - 770 commentaires
57% ! La France est le champion des prélèvements, comme disent les libéraux ? Et pourtant, rien ne va plus, ni l'école ni la Justice ni l'hosto ? Comme s'interroge cette grand-mère, où passent nos impôts ? Je vous l'explique, grâce à un bouquin inconnu qui m'a renversé...
Tr.: ... excellente intervention de Pascale? Martin
Livre de Benjamin Brice "La sobriété gagnante" ... thèse : la mondialisation a mis notre économie sous perfusion ... classes populaires hors compétition, subvention aux emplois les moins qualifiés ... les entreprises aussi sous perfusion ... l'agriculture idem ... logement, carburants, gaz, etc donc subventions tout azimuth ... produit une immense frustration. Que faire ? PROTECTIONNISME !
Moins importer, jouer sur la consommation ... un atelier de réparation par canton ... upgrader (metteur à niveau) ... Les voitures, moins lourdes ... l'avion ... faire comme pour le tabac ... 4/5ème des taxes ! régulation nécessaire par la consommation ... reprendre la maîtrise de notre destin ... idées, perspectives, horizon ... FR sort un livre sur les retraites ... réédition de "comment ils nous ont volé le football" (qui a eu un prix d'économie) ... le boycott du foot ... Sarkozy, pdt de l'époque en est responsable ...
14 118 vues - 1,5 k - 191 k abonnés - 53 commentaires
Suivez en direct le lancement de la campagne des législatives de François Ruffin dans la Somme depuis la salle du Chiffon Rouge à Flixecourt, avec Shirley et Dino !
Tr.: ... je réclame que les salaires soient indexés sur l'inflation (ce n'est pas dans le programme LAEC) ... ou sur les 5 premières fortunes françaises ... l'argent c'est comme le fumier, ne pas tout mettre au même endroit ! ... OpenLux placement des fortunes au Luxembourg ... les français champions du monde ! ... Lemaire, c'est comme Al Caponne ! ... Le château Saint-Frères, pic du textile en fr en 1975 ... division entre capital et travail ... éloignement du capital ... rendre visible les fortunes actuelles ! réguler les riches sur le plan écologique ... Les causes : la mondialistion depuis 40 ans, sépare les vainqueurs et les vaincus ... accords multifibres en 10 ans ... ya trop de démocratie, instaurer de l'apathie politique, chantage permanent ... inquiétude, déprime, drames humains ... les ouvriers en première ligne, le rassemblement national ! la gauche depuis 40 ans n'a pas répondu à ça ... il faut du protectionnisme, ex les masques, les pneus, la métallurgie ... une ligne claire paye, écouter, rétablir la confiance ... proximité, victoires ex collège de ? liberté vaccinale, oubli des campagnes populaires ... un agent en face d'eux ... une priorité à gauche ... et partout en France ... devoir moral ... un peuple libre est invincible s'il est solidaire ... aimer son voisin, l'espoir du monde ...
...
C’est moins vrai maintenant que Jadot rapproche ses positions de celles du programme insoumis. De ce côté du tableau, les choses bougent. Cela a un sens politique. Les catégories sociales que Jadot pense attirer rompent avec l’euro-béatitude. Mais aussi avec l’illusion d’un capitalisme indépassable. Notamment la jeune génération, née et grandie dans l’angoisse du changement climatique et de la sixième extinction. Un changement de cette nature est-il possible à droite ? La droite traditionnelle pourrait-elle récupérer un discours de recentrage sur une économie nationale relocalisée ? Elle pourrait alors s’arracher a l’attraction macroniste qui est entièrement construite sur la ligne libérale et eurolâtre qui est assez mal assimilée par les bases de la droite traditionnelle.
...
on doit s’attendre à quelques beaux coups tordus. Déjà le service public gouvernemental a donné le « la » en diffusant la veille du premier débat de la primaire LR un documentaire sur « l’affaire Fillon ». Ainsi est injecté dès le départ un parfum qui est censé coller aux basques de LR. La méthode Macron est toute là-dedans : fractionner à fond tout ce qui est en face de lui : de la gauche à la droite, tout réduire en poussière électorale. Pendant ce temps le fond de l’air reste aux thèses de l’extrême droite : 230 articles de presse par jour pour Zemmour depuis septembre, sans compter les heures de télé. La droite s’y perd en répétition et double emploi. Et il faut bien dire que venant de la gauche traditionnelle cela ne vaut guère mieux. Le tournant sur la sécurité et l’immigration de Roussel et Montebourg n’aide guère à desserrer l’étau.
On a le droit de vivre même si on est pauvre
...
la lutte pour un droit inconditionnel à l’accès à l’énergie reçoit une aide de poids. C’est la Fondation Abbé Pierre qui lance une campagne pour ce droit. La Fondation, reconnue par tous pour son rôle et son expertise dans la lutte contre la pauvreté et le mal-logement, demande l’abolition des coupures d’électricité. Aujourd’hui, environ 300 000 foyers se font couper l’électricité par an (le dernier chiffre date de 2019) en raison de factures impayés. 300 000 de plus vivent la même chose pour leur abonnement de gaz. Soit 600 000 coupures chaque année. On se souvient comment le fast-cheking de BFM avait prétendu le contraire le soir de mon débat avec Zemmour.
...
planification ... protectionnisme ...
88 942 vues - 4,2 k - 89 - 95,7 k abonnés
Jean-Marc Jancovici était invité dans l'émission B Smart le 8 octobre 2020.
Le poids de cette vidéo a été réduit, pour diminuer sa consommation énergétique et donc les émissions de gaz à effet de serre induites, grâce à un tutoriel mis à disposition par le think tank The Shift Project :
Mis en ligne par Joëlle Leconte
1 104 commentaires
Planification, protectionnisme intelligent ... Carbone4 passée de 25 à 75 personnes ... on essaye de ne pas travailler avec les entreprises qui font du greenwashing ... le covid est un avant-goût des catastrophes futures ... marier économie et écologie, ... équation de kaya : tout ce qui ne se fera pas volontairement se paiera cher ...
Whirlpool, Goodyear, Michelin, GM&S, Continental, Honeywell, Metaleurop, la liste est longue. Toujours le même scénario, toujours les mêmes reportages, toujours la même fatalité, toujours les mêmes genres de gens jetés comme des chiens. Le plus obscène, c’est chaque fois les larmes d’indignation des crocodiles politiques.
Pourtant, c’est le résultat de leur politique de libre-échange et de délocalisation depuis près de quarante ans. Avec leurs fidèles médias, ils nous ont fait avaler la certitude qu’il n’y a pas d’alternative et que nous sommes impuissants. Vraiment ? Ancien reporter à LÀ-BAS, le député FRANÇOIS RUFFIN croit au protectionnisme. Explications à Béthune avec Dillah Teibi [PODCAST : 24’14].
reportage : Dillah Teibi - réalisation : Sylvain Richard
Voir aussi
- François Ruffin, Leur grande trouille : journal intime de mes « pulsions protectionnistes », Les liens qui libèrent, 2011 http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Leur_grande_trouille-593-1-1-0-1.html
26 257 vues - 5 k - 39
Dans ce 86e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur les mobilisation des jeunes contre les politiques qui provoquent le changement climatique. Il parle également de l'instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme qui a été faite par la République en Marche. Jean-Luc Mélenchon revient ensuite sur la niche parlementaire de la France insoumise et notamment sur notre proposition de loi de lutte contre la malbouffe ou pour mettre en place le RIC. Enfin, il parle des déclarations de Poutine concernant l'installation de missiles pointés vers les occidentaux et de la résurgence du TAFTA.
SOMMAIRE
- 00:11 : Les jeunes se mobilisent pour le climat
- 07:16 : L'instrumentalisation politique de la lutte contre l'antisémitisme
- 12:39 : Niche parlementaire de la France insoumise : la malbouffe et le RIC
- 22:14 : Les missiles de Poutine
- 25:56 : Le TAFTA est de retour
LES LIENS
- La militante suédoise Greta Thunberg et les jeunes marchent pour le climat à Paris : https://www.lemonde.fr/planete/articl...
- L’un des plus grands glaciers de l’Antarctique menace de se détacher : https://www.la-croix.com/Sciences-et-...
- Pour Maillard (LREM), «le RN et LFI portent des racines antisémites très claires» : http://www.lefigaro.fr/politique/le-s...
- VIDEO. Christophe Castaner explique l'usage des LBD à des enfants dans l'émission "Au tableau !" : https://www.francetvinfo.fr/economie/...
- Ivry : perquisitions chez six lycéens suite aux tags contre la proviseure de Romain-Rolland : http://www.leparisien.fr/val-de-marne...
- France inter : propagande macroniste contre le RIC à l’antenne : https://melenchon.fr/2019/02/21/franc...
- Russie: Poutine menace de déployer ses nouveaux missiles contre les Occidentaux : https://www.20minutes.fr/monde/245628...
- JEFTA : il faut un protectionnisme solidaire : https://www.youtube.com/watch?v=8ySXJ...
Catégorie
Actualités et politique
505 commentaires
Michelle Tirone il y a 9 heures
6 lycéens perquisitionnés par 42 policiers à 6 heures du mat pour des tags... des Gilets Jaunes arrêtés pour être juste venus soutenir le personnel de santé gréviste... c'est très grave ce qui se passe chez nous. Très grave. Je ne sais pas comment ça va se terminer... Mais on doit lutter encore et toujours.
Redonner un avenir à l’industrie française - 13 février 2019 12 minutes de lecture - Emmanuel MAUREL
L’industrie française se porte mal. En dépit d’une productivité plutôt bonne, d’une forte diversification sectorielle (agroalimentaire, aéronautique, automobile, transports ferroviaires, armement, énergie, articles de luxe etc.) et de fers de lance mondiaux très rentables (et très convoités par leurs concurrents internationaux), sa part dans le PIB décroît.
...
S’estimant émancipées de tout cadre collectif, les multinationales utilisent la mondialisation et sa liberté de circulation des capitaux pour rémunérer les actionnaires à coups de dividendes (57,4 milliards distribués par le CAC40 en 2018) et de rachats d’actions (dont le montant, qui a dépassé celui des introductions en bourse, évoque un capitalisme autodestructeur). Au centre de ces phénomènes, la norme de 15% de rendement des capitaux propres représente une menace vitale pour l’industrie. Obligée d’accéder aux exigences des actionnaires, elle perd de vue tout horizon de long terme et les investissements d’avenir sont sacrifiés. Il faut rompre avec la financiarisation pour reprendre le contrôle du temps long. Sinon, il n’y aura jamais de transition écologique. Le premier pas sera la sécurisation des biens publics, qui devront sortir de la sphère boursière et se libérer ainsi de la dictature des « 15% de rendement ».
L’absence de vision des dirigeants français, tant du côté politique que du côté économique, se confond avec leur incapacité à saisir vraiment les enjeux de l’innovation. Les entreprises du CAC40 bénéficient pourtant de nombreux avantages. Les subventions de type CICE (20 milliards par an, aucun effet sur l’emploi) représentent des sommes considérables. L’absence de contreparties à ces subventions autorise les capitalistes à faire ce qu’ils veulent de l’argent du contribuable, mais visiblement, l’investissement ne fait pas partie de leurs plans.
Pour le patriotisme économique et le « Made in France »
...
l’Etat peut agir via les marchés publics (en passant commande aux entreprises établies en France), mais aussi via une série d’écluses protectionnistes, le temps de concevoir les produits et d’amortir les investissements. Sur ce terrain aussi, la transition écologique peut être un thème privilégié, de même que les autres industries de pointe comme le numérique, les biotechnologies ou l’intelligence artificielle. Une partie de l’argent jeté par les fenêtres du CICE pourrait être affecté à ces politiques.
Abolir l’article 63 du Traité européen
...
par Nicolas Demorand , Léa Salamé
Frédéric Worms : "Il faut absolument respecter les institutions"
24 minutes
Frédéric Worms, Professeur de philosophie à l'Ecole Normale Supérieure, est l'invité de Nicolas Demorand à 8h20.
Frédéric Worms © AFP / Pierre Andrieu
Frédéric Worms, philosophe spécialiste de la politique, revient sur la crise des "gilets jaunes" qui secoue la France et ses institutions depuis plusieurs semaines.
L'auteur de "Les maladies chroniques de la démocratie" estime que la France vit cet épisode comme un bouleversement politique majeur ", avec "un contexte qui ne permet plus de nourrir le débat de l'intérieur"
Le risque aujourd'hui, c'est le mélange des sujets, qu'il faut traiter un par un (...) Il faudrait pouvoir isoler les problèmes portés par les **gilets jaunes**
Les invités
Frédéric Worms philosophe
L'équipe
Nicolas Demorand Journaliste
Léa Salamé Journaliste
Mots-clés : Info
Blogueur spécialisé en économie, Mathieu I nous propose une analyse de la mondialisation. Il y prouve que contrairement à certaines idées reçues, le protectionnisme ne mène pas plus à la « guerre commerciale » que le libre-échange
...
Le mardi 9 octobre 2018 à Bali, Maurice Obstfeld, chef économiste du FMI, a indiqué lors de la conférence annuelle de son institution : « Quand les deux plus importantes économies mondiales – les États-Unis et la Chine – s’affrontent », cela « crée une situation dans laquelle tout le monde va souffrir ». Au premier abord, une telle déclaration ne semble pas nouvelle. La lutte pour la conquête du titre de première puissance économique mondiale fait rage entre la Chine et les États-Unis, depuis au moins le début de cette décennie, lorsque le premier est devenu le dauphin du second. Il a même été reproché au FMI de ne pas reconnaître la prise de pouvoir de l’empire du milieu sur le pays de l’Oncle Sam.
On pourrait ajouter que la lutte commerciale est l’ADN du capitalisme, qui fonde la hausse de la productivité et donc de la croissance sur le principe de concurrence. En tenant ses propos, le chef économiste du FMI s’attaque, en réalité, à une tentative de régulation du capitalisme ou du libre-échange.
L’opposition entre le libre-échange et le protectionnisme
Maurice Obstfeld, présente le libre-échange comme une « coopération pour promouvoir la croissance du commerce des biens et services demeure essentiel pour préserver et étendre l’expansion mondiale ». Cette définition fait inévitablement penser à la main d’invisible d’Adam Smith, où chaque individu favorise l’intérêt général en poursuivant son intérêt particulier. L’image est belle mais reflète imparfaitement la réalité. Le libre-échange est une guerre commerciale entre les individus, les entreprises et entre les États pour bénéficier de la plus grande rémunération, des plus grandes parts de marché et de la plus forte croissance économique.
Pourtant pour l’institution, présidée par Christine Lagarde, la seule priorité est « (d’)éviter des réactions protectionnistes » sous-entendu la guerre commerciale alors que la logique du libre-échange est de mettre en concurrence les pays sur leurs systèmes fiscaux, leurs systèmes de protection sociale, leurs systèmes de protection de l’environnement.
Les dérives du libre-échange
Même Emmanuel Macron a été forcé de reconnaître lors du forum économique mondial de Davos que la mondialisation, autre nom du libre-échange, correspondait à une course vers le bas
ndlr : ce nivellement par le bas du libre-échange nécessite un mécanisme de régulation mondiale C'est pourquoi avait été imaginé au Havre dans les années 2000 au sein d'une association de médiation, la TILE - taxe d'importation et de loyauté économique
cette taxe est versée par un pays à un organisme mondial chargé de financer des actions vertueuses comme la lutte contre le changement climatique, la pauvreté, les conditions de travail, etc.
Elle permet de tirer les pays vers le haut plutôt que de subir des concurrences déloyales. cf blog loyal-monde
valoriser ACT