Gérard Miller : « Comme Pétain en 1940, ce que l’on nous dit aujourd’hui, c’est : fini de jouir » - •27 nov. 2020 / Regards
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Selon une étude, 21 % des Français seraient en état dépressif, soit deux fois plus que fin septembre, selon CoviPrev, une enquête nationale de Santé publique France. L’état psychique des Français est-il pris au sérieux ? Gérard Miller, psychanalyste, est l’invité de #LaMidinale.
Sur l’état dépressif de la société française
« Le confinement 1 et le confinement 2 n’ont rien à voir. »
« Dans le confinement 1, il y a eu beaucoup des souffrances et nul ne saurait les minimiser. Mais pour des millions de personnes, aussi paradoxal que ça a pu apparaitre, était plutôt un moment agréable d’un point de vue psychologique. »
« Dans le confinement 1, pour l’immense majorité des patients que j’avais au téléphone, j’étais frappé de voir que les gens étaient plutôt heureux. Et surtout ils pensaient au monde d’après, comme un monde meilleur où on tirerait les leçons de cette pandémie et du reste : produire plus près, avoir des médicaments sans les faire venir de Chine, travailler moins… »
« Ce confinement numéro 2 est totalement différent. Je vois les gens - y compris sur le divan - être beaucoup plus malheureux psychologiquement avec un sentiment d’avenir bouché. Et je crois que le gouvernent contribue à ça. »
« Il s’agit d’abord d’une détresse individuelle, d’abord. Les gens ont le sentiment d’être abandonnés. »
« Nous sommes lâchés par nos idéaux. »
« C’est une période psychologiquement dépressive parce qu’il n’y a plus la possibilité de croire que l’expérience douloureuse que nous traversons sera un temps soit peu prometteuse. »
« Cette période psychologiquement dépressive me rappelle la période de 1940. En 1940, au moment de la défaite, les français ont eu le sentiment qu’ils étaient lâchés de toute part (…). Pétain considérait que les souffrances qu’enduraient les Français étaient essentiellement dues qu’on avait pris trop de plaisir. Pétain était celui qui disait : fini de jouir. Est-ce que vous n’êtes pas sensible au fait que c’est exactement ça qu’on nous dit aujourd’hui. »
« Comme en 1940 on nous explique qu’il y a une culpabilité de notre part. Il y a quelque chose qui va dans le sens de la dépression. »
Sur les conséquences économiques, sociales et culturelles de la crise sanitaire
« Pour un certain nombre de gens, cette crise est une aubaine. Il y a un enrichissement insensé d’une poignée d’individus. »
« La dépression que nous connaissons aujourd’hui n’est pas seulement liée à la situation économique même si elle est une donnée essentielle. »
« Les étudiants sont par exemple à bout de souffle parce qu’ils vivent dans des conditions précaires, qu’ils n’ont plus la possibilité d’avoir ce rapport au savoir qui est un soutien dans l’existence : nous apprenons aussi pour aller mieux, pas seulement pour aller au boulot. »
« Je comprends la mobilisation des catholiques. Il y a un tel besoin de croire en ce moment, que la religion va faire un bon en avant et les églises vont se re-remplir. »
« Dans la période d’avant le Covid il y avait encore la possibilité de se raccrocher à quelques espérances. »
« Ce système s’accroche à lui-même et il ne faut pas sous estimer la peur des bien-pensants. »
« Tout est fait aujourd’hui pour que nous oublions nos espérances du premier confinement. Que nous oublions le monde d’après. »
« Je crois à l’effet d’aubaine de cette crise : certains de nos gouvernants ont intérêt à maintenir le plus longtemps possible cet état d’esprit collectif qu’on voudrait qu’on ait : avoir peur et se sentir coupable. »
« Le grand slogan du moment c’est : ne bougez pas. Sauf pour aller bosser. »
Sur la possibilité d’isoler des cas positifs au Covid
« On nous dit tester, tracer, isoler et comme on n’arrive ni à tester ni à tracer, on va isoler. »
« L’isolement va dans le sens de ce rêve d’un peuple qui ne sortirait que pour aller bosser. »
« L’isolement c’est faire en sorte qu’il n’y ait plus de collectif. ON ne peut plus manifester ni mener d’action collective. »
« L’isolement c’est l’ambition profonde de l’idéologie dominante c’est-à-dire de faire de nous des particules élémentaires séparées les unes des autres. »
Sur l’absence de prise en compte de la santé psychique des Français
« Nous vivons dans une société qui sous estime la santé psychique. »
« On parle de la destruction de l’hôpital public mais il y a un nombre incroyable de fermetures de services psychiatriques en France. »
« Notre société considère la santé psychique comme secondaire. »
« Il faut au maximum sortir en respectant les règles mais en étant furieux de les respecter. »
« Il faut garder en soi le sentiment de révolte. »
Sur l’alternative possible en 2022
« Je crains de ne pas pouvoir dire que la conséquence de cette gestion malheureuse ou complexe de la crise et plus généralement la façon dont ce gouvernement se conduit, c’est-à-dire liberticide, que ça aura comme conséquence que nous allons changer. »
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Violences policières, proposition de loi pour une sécurité globale, accueil des exilés : le député de La France insoumise Eric Coquerel, est l'invité de la Midinale.
Sur le moment politique que l’on vit actuellement
« On a glissé d’un cran vers un régime autoritaire et liberticide. »
« Cela fait deux ans que l’on vit une des gestions des mobilisations sociales la plus répressive en termes de proportionnalité de toute la Cinquième République ; on a eu des lois de prolongation et d’intégration de l’état d’urgence dans les lois communes qui ignorent totalement la question de répartition des pouvoirs et de l’Etat de droit ; et maintenant, on a le Covid… Pour ce dernier, on aurait pu penser que la question de privation des libertés publiques était peut-être nécessaire pour des raisons sanitaires mais ce qui est dramatique, c’est que le gouvernement (et on l’a vu encore hier soir avec l’allocution du Président de la République) n’envisage pas d’autres alternatives au confinement que de continuer les privations de liberté et surtout qu’il utilise le moment pour faire passer des lois qui nous font être pointés doigts par toutes les associations et instances internationales attachées aux droits de l’homme, y compris l’ONU. »
Sur la cote de popularité d’Emmanuel Macron
« Je me méfie de ce genre de sondage : François Hollande avait aussi des sondages qui lui donnait une cote de popularité importante au moment des affaires de terrorisme, ce qui ne l’a pas empêché de ne même pas pouvoir se représenter tellement les gens étaient déçus par sa politique. »
« Dans une situation comme celle que nous vivons actuellement, d’angoisse et de stress, de repli sur son propre sort (ce qui est normal quand on a affaire à une épidémie de ce type), les ressors font que l’on essaie de se raccrocher à ce qui peut représenter l’autorité. »
« Les professions, les unes après les autres - et cela commence à faire beaucoup de monde -, sont de plus en plus colère, des gens qui versent dans la pauvreté sont en colère, les salariés qui sont obligés d’aller travailler dans des conditions sanitaires anormales sont en colère, les enseignants en colère… Additionnés, je trouve cela bizarre qu’à la fin, cela fasse des sondages de popularité de la sorte. »
Sur la proposition de loi « pour une sécurité globale »
« Avec Emmanuel Macron, de manière caricaturale, les droits du Parlement sont contournés et ignorés avec une majorité qui semble plus encline à applaudir à tout rompre qu’à réfléchir. »
« La majorité a fait une mistoufle : ils ont profité d’une proposition de loi de la majorité pour y mettre tout ce qu’ils voulaient y ajouter, ce qui leur a évité une étude d’impact, l’avis en amont du Conseil d’Etat, et le débat parlementaire normal pour une loi de cette importance. »
« Politiquement, on assiste à une alliance de l’extrême droite à En Marche en passant par Les Républicains. La majorité, en réalité, récite la leçon de l’extrême droite, jusque dans le vocabulaire et la façon de réagir. »
« M. Darmanin en 2017, lorsqu’il était dans l’équipe de campagne de M. Fillon, avait dit que M. Macron allait ouvrir à Mme Le Pen s’il était élu. J’espère que cela ne sera pas le cas en 2022 mais on peut d’ores et déjà dire qu’il a ouvert la voie au programme du Rassemblement national. »
« On a aujourd’hui le programme de l’extrême droite au pouvoir dans notre pays. »
Sur ce qui se passera si la proposition de loi « pour une sécurité globale » est votée
« Il va y avoir deux saisines du Conseil Constitutionnel : celle du Premier Ministre sur l’article 24 et celle que nous allons déposer avec le Parti socialiste et le Parti communiste sur l’ensemble du texte. »
« La majorité est gênée aux entournures : l’article 24 a été réécrit de façon totalement superficielle, simplement en rajoutant « manifestement » et « le respect de la liberté de la presse », mais ils annoncent qu’ils vont continuer à le réécrire. »
« Dans cette loi, il y a des choses extrêmement inquiétantes qui commencent à ressembler à big brother is watching you : 1984 de George Orwell est un bouquin de fiction parce qu’on n’avait pas, à l’époque, les moyens techniques de regarder tout le monde mais aujourd’hui, on les a. »
« Si jamais les deux saisines ne marchent pas, la loi va continuer sa navette parlementaire et je compte sur la mobilisation pour faire plier la majorité. On a déjà vu des mobilisations faire reculer un gouvernement. Je pense que la mobilisation de samedi par exemple, à 14h sur la place de la République, va être extrêmement importante. »
« La jeunesse est en train de se mobiliser sur la question des libertés. »
Sur la fracture entre la police et la population
« Cette fracture est de plus en plus profonde parce que les messages envoyés par Gérald Darmanin sont terribles. »
« Je dis Gérald Darmanin mais je n’oublie pas qu’il y a Emmanuel Macron derrière. »
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François Ruffin vient de publier "Leur folie, nos vies : la bataille de l'après" aux Editions Les Liens qui Libèrent. L'occasion de revenir avec lui sur la crise que nous traversons, ses conséquences sur ce qu'il appelle « la conscience et la confiance de classe » et le changement de de direction politique qu'il appelle de ses voeux. Il est l'invité de la série Le Long Regards. Rencontre.
Pour retrouver l'interview retranscrite en intégralité, rendez-vous sur www.regards.fr
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Le 30 mars, les groupes parlementaires de La France insoumise ont lancé une commission d’enquête sur le Covid-19. Après plus de 100 auditions d’experts, de scientifiques, de syndicalistes, d’associatifs, de travailleurs, de chercheurs, d’intellectuels et citoyens, voici leurs conclusions.
...
Quand je questionne Olivier Véran, il ment ouvertement en affirmant qu’il n’a jamais été demandé de limiter l’usage de médicaments face à une pénurie de morphine (par exemple). Or, dans ce rapport, on a des témoignages de soignants expliquant qu’ils ont dû diminuer les doses voire substituer à la morphine du Valium.
...
Si l’on avait des dirigeants ayant une réaction saine et rationnelle par rapport à la crise qu’on est en train de vivre, ça serait le moment de repenser tout cela. Mais leur stratégie est assumée, c’est la stratégie du choc de Naomie Klein : on utilise un choc pour refaire un choc néolibéral où à la fin on va continuer comme avant, mais en pire. Et ça, ça n’est pas possible.
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Beaucoup d’appels et de tribunes circulent à gauche et chez les écologistes depuis quelques semaines. La crise sanitaire et politique peut-elle favoriser, à gauche, l’émergence d’une alternative politique ? Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques, est l’invité de #LaMidinale.
Sur le contexte et les alternatives possibles
« On a vécu une période inédite donc il n’y a pas vraiment de règle que l’on pourrait appliquer historiquement sur les conséquences politiques de ce type de pandémie. »
« Le diagnostic de la crise s’est orienté vers la mise en cause du système et des dérives du système libéral. Reste à savoir si ce diagnostic sera partagé dans la société - ce qui n’est pas du tout sûr. »
« Idéologiquement, il y a une fenêtre d’opportunités pour la gauche de contrer l’idéologie dominante et libérale qui est enracinée dans la société - même si elle est très contestée. »
« Cette période post-crise peut ouvrir du possible mais elle peut aussi ouvrir le pire. »
« Je ne suis pas sûr que la crise ouvre une espèce de reviviscence du clivage gauche/droite - mais une reconflictualisation peut-être. »
« La critique des élites peut être un ferment de politisation de la crise mais par forcément du clivage latéral gauche/droite. »
« On peut penser que cette crise va faire le jeu des populismes - même si je n’aime pas trop l’expression. La France insoumise veut s’appuyer sur cette crise et - même si je ne les mets pas en parallèle - Marine Le Pen va rebondir sur cette crise parce qu’elle caractérise la faillite des élites. L’extrême droite va prospérer avec l’imaginaire complotiste qui va derrière. »
Sur les appels et autres tribunes à gauche
« Il y a eu une petite dizaine de tribunes et d’appels ces derniers jours. »
« L’appel des 150 personnalité de gauche d’aujourd’hui est très très œcuménique. »
« Toutes les initiatives qui visent à éclater ce qui est figé sont intéressantes. »
« Ce qui manque dans ces initiatives, c’est une méthodologie. Elles sont parfois incantatoires. »
« Ce qui est intéressant, c’est d’identifier les points de convergences et de divergences. Tout ça demande à être très précis. Ça demande des garants et des méthodes. Pour le moment, tout ça reste assez vague. »
« Il y a une accélération du calendrier : on va être très vite dans la présidentielle. »
« Il y a un certain nombre d’acteurs de la société civile qui se disent que c’est maintenant qu’il faut agir parce qu’après, il sera trop tard. »
« Les acteurs de la société civile pensent que si la pression sur les appareils politiques n’est pas externe, rien ne va se passer. Tout ça a été accéléré avec la pandémie. »
« L’un des effets du confinement, c’est que le temps politique s’est arrêté et qu’ils se sont mis à réfléchir. »
Sur la bataille du leadership à gauche
« Depuis les dernières élections européennes, les écologistes estiment avoir pris l’ascendant. Et de son côté, la France insoumise n’a pas renoncé à vouloir renoncer d’incarner le changement. »
« On a très bien vu ces derniers jours, dans l’attitude de Jean-Luc Mélenchon, qu’il est candidat à la prochaine élection présidentielle. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. »
« Mélenchon a changé de méthode : il est moins conflictuel et veut apparaitre plus respectable. »
« Pour Yannick Jadot, c’est plus compliqué parce qu’il y a Nicolas Hulot et qu’il est moins reconnu par son organisation. »
Sur les élections municipales
« D’un côté, on a eu des expériences intéressantes, localement, de dépassement des affiliations partisanes (…) avec des alliances à géométries variables qui peuvent être des laboratoires d’union de la gauche et, d’un autre côté, les élections municipales pour les partis, c’est très important parce que c’est les places et le financement. »
« Les partis politiques cherchent à être pragmatiques. C’est leur survie qui est en jeu. »
« Il faut une décomposition, peut-être une explosion du système politique, et ce n’est pas les municipales qui vont le favoriser. »
« Le faux premier tour des municipales aura peut-être servi de primaire dans certains endroits pour qu’il y ait une offre politique différente si on retourne au premier tour. »
« Il pourrait y avoir de nouvelles listes de premier tour ne serait-ce que parce que certaines listes n’auront pas les ressources financières suffisantes pour repartir en campagne au premier tour. »
Sur Jean-Luc Mélenchon
« Jean-Luc Mélenchon a un gros avantage : il est incontesté dans son camp avec un programme qui apparait encore actuel. Tous les autres ont un problème de leadership. »
« Soit la gauche non mélenchoniste arrive à s’organiser et faire pression en exerçant une vraie concurrence sur Jean-Luc Mélenchon, soit Jean-Luc Mélenchon apparaitra comme le pôle de stabilité à gauche. »
« Mélenchon incarne une stabilité, une continuité et une présidentialité. »
« La carrière de Mélenchon est un yoyo, elle rebondit tout le temps. Il peut rebondir parce qu’il a beaucoup d’atouts dans son jeu. »
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Abdrrahim Jerkech il y a 2 jours
moi je trouve que le programme des insoumis le plus cohérent est me convient parfaitement
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Pour Eric Coquerel, député de la France insoumise, le gouvernement n’est pas à la hauteur de la crise et des enjeux à venir. Il redoute le retour aux vieilles recettes et en appelle à la dissolution de l’Assemblée nationale. Il se dit « prêt à gouverner ». Il est l’invité de #LaMidinale.
Sur les quartiers populaires
« L’épidémie et le confinement exacerbent les inégalités et les discriminations. C’est vrai dans les quartiers populaires mais c’est aussi vrai dans le monde du travail. »
« Beaucoup de jeunes sont obligés d’aller travailler pour des plateformes uberisées avec les risques que l’on connait. »
« Le gestes barrières sont bien respectés en Seine-Saint-Denis, contrairement à ce qu’on raconte. »
« Ça fait des années que le rapport avec la police s’est dégradé. »
« Je ne sais pas si une révolte peut démarrer mais la colère n’est pas confinée. »
Sur la gestion de la crise par l’exécutif
« Emmanuel Macron n’a pas été à la hauteur. La crise n’a pas été anticipée. »
« La France a le taux de tests par habitants parmi les plus faibles de tous les pays occidentaux. On est vraiment à la ramasse. »
« On a perdu toute souveraineté sanitaire. »
« On a l’impression que l’Etat se défausse sur les initiatives individuelles. Ça pose la question de l’égalité républicaine. »
« On ne voit pas au gouvernement quelque chose qui se mette en action. »
« S’ils maintiennent la date du 11 mai pour des raisons économiques, je crains le pire : non pas une deuxième vague, mais une continuité de l’épidémie. »
Sur la mobilisation sociale
« J’appelle à ce que le mot d'ordre principal de la mobilisation du 1er mai soit : personne au travail sans masque. »
« C’est aux salariés de décider. »
Sur la dissolution de l’Assemblée nationale
« Emmanuel Macron est tenté par l’union nationale. Un peu comme Sarkozy en 2008. »
« J’imagine mal que celui qui nous a mis dans le mur soit celui qui nous en sorte. »
« La solution ne peut pas d’attendre 2022, donc c’est le retour au peuple. »
« La dissolution est quelque chose de politiquement plus atteignable que la démission du président de la République. »
« Si on renvoyait la parole au peuple sur une future majorité parlementaire peut-être qu’on subvertirait un peu la question de la Vème République en mettant les législatives en priorité. »
« La dissolution est un mot d’ordre plus réaliste. »
Sur l’alternative post dissolution
« On est prêt à gouverner. »
« On est sur une stratégie de fédération populaire. »
« On pourrait imaginer un nouveau Front populaire avec les formations politiques qui sont d’accord avec la rupture intégrale avec le monde d’avant. »
« Tous ceux qui sont d’accord avec l’idée qu’il faut revenir à une souveraineté industrielle, sanitaire qui nous permette de rompre avec le grand déménagement du monde, avec le libre échange, avec la planification écologique et la VIème République : ça ressemble un peu à l’avenir en commun et c’est à mettre en discussion avec d’autres pour en faire un prochain programme gouvernemental. »
Sur le « travailler plus »
« Je pense qu’il faut aller vers les 30 heures hebdomadaires. »
« On a l’occasion d’ouvrir une nouvelle voie et cette voie ne peut pas être celle de la productivité, du travail à tout prix ou des mêmes qui s’en mettent plein les poches. »
« Le 11 mai, la principale préoccupation des français c’est d’abord de garder leur santé. C’est aussi d’être déconfiné et de pouvoir retrouver une vie normale. »
« De ce que je sens, les gens se disent que le confinement fait qu’il y a moins de pollution, fait qu’on retrouve des choses qu’on n’avait plus vécu depuis longtemps. »
Sur la question de la souveraineté
« Ce qui me parait fondamental avant tout, c’est que le peuple soit souverain. »
« Globalement dans le monde, l’Etat-nation reste le cadre premier de la souveraineté. »
« L’Union européenne, c’est une manière de contourner la souveraineté et d’imposer l’austérité. »
« Je crois que tout part de la souveraineté. »
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Depuis quelques semaines, la députée insoumise Caroline Fiat a repris du service comme aide-soignante au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Nancy. Elle ne voulait pas le faire savoir mais le préfet en a décidé autrement. Elle est restée discrète sur sa prise de poste et prend la parole pour la première fois dans #LaMidinale.
Sur la prise de poste à l’hôpital
« J’aurais préféré que ça ne sache pas [la prise de poste à l’hôpital]. »
« Quand j’ai signé mon contrat, on m’a rappelé que j’étais tenue à un droit de réserve et de confidentialité - ce qu’on ne m’aurait pas rappelé si j’avais été médecin. On m’a bien rappelé que j’étais aide-soignante. »
« Aujourd’hui, le directeur de l’hôpital m’a confirmé que je pouvais témoigner. »
« Ce soir, je fais ma dernière nuit et c’est la raison pour laquelle je veux témoigner. »
« Je suis dans un service de réanimation et il faut être très concentré. Je ne suis pas pour les caméras de télévision dans nos services. »
Sur la pénurie dans l’hôpital
« Le directeur du CHRU de Nancy avait tiré la sonnette d’alarme à temps donc on n’a pas eu de problème particulier. »
« J’ai un problème avec la prime promise pour les personnels soignants par le gouvernement : c’est bien mais je préférerais qu’on valorise les salaires tout de suite. »
« On arrivait à l’hôpital la boule au ventre et la première chose que l’on faisait, c’était d’aller voir le stock de sur-blouses. »
« Une nuit, on a vu le stock de FFP2 diminuer donc on a fait gaffe à ne pas trop en dépenser. On a maintenu le masque pendant 24 heures. »
« Quand on l’ouvre, c’est plus pour nos patients que pour nous-mêmes. »
Sur les applaudissements à 20h
« On reste persuadé que, d’ici quelques semaines, on redeviendra les feignantes qui ne répondent pas assez rapidement aux sonnettes. »
« Je n’arrive pas à me persuader que tous les gens qui applaudissent à 20h seront demain dans la rue si besoin est. »
Sur le mépris social et le métier d’aide-soignante
« On m’a reproché de ne pas sauver des vies mais de torcher le cul des mémés. »
« Une aide-soignante en service de réanimation, elle aide l’infirmière, elle fait des gestes techniques et masse les personnes. »
« Ce mépris par rapport à ma profession est dégueulasse. »
« À l’Assemblée nationale, on s’est beaucoup moqué de moi quand, très tôt, j’engueulais mes collègues qui ne respectaient pas les gestes barrières. »
« Quand l’Assemblée est devenue l'un des premiers clusters, j’ai reçu des messages de quelques personnes pour me dire qu’ils regrettaient de s’être moqués de moi. »
« On m’écoute quand j’ai quelque chose à dire. »
« On préférera toujours appeler un député médecin ou un sachant plutôt que moi, aide-soignante. Les habitudes restent. »
Sur les moqueries de la macronie
« Je n’ai rien à faire de leurs excuses. Ça serait très malvenu d’ailleurs. J’attends des actes. »
« Emmanuel Macron a dit qu’il y aurait un avant et un après Covid. Il y aura aussi une Caroline Fiat avant et après Covid. »
Sur la fin de vie en période de Covid-19
« Il y a un protocole qui fait que personne ne peut voir le défunt donc c’est nous qui mettons la personne dans la housse, qui la fermons et la scellons. C’est une horreur. »
« J’ai du fermer la housse d’un monsieur en me disant que je serais la dernière à le voir. Je ne suis pas de sa famille et je ne le connais pas. Il y a sans doute des gens qui auraient aimer lui dire au revoir une dernière fois. Il n’avait pas de bijou. Rien. J’étais traumatisée en me disant qu’il faudrait peut-être lui mettre son alliance. Je l’ai très mal vécu. Je me suis sentie obligée de parler à ce monsieur en lui expliquant que sa famille l’aimait très fort mais qu’à cause du Covid, sa famille ne pouvait pas être là. »
« Je ne veux plus jamais revivre ce que j’ai vécu en ayant remis ma blouse. »
Sur le retour à l’Assemblée
« Maintenant, ils ont intérêt à me prendre au sérieux parce que sinon, ils vont manger. »
« Il y a des responsables à ce que l’on vit aujourd’hui. »
« J’ai rendu un rapport accablant en mars 2018 sur les Ehpad et rien n’a été fait depuis en deux ans à part commander deux autres rapports pour faire oublier le mien. »
« Il y a eu du retard au sommet de l’Etat et ça se réglera quand je reviendrai à l’Assemblée nationale. »
Sur la gestion de la crise par Emmanuel Macron
« Je suis en colère parce qu’ils n’acceptent pas mon aide. »
« J’ai toujours cette impression de mépris. »
« Ils ont choisi Jérôme Guedj pour faire une mission sur les personnes âgées. Je remarque que c’est encore un énarque et sans doute n’a-t-il jamais mis un pied dans les Ehpad. »
« Je ne crois pas à leur unité nationale. »
« Emmanuel Macron a mis tellement de garde-fous sur le déconfinement du 11 mai que je n’arrive pas à y croire. »
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Vendredi soir, Jean-Luc Mélenchon a fait un discours d'un peu plus d'une heure dans le cadre d'un meeting numérique de la France insoumise. A-t-il convaincu ? On y répond avec Pierre Jacquemain, Pablo Pillaud-Vivien et Catherine Tricot.
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Réf. discours JLM à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?Qm2kWQ
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Demain, l’université et la recherche s’arrêtent. Les universités et les laboratoires se mobilisent contre la précarité, la loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche et et contre la réforme des retraites. Déborah Guy, doctorante à l’EHESS et Samuel Hayat, chercheur en sciences politiques au CNRS, sont les invités de #LaMidinale.
Pour aller plus loin :
https://universiteouverte.org/
https://precairesdelesr.wordpress.com/
Sur l’arrêt de la recherche et des universités
« On lance un appel à l’arrêt. C’est un appel au refus des conditions de travail actuelles de l’enseignement supérieur et de la recherche. »
« C’est un appel à la grève reconductible de manière à marquer notre désaccord. »
« En gros, c’est l’idée de ‘on se lève, on se casse’. »
« Il y a un niveau de précarité dans l’université qui s’étend à tous les rôles et les statuts qui ont atteint un niveau inacceptable et ingérable. »
« Notre mobilisation s’inscrit dans la continuité d’une lutte qui a commencé le 5 décembre dernier et qui continue le 5 mars qu’on veut amplifier dans les universités et les établissements de recherche. »
Sur la néolibéralisation de l’université et la « prévarication »
« Il y a une compétition généralisée et une sur-sélection dans l’université qui passe par une précarisation des statuts. »
« La plupart des enseignements qui sont donnés à la fac sont donnés par des précaires dans le cadre le plus souvent de vacations où on est payés à la tâche. »
« La mise en compétition généralisée va accroitre la sélection sociale de l’université. »
Sur la fin de l’université publique
« On voit une pression démographique de plus en plus forte qui a démarré en 2012 et qui ne va pas s’arrêter avant 2029. »
« L’université ne tient que sur la précarisation des contrats. »
« Les TD [travaux dirigés] sont surchargés, les amphithéâtres sont dépassés. »
« Les conditions sont de pire en pire. »
« Il y a une demande de formation et on n’a pas les moyens de le faire correctement. »
Sur les promesses de la ministre Frédérique Vidal
« Il y a de la part de ce gouvernement et des gouvernements précédents une logique qui consiste non pas à détruire les universités ou la recherche publique mais à modifier fondamentalement son fonctionnement. »
« Il s’agit de mettre en place une logique de différenciation. »
« Avant d’être ministre, Frédérique Vidal était membre d’un lobby qui s’appelle la Coordination des Universités de Recherche Intensive de France qui est une association qui regroupe les présidents des universités d’élite sur lesquelles se concentrent tous les financements. Ces gens-là ne veulent pas la fin des universités mais des universités à deux vitesses : des universités de masse d’un côté et de l’autre 10% d’universités sur lesquelles vont se concentrer les moyens et l’ensemble de la recherche. »
Sur les conditions de travail et les négociations avec le ministère
« Il y a quasi 50% des étudiants qui travaillent à côté de leurs études. Avec la sélection massive, les étudiants se retrouvent dans des filières qu’ils n’ont pas choisi. »
« On est dans des conditions de rémunération qui sont littéralement inacceptables. On commence nos thèses sans financement. »
« On est obligé aujourd’hui pour pouvoir devenir un professionnel de l’enseignement ou de la recherche, de passer par des conditions de précarité extrême. »
« Si on veut faire ces métiers-là, c’est parce qu’on tient à la recherche et au travail de transmission. »
« Les doctorant-es sont une main d’oeuvre corvéable à merci pour faire tenir l’université qui est à bout de souffle. »
« On est face à des travailleurs et travailleuses qui sont sinistrés à tous les niveaux. »
Sur la vocation de la recherche
« Le ministère dit qu’il faut renforcer l’attractivité des métiers de la recherche. Pour un poste de maitre de conférence, vous avez entre 50, 100 et 150 candidats. »
« Le métier, malgré les difficultés, malgré les conditions de travail et de rémunération, il y a une envie qui est énorme de l’exercer. »
« On ne peut pas être dans une logique où les gens se sacrifient et se transforment en exploiteurs de précaires. »
Sur le climat dans les universités
« Je pense qu’il faut être performatif : la mobilisation va prendre. »
« Les chercheuses et les chercheurs, les personnels administratifs de l’université sont particulièrement touchés par la réforme des retraites. »
« La baisse de nos pensions va être entre 25 et 30% selon les catégories de personnels. »
« Il faut retirer la réforme des retraites. »
« Il y a un projet global de société : l’idée c’est de mettre fin à des logiques de sécurité sociale, de service public et de les remplacer par un système de marché généralisé. »
Sur les violences policières et les intimidations à l’université
« La lutte prend surtout au niveau des personnels les plus précaires mais on a besoin du soutien des personnes qui prennent moins de risque. On a besoin d’une solidarité inter-statut de manière à collectiviser et minimiser les risques. »
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RICHA Roland il y a 22 heures
La marchandisation de l'enseignement supérieur entraîne la prolatisation du corps enseignant et des chercheurs.
Tous ensemble pour éradiquer le Macronavirus.
Transcription :
...
processus de bologne fin 1990 ... néolibéralisation mettre tout le monde en compétition généralisée accroit la sélection sociale ... normalisation généralisée, recherche qui va dans les clous, standardisation contre la diversité des recherches et des objets des recherches ... la ministre vient d'un lobby pour imposer une université à deux vitesses, ... la rech sur coronavirus était délaissée ... au bout du sacrificiel /burnout, précarisation, ...
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Aujourd’hui s’ouvre le débat parlementaire sur la réforme des retraites. Alors que la commission spéciale des retraites n’a pas eu le temps d’examiner l’ensemble des 65 articles du projet de loi, plus de 40.000 amendements ont été déposés… et doivent être débattus à l’Assemblée nationale. Clémentine Autain, députée LFI de la Seine-Saint-Denis et co-directrice de Regards, est l’invitée de #LaMidinale.
Sur les amendements de la France insoumise
« La procédure accélérée empêche l’étude du projet de loi. »
« Nous n’avons pas eu le temps d’étudier les 65 articles de la loi en commission. »
« Le gouvernement est le premier responsable d’avoir, d’emblée, dit “nous n’irons pas jusqu’au bout du texte en commission”. »
« Notre stratégie parlementaire fait écho aux mobilisations sociales de la rue. »
« Notre méthode - qui a consisté à déposer des amendements de manière systématique - a permis de parler du fond. »
« Nos interlocuteurs ont été très mous. »
Sur la possibilité du recours au 49.3
« Ça sera le choix du gouvernement : on est opposé au 49.3 et au texte de loi. »
« Si le gouvernement recourait au 49.3 ça ne ferait qu’apporter de l’eau au moulin de la colère dans le pays. »
Sur le débat parlementaire
« Pour être très honnête, nous ne sommes pas dans une logique de faire changer le texte (…). On est, en bloc, opposé au texte. »
« Le modèle que nous propose ce gouvernement est injuste et consiste à faire travailler plus longtemps pour contraindre les budgets publics. »
« Le seul objectif, c’est de réduire la voilure de la dépense publique conformément à la règle d’or de Bruxelles. »
« Il va y avoir autant de régimes que de générations. »
« Il n’y aura pas de régimes spéciaux mais il y aura des régimes spécifiques. »
Sur le texte de loi
« On a déposé de nombreux amendements sur la pénibilité qui ont tous été rejetés. Nos marges de manœuvre sont très faibles. »
« Ce texte de loi est un texte à trous. »
« Même sur les questions des pensions de réversion, on n’y voit toujours pas clair. »
« L’indicateur du ”revenu d’activité moyen” ne veut rien dire. C’est un indicateur qui n’existe pas. »
« Les travaux de la commission parlementaire sur la réforme des retraites ont été tristement fascinants : les députés de la majorité avaient un dogme intangible - la règle d’or des 3% - mais surtout ils n’étaient pas préparés. On est face à une bande de pieds nickelés qui sont incapables de nous dire comment on va calculer ses points et donc sa retraite demain. »
« Comment ont-ils pu travailler pendant deux ans et nous poindre un texte aussi flou ? »
Sur le lundi noir dans les transports et les mobilisations
« Ce qui est impressionnant, c’est la durée et l’ampleur de la mobilisation. »
« Le gouvernement a réussi à mettre en colère tout le monde (…) c’est des secteurs très divers de la société qui sont mobilisés et en colère. »
« On est face à une équipe gouvernementale très entêtée, technocratique, qui a décroché de la majeure partie de la société. Et ça, c’est très dangereux. »
« Je rêverais qu’on ait une grève générale reconductible. »
« Je ne dirais pas que la mobilisation est finie : ça peut tout à fait repartir et plus fort encore. »
Sur le référendum
« Référendum et mouvement social ne sont pas incompatibles. »
« Nous avons utilisé les leviers disponibles sur un plan institutionnel et nous défendons une motion référendaire, à l’Assemblée nationale, avec l’ensemble des groupes d’opposition de gauche. »
« Nous réfléchissons au dépôt d’une motion de censure : pour l’instant, les socialistes ne veulent pas la signer tout de suite mais ils ne sont pas contre le principe (…). Il y aura aussi un recours déposé au Conseil constitutionnel - si le texte devait être voté. »
Sur l’alternative politique
« La question qui se pose à nous c’est la question de la perspective politique. »
« Il faut bâtir une espérance (…) il faut une espérance de transformation sociale et écologique. »
« À deux ans d’une élection, on ne voit pas toujours bien clair quelle sera la situation exacte : Macron sera-t-il empêché ou pas ? »
« Peut-être qu’Emmanuel Macron peut se retrouver dans la même situation que François Hollande à ne pas être en capacité de se représenter. »
« Dans la gauche sociale et écologiste, tout n’est pas encore calé non plus : il y a des tensions, il y a des contradictions, il y a des histoires différentes. »
« Il y a plein de choses qui rendent très difficile le chemin que je souhaite c’est à dire qu’on arrive à des convergences qui permette d’aboutir à une candidature de rassemblement social et écologiste, en 2022. »
« Il y a une convergence à l’Assemblée nationale contre le projet de réforme de retraite. C’est un premier pas. La culture commune est en train de se mettre en place. »
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Le média en ligne Reporterre, quotidien de l’écologie, publie un ouvrage collectif L’écologie du XXIème siècle aux éditions du Seuil. Alors qu’Emmanuel Macron annonce faire de l’écologie le « combat du siècle », quelle crédibilité écologique peut-on accorder au gouvernement ? Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre, est l’invité de #LaMidinale.
Sur la crédibilité écologique d’Emmanuel Macron
« Les éditorialistes de la presse aux mains des oligarques y croient encore [au tournant écologique du quinquennat]. »
« Le tournant vert est une formule employée par des commentateurs politiques pour s’occuper l’esprit. »
« Il y a une opération de communication évidente de la part d’Emmanuel Macron. »
« Non seulement il n’y a pas de vraie politique écologique mais il y a en plus une régression en matière de politique écologique dans ce pays. »
« L’office de la biodiversité se retrouve avec des moyens inférieurs par rapport à ce qu’il avait. »
« L’office national des forêts se retrouve en voie de privatisation et est orienté vers une productivité maximale et non pas vers une approche écologique. »
« Le détricotage du droit de l’environnement qui se fait discrètement affaiblit la protection de l’environnement. »
Sur la politique de ‘réparation’ du gouvernement
« On n’est pas dans une attitude d’opposition systématique, on est journaliste : on constate, on observe. »
« La prise en compte de l’élévation du niveau de mer me parait raisonnable. C’est à peu près le seul point positif. »
« Elisabeth Borne a annoncé que les fonctionnaires prendraient moins l’avion : c’est une très bonne chose mais comme le dit Karima Delli [eurodéputée EELV], si on veut vraiment lutter contre l’avion - ce qui est une nécessité absolue - il faut augmenter le prix du kérosène et arrêter la politique d’extension des aéroports. »
« Il faut développer les trains de nuit. »
Sur la convention citoyenne pour le climat
« À Reporterre, on a une attitude d’observation et de journalisme critique. »
« On a regardé l’élaboration de la convention citoyenne pour le climat avec un certain scepticisme en se rappelant d’ou ça venait : c’est une idée lancée par Emmanuel Macron et Cyril Dion à un moment où le gouvernement s’est senti menacé et affaibli par les gilets jaunes. »
« Il y a quand même dans le dispositif mis en place des mécanismes intéressants : permettre à des gens comme vous et moi de réfléchir ensemble à un sujet en ayant des vrais débats et délibérations. »
« La grande inquiétude que j’ai c’est que ça serve la communication d’un gouvernement qui n’a pas pas de vraie approche écologique. »
« Ces citoyens vont faire des propositions mais ces propositions, pour beaucoup, sont déjà connues et pourraient déjà être mises en oeuvre. »
Sur l’invasion du siège BlackRock
« En tant que je journaliste, je n’ai pas à juger du mode d’action. »
« On est très attentif à tous les modes d’action. »
« Le discours des jeunes et moins jeunes qui ont mené cette action nous parle beaucoup : ils disent que ce que fait le capitalisme et les institutions financières est désastreux et créé des dégâts, nuisances et dommages qui sont très considérables par rapport à quelques malheureux tags. »
« On n’a pas vu les éditorialistes manifester le même outrage et horreur quand les LBD étaient tirés sur les gens dans les rues de manière inconsidérée. »
« Face à la violence extrême, le tournant autoritaire que prend le capitalisme, est-ce que les outils de la non violence sont suffisants pour endiguer cette volonté brutale d’imposer le néolibéralisme alors qu’il y a des défis écologiques sidérant et qu’il y a une injustice sociale insupportable ? »
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Une nouvelle journée de mobilisation doit avoir lieu demain contre la réforme des retraites. Où en est le mouvement social ? Le gouvernement peut-il encore reculer ? Que peut l’opposition parlementaire ? Quelle issue à la motion de censure déposée par La France insoumise ? Eric Coquerel, député LFI de la Seine-Saint-Denis, est l’invité de #LaMidinale.
Sur les chiffres du chômage
« C’est le meilleur des mondes : c’est ce que nous propose le gouvernement. À en croire le gouvernement, on se demande pourquoi les Français sont mécontents parce que depuis qu’il est là tout va mieux. »
« Je peux vous annoncer que dans les prochains mois, les chiffres du chômage vont encore s’améliorer. Avec les nouvelles règles d’allocation qui vont sortir des centaines de milliers de personnes des ASSEDIC et de Pôle Emploi, il y aura moins de demandeurs d’emploi en France mais il n’y aura pas plus de personnes au travail. »
« C’est pas le chômage qui baisse, c’est les statistiques du gouvernement. »
« Il y a une misère et une colère qui montent dans le pays et le gouvernement fait mine de ne pas l’entendre. »
Sur le climat social
« On exagère pas quand on parle de dérive autoritaire de régime. »
« Il y a une volonté de vengeance contre les salariés en grève. »
« Je voudrais faire un appel : il faut être solidaire jusqu’au bout de ceux et celles qui luttent [et qui se retrouvent convoqués devant des conseils de discipline]. »
« Je vois une colère, une détermination et une combativité toujours aussi forte chez ceux qui luttent. »
« Il y a une combativité très forte mais il y a aussi une tristesse de ne pas y être encore arrivé [à faire céder le gouvernement avec une grève générale]. »
« Il y a une très grande majorité des Français qui sont contre la réforme des retraites et pour le mouvement. »
« Il y a de nombreuses professions qui rejoignent le mouvement : des professeurs, EDF, des plateformes, des jeunes, des avocats, des pompiers… cet effet tâche d’huile n’est pas terminé. »
« La lutte pour le retrait de la réforme des retraites n’est pas terminée. »
Sur Laurent Berger et la « folie collective »
« Je n’ai pas l’impression d’une folie collective, j’ai l’impression d’un régime néolibéral qu’on a rarement vu aussi brutal en France. Macron c’est Thatcher et Blair à la fois. »
« La folie c’est la mise à bas de notre système social. »
« Il y a un climat détestable et Macron met des braises sans arrêt dans le feu. Tout ça va exploser. »
« Traditionnellement, on a toujours veillé à ne pas taper les syndicats (…). Maintenant force est de constater qu’avec l’épisode sur le vrai/faux âge pivot qu’on a fait mine de retirer (…) on peut penser que Laurent Berger a joué un rôle vis-à-vis du gouvernement qui est un rôle d’appui. »
« Sur la conférence de financement, on fait mine que le jeu est ouvert alors que tout est fermé. C’est indécent. »
Sur la motion de censure LFI refusée par le PCF et le PS
« On a redéposé une motion de censure et les autres groupes doivent en rediscuter aujourd’hui. J’espère qu’ils vont accepter. »
« Les droits du Parlement sont bafoués. »
« On a pas compris ce refus du PCF ou du PS. »
« J’ai tendance à penser que le PCF s’est aligné derrière le PS, ce que je trouve dommage. »
« J’espère que tout ça va être réparé aujourd’hui parce qu’il y a un refus unanime des partis de gauche sur cette réforme des retraites. »
Sur la proposition de référendum du PCF
« Le mouvement social pense qu’il peut obtenir le retrait pur et simple (…). En faisant cette proposition, vous anticipez d’un certaine manière l’échec du mouvement social. Moi je pense que le mouvement social peut faire reculer le gouvernement. »
Sur la journée de mobilisation du 29 janvier
« La grève est l’arme fatale des travailleurs. »
« Si ce pays se met trois jours en grève, secteur public et privé, le gouvernement plie. Il ne tiendrait pas plus longtemps. »
« On travaille avec Olivier Besancenot - que je vois beaucoup en ce moment sur les AG - de créer un comité national de soutien qui pourrait mettre sur la table l’idée d’une marche nationale. »
« Il faudrait une marche nationale à Paris avec un million de personnes : ça permettrait d’amplifier le rapport de force en faveur des grévistes. »
Sur l’unité à gauche et la question de l’alternative politique
« Quand on a un mouvement dont le candidat a fait 19% et a échoué à 600.000 voix près, on se pose la question [d’entrer en campagne pour 2022]. »
« Il faut travailler à la création d’une force politique a vocation majoritaire. »
« Le plus urgent, c’est que quelque chose naisse de ce mouvement social. »
« C’est pas parce que vous additionnez dix logos, que vous êtes assuré de gagner. »
« Jean-Luc Mélenchon est le meilleur candidat pour 2022. »
« Notre problème n’est pas d’incarner déjà une candidature pour 2022 (…), mais de faire en sorte que les gens se fédèrent, se rassemblent, s’impliquent : il nous faut une véritable fédération populaire. »
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Mardi, Là-Bas Si J’y Suis fêtait ses 30 ans au CentQuatre à Paris avec près d’un millier de personnes présentes. Émission de radio sur France Inter de 1989 à 2014, Là-Bas Si J’y Suis est aujourd’hui un média en ligne. Daniel Mermet, son fondateur, est l’invité de #LaMidinale.
Sur le journaliste et le militant
« Il existe des journalistes comme nous qui pensent que les journalistes peuvent contribuer à être utiles et à changer les choses. »
« Militant n’est pas un gros mot. Nous, on fait un journalisme engagé. »
« Je fais une grande différence entre journalisme engagé et militant. »
« On fait un journalisme classique c’est-à-dire qu’on respecte les faits et les données. Et le commentaire est libre. Les faits sont sacrés, le commentaire est libre. »
« Le journalisme militant serait le journalisme de quelqu’un qui a une conviction et qui va chercher dans l’actualité quelque chose qui va nourrir et étayer sa prise de position. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce journalisme là. Et ça n’est pas ce que fait Taha Bouhafs pour Là-Bas Si J’y Suis. »
« C’est assez curieux que la qualification de journalisme militant tombe toujours sur des gens de gauche. »
« On ne dira jamais de Bernard Guetta ou de Christophe Barbier qu’ils sont militants. Pourtant se sont de vrais militants. »
« La gauche, ça a une signification. Ça n’est pas fini. C’est un repère pour nous même si les choses bouges. »
Sur la genèse de l’émission Là-Bas Si J’y Suis
« Quand on a commencé, on ne savait pas que le mur de Berlin allait tomber. »
« On a fait des reportages qui ont stupéfié la rédaction et la direction [de France Inter]. »
« À France Inter au début, on m’a vu comme un débile léger, un ex soixante-huitard, voire un rouge-brun. On était soutenu par Pierre Bouteiller [ex directeur de France Inter]. »
« On a trouvé cette formule assez vite : plus près des jetables que des notables. Ça a été ça notre ligne pendant trente ans. »
« Je suis né dans la banlieue rouge dans une famille de huit enfants. »
« Les auditeurs, ils se traduisent par des chiffres : ils sont six millions. Ou six millions et demi. Mais ça, ça n’est pas des auditeurs, c’est de la statistique. »
« On a tendance à considérer que les auditeurs ont des questions poser. Nous, on pensait déjà que les auditeurs avaient aussi des réponses. C’est ce qu’on a fait avec le répondeur. »
Sur France Inter
« Aujourd’hui, France Inter vise les CSP+. On est dans le marketing. Les classes populaires, les jeunes, les vieux, ils s’en foutent complètement. »
« France Inter n’est pas une chaine commerciale, c’est la confiscation d’un service public. »
« Radio France est un service public fantastique issu directement de la résistance. »
« France Inter est dirigée par des médiocres. »
« France Inter, c’est un faux succès. C’est du marketing. »
« J’ai entendu un matin une consoeur lancer ce commentaire : ”en attendant Godot”. Mais qui comprend ? France Inter, c’est un entre-soi. »
« Il faut augmenter les budgets de Radio France et en faire un vrai service public. Et que les décisions soient prises autrement, avec les auditeurs notamment. »
« Laurence Bloch [directrice de France Inter] a décidé que plus jamais on ne dirait Là-Bas Si J’y Suis ; que plus jamais on inviterait Daniel Mermet. Je m’en fous. Personnellement, ça ne me fâche pas du tout. »
Sur Là-Bas Si J’y Suis aujourd’hui
« On est beaucoup plus libres aujourd’hui. Peut-être trop. »
« Avant, on était une émission. Maintenant, on est devenu un média. »
« On ne doit des comptes qu’aux abonnés et à l’équipe. »
« Le seul qui nous a précédé et on l’a complètement copié, c’est Daniel Schneidermann [avec Arrêt Sur Images]. »
« J’ai envie qu’on se tourne beaucoup plus vers le public populaire. On est un peu trop enfermé dans les sujets bobo-intello-parigot. »
« Quand les gilets jaunes ont surgi, on n’a pas été surpris. On les connait depuis 25 ans et plus. »
« On a vu un sociocide c’est-à-dire une partie de la société qui a été complètement détruite avec le mépris de la petite bourgeoisie intellectuelle. »
« On nous a appris à parler le langage de l’ennemi. »
Sur la gauche
« La gauche a lâché le peuple. Elle a abandonné le populo. »
« Tous les médias de gauche s’adressent à la bourgeoisie culturelle alors que les médias de droite s’adressent au grand public. On est infoutu de faire des médias de gauche qui s’adressent au grand public. On l’a fait pendant 25 ans. »
« La gauche ne pourra s’en sortir que quand elle retissera ce fil avec le grand public. »
« La gauche a soupçonné les gilets jaunes d’être à l’extrême droite, ils sont antisémites : il y a une espèce d’héroïsation de la classe populaire. Les gens de la classe populaires sont aussi cons que les autres. Il n’y a aucune raison de croire qu’ils sont plus malins. »
« Notre devise, c’est : de défaite en défaite jusqu’à la victoire finale. »
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Transcription : ... ya ce peuple qui a été abandonné, qui est en friche et que certains essayent de rejoindre aujourd'hui. Ruffin essaye. Un type comme gérad filoche a fait un parcours formidable. Il est pédagogue. Il essayent, ils croient encore à l'émancipation. Voilà. ... faire émerger un projet à gauche. lfi a essayé, ça a fait long feu. ...
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Tête de liste dans le 18ème arrondissement, Vikash Dhorasoo revendique de présenter une liste « de gauche » à Paris, aux côtés de l’actuelle conseillère PG Danielle Simonnet. L’ancien joueur de football professionnel est l’invité de #LaMidinale.
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Sur la liste Décidons Paris, menée par Vikash Dhorasso et Danielle Simonnet
« Nous présentons à Paris une liste de gauche, écologiste, sociale, antiraciste, féministe et démocratique. »
Sur la gauche
« La gauche pour moi, c’est la solidarité, l’entre-aide, le collectif ; c’est faire les choses pour les autres de manière désintéressée. Mais c’est aussi faire avec les autres. »
« Nous portons les revendications des gilets jaunes et de la mobilisation actuelle [contre les retraites]. »
« J’étais gilet jaune, je suis dans les grèves, je soutiens tous ces mouvements (…). Ces combats rejoignent le combat municipal parce qu’il s’agit aussi de combattre la politique d’Emmanuel Macron, ce président des riches qui prend aux pauvres pour donner aux riches. »
« Nous sommes les seuls à avoir une liste qui n’est pas tournée vers le capitalisme et la recherche de la croissance à tout prix contrairement à tous les candidats face à nous - EELV qui tend la main à Cédric Villani ou Anne Hidalgo qui a un adjoint à l’urbanisme (Jean-Louis Missika), soutien officiel d’Emmanuel Macron.
« J’ai le sentiment que le PS n’est plus un parti de gauche. »
Sur l’écologie
« Les écolos ont un programme écolo qui ressemble au notre - même si je trouve que, parfois, ils font plus du jardinage que de l’écologie sociale. »
« Notre projet écologique est bien plus radical que celui d’EELV. »
« On ne peut pas défendre la croissance et le capitalisme et en même temps défendre l’écologie. »
« On ne peut pas défendre à la fois le CETA et les traités de libre échange et, dans le même temps, se revendiquer de l’écologie. »
« Il me semble difficile de faire le grand écart : quand on est écologiste, je ne vois pas comment on peut tendre la main à la fois à Cédric Villani et à Danielle Simonnet (…). Cédric Villani n’a rien d’écolo. »
« On doit sortir de nos modes de vie qui sont dangereux. »
Sur le bilan d’Anne Hidalgo et les Jeux Olympiques
« Anne Hidalgo considère que Paris 2024 est la réussite de son mandat. Moi, je pense que c’est son échec. »
« Avec Paris 2024, ça montre que Paris n’appartient plus aux Parisien-nes mais est une carte postale qui appartient au tourisme et aux multinationales qui vont se gaver sur les JO. »
« Sur les JO de 2024, nous proposons un référendum francilien. »
« Je suis contre les Jeux Olympiques de Paris 2024. »
« Pourquoi on ne s’est pas intéressé des gamins des quartiers et aux personnes qui sont dans la précarité ? Pourquoi on attend Paris 2024 pour le faire ? »
« Pour Anne Hidalgo et ses colistiers, l’espace public est un marché. »
Sur les mesures phares de Décidons Paris
« Non à Paris 2024, ça c’est très important. »
« Dans le 18ème, on veut casser le contrat avec la SOGERES (livraison repas des cantines scolaires). »
« Les enfants mangent des repas industriels, en petite quantité, sans vitamines, sous vide, fabriqués dans une cuisine centralisée. Rien n’est bon. »
« Pendant dix ans, mes enfants ont mangé de la mal bouffe dans les cantines scolaires. »
« Il fait refaire du local et du bio, c’est possible. »
« Nous voulons les transports gratuits pour tous les Parisiens. »
« Le 18ème arrondissement est l’arrondissement qui a le moins d’espaces verts par habitant avec moins d’1 m2 par habitant. Nous voulons créer un parc dans le 18ème arrondissent de Paris. »
« Bizarrement, ce sont les arrondissements les plus pauvres de Paris qui ont le moins d’espaces verts. »
Sur les autres candidats à Paris
« Je considère que nous n’avons que des adversaires dans cette élection. »
Sur le second tour de l’élection municipale
« C’est une discussion sur la table à Décidons Paris. Rien n’est validé. Il y aura une vraie discussion et nous prendrons une position commune. »
« Je serai maire du 18ème arrondissement. »
Sur les propos de Jean-Luc Mélenchon sur l’homophobie
« Je condamne toutes les discriminations et je les combats. Je fais confiance à mes potes homosexuels quand ils me disent ce qu’ils tolèrent et ne tolèrent pas. »
« Quelle que soit l’insulte, homophobe, raciste, sexiste, je les combats. »
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Que comprendre de la réforme des retraites et de la mobilisation sociale en cours ? Guillaume Duval, éditorialiste à Alternatives Economiques et co-initiateur du Festival des idées, est l’invité de #LaMidinale.
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Sur le rôle des syndicats « La présidence d’Emmanuel Macron marque une rupture profonde vis-à-vis d’une période où il y avait un consensus droite/gauche sur le fait que sur les sujets sociaux, avant de faire des réformes, il fallait négocier avec les syndicats et laisser les syndicats et le patronat négocier sur les sujets du droit du travail. Emmanuel Macron a balayé ça d’un revers de la main pour imposer une vision jacobine et jupiterienne de la présidence. »
« Ce qui est très impressionnant sur les retraites, après deux ans de concertation, c’est que, d’une part, on a aucun accord des syndicats et, d’autre part, on n’y voit pas clair. »
Sur les régimes spéciaux
« On soutient plutôt la suppression des régimes spéciaux et on soutient aussi l’unification d’un système de retraites entre le public et le privé. »
« Le fait que les règles de fonctionnement du système de retraite entre le privé et le public soient différentes est l’une des causes majeures de division du salariat. »
« Le fait que l’on supprime cette fracture qu’il y a aujourd’hui au sein du salariat me parait un objectif politique absolument central pour reconstruire une alternative au néolibéralisme qui joue beaucoup sur cette opposition pour empêcher toute alternative d’émerger. »
Sur la retraite à points
« Le principe même de la retraite à points est problématique à plusieurs niveaux : il prend en compte de la même manière les rémunérations touchées tout au long de la carrière pour calculer le niveau de la retraite. »
« La fonction sociale d’un système de retraite, c’est de donner aux gens un revenu de remplacement qui soit en rapport avec le revenu qu’il touchait en fin de carrière. Donc il s’agit de punir les gens qui ont un peu mal démarré dans leur carrière. »
« La retraite à points oblige les jeunes à regarder de très près combien ils vont gagner de points parce que c’est ça qui déterminera leur retraite : c’est très mauvais pour la dynamique économique du pays. Ça veut dire que vous dissuadez les jeunes de créer des entreprises, de s’embarquer dans une boite qui démarre, de changer d’orientation. Vous freinez la mobilité dans l’économie et vous freinez l’économie. »
« Un an de plus dans une retraite à points ça donne environ 2,5% de retraite en plus sur une carrière de 40 ans. Ce que pense le gouvernement, c’est que 2,5% ce n’est pas assez dissuasif et le risque est non négligeable que tout le monde parte à 62 ans dans le nouveau système. »
Sur la question de l’âge pivot
« Le système de l’âge pivot est le système le plus injuste parce que ça pénalise d’abord ceux qui ont commencé à travailler plus tôt et ça avantage ceux qui ont fait des longues études et ont, a priori, des rémunérations plus fortes et des conditions de travail plus favorables. »
« Le problème, c’est que ce gouvernement peut sans doute faire passer en force son système de retraite mais il reste la question de la fonction publique, des enseignants et de beaucoup d’autres secteurs dans la fonction publique : ils sont les grands perdants. »
« Il va y avoir une plus forte incertitude après qu’avant la réforme des retraites, sur la pérennité, la nature et la soutenabilité du système futur de retraites. »
Sur la mobilisation sociale du jour
« Il faut retirer le texte et négocier sérieusement. »
« On ne peut pas faire une conférence de financement tout en laissant en place le texte et sa logique. »
« La première chose qu’on ne comprend pas dans ce texte et sa logique, c’est le financement du système futur de retraite une fois qu’on aura mis en place les points. »
« Il faut commencer par discuter du financement des retraites mais pour le faire dans de bonnes conditions, il faut d’abord retirer ce projet. »
« Même si la CFDT, l’UNSA et la CFTC se disaient ”d’accord” [avec la réforme], aujourd’hui, en termes de représentativité, ils ne représentent qu’un tiers des voix des salariés. »
« La CFE-CGC qui pèse très lourd et qui est plutôt en progression aujourd’hui dans le salariat est associée à la mobilisation avec la CGT et FO. »
« Pour faire une réforme qui rencontre un consensus suffisant dans la société pour être stable, c’est-à-dire de dégager l’horizon futur des retraites, il faut négocier et aboutir à un consensus large sur ce qu’il faut faire dans le futur. »
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Pour la dernière Midinale de 2019, Catherine Tricot, gérante de la revue Regards, revient sur les temps forts de l'année et les perspectives pour 2020 - et au delà.
Sur le mouvement contre la réforme des retraites
« Au delà des retraites, le mouvement actuel charrie des choses très profondes : le problème de la protection sociale, de l’anticipation de nos vieux jours… »
« Il faut que l’on se pose la question de la qualité de notre vie. »
« On est en train de contester des dogmes qui ont dominé depuis trente ans notre vie politique : les 3%, les 14%... »
« Ce n’est pas possible que des critères abstraits décident à la place de la politique. Il faut revenir à la place que l’on veut accorder au social et au bien-vivre. »
« Il y a une remise en cause du social-libéralisme qui a dominé la gauche et qui la met au fond du trou. »
Sur les violences policières
« Ce qui sera un marqueur de l’année 2019, ce sont les violences policières mais, d’une manière générale, un mode de gestion extrêmement autoritaire : les violences policières, c’est la pointe avancée de l’affaire. »
« Il y a une arrogance social de la part du gouvernement : ils ne méprisent pas tant les autres, ils sont convaincus du bien fondé de leur point de vue et ils veulent l’imposer. »
Sur les soulèvements un peu partout dans la monde
« On est au bout du moment du néolibéralisme et de la domination par l’économique de toutes les sociétés. »
« Les peuples recommencent à vouloir prendre en main leur destin : retrouver de la démocratie, retrouver de l’espace pour le social, à contester la montée des inégalités. »
« Il y a une remise en cause du néolibéralisme mais pas uniquement dans sa dimension économique mais aussi dans sa dimension autoritaire. »
Sur les raisons de ces soulèvements
« Je ne crois pas que l’on soit dans une société plus individualiste. »
« Il y a une affirmation croissante des individus qui tentent de trouver leur place, s’émanciper et maîtriser leur vie. Mais cela se fait dans un cadre capitaliste donc effectivement, cela peut prendre des formes individualistes mais ce n’est pas cela qui caractérise notre époque. »
« La gauche a trop pensé qu’on était face à de l’individualisme partout dans la société. Non : on est face à une recherche d’affirmation des individus. »
Sur l’avenir de la social-démocratie
« Il y a un avenir à la social-démocratie si elle se réinvente. Mais ce n’est pas mon choix. »
« Ce serait plus intéressant d’avoir une social-démocratie plus à gauche pour les avoir en sparring-partners et imaginer cette autre façon de vivre dans le 21è siècle. »
« Il ne suffit pas d’avoir un doute sur le fait d’être allié avec Angela Merkel pour faire naître une alternative. »
« Le Parti socialiste français hésite entre différentes positions : même à l’intérieur du débat sur les retraites, ils sont critiques sans aller au bout de leurs critiques dans la mesure où, depuis le livre blanc de Michel Rocard en 1992, les socialistes et la droite on partagé le même point de vue sur le traitement de la question de la retraite, c’est-à-dire comment limiter les dépenses sociales pour les retraités. »
Sur la gauche française
« Ce qui se passe en France, à gauche, est extrêmement grave car les élections européennes ont mis un point sur une réalité lourde de danger : il n’y a pas de force à gauche qui serait susceptible d’entraîner une dynamique. »
« La gauche française est émiettée à un niveau très préoccupant. »
« Je ne crois pas à l’alliance des gauches pour pouvoir gagner, notamment au niveau local. »
Sur la présidentielle 2022
« Aux municipales, peut s’agréger un peu de bien vivre et de nouveau sens des politiques publiques et sociales. Mais savoir si cela va permettre de faire émerger une personnalité d’ici 2022 ? Je n’en sais rien. »
« Ce que je crois, c’est qu’Emmanuel Macron n’est pas assuré d’être candidat en 2022. »
« Les catégories populaires ne se sentent pas représentées : la France des gilets jaunes, hors des grandes métropoles, Emmanuel Macron se les ai pris de front. Les habitants des quartiers populaires, il se les est pris de front aussi avec le délire hystérique contre la culture musulmane. Et maintenant, il se prend de front tous les salariés des grandes métropoles et du service public. Il n’a plus de base sociale. »
« Emmanuel Macron s’est fait élire par les électeurs de François Hollande mais il est maintenant soutenu par la droite : il est du coup très affaibli sur le plan idéologique et politique. »
« Il peut arriver la même chose à Emmanuel Macron qu’à François Hollande en 2017 : ne pas pouvoir se représenter. »
« Je ne vois pas qui aujourd’hui, réussit à capitaliser sur la colère ou, en creux, sur le fait que les gens se retirent de la politique – à part l’extrême droite. »
« Emmanuel Macron est un dingue qui a atteint son niveau d’incompétence en jouant avec le feu politique et alimentant la machine Marine Le Pen. »
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Il vient de publier "Capital et idéologie" aux éditions du Seuil. Thomas Piketty est le premier invité du Long Regards, un rendez-vous mensuel chaque dernier vendredi du mois.
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Christophe Castaner, Extinction Rebellion, débat sur l'immigration, stratégie de la France insoumise et convergence des luttes : le député France insoumise du Nord Adrien Quatennens est l'invité de la Midinale.
VERBATIM
Sur Christophe Castaner
« En cette rentrée politique, je vois une aggravation du délitement de l’Etat républicain. »
« Au delà de ce qui s’est passé à la préfecture de police, Christophe Castaner, comme homme politique, comme principal donneur d’ordres, porte sur ses épaules un bilan politique qui n’est pas soutenable. »
« Christophe Castaner est considérablement affaibli. »
« Cela fait un moment que la démission de Christophe Castaner est à l’ordre du jour. »
« Je crois que Christophe Castaner n’est plus en mesure d’assurer la crédibilité de l’institution qu’il est sensé représenter. »
Sur Extinction Rebellion
« Je suis estomaqué par les propos qu’a tenu Ségolène Royal à propos d’Extinction Rebellion. »
« Les militant-e-s d’Extinction Rebellion donnent à voir quelque chose de non-violent et de festif, radical certes mais leur crédo, c’est la désobéissance non-violente. »
« Comme tout mouvement, Extinction Rebellion est pétri de contradictions – et l’on sait que ce n’est pas uniquement Extinction Rebellion qui était présent au centre commercial Italie 2 ce week-end… C’est vrai que le slogan “Couteau en céramique” est clairement très mal venu. »
Sur le débat sur l’immigration voulu par Emmanuel Macron
« Il faut d’abord dénoncer l’opération : pourquoi tenir ce débat dans cette période alors que ce n’est pas la préoccupation majeure des Français ? »
« Tout est fait pour que le scénario du face-à-face Emmanuel Macron – Marine Le Pen soit validé. »
« Non, la France ne subit pas une submersion migratoire ; le solde migratoire est plutôt stable depuis des années. »
« Retirer l’aide médicale d’Etat, comme le propose la Macronie, ce serait une folie, même en raisonnant en termes de coûts. »
« Les mouvements de populations ne doivent pas être considérés comme une fatalité. »
« A la France insoumise, nous pensons qu’il faut prendre le problème par les deux bouts : oui, il faut se préoccuper de l’accueil digne et humain mais ne pas faire comme si les gens étaient heureux de se déplacer. »
Sur la stratégie de la France insoumise
« La séquence des gilets jaunes ainsi que toutes les luttes sectorielles qui existent dans le pays : les Françaises et les Français, un peuple d’essence révolutionnaire et rebelle, n’ont pas besoin de responsables politiques pour passer à la contestation et à la résistance. »
« Il faut montrer que la France insoumise ne propose pas une aventure ou un saut dans le vide. »
« Dans les prochaines semaines, on va bâtir un contre-projet des retraites. »
Sur la convergence des luttes
« Je constate que, sur les retraites, la bataille est enclenchée de manière extrêmement sectorielle – et ça fait le jeu du gouvernement qui ne parle que des 42 régimes spéciaux qui ne représentent que 3% de la population active. »
« J’appelle de mes vœux la convergence mais pour l’instant, c’est un peu mal engagé. »
Sur la ligne politique de la France insoumise
« Est-ce que si nous disons que nous avons un programme de gauche, il est immédiatement intelligible que nous voulons la 6è République, que nous voulons sortir des traités européens ? Evidemment non. »
« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de faire un musée : c’est de trouver la méthode qui fasse que l’on puisse gouverner ce pays. »
Sur la démocratie au sein de la France insoumise
« Quand on est sorti des élections européennes, on a compris qu’il y avait une urgence à réorganiser le mouvement. »
« Les groupes d’actions de la France insoumise cherchaient un cadre pour se coordonner : samedi 12 octobre, il y aura la première grande assemblée des groupes d’actions qui aura lieu tous les trimestres. »
Sur les élections municipales de mars 2020
« On est prêt à faire avec toutes celles et ceux dont les propositions seraient compatibles avec les quelques conditions très souples qu’on a fixées. »
« Le récit de campagne et la tâche qui est la nôtre, c’est de concourir à faire en sorte que le 1 sur 2 qui ne vient plus voter de manière cyclique, revienne. »
« Il y a des endroits où les insoumis estimeront qu’ils ne peuvent pas faire autrement [que la soupe de logos] mais je le déplore et je pense qu’il faut tenter de faire autrement. »
« Dans toutes les villes, dans toutes les communes, il y a de très bons conseillers municipaux qui s’ignorent. »
« L’acte 1 d’une campagne municipale ne doit pas être un accord entre partis politiques. »
Sur les médias
« La France insoumise développe une critique salutaire et politique de la situation des médias. »
« Un tas de journalistes, y compris parmi les plus précaires de la fonction, ne sont pas en désaccord avec les grandes lignes de ce que nous disons à propos des médias. »
« La question [du boycott de certains médias] mérite d’être posée. »
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À la veille de la 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes, la nouvelle doctrine en matière de maintien de l’ordre va-t-elle favoriser plus encore les violences policières ? David Dufresne, journaliste qui a mis en place la plateforme de signalement des violences policières « Allô place Beauvau », est l’invité de .#LaMidinale.
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VERBATIM
Sur l’état des lieux des violences policières
« Il y 582 signalements. Tous ne sont pas des violences à proprement parler mais 95% le sont. »
« Dans ces violences, il y a des mutilés : 22 personnes ont perdu un œil, 5 ont perdu une main et plus d’une centaine ont été visées à la tête par des LBD. »
Sur la réaction du ministère de l’Intérieur
« Le ministère se contrefiche de nos chiffres officiellement. Officieusement, c’est plus compliqué que ça. »
« Ce recensement précis, documenté, ville par ville, acte par acte, blessure par blessure, n’existe pas. »
« Castaner, Nunez, Philippe ont été plusieurs fois interpellés sur mon travail, à l’Assemblée, dans les médias. Ils n’ont jamais démenti mon travail. »
« Pendant un mois et demi, on a été dans une dénégation politique invraisemblable. »
Sur la nouvelle doctrine
« On ne change pas de doctrine au milieu de la bataille : soit il n’y a pas de changement, soit il y a un changement et ça signifie une improvisation, une panique. »
« Ce qui se passe depuis quatre mois illustre leur improvisation, des manquements et une doctrine du maintien de l’ordre qui ne sait plus où elle va. »
« Là où le discours politique est assez malin, c’est qu’ils mélangent tout : maintien de l’ordre, services d’ordre, rétablissement de l’ordre. »
« Le maintien de l’ordre s’est transformé en machine de répression. »
« La réponse ne devrait pas être policière, elle devrait être fiscale, sociale, politique, juridique. »
Sur les poursuites judiciaires des victimes des violences
« On a appris hier que quelqu’un qui a perdu un œil il y a sept ans, à cause d’un tire de LBD, allait recevoir 50.000€ de dédommagements. Sept ans de procédures ! »
« Il y a des plaintes, elles sont instruites, la justice prend son temps. »
« Ce qui est injuste, c’est que les enquêtes IGPN sont plus longues que les comparutions immédiates du lundi et du mardi qui suivent les manifestations du samedi. »
« La condamnation pénale [des policiers] est rarissime mais contrairement à ce que l’on croit, une plainte IGPN peut avoir du poids. »
Sur l’évolution de la violence policière
« L’examen historique est très clair : la France n’a pas connu de répression policière aussi forte d’un mouvement social, depuis cinquante ans. »
« Il faut remonter à 1921 pour avoir l’armée dans le maintien de l’ordre - quasiment un siècle ! »
« Le fait qu’on en parle [des violences policières], c’est aussi la suite logique d’une police beaucoup plus brutale depuis une trentaine d’années et notamment dans les quartiers populaires. »
« Aujourd’hui, on sait qu’en quatre mois on a tiré plus de LBD que depuis l’existence des LBD il y a une dizaine d’année. »=
Sur la politique d’Emmanuel Macron
« Aujourd’hui, l’usage de la police par le politique n’est pas tout à fait démocratique. »
« Le préfet ne rend compte qu’au ministre : il y a donc un lien direct entre le politique et le policier. »
« Le préfet de police de Paris ne rend pas des comptes à son supérieur. Le patron de la police rend des comptes au ministre de l’Intérieur. En Occident, c’est unique. »
« Il y a une mainmise du politique sur la police. »
« Qui donne tous les vendredis les ordres ? Ce n’est pas le chef de la police. Ce n’est même pas le préfet de police : c’est la place Beauvau, c’est le ministre. Donc, c’est politique. »
Sur la 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes
« Ce que l’on sait, c’est qu’il y aura des gens qui iront manifester en sachant qu’ils peuvent perdre un œil ou une main. En sachant qu’on les rend tous complices. »
Sur le mot « populaire »
« Ce qui est populaire aujourd’hui, le peuple, c’est les gilets jaunes. Pourquoi avoir peur de le dire ? »
« Il y a quelque chose d’assez insupportable dans l’époque dans laquelle on est, c’est l’euphémisation de tout. Monsieur Castaner, quand il parle d’éborgnés, il parle de gens gravement atteints à la vision. Ce doux euphémisme est d’une violence incroyable. »
« Le mot peuple est si beau. »
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Raquel Garrido ne mâche pas ses mots au lendemain de l’élection européenne. Au menu : la ligne de la France insoumise. L’avocate, éditorialiste à la télévision, est l’invitée de #LaMidinale.
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VERBATIM
Sur l’élection européenne de dimanche 26 mai
« L’élection européenne laisse toute la classe politique un peu pantoise parce qu’elle s’est révélée plus surprenante que les élections européennes précédentes. »
« La progression de 10 points de l’abstention montre l’incapacité d’abord des sondeurs à comprendre ce qui se passe réellement en France. »
« Les campagnes [des différents candidats] n’étaient pas orientées vers les abstentionnistes pour les ramener dans le corps électoral. Or on voit bien que c’était possible. »
Sur la campagne de la France insoumise aux élections européennes
« La campagne de la France insoumise n’était pas orientée vers la grande masse abstentionniste. »
« Il y a eu un travail fait pour parler à des socialistes qui décrochaient, pour créer une diversité de provenance des candidats qui les Verts, qui le PC, qui la société civile non partisane… Cela restait dans des schémas très classiques d’une France déjà très insérée civiquement – et je pense que c’est une erreur d’aiguillage. »
« La campagne de la France insoumise n’était pas formatée pour épouser cette grande aspiration au pouvoir populaire qui est arrivée avec fracas avec les gilets jaunes. »
Sur la gauche
« Dans la pensée de Clémentine Autain, il y a une sorte de réflexe d’extrême gauche. »
« Ian Brossat a fait une campagne très identitaire avec le PCF, Benoît Hamon très identitaire à gauche : cette ligne identitaire a été éprouvée et elle s’est ramassée dans les grandes largeurs. »
« Moi, Raquel Garrido, ce qui m’intéresse, c’est de gouverner et de gagner les élections. »
« Je mesure le fait d’être retourné au score du Front de Gauche – et il faut le prendre très au sérieux. »
Sur les perspectives pour la France insoumise
« La bataille face à Macron est engagée victorieusement et on en sent les germes : 10% des inscrits pour Macron, une érosion au profit de Jadot… Le sort de Macron, électoralement, il commence à être scellé. Le gros morceau maintenant, c’est le Rassemblement national. »
« Il faut être assez basique : un score, ça vient sanctionner une campagne. »
« Il y a un problème quant à la ligne de sortie ou non de l’Union européenne pendant cette campagne. »
« On a été victime d’une gauche bobo parisienne qui n’arrête pas de vouloir corneriser la France insoumise. »
« Le rôle historique de la France insoumise, s’il ne devait y en avoir qu’un seul, c’est d’abolir la monarchie présidentielle et d’essaimer les germes dans la société française d’un désir d’assemblée constituante pour faire la 6ème République. »
« Rester dans le vase clos des gens qui se disent de gauche, c’est petit bras. »
« J’ai honte pour les chroniqueurs politiques qui ont écrit qu’il se passait quelque chose avec le PCF : il ne se passait rien du tout. C’est juste un hype parisien. »
« Discuter du périmètre de la gauche, c’est une discussion mortifère. »
Sur le projet de la gauche
« La France insoumise pêche parce qu’elle a trop de choses à dire (…) elle devrait se concentrer sur la question de la souveraineté populaire et de la démocratie. »
« Parler de la gauche, c’est minorisant et rebutant. »
« Le score de la France insoumise alerte sur notre capacité à devenir rebutant. S’accrocher à l’ancien monde est rebutant. »
Sur la stratégie de la France insoumise
« Clémentine Autain nous a fait perdre une semaine pour savoir s’il fallait soutenir ou non les gilets jaunes. »
« La ligne Autain a été mise en œuvre lors de cette élection européenne. Et elle a pris 6%. »
« La France insoumise a été salement frappée à cette élection mais elle n’est pas à terre. »
« Ce que fait Clémentine Autain est déloyal mais, comme elle ouvre la discussion, discutons. »
Sur Jean-Luc Mélenchon et 2022
« Sur 2022, il y a le temps de voir. Mélenchon ou pas Mélenchon, si c’est la même ligne que les européennes qui est appliquée, ce n’est pas la peine d’y aller. »
« Quel que soit le candidat, il faudra avoir un profil disruptif. »
Sur l’avenir de Raquel Garrido
« J’habite à Bagnolet, je pense que la Seine-Saint-Denis est un bastion de la France insoumise, et la France insoumise doit faire des démonstrations sur le terrain. »
« Dans le 93, les gens préfèrent s’abstenir plutôt que de voter à droite ou à l’extrême droite même si ça commence à bouger. »
« Pour les municipales, il faut se mouiller un peu et faire des démonstrations sur le terrain. Je ne sais pas si je vais conquérir ou aider à ça dans la mesure où je peux. Il faut que je prenne des décisions. »
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