Offert par le vote des abonné.e.s
Emmanuel Macron a ""très envie de les emmerder"". Depuis la rentrée, les non-vaccinés sont au cœur des débats dans la lutte sanitaire contre le Covid-19 et son variant Omicron. Ils étaient ainsi, en décembre dernier, plus de cinq millions à ne pas avoir entamé leur parcours de vaccination. Les non-vaccinés sont pointés du doigt par le gouvernement, et le corps médical observe qu'ils occupent au moins la moitié, et parfois plus, des lits dans les services de réanimation, retardant certaines interventions chirurgicales nécessitant un accès à la réa. "Le Monde" et "Libération" ont décortiqué les différents chiffres à ce sujet (""[...] les non-vaccinés, bien qu’aujourd’hui neuf fois moins nombreux dans la population adulte que les [vaccinés], représentent une part équivalente ou plus importante, en valeur absolue, dans les admissions (ou dans les lits occupés) en réanimation, ou en soins critiques au sens large"", écrit "Libération"). Ils sont par ailleurs souvent confondus, notamment par Emmanuel Macron dans son interview pour le "Parisien", avec les "antivax", critiqués pour leur adhésion aux thèses complotistes ou les violences commises contre des élus.
Mais qui sont les non-vaccinés ? Quels sont leurs arguments ? Sont-ils les bouc-émissaires médiatiques de la crise du Covid ? nous allons en discuter aujourd’hui avec nos invités : Bruno Andreotti, physicien, professeur à l’université de Paris, qui a travaillé sur la physique des aérosols, au cœur des questionnements sur la circulation du Covid et signataire d’une tribune parue le 12 janvier dans Libération, qui appelle à la mise en place d’un arsenal sanitaire complet, dont la vaccination universelle, pour sortir de la crise ; Barbara Stiegler, professeur de philosophie à l’université Bordeaux Montaigne, vice-présidente du comité d’éthique du CHU de Bordeaux et membre du conseil de surveillance de l’agence régionale de santé de la région Nouvelle-Aquitaine ; et enfin François Alla, médecin, professeur de santé publique, et chef du service prévention du CHU de Bordeaux, qui a notamment travaillé avec Barbara Stiegler pour la rédaction de son tract paru chez Gallimard, De la démocratie en pandémie.
L'isolement des non-vaccinés
On a vu en ce début d'année de nombreuses images de journalistes allant à la rencontre de manifestants contre le pass vaccinal, comme le journaliste de LCI Paul Larrouturou. Est-ce que ces personnes interviewées lors de microtrottoirs parfois musclés reflètent l'ensemble des non-vaccinés ? Certainement pas pour François Alla : "Ils existent", mais les plus virulents sont "ultra-minoritaires". L'enjeu de la non-vaccination est plutôt "en lien avec la précarité, avec l'éloignement géographique". Le médecin explique que dans sa région Nouvelle-Aquitaine, le profil-type de la personne non vaccinée c'est "la personne âgée isolée, vivant loin d'un centre de vaccination et n'utilisant pas internet".
Tr.: ... ce n'est pas la partie couverte par le vaccin qui est dure à copier, mais l'encapsulation ...chez des personnes à très faible risque, difficile de voir les avantages de la balance béléfice-risque ... en santé publique c'est une question de vision globale ... ya des cas graves non détectables, c'est pourquoi il faut vacciner largement. ... Ya aussi les covid-longs ... proposition de loi sur l'endométriose de Clémentine Autain, adoptée à l'assemblée nationale ...
Connu / mel du 23/1/22 de 19:22 de crieur-libre-expression
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C'est suite à la publication du livre "La Démocratie en état d'urgence. Quand l'exception devient permanente"
Une citation extraite de l'entretien: ""L'état d'urgence n'est jamais une parenthèse qui s'ouvre nettement et qui se ferme nettement. Il n'y a pas de retour au statu quo", rappelle Stéphanie Hennette-Vauchez. "Nous essayons de résoudre des problèmes structurels par des mesures qui sont pensés pour être exceptionnels. Et comme ça ne fonctionne pas bien, ces mesures exceptionnelles finissent par contaminer l'État de droit", poursuit-elle."
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Ndlr : REMARQUABLE analyse des dérives des médias et du gouvernement. Valoriser ACT
Invités :
- André Grimaldi, professeur émérite au CHU Pitié-Salpêtrière, s'interroge sur le tri entre les patients Covid ou non en réanimation qui incombe aux soignants ;
- Etc
Conflit, controverse => dépouiller ACT
Énergies Parti pris - 250 commentaires
Il a suffi de quelques semaines de crise énergétique pour que tout le monde veuille construire de nouveaux réacteurs. Mais sans jamais dire comment. Toutes les questions économiques, industrielles et financières sont passées sous silence, comme si le seul fait qu’il y ait une volonté suffisait à faire un chemin.
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« Une politique énergétique, cela se pense dans le temps, cela se planifie. Il faut vingt ans pour la construire, au minimum dix ans pour construire les installations industrielles », rappelle un ingénieur d’EDF. Entre les lignes, le président du directoire de RTE a fait la même mise en garde lors de la présentation du rapport sur les scénarios énergétiques en 2050 : « Il y a urgence à se mobiliser et à choisir une orientation, souligne Xavier Piechaczyk. Nous sommes dans une course contre la montre pour répondre à la crise climatique. Tous les scénarios nécessitent des investissements considérables sur lesquels il est temps de prendre une option. »
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« Il est plus que temps de sortir du débat d’opinions pour en venir aux discussions sur les hypothèses », ajoute la députée Émilie Cariou, membre du groupe Écologie démocratie solidarité, qui vient de déposer une proposition de loi sur « la transparence dans le nucléaire » https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4584_proposition-loi
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c’est avec la même indifférence que le gouvernement a laissé les plans sociaux s’empiler dans les autres filiales de GE en France. De même, il s’apprête à laisser filer Endel, filiale d’Engie, spécialisée dans le démantèlement des sites nucléaires, chez Altrad , qui n’a aucune référence en ce domaine mais dont le patron, Mohed Altrad, est un soutien d’Emmanuel Macron de la première heure.
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« Il faut une vraie transparence sur les financements du nucléaire. La question n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre le nucléaire mais d’évaluer la situation. On ne cesse d’avoir des alertes sur le vieillissement du parc existant. Dans le même temps, les surcoûts s’accumulent sur tous les projets et les chantiers. Le Parlement n’a pas les moyens dont il devrait disposer pour contrôler ce qui se passe. Cette fuite en avant risque de nous entraîner dans un mur budgétaire », estime Émilie Cariou.
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« La résurgence potentielle du nucléaire est contingente à la confiance du public dans les institutions gouvernementales et leur capacité à assurer la sécurité des opérations d’installations et de matières potentiellement dangereuses », insistent Leonard Hyman et William Tilles, deux experts américains de l’énergie dans un article sur la possible renaissance du nucléaire aux États-Unis. Dubitatifs, ils se demandent même si le nucléaire est compatible avec le capitalisme et ses lois du profit qui amènent toujours à rogner sur les règles et les risques pour obtenir plus de marge.
Or c’est justement vers ce modèle-là qu’Emmanuel Macron veut entraîner la politique énergétique de la France. Reprenant d’une autre façon son projet de plan Hercule qu’il n’a pu mener jusqu’au bout, il s’agit pour lui de sortir le nucléaire de la sphère publique et d’EDF pour le faire rentrer dans le monde du privé. Avec la conviction que la seule magie du marché permettra d’aplanir tous les problèmes.
À contre-courant
En France, c’est environ 8 millions de personnes qui ont recours à l’aide alimentaire. Un constat alarmant, surtout dans un pays riche en terres agricoles.
Odette, correspondante citoyenne du Média, nous fait découvrir un projet en réflexion depuis plus de deux ans, une sécurité sociale de l’alimentation.
Mathieu Dalmais, agronome militant nous en explique les enjeux : "Ca s'organise autour de trois piliers, l'universalité, c'est à dire de créditer tout le monde de 150 euros par mois sur la carte vitale, le conventionnement pour que démocratiquement on se mette d'accord sur les produits que l'on pourra acheter avec cette carte, en accord avec les enjeux sociaux et environnementaux, puis la cotisation, de chacun selon ses moyens et à chacun selon ses besoins."
Des citoyens et collectifs associatifs qui sont déjà mobilisés et présents sur le terrain pour servir d’exemple local. Comme l’association Terre de Liens, qui aide de jeunes agriculteurs à s’installer. Car en France, ce sont plus de 200 fermes qui disparaissent chaque semaine.
Pauline et Joachim sont installés depuis 2016 à Saint-Romain-le-Puy, à 30min de Saint-Etienne. Un projet rendu possible grâce à l’investissement de citoyens, comme Nelly, bénévole à Terre de Liens : "Je ne voulais pas placer mes économies dans une banque. Ici on sait que notre argent va pouvoir financer des projets qui protègent nos terres agricoles."
Éviter la perte du foncier agricole, mais aussi vivre de son activité et rendre les produits accessibles au plus grand nombre, un challenge compliqué d’après Joachim. "Bien sûr que c'est dur pour les gens qui sont serrés à chaque fin de mois. Pas tout le monde peut s'acheter sa mâche à 12 euros le kilo. Mais nous en tant qu'agriculteur nous ne pouvons pas jouer le rôle de rendre accessible nos produits car il faut qu'on en vive. Il faudrait organiser ça autrement pour que tout le monde puisse bien manger".
A la Fourmilière, un magasin coopératif à Saint-Etienne, la question de l’accès pour tous à des produits de qualité mais cher se pose aussi.
Des initiatives locales importantes mais insuffisantes d’après Mathieu Dalmais, d’où la nécessité d’une sécurité sociale de l’alimentation pour avoir un impact global et vertueux. Une démocratie alimentaire, pour mieux payer nos agriculteurs, mieux manger, mieux cultiver en respectant nos sols, et surtout pour toutes et tous.
Mathieu, membre d'ingénieurs sans frontières, comment institutionnaliser une démocratie alimentaire ... pour toutes et tous
RAPPORT | Novembre 2021
Les coûts actuels des énergies électriques bas-carbone
Analyse des différents coûts actuels des moyens de production nucléaire, éolien et photovoltaïque et de leur impact sur le réseau.
Greenpeace est une organisation internationale qui agit selon les principes de non-violence pour protéger l’environnement et la biodiversité et promouvoir la paix. Elle est indépendante de tout pouvoir économique et politique et s’appuie sur un mouvement citoyen engagé pour construire un monde durable et équitable.
L’Institut Rousseau est un laboratoire d’idées indépendant, attaché à la reconstruction écologique, sociale et démocratique de nos sociétés.
Il rassemble des intellectuels, des chercheurs, des hauts fonctionnaires et des travailleurs du privé ou du public. Son objectif est de produire des propositions de politiques publiques innovantes, ambitieuses et opérationnelles.
Greenpeace France et l’Institut Rousseau tiennent à remercier différents acteurs associatifs pour leurs retours précieux et leurs conseils avisés : particulièrement Yves Marignac de l’association négaWatt ainsi qu’Alain Grandjean et les équipes de la Fondation Nicolas Hulot.
Contact presse Greenpeace Guillaumine Lickel, guillaumine.lickel@greenpeace.org, 06 73 89 48 90
Contact presse Institut Rousseau Oriane Wegner, oriane.wegner@institut-rousseau.fr, 06 59 57 32 89
Contact éditorial Morgane Gonon, morgane.gonon@institut-rousseau.fr, 06 33 12 10 58
Résumé exécutif
La France est actuellement à un tournant de son avenir énergétique avec un choix crucial pour son futur mix électrique : par quoi remplacer les 56 réacteurs nucléaires du pays après leur fermeture dans les décennies qui arrivent ? S’il est certain qu’il faudra quoi qu’il arrive accélérer le développement des énergies renouvelables éoliennes et photovoltaïques, la question se pose pour le nucléaire : faut-il ou non construire de nouveaux réacteurs nucléaires en France ou faut-il progressivement aller vers un mix 100 % renouvelables ?
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pour éclairer ce débat sur l’avenir énergétique du pays dans un contexte électoral particulier. Le rapport RTE Futurs énergétiques 2050 se focalise sur la trajectoire électrique alors que le scénario négaWatt 2022 et les scénarios de l’Ademe Prospectives, énergies, ressources 2050 proposent une vision de la transition sur l’ensemble du système énergétique vers la neutralité carbone en 2050.
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choix : nucléaire existant, nucléaire en construction avec l’EPR de Flamanville, éolien terrestre et posé en mer, photovoltaïque au sol, sur ombrières ou grandes toitures ainsi que sur le segment résidentiel. Cette grille de lecture repose sur le calcul du coût courant économique, tel qu’utilisé par la Cour des comptes pour calculer le coût de production de l'électricité nucléaire.
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méthodologie et un périmètre d’analyse communs pour ces différentes technologies. En outre, les chiffres utilisés proviennent tous de sources publiques les plus récentes possibles. Dans le cas du nucléaire, les données d’EDF ont été privilégiées et ont été complétées par des données d’autres sources, essentiellement celles de RTE ou de la Cour des comptes.
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Il résulte de cette étude que les renouvelables les plus compétitives, photovoltaïque en centrale au sol ou sur grandes toitures et éolien terrestre, présentent aujourd’hui un coût courant économique moyen de 5 % à 30 % inférieur à celui du nucléaire existant, celui de l’éolien posé en mer restant légèrement supérieur (moins de 15 %). Toutes ces options ont un coût courant économique moyen au moins deux fois moins élevé que celui de l’EPR de Flamanville, qui se situe au même niveau que celui du photovoltaïque résidentiel.
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Malgré les nombreuses variables et incertitudes à prendre en compte, le coût complet d’un tel système à l’horizon 2050 ou 2060 n’apparaît pas d’un ordre de grandeur différent de celui d’un système électrique reposant sur un mix d’énergies renouvelables et de nucléaire.
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Dès lors, il est indispensable que ce sujet puisse être débattu dans un cadre véritablement démocratique, en prenant le temps
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discutées sur la base d’une comparaison économique aussi équitable que possible, éclairant leurs coûts directs et leurs coûts indirects, ce qui est l’objet du présent rapport. Cette comparaison, pour être complète, doit intégrer d’autres critères, notamment des aspects environnementaux (matières premières, biodiversité, artificialisation des sols, ressource en eau, production et gestion des déchets...) et sociaux (création d’emplois, santé publique, retombées économiques, implication des différents territoires...) qui ne sont pas abordés ici.
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obtenir le CCE par MWh.
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le CCE plus adapté que le Levelized Cost Of Energy (LCOE) ou coût complet actualisé de l’énergie.
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Du rapport RTE/ Agence internationale de l'énergie (AIE), il ressort l’existence de “quatre ensembles de conditions strictes, qui devront être remplies pour permettre, sur le plan technique et avec une sécurité d’approvisionnement assurée, l’intégration d’une proportion très élevée d’énergies renouvelables dans un système électrique de grande échelle comme celui de la France” : le maintien de la stabilité du système électrique, l’assurance d’une adéquation permanente entre production et consommation électrique, l’existence de réserves opérationnelles adaptées en volume au mix électrique considéré et l’adaptation du réseau électrique.
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Seule une vision globale sur un ensemble de critères permettra aux citoyens, à l’ensemble des organisations concernées et aux personnalités politiques de débattre sereinement de l’avenir du mix électrique français et de prendre des décisions en toute connaissance de cause.
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le maintien du signal électrique à la fréquence de 50 Hertz, et le développement de dispositifs techniques pour remplacer ou imiter l’apport à la stabilisation du réseau aujourd’hui fournie par l’inertie des machines tournantes des centrales électriques.
Au moins deux options sont envisageables pour reproduire cet effet. La première
consiste simplement à utiliser des compensateurs synchrones, c’est-à-dire des
moteurs synchrones tournant à vide sur le réseau, sans production de puissance.
Pour cela, il est possible de réutiliser les machines tournantes des centrales
conventionnelles mais donc à vide. Il s’agit d’une solution mature ... La deuxième option consiste à modifier le fonctionnement actuel d’opérations de l’électronique de puissance des parcs éolien et photovoltaïque ... sans machines tournantes en modifiant le fonctionnement de “grid-following” en “grid-forming”, permettant aux moyens de production renouvelables de générer leur propre onde de tension à la fréquence voulue et de se synchroniser avec les autres sources générant des ondes de tension ... c’est l’objet du projet européen Osmose.
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état de l’art des coûts système
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d'après nos calculs, même en appliquant une hypothèse favorable d’une baisse de 30 % - préconisée par la SFEN (Société française d'énergie nucléaire) - au coût de construction (hors frais financiers) et en réduisant la durée de construction à 10 ans, le CCE du nouveau nucléaire ressortirait à près de 120 €/MWh.
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l’intégration dans un réseau, tel que celui de la France, d’électricité renouvelable générée par des centrales photovoltaïques et éoliennes, représentant une proportion pouvant aller jusqu’à 75 % du total (impliquant donc des coûts système additionnels de l’ordre de 40 € par MWh), peut être économiquement rentable lorsque cette intégration se fait au détriment du nucléaire de troisième génération
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TERMINER AVEC LES ANNEXES
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Connu / https://twitter.com/ClemSenechal/status/1463466234893189120
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@ClemSenechal
12:15 PM · - 22 Retweets 4 Tweets cités 47 J'aime & 14h Le rapport complet - 1 - 4 - 10
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Toutes les deux semaines, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Présidentielles 2022
Dans notre contexte de pré-campagne, les sondages semblent jouer un rôle déterminant : certaines candidatures sont crédibilisées, d’autres sont déjà qualifiées de “petites candidatures”. Être bien placé dans les intentions de vote, c'est déterminant pour prendre le leadership d’une alliance, capter le “vote utile”, et même pour réclamer des désistements.
Les sondages sont non seulement un enjeu dans la compétition entre organisations politiques, mais aussi dans la compétition interne aux organisations politiques. Avant, pour être désigné candidat, il fallait être bien placé dans l'appareil du parti. Désormais c'est surtout avoir la cote dans les sondages qui permet de faire la différence.
Par un genre de “vote utile interne”, les adhérents ou les sympathisants font leur choix non seulement en cherchant celui qui représente le mieux leur sensibilité, mais aussi en pensant à celui qui est déjà le plus populaire auprès du grand public, afin de l’emporter par la suite.
Aujourd'hui on a donc une situation politique où les partis ne jouent plus de la même manière leur rôle dans la détermination des élites gouvernantes. Situation que le philosophe Bernard Manin appelle la “démocratie du public”.
Dans son livre Principes du gouvernement représentatif, paru en 1995, Manin retrace les origines historiques et théoriques de notre régime politique. Il analyse la manière dont s’organise le rapport entre gouvernants et gouvernés.
À la fin du 18e siècle on pensait que si l’on voulait instaurer une démocratie, un gouvernement du peuple par lui-même, il fallait mettre en place des dispositifs comme la participation directe des citoyens, le tirage au sort des gouvernants, le mandat impératif, la révocabilité des dirigeants. Or le régime dont on a hérité - que Manin appelle "gouvernement représentatif" - a précisément été pensé (par Madison et Sieyès notamment) et construit en opposition à de tels dispositifs démocratiques.
Le gouvernement représentatif est un mélange d'éléments démocratiques, et d'éléments aristocratiques, un mélange entre participation populaire et élitisme. Ce sont bien les citoyens ordinaires qui désignent les dirigeants (élément démocratique), mais une fois élus, les dirigeants prennent leurs décisions de manière autonome (élément aristocratique).
Manin distingue trois grandes époques du gouvernement représentatif : le parlementarisme au XIXe, la démocratie de partis au XXe avec l’installation du suffrage universel, et la démocratie du public vers les années 1970 avec le développement des médias de masse.
Ce qui nous intéresse c’est de savoir si le passage de la “démocratie de partis” à la “démocratie du public” donne plus ou moins d'autonomie de décision aux dirigeants, et aux candidats aux élections. Manin penche pour la première option : dans la démocratie du public, les dirigeants (président, ministres, députés, etc.) gagnent en autonomie sur les citoyens qui les ont désignés, par rapport au temps de la démocratie de partis.
Dans la “démocratie de partis” les partis politiques reflétaient les intérêts de classe, les différents blocs sociaux, et le personnel politique s'y conformait. Les clivages sociaux s’imposaient aux candidats via le parti.
Mais il s’est produit un certain nombre de bouleversements entre l'après-guerre et les années 90 : transformations du monde du travail, le perte d'influence de la religion dans la société, la chute du bloc de l'Est, l'essor d'un média de masse comme la télévision, la moindre affiliation des journaux aux organisations politiques, etc.
On a alors assisté à un effritement des fidélités partisanes : l’électorat se détermine moins à partir de sa condition socio-culturelle qu’au cas par cas, selon le type d’élection, de la personnalité, des thèmes proposés. En d'autres termes, on a un électorat plus volatil.
En “démocratie du public”, l’opinion publique s’éparpille en une multitude d'enjeux, qui ne recoupent pas parfaitement les blocs idéologiques plus homogènes et cohérents que proposent les partis. L’état de l’opinion publique peut ne plus coïncider avec ce que votent les gens.
En contexte de démocratie du public, le candidat est beaucoup plus autonome à l'égard de son organisation : il peut même imposer en partie sa lecture à son parti, réagir plus rapidement à l'actualité ou au dernier sondage, quand la machinerie idéologique d'un parti met beaucoup plus de temps à se transformer. Le candidat potentiel peut donc maintenant se permettre de procéder par tâtonnement, essais et erreurs, à partir de sondages, en lançant des ballons d'essais ou en tentant des coups médiatiques.
Nombreux sont les candidats à la présidentielle qui prennent leur distance avec leur parti, voire créent leur propre mouvement : Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron en 2016, Arnaud Montebourg ou Eric Zemmour aujourd’hui. De son côté Xavier Bertrand quitte les LR en 2017 en faisant le calcul que la sélection du candidat de la droite se ferait par sondages.
Aujourd'hui on vit toujours sous le régime du gouvernement représentatif. Si bien que même dans la "démocratie du public", il demeure un principe élitiste : les gouvernants et les aspirants au pouvoir exercent une certaine domination sur les simples citoyens. Manin explique que ce pouvoir repose notamment sur le fait que l’élite politique a l'initiative dans la proposition d'une offre politique, à laquelle les citoyens ne peuvent pas (ou peu) contribuer et ne font donc que réagir (p. 285).
On aurait pu croire qu'en se débarrassant des partis, de leurs rigidité et de leur hiérarchie bureaucratique, on allait rapprocher l'élite de la base, favorisant ainsi le contrôle des dirigeants par les citoyens.
Mais ce que montre Manin c'est qu'il se passe le contraire : un accroissement de la domination du personnel politique sur les citoyens. Il en est de l’électorat comme du public d'un théâtre : il est seulement spectateur, alors que dans la démocratie de partis, le parti était censé aider ses membres à participer à l'écriture de la pièce. Du moins lorsque les militants parvenaient à contrecarrer la tendance à la rigidification bureaucratique d'une direction peuplée de professionnels de la politique - ce que le sociologue Robert Michels a nommé "la loi d'airain de l'oligarchie".
On comprend que l'enjeu est de trouver la forme d'organisation militante qui présente les avantages des partis sans les inconvénients. Tout spécialement pour les classes populaires ; la bourgeoisie dispose de bien d'autres réseaux pour faire valoir ses intérêts.
L'enjeu est aussi de ne pas laisser à des groupes d’intérêts privés (médias, instituts de sondages) le monopole sur l'organisation du débat public et sur la détermination des critères de mise en avant des candidats.
43 minutes
Rencontre avec Yadh Ben Achour qui prononcera demain soir sa leçon inaugurale au Collège de France. Artisan de la révolution en Tunisie, juriste et universitaire, il propose dix ans après le « Printemps arabe », une réflexion sur les révolutions.
Le juriste et universitaire tunisien Yadh Ben Achour, membre du Comité des droits de l'homme des Nations unies © AFP / FETHI BELAID
... et ancien président de la Haute instance de réalisation des objectifs de la révolution en Tunisie. Il propose une série de conférences au Collège de France sur les révolutions du « Printemps arabe », dans une perspective historique, théologique et anthropologique, et en analysant leurs contradictions et revers.
Que reste-t-il des révolutions arabes ? En Tunisie, le président Kaïs Saïed a suspendu le parlement au printemps et s’est arrogé l’essentiel des pouvoirs. Il y a dix jours au Soudan, la transition démocratique a pris fin avec un coup d’état militaire. L’Egypte est gouvernée par la dictature du maréchal Sissi et la Libye reste divisée. Quant à la Syrie, le chaos règne. De quoi nourrir la thèse que l’Islam est incompatible avec la démocratie ?
A contre-courant, dans son livre « L’islam et la démocratie, une révolution intérieure », Yadh Ben Achour défend l’idée qu’une interprétation démocratique de l’Islam est possible. Selon lui, les valeurs démocratiques ne sont ni d’Orient, ni d’Occident.
...
Tr.: ... KS n'est pas un dictateur, mais disposant de tous les pouvoirs cette situation est potentiellement dictatoriale ...
Ndlr :* BRIANTISSIME ++
édito publié sur le site de L’Heure du peuple https://heuredupeuple.fr/votez-sortie-nucleaire/
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Enfin un peu de démocratie à propos de nucléaire ! Du 11 au 18 mars, une votation citoyenne est organisée partout en France pour permettre aux citoyens de se prononcer enfin sur la sortie du nucléaire. Cette initiative de la France insoumise fédère largement avec la participation de personnalités anti-nucléaire (administrateurs nationaux de Sortir du Nucléaire, salariés et sous-traitants, membres d’EELV).
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Le débat ne peut plus être confisqué par un Premier ministre ancien lobbyiste d’Areva et un Nicolas Hulot qui renie chaque jour ses engagements passés. Le peuple tout entier doit pouvoir se prononcer sur cet enjeu écologique et de souveraineté. La Révolution citoyenne se fera aussi dans l’énergie !
Neuf experts, responsables associatifs ou politiques mettent de côté leurs divergences pour lancer un appel commun : organiser un débat sur l'énergie après l'élection présidentielle.
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Lire aussi - SONDAGE. Les Français majoritairement favorables au développement des éoliennes
https://www.lejdd.fr/Politique/les-francais-majoritairement-favorables-au-developpement-des-eoliennes-4073889
Sur la sobriété, par exemple. La feuille de route climatique de la France prévoit une baisse de plus de 40% de nos consommations d'énergie d'ici à 2050
...
Une opportunité nous est offerte par l'actuel débat sur le Pacte vert européen et la prochaine feuille de route énergétique française, qui devra être votée au Parlement au début du prochain quinquennat.
...
Les signataires
Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas Hulot
Émilie Cariou, députée de la Meuse
Robin Girard, enseignant-chercheur à Mines ParisTech
Nicolas Goldberg, expert énergie et senior manager chez Colombus Consulting
Philippe Quirion, directeur de recherche au CNRS
Thomas Pellerin-Carlin, directeur du centre énergie de l'Institut Jacques Delors
Behrang Shirizadeh, consultant sur la transition énergétique
Jean-Pierre Goudard
Julien Robillard, coprésidents du Réseau pour la transition énergétique-Cler
Ndlr : pourquoi APRÈS ?? et pas PENDANT LA CAMPAGNE ?? ACT
Sommes-nous encore en démocratie ? Ou pour être plus précis, nos modestes acquis en matière de libertés publiques sont-ils en train de fondre comme beurre au soleil ?
Ces questions, nous nous les posons au Média. Et au sein de l’intelligentsia française, certains les mettent sur la place publique avec brio. C’est le cas de Paul Cassia, professeur de droit public à l’université Panthéon-Sorbonne. Il avait été très actif, et nous l’avions interviewé ici, au moment des combats contre la loi Sécurité globale. Et il continue d’alerter.
Sur son blog hébergé par Mediapart, il alerte sur « l’état d’urgence sanitaire permanent » qu’illustre pour lui la prorogation jusqu’au 31 juillet 2022 de ce qu’il appelle l’ensemble du millefeuille législatif né de la crise du COVID-19. Il alerte aussi sur l’état de nos institutions, dont le caractère présidentialiste a été plus que jamais accentué par la présidence Macron. Et sur l’amoncellement inédit, ces dernières années, de lois sécuritaires votées ou en cours de préparation.
Visibilité Publique - 1 j'aime - Durée 35min 1sec Publié originellement 26 octobre 2021
Catégorie Actualité & Politique
LicenceInconnu LangueInconnu
Étiquettes : autoritarisme ; police ; politique sécuritaire ; sécurité ; violences policières
Tr.: ... conflits de souveraineté entre la france et l'union européenne ... la pologne vient détruire l'état de droit, le fr avait fait pareil en autorisant la captation de nos méta-données en contradiction avec la loi européenne ... macron seul a suspendu le droit européen pour le contrôle technique des motos ... lqdn loi drones 2 ... tropisme sécuritaire excessif nous avons été assommés par toutes ces lois sécuritaires ... s'engager, aller voter, ne pas laisser les autres décider pour nous.
8 720 vues - 575 - 11 - 58,6 k abonnés - #AMFIS2021
Jeudi 26 août à 14h45, suivez en direct la conférence «Abstention : la démocratie en crise, quelles pistes de refondation ?», avec :
• Victor Audubert, docteur en droit public
• Pierre-Yves Cadalen, groupe thématique 6e République LFI
• Jean-Yves Dormagen, politiste
• Paula Forteza, députée ex-LREM
• Raquel Garrido, avocate
• Paloma Moritz, collectif Mieux voter
148 commentaires
Cemil Hebdo
Cette semaine, revenant sur la manifestation de samedi 14 à Paris, il se penche sur le sens de l'action dans la rue, ses limites, ses pièges et surtout la stratégie d'un Etat violent pour broyer la contestation.
1:29 Tous traumatisés
4:13 Tous invisibilisés
6:38 Où est la violence ?
10:06 Légalité contre démocratie
10:53 Etat, Google et tracking
12:46 Loi Séparatisme
15:00 Institut Montaigne
15:47 Afghanistan, exilés et Police
Connu / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1428407160392671235
"3 - 58 - 72"
Guillaume Deloison a retweeté Gregoire Simpson @GregoireSimpson · 11 août
Qu’est-ce que les sciences sociales nous disent du mouvement des gilets jaunes ?
Un gros thread qui vous propose un bilan sur la question, ce qui vous permettra peut-être de comparer en connaissance de cause les GJ avec les mouvements anti-pass actuels. Triangle pointant vers le basTriangle pointant vers le basTriangle pointant vers le bas
Image - 20 - 402 - 955
...
@GregoireSimpson · 11 août
Le premier truc frappant, c'est à quel point ces lieux de politisation sont venus combler un manque de sociabilité, en particulier dans le monde rural où ce genre de lieux de rencontre se fait de plus en plus rare. - Image - 2 - 2 - 51
Du coup, les ronds-points emblématiques du mouvement ont été des lieux restauration de l'estime de soi, de revalorisation sociale et politique grâce aux liens et aux solidarités qui s'y sont noués.
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En tout cas qui s'est construit ce sont bien des agoras hors des institutions politiques. Ou autrement dit, des pratiques politiques autonomes et autogérées, dans lesquelles les aspirations à la démocratie était très fortes.
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Si vous voulez lire l’article en entier, vous pouvez cliquez ici pour le télécharger : https://www.docdroid.net/6UUq34i/pox-132-01771-pdf
LES SCIENCES SOCIALES EN GILET JAUNE Deux ans d’enquêtes sur un mouvement inédit Zakaria Bendali, Aldo Rubert De Boeck Supérieur | « Politix ». © De Boeck Supérieur | Téléchargé le 11/08/2021 sur...
Clés : GJ, mouvements sociaux, politisation, recension
Cemil Hebdo
Clés : Démocratie ; Macron
... chaque jeudi, ... édito politique. Cette semaine, il nous parle de l'état démocratique du pays des Lumières et de la Grande Révolution de 1789. Spoiler : ça sent fort mauvais.
Quelle drôle de démocratie ! Où les élections ont lieu sans les électeurs. Où des ministres peuvent trahir, mentir, voler sans être inquiétés par la justice mais plutôt soutenus par le président lui-même. Et où ce sont des Conseils privés comme publics mais dans tous les cas corrompus par l’argent qui remplacent le parlement et les élus pour gouverner le pays dans une totale opacité.
Quelle drôle de démocratie ! Qui voit gonfler sans cesse le budget de sa police toujours plus puissante et agressive tandis que l’humanité crève sur les trottoirs de sa capitale. Et que la planète brûle, au sens propre comme au figuré. Mais bon, aucune raison de s’alarmer, jusqu’ici tout va bien.
Connu / https://twitter.com/GREUBELINUX/status/1425884109419827203 "0 - 1 - 3"
Clés : Démocratie ; Gouvernement ; Libertés numériques ; Santé ; Surveillance
Dans un texte inédit publié par Le Média, l'écrivain Joseph Andras met en garde contre la loi "inique, infecte et inefficace" instaurant le pass sanitaire. Face aux manœuvres du gouvernement et à la société de surveillance qui s'installe pas à pas, un mot d'ordre : "Faire tomber le pass, amplifier la lutte".
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Une société de contrôle technologique
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Les caméras de vidéosurveillance saturant l’espace public ? Plus personne ne songe à les briser. La reconnaissance faciale ? Le 19 juillet dernier, le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes l’adoptait – à « titre expérimental », bien sûr – dans les gares et les trains. Elle sera donc généralisée. Dans les colonnes du Monde diplomatique, Serge Halimi s’élevait, il y a peu, contre « l’invasion galopante du numérique et du traçage de nos vies intimes » que favorise, à la manière des dispositifs de contrôle largement institués par le gouvernement chinois, l’entreprise macroniste en cours. Force est d’admettre que seule la littérature de science-fiction s’est montrée en mesure d’annoncer ce qui se trame sous nos yeux, en France comme ailleurs : la division hiérarchique du corps social supervisée par un code matriciel et la police en arme.
L'extrême droite à la barre ?
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Que la mobilisation soit confuse à ce jour, la chose est patente. Que la lutte contre le pass et son monde soit traversée de contradictions, grêlée de revendications troubles et délétères, c’est l’évidence. Deux fautes, une même impasse : nier la portée populaire et transpartisane de la mobilisation, chaque semaine plus conséquente et désormais approuvée par la moitié de la population ; nier son segment toxique et contre-révolutionnaire (libertariens, fascistes, antisémites, illuminés).
... on ne compte plus les citoyens vaccinés hostiles au pass. Superposer le rejet du premier et du second relève de la manœuvre gouvernementale. Le vaccin diminue, c’est établi, la transmission du virus, le nombre de cas symptomatiques, d’hospitalisations et d’admissions en soins critiques. Il ne saurait toutefois, comme vient de le rappeler l’OMS, être « le seul outil » : il convient de mener une « approche globale » à échelle internationale, soucieuse du déséquilibre Nord/Sud, et de se « concentrer sur les personnes les plus vulnérables ».
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Le gouvernement est entièrement responsable de la gronde et des débordements : il ment ... La défiance de la rue est légitime. La colère, aussi. Pendant ce temps, Pfizer et Moderna se gavent sur le dos des peuples ...
Faire tomber le pass, amplifier la lutte
Année après année, les libéraux ont fracassé le service public ... supprimé des dizaines de milliers de lits d’hospitalisation ... propositions de l’opposition parlementaire : réquisitions, nationalisations, injection de fonds dans l’hôpital public, création d’un pôle public du médicament, installation de purificateurs d’air, mise en place d’une société par roulement, etc.
... modèle de société ... lois sur la « sécurité globale » et le « séparatisme » ... pas « la liberté » (qui, on le sait, peut devenir celle du plus fort), mais bien l’égalité ... les syndicats, l’association ATTAC et l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament https://www.bastamag.net/pass-sanitaire-obligation-vaccinale-tests-PCR-payants-annonces-Macron-aucune-pedagogie-Jerome-Martin – l’abolition immédiate du « système de tri » entre les citoyens à l’augmentation des moyens pour le système de santé et des salaires pour le personnel en première ligne, la gratuité définitive des tests et la levée des brevets, la suppression de la barrière d’accessibilité au vaccin et la construction d’une confiance vaccinale par le seul consentement libre et éclairé, la liquidation des réformes du chômage et des retraites. On pourra, alors, parler d’une « politique sociale et de santé juste et démocratique » https://france.attac.org/se-mobiliser/marches-des-libertes/article/pour-une-politique-sociale-et-de-sante-juste-et-democratique.
POLITIQUE Parti pris - 743 commentaires
Au cœur de l’été, l’ampleur des manifestations contre la politique sanitaire face à la pandémie du Covid-19 est le prix à payer de son incarnation et de sa confiscation par une présidence autoritaire, mensongère et irresponsable. La question démocratique est plus actuelle que jamais.
Mots-clés covid-19 Emmanuel Macron Passe sanitaire politique sanitaire vaccins
... les premières mesures de protection sanitaire, parmi lesquelles le port obligatoire des masques, furent d’abord décrédibilisées par les gouvernants eux-mêmes, cachant leur imprévoyance par un mensonge d’État ... Jamais reconnue, encore moins sanctionnée, cette faute initiale a, en retour, définitivement ruiné la crédibilité de la parole officielle.
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en France, l’enseignement principal d’un an et demi de lutte contre le Covid-19 : un retour en arrière durable et systématique qui se surajoute aux autres régressions démocratiques que marque la récente cascade de lois sécuritaires (prévention du terrorisme, contre le séparatisme, sécurité globale – lire ici le récent billet de Paul Cassia).
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la voie qu’il aurait fallu suivre pour créer de la solidarité et de la fraternité, autrement dit de l’entraide. D’autant plus qu’elle était prophétique sur le risque de formation d’une « contre-société » sur Internet face à la crise, « révélatrice de la sensibilité d’une partie de la population aux contre-discours, fausses vérités, rumeurs et propos complotistes », réactivant ainsi « l’opposition entre le peuple/élites, gens d’en bas/gens d’en haut, en associant une partie du monde médical et du monde scientifique aux élites parisiennes ».
Pour éviter ce piège, le président du Conseil scientifique recommandait de susciter « l’adhésion de la population », de compter sur « l’expertise sociale » et de parier sur « les réponses locales ». Enfermé dans sa tour d’ivoire (et de courtisanerie), l’autoproclamé épidémiologiste en chef Emmanuel Macron a fait exactement l’inverse, ignorant superbement cette idée de bon sens que « même en situation d’urgence, l’adhésion de la population est une condition importante du succès de la réponse » : « La confiance des citoyens dans les institutions suppose que celles-ci ne fonctionnent pas exclusivement par un contrôle opéré d’en haut (élus, fonctionnaires, experts) mais puissent aussi assurer une plus grande implication de la société. »
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C’est peu dire que, depuis un an et demi, l’incohérence a été au poste de commande. Un an après l’immense mensonge cachant la pénurie de masques, Emmanuel Macron a pris, seul, la décision de ne pas reconfiner en février 2021, à l’encontre de tous les avis scientifiques, épidémiologiques et médicaux (lire l’avis du Conseil scientifique du 29 janvier). La lucidité que lui ont alors prêtée ses thuriféraires eut un terrible coût humain, évalué à plus de 14 000 morts (lire notre article ici), tandis qu’elle n’empêcha pas un troisième confinement, hélas trop tardif.
Mais, dans ce tableau peu enviable où l’irresponsabilité semble régner en maître, on peut aussi ajouter l’insuffisante priorisation des populations à risques pour la vaccination ainsi que le ciblage discriminant des quartiers populaires durant les confinements. Ou, encore, l’incohérence toute récente qu’il y a à ne plus imposer le port des masques dans les lieux soumis au passe sanitaire, ce qui revient à privilégier la surveillance plutôt que la prévention, autrement dit à lâcher la proie (les protections et gestes barrières) pour l’ombre (la coercition administrative et policière).
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Un article d'Emmanuelle Faye, Laurent Burget et Romain Vignes, membres de l'Université du Nous.
Nous nous sommes abstenus jusqu’à présent de tout commentaire et de tout positionnement collectif vis-à-vis de la Covid 19. Aujourd’hui il nous semble nécessaire de prendre la parole, pour partager nos observations et nos inquiétudes quant à la mise en place du pass sanitaire, et nous positionner.
Le pass sanitaire nous paraît dangereux car il crée et oppose deux catégories de citoyen·nes, les vacciné·es et les non-vacciné·es. Il nous paraît contre-productif en terme d’impact sur le nombre de vacciné·es, et notamment des personnes les plus à risques
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Face à une crise systémique, la réponse ne peut être que systémique et collective et passe donc par plus de démocratie et d’intelligence collective
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S’opposer au pass sanitaire, ce n’est pas dire “non” au vaccin, mais “non” à poursuivre sur ce chemin d’un pouvoir toujours plus centralisé et autoritaire et d’une société profondément divisée et normalisée.
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revendiquer une remise en question en profondeur du système de santé et plus globalement du fonctionnement de notre démocratie et de ses instances, des médias et des réseaux sociaux, pour espérer (r)établir la confiance et développer notre capacité à prendre soin, à s'écouter et à coopérer dans la durée.
Relecture : Marion Cremona.
Clés : actualité ; politique
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Partout en Europe, des puissants tentent d’intimider les critiques par des poursuites judiciaires. Les forêts tropicales de Papouasie sont détruites : ce n’est pas la société Korindo mais Sauvons la forêt qui est attaqué devant le tribunal d’instance de Hambourg. Nous avons besoin d’une protection de l’UE contre les poursuites-bâillons.
Appel
À la vice-présidente de la Commission européenne Věra Jourová et au Commissaire européen Didier Reynders
“Protégez la démocratie, maintenant : stop aux poursuites abusives”
Tour à tour journaliste, écrivain, commentateur et conseiller politique, l’américain (membre de la Société fabienne) Walter Lippmann (1889 – 1974) aura marqué le XXe siècle en altérant irrémédiablement le visage de la démocratie. Avis aux personnes atteintes de scepticisme démocratique : vous ne trouverez aucun remède dans ces lignes. Notre homme s’est employé à esquisser des portraits cinglants de la démocratie et du citoyen dans Public Opinion (1922) et The Phantom Public (1925). Suite à cette sape des idées socialistes et démocrates, il s’attellera à « rénover » le libéralisme dans The Good Society (1937), ouvrage qui inspirera le colloque Lippmann, réunissant des partisans du libéralisme sous toutes ses formes.
Dans Public Opinion, Lippmann étudie la manipulation de l’opinion publique. Selon lui, pour « mener à bien une propagande, il doit y avoir une barrière entre le public et les évènements » Il décrit alors l’avenir qu’il entrevoit. Il conclut que la démocratie a vu la naissance d’une nouvelle forme de propagande, basée sur les recherches en psychologie associées aux moyens de communications modernes. Cette propagande implique une nouvelle pratique de la démocratie. Il utilise alors l’expression « manufacture of consent » qui signifie littéralement la « fabrique du consentement ».
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À contre-courant, c'est l'émission de reportage des initiatives locales.
Clés : Démocratie ; Écologie ; Économie
82, C'est le nombre de monnaies locales en circulation actuellement en France. Impulsées par des collectifs citoyens dans le but de relocaliser la production, tout en favorisant une consommation raisonnée, leur usage suscite l'enthousiasme. Mais quel est leur véritable impact ? Notre journaliste Marine Manastireanu est allée à la rencontre de celles et ceux qui les font vivre.
Depuis une dizaine d’années en France, des collectifs citoyens ont créé leur propre monnaie, les monnaies locales complémentaires et citoyennes. La Roue en Provence, l’Eusko au Pays Basque, ou encore le Cairn à Grenoble, il y en a 82 en France. Mais ont-elles véritablement un impact ? Comment fonctionnent-elles et à quoi servent-elles réellement ?
Dans le bassin lyonnais, la Gonette existe depuis plus de cinq ans, avec 1000 utilisateurs et environ 250 000 gonettes en circulation, avec un euro égal une gonette. Un réseau restreint, mais qui tend peu à peu à se développer, reposant sur un constat simple : le besoin urgent de relocaliser la production, tout en favorisant une consommation raisonnée et résiliente.
"En moyenne, 90% des transactions monétaires se font dans les sphères financières spéculatives, cela cause des manques pour financer des projets viables sur le territoire bénéfiques pour la planète et pour l'humain.", explique Charlotte Bazire, salariée de l'association la Gonette.
Et pour garder la richesse sur le territoire, il faut un circuit vertueux : le but étant que la monnaie locale ne soit pas reconvertie en euros et qu’elle circule, du consommateur, à l’épicerie, en passant par l’agriculteur qui est lui-même consommateur. Un enjeu de taille si le réseau n’est pas assez développé.
Des contraintes aussi de double caisse pour les commerçants, et de différents billets dans le porte-monnaie pour les utilisateurs, ou un compte gonette numérique sur le téléphone, un effort minime d’après Johan. Aujourd’hui il va collecter les biodéchets dans un restaurant qui paye le service en Gonette, et qui sera donc lui-même payé en monnaie locale pour une partie de son salaire.
"Clairement ça ne va pas contrer l'évasion fiscale pour l'instant, mais si on peut arriver à montrer petit à petit l'intérêt de garder une monnaie sur un territoire, pour éviter cette évasion fiscale, peut-être que de plus en plus de personnes vont l'utiliser. Et donc la monnaie ne va pas se retrouver dans de grandes banques, qui financent des projets qui sont contraires à l'écologie et au respect du vivant.", explique Johan.
Mais où vont les euros échangés en Gonette ? Comme la plupart des fonds de réserve des monnaies locales, celui de la Gonette va à la Nef, une banque dite éthique qui finance des projets comme celui de Gaëlle, fondatrice d'une petite épicerie bio de produits locaux principalement. "C'est une banque qui publie chaque année la liste des financements qui ont été accordés, allant vers des projets écologiques, sociaux ou culturels".
Une banque autonome et transparente dans les financements qu’elles octroient, mais tributaire des banques auxquelles elle est adossée concernant sa garantie bancaire, un agrément propre qu’elle ne peut avoir depuis la loi bancaire de 1984.
Pour Marie Fare, docteure en économie et spécialiste des monnaies locales, la limite se pose quant au manque de traçabilité géographique des projets.
Mais l’efficacité économique des monnaies locales n’est pas le seul enjeu de taille. La question de l’impact social est aussi souvent questionnée. Des monnaies locales qui sont souvent considérées comme bobo tant elles englobent généralement des commerces de produits bio et locaux, donc chers. L’adhésion des collectivités au sein du réseau semble alors un levier important.
"On pourrait imaginer une bonification via les collectivités, par exemple venir échanger 10 euros contre 12 gonettes, pour chaque adhérent, ou alors pour des personnes plus en difficulté, via un quotient familial par exemple", explique Julien, citoyen bénévole à la Gonette.
Une démocratisation de la monnaie locale, qui a vocation à s’étendre aujourd’hui aux factures d’eau à Lyon. Une grande première, mais qui a fait débat pendant plus d’un an, car qui dit eau, dit Véolia, dit grand groupe du CAC40.
Pour Marie Fare, il y a toujours une tension entre mettre des critères trop stricts qui vont limiter fortement le nombre d'adhérents, ou trop larges qui laisseraient supposer que tout le monde peut faire partie du réseau.
Mais avec la demande de Véolia Eau du Grand Lyon d’adhérer à la Gonette, redéfinir une charte opposable claire est devenue une priorité, un exercice de démocratie représentative qui permet de définir ce que les citoyens attendent d’une monnaie et de rendre visible la possibilité de s’approprier des enjeux économiques à ne pas laisser aux seuls représentants politiques nationaux et européens.
Connu / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1417892939586490374
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Ndlr : semble positif. Vérifier ACT