Natacha Polony reçoit le reporter et député LFI François Ruffin, il vient de faire paraître Leur progrès et le nôtre (Seuil). Quelle place pour le progrès dans une pensée de gauche? Le progrès technique nous fait-il systématiquement régresser ?
Thèmes abordés : Francois Ruffin ; La France Insoumise ; Progrès ; Gauche ; Politique
Fukushima: l’eau contaminée sera rejetée dans l’océan - 13 avril 2021 Par Jade Lindgaard | Mediapart
Nucléaire, la catastrophe qui dure - 20 commentaires
Le Japon annonce qu’il va rejeter dans l’océan Pacifique l’eau contaminée issue de la centrale. Pour l’auteur et théoricien Sabu Kohso, c’est une « catastrophe éternisée » dont les effets nourrissent un « capitalisme apocalyptique ».
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Y persistent au moins soixante-deux nucléides, dont du strontium-90 et du césium-137, à des niveaux supérieurs aux normes environnementales, selon l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire ... Pour Pékin, « l’océan est la propriété commune de l’humanité » et le rejet des eaux « n’est pas une question qui relève des affaires intérieures japonaises ». Le gouvernement chinois estime qu’une telle mesure ne devrait pas pouvoir être prise « sans autorisation » ni sans consultation et accord avec « les différents pays concernés » et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)
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Mots-clés Capitalisme dystopie Fukushima Sabu Kohso technologie
Connu / https://wegreen.fr/group/nucleaire-renouvelables/publication/le-monde-du-13-avril-2021-le-rejet-des-eaux-radiocatives
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Je n'invite pas, surtout, à "freiner la science", mais à définir par la règle commune, démocratiquement ce qu'on fait de la technologie, quelles sont ses fins. On ne peut plus simplement continuer "d'accélérer", "aller plus vite", "aller de l'avant" sans se demander : où veut-on aller ensemble ?
300 commentaires
État d'urgence
Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Malgré la contestation, le Conseil de Paris a voté le mercredi 10 mars pour le déploiement de la 5G dans la capitale.
Une charte parisienne de téléphonie mobile a été adoptée par la ville de Paris. Mercredi 10 mars 2021, le Conseil de Paris a voté en faveur du déploiement de la 5G dans la capitale après avoir trouvé un accord avec les opérateurs Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR. Ces derniers peuvent activer leurs antennes dans le respect d'une charte qui encadre leur déploiement alors que les opérateurs ont déjà signé un contrat avec l'État. Celui-ci les autorise normalement à s'étendre sans l'assentiment des communes.
C'est l'aboutissement de plusieurs mois de discussions au sein de l'institution parisienne et de négociations avec les opérateurs de téléphonie mobile. Pourtant, plusieurs acteurs demandaient un moratoire concernant l'ultra haut débit mobile. Ce déploiement se réalise sans consultation massive des parisiens, et questionne le rapport des technologies à la démocratie.
A Paris, une conférence citoyenne métropolitaine a été organisée par la mairie fin 2020. 80 personnes, sélectionnées en respectant la parité, une diversité géographique, d'âge et professionnelle ont discuté du déploiement dans la ville-lumière, se mettant d'accord sur un rapport. Mais cela suffit-il pour estimer que ce choix technologique a été pris démocratiquement ? La 5G doit-elle être débattue plus largement et faire l'objet de consultations ?
Pour en discuter, Le Média a reçu Yaël Benayoun, cofondatrice de l'association le Mouton Numérique. Elle a participé en tant qu'experte du numérique et consultante à la conférence citoyenne métropolitaine. Elle est aussi l'auteure, avec Irénée Régnauld de “Technologies partout, démocratie nulle part”, qui questionne le rapport de la technologie à la démocratie.
*Tr.: ... promesses de la tech non prouvées, biaisent le débat, rien n'est neutre, déperdition du savoir-faire, 125 milliards d'objets connectés en 2030 ! à La Courneuve, on a découvert qu'il y a des data centers partout. La 5G est une infrastructure avec risques d'incendies, partir des besoins des territoires et des territoires, pb d'inégalités, impunité, conf citoyenne à Nantes sur ces sujets, la pollution du numérique rendue visible récemment, requestionner la norme juridique pour aller vers plus de démocratie, principe de précaution, soutenir le tissu associatif fait remonter les pb, soutenir la rech en sciences humaines pour éclairer les angles morts, les villes premier niveau de compétences, pj de smart city pb de modèle économique avec caméras partout, filiale de google baissait les couts pour faire une vitrine, le marché fonctionne tout seul est un mythe, ya une puissance publique, défiscalisation, favoriser, économie mixte avec l'état, amener les industriels à se positionner sur d'autres objets ... miniaturisation diminue recycler, questionner besoins, usages ex caisses automatiques augm pénibilité plutôt que caisses de bavardage, inverser la pensée des choix technologiques.
Technos & Medias Télécoms | 492 mots - Lecture 3 min.
Stéphane Richard, le PDG d'Orange. (Crédits : Reuters)
Dans le sillage du vote d’une nouvelle charte sur la téléphonie mobile par le Conseil municipal de Paris, Stéphane Richard souligne que la 5G sera une réalité dans la capitale dans les prochains jours.
Paris sera bientôt couverte en ultra-haut débit mobile. Au lendemain du vote d'une nouvelle charte sur la téléphonie mobile par le Conseil municipal de la ville, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, a confirmé que l'opérateur historique proposera très bientôt la 5G dans la capitale. « C'est parti, a indiqué le dirigeant ce jeudi au micro d'Europe 1. Je peux vous dire que la 5G sera allumée à Paris avant la fin du mois de mars. C'est pour les prochains jours. »
Concrètement, les antennes de l'opérateur historique sont déjà en partie déployées. Il ne lui...
Après avoir réalisé l'analyse de cycle de vie de six technologies photovoltaïques, PwC estime que l'industrie française pourrait tirer son épingle du jeu, grâce à son meilleur bilan carbone. Une piste pour les pouvoirs publics ?
"Quelle que soit la technologie de panneau photovoltaïque, les quantités d'émissions de gaz à effet de serre générées sur l'ensemble du cycle de vie sont nettement inférieures à celles générées par la consommation d'énergie électrique du mix de l'Union pour la coordination du transport de l'électricité (UCTE)". Voilà le premier enseignement d'une étude de PricewaterhouseCoopers (PwC), qui passe au crible les principales étapes du cycle de vie de six technologies photovoltaïques : le silicium monocristallin (Sc-Si), le silicium polycristallin (Mc-Si), le silicium en ruban (ribbon), le tellurure de cadmium (CdTe), le Cuivre/Indium/Gallium/Sélénium (CIGS) et le silicium amorphe (a-Si).
Autre enseignement d'importance : "L'argument de performance environnementale est un moyen de différenciation favorable à la filière française, qui a pour avantage de bénéficier d'un mix électrique faiblement carboné". Si le lieu de production est peu impactant sur l'ensemble du bilan carbone des technologies classiques à base de silicium, il est en revanche important pour les technologies couches minces dont la fabrication est très consommatrice d'électricité.
Et de conclure : "De façon générale une production intégrée, c'est-à-dire concentrant l'ensemble de la chaîne de valeur (matières premières, composants et assemblage), pourrait tirer profit d'une énergie peu intense en carbone telle que l'énergie française".
Globalement, les technologies à couche mince consomment moins d'énergie primaire et émettent moins de gaz à effet de serre au cours de leur cycle de vie (production, installation, utilisation et fin de vie) que les technologies à base de silicium.
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"La localisation de la production a une influence importante sur les émissions de gaz à effet de serre liées à la phase de production des panneaux photovoltaïques. En effet, ces émissions peuvent varier d'un facteur 10 d'un pays à l'autre (c'est le cas pour la Chine dont le mix est composé à 78% de charbon et la France dont le mix est composé à 76% d'énergie nucléaire)"
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https://pages.investisseur-sans-costume.com/hold-up-linsupportable-vent-de-revolte/
Sans doute avez-vous entendu parler du documentaire qui fait hurler la presse.
Mais plus ça cause et moins on en dit.
L’indigence des détracteurs comme des soutiens de HOLD-UP est affligeante. C’est pour, c’est contre, mais cela n’a pas travaillé.
C’est une insulte faite à ce film radical, polémique, spéculatif qui exige discernement, analyse, travail, contradiction et approfondissement.
Car Pierre Barnerias, le réalisateur, a travaillé, lui.
J’entends aujourd’hui faire une CRITIQUE de Hold-Up, passer au crible un certain nombre d’éléments du film, c’est-à-dire séparer le bon grain de l’ivraie. En particulier, de ma position d’observateur économique et financier, j’entends porter ma critique sur les liens que fait le film entre santé, gouvernance mondiale, big tech et finance. #holdup #covid19 #vaccin
HOLD-UP : Comme un vent de révolte https://www.youtube.com/watch?v=p-86riKDjUE
Références :
Voir le film Hold-Up : https://planetes360.fr/holdup-retour-sur-un-chaos-avant-premiere/
Attali l’ordre cannibale : https://www.youtube.com/watch?v=GWamYYKXznY
Code is Law en français : https://framablog.org/2010/05/22/code-is-law-lessig/
L’arnaque du Grand Reset : https://www.youtube.com/watch?v=FWzqDy8OxeQ
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Tr. : ... Guy de la Fortelle, L'investisseur sans costume ...
Etats-Unis , Nucléaire , Climat , Framatome , Technos et Innovations
Framatome a annoncé le 13 octobre un partenariat avec l’américain General Atomics Electromagnetic Systems pour développer un concept de petit réacteur nucléaire modulaire de 50 MWe. Commercialisation possible vers 2035.
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En septembre 2019, on apprenait que le consortium français Nuward, constitué en 2017 par le CEA, EDF, Naval Group et TechnicAtome, allait collaborer avec l'américain Westinghouse pour développer un SMR de 170 MW tout intégré afin d’être prêt à le produire en série en 2030. Si TechnicAtome maîtrise bien la conception de réacteur nucléaire de puissance embarqué dans les sous-marins, le CEA et EDF disposent de la technologie et de l’ingénierie et Naval Group d’un outil industriel ad hoc, il leur manquait une brique, celle de de sûreté passive, pour faire fonctionner les mini-réacteurs avec un minimum de maintenance. Cette brique, l’américain Westinghouse en dispose. L’accord avec lui devrait aussi permettre d’accélérer les procédures auprès des autorités de sûreté américaine et canadienne.
Un projet américain
Cette fois, c’est Framatome, filiale à 75 % d’EDF, qui vient d’annoncer un partenariat avec un américain, General Atomics Electromagnetic Systems (GA-EMS), pour développer son SMR. Ce sont ses équipes aux États-Unis qui travailleront à la conception de plusieurs structures, systèmes et composants critiques de ce SMR, dont les options technologiques sont très différentes de celles de Nuward.
Le duo franco-américain veut construire un réacteur modulaire rapide (FMR) de 50 mégawatts électriques (MWe) à sûreté passive et refroidi à l'hélium, un gaz chimiquement inerte qui n'est ni explosif, ni corrosif, et qui ne s'active pas. Il pourra être fabriqué en usine, puis monté sur site, pour réduire les coûts financiers et augmenter sa capacité. Le combustible fonctionnera pendant environ 9 ans avant d'être remplacé. L'équipe, dirigée par GA-EMS, voudrait finaliser la conception du FMR dès 2030 pour une utilisation commerciale au milieu des années 2030, précise General Atomics dans son communiqué.
Framatome déjà partenaire d'Holtec
Ce n’est pas la première incursion de Framatome dans les SMR. À l’origine, avec Siemens, de la conception du réacteur nucléaire de troisième génération français EPR, le français a aussi une activité dans les phases aval de la production de combustibles. En mai 2020, il a annoncé avoir été retenu par l’équipementier nucléaire américain Holtec International a pour fournir du combustible nucléaire à son petit réacteur modulaire SMR-160. "L’inclusion de Framatome dans notre programme SMR-160 garantit qu’un futur propriétaire de centrale utilisant un SMR-160 aura facilement accès à une solide chaîne d’approvisionnement internationale en combustible", expliquait alors l’entreprise américaine dans un communiqué. Holtec aurait déjà des prospects sérieux pour ses SMR, notamment Energoatom en Ukraine.
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Ndlr :
- délai compatible avec le réchauffement climatique ? NON ! Cela ne risque-t-il pas de bloquer encore le déploiement massif des ENR ? ACT
- quelle différence entre sûreté passive et sécurité intrinsèque ? Des éléments à https://fr.qaz.wiki/wiki/Passive_nuclear_safety Continuer ACT
État d'urgence
Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
On imagine souvent le secteur numérique comme dématérialisé. Pourtant, son impact est réel. La consommation énergétique du numérique augmente de 9% par an et il représente déjà 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, la consommation énergétique est devenue une véritable préoccupation en vu des enjeux climatiques. Le sujet mérite donc le détour et l'intérêt des associations écologistes.
Le think tank The Shift Project, présidé par Jean-Marc Jancovici, publie son troisième rapport sur la pollution numérique. Pour la troisième année de suite, le think tank qui oeuvre pour une économie décarbonée met en lumière cette pollution et présente l'avancée de ses travaux sur un sujet peu médiatique : l'impact environnemental du secteur numérique, particulièrement énergivore. Intitulé "Déployer la sobriété numérique", le document explique en détail la méthodologie de The Shift Project et des moyens à mettre en oeuvre. Le rapport interroge aussi : "comment évaluer si le déploiement d'une technologie connectée est vraiment pertinente d'un point de vue énergétique?", "comment forger des systèmes informatiques sobres?"
Pour en discuter, Le Media reçoit Hugues Ferreboeuf, chef de projet numérique et co-auteur du rapport. Cet ingénieur définit la sobriété numérique, et les moyens de prioriser "l'allocation des ressources en fonction des usages afin de se conformer aux limites planétaires".
Transcription : ...
impact n'est plus négligeable, augm de 3.5 à 4% des ém de GES /an sur des usages de loisir et pas essentiels (obésité numérique, surconsommation) plus que la capacité des progrès technologiques => réguler mes usages (vidéos, achats de nouvel équipement, etc)
2 - ressources rare, prioriser nos usages /applications à impact positif sur d'autres secteurs, ni abstinence, ni que bonnes pratiques aussi un système
Le numériqeu n'est pas dématérialisé, rematérialisation ex cloud équipements matériels => matières et énergie pour les construire
/empreinte carbone du numérique estimable basé sur des modèles
des procédés de fabric de plus en plus énergivores 90% du smartphone consommé à la fabrication ; intégrer les achats d'équimenet car resp de la moitié de l'empreinte carbone du numérique
On va dans le mur. /usages qui facilitent la transition et ne la compliquent pas / div /2 jdans les 10 ans qui viennent sinon >2°C >2050
pas que sur la 5G mais arrive en 2020, il est encore possible de définir comment les usages viennent
/smartcity tech connectées : ne déclenche pas forcément économies d'énergies, faire preuve de rationnalité, il y a des cas à ce potentiel mais dépend de la politique d'usage que l'on va conduire. S'assurer que règles de réalisation effectives sinon effet rebond qui supplantera l'effet initial. avoir des bilans prévisionnels pour tout pj
/ville du futur pas que technol déf à quoi on veut qu'elle ressemble, comment s'adapter au changement clim déjà effectif ? comment rendre la ville plus intelligente mais se défier de tentation que nos pb solubles avec tech .
Choix d'un avenir sociétal, choix technol en aval, pas en amont. ... en terme de politiques publiques ... pas approche individuelle mais produit d'un système GAFAM, Opérateurs télécom, datacenters, consommateurs (ménages, entreprises, coll publiques) interagissent dc util influencés. /réf à règles du jeu des politiques publiques (régul indép soit état) /évol usages accélérer /pol publ dissuader commport peu vertueux, récompenser ce qui va dans le bon sens, MAINTENANT
/GOUV dissonances cognitives pas perturber le jeu du marché risque /compétition mondiale, craintes /5G ; craintes déséquilibrer position industriels tirer croissance vers le bas.
"
Ndlr : Terminer transcr ACT
choix sociétal afin de respecter la règle verte (ne pas prendre à la nature plus que ce qu'elle peut donner)), donc l'URGENCE EST POLITIQUE d'abord ! ACT
Cela valide-t-il le programme politique de LFI ? en grande partie... Complètement ? approfondir ACT
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Si vous n’avez rien suivi aux discussions agitées sur la 5G, cette émission est faite pour vous. A priori, la question de la mise en place de cette nouvelle génération de réseaux mobiles revêt un caractère bien plus technique que politique et pourtant, les partis de gauche se sont engouffrés dans ce débat et comptent bien jouer avec les peurs des Français pour avancer leurs pions. S’agit-il d’une simple récupération opportuniste ? C’est la question que l’équipe d’Ouvrez les Guillemets s’est posée cette semaine.
863 commentaires
Connu / https://twitter.com/MaisOuVaLeWeb/status/1313151229711863809
"
Hervé Le Crosnier a retweeté Mais où va le web ? @MaisOuVaLeWeb · 5 oct.
Pour @UsulduFutur, il faut se réjouir de la récupération du débat sur la #5G par les partis politiques, justement parce que leur boulot est aussi de politiser les questions techniques. On ne dit pas autre chose dans "Technologies partout, démocratie nulle part" avec @Geensly ! - 1 - 6- 21
"
Les coûts écologiques de la technique (déchets, pollution) sont rendus invisibles par la délocalisation de la production industrielle. Ils devraient nous inciter à promouvoir une technologie sobre et résiliente.
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Il faudra enfin mener une réflexion sur nos modes de production, privilégier des ateliers réimplantés près des bassins de consommation, un peu moins productifs mais plus intensifs en travail, moins mécanisés et robotisés, mais économes en ressources et en énergie, articulés à un réseau de récupération, de réparation, de revente, de partage des objets du quotidien.
Face aux forces en présence et aux tendances de fond, cela paraît bien utopique. Mais peut-être pas plus que le statu quo, un maintien ad vitam aeternam de notre civilisation industrielle sur sa précaire trajectoire exponentielle. La robotisation et l’intelligence artificielle nous promettent un chômage de masse à des niveaux inégalés tandis que nous serons rattrapés par l’effondrement environnemental. Pourquoi ne pas tenter plutôt la voie d’une transition post-croissance vers un nouveau « contrat social et environnemental » ?
Philippe Bihouix,
ingénieur centralien.
Spécialiste de l’épuisement des ressources minérales
et promoteur des low-tech.
Il est membre du conseil d’administration de l’Institut Momentum.
Article publié dans la revue Esprit n°443, mars-avril 2017.
[1] Bjorn Lomborg, l’Écologiste sceptique, Paris, Cherche Midi, 2004.
[2] Jeremy Rifkin, la Nouvelle Société du coût marginal zéro, Paris, Les Liens qui libèrent, 2016.
[3] Henry Hobhouse, les Graines du changement. Six plantes qui ont changé l’humanité, trad. Patricia Barbe-Girault, Orléans, Regain de lecture, 2012.
[4] Karl Polanyi, la Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps [1944], trad. Catherine Malamoud et Maurice Angeno, préface de Louis Dumont, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1983.
[5] André Guillerme, les Temps de l’eau. La cité, l’eau et les techniques, Ceyzérieu, Champ Vallon, 1983.
[6] Jean-Baptiste Fressoz, l’Apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique, Paris, Seuil, 2012
[7] Georges Duhamel, Scènes de la vie future, Paris, Mercure de France, 1930, p. 135.
[8] Marc Levinson, The Box. Comment le conteneur a changé le monde, trad. Antonine Thiollier, Paris, Max Milo, 2011.
[9] Lewis Mumford, Technique et civilisation [1934], trad. Natacha Cauvin et Anne-Lise Thomasson, préface d’Antoine Picon, Marseille, Parenthèses, 2015.
[10] Voir Yves-Marie Abraham et David Murray (sous la dir. de), Creuser jusqu’où ? Extractivisme et limites à la croissance, Montréal, Écosociété, 2015 ; Alain Gras, le Choix du feu, Paris, Fayard, 2007.
[11] Baudouin de Bodinat, la Vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes, tome I (1996) et tome II (1999), suivis de deux notes additionnelles, Paris, Encyclopédie des nuisances, 2008.
h.dorchies(at)itbfr.org - Tél. : 06 13 86 22 54
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compilation des réponses techniques aux questions qui défraient l'actualité sur la betterave à sucre, les pucerons verts, la jaunisse et l'usage des néonicotinoïdes.
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La jaunisse, où plutôt les jaunisses, puisque plusieurs virus existent, sont essentiellement transmises aux betteraves sucrières par le puceron vert du pêcher : Myzus persicae. Espèce très polyphage, pouvant coloniser plus de 400 espèces de plantes de différentes familles botaniques, dont des espèces cultivées : colza, pomme de terre, tabac, mais aussi blé, orge ainsi que des crucifères d’interculture (radis, vesce).
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Les résidus de betteraves après la récolte et les repousses foliaires dans les tas de déterrage constituent les premiers réservoirs viraux en interculture. Divers adventices sont également hôtes des virus de la jaunisse.
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En 2020, 4 virus de trois familles virales différentes ont été identifiés. Malgré en moyenne 3 traitements aériens, la très forte dynamique des populations de Myzus persicae, avec des vagues successives d’infestations, n’a pas pu être maitrisée.
La forme grave de la jaunisse (BYV) est présente sur tout le territoire, contrairement à 2019, et systématiquement en co-infection avec la jaunisse modérée ou de la chlorose (BMYV ou BChV), ce qui affecte plus fortement la productivité de la plante. Le virus de la Mosaïque (BtMV) est identifié pour la première fois dans la région Centre: en co-infection avec le virus BYV, il entraîne des pertes pouvant dépasser les 50 %.
En conséquence, la productivité 2020 devrait baisser d’au moins 40 % dans les zones les plus touchées ; l'estimation du rendement national se rapproche désormais de 75 tonnes de betterave à 16°, soit une baisse de la production nationale de sucre comprise entre 580.000 à 840.000 tonnes pour 2020.
Pourquoi utiliser des néonicotinoïdes et pourquoi leur utilisation en betterave présente peu de risque pour la faune auxiliaire ?
... En betterave, ils sont utilisés en enrobage de semence et non en pulvérisation foliaire. De plus, la betterave sucrière ne produit pas de fleur. Les insectes butineurs, tels que les abeilles ne sont donc pas exposés au produit.
... Toutes les parcelles bio suivies par les délégués régionaux de l'ITB et situées en zone infestée sont touchées par la maladie.
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Où en est la recherche de solutions alternatives ?
- Variétés tolérentes : piste très prometteuse.
- Produits de protection des plantes ... insecticides ... 6 substances de biocontrôle, 4 substances naturelles et 2 champignons entomopathogènes (dont 4 substances en 2e année d’essai) dans 2 essais en Normandie et dans le Pas-de-Calais.
- Plantes de service : l’ITB évalue actuellement des graminées produisant des champignons qui libèrent dans le sol des toxines à effet insecticide ou insectifuge. Ces plantes, dites endophytes, pourraient être utilisées en interculture avant betterave afin de limiter les infestations de pucerons.
- Diagnostics viraux : aux côtés de l’INRAE, l’ITB met au point des tests de diagnostics viraux, utilisables en temps réel. A terme, ces tests moléculaires permettront d’analyser le pouvoir virulifère des pucerons en seulement 2 ou 3 heures. L’objectif est de toujours mieux accompagner les agriculteurs et de mieux orienter les traitements.
Ndlr : point de vue qui peut s'entendre. Mais quelles garanties d'indépendance données par l'ITB ? Au final, n'est-ce pas AUSSI un choix SOCIÉTAL que d'interdire ou non les néonicotinoïdes en France ? Àpprofondir, à suivre. ACT
.#Technologie #Environnement
Alors qu’elle pourrait faire office d’accélérateur de la transition écologique, la low-tech peine à s’imposer comme une alternative crédible et désirable. Si l’enthousiasme est grandissant, l’intérêt reste superficiel et l’action marginale, nous dit Christelle Gilabert, consultante et rédactrice indépendante, qui vient d'achever le Master Climat et Média http://esj-lille.fr/formations/formations-a-distance/master-changement-climatique-medias-a-distance/ dispensé par l'Université Paris-Saclay et l'ESJ de Lille. Dans ce cadre, elle a mené un projet de recherche sous la supervision de l'historien Christophe Bonneuil sur la critique de notre rapport à l'innovation technologique face à l'impératif écologique.
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La désignation d’un concept, d’un objet ou d’un système comme « low-tech » s’avère on ne peut plus délicate, le choix des différents critères pouvant rapidement faire basculer le débat dans un piège idéologique bien connu : celui de croire qu’une « bonne » technologie n’aurait que des effets vertueux, par opposition à une « mauvaise technologie » aux effets forcément délétères. Autre impasse conceptuelle : celle d’une technologie « neutre » qui ne dépendrait que de nos usages et de nos intentions, sans remise en question de ses propres fondements ou des implications de son déploiement à une certaine échelle. Le problème, c’est que cette confrontation alimente un débat stérile n’admettant pas d’autres choix que le refus ou l’acceptation entre des éléments quasiment indissociables, à savoir l’objet technique en lui-même, ses usages et le système dans lequel il s’insère.
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Au-delà d'une démarche technique, la low-tech se présente avant tout comme une alternative systémique qui revendique un autre modèle de société.
Poids du mythe moderne
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s’affranchir d’une vision ultra-technologisée de notre société. Mais difficile, alors, de lutter contre deux siècles de puissance et d’esthétisme moderne.
Comme le souligne l’historien François Jarrige dans son livre Techno-critiques : du refus des machines à la contestation des technosciences (La Découverte, 2014), l’histoire des technologies a été accompagnée par « un intense travail de persuasion et de diffusion des imaginaires technologiques ». Les politiques, les médias mais aussi les arts, la culture et même les religions ont fortement contribué à cet enthousiasme, permettant au passage de décrédibiliser ou d’invisibiliser les critiques à son égard. Plus récemment, le rôle du design dans notre rapport addictif aux technologies numériques a fait lui aussi couler beaucoup d’encre. D’où ce constat du chercheur Richard Sclove : « Même si on considère que le progrès technologique est nécessairement guidé par la recherche du profit, du confort et de la supériorité militaire, les motivations religieuses et esthétiques ont souvent été au cours de l’histoire tout aussi importantes », écrit-il dans son livre Choix Technologiques, Choix de Sociétés (Charles Léopold Mayer, 2003).
« Comment faire de la low-tech une source de jouissance, d’émancipation et de confort ?
Or, face à l’urgence écologique, la low-tech est perçue principalement comme une source de contraintes, de sacrifices, voire comme une perte de prestige. En y regardant de plus près, entre les fours solaires, les toilettes sèches ou les cultures de mouches, les différents outils et pratiques semblent bien éloignés des standards esthétiques actuels.
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Risque de « recyclage » libéral
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La difficulté consiste à affronter la capacité du modèle techno-libéral à absorber les critiques et à se les réapproprier pour les mettre au service de son propre essor. Et ce sans toucher au cœur de son fonctionnement, qu’il prétend ainsi rendre plus « vertueux » ou « durable ».
Manque de prise politique
... Langdon Winner, théoricien du pouvoir politique des technologies, ... vision non-conflictuelle presque naïve du changement technique et évite toute « confrontation directe avec les réalités du pouvoir politique et social ». Selon lui, difficile de peser dans le développement technique sans une prise en considération de ses composantes historiques, politiques et économiques, ni l’élaboration de stratégies précises pour y faire face.
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fait écho aux paroles, plus récentes, de la chercheuse spécialiste des usages numériques Zeynep Tufekci. En 2017, dans une conférence intitulée Online social change : easy to organise, hard to win, elle explique comment les possibilités de mobilisation massive permises par les nouvelles technologies détournent les mouvements sociaux d’une tâche essentielle : un travail organisationnel profond afin d’agir collectivement, tactiquement, et de se structurer dans le temps, permettant ainsi d’affronter les obstacles nécessaires à leur ascension. https://www.ted.com/talks/zeynep_tufekci_online_social_change_easy_to_organize_hard_to_win
...
un énorme travail reste à mener pour bâtir de nouveaux standards capables de s’insérer et de modifier la dynamique en cours. Une lutte qui passe aussi par une solide organisation de l’intérieur, afin de mobiliser une capacité d’action robuste, flexible et durable. À l’image de la low-tech !
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- Les ennemis de la machine
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- François Jarrige : « Une technique n'est jamais neutre »
Image à la une : POC21 - Proof of Concept / CC BY-SA 2.0
Christelle Gilabert
Consultante et rédactrice indépendante, décrypte les enjeux liés aux questions technologiques et écologiques qui impactent notre société, et accompagne organisations et citoyens dans leurs réflexions pour mieux les appréhender. Après plusieurs années à former les organisations aux enjeux de la transition numérique, Christelle quitte son agence fin 2018 pour se spécialiser sur la question du changement climatique et de la transition écologique en suivant le Master Climat & Média dispensé par l'Université Paris-Saclay et l'ESJ de Lille (qu’elle découvre dans les lignes de notre magazine !). Au cours de cette année, elle mène un projet de recherche où elle tente de relier les questions technologiques et écologiques. Sous la supervision de l’historien et chercheur Christophe Bonneuil, elle travaille donc sur une critique de notre rapport à l’innovation technologique face à l’impératif écologique. Vaste sujet, à travers lequel elle se penche notamment sur l’émergence de l’alternative Low-Tech.
Connu / https://twitter.com/fab_mob/status/1223268113401204745
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Fabrique Mobilités @fab_mob
[Meetup] Venez échanger et questionner la #LowTech
4:33 PM · 31 janv. 2020·- 8 Retweets avec un commentaire 11 J'aime
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Guide autodéfense numérique - Tome 1 — hors connexions
Clés : cours_édition · culture_Internet · informatique · technique · vie_privée
17 mai 2010 à 18:28:54 UTC+2 · permalien
http://guide.boum.org/tomes/1_hors_connexions/unepage/
33 min de lecture
Imaginez un monde où 50 % des terres émergées seraient privatisées puis clôturées, où forêts, savanes et prairies seraient transformées en forteresses impénétrables réservées au divertissement d’une minorité d’ultra-privilégiés. Majoritairement blanche et profondément ignorante, la classe bourgeoise occidentale biberonnée aux documentaires animaliers de la BBC et de la National Geographic perçoit les territoires sauvages comme ayant originellement été vierges de tout être humain[1]. C’est pourquoi l’expulsion et les persécutions des populations vivant sur ces terres depuis des générations seraient systématiques. Privés de leurs terres, les autochtones basculeraient dans la misère et l’insécurité alimentaire. Famines, drogues, alcool et maladies feraient des ravages au sein de leurs communautés. Rendues incapables de perpétuer leurs rites, traditions et arts de vivre, des cultures entières finiraient par s’éteindre en quelques années. Certains indigènes tenteraient de résister ou se lanceraient dans des trafics illégaux pour survivre. Un dispositif sécuritaire mêlant technologies avancées de surveillance et milices armées assurerait la sécurité des touristes fortunés venus profiter d’une semaine de safari à 4 675 € par personne[2].
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Philippe Oberlé
David Attenborough, célèbre narrateur pour les séries documentaires de la BBC et ambassadeur de l’organisation néo-malthusienne Population Matters, parle de « peste humaine ». Il est intéressant de noter que ce sont toujours les populations de couleur des pays du Sud qui se retrouvent implicitement visées par ce type de propos. ↑
Une information provenant de la revue How to spend it du Financial Times s’adressant à ceux qui ne savent plus quoi faire de leur argent : https://howtospendit.ft.com/travel/207389-malawi-s-rebirth-as-a-safari-sweetspot ↑
https://vetpaw.org/ ↑
https://www.worldwildlife.org/projects/the-natural-capital-projecthttps://www.dailymaverick.co.za/article/2019–10-16-sa-reclassifies-33-wild-species-as-farm-animals/ ↑
https://www.theguardian.com/environment/2020/jan/29/south-africa-wild-animals-at-risk-of-genetic-pollutionhttps://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/afrique-du-sud/des-elevages-de-lions-destines-a-la-chasse-en-afrique-du-sud_3064181.html ↑
https://www.researchgate.net/publication/262910385_Banking_Nature_The_Spectacular_Financialisation_of_Environmental_Conservation ↑
https://www.conservation.org/about/senior-staff ↑
https://www.globaldealfornature.org/ ↑
Un rapport des Nations Unies met en cause le WWF dans des exactions à l’égard des Pygmées Baka dans la forêt de Messok Dja en République du Congo : https://e360.yale.edu/features/green-violence-eco-guards-are-abusing-indigenous-groups-in-africaLes Pygmées Batwa sont persécutés depuis des décennies autour du parc de Kahuzi Biega : https://www.survivalinternational.fr/actu/11905Dans son livre L’Apartheid et l’animal, le géographe Estienne Rodary, qui a vécu et travaillé en Afrique du Sud, décrit la situation dans le parc du Limpopo. L’AFD a financé ce parc : https://limpopo.afd.fr/
Enquête du journaliste d’investigation Estacio Valoi membre associé du collectif Oxpeckers : http://pulitzercenter.storylab.africa/dominion/ ↑
https://youtu.be/y1EdZeRHgbM ↑
https://www.corporatecrimereporter.com/news/200/charles-derber-sociopathic-society/https://www.techrepublic.com/article/the-internet-of-wild-things-technology-and-the-battle-against-biodiversity-loss-and-climate-change/ ↑
https://www.zsl.org/conservation/how-we-work/conservation-technology/instant-detect ↑
https://naturalcapitalcoalition.org/natural-capital-protocol/ ↑
https://www.globaldealfornature.org/organization/resolve/ ↑
https://conservationaction.co.za/recent-news/wildebeest-migrations-in-east-africa-face-extinction-what-must-be-done‑2/ ↑
https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/10/18/en-trente-ans-pres-de-80-des-insectes-auraient-disparu-en-europe_5202939_1652692.htmlhttp://www.greatelephantcensus.com/background-on-conservation ↑
https://www.ep.total.com/fr/innovations/recherche-developpement/total-investit-massivement-dans-le-ccus-carbon-capture ↑
https://www.numerama.com/sciences/561497-internet-par-satellite-spacex-veut-mettre-en-orbite-30–000-satellites-de-plus.html ↑
https://www.cieletespace.fr/actualites/exclusif-en-plus-de-rayer-le-ciel-les-satellites-starlink-diffusent-de-puissants-flashes-lumineux ↑
https://www.planet.com/markets/government/ ↑
https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2016/578025/EXPO_STU(2016)578025_EN.pdf ↑
https://finance.yahoo.com/news/minority-report-poachers-predictive-algorithms-101511921.html ↑
https://news.mongabay.com/2020/03/poaching-and-the-problem-with-conservation-in-africa-commentary/ ↑
https://theconversation.com/why-southern-africas-peace-parks-are-sliding-into-war-parks-53458 ↑
https://www.campaignfornature.org/home ↑
Voir le livre La fabrique du crétin digital du chercheur en neurosciences à l’Inserm Michel Desmurget ↑
https://www.wedemain.fr/La-reconnaissance-faciale-ca-sert-aussi-a-preserver-les-animaux_a4535.html ↑
Clés : capitalisme conservation ONG société industrielle
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écologie, Critique des nuisances, Racine de Moins Un
Étiquettes : anthropocène, écologie, économie, climat, décroissance, histoire des techniques, histoire politique, Jean-Baptiste Fressoz, pollution, société industrielle, technologie
Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l’environnement, nous brosse à grands traits une histoire politique du CO2 aux XIXe et XXe siècles. Car aussi fameuse que soit la courbe des émission de CO2 établie par le GIEC, il est en fait assez difficile d’en faire une histoire suffisamment précise pour permettre par exemple de retracer la part de différents choix technologiques dans les émissions de gaz a effet de serre. Il est impossible de savoir, dans cette courbe, ce qui relève de l’automobile, de l’agriculture industrielle ou de la guerre. Il s’agit donc d’essayer de politiser le constat du changement climatique.
Racine de moins un
Une émission de critique des sciences, des technologies et de la société industrielle.
Émission Racine de Moins Un n°59, diffusée sur Radio Zinzine en février 2020.
Grandes lignes de la conférence :
Je vais essayer de repolitiser la fameuse courbe des émissions de CO2 aux XIXe et XXe siècles. Aussi fameuse que soit cette courbe, il est en fait assez difficile d’en faire une histoire suffisamment précise pour permettre par exemple de retracer la part de différents choix technologiques dans les émissions de CO2. On ne peut pas tracer, à l’intérieur de cette courbe, ce qui relève de l’automobile, de l’agriculture industrielle ou de la guerre.
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Et malgré ces efforts considérables, il y a une diminution des émissions de CO2 de 60 % en dix ans, si je me souviens bien. C’est pas mal, mais c’est moins que ce qu’il faudrait que nous fassions dans les pays européens, par exemple. C’est le côté le plus effrayant…
Après, il est possible de se dire que les cubains sont très pauvres, qu’ils n’ont pas les technologies comme nous, etc. Mais dans le cas de la France qui investit massivement dans le nucléaire à partir des années 1970-80, les émissions de CO2 croissent de 1 ou 2 % par an environ. Cela devrait donc rendre un peu modeste sur la capacité des solutions high-tech pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Après, il y a des transitions énergétiques qui se passent très mal, par exemple en Corée du Nord qui a été confrontée au même problème que Cuba, sauf que là, il y a eu une famine épouvantable, entre 5 et 10 % de la population qui a succombé, etc.
Donc, il n’y a pas vraiment de leçon optimiste à tirer de l’histoire, je crois.
Jean-Baptiste Fressoz,
historien des sciences, des techniques et de l’environnement, chargé de recherche, Centre Alexandre Koyré, Centre national de la recherche scientifique, École des hautes études en sciences sociales.
Il est notamment l’auteur de :
L’Apocalypse joyeuse, une histoire du risque technologique, éd. Seuil, 2012 ;
avec Christophe Bonneuil, L’Événement anthropocène, la Terre, l’histoire et nous, éd. Seuil, 2014 ;
avec Fabien Locher, Les Révoltes du ciel, une autre histoire du changement climatique, éd. Seuil, 2020.
Conférence donnée dans le cadre de l’Université européenne d’été de l’Institut des Hautes Études pour la Science et la Technologie (IHEST) à Gouvieux, le 30 juin 2015.
... mettre à disposition des textes plus ou moins inédits pour susciter la réflexion autour de ce thème et de quelques autres connexes, notamment la critique de la société capitaliste et industrielle dont la technoscience est devenue la religion officielle…
Ce faisant, nous nous sentons proches de la technocritique et du mouvement luddite.
Il va sans dire – mais cela va tout de même mieux en le disant – que nous nous situons sur le terrain du matérialisme épistémologique. A savoir que nous nous efforcerons, dans nos explications et nos critiques, de ne faire intervenir aucun phénomène surnaturel, aucune force mystérieuse ou inconnaissable, et moins encore la volonté ou la puissance divine. Nous essaierons en outre, contrairement à beaucoup de scientifiques, de ne pas nous payer de mots (complexité, émergence, etc.) en tentant de définir et de préciser ceux que nous emploierons (d’où prochainement la création d’un Dictionnaire des idées reçues du scientisme ordinaire).
Tout cela ne nous empêchera pas d’avoir une approche plus philosophique que strictement “scientifique”. Il sera donc peut-être utile de préciser que nous sommes plutôt proches du courant phénoménologique, que de celui, cybernétique, dominant actuellement dans les sciences…
Eugène Brelandage, boucher-charcutier.
Ndlr : date de création 2010 ?
Étude systématique des interactions entre la technique et la culture, la médiologie s’intéresse aux moyens de transport du sens, dans l’espace et dans le temps. Car si la communication fait circuler l’information entre les contemporains dans l’espace, la transmission (au sens de transmission d’un patrimoine) la fait circuler dans le temps, entre les générations – à sens unique, il est vrai…
Pas besoin de médium (spiritiste) ni de tables tournantes pour faire parler et agir les morts : les dispositifs (médiologiques) de la transmission y pourvoient le plus banalement du monde. Comme le dit un médiologue un peu tourmenté : « chaque fois que je fais parler un mort (en le citant), je ne peux m’empêcher de penser qu’un mort est en train de me faire parler… ».
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