Le texte de Pierre Steiner "Philosophie, technologie et cognition : état des lieux et perspectives" paru dans la revue Intellectica en 2010 [1] présente la thèse TAC qui structure une partie des recherches du laboratoire Costech de l'UTC.
J'ai choisi ici d'un faire une présentation fragmentaire pour permettre un accès plus rapide
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Thèse TAC : Technologie Anthropologiquement Constitutive/Constituante
Les objets techniques sont le produit d'une évolution autonome qui échappe à l'intention humaine
La technique n'est pas le produit de l'intelligence humaine, c'est elle qui rend possible l'intelligence humaine
Quelques propositions : La technique façonne l'homme autant qu'il façonne la technique
- Il n'y a pas d'humain sans technique
- La technique n'est jamais « neutre »
- L'intelligence humaine a toujours un substrat artificiel
- La science est un produit de la technique
- La machine est un individu technique
Ouverture : ingénieur-philosophe
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Ouverture : littératie et pouvoir
Nous ajoutons ici le lien avec le projet d'Aswemay :
- développer une littératie technique (numérique) qui aide à comprendre les faits techniques pour les lire, les réécrire,
- c'est à dire in fine, ne pas laisser le monde technique aux ingénieurs.
Introduction : Contextualisation historique
Hypothèses de la thèse TAC
C'est la technique qui rend possible les formes les plus générales de l'activité cognitive humaine.
L'intelligence humaine a un caractère artificiel qui trouve son origine dans la technique.
Donc ce n'est pas simplement l'humain qui construit le technique, mais c'est tout autant le technique qui construit l'humain.
Objectif de la thèse
Il s'agit de se donner les moyens de comprendre comment les outils, les interfaces, les instruments, les organisations matérielles, les technologies et systèmes d'information et de communication que nous concevons, développons et utilisons peuvent affecter nos façons de percevoir, de mémoriser, de raisonner, de définir des valeurs, des appartenances, des désirs, et des identités, mais aussi nos modes de rencontre, nos modalités d'interaction et nos manières d'être et d'agir ensemble.
Origine de la thèse TAC
La thèse « TAC » trouve ses sources dans les travaux d'André Leroi-Gourhan, de Gilbert Simondon, et de Jacques Derrida. Bernard Stiegler est le premier à avoir proposé une synthèse des acquis de ces trois penseurs.
L'École de Compiègne
Le fondateur de l'UTC, Guy Deniélou, avait l'ambition de former des « ingénieurs-philosophes ». Cela s'est traduit par la création en 1986 d'un important département « Technologie et Sciences de l'Homme » (TSH), et en 1993 d'une équipe de recherche « Connaissance, Organisation et Systèmes Techniques » (COSTECH). Au delà de l'articulation de la technologie avec les sciences humaines, l'« École de Compiègne » a élaboré la thèse TAC pour penser comment la technologie et la connaissance se construisent mutuellement.
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Définitions de la technique
- La technique désigne d'abord l'ensemble des procédés mobilisés dans la réalisation d'actions possibles (exemple : technique de chasse).
- La technique désigne aussi les objets fabriqués ou utilisés par ces modes d'action.
Acception classique de la technique
La technique, c'est l'ensemble des moyens conçus par des humains pour la réalisation de fins (besoins) posées par des humains
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L'homme produit la technique selon un dessin (plan) et un dessein (but).
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Caractère constituant (et constitué) de l'objet technique au sein de modes d'action
La technique est une prothèse de l'humain
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La genèse humaine est indissociable de la genèse technique
L'anthropogenèse est indissociable d'une technogenèse, il y a co-constitution de l'humain et du technique.
Il n'y a pas de technique sans homme, mais il n'y a pas d'homme sans technique, l'homme et la technique sont couplés dès l'origine et évoluent ensemble (on abandonne ici l'idée que l'homme surplombe la technique)
Épiphylogenèse (évolution de l'espèce humaine par la technique)
L'épiphylogenèse désigne la conservation, l'accumulation et la sédimentation des expériences individuelles par l'inscription dans les objets techniques. Tout objet technique est support de mémoire, par exemple le silex taillé porte dans sa forme la façon d'être utilisé (prise en main, usage pour couper...), c'est une mémoire externe.
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La science est un produit de la technique
La spatialisation et l'itérabilité (rendues possibles par l'écriture) sont les conditions de possibilité de l'élaboration, de la justification, de la transmission et donc de la progression du savoir scientifique.
L'acception classique de la technique tend à la voir comme une application de la science, on voit ici que la science est un produit de la technique.
Nombre d'activités cognitives ne seraient pas possibles sans la technique
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Les objets techniques font partie intégrante de la cognition
La cognition n'est pas intracrânienne, elle émerge d'un dispositif composé d'un système nerveux, d'un système sensori-moteur et de prothèses techniques (ainsi que d'interactions entre agents et avec les éléments naturels). L'homme ne sait calculer que parce qu'il existe des mains et du papier pour inscrire des formules.
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La technique comme anthropologiquement constitutive
Thèse TAC 1 : L'autonomie de la technique
... comprendre comment, concrètement, la technique modifie notre être-au-monde.
La technique comme anthropologiquement constituante
En phénoménologie
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Thèse TAC 2 : La technique comme moyen de penser
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Tout régime d'idéalité (mathématique, géométrique, juridique, sociale, philosophique, artistique...) dépend, dans sa possibilité même d'être, d'une inscription matérielle.
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Philosophie, technique et sciences cognitives : enjeux et perspectives pour les sciences et technologies cognitives
La technologie comme étude conjointe du technique et de l'humain
Il n'est plus possible de partir d'une dualité entre agent et objet technique pour penser leurs rapports, puisque l'objet technique et l'agent n'existent qu'au sein d'une relation de couplage.
La machine est un individu technique, cela doit être pris en compte pour repenser nos rapports avec elle, au niveau du travail, de la conception par l'ingénieur.
L'homme n'est jamais non-technique, le symbolique n'est jamais sans attaches et sans matérialité, l'étude de la nature artificielle de l'intelligence humaine est donc nécessaire.
Sans être socialement et culturellement déterminée, la technicité des objets techniques n'est jamais intrinsèque, elle relève d'une genèse et d'un milieu.
L'ingénieur-philosophe
L'ingénieur doit se faire philosophe-technologue pour étudier les nouvelles des formes de couplage humain/technique. Ce projet d'étude doit inclure une interrogation urgente sur le statut de l'objet technique numérique et de la cognition numériquement habilitée, et une nouvelle réflexion sur le statut des machines dans nos activités et performances
Conclusion
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Ce qu'il y a à faire, c'est d'inclure la technique dans la culture, de prendre en compte le rôle de la technique dans la constitution de ce qui fait sens pour les êtres humains.
[1] Steiner, 2010
Steiner Pierre. 2010. Philosophie, technologie et cognition : état des lieux et perspectives. in Intellectica. vol.53 n°54 pp7–40.
32 minutes
Philosophe du vivant, il vient de faire paraitre "Raviver les braises du vivant". Un essai passionnant, qui nous invite à regarder le monde autrement et à s’affranchir des passions tristes que sont l’impuissance et le découragement.
... il confronte sa pensée au terrain et nous entraine sur des sentiers hors-piste. "Manières d’être vivant" et "Raviver les braises du vivant", ses deux derniers essais, sont publiés aux éditions Actes Sud. Il nous invite à repenser notre rapport à la nature.
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"Un monde sans abeille, c’est un monde littéralement inhabitable. Ce n’est pas simplement inesthétique, c'est tout le schéma du vivant qui change : un monde sans abeille, c’est un monde sans personne."
"La très vieille découverte du levier me fascine : le levier permet d’agir sur quelque chose de plus grand que vous. Il faut donc inventer des leviers qui permettent d’être effectifs sur la nature qui nous dépasse."
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"Mon problème n’est pas un problème de morale mais de cosmologie : on s’est trompés en concevant le monde comme un ranch dont il fallait s’occuper. On s'est trompés, nous sommes façonnés par les vivants ."
"Ou bien on exploite, ou bien on sanctuarise le vivant. Or, la possibilité de vivre ensemble existe depuis toujours dans le vivant. Établir une relation diplomatique avec le vivant, c'est une manière d’ouvrir un troisième espace de possible."
"Le pistage, c’est le goût du détail révélateur, l’idée qu’il y a des traces de structures cachées qui sont visibles. C’est ce que j’essaye d'instaurer dans mes écrits aussi : un lien entre philosophie et pistage, une philosophie de terrain."
"La philosophie m’a fasciné parce que j’avais un sentiment de désorientation à l’égard de l’existence. J’ai pressenti tôt que la philosophie pouvait constituer une carte. C’est-à-dire qu’elle a pour vocation de nous orienter dans un monde compliqué."
Les invités Baptiste Morizot, philosophe, maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille
Ndlr :
- sortir de la conception dualiste animal/nature - homme ++
- on a besoin de ce type de rapport au vivant pour PRENDRE LE PARTI DE L'ANTHROPOCÈNE... => contacter et valoriser ACT
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Transcription : professeure de philosophie à l'université de Bordeaux
Elles s'appellent la patience, la discrétion, l'affabilité, la bonhomie, la placidité, le silence... Le philologue Carlo Ossola et le philosophe Roger-Pol Droit expliquent combien elles sont essentielles pour atteindre en société une sagesse à la fois individuelle et collective.
Invités de l'émission "Grand Bien Vous Fasse", Carlo Ossola, philologue et historien au Collège de France et Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain, chercheur et chroniqueur au Monde expliquent, au micro d'Ali Rebeihi, en quoi ces vertus qui nous sont communes sont plus que jamais nécessaires dans une société et ce quelles sont exactement.
Pourquoi la vertu rend-elle meilleur ?
Pour l'expliquer, Roger-Pol Droit fait un petit détour historique pour expliquer que la mise en place de l'idée de vertu morale provient directement des Grecs : "Le mot que nous traduisons par vertu, et à tort, c'est le mot grec "Arété" qui peut être traduit par l'adaptation parfaite, l'excellence.
Pour les Grecs, c'est la plénitude de la fonction d'un être ou d'un objet.
Et la mise en place des vertus, d'après notre sens moral, c'est à partir de Socrate, puis de Platon et d'Aristote qu'il prend le sens qu'on lui prête aujourd'hui, tout un catalogue de l'éthique qui pose la question : 'quand est-ce qu'un être humain atteint sa plénitude et quand est-ce qu'une société humaine fonctionne comme il faut ?'"
Carlos Sola explique, lui, que "l'homme est un animal fait pour la société, un animal sociable. C'est pourquoi il lui faut commencer par négocier d'abord avec lui-même, pour créer l'espace propice à une vie tranquille qui va permettre de ne pas gêner les autres".
La vertu, c'est avoir le plus d'amour possible dans le moins d'espace possible.
Roger-Pol Droit cite alors ce qu'il considère comme "la maxime fondatrice de l'éthique" : Le "Après vous, je vous en prie", qu'il emprunte à Emmanuel Lévinas et dans laquelle réside, selon lui le principe du "c'est l'autre qui compte d'abord", bien plus qu'une simple affaire de politesse qui consiste à simplement laisser passer.
'L'autre d'abord' est l'attitude la plus fondamentalement humaine.
Le philosophe insiste sur l'idée que "la vertu est vitale aux sociétés humaines. Si elle néglige ces vertus, une société risque d'être uniquement basée sur la compétition et se condamne à court terme".
Parmi les douze vertus que le philologue au Collège de France, Carlos Solas, traite dans son dernier ouvrage, Les Vertus communes (édition des Belles Lettres) voici celles sur lesquelles il s'est arrêté, au micro d'Ali Rebeihi, et qui constituent, selon lui, les plus essentielles pour faire preuve d'un minimum d'éthique dans nos comportements de tous les jours :
La patience
CS : "On ne peut pas exercer les autres sans la patience. La patience signifie en latin la capacité d'assumer et de savoir subir aussi.
Sans elle, on ne peut pas pratiquer les autres.
L'affabilité
Si la patience est la vertu de base, le philologue considère l'affabilité comme celle qui contribue le plus grandement à toutes les autres vertus :
"Parce que si on n'est pas capable de parler avec autrui, explique-t-il, il y a plus de contexte humain, il n'y a plus de société. L'affabilité, c'est la capacité de mesurer notre parole et l'attention de l'interlocuteur est absolument fondamentale. Autrement, on parlerait dans le désert, dans le vide... Mais je vois mal cela dans nos sociétés de millions et millions d'habitants qui nous croisent dans une vie".
La discrétion
Ensuite, si l'affabilité est selon lui "la première des vertus sociales", il considère la discrétion, comme "la première des vertus personnelles" :
Si elles sont si difficiles à pratiquer au quotidien c'est justement parce que, d'après lui, "ces petites vertus sont toujours invisibles". Et l'être humain fonctionne beaucoup par mimétisme. Nous imitons plus volontiers ce que nous voyons. D'où, effectivement, le rôle de prêter attention aux choses discrètes. D'où aussi le rôle des sociétés de mettre en avant ces vertus discrètes plutôt que de récompenser finalement les plus bruyantes, les plus extraverties, les plus agitées, les plus aptes à l'autopromotion.
Par facilité, nous imitons ce que nous voyons et ce que nous négligeons ce que nous ne voyons pas.
C'est un ancien principe du monde stoïcien classique : savoir distinguer pour faire un choix honnête.
C'est un exercice constant que nous devons faire sur nous-mêmes.
Si pendant des siècles, la discrétion a pu s'apparenter au fait de se dissimuler, de se cacher, de se déguiser, il s'agit en réalité de savoir distinguer les choses pour faire un bon choix, pour mieux exercer notre liberté.
On devient plus discret dans notre vie quotidienne quand on renonce à ce qui n'est pas essentiel dans la vie
La bonhomie
Alors qu'elle sert à qualifier la simplicité dans les manières, la bonté du cœur, la douceur, la simplicité, la bienveillance, c'est peut-être la plus fragile des vertus communes car elle permet de faire abstraction aux gestes de ceux qui savent en jouer :
"Dans les langues latines, c'est une vertu particulièrement difficile parce qu'on sait très bien qu'on peut aussi se moquer de vous mais c'est aussi le meilleur moyen de se défendre si on ne veut pas forcément entrer dans le mauvais jeu d'autrui, dans une compétition qui serait finalement inutile".
Il faut agir en sachant qu'on est méprisé mais c'est aussi une revanche directe. C'est assumer d'ignorer le vice d'autrui tout en passant outre.
La placidité
"Le placide se place au-dessus des ambitions, des rivalités, des emportements, comme une mer calme. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas de vagues mais il faut toujours essayer de retrouver l'équilibre. La placidité va avec la mesure, c'est une espèce de résultat final.
On revient toujours à la question de la formation, de la civilisation, du contrôle de soi pour un résultat collectif".
L'urbanité
Cette vertu est trompeuse car elle ne se restreint pas uniquement, contrairement à ce qu'on pourrait croire, à l'urbain, au fait d'habiter dans la ville. C'est une vertu beaucoup plus large : Le philologue explique que "c'est la vertu qui consiste à habiter la même ville, le même lieu et d'avoir des obligations communes qui viennent du fait qu'on partage le lieu comme l'espace".
Être urbain, c'est savoir partager cet espace commun, comment donner la priorité aux autres, aux carrefours de la vie.
Le silence
Au même niveau que la discrétion, c'est, selon lui, "la vertu qui est la plus nécessaire de s'approprier" :
Le silence permet de mieux écouter et celui qui a le plus de pouvoir, c'est celui qui s'exprime le dernier et avec peu de mot.
Aller plus loin 🎧 RÉÉCOUTER - Ces vertus quotidiennes qui rendent heureux https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-04-fevrier-2020
Thèmes associés Vie quotidienne philosophie psychologie
La conduite DE réunion est un thème souvent abordé par les spécialistes du management. Lorsqu'il m'a été demandé ( il y a 20ans ) par l'association des BOUTIQUES DE GESTION ( création d'entreprise ) d'intervenir sur ce thème, j'ai refusé considérant que je n'avais rien d'innovant à proposer dans ce domaine, par contre je proposais la CONDUITE EN RÉUNION.
Quel était le besoin ? Apporter à nos porteurs de projet une méthode pour vendre leur entreprise et la pérenniser. Un groupe de chargés de mission, leur directrice et moi-même, en qualité de président, étions confrontés au problème suivant : comment allions-nous travailler ensemble et être innovants sur ce thème ?
Nous étions 8 ... six hommes et deux femmes (loin de la parité souvent créative), d'âges et cultures très différentes. Chacun de nous avait ou pas d'idée sur ce sujet essentiel. Nous avons travaillé individuellement sur l'arborescence de la pensée ( Tony Buzan ) chacun étant parti du thème " Pérennité de la création", a laissé sa pensée suivre ses mots ... à l'écoute de son cerveau. Tel mot évoque pour moi tel autre mot et ce mot à mot nous a conduits chacun en "terrain inconnu", celui de la créativité. Il fallait trouver une méthode pour vendre l'entreprise sans être devenu un commercial. Chacun de nous a partagé son arbre de pensée, chacun a poussé l'autre au-delà de ses mots pour approfondir sa pensée en l'exprimant. Puis le moment venu nous avons "construit un arbre commun" et l'idée de modifier le regard du nouvel entrepreneur sur sa démarche commerciale a émergé, elle devait avoir du sens en établissant la confiance. Il fallait créer du lien avec le prospect et plus tard avec le client en utilisant les postures de la médiation *afin que la vente ne soit plus perçue par les deux parties comme une agression mais l'aboutissement d'une recherche de besoin et la satisfaction de ce dernier.
Vingt ans plus tard, le vice-président du conseil départemental de la Charente et son binôme chargés des politiques solidaires de l'emploi et de l'économie, m'ont proposé d'intervenir devant l'assemblée des développeurs des solidarités du département. Cette demande m'a surpris et valorisé. Surpris par l'humilité des demandeurs, étonné qu'une institution de cette importance fasse appel à la médiation pour apporter un souffle nouveau sur "comment permettre à des structures sociales de produire en commun des idées neuves pour une meilleure insertion ?" Valorisé car cette demande me prouvait que ceux qui la formulaient partageaient ma vision du concept de la médiation bien au-delà de la résolution des conflits.
Aujourd'hui je fais un parallèle entre les deux situations évoquées ci-dessus. Les problématiques se ressemblent : comment produire de l'intelligence collective génératrice de créativité ?
Lors de mon intervention au conseil départemental j'avais à ma droite une chaise vide et devant elle, face au public, un chevalet vierge... je restais silencieux durant deux minutes cherchant les regards curieux ou étonnés dans " l'hémicycle ". Après ce moment blanc, je retournais le chevalet vierge dont l'autre face portait le mot " silence ". Je m'adressais au personnage virtuel assis sur la chaise et le remerciais pour son intervention judicieuse, lui annonçant que je ferais souvent référence à lui dans mes propos à suivre. Je ne sais pas si neuf mois plus tard les participants se souviennent encore de mon interruption volontaire du son... mais je souhaite qu' ils utilisent, sans modération lors de leurs réunions de travail,cet outil de " construction massive " : "LE SILENCE", pour résoudre collectivement un problème.
Pourquoi faire silence en réunion ? Parce qu'il devient un besoin... dans des échanges où chacun pratique l'écoute Pure (réf) la nécessité du silence s'impose. Comment se traduit cette écoute spécifique? Quand l'autre me parle je ne prépare pas ma réponse... je ne cherche pas à savoir si je suis d'accord ou pas ... là n'est pas le sujet. Il s'agit pour chacun d'entrer dans la vérité de l'autre et, pour se faire, de chercher à retenir les mots qu'il a employés ou des phrases pour les lui reformuler avec précision, au mot pour mot, afin de le questionner et qu'il puisse les approfondir et éventuellement se les expliquer à lui-même. Voilà l'utilité du silence. Il est vital pour prolonger l'écoute pure. Il valorise celui qui s'est exprimé car ses propos sont pris en compte, la reformulation fidèle en est la preuve. Un avis, une réponse immédiate prouvent trop souvent que ce qui vient d'être dit n'est pas considéré comme important puisque immédiatement remplacé par ce qui a été pensé lors d'une écoute parasitée par une réflexion personnelle souvent jugeante. Cette attitude de non écoute est extrêmement fréquente et génère le gâchis des nombreuses réflexions individuelles non exploitées. A contrario si chacun prend en compte et approfondit la pensée de l'autre sa propre réflexion en sera enrichie voire modifiée. Ce processus répété génèrera chez chacun des nuances, des modifications contribuant à l'émergence d'idées neuves et pour le groupe l'étonnement de la CRÉATIVITÉ... chacun pouvant dire : je n'aurais pas eu cette idée si j'avais réfléchi seul ...
Réf.1 : postures Médiation " commerciale " : écoute pure - silence - reformulation avec regard et voix bienveillante - questions ouvertes neutres ...
Réf.2 : l'écoute pure selon Peter Fenner docteur en philosophie du bouddhisme.
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évaluer + i /TdM ACT
Dans son nouveau livre, Peter Singer défend l’altruisme efficace, un système qui permettrait d’éradiquer la misère, et accessoirement de changer le monde tel qu’il est…
Peter Singer © Getty
Rencontre avec l’un des penseurs les plus influents de la planète… L’Australien Peter Singer…
Il parcourt le monde pour défendre l’idée d’un altruisme efficace…
L’altruisme efficace, une philosophie et un mouvement qui permet de trouver les moyens les plus efficaces pour rendre le monde meilleur, aider les plus démunis, de façon rationnelle et en laissant un de côté l’aspect émotionnel…
Ce spécialiste de bioéthique à l’université américaine Princeton vante un système qui permettrait d’éradiquer la misère, et accessoirement de changer le monde tel qu’il est…
Qu’est-ce qui le différencie de l’altruisme tout court ?
Comment agissent les altruistes efficaces, quelles sont leurs motivations ?
Quelles critiques peut-on adresser à ces idées nouvelles populaires dans le monde anglo-saxon et encore méconnu en France ? L'un des penseurs les plus influents au monde l’Australien Peter Singer, rendu célèbre en 1975 avec son livre La libération animale, et qui a conduit de nombreuses personnes à devenir végétariennes ou veganes, vient de publier L'altruisme efficace, aux éditions Les Arènes .
Nous verrons ce qu’est l’altruisme efficace ?
Et comment le mettre en œuvre... ?
Avec
• Peter Singer, philosophe australien (Traducteur Robert Wolfenstein)
• Christilla Pellé-Douël,journaliste chez Psychologies Magazine
Chroniques
• "L’esprit d’escalier" de Guillemette Odicino (critique cinéma Télérama)
• "L’éternel retour" d'Eric Libiot (critique ciné, en partenariat avec L’Express)
Les invités
Peter Singer
Philosophe, professeur de bioéthique à l'université de Princeton
Christilla Pelle Douël
Mots-clés :
Vie quotidienne Société Idées animaux véganisme végétarisme psychologie
Quatrième de couverture
L'irresponsabilité est au coeur de tous les débats et les vagues d'attentats meutriers qui endeuillent l'Europe font surgir l'urgence de fonder une responsabilité authentique, susceptible de donner les condamnations, faute de quoi il serait hypocrite de se plaindre du taux de récidive comme du sentiment grandissant d'impunité.
Assumer les sources religieuses de la responsabilité, éclaircir les polémiques contemporaines sur l'amour et le mariage, sur l'écologie, l'éducation, comprendre les insuffisances idéologiques actuelles pour retrouver le sens du pardon, la noblesse perdue du respect et de la dignité, tels sont les pistes proposées par André Guigot, pour qui l'espoir renaîtra par l'esprit de responsabilité.
Accessible par son style vivant, et exigieant sur le fond, cet essai engagé bouscule les préjugés et donne de quoi penser et résister.
André Guigot est professeur à Nantes et essayiste. Il est l'auteur du très remarqué Pour en finir avec le "bonheur" , mais aussi de Qui pense quoi ? (Bayard), Sartre, liberté et histoire (Vrin) et du Petit dictionnaire de l'amour (Milan). Il anime de nombreux débats et conférences. Ses travaux portent sur la philosophie contemporaine, le renouveau du spiritualisme et les exigences d'une éthique propre à notre temps.
Table des matières
Introduction
L'esprit de la responsabilité .............. p7
I Les sources religieuses de la responsabilité .................... p31
La responsa juive et la responsabilité
La responsabilité radicalisée : Levinas et l'expérience de l'infini dans le visage ... p42
La radicalisation de laresponsabilité
La valeur axiologique de la vulnérabilité et l'importance du "temps qui passe" en morale
Le face-à-face comme résolution du problème de l'altérité par Levinas .... p55
Du point de vue chrétien, la signification traditionnelle du "péché" dans la Bible ..... p59
Saint-françois - Saint-Augustin ............ p 62
L'ancrage augustinien :
une "phénoménologie" extraordinaire de l'esprit de responsabilité........ p 65
La lucidité de la prière
Les deux "moi" et la responsabilité
Ricoeur et l'éthique protestante...
Voir la fin à http://www.exultet.net/eshop/media/ebooks_samples/L000930-01s.pdf
Critique
- https://rcf.fr/spiritualite/la-spiritualite-pour-faire-de-nous-des-individus-responsables
"Il faut en finir avec une vision infantilisante de l'être humain"
la responsabilité qu'il faut éprouver
Qu'est-ce que la responsabilité? Un individu responsable, est doté d'une "conscience de soi", d'"empathie", d'une "capacité à se projeter dans l'avenir", et de la "mémoire de ses propres actes", selon les mots du philosophe, qui insiste donc sur la dimension intérieure, voire intime, du sens des responsabilités. Il parle de "responsabilité authentique". Or, la Justice aujourd'hui pose un verdict "extérieur" à celui qui est jugé, qui n'intériorise pas le sens de sa faute. "Par quel miracle est-ce qu'on attend ou une rédemption, ou un pardon, ou une renaissance quelconque, ou un dépassement du mal?"
- http://www.franceloisirs.com/essais/pour-en-finir-avec-l-irresponsabilite-9782220077666.html
Sans un retour à l'ancrage spirituel et existentiel de la responsabilité, le cynisme et l'utilitarisme continueront à dominer une société devenue faible à force de céder sur l'essentiel. Il est devenu urgent d'inventer de quoi échapper à cette culture de l'excuse dont nous mesurons les effets catastrophiques, mais également à l'obsession de la performance sécuritaire à court terme. Cet essai à la fois précis et engagé remonte à la source même de la " responsabilité" pour établir ses conditions, éclairer sur les limites des modèles actuels et proposer des solutions. Le sens de la responsabilité doit redevenir une priorité pour tous les défenseurs d'une République aujourd'hui menacée. L'espoir renaîtra par le courage de la lucidité, de la conviction et de l'action.
ndlr :
- emprunt à lalpha : 00999001199515 - Médiathèque L'Alpha - Adulte - LIV - 170 - ETH
Et si l'autisme était une preuve d'intelligence à part ? Comment faire pour que cette forme d'intelligence soit respectée ? En philosophe, Josef Schovanec a accepté de nous livrer sa propre expérience de l'autisme.
Photo extraite du film d'animation Mary and Max réalisé par film d’Adam Eliot (2009)• Crédits : Adam Elliot/Gaumont Distribution/Allociné
Depuis les années 80, la psychologie a montré que l'intelligence n'était pas une donnée mesurable. Les autistes ont beaucoup souffert de ces tests mis en place par la société. Et si l'autisme était une preuve d'intelligence à part ? Comment faire pour que cette forme d'intelligence soit respectée ? En philosophe, Joseph Schovanec a accepté de nous livrer sa propre expérience de l'autisme.
à réécouter Comment l'autisme favorise l'apprentissage des langues ?
Extrait
Mary and Max, film d’Adam Eliot (2009)
Références musicales
Jean-Sebastien Bach, Le clavier bien tempéré BWV 846
Reynold, Over there
Henri Salvador, Peter Pan
Chroniques
10H55
6 min
Le Journal de la philo
La philosophie à voix haute
Bibliographie
. Nos intelligences multiples : le bonheur d'être différent
Josef Schovanec Editions de l'Observatoire, 2018
Eloge du voyage à l'usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez
Eloge du voyage à l'usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez
Josef Schovanec Pocket, 2015
Intervenants
Josef Schovanec
docteur de l’Ecole des hautes études en science sociales, l’EHESS, chercheur en philosophie et sciences sociales, et porteur du syndrome d'Asperger.
Tags :
Philosophie
L'équipe
Production
Adèle Van Reeth
Production déléguée
Géraldine Mosna-Savoye
Avec la collaboration de
Marianne Chassort, David Pargamin, Claire Perryman-Holt
Réalisation
Olivier Bétard, Nicolas Berger
Entretien avec Jean Vioulac, autour de la technique, du capitalisme et de la cybernétique
S’il y a une force de la philosophie, c’est qu’elle refuse les vulgates qui tentent de définir opportunément le monde. Cette force nous en avons besoin plus que jamais face au baratin latent sur la « nécessité » de s’adapter au marché, l’impossibilité de mener une politique révolutionnaire, les bienfaits de la technologie ; ce bref soupir qui résume notre époque à un triste « c’est comme ça, faites avec ».
Un apport critique permet de dynamiter les platitudes, de souligner l’importance souvent dramatique des changements contemporains, notamment en les inscrivant dans une histoire du rapport des hommes à leur monde. Celui du philosophe Jean Vioulac s’inscrit dans cette perspective et s’attache à montrer les spécificités de nouvelles formes d’aliénation propres au dispositif capitaliste. Et qu’on ne l’oublie pas : expliciter ce à quoi engage la forme du système dans lequel on vit, c’est aussi ouvrir des perspectives sur d’autres mondes.
Nous avons interrogé Jean Vioulac à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Approche de la criticité (PUF, 2018).
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Le schizophrène est celui qui est déconnecté de sa vie concrète, donc du rapport concret aux autres, et qui est directement connecté à l’idéalité, et c’est pourquoi il est seul, au sens de la solitude monadique et atomistique. Par sa connexion immédiate au dispositif, il peut être déterminé par le code, le spectacle, le prix, sans plus jamais passer par la médiation d’autrui. C’est un processus d’atomisation sociale qui est une modalité de socialisation propre au Capital, c’est pourquoi il y a totalitarisme : chaque individu va pouvoir être commandé totalement par l’idéalité sans médiation. La solitude atomistique est directement liée à la cybernétique, le capitalisme est totalitaire justement pour cela. Hayek ne démontre rien d’autre : justement, que chaque individu va pouvoir être déterminé par le prix donc par le code, sans médiation sociale de quoi que ce soit.
L’écosophie ou deep ecology (ndlr :écologie profonde) est, dans une large mesure, l’œuvre d’un seul homme : Arne Naess (1912-2009). Figure philosophique majeure en Norvège, Arne Naess est l’auteur d’une œuvre volumineuse qui lui aura valu une reconnaissance internationale et un certain nombre de distinctions honorifiques en tant qu’intellectuel, pacifiste, résistant de la Seconde Guerre mondiale et militant de la cause écologique. L’élaboration de la deep ecology constitue la dernière étape d’une longue vie de labeur, au cours de laquelle le philosophe se sera consacré successivement à l’empirisme sémantique, à la philosophie des sciences, à la logique et à la philosophie de la communication, à l’étude de la doctrine des sceptiques grecs, de la pensée de Baruch Spinoza, de Gandhi.
Séminaire du Centre d’éthique contemporaine – Comprendre les émotions humaines – Humeurs, affects, émotions et sentiments ; de la phénoménologie à la science contemporaine
admin
2013-2014
7932012304_f141c521b9_zEn partenariat avec l’Ecole Montpeliéraine de Phénoménologie Clinique
Année 2013-2014
Organisé par Brigitte Leroy-Viémon, Gérard Bourrel et Pascal Nouvel.
Comprendre les émotions humaines – Humeurs, affects, émotions et sentiments ; de la phénoménologie à la science contemporaine.
Depuis environ deux décennies les émotions, les passions, les affects, les humeurs, suscitent une intense activité de recherche. Pendant cette période, en effet, les sciences de l’émotion, qui allient approches neurologiques et approches cognitives, ont connu un développement spectaculaire.
Ce développement a, en retour, stimulé la reprise de réflexions philosophiques sur le thème du sentir et des affects, menées soit à travers une réinterprétation de grandes traditions philosophiques (Aristote, les stoïciens, Spinoza, etc.), soit avec les moyens de la phénoménologie qui refuse de réduire le corps humain à une simple étendue présentant certaines formes et certaines figures mais propose de l’envisager du double point de vue du corps sentant (des sensations, des sentiments corporels, des affects) et du corps senti (représenté psychiquement).
Il a également stimulé la reprise en psychologie clinique et en psychanalyse d’une psychopathologie des sentiments qui se fonde, non pas sur la vie émotionnelle en général mais sur son négatif ; non sur les affects mais sur leur absence ou sur leur répression.
Le séminaire « Comprendre les émotions humaines » a pour ambition de présenter un panorama de ces courants de pensée en s’appuyant sur les présentations de ceux qui sont directement impliqués dans leur élaboration.
clés : Politique Philosophie Économie Inégalités Justice sociale