Citoyens contre industriels, bobos contre gilets jaunes, capitalisme vert contre collapsologues... La menace écologique existentielle qui pèse sur notre espèce impose de dépasser les oppositions stériles pour développer une conscience planétaire. C'est en tout cas ce que prône dans cette tribune Mathieu Brand, directeur des communautés chez Usbek & Rica.
... clivage gauche-droite ... Le traitement des médias traditionnels semble incroyablement à côté de la plaque : on se félicite que les gens se baignent en plein mois de février… Les métiers des potes qui travaillent pour des grands groupes industriels ou financiers nous sont insupportables, et on en vient à se demander si ces mêmes potes qui enchaînent les vols low-cost pour des week-ends en Europe ou qui ont la flemme de faire le tri chez eux doivent encore être nos potes. On se sent devenir aigri. Et c’est impossible de vivre correctement comme ça. D’ailleurs, qui sommes-nous pour juger une manière de vivre ou d’être ?
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comment créer une conscience planétaire pour nous sauver ? Cette question, personne n’a encore réussi à y répondre. Et pour cause, la division et l’individualisme nous en empêchent. Que les actions viennent des industriels, des citoyens via les mobilisations et pétitions, ou des élus via des lois, les avancées sont minimes. Pire, elles renforcent souvent les divisions. La seule fois où celles-ci disparaissent, c’est lorsqu’une prise de conscience toute bête mais pourtant essentielle se crée : nous sommes tous des Terriens. « Fin du monde, fin du mois, même combat » : la formule ne pourra devenir réalité que lorsque nous nous comporterons en Terriens. Alors, comment on fait ?
La blessure narcissique comme solution
Trois fois dans l’histoire, les humains ont été confrontés à ce qu’on appelle des blessures narcissiques : avec Copernic, nous découvrons que la Terre n'est pas au centre de l’Univers, avec Darwin que nous descendons du singe, puis avec Freud que l’inconscient nous empêche d’être totalement maître de nous-mêmes. Certains évoquent désormais l’avènement d’une quatrième blessure narcissique. Pour l’écrivain Pierre Ducrozet, c’est « la nouvelle, scandaleuse que l’humanité a participé à sa propre destruction et à celle de tout ce qui l’entoure ».
Le conflit renvoie à un antagonisme entre groupes, entre individus, entre entités (société, nation, classe…) engagés dès lors dans un rapport d’opposition, qu’il s’agisse d’ennemis, d’adversaires, de détracteurs.
Pour citer cet article
Sandrine RUI, « Conflit », in CASILLO I. avec BARBIER R., BLONDIAUX L., CHATEAURAYNAUD F., FOURNIAU J-M., LEFEBVRE R., NEVEU C. et SALLES D. (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, Paris, GIS Démocratie et Participation, 2013, ISSN : 2268-5863. URL : http://www.dicopart.fr/fr/dico/conflit.
ndlr :
- entre -> inter
- analyser /TdM ACT
Le charbon doit rester sous terre pour éviter une catastrophe climatique. Tout le monde le sait, mais rien ne se passe. Le gouvernement fédéral soutient les industries nuisibles au climat et ignore ses propres objectifs climatiques insuffisants. Au lieu d’éteindre immédiatement les centrales à charbon, il perd son temps avec une commission d’acteurs qui freinent la sortie de charbon. Mais nous n’avons plus le temps : des personnes souffrent déjà de sécheresses, perdent leur habitat à cause d’événements météorologiques extrêmes et meurent des suites d’infections liées au climat. C’est pourquoi il est de notre responsabilité d’arrêter maintenant la destruction du climat à l’endroit même où elle est provoquée.
Ende Gelände appelle donc à s’opposer à l’extraction du charbon
bloquez avec nous l’infrastructure du charbon – pour la sortie immédiate du charbon, pour la préservation de la forêt, pour la justice climatique !
développer et fortifier le mouvement en organisant des formations à l’action et du skill-sharing. N’hésitez pas à vous renseigner sur l’existence d’un groupe local d’activistes climatiques dans votre coin qui proposerait des formations à l’action ou des présentations auxquelles vous pourriez participer. Et si aucun groupe de ce genre n’existe, pourquoi pas en créer un vous-même?!
A propos de nous
vaste collectif de personnes provenant de mouvements anti-nucléaires et contre l’exploitation du charbon, le camp climatique de Rhénanie et Lausitz et la campagne anti charbon de la forêt de Hambach, en Allemagne.
Groupes populaires d’action pour le climat, de grandes organisations environnementales, des groupes politiques de gauche ainsi que de nombreux autres collectifs, groupes et réseaux.
Conviction que pour stopper le changement climatique, nous devons nous-même prendre des mesures en utilisant la désobéissance civile comme puissant signal pour une réelle action afin de* faire passer le climat avant le profit*.
Entrer en contact avec nous :*
Information générale : info@ende-gelaende.org (pgp)
Groupe Local Paris: endegelaende-paris@riseup.net
Matériel de mobilisation: mobimaterial@ende-gelaende.org
Info évènements: Veranstaltungen@ende-gelaende.org
Formations à l’action: aktionstrainings@ende-gelaende.org (pgp available)
Mobilisation internationale : international@ende-gelaende.org (download PGP-Key)
Presse: presse@ende-gelaende.org (download PGP-Key)
Finances: finanzen@ende-gelaende.org (pgp available)
Mobilisation: mobi@ende-gelaende.org
Social Media: socialmedia@ende-gelaende.org (PGP-Key)
Site Web: redaktion@ende-gelaende.org (download PGP-Key)
Equipe juridique 2017 + 2018: legal_team_fuer_alle@posteo.de (pgp-Key)
Ex. d'action :
En 2018, action de masse de désobéissance civile contre le lignite et en soutien à la forêt d’Hambach du 25 au 29 octobre.
https://www.ende-gelaende.org/fr/action-2/
avec une doc en fr
https://www.ende-gelaende.org/wp-content/uploads/2018/10/Affiche_A2_EG_HAMBACH_25_09_18-fond-perdu.pdf
Site officiel
Luttons ensemble contre un grand projet inutile et imposé.
Proposons de belles alternatives, pour un territoire vivant, diversifié et attractif.
L’autoroute A45, c’est quoi ?
Une deuxième autoroute Lyon Saint-Etienne
L’A45 est un projet de 48 kilomètres d’autoroute qui relierait Brignais (au sud de Lyon), à la Fouillouse (au nord de St Etienne). L’A45 serait raccordé à la voie rapide A450 existant déjà entre Lyon et Brignais. Il récupérerait l’A72 (qui part au nord de St Etienne, direction Clermont) au niveau de la Fouillouse.
Son tracé provisoire (en orange foncé sur la carte) montre que l’A45 est parallèle à l’A47 existante, qui est une autoroute gratuite.
Les alternatives à l’A45 existent !
Elles permettraient d’éviter le gaspillage de l’argent public dans un grand projet inutile et imposé, d’éviter la destruction de plusieurs centaines d’hectares de terres, de préserver un milieu naturel unique et protégé.
1. Améliorer l’A47
Entre Saint-Chamond et Saint-Etienne, à Givors, plusieurs pistes sont étudiées depuis 10 ans :
Rénover et isoler phoniquement au droit de la section de Rive-de-Gier
Terminer la « requalification » dans la traversée de Givors
Améliorer la sécurité des entrées et des sorties d’autoroute
Créer des bandes d’arrêt d’urgence et des refuges
Améliorer la régulation de vitesse, avec un vrai affichage dynamique pour coller aux exigences de sécurité du trafic, sans exaspérer les utilisateurs des heures creuses
Poursuivre les améliorations de la rocade stéphanoise tant pour les entrées et sorties d’autoroute que pour l’isolation phonique
2. Développer les alternatives à la voiture
Par les transports collectifs, par le changement de nos modes de vies
Est-ce que les gestes écologiques individuels suffisent pour enrayer la destruction de la planète ? "Certainement pas", écrivait l'écrivain américain Derrick Jensen dans un texte provocateur en 2009. Faut-il alors baisser les bras ? "Non plus" répond l'écologiste Cyril Dion. Explications.
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Pour Cyril Dion, ces petits gestes sont intéressants à partir du moment où :
1 - Ils créent une conversation
... qui potentiellement ensuite peut amener à un changement d'imaginaire, un changement de représentation des choses. Quand vous dites que vous devenez végétarien, quand vous dites que vous allez en vélo au boulot, c'est l'occasion de raconter une histoire qui peut se propager, au point que des villes peuvent se dire "on va faire 1400 km de piste cyclables" et on va faire plus de place au vélo
2 - Ils sont le début de la révolution
J'arrête d'être prisonnier de ce système où je dois simplement aller travailler pour ramener un salaire (être un bon petit soldat de la machine productiviste et consumériste) et je me dis « Non je suis sur cette planète pour faire quelque chose qui me passionne, pour exprimer quels sont mes talents et pour faire quelque chose qui est utile et qui participe à construire un monde dans lequel j'ai envie de vivre ».
Et l'écologiste conclue, optimiste :
La meilleure façon de changer le monde, c'est de faire le truc qui nous passionne le plus.
Derrick Jensen (né le 19 décembre 1960) est un écrivain et activiste écologique américain, partisan du sabotage environnemental, vivant en Californie. Il a publié plusieurs livres très critiques à l’égard de la société contemporaine et de ses valeurs culturelles, parmi lesquels The Culture of Make Believe (2002) Endgame Vol1&2 (2006) et A Language Older Than Words (2000). Il est un des membres fondateurs de Deep Green Resistance. Plus de renseignements sur l’organisation Deep Green Resistance et leurs analyses dans cet excellent documentaire qu’est END:CIV, disponible en version originale sous-titrée français en cliquant ici. Article source: https://orionmagazine.org/article/forget-shorter-showers/
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Nous pouvons suivre l’exemple d’activistes courageux qui ont vécu aux époques difficiles que j’ai mentionnées — l’Allemagne nazie, la Russie tsariste, les États-Unis d’avant la Guerre de Sécession — qui ont fait bien plus qu’exhiber une certaine forme de pureté morale ; ils se sont activement opposés aux injustices qui les entouraient. Nous pouvons suivre l’exemple de ceux qui nous rappellent que le rôle d’un activiste n’est pas de naviguer dans les méandres des systèmes d’oppression avec autant d’intégrité que possible, mais bien d’affronter et de faire tomber ces systèmes.
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Deep Green Resistance France - Le Partage
Une vidéo créée à partir d'un texte de Derrick Jensen, à lire ici en français:
http://partage-le.com/2015/03/oubliez-les-douches-courtes-derrick-jensen/
Catégorie People et blogs 59 commentaires
Extraits du texte :
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Qui aurait été assez insensé pour croire que le recyclage aurait pu arrêter Hitler, que le compostage aurait pu mettre fin à l’esclavage ou nous faire passer aux journées de huit heures, que couper du bois et aller chercher de l’eau au puits aurait pu sortir le peuple russe des prisons du tsar, que danser nus autour d’un feu aurait pu nous aider à instaurer la loi sur le droit de vote de 1957 ou les lois des droits civiques de 1964 ? Alors pourquoi, maintenant que la planète entière est en jeu, tant de gens se retranchent-ils derrière ces « solutions » tout à fait personnelles ?
Une partie du problème vient de ce que nous avons été victimes d’une campagne de désorientation systématique. La culture de la consommation et la mentalité capitaliste nous ont appris à prendre nos actes de consommation personnelle (ou d’illumination) pour une résistance politique organisée. « Une vérité qui dérange » a participé à exposer le problème du réchauffement climatique. Mais avez-vous remarqué que toutes les solutions présentées ont à voir avec la consommation personnelle – changer nos ampoules, gonfler nos pneus, utiliser deux fois moins nos voitures – et n’ont rien à voir avec le rôle des entreprises, ou l’arrêt de la croissance économique qui détruit la planète ? Même si chaque individu aux États-Unis faisait tout ce que le film propose, les émissions de carbone ne baisseraient que de 22%. Le consensus scientifique stipule pourtant que ces émissions doivent être réduites d’au moins 75%.
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Le changement personnel n’est pas égal au changement social.
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Si nous choisissons la solution « alternative » qui consiste à vivre plus simplement et donc à causer moins de dommages, mais qui ne consiste pas à empêcher l’économie industrielle de tuer la planète, nous pouvons penser, à court terme, que nous gagnons, parce que nous nous sentons purs et que nous n’avons pas eu à abandonner notre empathie (juste assez pour justifier le fait de ne pas empêcher ces horreurs) mais, encore une fois, nous sommes perdants, puisque la civilisation industrielle détruit toujours la planète, ce qui signifie que tout le monde est perdant.
La troisième option, agir délibérément pour stopper l’économie industrielle, est très effrayante pour un certain nombre de raisons, notamment, mais pas seulement, parce que nous perdrions ces luxes (comme l’électricité) auxquels nous sommes habitués, ou parce que ceux qui sont au pouvoir pourraient essayer de nous tuer si nous entravions sérieusement leur capacité d’exploiter le monde — rien de tout ça ne change le fait que cela vaut toujours mieux qu’une planète morte.
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Le second problème – et il est important, lui aussi – c’est que cela incite à injustement blâmer l’individu (et particulièrement les individus les moins puissants) au lieu de ceux qui exercent effectivement le pouvoir dans ce système et pour ce système. Kirkpatrick Sale, encore : « Le sentiment de culpabilité individualiste du tout-ce-que-tu-pourrais-faire-pour-sauver-la-planète est un mythe. Nous, en tant qu’individus, ne créons pas les crises, et nous ne pouvons pas les résoudre. »
Le troisième problème c’est que cela implique une redéfinition capitaliste de ce que nous sommes, de citoyens à consommateurs. En acceptant cette redéfinition, nous restreignons nos possibilités de résistance à consommer ou ne pas consommer. Les citoyens ont un panel bien plus large de possibilités de résistance, comme voter ou ne pas voter, se présenter aux élections, distribuer des tracts d’information, boycotter, organiser, faire pression, protester et, quand un gouvernement en arrive à détruire la vie, la liberté, et la poursuite du bonheur, nous avons le droit de l’altérer ou de l’abolir.
Le quatrième problème, c’est que l’aboutissement de cette logique de vie simple en tant qu’acte politique est un suicide. Si chaque action interne à l’économie industrielle est destructrice, et si nous voulons mettre un terme à cette destruction, et si nous ne voulons (ou ne pouvons) pas remettre en question (plus ou moins détruire) toute l’infrastructure morale, économique et physique qui fait que chaque action interne à l’économie industrielle est destructrice, alors nous en viendrons aisément à croire que nous causerions beaucoup moins de dégâts si nous étions morts.
La bonne nouvelle, c’est qu’il y a d’autres options. Nous pouvons suivre l’exemple d’activistes courageux qui ont vécu aux époques difficiles que j’ai mentionnées — l’Allemagne nazie, la Russie tsariste, les États-Unis d’avant la Guerre de Sécession — qui ont fait bien plus qu’exhiber une certaine forme de pureté morale ; ils se sont activement opposés aux injustices qui les entouraient. Nous pouvons suivre l’exemple de ceux qui nous rappellent que le rôle d’un activiste n’est pas de naviguer dans les méandres des systèmes d’oppression avec autant d’intégrité que possible, mais bien d’affronter et de faire tomber ces systèmes.
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Derrick Jensen (né le 19 décembre 1960) est un écrivain et activiste écologique américain, partisan du sabotage environnemental, vivant en Californie.
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Il est un des membres fondateurs de Deep Green Resistance résistance verte profonde)