Ecrit et livre > Actualités
Journées interprofessionnelles : "L’aventure des images ! Création et médiation en littérature jeunesse aujourd’hui" Mis en ligne le 31 janvier 2018 [REPORT 2019 // CHANGEMENT DE DATE] Vendredi 23 mars 2018 (15h à 18h) pour le lancement du programme 2019 en lieu et place de la journée initialement prévue le jeudi 8 mars 2018 À Beychac-et-Cailleau, Espace sportif de la Trappe ( 33750 )
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Emploi : la Ligue de l’Enseignement de Lot-et-Garonne recrute un(e) médiateur(trice) cinéma en CDD d’un an à temps plein Mis en ligne le 05 décembre 2017
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Publics et territoires > Actualités
La ville de Bazas recherche un médiateur multimédia / audiovisuel / coworking Mis en ligne le 28 juillet 2017
Dans le cadre de la mise en place du Pôle de l'Image, de l'Ecrit et du Numérique (960 m.), dont l'ouverture est prévue en 2019, la ville de Bazas recherche un médiateur multimédia / audiovisuel / coworking pour accompagner la mise en place de la structure et le développement des projets culturel, d'animation et numérique sur le territoire.
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Audiovisuel et cinéma > Actualités
[EMPLOI] La Région recrute des médiateurs dans les salles de cinéma indépendant jusqu'au 07 juillet 2017
La Région Nouvelle-Aquitaine et le CNC souhaitent aider les salles de proximité à se développer en contribuant au financement d’emplois de médiateurs dans les salles.Ces emplois visent prioritairement à être mutualisés entre plusieurs salles notamment par l’intermédiaire des associations territoriales de salles ou de groupements d’employeurs sectoriels. Ce dispositif s’adresse aux salles prior...
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Ecrit et livre > Actualités
Service civique " Médiateur du Patrimoine " de la Cité internationale de la tapisserie - à partir du 01 juin 2017
Où ? AUBUSSON (23 - Creuse - Limousin)Quoi ?- Accueil du public et sensibilisation de nouveaux publics (jeunes publics, cadres et CSP+) ;- Production de contenus éditoriaux, graphiques et participation à des actions de promotion, sous l’autorité du directeur et de la Chargée de communication ;- Possibilité à terme de préparer et organiser des visites guidées (en juillet/août) ;- Appui...
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Ecrit et livre > Actualités
La Littérature noire et policière aujourd’hui - Création, édition et médiation - le 29 septembre 2017
Journée professionnelle sur le roman noir - Festival "Un aller-retour dans le noir" à Pau
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Audiovisuel et cinéma > Catalogue des œuvres >
Le Zèbre, médiateur pour causes désespérées ! (Téléfilm)
Producteur(s) : Kwaï ;
Réalisateur(s) : Frédéric Berthe ;
Auteur(s) : Laurent Burtin ;
Que deviennent les enfants surdoués ? Des « adultes surdoués » ! Notre héros l’ignorait, lui qui n’a été « diagnostiqué » qu’à quarante ans. Depuis, sa vie a basculé. Incapable de supporter l’inju...
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Ecrit et livre > Actualités
Journée professionnelle « Culture et prison : la place de la culture dans le processus d'insertion des personnes détenues » le 24 juin 2014
Organisée par le SPIP 33 et en partenariat avec l’agence Écla Aquitaine et la DRAC, une journée professionnelle autour de la place de la culture dans le processus d'insertion des personnes détenues se tiendra le 24 juin à Aquitaine Cap métier.
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Audiovisuel et cinéma > Actualités
« Accompagner les regards » : un stage de formation pour les professionnels de l’éducation à l’image organisé par Écla les 5 et 6 juin
du 05 au 06 juin 2014
Dans le cadre du dispositif « Passeurs d'images » et du programme de formation proposé par le Pôle régional d'éducation artistique et de formation au cinéma et à l'audiovisuel, l'agence Écla Aquitaine propose une nouvelle session de stage avec pour thème « Accompagner les regards ».Se déroulant les 5 et 6 juin, au Rocher de Palmer, la formation s’adresse aux médiateurs cultur...
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Ecrit et livre > Actualités
Créer, éditer, vendre et transmettre en milieu rural le 07 novembre 2013
Les P’tits bérets” — maison d’édition jeunesse installée à Morlanne depuis 2010 — et dont vous trouverez la présentation sur leur site http://www.lesptitsberets.fr/- propose une journée de rencontre aux professionnels du livre et de la médiation – auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, documentalistes, enseignants, médiateurs culturels… sur le thème Créer, éditer, ven...
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Ecrit et livre > Catalogue des œuvres > Romans et nouvelles français
Mélodies en mêlée : 15 nouvelles du 15 Publié le : 01/04/2013
Auteur(s) : Michel Etchegaray préface Pierre Camou
Editeur : Cairn - Pau
Mélodies en mêlées 15 nouvelles du 15 Tonton rêve de finir son dernier match poursuivi par le public dans le champ de maïs. Il ne sera pas déçu. Le Vieux Lion veut briser les chaînes de la violen... Benat se révèle être un fin médiateur de conflit. Une seule technique efficace, mais quelque peu radicale. Ainsi au fil des pages, l'auteur révèle des portraits tendres, mélancoliques, terriblement humains avec le rugby comme toile de fond.
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Ecrit et livre > Catalogue des œuvres > Sociologie, Pratiques culturelles
Cultures... & non-public Publié le : 07/04/2009
Auteur(s) : Jeanson, Francis
Editeur : le Bord de l'eau - Latresne (Gironde)
Révolution culturelle Action culturelle Liberté Politique Action syndicale Militantisme Savoir Structures collectives Conscience individuelle Droits Mondialisation «Médiateurs» Exigence Communi...
Thématiques > Sociologie, Pratiques culturelles
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Ecrit et livre > Actualités
Ecla, la nouvelle agence du Conseil régional d'Aquitaine Mis en ligne le 03 janvier 2011
pour l'écrit, le cinéma, le livre et l'audiovisuel Écla - comme écrit, cinéma, livre et audiovisuel - est la nouvelle agence régionale née de la fusion de l'Arpel (Agence régionale pour l'écrit et le livre) et d'AIC (Aquitaine Image Cinéma). Écla traduit dans ses missions les priorités du Conseil régional d'Aquitaine en matière de livre et d'écrit, de cinéma et d'audiovisuel et de labels musi...
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Goethe Institut
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Rapport d'activité 2006 Mis en ligne le 03 janvier 2011
Ce rapport d'activité a pour objectif de présenter les moyens et l'organisation du CNL, mais aussi de revenir sur les principales interventions de l'établissement, en offrant une vision transversale des aides accordées, secteur par secteur. Il fournit également l'occasion de témoigner de l'action du CNL auprès des médiateurs du livre et de la lecture, par son soutien à l'organisation de nombre...
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Ecrit et livre > Actualités > Auteurs > Diffuseurs, distributeurs > Librairies
Le Sénat recommande un médiateur du livre
Mis en ligne le 03 janvier 2011
La Commission des affaires culturelles du Sénat préconise une série de mesures pour défendre la chaîne du livre, qu'elle juge menacée d'un bouleversement majeur par le numérique.
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Ecrit et livre > Actualités
Entretien avec Isabelle Blin
Mis en ligne le 03 janvier 2011
Isabelle Blin a pris récemment la direction de la bibliothèque municipale de Bayonne. Arrivant de Dunkerque, où elle dirigeait une médiathèque municipale très active, elle prend les commandes d'un établissement qui possède à la fois une vocation patrimoniale et de lecture publique.
Blog : Le blog de Sarah Seignobosc
Mardi 26 mai 2019, le ministre de l'Intérieur adressait un courrier aux élus locaux afin de prévenir de "risques de bugs sur les listes électorales" dans le cadre de la mise en place du nouveau répertoire électoral unique (REU). Ce jour, les "bugs" ont lieu : des électeurs sont empêchés de voter pour cause de radiation non justifiée. Un scandale minime ou d'envergure ?
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Le nouveau répertoire électoral unique ...
La loi Pochon-Warsmann du 1er août 2016 rénove les modalités d’inscription sur les listes électorales. Son entrée en vigueur le 1er janvier 2019 met en place le répertoire électoral unique. Géré désormais par l'Insee, il remplace les fichiers électoraux autrefois gérés par les 35.000 communes :
« En supprimant la révision annuelle des listes électorales qui seront actualisées en temps réel, cette réforme simplifie le processus d’inscription pour les électeurs. Cela permet à nos concitoyens de solliciter leur inscription sur les listes électorales jusqu’au 6e vendredi avant le scrutin », explique dans une vidéo officielle Zoheir Bouaouiche, chef du projet interministériel REU au ministère de l’Intérieur.[6]
...vient ternir le tableau
Une simplification ? En théorie.
Dans les faits, « les villes rencontrent des problèmes de synchronisation entre les logiciels utilisés dans les mairies et l’interface Elire de l’Insee ».[7] Ainsi, certains électeurs ont eu la mauvaise surprise de constater leur radiation non justifiée en se présentant au bureau de vote.[8] Un comble pour la mise en place de ce nouveau dispositif mis en place pour lutter contre la non-inscription et le phénomène des mal-inscrits.
... il est regrettable de constater qu'une communication d'envergure n'ait pas été déployée afin de prévenir davantage les électeurs des risques encourus ... quels recours restent possibles ?
Se rendre au tribunal administratif muni de sa pièce d'identité, de sa carte électorale et d'un justificatif de domicile pour afin de demander un recours. À échelle nationale, les électeurs impactés qui n'auraient pas eu gain de cause se constitueront-ils en partie plaignante ?
6 décembre 2004, l'institutrice Elsa Bouteville réussit à donner le goût de la lecture à ses élèves de CE2
55 minutes
Ce jour-là, l'enseignante en classe de primaire à Villeneuve la Garenne, en Zone d’Education Prioritaire, découvre comment faire entrer dans le monde de la lecture ses élèves les plus rétifs. Une belle victoire !
Cours de lecture (image d'illustration) © Getty / Steve Debenport
Ziyane Bader, Sidi. Les affreux. Eux qui incarnent à merveille l’imagerie de la banlieue : à vif, explosifs. Les effrontés. Les durs. Souvent, dans la cour, ils n’hésitent pas à se battre, ça démarre vite, ça part au quart de tour. Alors, très vite, l’étiquette est posée. Elle sera même brodée, pour longtemps : irrécupérables, rétifs, violents… Parfois ça peut aller plus loin. On ne le dit pas, mais on le pense quand même: futur djihadiste, futur délinquant, de la racaille en puissance.
Extrait du texte d’Elsa Bouteville publié dans le livre collectif :Territoires vivants de la République. Ce que peut l'école : réussir au-delà des préjugés.
La professeure des écoles a justement rédigé ce texte pour combattre de tels préjugés.
Sidi, le « caïd » sensible et attachant, rétif à la lecture
En CE2 les écoliers savent lire, en théorie du moins. Parfois, il y des ratés comme pour Sidi, rétif à la lecture et empêtré dans ses blocages malgré deux années passées en CP. Elsa Bouteville fait plusieurs tentatives de rattrapage en tête en tête avec Sidi, au fond de la classe. En vain. Elle décide finalement de repartir de la base avec des livres d’images sans texte, des livres à toucher. Et ça fonctionne :
L'enfant regarde et touche le livre, il l’emporte avec lui. L’envie d’aller vers les livres était là !
Former un cercle pour s’accepter les uns les autres
Chaque matin avant de commencer la classe, les enfants se regroupent : « un moment privilégié où assis par terre en cercle, tous les enfants s’accueillent mutuellement : chacun dit bonjour, se parle, on y accueille les émotions du jour et celles de la veille. C’est l’objectif du cercle : exprimer ses émotions, de joie ou de colère. » Pendant longtemps Ziyane refuse d’y entrer, mais Elsa Bouteville n’a pas lâché l’affaire en lui demandant chaque matin : « Tu ne viens pas t’asseoir avec nous Ziyane ? », et un jour, l'enfant est rentré dans le cercle.
« Territoires vivants de la République » en réponse aux « Territoires perdus de la République »
Le premier, paru à l'automne 2018, répond au second, publié 12 ans plus tôt, puis réédité en 2015. Un livre choc dans lequel des professeurs racontent l’impossibilité pour l’école de la République d’éduquer en banlieue : on y parle de territoires perdus mais aussi de territoires de la haine où les principes de la laïcité sont bafoués. Elsa Bouteville a ressenti un décalage entre ce qu'elle lisait et ce qu'elle vivait . Pour elle, "les postures et les discours de haine peuvent se déjouer, se déminer. C’est à nous, enseignants, d’être vigilants et de travailler sur les représentations figées de la société qu’ont certains gamins. » Exemple : la religion, où l’objectif, tout en restant neutre, est d’amener chacun à respecter les idées de l’autre. L’école, lieu de savoir, ne doit pas être un lieu de destruction de la croyance. Les deux peuvent cohabiter ensemble.
A l’école, tous les enfants que l’on accueille ne sont pas aptes à s’asseoir et à apprendre quand on le leur dit. Le discours négatif des adultes sur ces enfants m’irrite beaucoup. L’école s’adresse d’abord à ceux qui sont en difficulté et non pas aux plus sages. Et ça l’institution l’a oublié.
Elsa Bouteville bombardent ses élèves de poèmes. A lire, à réciter. Même en ZEP (Zone d'Education Prioritaire). Surtout en ZEP. Pas question de baisser le niveau. La poésie comme un moyen pour apprendre à dire ses émotions, celles de ceux dont on pensait qu’ils n’avaient pas les mots. Ou que de la haine.
Pour aller plus loin
Le livre auquel a participé Elsa Bouteville : Territoires vivants de la République. Ce que peut l'école : réussir au-delà des préjugés. Sous la direction de Benoît Falaize (La Découverte, 2018)
Elsa Bouteville est aussi l'auteure d'ouvrages pédagogiques aux éditions de Retz :
dans la collection Espace temps CE2 , à l'attention des élèves du primaire : Mes premiers récits
dans la collection Histoires à écrire, des livres imagés sans texte pour donner aux élèves le goût d'écrire et de construire des récits.
On en a parlé :
Les territoires perdus de la République, sous la direction d'Emmanuel Brenner (Fayard, 2015)
La foire aux cancres, de l'écrivain et humoriste Jean-Charles, réédité en 1996 chez Librio
Le poème de Victor Hugo extrait de son recueil "Les Contemplations" : "Demain dès l'aube...", lu par le comédien Bernard Noël en 1960.
La play-list de l'émission :
Song for Jedi, Dionysos (2002)
Trick Me, Kelis (2004)
The capitalist blues, Leyla Mac Calla (2018)
Les références du générique de l'émission :
"Le Temps est bon" d’Isabelle Pierre remixé par Degiheugi
Les invités
Elsa Bouteville
Professeure des écoles
Les références
Territoires vivants de la République. Ce que peut l'école : réussir au delà des préjugés écrit par Benoît Falaize (La Découverte)
L'équipe
Zoé Varier Productrice
Flora Bernard Réalisatrice
Rebecca Denantes Attachée de Production
Djubaka Programmateur musical
Mots-clés : Culture école Livres éducation nationale
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- article sur l'accueil inconditionnel dans la vie ordinaire (par opposition au cabinet d'un thérapeuthe (ex Carl Rogers approche centrée sur la personne)
Ce billet est le premier d’une série de cinq ou six que je publierai au rythme d’un par semaine au cours de ce mois de janvier. Le texte complet formera un essai à propos des relations entre les Communs et les Non-Humains, un sujet à mon sens absolument essentiel à prendre en compte pour la théorie des Communs.
Que serait un homme sans éléphant, sans plante, sans lion, sans céréale, sans océan, sans ozone et sans plancton, un homme seul, beaucoup plus seul encore que Robinson sur son île ? Moins qu’un homme. Certainement pas un homme.
Bruno Latour
La rivière Whanganui en Nouvelle Zélande, reconnue en 2017 légalement comme une entité vivante et un sujet de droit (Image par James Shook. CC-BY. Source : Wikimedia Commons)
Les Communs questionnés par l’émergence des « droits de la nature »
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plusieurs villes aux Etats-Unis ont d’ores et déjà adopté des régulations basées sur la reconnaissance des droits de la nature[7], en écho à des revendications formulées dès les années 70[8].
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à première vue, les finalités poursuivies semblent proches de celles qui se trouvent au fondement des Communs et des luttes séculaires menées aux quatre coins du Globe contre les phénomènes « d’enclosure »[9]. La notion de Communs (ou de biens communs) a fait ces dernières années un retour remarqué, depuis l’attribution en 2009 du prix de la Banque de Suède – dit « prix Nobel d’économie » – à la chercheuse américaine Elinor Ostrom pour ses travaux sur la gouvernance des « Commons Pool Resources » (CPR)[10]. Initialement appliquée à la gestion durable des ressources naturelles mises en partage, la notion de Communs s’est déployée depuis dans de nombreux autres champs (Communs de la Connaissance, Communs numériques, Communs sociaux, Communs urbains, etc.). En France, elle fait l’objet d’un intérêt croissant de la part du monde académique, attesté par la parution en 2017 aux Presses Universitaires de France d’un « Dictionnaire des biens communs[11] », regroupant les contributions de plusieurs dizaines de chercheurs issus d’une pluralité de disciplines.
La sphère militante n’est pas en reste et de nombreuses revendications, notamment en matière d’écologie, se font sous la bannière des Communs. On peut songer aux mouvements agissant pour la reconnaissance de l’eau comme bien commun, à des initiatives visant à instituer des forêts ou des bassins versants comme des Communs ou aux combats des paysans pour la préservation des droits d’usage sur les semences traditionnelles[12]. En France, le terme est récemment réapparu à Notre-Dame-des-Landes, dont les habitants ont revendiqué la qualité de « Laboratoire des Communs » pour légitimer la poursuite de l’occupation au-delà de l’abandon du projet d’aéroport[13]. Une tentative est d’ailleurs toujours en cours pour racheter une partie des terres de la ZAD afin de les ériger en propriété collective et poursuivre la « pratique des Communs » sur ce territoire[14]. La connexion avec les « droits de la nature » est ici évidente et elle s’exprime par exemple dans le célèbre mot d’ordre des Zadistes de Notre-Dame-des-Landes, qui en porte la trace : « Nous ne défendons pas la Nature ; nous sommes la Nature qui se défend ».
Pour autant – et de manière assez surprenante -, les analyses croisant explicitement la thématique des Communs avec celle des « droits de la nature » sont encore assez rares, alors même que leur mise en relation fait surgir des questions importantes et, dans une certaine mesure, perturbantes pour les Communs.
La théorie des Communs traversée par une « rupture ontique » entre Humains et Non-Humains
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des différences profondes du point de vue des « ontologies » ou des « visions du monde » sur lesquelles elles s’appuient[15]. La pensée des Communs n’est pas simple à saisir, car elle est partagée entre de nombreuses branches et courants ne renvoyant pas exactement aux mêmes réalités (d’où un flottement dans la terminologie employée selon les auteurs entre « Les Communs », « Le Commun », « Les Biens communs », « Le Bien commun », « Le Faire commun », « L’Agir commun », etc.)[16]. On peut néanmoins partir de la définition synthétique issue des travaux d’Elinor Ostrom et de l’école dite de Bloomington, telle que proposée notamment par l’économiste atterré Benjamin Coriat : « des ressources en accès partagé gouvernées par des règles émanant de la communauté des usagers, visant à en assurer l’intégrité ou le renouvellement[17] ». Dans cette optique, la caractérisation des Communs repose sur un triptyque « ressource-communauté-règles »
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Quand il est question de biens communs, il faut tenir compte des trois aspects suivants ; un groupe d’utilisateurs, généralement des « prosommateurs », des gens qui sont donc à la fois producteurs et consommateur. Ils prennent des décisions collectives concernant l’utilisation de ressources. Les ressources sont collectives également, en ce sens que leur utilisation dépend de la décision du groupe ; être membre du groupe vous confère des droits d’utilisation.
[…] C’est ainsi qu’émerge une nouvelle institution pour l’action collective. Sa conception et son fonctionnement sont sensiblement différents du marché et de l’État pris comme modèles de gouvernance dans la mesure où l’institution en question est basée sur l’auto-gouvernance, c’est-à-dire l’auto-régulation, l’auto-sanction et l’auto-gestion.
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cette définition attire aussi un certain nombre de critiques, soulignant que cette manière de conceptualiser les Communs reste ancrée dans une ontologie « dualiste » ou « naturaliste » par le maintien du postulat d’une séparation entre la ressource, d’un côté et la communauté, de l’autre. Cette opposition viendrait reconduire la thèse d’une « présumée continuité ontologique sous-jacente entre les humains » et d’une « discontinuité ontologique entre les humains et les non-humains », débouchant sur une « relation objectivant les non-humains en tant que ressources (naturelles)[20] ». Par Non-Humains, il faut entendre « tout ce avec quoi les humains sont en interaction constante[21] » : animaux, plantes, mais aussi les éléments comme l’eau, l’air, la terre, y compris parfois également les objets et artefacts produits par l’activité humaine. La notion est au cœur d’analyses cherchant à renouveler les approches en dépassant l’opposition traditionnelle entre Nature et Culture, sujets et objets, Humains et Non-Humains. Dans le champ de la sociologie, elle joue notamment un rôle central dans la théorie de l’acteur-réseau développée par Bruno Latour, Michel Callon et Madeleine Akrich qui, à travers une « sociologie de la traduction[22] », pense l’action comme partagée entre des Humains et des Non-Humains, également doués d’« agentivité » (agency)[23]. On la trouve aussi mobilisée par l’anthropologie, notamment dans les travaux de Philippe Descola visant à questionner les représentations occidentales pour donner à voir la diversité des « ontologies », c’est-à-dire des manières de « composer des mondes » à travers les continuités et les discontinuités établies entre humains et non-humains[24].
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la démarche d’Ostrom paraît en réalité reconduire la « rupture ontique » entre humains et non-humains caractérisant depuis des siècles la pensée occidentale et ayant acquis à l’époque moderne le statut de paradigme dominant[28]. Elle s’inscrirait encore dans ce que Bruno Latour[29] appelle un « processus de purification » visant à établir deux zones ontologiques absolument distinctes, alors même que les réalités observées par Ostrom sont composées de collectifs « d’hybrides » mêlant humains et non-humains. Or de telles accusations sont graves, car c’est précisément en s’appuyant sur cette thèse de « l’exceptionnalité de l’être humain » que l’Occident s’est doté d’un système de représentations et d’un appareillage idéologique favorisant un extractivisme forcené devenu incontrôlable depuis l’avènement de la révolution industrielle. Une telle dénonciation du dualisme de la pensée occidentale se retrouve notamment chez Arturo Escobar dans son ouvrage « Sentir-Penser avec la Terre[30] »
...Cette pensée dualiste qui sépare corps et esprit, émotion et raison, sauvage et civilisé, nature et culture, profane et spécialiste, indigène et savant, humain et non-humain en les hiérarchisant, nous empêche de nous concevoir comme faisant partie du monde, nous incitant plutôt à nous vivre dans un rapport d’extériorité instrumentale à ce qui nous entoure.
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Pour Bruno Latour, le recours à cette notion est en outre caractéristique d’une pensée envisageant les rapports de l’homme à son environnement sous la forme d’un système de production, là où les défis écologiques majeurs auxquels nous faisons face demanderaient de les repenser comme un système d’engendrement, afin de prendre en compte les liens d’interdépendance existants entre l’ensemble des vivants [31]
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Pour Patrick Bresnihan[32], la « rupture ontique » traverse en réalité toute la littérature sur les Communs et elle se manifeste notamment par la manière dont celle-ci distingue, d’un côté, des Communs qui seraient « naturels » ou « matériels » et de l’autre, des Communs « immatériels », que ceux-ci soient « numériques », « de la Connaissance », « culturels » ou « sociaux »
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Reformuler la théorie des Communs à partir d’une ontologie relationnelle ?
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gérer de manière durable des ressources naturelles par le biais d’arrangements institutionnels auto-produits par voie délibérative entre les personnes directement concernées. En recourant à la notion de faisceaux de droits (Bundle of Rights)[35], elle a aussi établi que la propriété exclusive et le marché n’étaient pas nécessairement le mode de gestion optimal des ressources, tout comme elle s’est montrée critique vis-à-vis de la centralisation bureaucratique lorsqu’elle conduit à étouffer la capacité des groupes à s’auto-organiser pour produire des règles adaptées à leur situation. ... engagement marqué sur la question du changement climatique qu’elle a intégré à ses analyses en essayant de proposer des leviers d’action articulant le global et le local[36].
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les évolutions citées au début de cet article, visant à reconnaître la qualité d’« entités vivantes» et de « sujets de droit » à des Non-Humains, sont des émanations des « cosmovisions » propres à des populations autochtones ayant reçu une « traduction » dans le système juridique de leurs États. Elles ont le potentiel d’ouvrir une voie pour dépasser l’ontologie dualiste en embrassant d’autres « manières de composer le monde » évitant de reconduire la « rupture ontique » traversant toujours les travaux d’Ostrom en dépit de ses apports...
...les communs sont ici conçus comme **des touts indissolubles** d’humains et de non-humains en développement constant[39].
...l’ontologie relationnelle repose sur l’idée que « les mondes biophysiques, humains et surnaturels ne sont pas considérés comme des entités séparées ». Dans une telle conception, « la division entre nature et culture n’existe pas et encore moins celle de l’individu et de la communauté : de fait, l’individu n’existe pas, il existe en revanche des personnes en lien permanent avec l’ensemble du monde humain et non-humain ».
...inclure les humains dans la notion de communs, en tant que contributeurs à un écosystème qui inclut aussi les non-humains. **Construire un programme politique** autour de cela va demander beaucoup de temps et d’imagination. Mais si on ignore le potentiel des communs, on est mal. J’espère que nos meilleurs penseurs vont s’en saisir à nouveau pour l’ouvrir à toutes les possibilités, notamment celle de faire entrer les non-humains dans l’équation. C’est le travail qu’il va falloir faire, si on veut continuer à évoluer dans un monde viable.
...les diverses tentatives de reformulations (Communs latents, Eco-Communs, Communs Plus-qu’Humains) paraissent prendre le parti de s’éloigner assez radicalement de la théorie des Communs formulée par d’Elinor Ostrom, sans toutefois toujours prendre le soin de se confronter directement et en profondeur à ses éléments. Je procèderai de mon côté en passant en revue les briques essentielles de la théorie des Communs (les notions de ressources, communauté, gouvernance, arrangements institutionnels, enclosures, faisceau de droits, propriété, etc.). L’objectif sera de déterminer si ces différents concepts – aujourd’hui marqués par une « asymétrie » entre humains et non-humains – peuvent être reformulés en suivant le « principe de symétrie[45] » issu de la théorie de l’acteur-réseau...
...Faire de l’**anthropologie symétrique**, de ce point de vue, cela ne signifie pas expliquer la vie des humains par l’influence des non-humains, mais rendre compte de la composition d’un monde où les uns comme les autres prennent part en tant qu’acteurs – actants dirait Latour – avec leurs propriétés et leurs modes d’action, et constituent donc des objets d’intérêt égal pour les sciences sociales[46].
Quatre étapes pour « symétriser » les éléments de la théorie des Communs
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PLAN
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Conclusion : le rôle des communs symétriques à l’heure du Capitalocène
ndlr :
- n'est-on pas ici en train de réinventer/retomber sur la termo-bio-sociologie de François Roddier ? ACT
Journal n°23 du COREM - avril 2017
P 2 EDITO de Anne-Laure PETIT-JEAN
P 3 « L’autre irréductible »
Hélène LESSER
P 6 Désir de neutre
Claire DENIS
P 12 Le médiateur à l’épreuve de sa non neutralité
Emile RICARD
Mots-clés de la brève
Désir(ant)(é)(e)(s)
Distance
Ecrit(ure)(s)
Journa(l)(ux)
Médiat(eu)r(ice)(s)
Neutr(ali)(s)(a)(t)(é)(eu)(r)(i)(c)(on)(e)(s)
Soi (travail sur soi)
Sélectionner les bonnes informations
« Plus d’aspects négatifs que positifs » jugeait ainsi Karine Mauvilly, co-auteure de l’ouvrage « Le Désastre de l’école numérique – Plaidoyer pour une école sans écrans« , dans un entretien à VousNousIls début 2017. « Aucune étude ne démontre un meilleur apprentissage avec les objets numériques. On généralise un plan sans base scientifique, quand le rapport PISA 2012, revu en 2015 sous l’angle de la numérisation des systèmes scolaires, montre que plus les enfants sont derrière un ordinateur à l’école, plus leurs performances en compréhension de l’écrit chutent. Plus les élèves regardent un écran, moins ils comprennent ce qui est écrit dessus », ajoutait-elle.
Valentin Glo