Ce billet est le premier d’une série de cinq ou six que je publierai au rythme d’un par semaine au cours de ce mois de janvier. Le texte complet formera un essai à propos des relations entre les Communs et les Non-Humains, un sujet à mon sens absolument essentiel à prendre en compte pour la théorie des Communs.
Que serait un homme sans éléphant, sans plante, sans lion, sans céréale, sans océan, sans ozone et sans plancton, un homme seul, beaucoup plus seul encore que Robinson sur son île ? Moins qu’un homme. Certainement pas un homme.
Bruno Latour
La rivière Whanganui en Nouvelle Zélande, reconnue en 2017 légalement comme une entité vivante et un sujet de droit (Image par James Shook. CC-BY. Source : Wikimedia Commons)
Les Communs questionnés par l’émergence des « droits de la nature »
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plusieurs villes aux Etats-Unis ont d’ores et déjà adopté des régulations basées sur la reconnaissance des droits de la nature[7], en écho à des revendications formulées dès les années 70[8].
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à première vue, les finalités poursuivies semblent proches de celles qui se trouvent au fondement des Communs et des luttes séculaires menées aux quatre coins du Globe contre les phénomènes « d’enclosure »[9]. La notion de Communs (ou de biens communs) a fait ces dernières années un retour remarqué, depuis l’attribution en 2009 du prix de la Banque de Suède – dit « prix Nobel d’économie » – à la chercheuse américaine Elinor Ostrom pour ses travaux sur la gouvernance des « Commons Pool Resources » (CPR)[10]. Initialement appliquée à la gestion durable des ressources naturelles mises en partage, la notion de Communs s’est déployée depuis dans de nombreux autres champs (Communs de la Connaissance, Communs numériques, Communs sociaux, Communs urbains, etc.). En France, elle fait l’objet d’un intérêt croissant de la part du monde académique, attesté par la parution en 2017 aux Presses Universitaires de France d’un « Dictionnaire des biens communs[11] », regroupant les contributions de plusieurs dizaines de chercheurs issus d’une pluralité de disciplines.
La sphère militante n’est pas en reste et de nombreuses revendications, notamment en matière d’écologie, se font sous la bannière des Communs. On peut songer aux mouvements agissant pour la reconnaissance de l’eau comme bien commun, à des initiatives visant à instituer des forêts ou des bassins versants comme des Communs ou aux combats des paysans pour la préservation des droits d’usage sur les semences traditionnelles[12]. En France, le terme est récemment réapparu à Notre-Dame-des-Landes, dont les habitants ont revendiqué la qualité de « Laboratoire des Communs » pour légitimer la poursuite de l’occupation au-delà de l’abandon du projet d’aéroport[13]. Une tentative est d’ailleurs toujours en cours pour racheter une partie des terres de la ZAD afin de les ériger en propriété collective et poursuivre la « pratique des Communs » sur ce territoire[14]. La connexion avec les « droits de la nature » est ici évidente et elle s’exprime par exemple dans le célèbre mot d’ordre des Zadistes de Notre-Dame-des-Landes, qui en porte la trace : « Nous ne défendons pas la Nature ; nous sommes la Nature qui se défend ».
Pour autant – et de manière assez surprenante -, les analyses croisant explicitement la thématique des Communs avec celle des « droits de la nature » sont encore assez rares, alors même que leur mise en relation fait surgir des questions importantes et, dans une certaine mesure, perturbantes pour les Communs.
La théorie des Communs traversée par une « rupture ontique » entre Humains et Non-Humains
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des différences profondes du point de vue des « ontologies » ou des « visions du monde » sur lesquelles elles s’appuient[15]. La pensée des Communs n’est pas simple à saisir, car elle est partagée entre de nombreuses branches et courants ne renvoyant pas exactement aux mêmes réalités (d’où un flottement dans la terminologie employée selon les auteurs entre « Les Communs », « Le Commun », « Les Biens communs », « Le Bien commun », « Le Faire commun », « L’Agir commun », etc.)[16]. On peut néanmoins partir de la définition synthétique issue des travaux d’Elinor Ostrom et de l’école dite de Bloomington, telle que proposée notamment par l’économiste atterré Benjamin Coriat : « des ressources en accès partagé gouvernées par des règles émanant de la communauté des usagers, visant à en assurer l’intégrité ou le renouvellement[17] ». Dans cette optique, la caractérisation des Communs repose sur un triptyque « ressource-communauté-règles »
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Quand il est question de biens communs, il faut tenir compte des trois aspects suivants ; un groupe d’utilisateurs, généralement des « prosommateurs », des gens qui sont donc à la fois producteurs et consommateur. Ils prennent des décisions collectives concernant l’utilisation de ressources. Les ressources sont collectives également, en ce sens que leur utilisation dépend de la décision du groupe ; être membre du groupe vous confère des droits d’utilisation.
[…] C’est ainsi qu’émerge une nouvelle institution pour l’action collective. Sa conception et son fonctionnement sont sensiblement différents du marché et de l’État pris comme modèles de gouvernance dans la mesure où l’institution en question est basée sur l’auto-gouvernance, c’est-à-dire l’auto-régulation, l’auto-sanction et l’auto-gestion.
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cette définition attire aussi un certain nombre de critiques, soulignant que cette manière de conceptualiser les Communs reste ancrée dans une ontologie « dualiste » ou « naturaliste » par le maintien du postulat d’une séparation entre la ressource, d’un côté et la communauté, de l’autre. Cette opposition viendrait reconduire la thèse d’une « présumée continuité ontologique sous-jacente entre les humains » et d’une « discontinuité ontologique entre les humains et les non-humains », débouchant sur une « relation objectivant les non-humains en tant que ressources (naturelles)[20] ». Par Non-Humains, il faut entendre « tout ce avec quoi les humains sont en interaction constante[21] » : animaux, plantes, mais aussi les éléments comme l’eau, l’air, la terre, y compris parfois également les objets et artefacts produits par l’activité humaine. La notion est au cœur d’analyses cherchant à renouveler les approches en dépassant l’opposition traditionnelle entre Nature et Culture, sujets et objets, Humains et Non-Humains. Dans le champ de la sociologie, elle joue notamment un rôle central dans la théorie de l’acteur-réseau développée par Bruno Latour, Michel Callon et Madeleine Akrich qui, à travers une « sociologie de la traduction[22] », pense l’action comme partagée entre des Humains et des Non-Humains, également doués d’« agentivité » (agency)[23]. On la trouve aussi mobilisée par l’anthropologie, notamment dans les travaux de Philippe Descola visant à questionner les représentations occidentales pour donner à voir la diversité des « ontologies », c’est-à-dire des manières de « composer des mondes » à travers les continuités et les discontinuités établies entre humains et non-humains[24].
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la démarche d’Ostrom paraît en réalité reconduire la « rupture ontique » entre humains et non-humains caractérisant depuis des siècles la pensée occidentale et ayant acquis à l’époque moderne le statut de paradigme dominant[28]. Elle s’inscrirait encore dans ce que Bruno Latour[29] appelle un « processus de purification » visant à établir deux zones ontologiques absolument distinctes, alors même que les réalités observées par Ostrom sont composées de collectifs « d’hybrides » mêlant humains et non-humains. Or de telles accusations sont graves, car c’est précisément en s’appuyant sur cette thèse de « l’exceptionnalité de l’être humain » que l’Occident s’est doté d’un système de représentations et d’un appareillage idéologique favorisant un extractivisme forcené devenu incontrôlable depuis l’avènement de la révolution industrielle. Une telle dénonciation du dualisme de la pensée occidentale se retrouve notamment chez Arturo Escobar dans son ouvrage « Sentir-Penser avec la Terre[30] »
...Cette pensée dualiste qui sépare corps et esprit, émotion et raison, sauvage et civilisé, nature et culture, profane et spécialiste, indigène et savant, humain et non-humain en les hiérarchisant, nous empêche de nous concevoir comme faisant partie du monde, nous incitant plutôt à nous vivre dans un rapport d’extériorité instrumentale à ce qui nous entoure.
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Pour Bruno Latour, le recours à cette notion est en outre caractéristique d’une pensée envisageant les rapports de l’homme à son environnement sous la forme d’un système de production, là où les défis écologiques majeurs auxquels nous faisons face demanderaient de les repenser comme un système d’engendrement, afin de prendre en compte les liens d’interdépendance existants entre l’ensemble des vivants [31]
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Pour Patrick Bresnihan[32], la « rupture ontique » traverse en réalité toute la littérature sur les Communs et elle se manifeste notamment par la manière dont celle-ci distingue, d’un côté, des Communs qui seraient « naturels » ou « matériels » et de l’autre, des Communs « immatériels », que ceux-ci soient « numériques », « de la Connaissance », « culturels » ou « sociaux »
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Reformuler la théorie des Communs à partir d’une ontologie relationnelle ?
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gérer de manière durable des ressources naturelles par le biais d’arrangements institutionnels auto-produits par voie délibérative entre les personnes directement concernées. En recourant à la notion de faisceaux de droits (Bundle of Rights)[35], elle a aussi établi que la propriété exclusive et le marché n’étaient pas nécessairement le mode de gestion optimal des ressources, tout comme elle s’est montrée critique vis-à-vis de la centralisation bureaucratique lorsqu’elle conduit à étouffer la capacité des groupes à s’auto-organiser pour produire des règles adaptées à leur situation. ... engagement marqué sur la question du changement climatique qu’elle a intégré à ses analyses en essayant de proposer des leviers d’action articulant le global et le local[36].
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les évolutions citées au début de cet article, visant à reconnaître la qualité d’« entités vivantes» et de « sujets de droit » à des Non-Humains, sont des émanations des « cosmovisions » propres à des populations autochtones ayant reçu une « traduction » dans le système juridique de leurs États. Elles ont le potentiel d’ouvrir une voie pour dépasser l’ontologie dualiste en embrassant d’autres « manières de composer le monde » évitant de reconduire la « rupture ontique » traversant toujours les travaux d’Ostrom en dépit de ses apports...
...les communs sont ici conçus comme **des touts indissolubles** d’humains et de non-humains en développement constant[39].
...l’ontologie relationnelle repose sur l’idée que « les mondes biophysiques, humains et surnaturels ne sont pas considérés comme des entités séparées ». Dans une telle conception, « la division entre nature et culture n’existe pas et encore moins celle de l’individu et de la communauté : de fait, l’individu n’existe pas, il existe en revanche des personnes en lien permanent avec l’ensemble du monde humain et non-humain ».
...inclure les humains dans la notion de communs, en tant que contributeurs à un écosystème qui inclut aussi les non-humains. **Construire un programme politique** autour de cela va demander beaucoup de temps et d’imagination. Mais si on ignore le potentiel des communs, on est mal. J’espère que nos meilleurs penseurs vont s’en saisir à nouveau pour l’ouvrir à toutes les possibilités, notamment celle de faire entrer les non-humains dans l’équation. C’est le travail qu’il va falloir faire, si on veut continuer à évoluer dans un monde viable.
...les diverses tentatives de reformulations (Communs latents, Eco-Communs, Communs Plus-qu’Humains) paraissent prendre le parti de s’éloigner assez radicalement de la théorie des Communs formulée par d’Elinor Ostrom, sans toutefois toujours prendre le soin de se confronter directement et en profondeur à ses éléments. Je procèderai de mon côté en passant en revue les briques essentielles de la théorie des Communs (les notions de ressources, communauté, gouvernance, arrangements institutionnels, enclosures, faisceau de droits, propriété, etc.). L’objectif sera de déterminer si ces différents concepts – aujourd’hui marqués par une « asymétrie » entre humains et non-humains – peuvent être reformulés en suivant le « principe de symétrie[45] » issu de la théorie de l’acteur-réseau...
...Faire de l’**anthropologie symétrique**, de ce point de vue, cela ne signifie pas expliquer la vie des humains par l’influence des non-humains, mais rendre compte de la composition d’un monde où les uns comme les autres prennent part en tant qu’acteurs – actants dirait Latour – avec leurs propriétés et leurs modes d’action, et constituent donc des objets d’intérêt égal pour les sciences sociales[46].
Quatre étapes pour « symétriser » les éléments de la théorie des Communs
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PLAN
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Conclusion : le rôle des communs symétriques à l’heure du Capitalocène
ndlr :
- n'est-on pas ici en train de réinventer/retomber sur la termo-bio-sociologie de François Roddier ? ACT
1 Histoire et sociologie des sciences, Centre Alexandre Koyré, 75013, Paris
Mots-clés : environnement ; changement climatique ; expertise ; GIEC ; modèle linéaire
Résumé –
Depuis vingt-cinq ans, le changement climatique anthropogénique est appréhendé comme une question d’environnement global. Les sciences du climat jouent un rôle primordial dans la construction du problème, qui se veut résumé par la formule « science speaks truth to power », science et politique étant supposées séparées et étanches. Ce cadrage jusqu’ici dominant est aujourd’hui ébranlé par l’échec des négociations internationales : il est devenu manifeste que le consensus scientifique ne suffit pas à engendrer des décisions politiques globales significatives. À l’heure de la COP de Paris, alors que se discute la nécessité de changer de paradigme dans la négociation, cet article veut s’interroger sur l’évolution des relations entre science et politique dans le régime climatique, en revenant sur la vision du rôle de la science et en évoquant les critiques, propositions et perspectives qui se dessinent à propos des modèles d’expertise.
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Des sociologues des sciences ont également mis en évidence des éléments de coconstruction entre science et politique dans les pratiques mêmes de modélisation du climat, montrant par exemple que certains choix des climatologues – comme la technique dite des ajustements de flux intervenue au moment du couplage des modèles atmosphériques avec les océans – ont résulté d’une anticipation des attentes des politiques et d’une volonté de produire des connaissances directement utiles (Shackley et al., 1999).
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Le seuil de 2 °C a été adopté d’abord par l’Union européenne qui en fait un pilier de sa politique climatique, puis consacré par la COP de Copenhague et les conférences ultérieures – sans jamais préciser à quel horizon temporel le chiffre se réfère, ce qui laisse la porte ouverte à une multitude de scénarios de réduction. Ainsi, si le seuil de 2 °C domine les négociations et jouit d’une grande autorité, c’est
parce qu’il résulte d’une coconstruction combinant légitimités politique et scientifique. Pourtant, dans le sillage des changements qui affectent le régime climatique, cet objectif est aujourd’hui débattu, parfois même remis en cause.
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Conclusion
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une chose nous semble devoir s’imposer : plutôt que rechercher un consensus fondé sur la seule science et son hégémonie, il faut admettre et encourager le débat politique et social sur les divers enjeux du changement climatique et les valeurs éthiques qui y sont associées.
ndlr : connu / http://koyre.ehess.fr/index.php?367
Actualités, PIB-La Chevêche
Le week-end du 6 et 7 octobre, le CPIE du Périgord-Limousin organisait un stage sur une journée et demie permettant d’acquérir les bases pour la construction d’une maison en paille.
Une petite équipe -petite mais efficace – c’est donc retrouvée autour de ce chantier et c’est en photos que nous vous proposons de revenir sur les différentes étapes :
- vissage de la structure bois
- Montage de la structure en bois qui est vissée.
- ouverture de la porte
- Emplacement de l’encadrement de porte.
- structure en bois
- découpe d'une botte
- Découpage d’une botte de paille en biais avec une aiguille en bambou.
- ficelage d'une botte
- Ficelage de la botte.
- sciage de tasseau
-
Sciage de tasseaux.
préparation torchis
Préparation du torchis – terre, chaux, sable, paille et eau – que l’on termine aux pieds !
fixation plaque de banche stage construction paille
Fixation de la plaque de banche, puis banchage à la main et pilonnage du pisé.
banchage stage construction paille
pilonnage du pisé stage construction paille
Comme il pleuvait, l’équipe c’est entraînée au torchis à l’abri :
fixation de tasseaux pour seconde couche de torchis stage construction paille
clous et application torchis stage construction paille
Fixation de tasseaux avec petits clous de retenue et application de la seconde couche.
découpe de la paille stage construction paille
Découpe de paille aux ciseaux pour la couche de finition :
vous pouvez utiliser un débroussailleur avec fil, ça va plus vite, mais ça fait du bruit et nous étions soucieux de notre bilan carbone !
fixation d'une bande sur tasseaux
lissage de la dernière couche de torchis
finitions de la dernière couche de torchis
Fixation d’une bande d’accroche sur les tasseaux puis application et lissage de la couche de finition.
décoration sur torchis frais
décoration sur torchis frais
Comme la pluie s’est arrêtée, l’équipe est retournée à la structure en paille :
fenêtre
structure de la fenêtre
l'équipe
Mise en place d’un cadre de fenêtre original et des bottes de pailles manquantes. Malheureusement l’humidité n’a pas permis le retrait de la plaque de banche pour découvrir le pisé, mais cela n’a pas empêché l’équipe d’être fière du travail accompli dans une très bonne ambiance !
Bravo !!!
Bonjour,
merci pour cette note et sa promesse d'innovation low-tech :
"
... elle pourrait être un véritable accélérateur de la nécessaire transition écologique et énergétique, basée sur une technique au service de l’homme, créatrice d’emplois locaux, participant à la résilience des territoires et porteuse d’un nouveau récit positif.
"
Cependant, en première lecture, je suis surpris que :
-
dans :
"
« Cour de défense du bien commun »
"
il n'est en fait pas question de "commun" ni de "bien commun". Ne vouliez-vous pas dire plutôt "intérêt général" ? -
dans
"
Notre système technique et économique se heurte aux limites de la planète, qui n’a plus la capacité de lui fournir les ressources nécessaires et d’en absorber les rejets, comme le démontrent le changement climatique et la pollution généralisée irréversibles.
"
vous éludez l'extinction massive des espèces et les risques pour l'homme lui-même. -
dans
"
E- Proposition 2 : Faire de la France la première « low-tech nation », championne de la réparation, du réemploi et du zéro déchet
Nous proposons d’impulser une véritable dynamique en soutenant les démarches low-tech, en en faisant la promotion et en en mesurant les progrès, à toutes les échelles territoriales : quartiers, communes, métropoles, régions 57.
"
vous n'avez pas inclus "aller vers le zéro fossile VITE" qui me semble bien plus majeur que "zéro déchet"...
Cela me semble contradictoire avec
"
concept de low-tech – ces technologies qui se veulent plus sobres, plus résilientes, plus autonomes –
"
+
"
Nous le savons désormais, notre système technique et économique se heurte aux limites planétaires à double titre d’une part, la capacité limitée des écosystèmes à absorber ses conséquences (émissions de gaz à effet de serre et changement climatique, effondrement de la biodiversité, déchets et polluants persistants, dégradation, destruction ou artificialisation des sols...) ; d’autre part, le fait que ce système repose encore essentiellement sur la consommation de ressources non renouvelables (énergies fossiles, métaux, minéraux...) avec un risque, difficile à évaluer mais indéniable, de pénurie à plus ou moins long terme, car la production issue de l’exploitation d’un stock fini ne peut se maintenir en croissance exponentielle, elle doit nécessairement passer par un maximum puis décliner.
"
Il me semble que les éléments suivants sont erronés :
-
la phrase suivante est erronée :
"
ou la manière « d’atterrir » vers un système soutenable, un nouvel « âge » qui ne soit pas celui de l’Anthropocène, où l’humanité est devenue une force géologique.
"
En effet, ne laisse-t-elle pas entendre que nous pourrions sortir de l'anthropocène, ce qui est bien sûr impossible avant très très très longtemps... -
mauvaise formulation à mon sens de " mobilité électrique ou hydrogène... " car la mobilité hydrogène EST AUSSI électrique donc je dirais plutôt "mobilité électrique avec vecteur hydrogène ou non".
-
sur "les logiciels libres sont bien meilleurs que les logiciels propriétaires car ils consomment moins de ressources de calcul donc provoquent moins d’obsolescence « systémique » entre software et hardware (ils sont aussi plus « appropriables » et vont donc dans le sens d’une plus grande autonomie et d’une certaine résilience)" :
bien qu'étant un inconditionnel des logiciels libres, cette affirmation est fausse :
le fait qu'un logiciel soit libre n'amène pas en tant que tel de garanties sur sa qualité en terme d'usage, de performance ou autre.
En d'autres termes, il y a de bons et mauvais logiciels, qu'ils soient libres ou privateurs. Par contre, un logiciel libre défini par quatre libertés, donne des propriétés supplémentaires que n'aura pas un logiciel privateur comme la possibilité d'étudier le code, de le modifier et même de le redistribuer. Par contre, consommer moins de ressources de calcul est lié à la manière dont le code est écrit et au système matériel et logiciels qui va l'exécuter, et non pas au fait qu'il soit un logiciel libre ou privateur. Sur l'autonomie, rendre disponible le code source d'un logiciel offre une potentialité d'appropriation. Mais pour qu'elle soit effective, il convient d'avoir le bagage suffisant.
Quant aux notions d'obsolescence systémique, d'appropriabilité, de résilience, elles me semblent si complexes qu'on ne peut rien déduire à priori lorsqu'elles s'appliquent à un logiciel libre ou privateur car elles sont multifactorielles et il faudrait donc faire des études singulières pour isoler chacun des facteurs, voire faire un plan d'expérience. Donc, à vous de préciser votre pensée afin que le lecteur comprenne mieux.
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je n'ai pas fini, je vous adresse donc cette première réaction et la compléterai dès que possible .
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Avant de conclure, si je réfléchis à votre note, au fond, j'ai le sentiment qu'elle est destinée à ménager les susceptibilités, voire à amener des propositions pré-établies. Je le ressens dans un certain délayement de formules alambiquées ou de quelques lieux-communs ou formules toutes faites. Ne le prenez pas mal car votre démarche est à encourager. C'est pourquoi je vous invite à chercher une méthodologie, un fil conducteur, afin de pousser la confrontation des idées, de mettre à distance les idéologies sous-jacentes. Et je me tiens à votre disposition pour y contribuer dans la limite de mon temps et de mes capacités.
J'en viens maintenant à ma conclusion personnelle directement inspirée de ce que j'ai compris de votre note et de tout ce que j'avais déjà travaillé notamment dans le billet cité ci-après où j'avais intégré les travaux de Philippe Bihouix notamment :
Si nous voulons sauver un maximum des apports scientifiques et technologiques de la période "industrielle", notre seule chance est de minimiser nos besoins à l'essentiel et de nous focaliser d'abord sur la sobriété , ensuite sur l'efficacité et enfin, sur les énergies renouvelables. Dans ces trois domaines, les "low_tech" que je traduis par "approche à basse intensité technologique" me semble un élément clé, mais pas le seul et moins important que l'approche "zéro fossile" et/ou la médiation, pour garantir que le meilleur de nos acquis sera transmis à nos descendants sur le très long terme. Dit autrement, le low-tech est une condition nécessaire à un développement VÉRITABLEMENT durable . Et plus nous sommes capables de convaincre les citoyens du monde de prendre des mesures conservatoires radicales (en intensité et en vitesse), plus nous réussirons à sauver l'essence des high-tech pour les générations futures. Il me semble que nous avons là LE MESSAGE À FAIRE PASSER AUX ENTREPRISES ET AUX INNOVATEURS DE TOUS POILS...
C'est exactement ce que propose l'approche PRENDRE LE PARTI DE L'ANTHROPOCÈNE dont la première opération aura lieu à Lyon les 27 et 28 octobre 2018. Il serait important qu'une personne vienne parler des low-tech ou réponde aux questions, voire tenir un stand. MERCI vive des low-tech CO-CONSTRUITES !
Jean-Luc Poitoux il y a 21 heures
"
ndlr :
- pour PLPDLA LYON voir
http://mediation.internetrie.fr/spip.php?article78 - pour accéder en ligne au commentaire :
http://www.lafabriqueecologique.fr/notelowtech
Notre vision des communs
Partout dans le monde s’inventent et se réinventent des formes d’action directe pour créer, préserver ou accéder à des biens et des services en « communs ». Il s’agit aussi bien de ressources naturelles que de ressources immatérielles. Logiciels et semences libres, habitat collectif, jardins partagés, monnaies locales citoyennes, énergie décentralisée, communautés de logiciels ouverts, espaces communs de travail, … sont autant de façons d’articuler innovations technologiques et besoins humains par et pour des citoyens concernés par des objectifs d’équité, de vision de long terme, de coopération et de partage des ressources. Ces formes de solidarité et de réciprocité, de propriété et de gouvernance collectives battent au rythme des transformations technologiques, démographiques, écologiques, de la mondialisation.
Un courant de recherche s’y intéresse et les étudie, à la suite des travaux de Elinor Ostrom, en tant que combinaison d’une ressource ouverte et partagée, d’un groupe d’acteurs impliqués et d’un mode de gouvernance.
Les forces des « communs » partagent des valeurs et des méthodes avec l’économie sociale et solidaire (ESS). Pour construire une société plus démocratique et solidaire, l’ESS met aussi en mouvement des citoyens dans des actions qui reposent sur leur implication et sur les moyens économiques, sociaux et culturels, qu’ils mettent en oeuvre en commun, dans des entreprises originales fondées sur les personnes, coopératives, mutuelles, associations essentiellement.
contact@coopdescommuns.org
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ndlr :
approche holistique de la ville à co-construire avec les habitants, les citoyens que j'accompagne en tant que médiateur :
https://www.lemediatv.fr/lautre-20h/sos-mediterranee-zad-victorieuse-arcadia-villes-en-transition/
ou
https://www.youtube.com/watch?v=saszI0Q7xSY
Résumé de liens sur l'entreprise coopérative ETAMINE
tagFocus sur..., tagNouvelle-Aquitaine
FREDERIC TOUBEAU, DIRECTEUR REGIONAL DE POLE EMPLOI NOUVELLE-AQUITAINE
La formation est un levier majeur pour le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi que nous accompagnons, dans le cadre de la mise en œuvre des formations, Pôle emploi coopère avec les acteurs du territoire…
GeneriqueNouvelleAquitaine.png
Construire ensemble la formation
La formation est un levier majeur pour le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi que nous accompagnons. Dans le cadre de la mise en œuvre des formations, Pôle emploi coopère avec les acteurs du territoire, en premier lieu le conseil régional, mais aussi tous les acteurs de terrain : élus, partenaires sociaux et partenaires. Ce travail d’équipe, sur le terrain, est essentiel pour coordonner nos actions, mais aussi pour anticiper les évolutions de l’environnement économique et apporter des réponses co-construites aux entreprises de la Nouvelle-Aquitaine.
S’adapter au besoin des territoires
Pour renforcer la détection fine des besoins en compétences et l’efficacité des formations, territoire par territoire, nous développons de nouveaux outils de diagnostic des besoins en formation.
Mieux identifier les besoins de compétences des entreprises, et donc les formations nécessaires, contribuera à améliorer la qualification des demandeurs d’emploi « peu qualifiés » et notamment des jeunes éloignés du marché du travail.
Construire avec le demandeur d’emploi son parcours de retour à l’emploi, en nous appuyant sur le bilan personnalisé et ses besoins en développement de compétence : c’est ce que nous mettons en œuvre au quotidien avec le Conseil en Evolution Professionnelle CEP.
Après la formation, notre rôle est, enfin, d’accompagner chaque demandeur d’emploi sortant de formation, dans son retour à l’emploi en réponse aux besoins des entreprises de Nouvelle-Aquitaine.
ndlr : est évoqué le retour à l'emploi, mais pas un mot sur la création d'entreprise ou la création de son emploi :-(
l'apprenti entrepreneur n'a-t-il pas - lui aussi - besoin de formation ?
=>
questionner ACT
Cet appel à projets de recherche participative s’adresse aux chercheurs et organisations de la société civile qui souhaitent s’engager ensemble dans un processus de co-construction de connaissances favorisant la transition écologique et solidaire.
L’objectif fondamental du dispositif CO3 communément mis en place est de donner une place plus visible à la recherche participative dans l'espace public et de soutenir des projets de recherche. Il s'agit de dynamiser ces nouvelles formes de recherche participative, par des partages d’expériences, la mutualisation des moyens et l’innovation dans l’accompagnement. Au-delà de la production de connaissances sur le sujet spécifique de chaque recherche, le soutien apporté aux projets aura donc pour ambition :
de faciliter la construction scientifique des projets de recherche et faire reconnaître la robustesse des résultats acquis,
de capitaliser sur les méthodes et démarches de co-construction de la recherche entre acteurs de sphères différentes engagés au service de l'action sociétale,
de diffuser les enseignements sur la recherche participative auprès des différentes scènes d'acteurs afférentes (institutionnelles, académiques, professionnelles, citoyennes).
Le dispositif soutiendra deux types de projets, ayant des maturités différentes :
des projets en émergence, pour un accompagnement de leur maturation d'une durée maximale d'un an,
des projets de recherche participative déjà consolidés, pour un soutien et un accompagnement d'une durée inférieure ou égale à 3 ans.
Cette première édition portera un intérêt particulier, mais non exclusif sur les thématiques suivantes :
Agroécologie, agriculture et alimentation durables
Gestion intégrée des milieux
Santé et environnement
Mots-clés : recherche participative, Transition écologique et solidaire, agroécologie, alimentation, ecosystèmes, Services écosystémiques, Sols, santé, Conditions environnementales
Courriel : aprp.co3@ademe.fr
ndlr : fournir 30% de la somme sur fonds propres ? ACT
Vidéo plus disponible a été reprise par
"
approche holistique de la ville à co-construire avec les habitants, les citoyens que j'accompagne en tant que médiateur :
https://www.lemediatv.fr/lautre-20h/sos-mediterranee-zad-victorieuse-arcadia-villes-en-transition/
ou
https://www.youtube.com/watch?v=saszI0Q7xSY
Et pour avoir l'émission Arcadia seulement,
https://www.youtube.com/watch?v=1Ltdx25h7QA
"
Dominique Gauzin-Müller avec Dominique Gauzin-Müller, architecte-chercheure 01:08 : Qu'est-ce qu'une ville en transition ? 05:20 : Une approche holistique 06:04 : Qu'est-ce qui fait l'identité d'une ville ? 10:17 : Un renouvellement urbain ? 14:13 : L'étalement urbain 20:03 : Individualiser le collectif 26:29 : Habitats participatifs 33:08 : Les modes de déplacement 49:53 : L'énergie en ville 54:59 : Les bienfaits du végétal 01:00:19 : La gestion des déchets 01:04:00 : Exemples d'écoquartiers Alors que plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, les enjeux d'urbanisme et de transformation de nos cités deviennent cruciaux pour opérer une véritable transition écologique. Qu'il s'agisse de l'étalement urbain, des modes de transport, de la présence de l'eau et du végétal, c'est la façon dont nous pensons nos villes qui doit être repensée en profondeur. Dans cette conférence, Dominique Gauzin-Müller, architecte-chercheure, membre de l'association Negawatt et professeur à l'école d'architecture de Strasbourg, vient explorer avec nous les enjeux de cette transformation essentielle.
Message du 20 mars de Michaëlle Jean
OIF francophonie
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Published on Mar 1, 2017
Message de la Secrétaire générale de la Francophonie à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie
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News & Politics