Mots-clés : pragmatisme, hédonisme, alimentation, agriculture, living-lab, gouvernance, transition, agroécologie, pratiques
Recherche candidat-e pour une thèse intitulée « À la croisée du pragmatisme et de l’hédonisme alternatif, la conception d’une gouvernance démocratique de living-lab appliquée à la transition agri-alimentaire » co-encadrée par Anne Dupuy (sociologie) et Laurent Hazard (agroécologie). Le financement est acquis de l'université fédérale de Toulouse et de la Région Occitanie.
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Présentation
La thèse porte sur l’accompagnement de la transition agri-alimentaire vers une alimentation et une agriculture durables. Cela nécessite un changement des pratiques, des raisonnements et de valeurs des consommateurs et des producteurs. Ce changement sera favorisé par le rétablissement du lien entre consommateurs et producteurs et par la possibilité qui leur sera donnée de faire l’expérience de nouvelles pratiques, de se coordonner et d’échanger sur cette expérience. C’est ce que proposent les expérimentations sociales de type living-lab qui peinent pourtant à développer cette agilité. Le problème est qu’elles souffrent d’un déficit de démocratie puisqu’elles sont souvent conçues pour mobiliser une certaine catégorie d’acteurs autour d’une innovation préconçue (Engels et al., 2019). Tout l’enjeu est alors de parvenir à reconcevoir démocratiquement un système agri-alimentaire désirable et accessible à toutes et tous (Rumpala, 2015). La thèse a pour objectif principal le développement d’un cadre conceptuel et opérationnel relevant de ces enjeux pour penser des expérimentations sociales participant à la relocalisation de la production et de la consommation.
Objectif et cadre théorique
Cette thèse portera sur l’analyse et la conception d’un accompagnement (cadre conceptuel, gouvernance, méthodes…) de la transition vers un système agri-alimentaire territorial durable s’appuyant sur l’hybridation de deux concepts :
- La démocratie créative de John Dewey (1940) basée sur l’action sociale et l’enquête pragmatique couplant intelligence collective et réflexive avec expérimentation sociale ;
- L’hédonisme alternatif de Kate Soper (2008) proposant de substituer aux possessions matérielles le lien social et contribuant à inventorier les sources de satisfaction possibles à partir de pratiques souvent perçues comme plus éthiques, écologiques, solidaires.
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dans le cadre de la création d’un living-lab, le Hmm Lab qui ambitionne de produire des connaissances utiles à la gouvernance du Plan d’Alimentation Territorial porté par le PNR des Pyrénées Ariégeoises. Il s’inscrit donc au cœur d’une dynamique de recherches et expérimentations engagée depuis 2018. Le Hmm Lab est conçu comme une expérimentation sociale visant à développer un système alimentaire local durable en impliquant consommateurs, distributeurs et producteurs locaux. Le développement de ce Hmm Lab est soutenu par la Fondation Carasso dans le cadre de l’appel à projet CO3 (Co-Construction des connaissances, 2020-2023). Ce living-lab constitue le terrain de la thèse mais le succès de la thèse n’est en rien lié au succès de ce living-lab : d’autres initiatives impliquant les encadrants en Midi-Pyrénées constituent des terrains de substitution (les autres défis FAAP, la plateforme expérimentale OVALIE, les partenariats avec le CROUS…).
La stratégie scientifique consiste à produire un cadre conceptuel qui soit à la fois un cadre interprétatif de la situation observée au sein du Hmm Lab et un cadre d’action pour engager des transformations en termes de dispositif, de gouvernance et d’animation de celui-ci (Figure ci-contre). Le Hmm Lab procède par itération annuelle. Le ou la doctorant-e pourra ainsi participer
2 itérations : la première sur la reconception du défi FAAP avec les mangeurs (populations rurales pyrénéennes et étudiant-e-s du campus de Foix), et la seconde visant à intégrer les producteurs locaux à la démarche. Ce terrain offre la possibilité d’une étude longitudinale des transformations à l’œuvre dans le cadre d’une transition locale agri-alimentaire.
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Calquée sur des modèles de production anciens, l'agroforesterie intéresse de plus en plus d'agriculteurs français. Mais l'accompagnement technique mériterait de s'étoffer pour impulser une vraie dynamique sur le territoire.
Pour la première fois cette année, le Concours général agricole récompensait les pratiques d'agroforesterie lors du Salon de l'agriculture. « Ce n'est sans doute pas en remettant des prix que l'on fera avancer les choses », remarque Fabien Balaguer, directeur de l'association française de l'agroforesterie (AFAF), mais il est positif que ce concours, propriété du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation, distingue une pratique agroécologique encore discrète qui intéresse de plus en...
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En favorisant l’autonomie des paysans par la réappropriation des savoirs et savoir-faire autour de l’outil de production des fermes, l’Atelier Paysan favorise une souveraineté technologique des campagnes. Nous affirmons qu’il est du ressort des paysans de questionner leurs outils de travail, machines et bâtiments, leur impact financier, agronomique et ergonomique.
Le pôle InPACT s’est saisi de ces questions et les a compilées dans un premier Plaidoyer que vous pouvez utiliser et diffuser largement.
FAIRE MARCHER LES CERVEAUX AVANT LES SERVEURS !
(1) Le plaidoyer d’InPACT en version courte https://www.latelierpaysan.org/IMG/pdf/plaidoyer_inpact_-_version_courte_04.01.17.pdf
crédit photo : Lima Pix (Flickr) JPEG - 113.5 ko
Innovation techniciste et course à l’endettement en agriculture : Pas d’agroécologie sans souveraineté technologique des paysans !
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toute innovation n’est pas bonne en soi, elle n’a pas naturellement des effets bénéfiques sur le bien-être des populations. (voir l’article de Sandrine Petit « Faut-il absolument innover ? A la recherche d’une agriculture d’avant-garde ». Courrier de l’Environnement de l’INRA (65), 2015) https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01222751/file/3-C65Petit.pdf.
Le Pôle INPACT s’inquiète qu’en France, les institutions garantes du développement de l’agriculture perpétuent des paradigmes socio-techniques et socio-économiques aujourd’hui caduques, qui, en promettant des emplois et des relais de croissance pour le secteur privé lucratif des agrofournitures http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/10/12/les-ventes-de-tracteurs-plongent-en-france_5012168_3234.html, compromettent in fine les conditions de travail et de vie des agriculteurs. Le modèle agricole dit conventionnel, qui implique une course aux investissements et à l’agrandissement des fermes, tournées vers les marchés globalisées et l’agro-industrie, est une aberration économique, écologique et un désastre humain pour une large frange de la population agricole. Il est temps que les décideurs publics fassent preuve de volonté politique en passant outre les inerties d’un système aligné sur une trajectoire productiviste, ayant pour seule réponse, dans sa quête soudaine d’aménagement des conséquences négatives de son modèle productif, d’approfondir en réalité le verrouillage technologique.
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(2) La version longue du plaidoyer https://www.latelierpaysan.org/IMG/pdf/web_plaidoyer_avril_2018.pdf
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Renouer avec l’utilité sociale : les préconisations du Pôle InPACT
Changer le regard des décideurs sur les agriculteurs
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Une nécessité : favoriser l’autonomie des paysans dans leur relation aux machines
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Innover oui, mais en fonction des besoins et d’une stratégie globale, au service de l’intérêt général, de façon décentralisée, ouverte, collaborative
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Repenser le rôle de toute la filière du conseil aux agriculteurs
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Explorer les apports de l’économie circulaire : recyclage et réemploi
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Pour que les représentants de l’intérêt général se saisissent de ces questions
(3) Pour aller plus loin
L’Atelier Paysan est membre de l’association nationale InPACT depuis 2016. Quelles sont les dynamiques communes en cours, on vous explique tout dans cet article...
Le pôle InPACT (Initiatives Pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale) national est une plateforme associative composée de : Le Réseau CIVAM La FADEAR L’InterAFOcG Le MIRAMAP Terre de Liens Solidarité Paysans Le MRJC La Fédération Accueil Paysan Nature et Progrès L’Atelier Paysan.
Des déclinaisons régionales ou plus locales d’InPACT associent parfois une diversité plus grande encore d’acteurs qui font des pas de côté en agriculture (Réseau des GAB, semences paysannes, ResOGM, etc...). JPEG - 157.4 ko
L’ensemble de ces réseaux souhaite promouvoir une agroécologie paysanne et plus largement décider collectivement d’une souveraineté alimentaire des territoires. Ces réseaux proposent des alternatives concrètes aux agriculteurs sur leur ferme et aux consommateurs dans leurs choix d’alimentation et leurs liens au monde rural. Cela touche environ 50 000 agriculteurs et emploie 400 animateurs et chargés de missions.
54 minutes
La simplification des paysages agricoles (augmentation de la taille des parcelles, disparition des haies et des murs...) réduit la biodiversité fonctionnelle, qui pollinise les cultures et les protège contre les ravageurs. C’est ce que montre une vaste étude internationale publiée le 16 octobre dans Science Advances.
L'invité du jour : Vincent Bretagnolle
Vincent Bretagnolle a participé a cette étude internationale : il est agro-écologue au CNRS, fondateur et directeur de la zone atelier plaine et val de Sèvre, une vaste zone d’études interdisciplinaire sur l’agro-écologie des territoires.
L'étude reprend les données de 89 travaux portant sur près de 1500 sites de tous les continents — l'une des plus vastes études jamais lancée dans ce domaine. Et elle se penche sur des cultures très variées : blé, colza, fruits de verger, café, fraises, noix de cajou…
Les principaux résultats nous apprennent que :
• La simplification des paysages réduit de 30% l’efficacité de la pollinisation
• La simplification des paysages réduit de 50% la régulation naturelle des ravageurs
• Certains invertébrés jouent un rôle particulièrement primordial dans cette régulation naturelle : coccinelles, carabes (prédateur de pucerons et limaces, entre autres), araignées (des centaines d’espèces surtout de toutes petites —et sans toile— qui sont les espèces les plus abondantes, par exemple, au sol dans les champs de blé.
*Autres séquences à
En Dordogne, la Ferme de Cagnolle explore le potentiel de l'agroécologie. Exemple avec cette récolte d'oignons spectaculaires et généreux.
Par
Axel Leclercq - Publié le 19 juillet 2019 à 16:26 - Mis à jour à 18:18
SOURCE
La Ferme de Cagnolle
TAGS Agroécologie Potager Nourriture France Bio Alimentation
La directive européenne sur l’utilisation des nitrates en agriculture se fonde sur un mauvais calcul, nous explique l’autrice de cette tribune. Pourtant, en estimant mieux les flux d’azote dans le sol, on pourrait réorienter le système agricole vers plus un modèle plus vertueux.
Cathy Neill est docteure en écologie. Sa thèse a porté sur les flux de carbone et d’azote dans les sols.
Bilan « prévisionnel » contre bilan « comptable »
méthode dite du bilan « prévisionnel ». Avec cette méthode, un hectare de maïs peut recevoir en moyenne 200 kg d’azote pour produire un rendement moyen de 100 quintaux de grains [5].
Mais si l’on effectue plutôt ce que l’on appelle un bilan « comptable », il est possible d’évaluer la quantité d’azote perdu sur cet hectare dans l’environnement. En effet, si un hectare de maïs reçoit 200 kg d’azote, que l’on estime que 100 kg sont prélevés à la moisson et que le stock total d’azote n’augmente pas d’une récolte à l’autre dans le système [sol+plantes] [6], c’est que 100 kg d’azote au moins sont « perdus » chaque année sur cet hectare.
Cet azote est perdu essentiellement sous la forme de nitrates qui, faute d’être utilisés par des plantes (notamment en début et en fin de cycle de culture), sont lessivés par les pluies hivernales et printanières. Ces nitrates en excès peuvent provenir des engrais ou de la décomposition de l’humus et sont le symptôme d’une gestion défaillante du cycle de l’azote dans le champ. Ainsi, des quantités d’azote équivalent à la moitié des engrais apportés se retrouvent dans les rivières et les nappes et expliquent que l’on y mesure des concentrations de nitrates aussi élevées que 50 mg/l [7].
Faire un bilan comptable de l’azote (apports, exports, variation du stock) à l’échelle du système entier (plantes et sol)
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Sous une apparence de rigueur, la méthode du bilan prévisionnel masque l’essentiel, c’est-à-dire le fait que la moitié du « besoin » de fertilisation préconisé sert en réalité à compenser les fuites d’azote.
Un simple bilan comptable de l’azote (apports-exports-variation du stock) à l’échelle du système entier (plantes ET sol) sur une année complète permettrait d’évaluer les pertes et de les limiter efficacement. Cette mesure unique donnerait aux agriculteurs la possibilité de repenser par eux-mêmes leurs systèmes de culture. C’est à eux de trouver, en fonction de leur terroir, les bonnes associations de cultures qui permettent d’obtenir un couvert végétal continu et de retenir les nitrates [8]. Les agriculteurs ont à y gagner des sols plus riches en humus, donc moins sujets à l’érosion et retenant mieux l’eau, des cultures moins vulnérables aux aléas climatiques et à la pression des parasites, de substantielles économies d’intrants (engrais, pesticides) et une réhabilitation de leur profession. Tous les citoyens ont à y gagner des sols qui stockent du carbone [9], une moindre contamination par les pesticides, une biodiversité et des rivières en meilleure santé, une eau potable sans traitements coûteux. Ce qui est en jeu ici c’est le modèle agricole dans son ensemble et son basculement vers l’agroécologie.
Agroécologie, souveraineté alimentaire, protection des ressources naturelles et de la biodiversité...
Notre vision: « Être passeur de changement »
Nous avons assisté depuis plus 30 ans, à l’imposition d’un modèle unique de développement économique et social. Face à ce modèle qui a montré ses limites (crises économiques, exclusion et misère sociale, crise écologique[1], répartition inéquitable de l’accès aux ressources et aux richesses produites dans les pays amenant à la domination culturelle et démobilisation politique, etc.) SOL agit et participe ainsi à l’émergence d’une société respectueuse des générations futures.
Pour SOL, il n’y a pas un seul modèle d’organisation sociale pour accéder au bien-être et à l’autonomie des peuples de la planète. Notre vision de la société est celle d’une société acceptable et conviviale[2] pour tous, pour laquelle la diversité culturelle et la pluralité des visions sont une force. Pour nous, il faut aujourd’hui penser et expérimenter d’autres formes d’organisations de la société.
Face à ces constats, SOL a dès sa création il y a plus de 38 ans, travaillé à la recherche et la diffusion d’alternatives
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Notre histoire
Plus de 38 ans d’autonomie solidaire
De SOLIDARITÉ à SOL
Créée en 1980, SOL est une Organisation de Solidarité Internationale (OSI), qui appuie des initiatives créés pour et par des organisations locales d’Afrique, d’Asie et de France sur le long terme.
« Nourrir le monde, préserver la planète » : Elle a pour objectif de participer à la satisfaction des besoins essentiels des agriculteurs paysans et à la valorisation de leurs rôles dans la société et agit ainsi sur deux volets d’intervention : l’accès à une agriculture paysanne et la protection des ressources naturelles et de la biodiversité
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Jean-Louis BATO
Co fondateur de SOL, Agro-économiste
Économiste rural, mais surtout travailleur social et homme de terrain, il a passé plus de 20 ans en Inde.
Jean-Louis BATO est consultant pour Solidarité India, branche de SOL en Inde.
Il travaille en particulier sur le projet Catamaran. Ce projet vise à mettre en place des solutions d’éducation à l’environnement.
François Partant
Économiste, Penseur de l'après développement
Convaincu de l’importance du respect de la nature, il est un des précurseur de l’après développement.
Ce courant de pensées vise à créer un modèle de société refusant le tout économique. Le développement serait maîtrisé, inscrit dans la souveraineté afin de garder un équilibre écologique et social. François est une source importante de réflexion sur notre manière d’agir.
François De Ravignan
Agro-économiste, membre d’honneur
Fervent défenseur de la non-violence et de la petite paysannerie.
Il a exercé des activités de recherche et formation en Afrique Noire, au Maghreb, en Haïti, au service du monde paysan. Grand contributeur à la réflexion de l’association sur l’autonomie solidaire et formateur pendant plus de 10 ans au sein du centre Catamaran en Inde.
20 rue de Rochechouart
75 009 PARIS
+33 (0)1 48 78 33 26
contact@sol-asso.fr
Fabrice Nicolino est journaliste et essayiste. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’écologie ou l’agriculture et publie ce 13 septembre aux éditions Les Liens qui Libèrent, Nous voulons des coquelicots avec François Veillerette. Il revient avec nous sur cette ouvrage, qui constitue un manifeste contre l’utilisation des pesticides chimiques.
« Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant.
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Les pesticides sont une tragédie pour la santé. » Voilà comment nous préviennent Fabrice Nicolino, journaliste, et François Veillerette, militant écologiste qui a notamment présidé Greenpeace France. Les deux auteurs publient un livre-manifeste, ainsi qu’un appel, intitulé « Nous voulons des coquelicots », en espérant un soulèvement pacifique contre l’effacement d’un monde.
Le Média : Pourquoi voulez-vous des coquelicots ?
Fabrice Nicolino : Le coquelicot est un symbole. C’est une fleur fragile et très belle. Avant le grand massacre des pesticides, il y avait des coquelicots partout dans les champs de blés, mais aussi des bleuets. Ce sont des fleurs que l’on qualifie de « messicoles », c’est-à-dire qui poussent pendant les moissons. La campagne en était remplie. Les pesticides qui ont déferlé à partir de la fin des années 1950 et du début des années 1960 les a presque fait disparaître. Il y en a dans les bas-côtés ou dans certains champs non-traités. Mais cette fleur réapparaît dès que les pesticides arrêtent d’être répandus. Elle est résistante et possède un pouvoir de germination long. Certains disent 100 ans, d’autres 500 ans. C’est-à-dire que la graine est fertile très longtemps. Il y a donc des graines encore présentes depuis 50 ans ou plus qui peuvent repousser. « Nous voulons des coquelicots » c’est une manière de dire originalement que nous souhaitons un monde différent. Nous voulons un monde coloré, avec des lumières, des fleurs sauvages et tout ce qui s’ensuit : des abeilles, des oiseaux, etc.
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Henri Nallet, qui a été ministre de l’Agriculture de François Mitterrand à partir de 1985, est emblématique. Il est d’ailleurs maintenant impliqué dans l’Affaire du Mediator, en tant que lobbyiste pour les laboratoires Servier. Il a commencé sa carrière comme chargé de mission à la FNSEA, il est mouillé à fond dans tout cela. Nallet a ensuite été ministre de l’Agriculture. Il a toujours servi les intérêts industriels. Il a signé l’autorisation de l’utilisation du chlordécone en tant que ministre de l’Agriculture. Mais personne ne lui demande de compte. Qu’attendons-nous pour l’interpeller sur son autorisation d’utiliser un produit nuisible pour tout l’écosystème, dont les humains ? C’est pareil pour Jean-Pierre Soisson, « ministre d’ouverture » de Mitterrand en 1988. Ministres de gauche, ministres de droite, même infamie.
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À la sortie de la guerre, il y avait plein de choses à changer dans ce monde. Mais on a vendu autre chose aux paysans. On leur a faire croire que derrière la modernisation, ils vivraient plus confortablement et comme en ville. C’était de la manipulation. Derrière ce progrès promis, se cachaient des intérêts politiques et économiques. Ils voulaient détruire la paysannerie, qui leur paraissait retardataire, au profit d’une agriculture industrielle et exportatrice qui allait leur faire gagner beaucoup d’argent. Par exemple, les industriels et les politiques qui lui sont liés se sont mis en tête de vendre de la viande. Il y avait 20 millions de bovins en France. Des marchés comme l’Italie et l’Allemagne étaient très demandeurs. Quand de Gaulle est revenu au pouvoir en 1958, il voulait se servir de l’agriculture et en faire une arme industrielle, afin de financer des infrastructures lourdes. Les dirigeants voulaient liquider l’agriculture, sans que cela soit pensé. Ils n’en avaient rien à faire de ce secteur, ni des paysans. Ils ont créé un monstre, en vidant les campagnes pour remplir les banlieues. Ce pays a été déséquilibré par des millions d’emplois perdus à la campagne. Cela a donné des mégapoles comme l’Île-de-France, où s’entassent 11 millions de personnes. Parallèlement à la volonté de financer des infrastructures, ils désiraient aussi de la main-d’oeuvre pour l’industrie, pendant les Trente Glorieuses. Nous avons donc sacrifé les campagnes pour remplir les banlieues de chômeurs, pratiquement à vie.
Il y avait une autre voie possible. Elle passait par l’amélioration des conditions de vie et le maintien d’un réseau de petites villes. C’est un phénomène global. Les petites villes en France sont moribondes – les villages n’en parlons même pas. Pourquoi ? Je me balade souvent dans le pays et dans tous les centres-villes, on voit des magasin avec des enseignes « A vendre ». Tout s’effondre, parce que des crétins de politique, de tous bords, de droite comme de gauche, ont fait les mauvais choix. Ils ont vendu leurs villes aux hypermarchés, au commerce de masse et aux grands parking à la périphérie des villes. Ils ont construit des monstres commerciaux, qui attirent toute la population. Les petits commerces de proximité se sont tous cassé la gueule. Mais le drame pour moi c’est cette industrialisation à outrance, sans aucune réflexion, ni aucun débat humain. Nous pouvons appeler cela une révolution, mais au sens négatif du terme. Il s’agit d’un processus qui échappe au contrôle humain.
Le modèle paysan que vous prônez est-il possible dans une société où seuls 5% de la population travail dans le secteur agricole ? Existe-t-il d’autres moyens que l’agriculture industrielle pour nourrir une population importante avec si peu de personnes travaillant dans le secteur ?
La question est planétaire. Je refuse de la poser dans les limites de la France. Il est certain que ce modèle va faire faillite. Nous nous dirigeons vers 10 milliards d’humains sur Terre et l’industrie de l’agriculture a ruiné quantité de sol. Quand vous déversez autant de pesticides sur un sol, vous tuez sa fertilité naturelle. Un sol, c’est une couche de 10 ou 15 cm d’épaisseur, en général. Les produits chimiques la détruisent et éradiquent les insectes et micro-organismes qui lui sont indispensables. L’agriculture industrielle est aussi en train d’assécher des nappes phréatiques décisives pour le sort de tous les êtres humains. Par exemple, prenez la nappe d’Ogallala, dans le centre des États-Unis, qui fait 15 000 km de long. L’agriculture industrielle américaine l’a percée, elle ne se recharge plus au rythme où nous l’utilisons pour l’irrigation.
L’agriculture industrielle ne nourrira pas 10 milliards d’êtres humains. Dans ce monde fou, de plus en plus de gens veulent manger de la viande. Or, elle exige des pâturages massifs et des millions d’hectares. Il y a déjà 70% des terres agricoles en Europe qui sont destinées au bétail. En exportant ce modèle délirant en Chine et en Inde, nous sommes sûrs d’arriver à une impasse totale. Il y aura une fracture énorme entre ceux qui ont de l’argent et vont consommer de la viande et ceux qui n’en ont pas et ne mangeront pas. Nous allons vers une vraie tragédie planétaire. Il n’y a qu’une seule solution, certes compliquée. Il s’agit de l’agriculture paysanne, c’est-à-dire celle qui se passe de pesticide et qui est économe en eau. C’est l’agroécologie, pour aller vite, c’est-à-dire un système avec des gens à la campagne, qui bossent, avec une main-d’œuvre abondante. En France, nous pourrions très facilement le faire, dans des conditions nouvelles, avec internet, le numérique, etc. Mais nous pourrions imaginer qu’avec ce chômage de masse, qui pourrit tant de vies, nous pourrions recréer de l’activité dans les campagnes, avec un ou deux millions d’emplois supplémentaires. Beaucoup de calculs ont été réalisés dans plusieurs études. Ce n’est pas intouchable mais c’est sérieux. Il est presque certain que l’agriculture biologique, l’agroécologie et l’agriculture paysanne, qui ne forment qu’un seul et même système, sont les seules capables de nourrir la planète, en mobilisant une main-d’œuvre très importante. La robotisation et la numérisation du monde sont en train de détruire par centaines de millions les emplois.
Auteurs :
Xavier Poux, Chercheur associé
Pierre-Marie Aubert Chercheur Iddri, Coordinateur de l'initiative Agriculture européenne
Les signaux alarmants sur la nécessité d’une transition du système agricole et alimentaire en Europe s’accumulent depuis plusieurs années et l’attente sociale pour une telle transition s’exprime de plus en plus nettement. Comment peut-on nourrir l’Europe - et la nourrir bien - tout en préservant la nature et le climat ? Tel est l'objet de l'étude dont ce papier résumé les principales conclusions.
Messages clés :
- Les régimes alimentaires actuels, trop riches et déséquilibrés (trois fois trop de sucres, deux fois trop de protéines, déficit en fruits et légumes et en fibres) :
contribuent à l’accroissement de nombreuses affections (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires) ;
conduisent l’Europe à dépendre du reste du monde pour se nourrir, à travers l’importation de 40 millions de tonnes de protéines végétales, représentant pus de 20 % de sa surface agricole utile et dépassant de loin le niveau de ses exportations. - Le scénario TYFA repose sur l’abandon des pesticides et des fertilisants de synthèse, le redéploiement des prairies naturelles et l’extension des infrastructures agroécologiques (haies, arbres, mares, habitats pierreux) et sur l’adoption de régimes alimentaires plus sains (moins de produits animaux, davantage de fruits et légumes).
- Malgré une baisse induite de la production de 35 % par rapport à 2010 (en Kcal), ce scénario :
satisfait aux besoins alimentaires des Européens tout en conservant une capacité d’exportation sur les céréales, les produits laitiers et le vin ;
conduit à une réduction des émissions de GES du secteur agricole de 40 % par rapport à 2010 ;
permet de reconquérir la biodiversité et de conserver les ressources naturelles. - L’extensification de l’élevage herbivore joue un rôle clé dans le scénario. Elle permet le maintien et le redéploiement des prairies naturelles, maximisant la production de légumineuses spontanées et donc la gestion de la fertilité des sols, et contribue à la reconquête de la biodiversité, à la lutte contre le changement climatique et à une production animale de qualité.
Christian Dupraz, Directeur de recherche INRA
Cet appel à projets de recherche participative s’adresse aux chercheurs et organisations de la société civile qui souhaitent s’engager ensemble dans un processus de co-construction de connaissances favorisant la transition écologique et solidaire.
L’objectif fondamental du dispositif CO3 communément mis en place est de donner une place plus visible à la recherche participative dans l'espace public et de soutenir des projets de recherche. Il s'agit de dynamiser ces nouvelles formes de recherche participative, par des partages d’expériences, la mutualisation des moyens et l’innovation dans l’accompagnement. Au-delà de la production de connaissances sur le sujet spécifique de chaque recherche, le soutien apporté aux projets aura donc pour ambition :
de faciliter la construction scientifique des projets de recherche et faire reconnaître la robustesse des résultats acquis,
de capitaliser sur les méthodes et démarches de co-construction de la recherche entre acteurs de sphères différentes engagés au service de l'action sociétale,
de diffuser les enseignements sur la recherche participative auprès des différentes scènes d'acteurs afférentes (institutionnelles, académiques, professionnelles, citoyennes).
Le dispositif soutiendra deux types de projets, ayant des maturités différentes :
des projets en émergence, pour un accompagnement de leur maturation d'une durée maximale d'un an,
des projets de recherche participative déjà consolidés, pour un soutien et un accompagnement d'une durée inférieure ou égale à 3 ans.
Cette première édition portera un intérêt particulier, mais non exclusif sur les thématiques suivantes :
Agroécologie, agriculture et alimentation durables
Gestion intégrée des milieux
Santé et environnement
Mots-clés : recherche participative, Transition écologique et solidaire, agroécologie, alimentation, ecosystèmes, Services écosystémiques, Sols, santé, Conditions environnementales
Courriel : aprp.co3@ademe.fr
ndlr : fournir 30% de la somme sur fonds propres ? ACT
Le Collectif Paysages de l’après-pétrole formé en mai 2013, constitué en association en 2015, compte s’engager prioritairement dans la réflexion et le suivi de démarches paysagères concernant :
- un développement urbain soucieux des territoires et du bien vivre
- l’économie et les innovations énergétiques
- la mise en œuvre de l’agroécologie
Activités : MÉTHODE D’ACCOMPAGNEMENT DES TERRITOIRES
Le Collectif PAP a l’ambition de fabriquer des outils d’accompagnement et d’animation à destination des collectivités et des habitants, sur le croisement entre les transitions énergétique, écologique, sociétale… et les paysages. L’objectif est de trouver les meilleurs solutions et de rendre désirables et acceptables les transitions, via l’approche paysagère qui permet d’être plus efficace et de fédérer.
Comité de pilotage initial constitué par : Régis Ambroise (ingénieur agronome et urbaniste, expert auprès du conseil de l’Europe pour la Convention du Paysage), Laurence Ermisse (indépendante, experte en développement durable territorial), Sébastien Giorgis (architecte DPLG, paysagiste FFP, urbaniste SFU, paysagiste conseil de l’État), Yves Gorgeu (fondateur du réseau Paysage et urbanisme durable de Mairie-conseils), Xavier Guillot (École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne, coordonnateur scientifique du réseau Espace Rural et Projet Spatial), Mathilde Kempf et Armelle Lagadec (architectes DPLG, urbanistes OPQU), Odile Marcel (philosophe, présidente de la Compagnie du Paysage), Vincent Piveteau (directeur de l’École nationale supérieure de Paysage de Versailles), Baptiste Sanson (ingénieur agronome, directeur du Centre Ecodéveloppement de Villarceaux) et Jean-Pierre Thibault (inspecteur général de l’administration et du développement durable).
contact@paysages-apres-petrole.org
=>
les informer de plpdlA ACT
Diagnostic de l'engagement d'une exploitation dans une démarche agro-écologique
contact: support@diagagroeco.org
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L’outil de diagnostic agro-écologique des exploitations est une application gratuite en ligne qui accompagne les agriculteurs dans leurs démarches agro-écologiques. La nouvelle version, en ligne depuis le 15 décembre 2016, propose une nouvelle fonctionnalité à destination des conseillers agricoles qui animent des groupes autour de l’agro-écologie.
définition de l'agroécologie
L’agro-écologie en France est l’ambition d’une transition du secteur agricole vers des systèmes qui, en s’appuyant sur la valorisation des processus naturels, combinent simultanément la performance économique, la performance environnementale et sanitaire et la performance sociale.