...
Si des analyses sont en cours, grand nombre de chercheurs s’accordent déjà sur un point : la dégradation (liée au réchauffement de la planète) du pergélissol (qui est en fait le ciment des montagnes) entraîne le détachement d’énormes cubes de roches de la paroi. Malheureusement, cette fois-ci, les conséquences ont été dramatiques.
Bactéries miroir : la nouvelle menace mondiale ? ©Getty - Twenty47studio
Publié le mercredi 4 juin 2025 / La terre au carré
Un collectif de 38 scientifiques s’est inquiété dans la revue Science de la possibilité de voir apparaître des bactéries miroir, qui pourraient perturber les écosystèmes et la santé publique si elles se développent sans contrôle. Faut-il interdire toute recherche en ce sens ?
Avec
- Hervé Chneiweiss, neurologue, directeur de recherche au CNRS, président du comité d’éthique de l’Inserm, professeur de biologie au Collège de France, et directeur du laboratoire "Plasticité Gliale".
Les recherches en biologie synthétique ont ouvert des perspectives inédites sur la compréhension et la manipulation du vivant. Au sein de ce domaine, quelques chercheurs s’intéressent à la « biologie miroir », un sujet de recherche encore confidentiel .
Mais dans une étude récente, des scientifiques mettent en garde contre les dangers potentiels de cette recherche.
Leur sujet d’inquiétude : le développement de bactéries miroir. Contrairement à celles que l'on trouve dans la nature, ces bactéries miroir seraient constituées d’acides nucléiques orientés à gauche et de protéines orientées à droite.
A cause de leur chiralité inversée, ces bactéries pourraient potentiellement échapper aux défenses immunitaires des humains et des animaux.
Un collectif de trente-huit scientifiques a appelé à un débat mondial dans le journal « Science ». Parmi les signataires figurent des figures de renom comme les prix Nobel Greg Winter et Jack Szostak, ainsi que des spécialistes en immunologie, écologie, et bioéthique.
A l’appui d’un rapport de 300 pages, ils recommandent un moratoire immédiat sur leur développement.
Où en est-on réellement de ces recherches sur les bactéries miroir ? Faut-il réellement paniquer ?
Les 12 et 13 juin 2025, l'institut Pasteur accueillera la première conférence internationale consacrée à cette menace.
À écouter
Biologie et informatique
Chroniques littorales
4 min
Clés : Sciences et Savoirs Société Santé Sciences Hervé Chneiweiss
Les énergies dites renouvelables, dont le solaire et l'éolien, régulièrement ciblées par l'extrême droite sur son coût supposé. ©AFP - Bernard JAUBERT / ONLY FRANCE
"300 milliards d’euros !" : les mauvais comptes de l’extrême droite pour discréditer les énergies renouvelables
Publié le mercredi 4 juin 2025 / La terre au carré
Dans les dix dernières minutes de l'émission, Anne-Claire Poirier de Vert le média parle du coût des énergies renouvelables qui serait ruineux selon certains, ainsi que vos messages laissés sur le répondeur de l'émission.
Je ne sais pas si vous êtes au courant mais la France n’a plus trop de sous en ce moment !
Il paraîtrait qu’on a vécu au dessus de nos moyens trop longtemps et maintenant il faut trouver 40 milliards d’euros à économiser d’ici l’année prochaine !
Si je vous en (re)parle, c’est parce ça fait plusieurs semaines que des élus à droite et surtout à l’extrême droite affirment avoir trouvé LA source de dépense inutile et coûteuse dont on devrait se passer dès maintenant.
Cette source, ce sont les énergies renouvelables avec un chiffre choc à la clé : 300 milliards d’euros !
En gros leur message est le suivant : si on continue comme ça, on va ruiner la France en subventions aux éoliennes et au solaire.
Inversement, si on arrête maintenant, on récupère 300 milliards !
Et c’est vrai ça ?
Ben non hein… c’est pas la peine de faire durer le suspense plus longtemps : ce chiffre, il évidemment complètement faux…
Ou plutôt, il est inspiré de chiffres bien officiels, mais qui ont été volontairement mal interprétés. C’est le principe d’une fake news en fait.
Alors, qu’est ce qui va pas dans ces 300 milliards ?
Ben déjà c’est pas 300 milliards par an, comme le laissent entendre certains. C’est même pas non plus 300 milliards sur une période donnée. En fait c’est un amalgame entre 200 milliards d’euros d’ici à 2040 d’un côté et 100 milliards d’ici à 2060 de l’autre.
Je m’explique :
Les 200 milliards à 2040, c’est de l’argent que les gestionnaires de réseaux ont prévu d’investir dans leurs lignes électriques. Alors bien-sûr il y en aura un peu pour raccorder les fermes solaires et éoliennes mais 80 % de cette somme c’est tout simplement l’entretien, le renouvellement des lignes électriques qui vieillissent, c’est aussi le raccordement des nouveaux consommateurs, bref, c’est des dépenses qui doivent avoir lieu, énergies renouvelables ou pas.
Ensuite, il reste les 100 milliards d’euros à 2060 et ça c’est le coût maximum que pourrait coûter les subventions aux énergies renouvelables. Donc ça c’est effectivement un scénario qui existe mais il y aussi un autre scénario, tout aussi officiel, qui dit que les énergies renouvelables pourraient aussi rapporter de l’argent au cours de cette même période.
Comment est-ce possible ?
Et bien en fait, l’explication réside dans la façon dont on subventionne les énergies renouvelables en France.
En fait, l’État garantit aux producteurs un certain prix de vente de leur énergie et si les coûts de l’électricité sont plus bas sur les marchés, il leur paie la différence. Mais s’ils sont plus haut alors ce sont les producteurs qui reversent leurs recettes à l’État.
Ça s’est déjà produit par le passé et vu le contexte c’est pas du tout impossible que ça se reproduise à l’avenir.
La conclusion c’est que non seulement les énergies renouvelables ne vont pas coûter 300 milliards d’euros mais en plus elles pourraient nous rapporter de l’argent ?
Et oui, et la dernière chose qu’oublie de dire l’extrême droite c’est que ces énergies renouvelables, elle remplacent les énergies fossiles qui, elles, coûtent vraiment très très cher.
Ça coûte cher d’un point de vue climatique bien-sûr mais aussi financier. L’année dernière ça a coûté 64 milliards d’euros d’importer du gaz et du pétrole de pays pas toujours amis, si vous voyez ce que je veux dire.
Du coup la vraie conclusion, c’est que si on veut s’épargner un désastre climatique et financier, c’est certainement pas sur l’extrême droite qu’il faut compter !
Un Caddie rempli de produits dans une allée de supermarché ©Getty - Jacobs Stock Photography Ltd
Publié le jeudi 5 juin 2025 / La terre au carré
Dans son livre "Les dangers de notre alimentation. Dérives et conséquences du système agroalimentaire sur nos vies" (Payot), la directrice générale de l'organisation Foodwatch Karine Jacquemart partage les coulisses d'un système agroalimentaire opaque et inégalitaire. Une lutte dans nos assiettes.
Karine Jacquemart publie aux éditions Payot Les dangers de notre alimentation, dérives et conséquences du système agroalimentaire sur nos vies. Et dans les premières lignes de cet ouvrage, elle évoque sa colère, une colère qu'elle a de plus en plus de mal à réprimer face aux violences décomplexées d'un système qu'on nous impose, en particulier dans nos assiettes.
Il y a plus de 20 ans, elle a décidé de s'engager pour plus de justice sociale, c'est ce qu'elle raconte toujours dans l'introduction du livre. Et elle a choisi de se battre sur le front d'une alimentation saine, digne, abordable. C'est le cœur de son action à Foodwatch.
Les produits les moins chers, moins bons pour la santé ?
Pour Karine Jacquemart, tout est organisé aujourd'hui pour que le consommateur choisisse le produit le plus mauvais pour sa santé. Elle explique : "Quand on regarde bien le système, et les enquêtes le démontrent, 70% des achats alimentaires aujourd'hui en France sont encore faits dans les supermarchés. Ce n'est pas non plus un hasard, c'est aussi parce qu'il y a beaucoup de petits commerçants qui ont été supprimés, et on n'a pas toujours le choix. Et 80% de ce marché alimentaire dans les supermarchés est contrôlé par les cinq principales enseignes de la grande distribution."
Elle explique ensuite : "On vous met dans les rayons des produits pas chers. On ne vous laisse pas le choix, quand vous avez un budget limité, on vous oriente vers des produits qui sont moins bons pour la santé. Et derrière, on a une épidémie de maladies chroniques. C'est l'Organisation Mondiale de la Santé qui le dit, avec des coûts colossaux pour la société." Elle donne des exemples : "Premièrement, avec Foodwatch, on a fait une enquête sur le sucre qu'on a publié mi-janvier. Sur 400 produits, on a regardé 12 catégories de produits. Premier constat, on le sait, mais on l'a prouvé une nouvelle fois et il faut que ça s'arrête, il y a trop de sucre ajouté dans tous les produits, y compris des boîtes de conserve de petits pois. Deuxième constat, on a comparé dans chaque catégorie de produits la teneur moyenne de sucre sur les cinq produits les moins chers par rapport aux cinq produits les plus chers. Systématiquement, dans les 12 catégories, les produits les moins chers étaient plus sucrés que les produits les plus chers. Vous avez un budget limité, on vous fait croire qu'on vous met des produits pas chers, sauf que ce sont des produits qui sont moins bons pour la santé. Deuxième exemple, il y a une dizaine de jours, on a publié une nouvelle enquête avec d'autres associations, on a regardé plus de 5 000 promotions. Sur ces 5 000 promotions des principales grandes enseignes de la grande distribution, 66% flèchent sur des produits qui sont contraires aux recommandations de santé publique."
Le cadmium, un danger pour tous
Un courrier signé par la Conférence nationale des médecins libéraux de toute la France dit que « Le cadmium est une bombe sanitaire ». L’article du Monde signé Stéphane Mandard donne froid dans le dos. Moins connu que le plomb, le mercure ou l’arsenic, le cadmium est un métal lourd classé cancérogène certain pour l’humain. Et il est présent dans le pain, dans les pâtes, dans les pommes de terre ou dans les céréales du petit-déjeuner. Ce cadmium vient des engrais phosphatés que l’agriculture française répand depuis des décennies. Il s’est infiltré dans les sols, puis dans les cultures, puis dans les corps.
À écouter
Le cadmium, un métal aux lourdes conséquences sur la santé
L'info de France Inter
2 min
Karine Jacquemart : "Ce qui est intolérable, c'est qu'on nous impose un système qui nous expose à des risques pour la santé qui sont évitables, qui ne sont pas une fatalité. (...) Et le cadmium, c'est une preuve de plus aujourd'hui, malheureusement, on en a très régulièrement, d'une contamination qui effectivement ne sert qu'à une petite poignée qui fait des bénéfices sur ce système verrouillé et qui est au détriment de la grande majorité de la population et de l'environnement. Donc il faut poser le constat, le dénoncer, et bonne nouvelle, voir comment on peut changer les choses, et c'est ce que je veux partager aussi."
Que faire ?
Pour elle, il faut remettre l'intérêt général au milieu de l'équation, et surtout, on se bat, en enquêtant, en dénonçant, en disant « on vous voit ».
Karine Jacquemart : "La première chose, tenons tête, donc tout seul, on ne peut pas. Donc, on se réunit dans des associations, on fait aussi partie d'un collectif qui s'appelle le collectif Nourrir, qui a plus de 50 membres, associations de paysans, de consommateurs sur l'environnement, tout est lié. Donc travaillons ensemble, soutenez les associations que vous pouvez, soyez bénévoles pour celles qui en ont besoin, c'est important. Et en plus, on se met en mouvement et on a l'impression d'être plus puissant, ce qui est vrai. Et d'être moins seul. Et puis évidemment aussi par des dons quand vous le pouvez. La deuxième chose, c'est qu'individuellement, on peut faire plein de choses à l'échelle locale en lançant des choses, individuellement et collectivement. Par exemple, j'adore voir le nombre de projets comme des épiceries sociales et solidaires, comme des expérimentations de la Sécurité sociale de l'alimentation, comme l'association VRAC qui organise des groupements d'achats dans les quartiers précaires."
À lire aussi
Sécurité sociale de l'alimentation : Paris expérimente à son tour
Le Reportage de la rédaction
4 min
Clés : Bien-être Environnement Alimentation Écologie industrie agroalimentaire Cancer (maladie) Gestion et accès à l'eau
Publié le jeudi 5 juin 2025 / Olivier Monod de Libération
...Quand on entend ce terme de « limites planétaires », on peut croire qu'il s'agit des seuils à ne pas dépasser pour protéger la planète.
Pas du tout.
Il s'agit des seuils au-delà desquels l'espèce humaine va avoir du mal à prospérer. Le terme plus juste serait limites de l'habitabilité de la Terre.
One Ocean Science Congress Manifesto
“Science for Ocean Action”
IFREMER - CNRS
The organisers and the International Scientific Committee of the One Ocean Science Congress (Nice, 3–6 June 2025; https://one-ocean-science-2025.org) invite congress participants to endorse the following manifesto, which will be forwarded to delegates of the 2025 United Nations Ocean Conference (Nice, 9–13 June 2025).
Let the 3rd UN Ocean Conference be the conference that makes the difference!
One Ocean Science Congress Manifesto “Science for Ocean Action”
...
Act now where science is clear
The evidence is overwhelming. Inaction is indefensible.
- End harmful subsidies
- Phase out fossil fuel use
- Fully and permanently protect at least 30% of the ocean
- End illegal, unregulated and unreported fishing and ensure fair, safe working conditions at sea
Ndlr : demande faite si version fr ATT
Connu / https://bsky.app/profile/cnrs.fr/post/3lqu6jeeg4s2t
"
· 1j
#Communiqué 🗞️ À la veille de l’ #UNOC3, les scientifiques du Congrès One Ocean Science lancent un appel fort : agir vite, en s’appuyant sur la science.
Leurs 10 recommandations, issues d’un an de travaux, seront remises aux chefs d’État le 8 juin.
#OOSC #CNRSocean 🌊
"
À propos de SenePlus
portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.
...
Nous avons pour partenaires des journaux réputés et centralisons nos efforts sur l’information se rapportant au Sénégal. Le premier d’une longue lignée en Afrique, SenePlus.com est lancé en Avril 2013 après avoir été pôli durant plusieurs mois afin d’obtenir un produit de qualité. L’information que nous présentons est soigneusement choisie parmi un ensemble d’articles de qualité afin de ne fournir que les articles les plus détaillés, critiques, pertinents et se rapportant à des sujets d’actualité pour les Sénégalais.
Rubriques
La Une
Politique
Economie
International
Sports - Football
People
Opinions
Societe
Annonces
Culture
Medias
Diaspora
Femmes
Développement
Santé
Éducation
SENEPLUS TV
Baromètres
PARTENAIRES DE SENEPLUS
APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports
Nous Contacter
Envoyer nous un email à seneplus@ltlstrategies.com. Par téléphone, envoyer nous un message WhatsApp au numéro +1 202 251 0270.
Pour la Publicité sur SenePlus.com, contacter nous à seneplus@ltlstrategies.com et sur WhatsApp au numéro +1 202 251 0270. ou +221 77 099 06 68 ou sur Skype à renesylvain
Coordonnées
Publicité: pub@seneplus.com
Informations: info@seneplus.com
Problèmes techniques: tech@seneplus.com
Ndlr : qui est derrière ce portail ? Approfondir ACT
Cette méthode, loin d'être une nouveauté, puise ses racines dans l'Antiquité grecque. Aujourd'hui, elle se réinvente comme un outil pour revitaliser nos systèmes démocratiques
Ibrahima Malick Thioune | Publication 08/09/2024
...
Fondements et Limites des Systèmes Électoraux
-
L'Élection : Une méthode de sélection non neutre
... biais ... en dépit de leur légitimité apparente, favorisent la concentration du pouvoir entre les mains des élites, renforcent la polarisation politique et encouragent la personnalisation du pouvoir. Elles tendent à détourner la démocratie de son essence première, qui est de garantir une participation égale et active de tous les citoyens au processus décisionnel. -
Les Limites du système représentatif
... délégation de pouvoir ... permet de gérer la complexité des sociétés modernes, elle présente néanmoins des défauts structurels.
Tout d'abord, elle crée une distance entre les gouvernés et les gouvernants. Une fois élus, les représentants jouissent d'une autonomie relative dans la prise de décisions, ce qui peut les amener à privilégier leurs propres intérêts, ou ceux de leurs soutiens financiers, plutôt que l’intérêt général
...
ne permet pas une implication continue des citoyens dans les affaires publiques. Nombreux sont ceux qui se sentent dépossédés de leur pouvoir une fois les élections passées, laissant les représentants agir sans contrôle effectif de la base électorale
...
crise de légitimité. La montée de l'abstention et la défiance croissante à l’égard des élites politiques illustrent une rupture entre les citoyens et leurs représentants. Les populations perçoivent de plus en plus les institutions démocratiques comme déconnectées de leurs préoccupations, et la représentativité des élus comme insuffisante pour garantir une véritable démocratie.
Ces constats justifient la nécessité de repenser les modalités de la représentation politique. Le tirage au sort, en se positionnant comme une alternative à l’élection
...
Tirage au Sort : Une voie pour réenchanter la démocratie
- Le Tirage au Sort : fondements historiques et avantages théoriques
... - Applications contemporaines et défis pratiques
...
L’intégration du tirage au sort dans les démocraties modernes se fait principalement par le biais de jurys citoyens ou d'assemblées délibératives. Ces expériences, menées dans plusieurs pays, montrent que le tirage au sort peut enrichir le débat public et renforcer la légitimité des décisions politiques. En France, par exemple, la Convention Citoyenne pour le Climat a réuni 150 citoyens tirés au sort pour formuler des propositions sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Irlande, la Citizens' Assembly a contribué à des réformes constitutionnelles majeures, notamment sur la légalisation du mariage pour tous.
Cependant, la mise en œuvre pratique du tirage au sort présente plusieurs défis logistiques
...
Vers une démocratie hybride
Face à la crise de représentativité et aux défaillances des systèmes électoraux traditionnels, le tirage au sort apparaît comme une alternative crédible pour réenchanter la démocratie. En permettant une représentation plus équitable, en réduisant les biais électoraux et en neutralisant les conflits d’intérêts, cette méthode offre une voie pour revitaliser la participation citoyenne et restaurer la confiance dans les institutions démocratiques. Cependant, pour que le tirage au sort devienne une solution viable et légitime, il doit être mis en œuvre de manière réfléchie, en tenant compte des défis logistiques et des perceptions publiques.
Plutôt que de remplacer entièrement les élections, le tirage au sort pourrait être intégré dans un système hybride, où il compléterait les mécanismes électoraux traditionnels. Cette complémentarité permettrait de profiter des avantages des deux méthodes : l’élection pour la légitimité populaire et le tirage au sort pour la diversité et l’impartialité. Ainsi, la démocratie, dans sa quête d’inclusion et de justice, pourrait renouer avec ses principes fondateurs tout en s’adaptant aux exigences du monde moderne.
Ce modèle de démocratie hybride, en s’appuyant sur des dispositifs délibératifs et participatifs, offre une réponse innovante aux insuffisances de la démocratie représentative. Il montre qu’il est possible de repenser la gouvernance politique en associant les citoyens de manière plus directe aux processus décisionnels, ouvrant ainsi la voie à une forme de démocratie plus authentique et plus inclusive.
Article de revue
Démocratie radicale et tirage au sort
Au-delà du libéralisme Par Manuel Cervera-Marzal et Yohan Dubigeon
...
si les évidences sont parfois trompeuses de sorte qu'Aristote et Montesquieu concluaient peut-être trop rapidement à l'existence d'une nature intrinsèquement démocratique du tirage au sort la réalité peut l'être aussi ; elle ne se donne jamais immédiatement au chercheur, et il se peut que l'usage actuel du tirage au sort par les régimes libéraux induise certaines contradictions que l'on ne saurait percevoir faute d'examiner le sujet avec la profondeur qu'il requiert. L'on pourrait alors concevoir les usages actuels du sort non comme la preuve en actes d'une compatibilité longtemps ignorée entre tirage au sort et libéralisme mais plutôt comme une opération de banalisation et de domestication venant étouffer la portée profondément subversive, démocratique et antilibérale du tirage au sort qu'Aristote et Montesquieu avaient su percevoir. Pour le dire sans détour, il conviendrait d'admettre qu'en tant que mode de désignation des gouvernants le tirage au sort comporte principalement deux vertus : l'une égalitaire, l'autre neutralisante. La vertu égalitaire réside dans le fait que le sort, contrairement à l'élection, présuppose l'égale compétence politique des citoyens et refuse ainsi toute forme de professionnalisation de la politique et toute séparation durable et pérenne entre gouvernants et gouvernés. Le sort s'oppose ainsi à l'élitisme qui repose, sous de multiples variantes, sur le postulat d'une supériorité de compétence des représentants vis-à-vis des représentés. La vertu neutralisante du sort réside pour sa part dans le fait qu'en confiant le choix au hasard il aboutit à une désignation neutre des gouvernants, puisque, contrairement à l'élection, aucune volonté, aucun intérêt ni aucune passion humaine ne sont impliqués dans le processus.
...
faire du débat sur le tirage au sort une entrée privilégiée dans le questionnement relatif à la logique démocratique et aux pratiques d'une démocratie radicale. Considérer le tirage au sort comme une procédure libérale simplement sous prétexte qu'il serait « neutre » et « impartial » et qu'il s'intégrerait aujourd'hui sans accroches aux « démocraties représentatives » est une manière de dépolitiser le débat et d'occulter la portée subversive du sort, en tant qu'il repose sur le présupposé radicalement démocratique d'une égale compétence politique des êtres humains. Faire du tirage au sort une simple procédure au service de n'importe quel objectif, c'est avant tout oublier que le tirage au sort a été et demeure toujours considéré comme scandaleux en ce qu'il déconstruit l'assimilation trompeuse de la démocratie à l'État de droit
...
Le libéralisme et l'adjectif « libéral » sont ici à entendre au sens le plus large possible, c'est-à-dire comme défense de l'État de droit, des libertés individuelles, du constitutionnalisme et de la démocratie représentative [7]. Il ne s'agit pas pour nous de réduire cette riche tradition politique à l'un de ses multiples courants, ni de tenter d'en cerner l'essence ou le substrat. Nous abordons volontairement le libéralisme comme une tradition politique englobante et notre objet n'est pas d'en énoncer des contours irréfutables ni d'en dévoiler son soi-disant « noyau véritable » (qu'il s'agisse du marché, de l'individualisme, du droit ou de la séparation des pouvoirs). Ces discussions sur la définition du libéralisme sont d'un intérêt indéniable mais, quelle que soit la définition adoptée au final, cela ne change rien aux idées défendues dans cet article. En conséquence, il nous suffit de préciser deux points. D'abord, que nous traitons ici du libéralisme philosophique et politique et non du libéralisme économique ou du libéralisme culturel [8]. Ensuite, que dans cet article le libéralisme désignera les idées sous-jacentes à la société occidentale contemporaine. Il faut donc entendre « libéralisme » en un sens social, voire sociologique, et non théorique ou idéel. Le libéralisme ne désigne pas ici une synthèse rigoureuse des idées des grands philosophes libéraux (Kant, Rawls, etc.). Il désigne, pour reprendre un concept de l'École des Annales, la mentalité de la société contemporaine. En ce sens, les penseurs « libéraux » (ou « apparentés ») cités dans les pages qui vont suivre sont étudiés moins pour eux-mêmes que parce que leurs idées, par certains aspects (mais pas tous), sont symptomatiques et révélatrices de l'esprit de la « démocratie libérale » contemporaine.
...
la littérature anglo-saxonne sur le tirage au sort, bien qu'elle soit largement plus développée que son homologue francophone [9], ne concerne pas au premier chef le sujet de cet article, à l'exception notable de Barbara Goodwin et d'Oliver Dowlen, dont nous parlerons plus bas. Cette littérature aborde le tirage au sort dans une optique plus utilitariste que politique, laissant ainsi de côté la question qui nous intéresse, à savoir celle des rapports que la méthode aléatoire entretient avec la démocratie radicale et le libéralisme. Les chercheurs anglo-saxons se sont surtout intéressés à la manière dont le hasard permet de se sortir (en tirant à pile ou face) d'une situation inextricable où deux personnes vont mourir dans un incendie mais où il nous est possible de n'en sauver qu'une seule, ou encore à la manière dont il permet (via la grande loterie de l'Immigration Diversity Program) au gouvernement américain de délivrer chaque année 50 000 visas de résidence permanente. Ce type d'approches ne concerne donc pas directement notre propos. On les trouve notamment développée par Jon Elster [10] et Bernard Williams [11]. L'idée centrale de cette littérature est finalement que le tirage au sort permet de résoudre des situations dans lesquelles aucune procédure rationnelle ne fournit de solution satisfaisante [12].
Exercice de comparaison : Tirage au sort et élection
...
La légitimité d'une élite consentie
...
Approche philosophique : la démocratie ou le règne du « n'importe qui »
La philosophie libérale, nous l'avons entrevu, repose sur le postulat de l'incapacité politique partielle du peuple. Ce dernier est tout au plus habilité à choisir les meilleurs de ses membres, mais il ne saurait en aucun cas prendre directement part au pouvoir car, comme le soutient Joseph Schumpeter, le citoyen typique est un « primitif » qui « dès qu'il se mêle de politique régresse à un niveau inférieur de rendement mental [42] ». Sans même parler des sociologues élitistes et de leur thèse très déterministe selon laquelle toute société serait nécessairement, de tout temps et en tout lieu dirigée par des élites, on retrouve cette idée dans tout un pan de la pensée libérale. Si l'on retrace le fil historique d'une pensée de l'élite nécessaire passant par l'instauration d'un suffrage censitaire, l'idée qu'il faille consentir à des représentants compétents, ou encore l'idée que l'élite est ouverte et plurielle grâce au leurre méritocratique, on arrive finalement à une réduction de la démocratie à une procédure dans laquelle la compétence politique du peuple souverain n'est même plus questionnée. Peu importe, donc, que nos régimes soient assis sur la contradiction fondamentale entre la reconnaissance de la souveraineté du peuple et l'inexistence de la moindre procédure d'accès aux charges politiques. Le citoyen, puisqu'il ne possède pas la compétence technique de ses dirigeants, n'est qu'un arbitre, extérieur au régime comme l'arbitre sportif est extérieur au jeu qui se déroule devant lui. Il n'est bon qu'à instituer et destituer de manière pacifique et régulière les dirigeants. Ainsi va la démocratie procédurale, véritable essence des régimes contemporains, fort bien décrite par Schumpeter ou Popper au niveau théorique.
...
L'idée de tirer au sort certaines charges politiques suppose qu'on admette que n'importe qui puisse exercer ces fonctions. Bien sûr l'usage politique du sort s'accompagne en général de quelques filtres comme s'assurer que les citoyens savent lire et écrire, qu'ils acceptent un minimum les règles du jeu démocratique, etc. mais il est d'abord et avant tout le mode de sélection le plus égalitaire parmi des égaux
...
Le jugement de l'ensemble des usagers est donc généralement mieux informé que celui du spécialiste : « En général et en moyenne, celui qui habite la maison est meilleur juge que l'architecte ». Cela est encore plus vrai en politique en ce qu'il ne s'agit pas d'une fonction technique mais d'un art général pour lequel la capacité ne s'appuie pas sur une légitimation technique. La force de cette idée d'Aristote est qu'elle ôte radicalement toute légitimité à l'existence d'élites politiques. On retrouve la même idée dans la bouche du Protagoras de Platon, lors de son dialogue avec Socrate. Protagoras interprète le mythe d'Épiméthée et de Prométhée pour en arriver à la conclusion suivante : les dieux ont distribué équitablement aux hommes l'art du jugement politique, pour leur permettre de constituer une communauté d'égaux. La compétence politique est bien une compétence générale et non technique, au sens où elle est également partagée entre tous, rendant ainsi possible l'iségoria et souhaitable la démocratie (au sens fort, sans élites) [43]. C'est ce qui fait dire à Protagoras : « ...voilà pourquoi et les Athéniens et les autres, quand il s'agit d'architecture ou de tout autre art professionnel, pensent qu'il n'appartient qu'à un petit nombre de donner des conseils, et si quelque autre, en dehors de ce petit nombre se mêle de donner un avis, ils ne le tolèrent pas, comme tu dis, et ils ont raison selon moi. Mais quand on délibère sur la politique où tout repose sur la justice et la tempérance, ils ont raison d'admettre tout le monde, parce qu'il faut que tout le monde ait part à la vertu civile ; autrement il n'y a pas de cité [44] ».
...
Si la démocratie est envisagée comme absence de titre à gouverner, comme prévalence de l'égalité sur toute forme de subordination hiérarchique, alors tout pouvoir politique explicite doit s'instituer par la participation politique effective de tous. Ainsi, il s'agit de s'appuyer sur l'autonomie de chaque citoyen en même temps que d'avoir pour objectif le renforcement de cette autonomie individuelle et collective. On pourrait évidemment nous rétorquer que dans la société actuelle, les individus ne sont pas tous a priori autonomes, et que donc il n'est pas possible de faire reposer le pouvoir politique sur cette autonomie, puisqu'elle n'existe pas réellement. Les individus réels n'étant pas pleinement autonomes, on ne pourrait donc rejeter toute forme de tutelle politique. Nous répondrons simplement qu'une société qui se donne pour objectif l'autonomie individuelle et collective on pourrait aussi dire l'auto-émancipation doit au minimum, par les pratiques qu'elle met en place, favoriser le plus possible le renforcement de cette autonomie. Nous arrivons à ce stade au seuil de toute une réflexion sur la praxis autonome, et sur les moyens pédagogiques comme politiques de faire advenir l'autonomie au moyen même de cette autonomie encore inaboutie dans l'état existant des relations sociales. Si notre but présent n'est pas de développer cette question, nous pouvons d'ores et déjà énoncer que toute pratique politique qui vise l'autonomie suppose donc de combattre toute forme de domination politique fondée sur un rapport social d'autorité stable, quelle qu'en soit la source hérédité, argent, prestige, titres scolaires, patriarcat, etc. Le sort, en fonction des propriétés que nous lui avons attribué précédemment, nous semble particulièrement utile à cette fin.
...
Parce qu'au fond les libéraux pressentent qu'un usage politique du tirage au sort saperait les fondements oligarchiques des régimes libéraux, ils ne l'utilisent qu'avec modération. Pourtant, dans la perspective d'un usage authentiquement démocratique du tirage au sort, il conviendrait de lui accorder une place de premier choix au sein de nos institutions politiques. Sans nier toute utilité à l'élection qui reste nécessaire pour l'attribution de charges requérant une compétence technique spécifique , un usage radical et extensif du tirage au sort l'associerait à des mandats courts et limités, à la révocabilité permanente des gouvernants, à la reddition de comptes et à une formation civique appropriée. Autant d'éléments oubliés par les gouvernements représentatifs et qui ramènent in fine le tirage au sort au cœur de la tradition démocratique bien plus qu'à la tradition libérale.
Date de mise en ligne : 27/06/2013
Vie démocratique - Société - 25/10/2023 - 11 minutes
Auteur Yves Sintomer
Professeur de science politique rattaché à l’Université Paris 8 et chercheur au Centre de Recherches et d’Études Sociologiques et Politiques de Paris (CRESPPA)
...
C’est la Révolution Française qui, dans sa volonté de redonner la justice au peuple, l’a remis au goût du jour en Europe continentale et l’a inscrit dans ses institutions : les procédures judiciaires incluant les jurés populaires sont définitivement adoptées en septembre et octobre 1791.
...
les jurys d’assise ont perpétué la tradition
...
remise en cause par la réforme de la justice portée par le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti et qui a été adoptée par l’Assemblée nationale le 18 juillet 2023 : avec la généralisation à l’ensemble du territoire des cours criminelles départementales, les crimes passibles de moins de vingt ans de prison seront jugés non plus par des jurés populaires mais par cinq magistrats professionnels. La Cour de cassation a d’ailleurs transmis au Conseil constitutionnel quatre questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) dont deux sont relatives à la disparition du jury d’assises dans les audiences criminelles de droit commun.
...
Le contexte rationaliste des Lumières, qui oppose la Raison, la Volonté générale, le Contrat social, c’est-à-dire tout ce qui met la volition des citoyens au centre, à l’arbitraire et à l’irrationnel, répugne ainsi au tirage au sort, qui, en semblant laisser la décision au simple hasard, est incompatible avec le préjugé rationaliste de l’époque.
...
Dans les années 1980, on développe aussi les conférences de citoyens, nées au Danemark et qui portent sur des questions scientifiques et techniques. Cela restait néanmoins technocratique et localisé.
La pratique se diffuse quand certains pays l’adoptent à une échelle plus large et qu’on donne aux assemblées citoyennes la compétence pour prendre des décisions ou au moins pour soumettre des projets à référendum à l’ensemble du peuple. En 2003, la Colombie britannique (province canadienne), considérant qu’elle serait plus efficace et moins partiale que la majorité politique du moment, mais aussi plus créative et inventive que les experts rodés à ces sujets, confie ainsi à une assemblée citoyenne tirée au sort le soin de réviser sa loi électorale. En Irlande, de nombreuses assemblées citoyennes ont été organisées, et, en 2016, deux d’entre élaborant une modification constitutionnelle validée ensuite par référendum et légalisant le mariage pour tous et l’avortement.
Un troisième exemple, français, serait la Convention citoyenne pour le climat lancées en octobre 2019 et hébergée par le Conseil économique, social et environnemental, et celles organisées dans la foulée, à l’échelle locale, nationale, universitaire, transnationale etc. Ces conventions citoyennes ont une affinité particulière avec la question du climat, peut-être parce que ni les générations futures ni les "non humains" ne votent et que le recours à ce type d’instance permet de quitter le court terme du jeu politique électoral en adoptant une autre amplitude de vue.
...
l’impartialité
...
sous le sceau de l'intérêt général
...
égalité démocratique
...
la dernière grande force de légitimité du tirage au sort est celle qu’Hélène Landemore désigne par le concept de "démocratie épistémique". C’est l'idée selon laquelle une diversité de points de vue permet d’augmenter la qualité des décisions prises in fine. Cette idée est elle-même héritée de John Dewey. Pour lui, une classe d’experts isolés ne pourrait acquérir une vision suffisamment large des problématiques que rencontre le corps social.
...
La parole des experts a une grande importance ... tout autant technique que politique.
La conférence sur le futur de l'Europe, en 2021, est un exemple intéressant ... surreprésentation des europhiles par rapport à la proportion d'euro-sceptiques
...
au travers de leurs discours et de leurs analyses, vont orienter les débats. Le panel d'experts doit être pluraliste et contradictoire
...
rétribuer matériellement et symboliquement les citoyens
...
Ces concertations doivent déboucher sur quelque chose. Sinon le risque de déception est très important, ce d’autant plus que l’investissement des citoyens pèse fortement sur leur vie professionnelle et personnelle.
Dans quelle mesure les dynamiques propres au référendum et au tirage au sort sont-elles complémentaires ?
... Brexit. La bascule de l’opinion en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne s’est produite à cause de l'accréditation d’une fake news selon laquelle le financement du système de santé britannique serait favorisé par le rapatriement de capitaux indûment accaparés par l’UE. Une assemblée citoyenne n’aurait pu se laisser prendre à de telles falsifications, grâce à la qualité des discussions inhérente à son mode d’organisation. De la même façon, concernant la réforme des retraites française, une convention citoyenne, en rendant audible tous les points de vues, aurait probablement permis une sortie par le haut de cette impasse politique.
...
La société est faite d’organisations et d’intérêts structurés qui s’opposent. On a pu le constater lors de la Convention citoyenne sur le climat : les propositions qui en ont résulté ont été largement détricotées lorsque des lobbys de tout ordre sont entrés dans l'arène.
Certes, il faut introduire des moments politiques plus impartiaux et permettre de hausser la qualité des délibérations, en représentant davantage de points de vue. Mais dans certains cas, comme celui de la Convention citoyenne pour le Climat, les liens qui se sont établis entre les membres et les mouvements écologistes ont été productifs. Et il ne faut pas oublier que la mise en œuvre des décisions fait toujours l’objet de luttes et de négociations. C’est aussi cela, la démocratie.
Propos recueillis par Lola Carbonell et Hortense Miginiac.
20 septembre 2011 Articles de presse
... n’est pas avalisée par l’UPR ...
Étude Gil Delannoi décembre 2010
Résumé
I.
L’état de la question du tirage au sort.
1.
Quels sont les liens de cette procédure avec les différentes formes démocratiques existantes ?
2.
Les avantages et inconvénients du tirage au sort dans la littérature politique
3.
Les différentes fonctions du tirage au sort
4.
Les valeurs d’usage du tirage au sort
5.
Des conceptions du tirage au sort allant à l’essentiel
6.
Le tirage au sort est l’instrument par excellence de la rotation des tâches entre égaux
7.
Petite parenthèse sur une utopie de la rotation des tâches
II.
Possibilités, promesses, et risques du tirage au sort.
1.
Utiliser le tirage au sort pour pourvoir des postes
2.
Le tirage au sort comme mode d’attribution des biens
3.
Créer des groupes de référence
4.
Le tirage au sort pour tempérer les marchés
5.
Les mauvaises pistes d’utilisation du tirage au sort
6.
Examen critique d’une proposition récente pour instituer le tirage au sort
7.
Résumé de quelques principes et constatations
III.
Conclusion
Résumé
Le tirage au sort est une pratique ancestrale de sélection par le hasard, souvent associée à la Grèce antique. Aujourd’hui, son utilisation connaît une recrudescence qui peut être jugée surprenante. Pourtant, certains auteurs, qui n’ont pas manqué de remarquer ce retour, ont choisi de s’intéresser à cette technique de décision et aux possibilités d’utilisation qu’elle offre aujourd’hui. Ainsi, Gil Delannoi présente ici les vertus du tirage au sort, les raisons pour lesquelles il devient parfois le seul recours face au risque d’injustice inhérent à certains choix et les domaines dans lesquels son usage peut devenir pertinent. Les usages du tirage au sort sont multiples. En politique, dans certaines situations, son utilisation permet à un groupe de prendre des décisions ou de désigner des responsables. Elle s’inscrit dans une perspective à la fois égalitaire et libérale : le hasard, en effet, ne favorise aucun candidat et rend vaines toute tentative de corruption et d’abus de pouvoir. Il peut par ailleurs s’appliquer à toutes les échelles, du plus petit groupe à la nation entière.
Au-delà de son usage politique, le tirage au sort peut être employé pour résoudre des situations dans lesquelles la justification morale d’un choix est particulièrement difficile. Par exemple, face à la rareté des dons d’organe, le tirage au sort permet de choisir au sein d’un groupe de malades lequel d’entre eux bénéficiera finalement d’une transplantation. Cette note explique enfin quels sont les principes à respecter pour une bonne utilisation du tirage au sort et quelles sont les limites attachées à son usage.
Gil Delannoi, Chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po.
...
Conclusion
...
Le tirage au sort peut être un instrument politique, mais aussi social ou économique. Son usage peut être démocratique, libéral, mais aussi élitiste ou démagogique. Il peut servir des fins de consultation, de délibération, d’exécution, d’allocation. L’utiliser suppose de l’imagination, de la détermination et de la précaution. Pourvu qu’il ait été bien adapté à son contexte, ses résultats seraient inévitables et intéressants mais ne seraient, faisons le pari, ni aberrants ni miraculeux. Ainsi, en raison de ces multiples emplois, c’est à ses concepteurs et ses utilisateurs que reste entièrement dévolu le choix d’un usage démocratique ou libéral, radical ou modéré, exclusif ou hydride17.
Notes
...
Notes
...
- Barbara Goodwin, Justice by Lottery, 1992 (réed. Imprint Academic, 2005)
... - Pour une bibliographie complète et commentée des travaux, les plus anciens comme les plus récents, se reporter à la bibliographie synthétique proposée à la fin de l’ouvrage de G. Delannoi et O. Dowlen, op. cit.
Politique
Débat : pour ou contre tirer au sort nos représentants politiques ?
Démocratie. Plusieurs candidats à l'Elysée proposent que des tirages au sort complètent les élections.
Par Henri Vernet @henrivernet
Le 6 janvier 2017 à 07h00
Le Sénat au Palais du Luxembourg à Paris, le 17 novembre 2016 (AFP/LIONEL BONAVENTURE)
Amener les citoyens à participer à la vie politique en... les tirant au sort. L'idée peut paraître saugrenue, elle fait pourtant son chemin dans cette campagne présidentielle
...
Plusieurs candidats à l'Elysée proposent un tel dispositif, sous une forme ou une autre, dans leur programme. Arnaud Montebourg veut faire entrer au Sénat des citoyens tirés au sort sur les listes électorales. Jean-Luc Mélenchon a déjà « expérimenté » la formule en tirant au sort une partie des « conventionnels » qui planchent sur son programme. Quant à Emmanuel Macron, il propose qu'une commission de citoyens tirés au sort auditionne chaque année le président de la République. D'autres encore, à droite comme à gauche, voient dans ce système — qui ne remplacerait évidemment pas les élections — une des pistes pour renouveler les pratiques politiques
...
POUR, selon Romain Slitine
Enseignant à sciences-po Paris et président de l'association démocratie ouverte. Auteur, avec Elisa Lewis, du « Coup d'Etat citoyen. Ces initiatives qui réinventent la démocratie » (la Découverte).
...
les ouvriers et employés représentent 50,5 % de la population en France, mais seulement 2,6 % des députés. Deuxième vertu, une telle assemblée citoyenne pourrait réformer les fondamentaux de notre vie politique, sans être prise par la politique politicienne puisque ses membres ne seront pas soumis à l'enjeu de leur réélection.
...
Aujourd'hui nous avons un bicamérisme en France. On pourrait imaginer le remplacement du Sénat par une assemblée tirée au sort. Ce système aurait plus de vertus que le mode actuel d'élection des sénateurs, totalement opaque et verrouillé.
Des exemples où cela marche ?
En Islande, en 2008, après la crise financière où la classe politique a été discréditée, on a confié à une assemblée de 1 000 personnes représentatives du pays, tirées au sort, une mission de réflexion sur les grandes orientations et valeurs du pays
...
NON, selon Jean-Louis Debré
Ancien président du Conseil constitutionnel. Ancien ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac, ex-président de l'Assemblée nationale (2002-2007).
...
ouvrir plus grand le champ du référendum
...
Qui sommes-nous ?
Dernière modification : 3 juin 2024
Le site est animé par une équipe de rédacteurs passionnés par les questions citoyennes et spécialisés dans les politiques publiques.
Chaque lundi, l’équipe décide en conférence de rédaction des sujets traités dans la semaine à venir. Elle s’appuie principalement sur des sources publiques (rapports, statistiques, textes législatifs et réglementaires, décisions des hautes juridictions…).
Le site est réalisé par la Direction de l’information légale et administrative (DILA), rattachée aux services du Premier ministre, qui gère aussi les sites Légifrance et Service-public.fr.
Notre ambition
Vie-publique.fr a pour ambition de s’adresser à tous les citoyens. Grâce aux contenus publiés sur le site, les citoyens sont outillés pour décrypter l’actualité politique, économique et sociale, en France et dans l’Union européenne, et construire leur opinion.
Nos engagements
Fiabilité : les informations publiées sont systématiquement vérifiées et tous les contenus sont datés, sourcés et mis à jour régulièrement.
Clarté : les rédacteurs emploient le langage le plus largement accessible.
Richesse : les sujets sont traités selon différents niveaux de lecture et dans des formats variés (textes, vidéos, podcasts...). Ils peuvent être enrichis de points de vue d’auteurs extérieurs sollicités pour leur expertise.
Équilibre : les contenus excluent tout jugement de valeur ou interprétation personnelle. Les sujets susceptibles de susciter la controverse sont traités de manière équilibrée.
Les rédacteurs, agents de la DILA, sont les garants de l’application de cette ligne éditoriale.
Les contenus
Au cœur du site, les Fiches constituent une forme d’encyclopédie citoyenne. Ce corpus de plus de 1100 fiches explique de façon pédagogique le fonctionnement des institutions de la France et de l’Union européenne ainsi que les politiques publiques. Les fiches sont régulièrement mises à jour. Utiles pour chaque citoyen en quête d’informations claires et vérifiées, elles peuvent aussi constituer une source de référence pour les élèves, les étudiants et pour les candidats aux concours de la fonction publique.
Pour suivre l’activité des institutions décrites dans les fiches et les politiques publiques qu’elles mettent en œuvre, la rubrique Actualités propose chaque jour de nouveaux contenus, articles, questions-réponses, suivi des lois, dossiers… La rubrique s’ouvre aussi à des points de vue d’experts, extérieurs à la DILA qui proposent de véritables articles de fond.
En complément des deux précédentes rubriques et pour permettre l’accès aux documents sources, la rubrique Ressources propose deux bases patrimoniales : la Collection des discours publics initiée en 1974 et la Bibliothèque des rapports publics lancée en 1995. Ces deux bases constituent des corpus uniques, utiles à la connaissance de l’histoire de la Ve République.
Enfin, pour permettre à chacun d’approfondir ses connaissances mais aussi de se préparer aux concours, la rubrique La Documentation française propose le catalogue de la Documentation française, éditeur public depuis 1945.
Vie publique en chiffres
Fréquentation en 2023 :
Visites : 29 424 935 visites (source Piano analytics)
Lettres d'information :
Vie-publique : 107 000 abonnés ;
Bibliothèque des rapports publics : 58 000 abonnés ;
La Documentation française : 56 000 abonnés.
République
Française
Institutions - Temps de lecture 7 minutes
Par : Alain Chatriot - Professeur, Centre d'histoire de Sciences Po
La Convention citoyenne pour la transition écologique, qui a débuté à Paris en octobre 2019, a montré le retour du tirage au sort comme moyen de sélection. Le point sur les apports et les limites de cette forme de participation politique.
...
MOTS CLÉS Citoyenneté - Élections Citoyenneté
91 recommandés
Billet de blog 11 mars 2025 / Pierre Khalfa, Ancien coprésident de la Fondation Copernic, membre du Conseil scientifique d'Attac.
Dans une récente tribune parue dans Le Monde, des personnalités se réclamant de la judéité et de la gauche dénoncent « la gauche extrême » et assimilent toute critique de l'État d'Israël et du sionisme à l'antisémitisme. Cette tribune collective, largement signée, se veut une réponse point par point à ces accusations fallacieuses.
...
Nous refusons que la dénonciation de l’antisémitisme serve à légitimer la politique criminelle du gouvernement Netanyahou comme nous dénonçons l’instrumentalisation du génocide des juifs d’Europe pour justifier le massacre par dizaines de milliers de civils Gazaouis et Cisjordaniens.