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Politique
« Tiers-lieux enracinés » : le nouveau visage de l’extrême droite à la campagne - 23 juin 2025 à 14h36 / Par Victoire Radenne
Durée de lecture : 8 minutes
Politique
Réinvestir les campagnes pour y créer des communautés « catholiques et enracinées » : tel est l’objectif du programme Communitas Christiana, qui, derrière un discours et une esthétique ruraliste, diffuse un idéal séparatiste.
... reprise du Billy Bar, au centre-ville de Sées (Orne) ... transformer l’historique troquet en un « tiers-lieu convivial et multifonctionnel », entre « le café de sortie de messe et l’espace coworking », présente Victor Aubert ... ne souhaite pas seulement revitaliser le centre-ville de cette commune normande de 4 000 habitants : il est le fondateur d’Academia Christiana, une organisation identitaire et catholique traditionaliste, qui prône violence physique et recours aux armes.
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Investir des lieux de convivialité en imitant certains codes de la gauche militante afin de reconstituer un entre-soi idéologique dans les campagnes françaises : ainsi pourrait se résumer le mantra de Communitas Christiana, un programme lancé par l’Association culturelle d’éducation intégrale, également dirigée par Victor Aubert, qui vise à « recréer des communautés locales catholiques et enracinées face à l’isolement croissant des individus et au déclin anthropologique ».
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fidèle « à la reconnaissance de la royauté sociale du Christ ». Et sa porosité avec les partis d’extrême droite n’est plus à prouver.
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en appelant la jeunesse à « bâtir des communautés enracinées, catholiques et tournées vers le bien commun » ? Leur notion d’enracinement peut se résumer aux cinq piliers de l’éducation intégrale, détaillés dans leur charte : le savoir-faire manuel (organisation de chantiers, artisanat, travail de la terre), le sport et l’hygiène de vie, la formation intellectuelle (histoire, littérature), la solidarité et la vie spirituelle (prières, foi, pèlerinages).
Une vision étroitement liée à celle du milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin, créateur du Fonds du bien commun et des Nuits du bien commun, qui prône également le concept d’éducation intégrale au sein de ses futurs internats en Sologne.
Des militants d’origine citadine
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top 5 des petites villes idéales où s’implanter. Parmi les critères qu’ils chérissent : la présence d’une messe traditionaliste, de préférence effectuée en latin, une école catholique hors contrat à moins de 15 kilomètres et un accès ferroviaire à une grande ville. Des territoires censés séduire « une jeunesse en quête de sens », aspirant à ralentir et embrasser « une vie plus simple », reprenant des éléments de langage peu habituels à l’extrême droite.
Lire aussi : « La gauche a laissé l’extrême droite récupérer le besoin d’enracinement »
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Si les trois premières communautés se trouvent à Paris (Le Cercle parisien), Lyon (La Communauté lyonnaise) et Toulouse (Communitat Occitana) — démontrant l’origine majoritairement citadine des militants — une dizaine de nouvelles « communautés enracinées » sont apparues récemment, à l’instar d’Auvernha Christiana, aux alentours de Clermont-Ferrand, Liga Carcinola à Brive-la-Gaillarde, le Cœur yonnais en Vendée, ou encore Des Tours et des lys, en Touraine. Cette dernière suscite l’inquiétude des élus et syndicats locaux.
« Leurs intimidations ont commencé avec la pression contre la tenue d’événements avec des drag queens et l’hébergement des mineurs isolés. Mais au-delà de ces obsessions, ils fabriquent un discours sur les campagnes abandonnées et sur la prétendue polarité entre la campagne et la ville pour séduire les jeunes ruraux et organiser leur projet politique », assure Astrid Gonzalez, secrétaire fédérale du Mouvement jeunes communistes d’Indre-et-Loire.
Lire aussi : Comment les militants écolos veulent combattre l’extrême droite
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« Vitrine acceptable »
Leur ancrage local passe également par l’organisation d’évènements culturels comme le Printemps de l’Ouest, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), qui promet loisirs extérieurs, petite restauration, danses traditionnelles et jeux bretons.
« Dans la région, ils se fabriquent une vitrine acceptable, par le biais de maraudes — officieusement réservées aux SDF blancs — des raids printaniers — randonnées qui font penser aux jeunesses hitlériennes — ou des sessions de ramassage de déchets », développe Charles Fournier, député écologiste de la circonscription, qui a également réclamé l’ouverture d’une enquête à la préfecture.
Une story publiée le 23 mai sur le compte Instagram du mouvement Des Tours et des lys trahit ses obsessions avant tout sécuritaires et identitaires
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Entrisme dans le tissu local
La rhétorique d’une modernité qui vacille, quand la ruralité reste debout, se rapproche, selon Pierre Cornu, historien de la ruralité, « de l’idéologie pétainiste ». « L’un des slogans du maréchal Pétain était “La terre, elle, ne ment pas”. Il a ancré le thème du terroir, des racines, dans une pensée conservatrice et réactionnaire, aujourd’hui récupérée par la nébuleuse zemmouriste ».
Pour Antoine Dubiau, doctorant en géographie et auteur de l’ouvrage Écofascismes (éd. Grevis, 2023), ce rejet de la ville, qui serait le lieu de la décadence, est une rhétorique habituelle de l’extrême droite, qu’elle soit écologiste ou non : « Entre les lignes, l’idée est de reconstituer une base arrière préservée du métissage racial et culturel. Les Braves [mouvement d’extrême droite nataliste] défendaient déjà l’idée de créer des communautés racialement homogènes pour que la race blanche se perpétue. »
Lire aussi : « Quel mal avons-nous fait ? » : des tiers-lieux bretons agressés par l’extrême droite
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Depuis 2013, Academia Christiana organise des universités d’été, de la Loire à la Provence, pour « restaurer la civilisation ». L’Institut Iliade, groupe de réflexion d’extrême droite, organise chaque année des formations pour les jeunes dans lesquelles est abordée l’écologie, « incontestablement l’un des grands enjeux de notre siècle ».
Quant aux royalistes de l’Action française, ils ébauchent dans un ouvrage les contours d’une « écologie intégrale » qui serait fondée autour du triptyque enracinement, terroirs et décroissance, quand d’autres militants appellent à la création de « zones identitaires à défendre ».
Une énième preuve, selon Antoine Dubiau, « que l’extrême droite, ce n’est pas juste des crânes rasés qui veulent se battre dans la rue, mais des franges intellectuelles qui investissent le champ de l’écologie, des territoires et de l’enracinement pour justifier une hiérarchie raciale ».
Après cet article
Enquête — Culture
Enquête sur l’écofascisme : comment l’extrême droite veut récupérer l’écologie
et Mathieu Génon (photographies) Mis à jour le 24 avril 2025 à 09h43 / Le Monde d’après
Durée de lecture : 12 minutes
Alors que les ressources se raréfient et que le monde s’automatise toujours plus, l’ingénieur pionnier des low-tech Philippe Bihouix prône dans cet entretien une « sobriété systémique » organisée par l’État.
Philippe Bihouix est ingénieur. Après avoir été l’un des premiers à alerter sur la pénurie à venir des métaux, il a été un pionnier en France de la low-tech. Il a publié, avec Vincent Perrot, la BD Ressources (éd. Casterman). Cet entretien de notre série Le Monde d’après a été enregistré au Musée des arts et métiers, en partenariat avec celui-ci.
Lisez ce grand entretien ci-après ou écoutez-le ci-dessous ou sur une plateforme d’écoute de votre choix et regardez-le en vidéo.
Reporterre — Vous êtes ingénieur et avez été l’un des premiers à alerter sur la pénurie prochaine des matières premières. Comment imaginez-vous le monde d’après le capitalisme ?
Philippe Bihouix — C’est un monde où l’on est réconciliés avec le vivant, mais aussi où l’on a réussi à s’organiser collectivement autour d’une sobriété systémique. Je ne parle pas ici d’un retour à l’âge de pierre — l’image est convoquée chaque fois que l’on évoque une trajectoire autre que l’astrocapitalisme promu par Elon Musk [le patron, notamment, de Tesla] ou Jeff Bezos [le patron, notamment, d’Amazon] —, mais d’un monde où l’on a fait évoluer nos valeurs et, d’une certaine manière, nos rêves.
Les vieux rêves de l’humanité ont peut-être toujours été les mêmes : l’immortalité, l’abondance, la capacité à avoir des esclaves qui nous servent. Dans l’Antiquité, il y avait des esclaves humains, puis il y a eu des esclaves machines, qui désormais ne suffisent plus. On nous promet donc à présent des esclaves robots, avec cette idée que l’on va tous avoir des assistants personnels.
Lire aussi : Des nazis aux astrocapitalistes : l’histoire anti-écologique de la conquête spatiale
Je pense donc que, dans le monde d’après, il y aura à la fois des enjeux techniques et technologiques autour de la préservation des ressources et de la réduction de l’extractivisme, et surtout un enjeu d’affirmation de valeurs et de rêves. Au fond, il est important d’avoir un récit — c’est par exemple le cas de Donald Trump : on peut lui reprocher mille choses, mais il embarque des gens avec lui. Il faut que l’on trouve des contre-récits : voilà l’enjeu de ce monde d’après.
Qu’est-ce que la sobriété systémique ?
Le mot sobriété s’est invité dans le débat public avec l’explosion des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine. Et ce terme, comme d’autres qui l’ont précédé — par exemple « développement durable » —, est polysémique. L’acception qu’en a le gouvernement renvoie à la notion d’efficacité, en particulier industrielle, avec l’idée qu’en électrifiant certains process qui fonctionnent aujourd’hui avec des énergies primaires (le gaz, le charbon, le fioul), nous allons pouvoir consommer moins.
Ce mot peut aussi renvoyer à la sobriété individuelle, avec l’idée, par exemple, de baisser le chauffage chez soi. Cela a une efficacité technique indéniable… mais c’est problématique pour les personnes souffrant déjà de précarité énergétique. La sobriété individuelle demande des efforts substantiels.
Philippe Bihouix, ingénieur et auteur d’essais sur les questions environnementales, interviewé par Hervé Kempf, de Reporterre. © Mathieu Génon / Reporterre
La sobriété systémique, elle, renvoie à quelque chose de différent : elle ne repose pas sur une somme de gestes individuels et sur l’idée qu’au fond, tout serait toujours un peu de notre faute. La sobriété systémique, c’est quelque chose qui est organisé, favorisé, influencé voire imposé par la puissance publique via des décisions réglementaires et fiscales.
Pouvez-vous donner un exemple ?
Imaginons que l’on veuille aller vers un monde où les voitures seraient de petite taille. En tant qu’ingénieur, il est évident que pour réduire les émissions de CO2, il faudrait déjà que les véhicules soient moins lourds, moins puissants, moins rapides. La puissance publique pourrait donc réfléchir à une fiscalité sur les gros véhicules, à certaines obligations réglementaires, à des aides fléchées de telle ou telle manière…
Mais aujourd’hui, les entreprises ne peuvent pas se permettre que leurs produits ne se vendent pas. Cela a pour conséquence de créer de l’inflation technologique entre concurrents : si telle entreprise propose tel service pour sa voiture, l’autre doit aussi le faire — ce qui entraîne une utilisation plus importante de ressources. Il y a donc aussi cet aspect culturel à déconstruire.
« La sobriété systémique doit être organisée par la puissance publique »
De façon générale, avec l’arrivée de l’automatisation, de la robotisation et à présent de l’intelligence artificielle — en bref, avec le remplacement des humains par des machines —, nous consommons davantage de ressources. Le problème est que toutes les organisations — entreprises et administrations — sont incitées à fonctionner de cette manière : c’est meilleur pour le résultat net, cela augmente la qualité des produits et, en plus, une machine ne fait pas grève.
Dans le même temps, cela crée des externalités environnementales négatives et entraîne un pillage des ressources. D’autant plus qu’on ne met personne au travail pour réparer tout ce que l’on abîme.
C’est un problème : nous abîmons de plus en plus d’endroits.
Bien sûr. Au-delà du réchauffement climatique, l’époque de l’Anthropocène se caractérise par les milliards de tonnes de ressources extraites par les humains, et par la création de déchets. À un moment donné, il sera nécessaire que davantage de personnes travaillent dans des secteurs ayant pour but de réparer ces dommages. Cela dit, il y a déjà des activités professionnelles qui promeuvent des promesses technoréparatrices de la planète : la géo-ingénierie, la capture et le stockage de carbone…
Mais ces innovations peuvent servir de justification à la continuation des destructions en cours, non ? Tout comme les plans d’adaptation au changement climatique, comme celui lancé par le gouvernement français en mars 2025.
Il y a des gens de bonne foi, des jeunes ingénieurs, qui ont envie de faire des choses allant dans le bon sens. Mais je ne sais pas si, en effet, ces innovations permettent de justifier le maintien de notre trajectoire actuelle.
Dans les années 2010, il y a d’ailleurs eu un débat assez aigu autour de la question de l’atténuation ou de l’adaptation au changement climatique. Durant ces années-là, la plupart des gens qui travaillent sur le climat, les écologistes, ne voulaient pas entendre parler d’adaptation en ce qu’elle était un renoncement à la trajectoire de décroissance qu’ils appelaient de leurs vœux.
C’est seulement à partir de 2020 que finalement, les émissions continuant à croître chaque année, il a été question de mettre les deux fers au feu : à la fois l’atténuation mais aussi l’adaptation.
Au fond, cette situation relève de choix politiques. Par exemple, la non-rénovation énergétique des bâtiments en France est le fruit d’un choix politique de l’État.
Ce n’est en effet pas une fatalité. Mais en l’occurrence, si l’on prend l’exemple du secteur de la ville et du bâtiment, il se caractérise par sa grande inertie. Pour transformer l’ensemble des bâtiments, il faudrait multiplier par vingt la vitesse à laquelle nous allons aujourd’hui, dégager des moyens financiers, impliquer des filières industrielles… Ce n’est pas si évident que cela.
En revanche, il existe déjà des solutions low tech. Elles ne sont pas basées sur l’adaptation du bâti en tant que tel, qui est une chose complexe à mettre en œuvre, mais sur l’adaptation comportementale ou organisationnelle.
On pourrait par exemple s’inspirer de ce qui se passe en Espagne. Que font les Espagnols en cas de forte chaleur ? Ils ne vont pas à l’école aux mêmes heures que d’habitude et ils font la sieste. Il s’agit là d’une adaptation organisationnelle, d’une adaptation des rythmes de vie, d’une adaptation culturelle.
Il y a plein de choses à inventer. Par exemple, concernant l’utilisation de l’énergie en période de pénurie, on pourrait imaginer dans un futur proche de flécher prioritairement celle-ci vers les services essentiels, comme les hôpitaux et les transports. Et que, par exemple, pendant deux jours à la maison, je m’enveloppe dans une couette plutôt que de mettre le chauffage.
« On pourrait imaginer dans un futur proche de flécher prioritairement l’énergie vers les services essentiels »
En fait, aujourd’hui, nous sommes très capricieux en tant que citoyens-consommateurs, alors que la plupart des services auxquels nous avons accès fonctionnent au cordeau. Prenons l’exemple du train : quand je prends un TGV roulant à 300 km/h et qu’il s’arrête en pleine voie, si, dans les deux minutes, je n’ai pas d’explications de pourquoi le train est arrêté, je vais twitter rageusement et dire que les employés de la SNCF sont des feignasses. Je simplifie bien sûr en disant cela, mais je pense que nous sommes vraiment devenus très exigeants en tant que consommateurs [Philippe Bihouix est ingénieur à la SNCF].
Peut-être que demain nous reviendrons à des logiques où l’on acceptera des dégradations de performance, lesquelles auront été décidées de manière plus démocratique que technocratique.
Ce monde où tout marche parfaitement ne marche pas si parfaitement que ça. Par exemple, le tissu ferroviaire a disparu, et les gens sont obligés de prendre leur voiture parce qu’il n’y a plus de services publics à proximité.
Il est certain qu’il faut remettre la priorité sur les trains du quotidien. Cela dit, il faut toujours faire attention aux comparaisons avec le passé. La situation du ferroviaire a beaucoup évolué : le nombre de trains qui circulent a énormément augmenté, mais le réseau est quasiment resté le même. Le nombre de trains du quotidien est tellement énorme aujourd’hui que toute perturbation génère des problèmes en cascade. La situation est donc compliquée.
Quoi qu’il en soit, il est évident que des choix politiques et financiers sont faits aujourd’hui, et que certains secteurs sont laissés pour compte. Je pense notamment à la justice ou à l’hôpital public. Que se passe-t-il à l’hôpital ? À l’image de ce qui se passe dans le monde agricole, on assiste à une inflation technologique. Le problème est que les machines et leur maintenance coûtent extrêmement cher. Cela fait que de plus en plus d’argent est investi dans les machines au détriment des humains.
Voilà pourquoi le discernement technologique est important : les machines permettent un certain nombre de choses souhaitables et bénéfiques — en permettant aux humains de s’éviter certains actes professionnels pénibles — mais, dans le même temps, il y a une course en avant stupide qui crée des besoins artificiels et, par ricochet, de la production qui permet de les assouvir. L’idée serait de trouver une espèce de juste mesure entre les deux.
Les « low-tech » sont-elles la technologie du monde d’après ?
Les low-tech, au départ, renvoient à la question des ressources. Je suis passionné par les notions de ressource non renouvelables et d’inéluctabilité de la consommation des ressources. Lorsqu’il est en fin de vie, le recyclage est en effet beaucoup plus complexe et donc impraticable malgré ce que l’on nous dit. Or l’un des paramètres de cette question du recyclage est l’inflation technologique : les objets qui nous entourent contiennent de plus en plus de choses bizarres. Des circuits intégrés miniaturisés, des écrans, des afficheurs… Cette course extractiviste nous éloigne d’une possible logique de circularité. L’idée est donc de ne pas produire des objets se caractérisant par leur haute technologie, mais plutôt par leur basse technologie.
Cela renvoie à un monde de sobriété, d’économie de ressources et de durabilité. À l’heure où la question des ressources vient heurter celle des limites planétaires, et alors que l’on assiste à une raréfaction des ressources, il faudrait faire de la sobriété tout court, en renonçant à des choses dont nous n’avons pas besoin. Ensuite, nous pourrions faire de la sobriété de dimensionnement, d’usage, de fonctionnement, par exemple en partageant des voitures, des bâtiments, des objets…
Lire aussi : Grillons et tour à champignons : ils vivent en autonomie dans un studio parisien
Par ailleurs, nous pourrions aller vers un monde avec beaucoup plus de réparation, de maintenance et d’entretien des objets. Cela demanderait évidemment des évolutions réglementaires et fiscales. Mais, au fond, si nous avons tendance à acheter du neuf, c’est tout simplement parce que c’est moins cher. Nous pourrions donc bricoler un peu plus — de quoi sauver un peu la planète mais aussi nous rendre plus résilients et souverains par rapport à des chaînes de valeur mondiales très complexes, dont nous ne savons pas si elles survivront à des chocs géopolitiques.
Et puis, cela permettrait la mise en œuvre d’activités sociales intéressantes, de choses à faire ensemble, de savoirs à se transmettre. Auparavant, il y avait la fierté ouvrière et artisanale. Dans le futur, nous pourrions très bien développer une fierté autour de notre capacité à savoir maintenir des objets.
Ressources, de Philippe Bihouix et Vincent Perriot, aux éditions Casterman, octobre 2024, 176 p., 28 euros.
Connu / lettre de l'ADEME SOBRIÉTÉ
Réchauffement climatique : "Il faut avoir plus d'ambition", alerte un auteur du dernier rapport du GIEC qui demande de ne "pas revenir sur le cadre actuel qui a été fixé"
8h30 franceinfo Jérôme Chapuis, Salhia Brakhlia Du lundi au dimanche à 8h33
Le climatologue Christophe Cassou et le maire de Bures-sur-Yvette Jean-François Vigier étaient les invités du "8h30 francenfo", vendredi 20 juin 2025.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié le 20/06/2025 11:37 Mis à jour le 20/06/2025 12:00
Temps de lecture : 3min
Christophe Cassou et Jean-François Vigier, invités du 8.30 franceinfo du vendredi 20 juin 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Alors qu'une partie de la France est placée en vigilance orange canicule, Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS et auteur principal du dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) estime vendredi 20 juin sur franceinfo que le "+ 2 °C [en 2050] reste atteignable, mais il faut dès maintenant s'engager dans des mesures d'atténuation qui sont extrêmement importantes et rapides". "Il faut avoir plus d'ambition", alerte le climatologue qui demande de ne "pas revenir sur le cadre actuel qui a été fixé".
🔴 Réchauffement climatique ➡️ "On ne s'adaptera pas à des niveaux de réchauffement élevés. Il faut absolument réduire les émissions de gaz à effet de serre pour avoir cette fenêtre d'opportunité pour s'adapter", estime Christophe Cassou.
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Pour Christophe Cassou, "on a besoin de courage. Certains élus en ont, d'autres n'en ont pas. Il faut renoncer à des projets qu'on avait imaginé il y a 30 ans". "Le niveau de responsabilité, c'est quand on regarde les émissions de gaz à effets de serre. (...) Si on classe en termes de revenus, les 10% les plus riches en France émettent trois fois plus de gaz à effet de serre que les 10% les plus pauvres. Et les 10% les plus pauvres n'ont pas cette capacité d'action. On utilise cette généralité [une lutte globale contre le réchauffement climatique] pour cliver. C'est une stratégie politique, et cette stratégie est suicidaire", estime le climatologue.
🔴➡️ "On n'a pas tous le même niveau de responsabilité dans le changement climatique. On ne s'adapte pas à un effondrement de la biodiversité, on meurt avec", affirme Christophe
Un investissement insuffisant
De son côté, Jean-François Vigier, maire de Bures-sur-Yvette (Essonne), et vice-président de l'AMF (Association des maires de France), également invité de franceinfo vendredi 20 juin, répond qu'il faut donner plus de moyens aux communes et aux collectivités locales "pour faire des travaux d'atténuation". L'un des problèmes selon lui, est "l'endettement qui est limité", d'autant que les ressources fiscales des collectivités "fondent comme neige au soleil". "Sans ressources fiscales, il est difficile de mettre en œuvre des investissements lourds qui doivent être réalisés en cinq, six ou sept ans", avertit-il. Dans sa commune, il pointe du doigt un "budget d'investissement qui est contraint. Il faut à la fois faire la transition [écologique], mais aussi s'occuper de l'entretien normal des équipements publics d'une ville."
🔴 Réchauffement climatique ➡️ "On est tous collectivement responsables, notre devoir est d'agir. Les maires, ce qu'on demande à cor et à cri, c'est que l'Etat travaille avec nous", dit Jean-François Vigier, vice-président de l’AMF, maire de Bures-sur-Yvette.
Jean-François Vigier pointe du doigt un autre problème pour appliquer les décisions afin de limiter le réchauffement climatique : "Le problème de la verticalité" des décisions politiques. Il prend l'exemple de la loi "zéro artificialisation nette (...) : ça préserve la biodiversité dans nos communes. L'AMF soutient totalement cette loi et évidemment, dans nos territoires, on veut la mettre en œuvre. Le problème, c'est que la mise en œuvre de cette loi a été confiée, non pas au bloc communal mais aux régions. C'est pour ça que ça bloque."
Des reculs inquiétants
Ces dernières semaines en France ont été marquées par la suppression des ZFE (zones à faible émission) par les députés, les reculs sur la loi ZAN (zéro artificialisation nette), le projet de réintroduction d’un insecticide de la famille des néonicotinoïdes et la suspension de MaPrimeRénov’par le gouvernement. La France métropolitaine s'est déjà réchauffée d'au moins 1,7°C par rapport à l'ère préindustrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d'ici la fin du siècle.
Tr.: ... je termine la rénovation thermique d'une école, j'en ai 2 autres qui attendent ! ...
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24 min
L'humanité @lhumaite@friendica.quebec
La grande et médiatique Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC), tenue à Nice il y a quelques jours, s’est achevée avec un bilan mitigé, comme on pouvait s’y attendre. D’importantes dynamiques mondiales naissantes, mais de faibles résultats tangibles… Et les sujets brûlants non réglés : exploitation minière des fonds sous-marins, stockage en profondeur, aires …#cédricvillani #mathématiques #océans #pêcheindustrielle
Après l'Unoc à Nice, un océan mathématique
L'Humanité · 24 min
Après l’Unoc à Nice, un océan mathématique
Par Anna Musso
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7 min / L'humanité @lhumaite@friendica.quebec
La télémédecine constitue une avancée majeure pour améliorer le suivi de patients atteints de maladies chroniques ou encore pour accélérer les diagnostics en urgence, comme par exemple dans le cas des accidents vasculaires cérébraux. Tout comme l’intelligence artificielle, ces outils techniques, bien utilisés, constituent des progrès majeurs. Mais comme pour toute avancée technique, il faut …#médecine #médecins
Santé : pourquoi le lobby des téléconsultations commerciales veut encore libéraliser le business ?
L'Humanité · 7 min
Santé : pourquoi le lobby des téléconsultations commerciales veut encore libéraliser le business ?
Par Eugenie Barbezat
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1 h
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🎙️ #EnCeMomentSurCauseCommune :
#DIRECT #88 - Liberté sur paroles
🕒 12:00 - 14:00
Avec Monique Pinçon-Charlot et Livia Saavedra
🔗 Plus d'infos : https://cause-commune.fm/shows/liberte-sur-paroles/
📻 Écoutez en direct : https://cause-commune.fm
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Liberté sur paroles ⋆ Cause Commune - Paris - 93.1 FM
Cette émission qui fait confiance à l’intelligence et à la capacité d’analyse des auditeurs, a pour but de leur apporter un point de vue différent sur l’actualité et d’aborder des thèmes sous des angles inhabituels. Surtout l’émission s’attache à aller vers ceux qui ont des expériences à partager, peu relayées ou valorisées par des médias […]
1 h
CedEtRick (Belline) @belline
#83 – Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche au CNRS, suspendue pour ses travaux sur le PKK.
proposée par Eugénie Barbezat - Diffusée le 17 mars 2025 / Liberté sur paroles
01:55:10
🎙 Émission “Liberté sur paroles” du 17 mars – Avec Caroline Guibet Lafaye
Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche au CNRS, spécialiste des processus de radicalisation et du PKK, est frappée par une sanction administrative d’une rare sévérité : deux ans de suspension, dont un an ferme, sans salaire. Cette décision, prise en novembre 2024, soulève de vives interrogations dans la communauté scientifique.
🔍 Que lui reproche-t-on ?
- Un défaut d’anonymisation de certaines sources interviewées dans le cadre de son enquête sur les militant·es du PKK, supposément identifiables.
- La non-citation d’un doctorant dans une publication.
- Une rémunération jugée insuffisante pour une personne l’ayant aidée lors d’entretiens.
Ces accusations, portées par les deux personnes concernées en 2022, ont déclenché une procédure interne au CNRS, appuyée par des rapports de la MIS et du comité d’éthique de l’AFPS. La Commission mixte paritaire, équivalent d’un conseil de discipline réunissant 18 membres, a auditionné la chercheuse le 25 septembre 2024, avant de statuer en faveur de la sanction.
⚖️ Une procédure contestée
Caroline Guibet Lafaye a saisi le tribunal administratif en référé pour demander la suspension de la décision. Requête rejetée. Elle se tourne désormais vers le Conseil d’État. Parallèlement, elle a déposé plainte pour diffamation contre ses accusateurs — une procédure compromise par le fait qu’ils ne résident pas en France.
Elle conteste fermement toute mise en danger des personnes interrogées, arguant que les pseudonymes et éléments biographiques utilisés ne permettent pas leur identification. Elle réfute également tout manquement éthique concernant la cosignature ou la rémunération.
❓ Une affaire qui interroge
Cette affaire soulève une question plus large : comment s’articulent la justice interne du CNRS et la justice administrative de droit commun ?
Quels sont les critères d’évaluation ? Quelle place pour les preuves, les contre-arguments ?
Quelles garanties pour les chercheurs face à des dispositifs disciplinaires opaques ?
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Le fait de s’attaquer individuellement aux chercheurs à travers des notions de « déontologie » est un procédé qui a de quoi troubler : les normes éthiques en sciences sociales ne sont pas complètement solidifiées ni homogènes entre les champs ou les méthodes (expérience, enquête, théorie,…), et elles sont presque toujours définies « top-down » par nos instances. (…) Après l’individualisation obsessionnelle des carrières, des budgets, on arrive à l’individualisation de la faute.
Les collègues de Caroline
🎧 Pour aller plus loin
👉 Retrouvez un entretien approfondi avec Caroline Guibet Lafaye dans l’émission “Du poil sous les bras” par La Petite Blan :
#45 – Du poil sous les bras, décembre 2022
🤝 Soutenir la chercheuse
Une cagnotte en ligne a été ouverte par ses nombreux soutiens pour l’aider à couvrir ses frais de justice
Connue / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?OyOgiw
le 18 juin 2025
Vallourec vient d’annoncer une avancée majeure : sa solution de stockage d’hydrogène, Delphy, a obtenu la certification technique de DNV. Ce système modulaire, conçu pour une implantation souterraine, permet de conserver jusqu’à 100 tonnes d’hydrogène comprimé tout en réduisant au maximum l’emprise au sol. Dans cet entretien, Vincent Designolle, Directeur de la solution Delphy, présente les atouts de cette technologie innovante, revient sur le processus de qualification mené avec DNV, et expose les perspectives de déploiement de Delphy en France comme à l’international.
Delphy vient d’obtenir sa qualification technique, une première mondiale.
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Notre système innovant s’appuie sur de longs réservoirs installés dans une cavité souterraine dédiée, dans lesquels l’hydrogène est stocké à des pressions allant de 200 à 500 bar. L’objectif de cette solution est de répondre aux défis liés à l’intermittence de la production d’hydrogène vert, en assurant un stockage tampon pour compenser les variations de la production. Elle permet également de faire face aux contraintes foncières et réglementaires rencontrées par les développeurs de projets d’hydrogène et de ses dérivés. Verticale et souterraine, la solution Delphy permet d’optimiser la sécurité et de minimiser l’emprise au sol.
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méthodologie RP A-203 de DNV
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construction en 2023 d’un démonstrateur sur notre site historique d’Aulnoye-Aymeries (59), où se trouvent le centre mondial de R&D, ainsi que deux usines du Groupe
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outil de flexibilité du réseau électrique et en encourageant par exemple les producteurs à s’inscrire dans des mécanismes d’effacement. Cet impératif vient confirmer la nécessité d’un stockage au plus près des sites de production et d’utilisation d’hydrogène bas carbone, et dans des proportions très significatives. A titre d’illustration, quelques heures de production d’un électrolyseur de 100 ou 200 MW représentent des volumes de stockage se comptant en dizaines de tonnes. Le développement d’infrastructures de transport, connectées à des stockages souterrains, est envisagé à long terme, mais cela prendra du temps et ne concernera pas tous les sites. Avec Delphy, nous apportons une solution clé-en-main adaptée au stockage « sur site »
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lancer sa commercialisation et de nous engager sur des projets industriels. La prochaine étape est donc de déployer Delphy auprès de nos clients, pour des applications aussi variées que la décarbonation des raffineries, la production d’ammoniac vert ou de carburants de synthèse, voire pour des stations hydrogène (HRS) de grande capacité. La France et l’Europe seront des marchés clés pour Vallourec, mais notre ambition est mondiale, au gré de l’essor de la filière.
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2 protocoles d’accord, avec H2V, notamment dans le cadre du projet H4 Marseille Fos, et NextChem
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fait partie intégrante de la stratégie de Vallourec de soutenir la transition énergétique. Le groupe a d’ailleurs annoncé que les solutions pour les industries bas carbone, à commencer par le stockage d’hydrogène, devraient représenter au moins 10% de son résultat brut d’exploitation, d’ici à 2030.
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Librairies indépendantes en Nouvelle-Aquitaine
Rencontre : Ceux qui reviennent - Le 26 Juin 2025 de 19h00 à 21h00 / Lilosimages
27 rue de la Cloche Verte, 16000 Angouleme
Vous devez être inscrit pour participer à cet événement
Actuellement 21 places disponibles.
Qu'est-ce que ça veut dire : être de quelque part ? Pourquoi certains Français font-ils, de plus en plus, le choix du retour dans leurs terres ? Que cela dit-il de nous, Français ?
Après avoir vécu douze ans à Paris, y avoir travaillé, eu deux filles et rencontré certains de ses amis les plus chers, Pauline Rochart est retournée vivre dans le Nord de la France, à vingt kilomètres de son village natal. Et elle n'est pas la seule à faire ce choix.
Rentrer, c'est renouer avec celles et ceux qui sont restés, qui ne partagent pas forcément notre rapport au travail, nos opinions... Et si ceux qui reviennent étaient les mieux placés pour penser ce qui nous lie plutôt que ce qui nous oppose ?
Les librairies Le Trait d'Union et Lilosimages vous proposent de venir rencontrer Pauline Rochart mercredi 25 juin à 18h30 à la Rochefoucauld et jeudi 26 juin à 19h à Angoulême.
Rencontres suivies d'une séance de signature.
Notre sélection
Librairies indépendantes en nouvelle-aquitaine
71, cours Anatole France
33 000 Bordeaux
contact@librairies-nouvelleaquitaine.com
3 864 signatures
Destinataire(s) : Député.es, Sénateur.ices, Mme Pannier-Runacher, Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche.
Campagne lancée par Adret Morvan, Forêts vivantes Pyrénées, Réseau Forêt Limousine - il y a 3 semaines
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Pourquoi faut-il agir maintenant ?
Le changement climatique accélère et pourtant... les forêts françaises – réservoirs de biodiversité, sources d’eau potable, puits de carbone, régulatrices des températures, garantes de la qualité de vie des citoyen·nes – sont transformées en gisements de bois pour satisfaire des industriels soumis à des logiques productivistes.
L'État finance la sylviculture industrielle ainsi que des projets inutiles et dangereux : la forêt subit.
👉 En pleine crise écologique, l’État continue de subventionner les pratiques qui provoquent l’effondrement des écosystèmes forestiers, réchauffent le climat et détruisent des paysages que nous chérissons tou·tes.
👉 L’État encourage l'implantation de complexes industriels et va jusqu'à financer une méga usine de "bio"-kérosène mobilisant la biomasse forestière, pour faire voler des avions.
C'est pourquoi nous demandons l'abandon des projets industriels écocidaires, la généralisation d'une sylviculture douce, préservant un couvert continu d'arbres diversifiés en âges et en essences : une vraie politique publique forestière, au service du vivant, pas du marché !
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« Nous voulons transformer la société ! » - Manuel Bompard | Conclusion de l'AR de 2025 - 21 juin 2025 / La France insoumise
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La conclusion de Manuel Bompard lors de l’Assemblée représentative de la France insoumise du samedi 21 juin 2025.
Tr.: ...
450 000 inscrits sur AP ...
« Nous sommes fier·es d’être insoumis·es » - Mathilde Panot | Introduction l'AR de juin 2025 - 21 juin 2025 / La France insoumise
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Retrouvez le discours d’introduction de Mathilde Panot, présidente du groupe LFI-NFP à l’Assemblée nationale à l’Assemblée représentative du samedi 21 juin 2025.
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Jean-Luc Mélenchon est intervenu à l'occasion de l'émission l'Atelier politique sur RFI, le 20 juin 2025.
Rapport
La demande en eau - Prospective territorialisée à l’horizon 2050
Le cycle de l'eau sera de plus en plus affecté par le changement climatique, ce qui risque d'accroître les conflits d'usage dans les territoires. Dans le prolongement de premiers travaux publiés en avril 2024 sur les usages de l'eau, France Stratégie publie un rapport et une note d'analyse consacrés à la demande en eau à horizon 2050. Ils répondent à une mission confiée à France Stratégie à l'automne 2023 par la Première ministre Elisabeth Borne.
Publié le : 20/01/2025 - Mis à jour le : 21/05/2025 - Temps de lecture 5 minutes
Ce travail inédit de prospective présente l'évolution dans les territoires de la demande en eau selon trois scénarios prospectifs d'usage : « tendanciel » qui prolonge les tendances passées, « politiques publiques » qui simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées, et « de rupture », qui se caractérise par un usage sobre de l'eau. De plus, pour chaque scénario d'usage, la demande en eau d'irrigation agricole est estimée selon deux projections climatiques et pour deux conditions météorologiques, pour un printemps-été sec et pour un printemps-été humide.
Un exercice concerté
Les sujets expertisés par France Stratégie le sont dans un cadre collaboratif. Pour réaliser ce travail de prospective sur les usages de l'eau, les équipes de France Stratégie ont auditionné les différentes parties-prenantes en présence : représentants du monde agricole, fédérations d'industriels, producteurs d'énergie, associations environnementales, administrations, etc.
De plus, les hypothèses de construction des scénarios d'usage ont été présentées et discutées au sein du Comité national de l'eau.
Quelle demande en eau pour les activités humaines en 2050 ?
Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée, c'est-à-dire avec la projection climatique la plus pessimiste et pour un printemps-été sec, les prélèvements annuels à l'échelle nationale stagnent dans le scénario « tendanciel » (+ 1 %). Ils diminuent dans les scénarios « politiques publiques » (- 24 %) et dans les scenarios de « rupture » (- 47 %), notamment du fait de la baisse de la demande pour la production énergétique dans la vallée du Rhône. La demande pour l'irrigation augmente fortement et devient majoritaire dans tous les scénarios. À la différence de la production énergétique, l'irrigation consomme la majorité de l'eau prélevée en raison de l'évapotranspiration des plantes. Aussi les consommations augmentent-elles substantiellement dans les scénarios tendanciel (+ 102 %) et politiques publiques (+ 72 %). Dans le scénario politiques publiques, les consommations sont multipliées par plus de deux dans près d'un quart des bassins versants. Seul le scénario de rupture permet de contenir l'augmentation des consommations (+ 10 % par rapport à 2020) dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée.
Ces évolutions sont détaillées selon 40 bassins versants dans le rapport et la note d'analyse.
Quels enjeux selon les périodes de l'année ?
Dans leurs travaux, les auteurs mettent en exergue les différences de prélèvements et de consommations d'eau selon les scénarios, notamment en été. Du fait de l'augmentation de la part de l'irrigation agricole dans les prélèvements, en 2050 la demande en eau devrait être davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l'année, quand la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques.
Une prochaine publication de France Stratégie quantifiera les tensions entre la ressource en eau potentiellement disponible en 2050 et cette demande. Ces éléments contribueront à mieux anticiper les tensions sur la ressource dans les territoires.
Les opinions exprimées dans ces documents engagent leurs auteurs et n'ont pas vocation à refléter la position du gouvernement.
Carte prospective territorialisée de la demande en eau à horizon 2050
Cliquer sur un bassin versant pour voir les projections de consommations et de prélèvements
Prospective territorialisée de la demande en haut | Les données
Télécharger l'ensemble des données XLSX - 242.8 Ko
Téléchargement
La demande en eau - Prospective territorialisée à l’horizon 2050
Télécharger le rapport PDF - 5 072.4 Ko
Télécharger les données graphiques du rapport XLSX - 1 041.9 Ko
Télécharger la note d'analyse 148 | Quelle évolution de la demande en eau d'ici 2050 PDF - 2 289.8 Ko
Thèmes Alimentation/agriculture Ressources naturelles/biodiversité
Publié par Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan
Auteurs Hélène Arambourou Simon Ferrière
Événement
La France à sec ? Enjeux et déséquilibres de l’eau en 2050
Clés : Changement climatique Ressources naturelles/biodiversité Prospective
Le Mercredi 25 juin 2025 Horaires : 10 h 00 - 11 h 30
Localisation :
Agence de l'eau Adour-Garonne - 90 rue du Férétra à Toulouse
31000 Toulouse
En partenariat avec
Sécheresse prolongée, baisse constante des débits des rivières en été, perturbation durable du cycle de l'eau : les effets du changement climatique se font déjà sentir et s'accentueront significativement à l’horizon 2050. Les conflits d'usage dans les territoires, notamment dans le grand Sud-Ouest, risquent de s’aggraver. Sur le bassin hydrographique Adour-Garonne, ces évolutions pourraient exacerber les conflits d’usage et menacer les équilibres entre besoins et ressources.
Dans le prolongement des travaux publiés en janvier 2025 sur les usages de l'eau, le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan et l’Agence de l’eau Adour-Garonne organisent un événement conjoint afin de mettre en perspective les déséquilibres en eau à l’horizon 2050 et les solutions qui pourraient être apportées pour améliorer l’adaptation des territoires le :
Mercredi 25 juin 2025
de 10h00 à 11h30
à l'agence de l'eau Adour-Garonne - 90 rue du Férétra à Toulouse
ou en distanciel
À cette occasion, le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan présentera les conclusions de son nouveau rapport « L’eau : de graves tensions sur les écosystèmes et les usages à l’horizon 2050 » confrontant les évolutions prospectives de la demande aux évolutions potentielles de la ressource en eau. Grâce à des analyses cartographiques avancées, ce rapport met en regard les évolutions futures de la demande à celles des ressources en eau disponibles, afin d’apporter de nouveaux éléments d’aide à la décision pour évaluer les tensions à venir, les anticiper et y répondre.
Au programme :
Ouverture et modération
Élodie GALKO, directrice générale, agence de l’eau Adour-Garonne
Présentation du rapport
*Hélène ARAMBOUROU**, adjointe au directeur du département Développement durable et Numérique, Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan
Table ronde avec :
- Claire MAGAND, chargée de mission recherche, Office français de la biodiversité (OFB)
- Julien HENIQUE, directeur du cycle de l’eau, Toulouse Métropole
- Lionel ALLETTO, directeur de recherche, INRAE
Conclusion
Clément BEAUNE, Haut-commissaire à la Stratégie et au Plan
Organisé par
Le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan et l'Agence de l'eau Adour-Garonne
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?FMU0tA
*Ndlr : "changement climatique" plutôt que "réchauffement" :-( Dénoncer ACT
En 1ère lecture, ce rapport acte la création du canal seine-nord, semble privilégier la tendance actuelle à l'augmentation des prélèvements, donne à voir "timidement" le scénario sobriété de l'Ademe (pour contenter les opposants ? Approfondir, vérifier ACT