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... argument très fréquemment utilisé, notamment par les rassuristes https://bonpote.com/climat-les-12-excuses-de-linaction-et-comment-y-repondre/ : ils admettent que le changement climatique est un problème, mais qu’il n’est pas si grave, car “l’Homme s’est toujours adapté”.
Répondre à cet argument n’est pas si simple, et vous fera tomber dans la loi de Brandolini https://bonpote.com/loi-de-brandolini-doit-on-repondre-aux-cons/. Il n’y a effectivement jamais eu de disparition de l’humanité, et le changement climatique ne menacera pas la survie de l’espèce, en tous cas d’ici la fin du siècle. Même avec un climat qui se réchaufferait de 5°C, il est possible qu’il y ait encore quelques humains pour jouer en ligne grâce à la 16G sur leur Iphone 42.
Nous y répondons avec l’aide de Magali Reghezza, géographe et membre du Haut Conseil pour le climat (HCC).
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En matière d’atténuation, chaque demi-degré compte. En matière d’adaptation, chaque année de retard compromet la survie et le bien-être d’un nombre toujours plus grands de personnes.
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lutte de tous les instants sur le volet « atténuation », c’est-à-dire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. On estime du côté de la communauté scientifique que même si tous les engagements pris à la Cop 21 étaient respectés on irait vers une hausse des températures comprise entre 3,2 et 4 degrés. Or on sait que ces engagements ne sont pas tenus. En 2017 il y a eu une augmentation de 3 % des émissions de gaz à effet de serre en France alors qu’elle devrait les réduire de 2,2 % par an !
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aussi réfléchir à l’après, au volet « adaptation » : des choses sont en train de changer de manière irrémédiable, d’autres vont l’être et doivent être anticipées. La hausse du niveau des mers, la multiplication des épisodes de sécheresse, le changement local de climat, de végétation, l’extinction de certaines espèces, l’augmentation des risques de conflit armé et la rareté de certaines ressources naturelles qui viennent à épuisement : la question n’est pas de savoir si on a envie que ça arrive ou non. On a laissé passer la période historique durant laquelle on pouvait encore se payer le luxe de poser cette question et d’y répondre par des actes politiques forts. Désormais, on y est. Et on commence à constater que tous ces effondrements sont plus violents pour les plus fragiles : les petits, les minorités, les précaires.
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je rejoins l’auteur de SF Alain Damasio sur cette question, c’est que la fiction opère comme des lunettes du réel. Elle permet de mettre à juste distance pour mieux appréhender des sujets qui sont peut-être trop durs à regarder quand ils se situent dans le réel, trop proches et trop effrayants comme le sont les épisodes climatiques extrêmes – a fortiori la perspective de l’effondrement.
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la fiction est un médiateur assez intéressant par rapport à ce discours très anxiogène du changement climatique et de l’effondrement.
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L’écosocialisme reste un invariant
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on a besoin, comme le disait Serge Latouche, de « décoloniser » notre imaginaire, ce qui implique d’abord de « désapprendre », se désaccoutumer de ces drogues dures du système que sont les énergies fossiles, le TINA (there is no alternative) ou la rentabilité du capital. Il s’agit de déconstruire notre système de pensée à la manière du pas de côté que font les personnages de l’An 01 de Gébé (« on arrête tout, on réfléchit, et ce n’est pas triste »). C’est une étape nécessaire pour se dessiller le regard et ainsi pouvoir, dans un second temps, reconstruire, avec de nouveaux mots, de nouveaux récits et figures, une vision plus adaptée au monde réel, et surtout au monde d’après tel qu’on aimerait le voir advenir.
Walter Benjamin faisait remarquer que déclin ne veut pas dire disparition. De même l’effondrement peut être une métamorphose.
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La dignité du présent ... une discipline personnelle, éthique et même esthétique.