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Coups, rites initiatiques douloureux, humiliations : pourquoi tant de violence dans l’éducation des garçons ? Dans cet épisode, il est question de ce que les hommes font aux autres hommes.
On y parle de la pédérastie dans la Grèce antique, du service militaire, des châtiments de l’école républicaine, de l’obéissance fasciste… avec Olivia Gazalé, l’auteure de l’essai Le Mythe de la Virilité, publié en octobre 2017 aux éditions Robert Laffont.
RECOMMANDATIONS
Histoire de la virilité, Georges Vigarello, Alain Corbin et Jean-Jacques Courtine (Seuil, 2011)
I – l’invention de la virilité De l’Antiquité aux Lumières
II – le triomphe de la virilité Le XIXe siècle
III – La Virilité en crise ? XX e-XXI e siècle.
Françoise Héritier – Hommes, femmes : la construction de la différence (Pommier, 2017)
Elisabeth Badinter, XY – De l’identité masculine (Odile Jacob, 1992)
CREDITS
Les couilles sur la table est un podcast de Victoire Tuaillon, produit par Binge Audio. Production : Joël Ronez. Rédaction en chef : David Carzon. Chargée d’édition et production : Camille Regache. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles. Direction artistique : Julien Cernobori. Générique : Théo Boulenger.
Tr.: ... canons de beauté physique ... la perfection humaine est le corps masculin (épaules larges, grand, verge menue, fesses rebondies) ... courage, opiniâtreté, bravoure, puissance, maîtrise, autocontrôle ... système pédérastique en Grèce ... rituel de passage ... rapport de domination, sperme en très haute estime ... retrouvé aussi en Nouvelle Guinée ... texte Les oiseaux d'Aristophane ... rituel initiatique ... à Rome, société paternaliste ... avaient de petits esclaves entre 2 et 4 ans ... endurcir le garçon ... dressage des corps masculins ... il fallait souffrir pour apprendre ... envoyer à la mort ... mythe guerrier, fabriquer des combattants ... service militaire ... 4 ans au moyen âge ... apprendre à supporter le froid, la faim, les coups ... oébissance, servilité ... se retrouve à l'époque fasciste ... culte du muscle ... encore dans les années 1960, le maître frappait encore les garçons la règle sur les doigts, des punitions physiques ... ya encore des pensionnats en France à l'on réveille à 4 heures du matin car une personne a fauté ... devenir un homme, c'est un fardeau ...
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approche intersectionnelle très intéressante...
La virilité coûte 95 milliards d’euros chaque année, autant que le budget de l’éducation et de la sécurité réunis - 4 novembre 2022
Combien coûte la virilité ? C’est la question que s’est posée la chercheuse Lucile Peytavin. Les hommes représentent 96,3% de la population carcérale et 90% des personnes condamnées par la justice. Ils sont responsables de 99% des viols, 97% des violences sexuelles, 95% des vols de véhicules, mais aussi 99% des incendies volontaires ou encore 89,5% des destructions et dégradations.
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la France économiserait 95 milliards d’euros chaque année si les hommes se comportaient comme les femmes. Cette somme permettrait de doubler le budget consacré à la sécurité et de l’éducation ou de réduire à 0 le déficit public de l’Etat. Un pognon de dingue.
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L’étude du genre au travers du prisme économique n’est pas nouvelle. C’est principalement les inégalités salariales qui sont étudiées. Les femmes touchent en moyenne 25% de salaire en moins que les hommes, 15,6% par heure de travail. Résultat, les retraites des femmes sont en moyenne de 1000 euros contre 1600 euros pour les hommes. L’autre angle déjà étudié est la différence dans le travail gratuit, le travail domestique par exemple est assuré à 80% par des femmes.
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Les statistiques sont accablantes
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que le sommet de l’iceberg. Le budget consacré à la sécurité est au total de 22 milliards d’euros. 22 milliards pratiquement entièrement consacrés à protéger les citoyennes et les citoyens contre la violence de certains hommes.
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les risques pris par les hommes pour eux-mêmes. Les hommes représentent 75% des morts sur la route, 80% des cancers dus au tabac et à l’alcool. Au total, les hommes ont trois fois plus de risques de mourir avant 65 ans d’une mort évitable (donc dus à un comportement à risques). Les hommes sont donc également bien plus responsables que les femmes du déficit de la Sécurité sociale.
A ce coût pour les politiques publiques s’ajoute encore le coût humain et matériel supportés par la société : la souffrance physique et psychologique des victimes, la perte de productivité, la destruction de biens. Pour cela, Lucile Peytavin s’appuie notamment sur cet outil utilisé par le gouvernement pour le pilotage des politiques publiques. https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/archives/Elements-pour-une-r%C3%A9vision-de-la-valeur-de-la-vie-humaine.pdf
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une grande partie des violences et comportements asociaux ne font pas l’objet d’une décision de justice et ne sont donc pas chiffrables à ce stade.
La virilité n’a rien de naturelle, elle est le résultat d’une socialisation qui encourage les garçons à adopter des comportements violents
La biologie démontre qu’il n’y a rien de physiologique chez les hommes qui les pousserait à adopter des comportements violents. Non, le niveau de testostérone n’entraîne pas la violence. C’est même le contraire, « L’administration d’une simple dose de testostérone chez les femmes provoque une amélioration de la sociabilité dans la négociation, réduit les conflits et augmente l’efficacité des interactions sociales ». ... la différence vient de loin, dès l’enfance par l’éducation à la virilité.
-> https://www.youtube.com/watch?v=BLdVUXD6wH0
"apprendre à souffrir, à être soumis pour obéir, fabriquer un guerrier endurci ... devenir un homme est un fardeau sous la Grèce antique"
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Au collège, les garçons représentent entre 75,7% et 84,2% des enfants ayant reçu une punition ou une sanction disciplinaire. Ils sont aussi 97,6% des élèves sanctionnés pour “violence sur autrui”. A 14 ans, les hommes ont déjà 70% de plus de risques de mourir dans un accident que les femmes.
Remettre en cause l’éducation à la virilité va prendre du temps, nous en sommes toutes et tous imprégnés. Cependant, des solutions existent.
... en prendre conscience ... réfléchir à comment éduquer les garçons comme une fille ... Au niveau collectif, c’est une bataille culturelle qu’il faut mener pour diffuser cette idée dans toutes les strates de la société : les comportements virilistes sont totalement ruineux, il est grand temps que les hommes acceptent de se comporter comme les femmes.
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https://youtu.be/fksKuXhvWX4
Connu / https://twitter.com/L_insoumission/status/1588833505303089154
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GFLC a aimé L'insoumission @L_insoumission
La virilité coûte 95 milliards d’euros chaque année, autant que le budget de l’éducation et de la...
Combien coûte la virilité ? C’est la question que s’est posée la chercheuse Lucile Peytavin. Les hommes représentent 96,3% de la population carcérale et 90%
11:00 AM · - 22 Retweets - 5 Tweets cités - 47 J'aime
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Ndlr : Gazou de "
Se comporter comme des femmes ou être une femme comme les autres, comme la femme est aussi un homme comme les autres?
En d'autres termes, être toutes et tous des individus non genrés?
#Virilité #Virilisme #BudgetDeLétat #Masculinité #Masculinisme #Masculin
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17 minutes
La sémiologue est l'invitée d'Eric Delvaux et Jérôme Cadet pour la parution de son livre "Viriles comme Vénus" aux éditions des Équateurs.
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débat sémantique autour des questions de virilité et plus largement des inégalités de genre : "Virilité c'est un mot qui circule beaucoup, qui est plutôt négatif aujourd'hui. Belliqueux, rapporté au combat, au débat très difficile dans lequel nous sommes souvent très enfermés, etc. Et à mon avis, ça le transforme complètement. Ce mot qui est à l'origine est tout à fait positif, non genré. C'est une énergie liée à la nature. [...] C'est très important parce que nous sommes héritiers, pour toutes ces questions de masculin, de féminin, et de politique parce que ça va ensemble, nous sommes héritiers du monde latin, pas tant que ça du monde grec sur ces sujets-là."
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"Il faut que les femmes se réapproprient la virilité à laquelle elles ont droit", estime Mariette Darrigrand, Sémiologue
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Ndlr : se rapproche-t-elle de la pulsion de vie ? ACT
L’étude critique des masculinités est un nouveau domaine de recherche au sein des études de genre. Développé et théorisé par la sociologue australienne Raewyn Connell, il renouvelle les cadres théoriques autour de l’étude des hommes. En dénonçant la masculinité normative d’une figure virile, les masculinity studies ont permis d’introduire l’idée d’une pluralité d’incarnation du masculin en dehors d’une référence systématique à la virilité. Cet article propose un bilan critique autour de la confusion des concepts de « virilité » et de « masculinité » pour proposer l’idée que celle-ci influence non seulement les représentations et les pratiques sociales, mais également les recherches universitaires. Il démontre que la perméabilité des deux termes essentialise la masculinité et entretient implicitement l’idée d’une hiérarchie entre les genres. L’article propose ainsi de penser les masculinités au pluriel et la virilité en dehors d’un genre précis afin d’enrichir les analyses sociologiques encore émergentes (en France) autour des hommes et du masculin.
Mots-clés : Masculinité, Virilité, Genre, Études critiques de masculinités, Masculinities? studies, concept, Connell
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Le terme, rarement employé de manière négative, ne trouve pas d’équivalent au féminin. Ainsi, associer systématiquement le viril au masculin n’est-il pas la négation d’une forme de puissance au féminin ? Est-il impensable de concevoir une femme virile, autrement dit forte, puissante, et performante ? Est-il si impensable de penser la puissance sexuelle des femmes ou encore la violence de celles-ci (Cardi, Pruvost, 2012) ? Il semblerait ainsi utile de déconnecter la virilité du masculin pour penser une référence idéelle mobilisable à la fois par les hommes et par les femmes comme pourraient le suggérer les travaux autour des collectifs de défense virils au travail (Rivoal, 2015). À l’instar des « masculinités sans hommes » (Halberstam, 1998), la première étape de la critique des structures inégalitaires n’est-elle pas ainsi de repenser la virilité. En effet, « quand de toutes parts la virilité des femmes est méprisée, entravée, désignée comme néfaste, les hommes auraient tort de se réjouir, ou de se sentir protégés. C’est autant leur autonomie que la nôtre [celle des femmes] qui est remise en cause » (Despentes, 2007, p. 26). Aussi continuer d’associer la virilité (et ses qualités socialement valorisées) aux hommes n’est-il pas une manière de présumer l’idée que les femmes seraient incapables de rivaliser dans un monde viril (donc masculin) ? Croire que les femmes seraient passives à l’hégémonie serait faire fausse route comme le montrent nombre de travaux féministes.
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