Pendant que notre attention est tournée vers les élections, le législateur en profite pour grignoter nos droits et libertés encore plus ! Nous recevons Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du net pour en discuter.
Pendant que notre attention est tournée vers les élections, le législateur en profite pour grignoter nos droits et libertés encore plus ! Le Conseil d’État a validé l’utilisation massive de la reconnaissance faciale par la police dans le fichier « traitement des antécédents judiciaires », portant ainsi atteinte aux droits et libertés des personnes concernées et ce malgré les alertes lancées par la quadrature du Net, association de défense et de promotion des droits et libertés sur internet.
La commission des Lois du Sénat a adopté hier à l'unanimité un rapport d’information sur « la reconnaissance faciale et ses risques ». Ce document, qui a été rendu public aujourd’hui, alerte sur l’absence de cadre juridique clair face aux nouvelles technologies d’identification, et recommande le lancement d’une série d’expérimentations.
Nous recevons Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du net pour discuter de cette surveillance de masse...
Tr.: ... 20 millions de personnes fichées dont 9 millions avec photos ... JO2024 ... vendre des armes ... les caméras ne servent à rien en terme de dissuasion ... tout le monde n'est pas suspect ou dangereux par défaut ... biométrie
Cet article a été publié à l’origine sur notre blog Technopolice
Lundi 19 juillet prochain, Laurent Wauquiez présentera à l’assemblée de la région Auvergne-Rhône-Alpes un projet de délibération pour lui permettre de déployer la reconnaissance faciale…
C'est à nous de façonner le futur
La reconnaissance faciale peut être et sera utilisée par les gouvernements et les entreprises contre chacun et chacunes d'entre nous - en fonction de ce que nous sommes et de ce à quoi nous ressemblons.
Reprenons le contrôle de nos espaces publics. Interdisons la surveillance biométrique de masse !
Signez la pétition pour une nouvelle législation.
54 688 ont déjà signé
Connu / https://twitter.com/laquadrature/status/1404436464356765705
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La Quadrature du Net @laquadrature · 8h
Pour lutter contre la surveillance de masse, le réseau EDRi a lancé l'initiative @ReclaimYourFace, avec possibilité de signature pour soutenir le mouvement
1 - 30 - 40
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De nombreux objectifs... Mais avec quels moyens ?
On avait eu +15 ETP (équivalents temps plein) en 2019, +10 en 2020. En tout, nous serons 225 cette année. Effectivement, cette augmentation montre certes qu’il y a une prise de conscience réelle des pouvoirs publics sur ces enjeux de protection des données. Cela dit, nos ressources demeurent insuffisantes au regard des enjeux considérables qu’on a à traiter.
Dans l’accompagnement, il y a 4 millions d’entreprises en France, il y a le grand public auprès duquel il faut faire de la pédagogie. Nous accompagnons aussi les pouvoirs publics. Nous avons été auditionnés 33 fois l’an passé au Parlement, indépendamment de tous les contacts plus informels. Le collège a dû rendre une cinquantaine d’avis sur des enjeux très importants comme la bioéthique sans compter tous les enjeux qui arrivent comme celui de la reconnaissance faciale.
La reconnaissance faciale est-elle une innovation extraordinaire, qui va simplifier la vie des consommateurs et des usagers de l'administration, ou au contraire est-elle une redoutable technique liberticide de surveillance de masse ? A moins qu'elle ne soit la dernière ruse des marchands pour nous extorquer les données, ce "pétrole du 21ème siècle". Sur ce nouvel objet de craintes et de fantasmes, trois invités : Olivier Tesquet, journaliste à Télérama ; Asma Mhalla, chercheuse sur les enjeux démocratiques de la reconnaissance faciale et des "Smart City" ; et Didier Baichère, député (LREM), vice-président de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.
L'émission - Chapitrage
1 "La question de la surveillance généralisée se pose aussi en Europe"
2 Alicem, confort" d'utilisation et accoutumance
3 L'interpénétration public-Privé
4 Un "cheval de troie" de la "société de vigilance" ?
@pyg@framapiaf.org a retweeté
Mais où va le web ? @MaisOuVaLeWeb · 5 nov.
Parce que la reconnaissance faciale est un sujet de société, mais aussi un déni de démocratie. J'y vais aussi de ma petite analyse.
Sommes-nous institutionnellement équipés pour interdire la reconnaissance faciale à des fins sécuritaires ?
http://maisouvaleweb.fr/sommes-institutionnellement-equipes-interdire-reconnaissance-faciale-a-fins-securitaires/
Yaël Benayoun 🐑 et 7 autres
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En novembre, la France veut lancer son dispositif ALICEM de reconnaissance faciale pour accéder eux services publics en ligne. Pour la Quadrature du net, mais aussi la CNIL, ce dispositif n’est pas compatible avec le règlement général sur les données personnelles. Nos libertés sont-elles en danger ? Martin Drago, juriste et membre de la Quadrature du Net, est l’invité de #LaMidinale.
http://www.regards.fr
VERBATIM
Sur l’usage des technologies à reconnaissance faciale
« Il y en a déjà dans les aéroports et l y a eu une expérience lors du carnaval de Nice pendant trois jours - première expérimentation de reconnaissance faciale sur la voie publique ! La police peut accéder et faire de la reconnaissance faciale avec un fichier… et il y a cette expérimentation dans les lycées qui arrive. »
« Ce qui a motivé notre recours, c’est qu’il faut commencer à réfléchir à l’interdiction, voire à un moratoire sur le développement de cette technologie. »
Sur le projet ALICEM qui pourrait se déployer dès novembre en France
« ALICEM n’est pas une expérimentation, c’est un dispositif finalisé. »
« ALICEM sert à créer une identité numérique sur Internet pour accéder à certains services publics (…) et quand vous voulez créer cette identité numérique, vous êtes obligé de passer par un dispositif de reconnaissance faciale. »
« Pour l’instant, ça n’est que pour les gens qui disposent d’un téléphone Androïd et un passeport biométrique : il faut scanner avec le téléphone la puce du passeport biométrique et ensuite il faut prendre une vidéo de soi. »
« Le problème, c’est que le gouvernement nous explique que pour le faire, on a le consentement des gens (…), ce qui n’est pas le cas parce que vous êtes obligé de passer par un dispositif de reconnaissance faciale. »
Sur les dérives possibles du dispositif
« Le problème, c’est ce que veut faire le gouvernement des données liées à la reconnaissance faciale : le gouvernement ne respecte pas le RGPD [règlement général sur les données personnelles] sur cette notion de “consentement libre” car on ne peut pas contraindre les gens à utiliser leurs données personnelles. »
« Il y a le discours du gouvernement, notamment celui de Christophe Castaner qui fait le lien entre la haine, l’anonymat en ligne et le dispositif ALICEM. »
« Aujourd’hui, ALICEM n’est pas encore obligatoire pour tout le monde mais le risque c’est : que se passe-t-il demain ? »
« Avec ALICEM, la CNIL dit que le gouvernement ne respecter par le RGPD. Le gouvernement n’en a pas tenu compte et a publié le décret d’application ce qui nous a motivés à l’attaquer. »
Sur les libertés individuelles
« La reconnaissance faciale, telle qu’elle est voulue, c’est l’outil final de reconnaissance et de surveillance de masse dans la rue. »
« Contrairement l’ADN ou les empreintes, on sait quand on vous les prend. S’agissant du visage, on ne sait pas quand une caméra va vous repérer ou vous identifier. »
« C’est un dispositif qui peut être partout dans la rue et c’est une possibilité notamment dans le cadre des Jeux Olympiques de 2024 que le gouvernement voudrait mettre en place. »
« Ce dispositif a un effet énorme sur les libertés d’aller et venir, sur notre vie privée et aussi sur notre liberté d’expression et de manifester : si vous savez qu’en allant manifester, vous aller être identifié, vous n’allez peut-être pas manifester de la même façon. »
« Cette technologie est un normalisme : elle existe déjà sur certains téléphone portable et si vous l’utilisez pour accéder aux services publics ou pour entrer dans votre établissement scolaire, ça normalise la technologie et quand ça va arriver dans l’espace public, vous n’allez plus tellement réfléchir aux dangers pour les libertés. »
Sur l’acceptation sociale de cette technologie face à l’insécurité
« Le gouvernement va utiliser l’argument de la peur et du terrorisme pour pousser ces technologies. »
« On parle de reconnaissance faciale mais il y existe aussi une assemblée de nouveaux outils, de nouvelles technologies de surveillance qui se développent, comme la vidéo de surveillance intelligente - qui va repérer certains comportements dans la foule - ou des micros - comme à Saint-Etienne qui vont repérer certains bruits. »
« On a lancé le mouvement Technopolis qui permet de se renseigner, de bien comprendre ces technologies, de les analyser, de voir les dangers sur les libertés. »
« C’est pas parce qu’on est frappé par un attentat qu’on a envie d’avoir ces technologies. »
Sur le modèle chinois
« Il ne faut pas faire la comparaison avec le modèle chinois parce qu’en France, il se passe déjà des choses assez graves : la vidéo surveillance intelligente a déjà lieu à Valenciennes et à Toulouse. La reconnaissance faciale ainsi que des micros sont déjà en place dans certaines rues. »
« On a tendance à dire qu’en France, on n’en est pas encore comme en Chine. Alors que si, en France, il se passe des choses très graves. »
Catégorie Actualités et politique 6 commentaires
231 ont signé
Union National Lycéenne ALPES-MARITIMES a lancé cette pétition adressée à Région PACA
La région Provence Alpes Cotes d’Azur a décidé d’installer au lycée les Eucalyptus un « système de reconnaissance biométrique »financé par Cisco.
Est-ce que cette méthode qui commence à émerger dans plusieurs établissements en France serait un moyen de recenser les jeunes pour faciliter le passage au Service National universel Obligatoire ?
Cette mesure fait penser à l'émergence d'un régime chinois déjà implanté dans la région. Cette mesure draconienne mérite plusieurs attentions notamment sur la question de la fuite des informations.
L'entreprise qui finance cet état d'âme sera-t-elle en mesure de garantir un respect total de l'individu ? Nous attendons des réponses des élus de la région !
Notre syndicat, l’Union Nationale Lycée Alpes-Maritimes demande à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) de refuser ce projet qui n’ait pas accepté par la majorité des lycéens-ne-s et pas par diverses associations et syndicat et qui ne garantit nullement le respect total de l’individu !
L’Union Nationale lycéen des Alpes-Maritimes n’hésitera pas à se mobiliser dès Septembre si la région Provence Alpes Cotes d’Azur et la CNIL décide d’installer ces caméras !