Anthony Cortes est journaliste. Pendant plus d'un an, il a parcouru le pays à la rencontre de ceux qui ont été au coeur de la lutte des Gilets jaunes. Riche de leurs témoignages, il a publié "Le réveil de la France oubliée : Et si notre avenir était dans les villages ?". Entretien.
Le bouillonnement des villes occulte bien souvent l’activité des campagnes dans l’actualité. Pourtant, celles-ci ne cessent guère de vivre et de se réinventer, et dans l’ombre des grands pôles urbains, repensent leur rôle dans le territoire français.
Pendant un an et demi, Anthony Cortes a sillonné la France. Ce journaliste originaire des Pyrénées-Orientales a ainsi récolté des témoignages dans un monde caricaturé par les médias traditionnels et les observateurs. Tirant les leçons du mouvement des gilets jaunes qui mobilisa les campagnes, il est allé à la rencontre de ceux qui ont été les acteurs de ce grand mouvement populaire qui refuse de s’éteindre.
Tr.: ... remettre au goût du jour le localisme ... valoriser nos propres richesses, recycler d'anciennes recettes, créer de petits cercles vertueux, autogestion, décrit sans la citer l'approche endogène. On est abandonnés, on n'a plus de financements, on ne va pas se laisser mourrir. communalisme, municipalisme, après commercy ... n'a pas cité le mot ruralité.
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Connue / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1228398103033778177
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Le Média @LeMediaTV
FAUT-IL OCCUPER LES MAIRIES ?
Dans un certain nombre de milieux militants, la question des listes citoyennes émerge. Mais aussi le thème plus large du #communalisme et du #municipalisme.
#Municipales2020
8:18 PM · 14 févr. 2020 - 50 Retweets - 62 J'aime
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Transcription : Danielle Simonnet conseiller de paris élue du 20e LFI, Candidate Décidons Paris à la Mairie de Paris, auteure de "PARIS, les moineaux reviendront ! préface de Vikash Dhorasoo ... Yazid Arifi membre de la liste citoyenne Nous sommes Pantin
1:03:00 médiation nomade ... pousser les villes à ouvrir des lieux le soir pour se poser, discuter. ... des espaces de paroles ... livre, la parole est plus forte que la violence ... plus de liens, moins de biens ...
Connu / https://twitter.com/FaireCommune/status/1224981515785949184
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Nicolas Voisin a retweeté FaireCommune @FaireCommune · 17h
Retour sur la @CommuneCommunes
organisée les 18 et 19 janvier dernier: esquisse collective de compte-rendu à retrouver ici http://fairecommune.mystrikingly.com/blog/premiere-commune-des-communes-a-commercy
.#FaireCommune #Communalisme #CommunedesCommunes #Commercy
Première Commune des communes à Commercy
Une dizaine de membres du collectif Faire Commune s'est rendue à la première Commune des communes qui se tenait à Commercy les 18 et 19 janvier 2020. L'événement a rassemblé enviro
fairecommune.mystrikingly.com
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Clés : Capitalisme ; Écologie ; Gilets Jaunes
"Le temps de la vie n'est pas celui de l'économie. Le capitalisme s'est pris au piège de la rentabilité à court terme. Notre détermination vitale joue, elle, sur le long terme". A l'occasion de la Rencontre nationale des Communes libres et des initiatives municipalistes à Commercy, une contribution inédite du philosophe Raoul Vaneigem.
Connue / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?ApPX0g
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Bilan d'expériences d’inspiration municipaliste, et découvertes d'initiatives en cours, de Marseille à Commercy, en passant par le projet Super Local défendu par Partager c'est sympa.
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Transcription : ... 23:17 à Saillans, on ne parle pas de maire, mais de binôme de tête, coordinateur de l'action municipal. Mais toutes les décisions se prennent en toute collégialité au sein de ce comité de pilotage qui a lieu environ 2 fois par mois. L'autre partie, c'est qu'on a ouvert la gouvernance à la population, en l'inscrivant dans notre projet, c'est-à-dire qu'on allait coconstruire une gestion communale. Et je reviendrai sur la campagne car c'est important. Ya beaucoup de questionnements sur lesquels on a bien réfléchi à Saillans. On n'est pas partis sur un modèle mais vraiment ça a été une construction de projet réellement. On ne savait pas ce qu'était un binôme, ni un comité de pilotage, ni une commission participative, ni un groupe action projet (GAP), tout ça a été construit d'une manière collective pendant la campagne. Pour les habitants, ils peuvent 1- venir dans des commissions participatives thématiques qu'on a instauré une fois par an et qui avait pour objectifs de faire avoir une réflexion sur l'action qui est de la compétence que l'élu référent était coordonnateur de la compétence et de ces commissions thématiques il émanait ce qu'on appelle des GAP pour réaliser une action bien précise. Outil efficace dans une commune de 1300 habitants, avec peu de moyens d'agence, notre secrétaire générale n'a pas le temps d'organiser tout ce qui est de la participation. Les habitants peuvent venir coconstruire les dossiers, les décisions qu'on va prendre au sein du comité de pilotage. 25:52 Ça été plus dur qu'imaginé. ça a nécessité une forte volonté. Et comme dans beaucoup de structures, la participation n'est pas la même au début qu'à la fin, avec le même cap. L'ouverture de la politique communale se heurte à 2 postures : - de rejet, des personnes contre cette manière de fonctionner (ouverture, participation, coconstruction). Amener les éléments d'aide à la décision n'est pas encore dans les gênes, ça nécessite du temps. On interpelle les habitants sur l'espace commun "vous avez votre mot à dire" et ç'est pas si simple pour certains.
27:57 VV : on n'est pas écouté, ça ne bouge pas. initiative coconstruite avec le collectif il est encore temps/partager c'est sympa/notre affaire à tous. Se servir de tremplin aux municipales, au soutien de collectifs en lutte contre des projets ou des sites polluants et injustes partout en fr. Carte de Reporterre qui reprend ces GPII. Collectifs qui luttent. On veut demander des comptes /municipales aux candidats/élus. Dépasser le fait de demander. établir un rapport de forces. Une force de frappe. Vivre la démocratie directe à tout moment. Établir un réseau de collectifs en lutte avec des référents qui font le lien. Il nous faudrait ~100 personnes pour avoir 300 collectifs mis en réseau. Et pour l'instant, on n'a pas les moyens de les payer. Il va falloir faire un appel à dons pour le rémunérer.
ASL : dèsélus baisse des dotations de l'état. /prgm coconstruit sans augm impôts, démocratie participative : conseils citoyens, débats participatifs, engagement des coopératives sur le terrain, chantiers ouverts au public. Né au cours du mandat, rencontre dans espace de communs habitants/institution. 3è pilier pétition/votation lancé en 2015, 2016, 2 ans de pratiques à partir de 2000 signatures. cassé par le tribunal administratif. 1 bibliothèque devenue un tiers-lieu qui a redonné une animation dans le quartier puisque tous les habitants s'en sont saisis. A vu naître le 1er comité des usagers. à reproduire partout. Le participatif a créé de la coopération. grace à un espace de dialogue.
40:53 GG cycle de repolitisation du local "comment produire des alternatives ? écologiques, sociales pour rompre avec une direction néolibérale des pol loc On maintient les institutions, on les réinvestit.
ASO : la biénale des villes en transition met en relation toutes les initiatives et global/local posture de facilitateur,
GG ou des villes en décroissance comme vitry-le-françois qui prend des décisions de décroissance urbaine, mais pas participative. C'est plutôt ? les mvts de lutte prennent au sérieux les élus en leur disant vous êtes capables et nous on va vous contraindre. 2è scénario : on repart du local pour subvertir les institutions. scénario de conquête du pouvoir pour changer la manière dont on gouverne une ville. Et donc là, on fait exploser ce qu'est une campagne municipale, on ne fait pas de liste préconçue, une plateforme plutôt qu'on programme, on ouvre à tous vents. Et une fois qu'on est élus, on démolit le fonctionnement municipal.
Fathi B travailler la question des communs, des décisions locales,
GG cette branche - le communalisme - ya une fatigue des promesses non tenues du participatif.
SM : qu'est-ce qu'être citoyen ? gérer cité. Force de l'intelligence collective, du collectif, décider du cadre de vie qu'on veut et de la politique. Radical. renc à Commercy les 23-24/11 la commune des communes, démocratie directe, énergie, eau, cantines bio, le lien social, Puis passer au niveau national avec une fédération des initiatives pour contre-pouvoir global avec un vrai rapport de forces.
ASO : ada colao a redonné sens, passer à la 6è. SM : n'y croit pas à cause des règles du jeu biaisées, les ordonnances, etc.
Mr ??? Marseille ya des urgences, des cités où les enfants s'entre-tuent, la dogue, quartiers abandonnés. redonner un espoir /effet des politiques nationales et internationales. Que les gens du quartier s'emparent du pouvoir pour faire émerger des alternatives. Que le conseil municipal ressemble aux gens de la ville.
VV écologie ferment /artificialisation des sols peu décident de ne pas grandir, elles bétonnent 3x+vite que la population grandit. moitié béton ! incapables de débétonner, faire revivre un sol. Donc on tue la terre et le vivant sans savoir revenir en arrière. Et cet enjeu se joue au niveau local.
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assemblée des assemblées regroupant 75 délégations venues de toutes la France ayant eu lieu à Sorcy Saint-Martin (Meuse) , organisée par les gilets jaunes de Commercy
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assemblée des assemblées regroupant 75 délégations venues de toutes la France ayant eu lieu à Sorcy Saint-Martin (Meuse) , organisée par les gilets jaunes de Commercy
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petit condensé de L'acte 22 de Commercy , petite ville de la Meuse , ou environ 250 personnes se sont rassemblées devant la piscine. Une manifestation sans encombre , calme et bon enfant , sur le parcours , passage à la gendarmerie pour y hisser le drapeau jaune , puis marche dans les rues de Commercy , les petits recoins perdus, qui mènèrent , en passant par le centre ville , pour y danser en rond , devant l'école de musique pour assister à une représentation de Karimba Samba (la Batucada) , au rond point des 3 Godelles pour y installer la cabane symbolique , et finir devant les CRS venus protéger tout l'accès du chateau. Aucune photo au château malheureusement n'a pu être prise pour un évènement assez rare du à la présence de tout ce dispositif et ces hommes armés jusqu'au dents. Aucun affrontement , une manifestation qui s'est déroulée dans la joie la bonne humeur . Bravo à tout les manifestants pour leur bonne conscience. Il n'était pas necessaire d'interdire le peuple de Commercy à circuler librement même sans être gilet jaune , c'est une atteinte à la liberté pour ceux qui restent dans ce quartier en tant qu'habitants et commerçants .
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... ma proposition de « fédération populaire » ... une idée neuve. En effet une telle formule n’a jamais été mise en œuvre. Neuve mais pas nouvelle venant de moi car il s’agit de constituer ce que dans de nombreux textes antérieurs et dans le livre L’Ère du peuple j’avais appelé « le front du peuple », puis il y a un an dans le même journal Libération le « nouveau Front populaire » ... l’implosion des anciennes structures sociales de notre pays sous la pression des politiques néolibérales s’est combinée avec l’effondrement des formes traditionnelles de la représentation politique populaire. L’idée est donc que ce n’est pas en partant des anciens partis et de leur coalition que l’on parviendra à construire une majorité populaire sur un projet alternatif pour notre société. En tous cas pour un projet à la hauteur des transformations du mode de production et d’échange que la crise climatique, notamment, met à l’ordre du jour. L’idée centrale tourne autour du mot « fédérer ». ... le processus visé n’est pas seulement électoral. Il engage pour les élections, certes. Mais le reste du temps, il engage pour l’action concrète dans la société en appui aux mouvements sociaux qui travaillent celle-ci. C’est donc en partant du travail de fédération des revendications écologiques et sociales et des mouvements qui les portent que l’on construit une nouvelle majorité. Les partis qui le veulent se mettent au service de la réussite de ce processus. Ils aident à sa construction, ils se rassemblent sous un label commun en vue de le soutenir.
Prenons un exemple de ce processus de fédération populaire. Les élections municipales. Le programme doit venir de l’action des collectifs citoyens dont les revendications doivent être réunies et inscrites dans la perspective globale écologique et sociale qui lui donne son sens. Les partis sont présents à travers leurs militants de terrain agissant dans ces collectifs et non « au nom du parti ». Ils se fédèrent sous un label commun pour appuyer la liste et soutenir sa campagne. La liste n’est donc pas celle des partis ou du personnage providentiel qui est tête de liste mais une fédération populaire de collectifs et de citoyens notoirement engagés dans les mouvements sociaux urbains. Voila pour les élections. Au fond c’est la méthode qui a prévalu pour la formation de la liste insoumise aux élections européennes : un mix de personnalités engagées syndicalistes, associatifs et militants politiques.
Autre versant de la construction d’une fédération populaire : l’action. La encore, le modèle est dans la vie elle-même. C’est la participation personnelle d’une part et le soutien collectif d’autres part à des actions comme celle des assises de Commercy ou l’appel à la marche du 27 avril prochain par des organisations syndicales, des gilets jaunes et des organisations politiques.
6 425 EUR Collecté(s) Collectés en 59 jours / 207 participations jusqu'à présent
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assemblée des assemblées regroupant 75 délégations venues de toutes la France ayant eu lieu à Sorcy Saint-Martin (Meuse) , organisée par les gilets jaunes de Commercy
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Fin janvier s'est tenue à Commercy (Meuse) la 1ère Assemblée des Assemblées de Gilets Jaunes démocratiquement organisée. La 2ème aura lieu à Saint-Nazaire les 5, 6 et 7 avril 2019.
... définir ce qu'est l'Assemblée des assemblées et d'approfondir nos manières de nous coordonner et de nous entraider, sans pour autant se transformer en un lieu de prise de pouvoir. Nous parlerons coordination, réseau, actions, revendications, stratégie, perspectives, prochaines Assemblées...
Cagnotte de soutien : https://www.paypal.com/pools/c/8crrXO5A1N
Plus d'infos :
- Site internet de la Maison du Peuple de Saint-Nazaire et alentours http://giletjaune44.livehost.fr/
- Facebook de la Maison du Peuple de Saint-Nazaire et alentours
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Aux côtés d'ATTAC, de Mediapart, de Politis, de la fondation Copernic, et l'Université des Grands Voisins, débat "Les gilets jaunes : ouverture des possibles" avec la participation de plusieurs chercheurs, militants et gilets jaunes.
L'événement consistait à ouvrir un grand débat public et non institutionnel sur les questions soulevées par le mouvement : l’épuisement de la démocratie dite représentative, la globalisation et l’accroissement de l’inégalité sociale, la mondialisation et la déstructuration du territoire.
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Transcriptilon :
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assemblée des assemblée, démocratie directe ... enquête des sociologues pouvoir d'achat ... 8% des GJ prônent l'écologie 2% migrants ... capitalisme d'expulsion écologie sociale résistance convivialisme municipalisme libertaire désobéissance civile / légitimité des formes de résistance, rapport entre production et circulation des marchandises (on bloque par les flux) ... médiation a échoué, retour à l'essence de la démocratie n'anticipons pas, le pire ou le meilleur, écoutons, pensons ... la zad de nddl ... la clé est économique : toucher au coeur du pouvoir économique ... alternatives, réfléchir, comprendre comment ... monnaies locales complémentaires, en partant du bas ...
Organisation du débat :
Bertrand Dumenieu, Maurizi Gribaudi, Julien Perret, Michèle Riot-Sarcey, Alessandro Sarti.
Qu’est-ce que le mouvement des Gilets jaunes révèle de l’épuisement de l’organisation politique et économique de notre société ? Quel est le rôle de l’État ? De la société civile ? Quelle place occupe l’écologie dans la transformation de la société ? Dans cet entretien, Bruno Latour livre ses réflexions sur ce moment politique « enthousiasmant ».
Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences.
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Aujourd’hui, ces plaintes tout à fait légitimes sur la réorganisation de la société s’adressent à un État incapable de se transformer rapidement faute d’une société civile active et détaillée. Par exemple, les débats des Gilets jaunes lors de l’assemblée de Commercy restent à un niveau de généralité extraordinaire. C’est compréhensible. Mais cela ne résout en rien le problème d’ajuster l’analyse à cette situation où les gens ont un vocabulaire politique centré soit sur l’identité quand s’ils sont plus à droite, soit sur l’imaginaire révolutionnaire quand ils sont plus à gauche.
...
On est obligé de recommencer au niveau individuel puisqu’on a individualisé les gens. Aujourd’hui, un village ne serait absolument pas capable d’écrire un cahier de doléances comme en 1789 parce que les habitants ne se connaissent pas, ou parce qu’ils ont des statuts complètement différents et des intérêts totalement divergents ! C’est incroyable, la diversité d’un village. Et je ne parle pas d’une ville.
Donc, le problème est qu’il faut renouer le lien, l’ancrage ... de quelles ressources dépendez-vous ? La description de votre dépendance va révéler que ce dont vous avez besoin, vous en êtes privé par quelqu’un que vous nommez et qui est là ... nommer les adversaires aussi bien que les alliés dans un paysage que l’on commence à peupler de lieux, d’institutions, de gens
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Sans argent, le néolibéralisme est une immense source de frustration
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Le « grand débat » recueille des opinions ; c’est un vaste sondage sans même le respect des statistiques.
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Le néolibéralisme a individualisé la perception par tout le monde de soi-même et dissous nombre de liens sociaux. Mais ce qui se passe dans le mouvement des Gilets jaunes, par exemple à Commercy, c’est la tentative de refaire un sujet collectif.
Bien sûr !
Il faut passer par là, non ?
Oui bien sûr, mais enfin, vous auriez étonné les vieux militants des années 1960 si vous leur aviez dit qu’un mouvement social, « c’est formidable parce qu’on se retrouve ensemble et qu’on se parle chaleureusement ». De la chaleur, ils en avaient à foison dans d’innombrables cellules, associations, comités, etc. Cela fait penser à Nuit debout, en 2016. C’est important que les malheureux sujets néolibéraux retrouvent des liens de parole et de solidarité, oui, mais ce n’est pas leur faire injure que de reconnaître que c’est juste le début. Ensuite, il faut passer à la description des situations concrètes pour qu’on commence à repérer les intérêts divergents et voir avec qui on s’allie contre qui. Cela m’étonnerait beaucoup que, dans un rond-point, si on poursuivait la description des conditions de subsistance de chacun, on maintiendrait la chaude unanimité que nous décrivent les journaux.
...
on ne fait pas une société avec des individus
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refaire maintenant, avec la question écologique, le même travail de réinscription dans les liens et les attachements que le marxisme a fait à partir de la fin du XIXe siècle. Sachant que les êtres auxquels on est relié pour subsister, ce ne sont plus les êtres dans la chaîne de production ou dans les mines de charbon, mais tous les êtres anciennement « de la nature ». Et que c’est beaucoup plus compliqué, et donc, c’est mon argument, beaucoup plus nécessaire.
Donc, ce travail, qui va le faire ? Pas l’État. Pas des experts, même s’il faut des experts, des sociologues, des économistes… Il n’y a que les gens eux-mêmes !
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Dans l’ancien régime, le climat n’était pas intégré à la politique. Maintenant, il est intégré à la politique comme un des enjeux essentiels. Et ce n’est pas tant par la question du CO2 que par celle des conditions de subsistance. Le terme de « crise de subsistance » est un terme de la Révolution française qui n’est pas inexact quand on l’applique à notre situation. Nous vivons bien une « crise de subsistance ». Nous nous apercevons qu’il faut se poser la question : « Que fait-on quand les insectes, les glaces, les êtres vivants disparaissent ? »
...
se poser trois questions : « Quels sont les êtres et les choses qui vous permettent de subsister ? » Et pas seulement d’argent. Puis : « De quoi dépendons-nous ? Qui dépend de nous ? » Et ensuite : « Que sommes-nous prêts à défendre ? Qui sommes-nous prêts à attaquer ? Avec qui se défendre ? »
...
quand 1789 est arrivé, il y avait eu trente ou quarante ans de discussions dans toutes les élites et dans le Tiers État sur les réformes à faire. Aujourd’hui, l’État français n’a pas la moindre idée de comment sortir du système de production et passer à une situation écologico-compatible. En fait, ce n’est pas à l’État de le penser, il n’en est pas encore capable.
...
On n’a jamais eu de révolution qui attendait de l’État sa transformation…
Il y a quand même un jeu par rapport à l’État. Il organise le « grand débat », en espérant que cela va affaiblir le mouvement social.
C’est du petit machiavélisme !
C’est la bataille du moment.
Oui, mais elle ne m’intéresse pas. Moi, je suis plutôt tourné vers le futur, et ce n’est pas la peine d’être prophète pour prévoir que la crise actuelle préfigure toute celles qui vont venir : comment concilier justice sociale et atterrissage sur la terre… ou ce que j’appelle le terrestre.
...
des milliers de gens, dont beaucoup de jeunes, ont totalement changé de direction dans la vie. Il se produit une reterritorialisation, une réimplantation. C’est ce que doit faire la société : s’ancrer.
Le problème est qu’elle ne sait pas où elle est. Si on change de Terre, avec le nouveau régime climatique, c’est comme de déclarer que la Terre tourne autour du soleil. C’est une mutation de même ampleur. C’est ce qui est à la fois excitant et angoissant. Mais ne nous plaignons pas : enfin ça bouge !
Suivez notre émission en clair et en direct de Commercy, où 75 délégations de « gilets jaunes » de toute la France se sont réunies ce week-end. Rencontre avec les organisateurs de l’événement, qui seront interrogés sur leurs revendications et la structuration du mouvement.
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appel à une « assemblée des assemblées » de gilets jaunes, qui a trouvé une première traduction ce week-end, puisque des membres de 75 groupes gilets jaunes de toute la France se sont réunis dans cette commune de la Meuse, en Lorraine (lire notre reportage).
Pour faire le bilan de cette rencontre inédite avec celles et ceux qui l’ont organisée, mais aussi pour débattre des revendications et modes de mobilisation qui s'expérimentent à Commercy, François Bonnet et Mathilde Goanec seront accompagnés de deux chercheurs : Stathis Kouvélakis, philosophe et enseignant au King’s College de l’Université de Londres (lire son analyse sur Contretemps), et Raphaël Challier, sociologue à Paris VIII et spécialiste du militantisme en milieu populaire (il réalise en ce moment une enquête de terrain sur des groupes de gilets jaunes).
Pour vous tenir au courant de l’actualité des lives et accéder à leur compte-rendu en direct, suivez le compte @MediapartStudio sur Twitter.
Près de Commercy, l'assemblée des Gilets jaunes refonde la démocratie
À Sorcy-Saint-Martin, le 27 janvier, près de 75 délégations des Gilets jaunes de toute la France ont adopté un Appel. Mettant en avant la revendication du partage des richesses, l’assemblée ambitionne de donner un cadre au mouvement, tout en respectant scrupuleusement son exigence démocratique.
Dans cette petite ville de la Meuse, les « gilets jaunes » ont créé depuis deux mois une assemblée populaire et citoyenne. Le modèle fait école : le 26 janvier, une trentaine de délégations venues de toute la France se réuniront à Commercy. Reportage sur ce que certains gilets jaunes définissent comme un « municipalisme libertaire ».
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appel
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10156297183332933&set=g.525666181272856&type=1&theater&ifg=1
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Quelques principes de base ont été posés. D'abord la parité, un équilibre des temps de parole entre femmes et hommes, un tandem femme-homme quand il s'agit de discuter avec les autres groupes de gilets jaunes en Lorraine. « Exemple, la rédaction de notre deuxième appel. Cela nous a pris une après-midi, nous étions une douzaine de personnes, six hommes, six femmes », précise Jonathan. Ensuite le recours systématique au vote pour toutes les décisions, des plus importantes au plus anecdotiques (par exemple, faut-il faire fabriquer des porte-clés gilets jaunes ?). Et si le vote ne permet pas de dégager une majorité franche, la discussion se poursuit, des éléments nouveaux sont recherchés et la décision est remise à un vote ultérieur.
« Ce qu'on découvre, c'est le plaisir de se parler, d'échanger et de se respecter, dit Mireille, qui alterne les petits boulots. On ne peut pas être d'accord sur tout mais l'essentiel c'est notre lutte. » Emmanuelle est, elle, ouvrière dans la principale usine de la ville qui fabrique des pièces pour l'aéronautique. « Je travaille en trois-huit, peintre en aéronautique, il n'y a pas beaucoup de femmes qui font ça, précise-t-elle. Ce que j'aime ici, c'est la solidarité, on se rend compte qu'on est moins isolé, qu'on a des problèmes semblables, et puis il y aussi la convivialité, chacun fait attention à ne pas casser le groupe. »
...
Nous ne sommes pas là pour demander l'étiquette politique de chacun. Les gens ne veulent plus entendre parler de ça. Ce qui nous rassemble est un combat social et démocratique: contre des impôts injustes, des taxes qui frappent les plus fragiles, pour le pouvoir d'achat, pour un changement complet du système politique. » ... Chacun ici doit laisser ses engagements ou ses appartenances à la porte, sinon c'est l'échec assuré. »
...
Chacun assure ainsi avoir laissé quelques-uns de ses engagements personnels à la maison. Au nom d'une cause supérieure, celle des gilets jaunes et d'un mouvement vécu à la fois comme totalement inédit et venu enfin du peuple.
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« On nous dit que le mouvement s'essouffle, qu'il ne reste à la cabane que les paumés et les sans-famille, je peux vous assurer que non, dit Guy. Nous avons pu faire une donation au Téléthon, on a passé une soirée à Metz à distribuer des gants, bonnets, écharpes aux SDF, on fait ici régulièrement des soupes solidaires avec des légumes donnés par les maraîchers. Et tout cela va durer. »
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Pourquoi cette expérimentation d’assemblée populaire se fait-elle à Commercy et pas ailleurs ? Personne n’a véritablement la réponse même si des pistes sont avancées par les uns et les autres. Une vieille culture ouvrière dans une ville qui a connu une profonde crise ; une envie de solidarité dans un territoire oublié par les pouvoirs publics ; le réveil d’une ville longtemps à gauche qui a basculé à droite et où les partis classiques sont désintégrés…
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un groupe qui a monté depuis un an une association dénommée « Là Qu’on Vive ». https://www.facebook.com/Laquonvive/ « C’est un lieu où toute personne est libre de venir sans se sentir jugée pour sa classe sociale, ses origines, ou son genre ; un espace où on peut de nouveau se rencontrer, discuter ensemble, apprendre à se connaître, et surtout : réapprendre à faire ensemble, en partageant savoirs et savoirs-faire, sans qu’il y ait de chef·fe. », dit ce groupe associatif. ... l’association vient d’acquérir une maison en centre-ville (voir le détail ici). Accueil des enfants, soirées, cycles de conférence, invitation de collectifs, d’auteurs ou d’artistes. « De fait, au fond de notre tête, on rêvait un peu de créer un jour une assemblée populaire », dit Claude, membre de l’association ayant rejoint la « cabane ». « Et le mouvement des gilets jaunes est parti, les gens sont sortis dans la rue, c’est allé encore plus vite. On a voulu en faire une colère d’automobiliste contre la taxe carburant, or c’est tout de suite devenu un énorme mouvement social. »
Est-ce ce collectif « Là Qu’on Vive » qui a théorisé ce que quelques gilets jaunes appellent le « municipalisme libertaire » ? « Non, c’est plus simple que ça, dit Jonathan, mais des gens sont venus nous voir, une étudiante belge par exemple, ils nous ont parlé de cela, de différents modes d’auto-organisation, du Chiapas, du Rojava même [région kurde au nord de la Syrie – ndlr]. Nous, nous avançons pas à pas. Il faut prendre le temps, écouter tout le monde et faire que tout le monde décide. » ... se souvenir d’un blocage d’un péage, au début du mouvement. « Il y avait un gars avec écrit sur son gilet “Heureux de voir qu’on est libre !” C’est pas mal, non ? Maintenant, il reste juste à écrire “Heureux de voir qu’on est égaux !”. »
Lire également dans Le Club de Mediapart les billets suivants:
Gilets jaunes : Le deuxième appel de Commercy
Les Gilets jaunes de Commercy lancent une coordination nationale
Appel des Gilets jaunes de Commercy à des Assemblées populaires partout
Les hauts dominants n’ont pas eu aussi peur depuis 1968.
L’heure est historique, tout semble possible, à portée de main.
Qu’est-ce qui manque? Des objectifs clairs et partagés.
Le Référendum d’Initiative Citoyenne est un excellant objectif, mais l’obtenir suppose que le sommet de la pyramide y consente, cet espoir est illusoire. Nous n’instituerons le RIC que si nous rebattons entièrement les cartes, en écrivant nous-mêmes, en pleine lumière, une nouvelle constitution. C’est tout à fait à notre portée vu l’ampleur de l’insurrection, à condition d’organiser un solide RÉSEAU d'Assemblées locales autogérées.
Manifester ne suffit pas, arrêtons de demander à être "entendu", nous n’obtiendrons la justice sociale que si nous la mettrons en œuvre nous-mêmes. Pour que la pyramide s’effondre il faut lui tourner le dos, lui dénier toute légitimité.
Pacifique ou non, toute révolution nécessite une mobilisation massive, sans laquelle rien n’est possible. Mais il ne suffit pas de faire tomber le régime, il faut savoir par quoi le remplacer, avoir une idée claire de la façon dont nous comptons défaire l’oligarchie et empêcher qu’elle se reconstitue ensuite. Nous savons depuis 1789 que la tyrannie sait changer de forme pour se maintenir.
Selon moi voici la liste, ci-dessous, de nos objectifs :
- Sortir de l’oligarchie pour parvenir enfin à la démocratie (encore jamais réalisée) ce qui suppose d’écrire de nouvelles règles du jeu, selon un processus constituant horizontal, incluant et transparent. Placer la DÉCENTRALISATION du pays au cœur du processus constituant.
- Limiter les écarts de richesses et de revenus, interdire les accumulations excessives, abolir le Monopoly, partager équitablement les richesses pour améliorer les conditions d’existence de chacun.
- Développer les services publiques (hôpitaux, écoles…) en augmentant massivement leurs budgets pour recruter et augmenter notamment les salaires des profs, des infirmières et autres "personnels de santé". Cet objectif nécessite de sortir du cercle vicieux de la dette artificielle, donc de RÉVOLUTIONNER LES MÉCANISMES DE CRÉATION MONÉTAIRE en retirant aux banques le pouvoir de créer l’argent, définanciariser l’économie.
- Abandonner le dogme de la croissance, qui n’est nécessaire que pour alimenter le cercle vicieux de l’argent-dette. Mettre en oeuvre une décroissance sélective pour faire atterrir en douceur notre système fou et destructeur.
- Cesser nos pollutions (de l’eau, de l’air, des sols et des corps) et renoncer à la logique "extractiviste" pour ne plus saccager les écosystèmes ni gaspiller les ressources planétaires. Réorganiser l'économie pour la rendre circulaire en recyclant systématiquement toutes les matériaux déjà extraits, s’interdire tout nouveau prélèvement, toute nouvelle destruction, renoncer aux grands projets inutiles. Dépolluer tout ce qui doit l’être, lancer une "économie de la dépollution".
- Changer progressivement les règles de la propriété : abolir les loyers?
- A long terme, envisager la sortie du salariat, cet esclavage moderne.
- A très long terme, philosophiquement, viser l’abolition de l’argent et la GRATUITÉ.
Pour l’heure, la priorité est à mon avis de créer une chaîne de télévision (d’abord sur le web) dédiée au processus constituant, cette chaîne servira à fédérer toutes les Assemblées locales (régionales, municipales…) qui sont en train de naître. La gestion transparente et démocratique de cette chaîne est la condition primordiale de son utilité, car l’audiovisuel est aujourd’hui LE pouvoir, très convoité et donc très disputé.
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Appel des Gilets Jaunes de Montreuil en réponse à l’appel des Gilets Jaunes de Commercy
Publié le 11 janvier 2019
Montreuil | Mouvement des Gilets Jaunes
Les gilets jaunes de Montreuil ont entendu l’appel de l’assemblée populaire de Commercy à se retrouver dans une grande assemblée des assemblées, une commune des communes, le 26 janvier prochain. Nous les remercions et leur répondons avec l’appel de Montreuil.