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« le pouvoir du peuple ne peut pas se déléguer sans se détruire » et tient la « démocratie représentative » pour une « contradiction dans les termes ».
Pour y parvenir, Bookchin croit en la patience révolutionnaire, rappelant qu’il aura fallu près d’un siècle de maturation pour mettre en mouvement la révolution russe, et refuse l’idée d’une nécessité historique : la société est devenue bourgeoise, mais il aurait pu en être autrement.
Murray Bookchin (1921-2006) écologiste libertaire américain (Photo par Luisa Michel – CC BY-SA 4.0)
Ce passage en revue de l’éco-anarchisme (qui gagnerait et mériterait d’être complété par les pensées d’écoféministes) nous rappelle l’impossibilité d’un renversement écologique dans le cadre capitaliste, comme en témoigne le développement de mots creux, vains et réformiste, que Patrick Chastenet cite (« développement durable », « croissance verte » « transition »).
Il nous prévient également que l’absence d’un changement radical amènera sans doute les élites actuelles à gérer les catastrophes écologiques à venir de manière punitive ou fascisante, comme le laisse penser les réactions étatiques à la pandémie de covid-19. Bernard Charbonneau anticipant que si on la laisse faire, la bourgeoisie tentera de sauver l’espèce « au prix d’une aggravation de la pollution fondamentale, la disparition de l’égalité et de la liberté, car cette société sera aussi autoritaire, contraignante, qu’oligarchique ». Elle permet aussi, notamment via Bookchin, de sortir des conceptions droitières de l’écologie, en vogue en ce moment, qui masquant la responsabilité du capitalisme préfère s’en prendre à la démographie, dissimulant souvent mal des pensées profondément racistes.
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Patrick Chastenet, Les racines libertaires de l’écologie politique (2023), L’Echappée, coll. Le Pas de Côté, 20 euros, 240 pages
Rob Grams
Ndlr : donne une vision didactique de cette idéologie. Approfondir car déplacer le "pouvoir" vers le bas résoud-il le pb de notre rapport à lui ? ACT
Photo En 1982, des manifestantes contre l'installation de missiles nucléair se sont unies pour encercler la base américaine de Greenham Common, en Angleterre. ©AFP - UPI
Depuis les années 1970, à Plogoff, Greenham Common, Fessenheim, Fukushima, en passant par Bure, des femmes se sont constituées en collectifs et ont mené des actions antinucléaires pour alerter sur les conséquences de cette technologie et dénoncer un projet antidémocratique et patriarcal.
Dans le cadre de notre semaine avec Pénélope Bagieu, nous nous intéressons aux liens entre luttes des femmes et nucléaire.
Dans les luttes antinucléaires, des mouvements et collectifs de femmes se sont constitués en opposition à cette puissance nucléaire, qu’elle soit civile ou militaire.
Si certaines de ces femmes ne se définissaient ni comme féministes, ni comme écologistes comme à Plogoff dans les années 1970, certains mouvements dans les années 80 comme aux États-Unis avec le Women’s Pentagon Action ou en Angleterre avec Greenhman Common se revendiquaient comme féministes, non-mixtes et avec des modes d’actions bien particuliers. Ces mouvements de femmes anti-nucléaires sont polymorphes et pluriels, ils se réinventent aujourd'hui à travers de nouveaux terrains de lutte et de nouvelles formes de militantisme, notamment à Bure, lieu d’enfouissement des déchets nucléaires.
Pourquoi des luttes féministes se sont rattachées historiquement à la lutte antinucléaire ?
Pourquoi le nucléaire s'impose comme un véritable symbole du patriarcat ?
Ces mouvements sont une recherche d’antidote qui vont s’opposer au nucléaire en développant des formes de performances, de poésies, d’art, pour faire raisonner des enjeux civilisationnels et existentiels, et critiquer cette technologie identifiée comme mortifère.
Chants, danses, slogans, tels que “sorcière, vénère, anti-nucléaire”, réunions d’information jouant sur le bouche-à-oreille, occupation de forêts, les moyens de lutte des écoféministes antinucléaires cherchent à se réinventer et à donner une tonalité non-violente.
À lire aussi : Comment la BD "Le monde sans fin" est devenue le livre le plus vendu de l’année
Cette lutte féministe antinucléaire n’a pas toujours été non-violente. Françoise d’Eaubonne, l’écrivaine qui a pensé le néologisme « écoféministe » participe en 1975 à poser des bombes artisanales sur le chantier de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin, cela qui cause des dégâts et retarde la construction de plusieurs mois.
Quel est le lien entre le féminisme et la lutte contre le nucléaire ?
Les femmes sont en effet parmi les adversaires les plus actives, et les plus critiques, de l'énergie nucléaire. Comment expliquer la persistance de ce mouvement social, féministe et antinucléaire ?
La journaliste Jade Lindgaard explique : « C'est peu connu en France. Mais dès les années 1970, aux États-Unis, et en Grande-Bretagne, des mouvements féministes, anti-nucléaire se développent. Ils sont très populaires, et très actifs. Le lien entre être féministe et être antinucléaire pour ces femmes ? À l'époque, c'est principalement deux choses. Le nucléaire est considéré comme l’incarnation et la célébration du patriarcat. C’est une énergie brutale et hiérarchique, opaque, sur laquelle on n'a aucune prise, qui vous écrase, vous marche dessus, et ne vous laisse pas votre mot à dire.
Par ailleurs, le nucléaire est souvent à l'époque géré par des hommes. C’est un milieu pas féminin. La différence avec aujourd'hui : ce sont des mouvements pacifistes. À la fin des années 1970, au début des années 1980, à la fin de la guerre froide, naît une tension sur la question de la présence de missiles nucléaires, soviétiques, et étasuniens. Il y a vraiment la peur d'une troisième guerre mondiale qui serait une guerre nucléaire.
Des femmes plus ou moins anti-capitalistes, plus ou moins anarchistes se réunissent autour du refus de la mort par la bombe nucléaire. Le lien entre féminisme et anti-nucléaire se fait alors sur la question de la vie. C'est un enjeu d'existence. Face à un enjeu existentiel, il n'y a pas de compromis. Donc on occupe, on bloque, on sabote… C’est une bataille vitale. »
Et aujourd’hui ?
L’activiste Pauline Boyer estime que le sujet est toujours d’actualité : « Ces arguments et les références à la vie sont toujours valables aujourd'hui. D’autant plus que nous sommes dans une période cruciale par rapport aux choix que l’on va faire pour faire face au dérèglement climatique, à l'effondrement de la biodiversité et aux crises sociales qui existent… Le choix de relancer le nucléaire imposé par le gouvernement revient à imposer un système qui ne répond pas du tout aux besoins de la société aujourd'hui. Donc, aujourd'hui, nous sommes dans une même dynamique de violence verticale. Dès que quelqu'un émet une critique sur l'énergie nucléaire arrive un déchaînement de violence, en tout cas sur la question du réchauffement.
Il faut aussi regarder quels sont les effets secondaires du nucléaire avec la production de déchets radioactifs, avec la menace nucléaire, la menace d'accident nucléaire qui n'est pas un fantasme. On a affaire à Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… On sait que ça peut arriver ! Et puis, le dernier rapport du GIEC nous dit qu’il faut réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Antonio Guteres dit que les pays développés doivent tout faire pour atteindre la neutralité carbone en 2040.
Aujourd'hui, on met 15 à 20 ans à construire une centrale nucléaire. On est complètement hors délai. C’est une excuse pour l'inaction climatique du gouvernement. Il prétend agir alors qu’il propose une solution basée sur un fiasco industriel français. Flamanville après quinze ans de chantier et une multiplication des coûts par six, ne fonctionne toujours pas. C'est une solution qui est beaucoup trop lente face à l'urgence climatique. Il y a un risque. L’activiste Marge Piercy disait : « Comment comprendre quelque chose qui ne vous tue pas aujourd'hui ou demain, mais lentement, de l'intérieur pendant 20 ans ? Comment concevoir qu'un choix industriel, ou gouvernemental, signifie que nous soyons porteurs de gènes difformes et que nos petits-enfants seront mort-nés si nos enfants ont de la chance ? Des études faites sur les populations, notamment de Tchernobyl, effectuées à l'hôpital de Novossibirsk qui est à 200 kilomètres de Tchernobyl montrent que les adultes ont 50 % de maladies respiratoires de plus que la moyenne de la Fédération de Russie. Donc, dans le temps, les impacts sont avérés. »
La suite est à écouter...
On en parle avec :
- Jade Lindgaard, journaliste au pôle écologie de Mediapart, spécialiste des questions environnementales
- Pauline Boyer, activiste climat et chargée de campagne sur la transition énergétique pour Greenpeace. Co-autrice du Manifeste pour la non-violence , Edition Charles Léopold Mayer
Militante libertaire féministe, Françoise d'Eaubonne est l'une des premières à opérer un rapprochement entre les luttes féministes et la protection de l'environnement dans les années 1970. Elle est à l'origine de "l'écoféminisme", dont se revendiquent des militants écologistes aujourd'hui.
🌱 Vidéo : 27 minutes
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Ce soir, on va parler luttes, répression et écologie.
On revient en première partie d’émission sur les mobilisations du week-end dans le marais poitevin, contre les méga-bassines, avec Lisa Lap, qui a couvert l’événement pour Le Média. Elle va nous expliquer les enjeux, de cette actualité qui fait encore aujourd’hui parler, notamment dans les plus hautes sphères de l’état. On reçoit également une invitée pour en discuter, il s’agit de Léna Lazare des Soulèvements de la Terre.
En deuxième partie, on aborde un autre sujet en vogue. L’écoféminisme, avec Myriam Bahaffou, philosophe et autrice des "Paillettes sur le compost, écoféminismes au quotidien."
#MacronFrance2 #Grève27octobre #surveillance
Ndlr : Léna Lazare confirme suspension du chantier jusqu'à nouvel ordre ++
Terminer >52mn ACT
1 commentaire
Interview de Catherine Albertini par Francine Sporenda
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Féministe, elle a collaboré au sein du bureau de « Choisir la cause des femmes » présidé par Gisèle Halimi, à la pénalisation des clients de la prostitution, prostitution sur laquelle a écrit de nombreux articles publiés dans les médias en France comme au Québec. Elle a également été à l’initiative de la traduction en Français de l’œuvre majeure de Catharine MacKinnon « Feminism Unmodified » (« Le Féminisme irréductible » aux éditions Des Femmes Antoinette Fouque) en 2005.
Actuellement, elle est chargée d’une mission sur le travail des femmes en agriculture et sur la biodiversité.
FS : Dans votre livre, vous parlez de la pionnière de l’écoféminisme, Françoise d’Eaubonne, qui parle de « prométhéisme » comme caractéristique de l’idéologie mâle. Qu’est-ce que le prométhéisme ?
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État d'urgence
Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Candidate aux primaires des écologistes en vue de désigner celle ou celui qui portera les couleurs d'Europe Ecologie les verts aux présidentielles de 2022, Sandrine Rousseau est l'invitée de ce quatrième numéro de Face à l'urgence, l'émission qui confronte les politiques à la question écologique.
Candidate aux primaires de l'écologie en vue de désigner le candidat d'Europe Ecologie les verts aux présidentielles de 2022, Sandrine Rousseau est la première candidate à une élection présidentielle à se revendiquer éco-féministe.
Économiste de l'environnement, éco-anxieuse, militante écologiste, Sandrine Rousseau souhaite placer le climat et la biodiversité au cœur des politiques publiques.
Ancienne porte-parole d'Europe-Ecologie les verts, la candidate aux primaires décrit son projet écologique au Média et exprime ses espoirs pour résoudre la crise climatique.
Tr.: ... est présidente d'université ...
Connue / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1406540133541847043
"
Le Média @LeMediaTV
RETROUVER LE LIEN AVEC LA NATURE SAUVAGE
11:11 AM · 20 juin 2021·- 25 Retweets 2 Tweets cités 46 J'aime
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CanalFi @CanalFi · 5 mars
Travail, médias, politique : le constat des inégalités hommes-femmes est terrible. L’ampleur des violences sexuelles aussi. Heureusement, il y a des Adèle Haenel et des Virginie Despentes.
C'est @Clemence_Guette qui a lancé hier la semaine spéciale #8mars
5:10 12,3 k vuesDe
La France insoumise CanalFi @CanalFi · 5 mars
210 jours que les femmes de ménages de l'hôtel Ibis Batignolles sont en grève. Ces femmes surexploitées, qu'on ne voit pas, redeviennent visible dans la lutte.
Édito de @Deputee_Obono
pour mettre en lumière ces combattantes qui seront là dimanche. #8mars
3:54 11,6 k vues
De La France insoumise
CanalFi @CanalFi
Les femmes ont 14 fois plus de chance de mourir dans une catastrophe naturelle que les hommes.
@MathildePanot parle d'un sujet rare : l'écoféminisme, le lien entre féminisme et écologie.
Semaine spéciale #8mars sur @CanalFi
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8,9 k vues 5:01 / 5:01
0:00 8,9 k vues
FEMMES ET ÉCOLOGIE
Édito sur un sujet rare : le lien entre féminisme et écologie, par Mathilde Panot, Vice Présidente du groupe LFI à l'Assemblée. Abonnez-vous à Canal Fi pour retrouver tous nos éditos sur le 8 mars.
De
La France insoumise
11:48 AM · 5 mars 2020·Twitter Web App
19 Retweets 30 J'aime
Quidit Laplusgrosse @QuiditL · 5 mars
En réponse à @CanalFi
@FranceInsoumise et @MathildePanot
Les catastrophes naturelles sont sexistes ?
Arsène Ohm
Araignée
Ω
Triangle rouge pointant vers le bas
Globe avec méridiens
@OhmArsene
·
5 mars
Il faut écouter la vidéo. Principalement c’est parce que les femmes sont plus isolées et au niveau mondial plus pauvres.
Arsène Ohm
Araignée
Ω
Triangle rouge pointant vers le bas
Globe avec méridiens
@OhmArsene
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5 mars
En réponse à
@CanalFi
et
@MathildePanot
Peut-être serait-il préférable de dire « 14 fois plus de risque » plutôt que de parler de chance, non ?
renouv(e)(è)l(a)(bl)(é)(e)(ment)(s)(u)(x)
L’activiste Juliette Rousseau parle des limites de la non-violence, de son attachement à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, et des nécessaires solidarités entre féministes, antiracistes, écologistes... Et rappelle la « sacrée dose d’amour » qui rend le combat et la joie possibles.
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autrice de Lutter ensemble. Pour de nouvelles complicités politiques (Éd. Cambourakis, 2018) et ancienne porte-parole de la Coalition climat 21, collectif de la société civile créé en 2014 pour préparer la Cop 21. Elle est aussi membre du conseil d’administration d’Attac.
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a grandi À Martigné-Ferchaud, en Bretagne. Cette commune enclavée est la plus pauvre d’Ille-et-Vilaine. De plus en plus de familles monoparentales y arrivent par dépit, attirées par les loyers peu chers. C’est une campagne très endommagée par l’agriculture conventionnelle.
J’y suis très attachée. Mes parents, soixante-huitards, s’y sont installés à la fin des années 1970 pour expérimenter un mode de vie plus autonome. C’était, avec le recul, une démarche peu politique : une envie de travailler moins, de cultiver ses légumes, d’avoir des animaux mais ils n’étaient pas tellement engagés dans des luttes et peu en lien avec le territoire. Ils ont vécu en communauté un moment et, quand je suis née, ils commençaient à rentrer dans le moule.
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Les Gilets jaunes se sont mobilisés à partir de leur expérience du quotidien, parce qu’ils n’acceptaient plus ce qui se passait dans leur vie.
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La lutte a été gagnée parce que toutes ses composantes, toutes les façons de lutter étaient là et ont cohabité, même si cela ne s’est pas fait sans difficultés.
Après la Cop 21, vous vous êtes vous-même tournée vers Notre-Dame-des-Landes...
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organisation des luttes sous l’angle des rapports de domination
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l’écoféminisme, avec des amies comme Jade Lindgaard, Laurence Marty, Isabelle Cambourakis ou encore Émilie Hache. L’écoféminisme m’a permis de considérer que le féminisme pouvait être un terrain de lutte. Il a été un outil dans ma réflexion sur l’imbrication des dominations, de la dichotomie nature-culture et du patriarcat. Ça a aussi été pour moi une façon de me situer en tant que femme dans les luttes écolos. De dire que ce que je vis au quotidien en tant que femme, les conditions faites aux femmes dans ce monde, ne sont pas dissociables de la lutte qu’on mène pour l’écologie, tout cela tient de l’écrasement et de l’annihilation du vivant.
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se reconnaître mutuellement, et quand on est d’une lutte plus visible, partager cette visibilité avec d’autres. Après il y a évidemment la solidarité concrète. Pour ce qui est de la répression par exemple, des centaines et des centaines de personnes ont été jugées en comparution immédiate dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Elles ont été beaucoup moins visibles que celles qui ont perdu un œil ou une main. Or, elles ont aussi besoin d’un accompagnement pour trouver un avocat, d’argent pour le payer, ainsi que d’éventuelles amendes… C’est aussi le cas de nombreux collectifs Vérité et Justice à travers le pays, tous appellent au soutien du mouvement social, et certains souffrent beaucoup d’être tenus dans l’invisibilité.
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plus de complicité interpersonnelle, comme organiser des actions ensemble et assumer de prendre des risques, ce qui ne peut venir que dans un second temps.
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Il y a un enjeu très fort à s’opposer aux multiples systèmes d’oppression, et à ne jamais oublier qu’ils se renforcent les uns les autres. On peut débattre pour savoir qui du capitalisme, du colonialisme ou du patriarcat a engendré les autres. Mais négliger de les voir dans l’ensemble pour ne s’intéresser qu’à un seul revient à perdre à la fin. Il suffit de voir comment le féminisme ou l’écologie peuvent être repris à leur compte par des groupes ouvertement racistes et réactionnaires. Il nous faut construire des espaces de lutte et des solidarités politiques qui reflètent cette conscience des multiples dominations. Je ne crois pas qu’on puisse attaquer l’ensemble du système depuis une seule position, mais que nous devons nous lier pour l’attaquer ensemble depuis nos différentes positions.
Il vaut mieux ne pas essayer d’aller soutenir les autres si on n’en est pas convaincu et qu’on est dans une logique universaliste – cette tendance extrêmement forte dans le mouvement social en France à être persuadé que partant d’où on part, on est en capacité d’avoir une lecture globale de ce qui se passe dans le monde, de ce qu’il faudrait faire en matière de lutte et de ce à quoi ressemblerait l’émancipation.
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ces espaces ont compris la question des oppressions. Parmi les personnes les plus marginalisées se trouvent celles qui ont l’intérêt le plus fort et le plus immédiat à changer la société et en ont souvent une lecture plus fine que les personnes en position de centralité.
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rompre, dans nos façons de lutter et de vivre, la dichotomie entre espace public et espace privé. D’amener plus de justice, d’autonomie et d’émancipation dans les communautés humaines et les territoires que nous habitons. À travers les luttes, j’ai côtoyé des personnes qui subissent des choses très difficiles : homophobie, transphobie, racisme, violences des frontières et de la police, violences sexuelles… C’est pourtant dans ces espaces-là que j’ai trouvé le plus de joie.
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Sur les mêmes thèmes Culture et idées Luttes
Lire aussi : Jade Lindgaard : « Un journalisme de transformation sociale me paraît vital » https://reporterre.net/Jade-Lindgaard-Un-journalisme-de-transformation-sociale-me-parait-vital
.#Société #Environnement
Né dans les années 1970, l’écoféminisme refait surface dans un contexte d’urgence climatique. On essaie de vous en présenter l’héritage et les ambiguïtés, à la suite de plusieurs conférences organisées ces dernières semaines sur le sujet.
« En France, en Europe, les jeunes, et en particulier les jeunes femmes, se lèvent pour le climat. Nous assistons aux funérailles de l’ancien modèle », jubilait, le 21 février dernier à Paris Vandana Shiva, face à l’assistance féminine, et engagée pour l’action climatique, de la conférence Women4Climate. ... deux conférences étaient organisées sur le sujet. L’une par Edeni, école de formation zerowaste, animée par sa fondatrice Hélène de Vestelle, en compagnie de Lou Howard, engagée dans la campagne On est Prêt et Jeanne Burgart Goutal, philosophe et autrice d’une thèse à paraître sur l’écoféminisme. L’autre par Causette, animée par Aurélia Blanc en compagnie de la réalisatrice Marie-Monique Robin, de la présidente de Génération Écologie Delphine Batho et de la journaliste et autrice Pascale d’Erm (Sœurs en Écologie, La Mer salée, 2017). ... Le terme naît en 1974, en France. Françoise d’Aubeonne, intellectuelle, pionnière du mouvement féministe des années 1970, mais aussi de la décroissance, introduit la première ce néologisme. Elle fonde en 1978 le mouvement de réflexion Ecologie-féminisme, qui, écrit-elle dans un livre réédité en 2018, « estimait utile de confier les soins du sauvetage planétaire au courant de libération des femmes – non en vertu de “valeurs féminines” plus ou moins imaginaires, mais de la part spécifique que la patriarcat réserve au deuxième sexe. » ... « L’écoféminisme est un mouvement activiste, radical, il a été créé par des luttes, insiste la philosophe Jeanne Burgart Goutal, qui prépare un livre sur le sujet. ... En parallèle, un mouvement écoféministe important naît en Grande-Bretagne, avec la naissance de Greeham Common, un camp féminin de protestation pacifique contre l’installation de missiles nucléaires sur la base de la Royal Air Force. Le camp s'ouvre en 1981 avec un groupe initial de 35 personnes et durera… 19 ans. Le militantisme était axé aussi bien sur le féminisme que sur l’antimilitarisme. ... Delphine Batho, qui se réfère explicitement à l’écoféminisme dans son Manifeste pour l’écologie intégrale (ed. Du Rocher, janvier 2019) s’interroge également sur la façon dont l’écoféminisme, pourtant né en France, y a ensuite été mis de côté, « peut-être à cause de faux débats sur l’essentialisme ». « Que les femmes aient davantage soit une conscience soit une pratique empirique de cette relation à la nature, ce n’est pas une question de génétique : c’est que c’est le rôle qui leur avait été assigné par un système de domination, explique-t-elle. ... Les femmes représentent par ailleurs 70 % de la population pauvre au plan mondial, et leur vulnérabilité face aux conséquences du changement climatique a été montrée par de nombreuses études ... « L’écoféminisme a un mérite : celui de sortir du dualisme, estime pour sa part Pascale d’Erm, et de nous montrer qu’on peut ne pas avoir à choisir entre écologie et féminisme, corps et esprit, nature et culture, etc. Dans une société qui aime diviser, il apporte une culture du “et” qui est puissamment émancipatrice. »
Hervé Le Crosnier a retweeté
Nicolas Haeringer
@nicohaeringer
12 hil y a 12 heures (19/08/2018)
B.A.D.A.B.O.U.M. ! Tout va-t-il s'effondrer. Perspectives éco-féministes et construction d'alternatives : une discussion organisée à l'Université d'été des mouvements sociaux. Samedi 25 août, à Grenoble / Saint Martin d'Hères. Avec que du beau monde !
350 France, 350 dot org, Attac France et 6 autres
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https://t.co/QvIwmmeMVc