Durée 29:37
"L'IMMIGRATION A BON DOS" PORCHER DÉZINGUE LA RESPONSABILITÉ DU GOUVERNEMENT DANS LE DRAME À MAYOTTE
Publié Il y a 2 heures • 5 vues - 2+ Par lemediatv
Mayotte a été dévastée par le passage du cyclone Chido. Le premier bilan officiel faisait état de 31 morts. Mais le bilan pourrait être en fait bien plus lourd pour un territoire français déjà en grande difficulté dont les habitants dénoncent l’abandon par la métropole depuis des dizaines d’années.
L'archipel a été déclaré “en état de calamité naturelle exceptionnel”. Le président de la République a décrété qu'une journée de deuil national aura lieu ce lundi 23 décembre.
Sur place, Emmanuel Macron s’énerve face aux habitants qui tentent de le sensibiliser sur leur détresse…
Avons-nous affaire à une catastrophe naturelle et un drame humain malheureux, ou à une situation prévisible ?
D’un côté, le dérèglement climatique n’est pas un secret. Et ce sont les plus pauvres qui en pâtissent alors que ce sont ceux qui polluent le moins.
De l’autre, les mahorais alertent depuis des années sur le manque d'infrastructures et de services publics sur leur territoire.
Les bidonvilles jonchent les rues avec de nombreuses personnes migrantes venant des Comores. Ce manque d’infrastructures a rendu très vulnérables les plus pauvres au cyclone. Ces quartiers précaires ont été les plus durement touchés. A Mayotte, la part des constructions fragiles est massive.
Et la politique de l'Etat, ce sont les expulsions. Les corps encore chauds, Bruno Retailleau puis Emmanuel Macron ont pointé du doigt l’immigration et souhaitent une politique plus dure d’expulsions.
Depuis bien avant le cyclone, Mayotte manquait déjà cruellement d'infrastructures de base, notamment en matière d'accès à l'eau potable, d'assainissement, d'écoles, d'hôpitaux, de routes, etc. Reflet du retard important par rapport aux autres départements français et du manque d’anticipation de toute crise de la part de l’Etat.
Un sujet dont on parle peu : les plans sociaux. Après toute la campagne autour de la “réindustrialisation” d’Emmanuel Macron le bilan est là : la CGT estimait à 130 le nombre de plan de licenciements en France en mai. En novembre, cette estimation grimpe à 250.
Ce n’est pas une surprise : entre les industries automobile, le textile, ou encore récemment Auchan, tout le monde est de près ou de loin touché par ces menaces ou annonces de suppression d’emplois. On en a couvert pas mal au Média comme le cas des salariés de MA France, sous traitant du géant Stellantis et dernière usine auto du 93 liquidée, laissant 300 familles sur le bas côté.
Pourtant, dans le cas d’Auchan par exemple, 2300 postes vont être supprimés quand la maison mère, la famille Mulliez, verse 1 milliard d’euros de dividendes.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !
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Publié originellement23/12 /2024
Catégorie Actualité & Politique
LicenceInconnu LangueFrançais Étiquettes Durée 29min 38sec 0 Commentaires
Durée 28:33 - 2 pairs - Publié Il y a 3 semaines • 59 vues - 3+ - 3 Commentaires
Un jour travaillé non rémunéré pour financer la sécurité sociale ? C’est l’idée qu’ont eu les sénateurs dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. Dans le budget 2025 de la sécu, les sénateurs de droite ont instauré une “contribution de solidarité”, destinée à financer les dépenses croissantes liées aux personnes âgées dépendantes. C’est 7 heures supplémentaires de travail dans l’année, non rémunérées. Les entreprises verseront 2,5 milliards d’euros à la branche autonomie. Le gouvernement était défavorable à l’amendement, mais considère que « la question du temps de travail doit être posée », raconte Public Sénat. La gauche dénonce un scandale après le refus de leurs amendements pour augmenter les impôts des plus riches. À l’extrême droite, Marine Le Pen réoriente sur les étrangers.
Une mesure qui ne résorbera rien du tout, analyse Thomas Porcher, si ce n’est ajouter une pierre à l’édifice du dégoût de la politique pour les français. L’économiste dénonce la politique de l’offre d’Emmanuel Macron qui a conduit au déficit, et qui veut combler le trou dans la caisse “en tapant toujours sur les mêmes, les français de classes moyennes et pauvres qui en plus sont ceux qui paient le plus d’impôts en proportion”, décrivent Lisa Lap et Thomas Porcher. “L’effort” est très inégal, rappellent-ils.
“Aujourd’hui l’on devrait travailler moins par personnes avec plus de personnes en poste, et dans de meilleurs conditions” explique l’économiste.
Le fameux socle commun, censé rassembler des macronistes contre la loi immigration, à Bruno Retailleau, n’est plus si commun que ça. Un nouveau sujet divise les libéraux. Les impôts. Alors que Michel Barnier porte un budget avec un peu d’effort fiscal pour les grosses fortunes et grandes entreprises, les rangs macronistes font de la résistance. Les impôts, c’est leur ligne rouge. Surtout que le Premier Ministre veut revenir revenir sur une partie des exonérations de charges, œuvre de Macron, qui permettrait à l’État de récupérer 4 milliards d’euros. “Attention à l’impôt de trop ! Les entreprises ne doivent pas être la variable d’ajustement” prévient Antoine Armand, Ministre de l’Economie et des Finances. Le bras de fer est entamé.
“Le ras le bol fiscal est une expression creuse, qui ne veut rien dire” affirme Thomas Porcher. L’économiste explique que les grandes fortunes n’aiment pas la France et son modèle social. Il rappelle, avec Lisa Lap, que la France n’est pas championne des impôts, mais des cotisations, qui font la redistribution et réduisent les inégalités. La France est également championne du nombre de millionnaires… jugée comme un paradis fiscal pour bon nombre d’économistes. Thomas Porcher dénonce la mauvaise orientation des débats sur ce sujet depuis des années.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !
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Publié originellement 25/11/2024
Catégorie Actualité & Politique
LicenceInconnu Langue Français Étiquettes
Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Aujourd'hui au programme, Bruno Le Maire a quitté son navire et on parle d'électorat rural et de stratégie à gauche.
L'histoire de L'instant Porcher prend un vrai tournant. Car ça y est, Bruno Le Maire a quitté Bercy. L'ancien ministre de l’Économie est resté sept ans aux manettes aux côtés de Macron. Il déclare "Contre la valse des impôts, nous avons fait le choix de la stabilité fiscale contre le déclassement des classes moyennes. Nous avons revalorisé le travail contre les délocalisations de masse, nous avons engagé la réindustrialisation des territoires contre le french bashing. Nous avons fait de la France la nation la plus attractive en Europe." Thomas Porcher revient sur ces propos qu'il conteste.
Thomas Porcher voulait aussi débriefer la petite polémique autour de Ruffin et Mélenchon. Parce qu'il y a un vrai débat de fond sur ce qui a été dit. C'est la stratégie de la gauche autour du fameux électorat rural.
Tr.: ... le patrimoine de la france est un actif pour les français, la dette n'est donc pas un pb ... la dette privée est plus élevée que celle de l'état ... nous avons inventé des mécanismes fiscaux qui favorisent les grandes entreprises ... bénéfice mondial consolidé ... la politique, volonté de changer les choses ...
/Ruffin-Mélenchon dichotomie rural/urbain : livre lesgilets jaune en 2019 ... tous victimes de l'austérité ! ... rassembler autour de la mondialisation, modèle économique néolibéral, voilà le sujet.
Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Pourquoi Lucie Castets et le NFP ont raison : le décryptage de Thomas Porcher - 29 juillet 2024 - 20H30 / Par Lisa Lap - L'instant Porcher
Cela fait une semaine que le Nouveau Front Populaire a désigné Lucie Castets, haute fonctionnaire et cofondatrice du collectif “Nos services publics”, comme candidate pour Matignon. Le NFP est arrivé en tête, de peu certes, aux élections législatives et demande à Emmanuel Macron le gouvernement. Fin de non recevoir pour le chef de l’État qui s’exprimait sur France 2 mercredi soir : "Le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique. La question est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour que le gouvernement de la France puisse passer des réformes." Le Président de la République a renvoyé la nomination d'un gouvernement à après les Jeux olympiques.
Lucie Castets est la cofondatrice du collectif “Nos services publics”, ce collectif composé d’agents publics luttent depuis plusieurs années pour la défense des services publics et étudie, documente, les investissements (ou non) et la dégradation du service public. Une question cruciale à remettre au centre des débats, affirme Thomas Porcher. L’économiste rappelle que les dépenses dans les services publics (“dépenses de fonctionnement”) stagnent à 18% du PIB depuis les années 1980. Alors que les besoins ont augmenté, les services publics se dégradent. Thomas Porcher rappelle toutes les phases de privatisation qui ont amené à socialiser les pertes mais privatiser les profits. Il rappelle, avec Lisa Lap, qu’une des premières dépenses de l’État, c’est l’aide publique aux entreprises.
De son côté Lucie Castets fait le tour des médias et commence les meetings pour avancer ses pions. La technicienne de 37 ans a affirmé dans le journal "La Tribune" son intention d'aller "chercher des recettes fiscales et sociales à hauteur de 150 milliards d'euros à l'horizon 2027". À en faire frissonner les pro-austérité, Lucie Castets n'a pas pour "objectif premier de respecter le pacte de stabilité" européen qui limite le déficit public à 3%. "Celui-ci a été mal renégocié. La France proposera une nouvelle discussion". Au lieu de réduire les dépenses, la candidate du NFP veut augmenter les recettes, pour réduire le déficit. La France a été placée en procédure pour déficit public excessif par la Commission européenne, après avoir affiché un déficit à 5,5% du PIB en 2023. Il n’en fallait pas plus pour entendre crier au besoin absolu de faire des économies et réduire les dépenses.
“Les États-Unis ou la Chine ont fait exploser leur déficit pour revenir à la normale” explique Thomas Porcher, qui prône les investissements, bénéfiques sur le long terme pour permettre une reprise de l’activité. L’économiste contredit la stratégie européenne qui vise à promouvoir l'austérité et la baisse des dépenses. Lucie Castets se dit prête aux compromis, sauf avec le RN. “Aucun compromis n’est possible sur la taxation des profits ou l’augmentation du SMIC”, rappelle Thomas Porcher.
Méga-bassines : contre Darmanin et sa police, la guerre de l’eau a commencé - 21 juillet 2024 - 8H00 / Par Lisa Lap
Ce samedi 20 juillet marque le deuxième jour des manif’actions contre les mega bassines, ce jour à La Rochelle. La veille, les manifestants ont tenté d’approcher la coopérative Terrena malgré les nombreux barrages, contrôles et fouilles des forces de l’ordre. La police a lancé des grenades lacrymogènes dans un champ où marchaient les militants, ce qui a provoqué un gros incendie. Les manifestants ont donc décidé de rentrer en vue de la dangerosité mais aussi pour se préserver pour aujourd’hui.
Ce samedi, des paysans en tracteurs ont bloqué l’entreprise Soufflet, déjouant un important dispositif policier et la zone rouge sur toute La Rochelle d’interdiction de manifestation, de 6h à 12h. Soufflet c’est un collecteur de céréales qui va ensuite commercialiser la marchandise, et qui fait partie du géant groupe InVivo.
La mobilisation ici s’attaque aux grandes industries de céréales et d’export. En effet les mega bassines servent à irriguer une agriculture principalement exportatrice de maïs par exemple. Les tracteurs ont ensuite rejoint l’ensemble des manifestants après s’être fait délogés par la police avec des grenades lacrymo.
Les militants, séparés en deux cortèges, ont tenté de s’approcher du Port de la Pallice. Le cortège plus familial s’est arrêté avant à cause d’un barrage policier. Le cortège passant par la ville a tenté d’accéder au Port, avant d’être réprimé (gaz lacrymogène, charges). La foule ensuite réunie a continué à subir des jets de grenades lacrymogènes par la police pour être repoussés hors de la zone rouge.
Certains manifestants ont terminé dans la mer en dansant et chantant. La police tenaient plusieurs rues bloquées ou contrôlés à Rochelle et ses alentours toute la journée du samedi.
Reportage de Lisa Lap et Andreï Manivit.
Montage : Alexis Debaye
L'instant Porcher
Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
"Macron doit nommer un 1er ministre du NFP" : l'analyse de Thomas Porcher sur les législatives
Sondages, éditorialistes, propagande Bolloré : ils se sont plantés. Contre toute attente, le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête des élections législatives. Après 3 semaines de campagne très dense, des dizaines de désistements de la gauche et du camp macroniste en faveur de l’autre, pour faire barrage au RN, voici les résultats finaux, bien loin des prédictions, en nombre de sièges à l’Assemblée Nationale :
NFP, 182. 13 de “divers gauche”.
Ensemble, 168. 6 de “divers centre”.
RN (dont l’alliance avec LR-Ciotti), 143.
LR, 46. 14 de “divers droite”.
4 régionalistes et 1 divers.
On note aussi l’élection d’Emmanuel Tjibaou, indépendantiste de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, après 40 ans sans représentation kanak dans l’hémicycle. Dès 20h, des scènes de joie et de liesse ont éclaté dans les QG de la gauche et place de la République hier soir à Paris. Plus mitigé côté extrême droite même si le Rassemblement National est passé de quelques députés à plus de 140 en 7 ans. En nombre de voix, le RN en compte plus de 8 700 000, pour le NFP 7 000 000 et Ensemble plus de 6 300 000. Le risque RN pour 2027, les élections présidentielles, est donc bien présent malgré la liesse d’hier soir. Dès 20h, les différents partis du NFP ont répété vouloir appliquer et s’en tenir au programme. La base de gauche elle martèle “ne nous trahissez pas”, de peur que la droite du NFP s’allie avec les macronistes. Macron qui a refusé la démission de Gabriel Attal afin “d’assurer la stabilité du pays”.
C’est une victoire pour la gauche, mais qui porte dorénavant une énorme responsabilité pour ne pas offrir la présidence au RN pour 2027, analysent Thomas Porcher et Lisa Lap. “Franchement, qu’ils règlent leurs comptes en interne. La société civile en a marre et se fiche des brouilles personnelles”, confie l’économiste. “La priorité, c’est le pouvoir d’achat des français, leur vie”, ajoute-t-il. "Les gens ont voté pour le NFP, pas pour le PS, LFI ou EELV", rappelle Lisa Lap, ainsi que l'importance de la société civile dans la victoire du NFP. Les chiffres montrent quand même que les électeurs de gauche ont joué le barrage républicain quand les électeurs macronistes ont moins voté à gauche… 72% des électeurs NFP ont fait barrage ; moins de 50% côté du camp présidentiel. “Macron doit donner le gouvernement au NFP”, dépeint Thomas Porcher, qui rappelle que le programme du NFP n’a rien de gauche radicale, et est soutenu par des centaines d’économistes. “Il y a plus de fascistes à la TV que dans la vraie vie”, résume Porcher, qui fustige le rôle des médias traditionnels dans la montée de l’extrême droite.
Notre regard singulier sur l'état de la France et la marche du monde. Au-delà des faits, le sens de l'actualité.
Clés : Agriculture ; Extrême droite
Le RN, parti des agriculteurs ? Le grand mensonge dévoilé - 14 mai 2024 - 16H40 / Par Lisa Lap
"L’inconsistance du RN et de Bardella sur l’écologie". Basta! s’est penché sur le Rassemblement National et sa, ou plutôt ses lignes politiques, à un mois des élections européennes, quand le parti d’extrême droite vante être celui du peuple que la politique politicienne a abandonné.
Sophie Chapelle a analysé la ligne politique du RN notamment sur les thématiques environnementales, et constate de gros revirements. Sur les pesticides, en 2017 Marine Le Pen était fortement contre. Cette année, épisode de colère agricole, FNSEA omniprésente, et là : le RN se positionne anti normes environnementales. Cela permet aussi de ne pas parler de la question du revenu. Sur la question du prix minimum, le "prix plancher", c’est tout aussi flou, Marine Le Pen et Jordan Bardella disent tout et son contraire. Au-delà des revirements, il y a aussi le discours qui ne se traduit pas dans les votes. C’est le cas notamment pour le pouvoir d’achat ou l'agriculture bio. Le RN a également partager le visuel “Garantir la préservation des terres agricoles face à l’urbanisation excessive”, encore dans cette stratégie d’être du côté des agriculteurs, alors que dans les votes, c'est tout l'inverse.
Au niveau européen, la campagne de com sur la défense du petit agriculteur est mise à mal par la défense des plus gros quand il faut voter la politique agricole commune.
Basta! a décidé de se pencher sur la stratégie du RN pour qui le discours diffère fortement des actes politiques, et est bien loin du parti "proche du peuple" qui défend sa population précarisée.
En 2022, les PDG du CAC40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leur salariés. C’est ce qu’on apprend dans le dernier rapport de l’ONG OXFAM : « Cash 40 : trop de millions pour quelques hommes ». Et c’est en progression depuis 2019, cette année les patrons avaient gagné 111 fois plus. Depuis, crise covid, guerre en Ukraine, des épisodes bénéfiques pour les dividendes des actionnaires. OXFAM rapporte qu’en 2022, les entreprises du CAC 40 ont versé en moyenne 76 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires. Une période bénéfique aussi, donc, pour les PDG. L’ONG explique que, « malgré une meilleure prise en compte des critères non-financiers, la rémunération totale des patrons du CAC 40 en 2022 était indexée à 19 % sur la satisfaction des actionnaires, contre seuls 5,8 % sur les objectifs climatiques ». Les entreprises du CAC40 qui s’enrichissent donc, pendant que l’écart avec les salariés se creusent. Thomas Porcher explique que les patrons des grandes entreprises ne prennent aucun risque, au contraire, et gagnent des milliers d’euros à délocaliser ou fermer des entreprises en France. L’économiste explique cette dynamique par la logique de financiarisation des entreprises, où l’intérêt des actionnaires passera avant l’intérêt français ou des salariés.
Depuis la politique plutôt protectionniste des chinois et des états unis vis à vis de leur propre industrie, Emmanuel Macron est soucieux de la politique industrielle française et européenne. Le chef de l’État remet au goût du jour le mot “réindustrialisation”. Le président chinois Xi Jinping est attendu en France ce lundi et mardi pour célébrer les 60 ans des relations diplomatiques entre notre pays et la Chine, lors d'une visite d'État. À l’occasion, Emmanuel Macron a appelé l'Europe à défendre ses « intérêts stratégiques » face à la Chine, dans une interview pour The Economist. Un des points de tension entre la Chine et le vieux continent, ce sont les voitures électriques, comme le rapporte La Tribune. Emmanuel Macron avance le pragmatisme (et le en même temps) : « Aujourd'hui nous devons avoir sur le plan commercial avec la Chine un comportement respectueux, mais de défense de nos intérêts, de réciprocité et de sécurité nationale ». La guerre en Ukraine sera aussi au programme de la rencontre, au cours de laquelle Emmanuel Macron demandera à son homologue chinois de contribuer à une "résolution" du conflit à nouveau. Le Moyen Orient sera aussi à l’ordre du jour. Une rencontre donc très politique. D’une part, l’interdépendance économique entre les investissements chinois en France notamment sur les batteries électriques d’un côté et la concurrence commerciale de l’autre. D’autre part, la géopolitique internationale, avec une Chine alliée des russes, ou qui entretient des liens de coopération avec l’Iran. Thomas Porcher raconte la “guerre froide” entre les États-Unis et la Chine, où, la France et l’Europe sont les “dindons de la farce de la mondialisation”.
Comment Macron et Attal vont vous rendre encore plus pauvres / Par Lisa Lap - L'instant Porcher - 4 mars 2024 - 20H30
Retraites, chômage, soins, droits sociaux… des domaines bien affaiblis depuis plusieurs années. Et des cibles bien marquées pendant les deux quinquennats Macron. Les pauvres sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus pauvres. Les français en général subissent et ressentent un déclassement.
Après 3 réformes en 7 ans, Gabriel Attal a relancé la guerre au chômage, ou aux chômeurs, on ne sait plus. L’exécutif prévoit une nouvelle fois de réduire les droits au chômage. Rien ne semble décidé mais sont dans la ligne de mire, une nouvelle fois, la durée d’indemnisation, les avantages des plus de 55 ans ou encore accentuer la dégressivité des allocations. On vous parlait déjà il y a quelques semaines des révélations de Médiapart : l'exécutif étudierait plusieurs pistes, comme une baisse supplémentaire de 20 % de la durée d’indemnisation (passant de 18 mois à 14 mois, quand c’était 24 mois il y un an), ou encore la suppression des fins de droit.
Gabriel Attal présente plusieurs arguments, notamment, les PME qui auraient du mal à recruter. Ou encore les dernières prévisions de l’Unédic, excédentaire mais à la baisse. Le Premier Ministre maintient l’idée que le travail doit rapporter davantage que de ne pas travailler. Au lieu d’améliorer la situation des travailleurs, ce sont les sans emplois qui seront donc ciblés. “Emmanuel Macron veut mettre fin au modèle social”, explique Thomas Porcher. Lisa Lap et l’économiste détaille comment l’exécutif veut diviser pauvres et classes moyennes travailleuses.
Le salon de l’agriculture a ouvert ses portes il y a une semaine en pleine colère agricole. Le Président, comme à son habitude, a joué au jeu du terrain, manches retroussées et vocabulaire tranché, et a annoncé la mise en place d’un “prix plancher”, revendication principale du syndicat confédération paysanne, qui lutte contre l'agro-industrie. La direction de la FNSEA, elle, juge cette mesure impossible à mettre en œuvre. Une mesure loin d’être soviétique, détaille Thomas Porcher. Mais aussi impossible à mettre en oeuvre avec de tels accords de libre échange actuellement votés, explique l’économiste. Jeudi, deux traités de libre échange avec le Kenya et le Chili ont été votés au parlement européen, avec les voix du camp Macron. Une énième arme donnée aux multinationales, qui va affaiblir tout le reste, selon Thomas Porcher.
Les milliardaires paient moins d'impôts que les citoyens. Les grosses entreprises, moins que les PME. Comment c’est possible ? Décryptage.
Panama papers, paradise papers, pandora papers… Vous vous souvenez sans doute de ces scandales d’évasion fiscale. Véritable fléau pour nos économies, la fraude fiscale est parfois non comprise dans son ampleur et les conséquences dans nos vies. Elle est aussi sujette à débats, idées reçues… Vous nous connaissez, on va détricoter tout ça.
L’Observatoire européen de la fiscalité vient de publier son dernier rapport. La bonne nouvelle, c’est qu’il est beaucoup plus difficile de dissimuler des fortunes sur des comptes en Suisse ou à l'étranger. La part des comptes offshore échappant au fisc a été divisée par 3 en moins de 10 ans. Ce qui a joué : que des pays et banques jouent le jeu et partagent les infos des comptes offshores de leurs clients. Mais tous ne le font pas encore. En 2007, les plus fortunés ne déclaraient que 10% de la richesse qu'il plaçaient hors de leur pays. Aujourd'hui, c'est 75%.
Le reste du rapport est beaucoup moins bon.
En 2021, 140 pays se sont mis d’accord sur le principe d’une taxe minimale à 15% sur les bénéfices des sociétés multinationales. « C'était vraiment un pas de géant, même si le taux proposé était nettement plus faible que ce que doivent payer les PME, parce que c'était la première fois qu'il y avait un accord international qui venait fixer un taux minimum d'imposition. » a expliqué Gabriel Zucman, coordinateur du rapport, sur Franceinfo. Mais cet impôt a été dénaturé par de multiples exonérations, dérogations… Et le rendement espéré a été divisé par deux.
Surtout, le rapport montre que les milliardaires paient moins d'impôts que les citoyens en proportion. Les plus riches, qui sont moins de 3 000 dans le monde, dont 75 Français, détiennent plus de 12 000 milliards de dollars. Leur taux effectif d'imposition est entre zéro et 0,5% de leur fortune. Comment c’est possible ? Thomas Porcher l’explique, ça passe par les sociétés écran et/ou “l’optimisation” fiscale, légale donc, mais qui reste de l’évasion fiscale, explique Thomas Porcher qui dénonce dans le même temps l’hypocrisie des dirigeants et des règles “anti abus” non appliquées. Pour les multinationales, une partie de leurs bénéfices échappe à l’impôt : cela représente un manque à gagner global à 1 000 milliards de dollars en 2022, chiffre le rapport. Cela est notamment possible grâce aux prix de transfert, ou transfert de bénéfices, explique Thomas Porcher.
Aujourd’hui, il n’y a donc plus besoin de pratiquer de la fraude fiscale pour échapper aux impôts, il suffit d’optimiser, et souvent dans des cadres tout à fait légaux. De l’évasion fiscale qui n’est pas sans conséquences pour les sphères publiques et privées, et le commun des mortels. Lisa Lap et Thomas Porcher analysent tout cela, c’est l’Instant Porcher.
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Au programme aujourd'hui,
Nouvelles annonces d’Emmanuel Macron tout en se félicitant sur son premier bilan, entre emplois, économie, changement climatique autour de l’industrie.
La réindustrialisation. C’est le plan annoncé par Emmanuel Macron jeudi dernier. Industrie, ce mot un peu galvaudé, qui ne paraît pas intéressant, pas sexy. Et si c’était le cœur de nos maux ?
La désindustrialisation : ce qui a vidé nos petites villes et villes moyennes, appauvrit les classes prolétaires et moyennes, nous a rendu dépendant de l’extérieur et on l’a vu pendant les crises et, a détruit notre pouvoir d’achat.
Entrons dans la stratégie et le plan d’Emmanuel Macron pour réindustrialiser la France.
Tout d’abord le Président partage ce constat de la désindustrialisation, et affirme que la France a le bonnet d’âne par rapport à ses voisins.
Constat posé. Alors, comment on fait ?
On entend “à cause des réformes qu’on n’a pas faites”. Vous le voyez venir.
Dans ce discours, Emmanuel Macron avance un plan sur 4 piliers :
l’investissement, l’Europe, un pilier territorial et surtout, la compétitivité.
Emmanuel Macron se félicite je cite, “d’une vraie politique de compétitivité : de baisser le coût du travail et du capital”.
Aujourd'hui on développe et décrypte le discours d'Emmanuel Macron sur ce plan pour la réindustrialisation. Que se cache-t-il derrière ? Plan qui dévoile ce qui nous attend, et révèle une nouvelle fois la vision néo-libérale du Président de la République, qui manie le fameux "en même temps" dont il est indispensable de déconstruire. C'est l'Instant Porcher.
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Tr.: ... compétitivité coût, compétitivité produit ...
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Au programme de cet nouvel Instant Porcher :
Un 1er mai historique. C’était lundi. 2,3 millions de personnes ont manifesté à travers le pays, selon la CGT. Ils étaient 782 000, selon le ministère de l'Intérieur. Dans tous les cas, les français et françaises ont battu le pavé dans des centaines de villes pour marquer dans l’histoire la plus grosse fête des travailleurs et des travailleuses depuis 2002. Un 1er mai en plein mouvement retraites. C’est la 6e plus forte manifestation depuis le début du mouvement selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et la cinquième selon les chiffres syndicaux. C’est quoi la suite ? Alors la fête a parfois été de courte durée. Il y a eu dans les manifestations notamment à Paris et Nantes, des centaines de blessés, une main arrachée, une blessure à l'œil et j’en passe… Il y a cette image du policier dans le feu partout. Bref, une nouvelle séquence politique où l’on tente de diviser les bons et mauvais manifestants. Où les responsables politiques n’arrêtent pas d’exprimer leur soutien aux forces de l’ordre sans aucun mot pour les manifestants blessés dont des très graves. Où, une nouvelle fois, les médias et politiques ont tourné en boucle sur la diabolisation de la technique black block. La stratégie de division du pouvoir a-t-elle encore faillit ?
Sans la réforme des retraites, la note de la France risquait d’être dégradée selon Jacques Attali. Ces notes consistent à évaluer le risque des Etats à ne pas rembourser leur dette ou leurs emprunts. Cela peut ensuite avoir des conséquences sur les taux d’intérêt, etc. Thomas va nous expliquer ça. Jacques Attali qui, il y a 2 semaines, expliquait en quoi cette réforme était indispensable au regard de la situation financière du pays. Et bien d’autres vantaient la réforme pour garantir notre stabilité économique, rassurer les marchés financiers… Et qu’est-ce qu’on a appris il y a quelques jours ? L’agence Fitch a dégradé la note de la France à AA – sous l’effet de je cite l’« impasse politique » et des « mouvements sociaux ». L’une des quatre principales agences chargées d’évaluer la solvabilité de l’Etat déplore « un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes », rapporte Le Monde. Quelles conséquences ? Cette note est-elle vraiment importante ? On analyse la politique de Bruno Le Maire avec sa réduction du déficit, et les prochaines réformes du gouvernement, c’est l’instant Porcher. Pour tout nouvel abonnement, le premier mois est reversé à une caisse de grève. Soutenez-les, soutenez nous et abonnez-vous à partir de 5 euros/mois, pour faire un vivre la première chaîne TV vraiment indépendante !
Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher ! Je suis ravie de vous retrouver ! L’Instant Porcher c’est un petit moment qu’on se prend, entre nous, avec Thomas Porcher, chaque semaine pour décrypter l’actualité. Avec la multitude des discours qu’on entend de part et d’autre, se poser, connaître et comprendre est une véritable arme démocratique.
Au programme aujourd'hui, Ça y est, la réforme des retraites a officiellement été promulguée samedi 15 avril, lendemain de la validation du conseil constitutionnel. Est-ce que cela veut dire que la contestation sociale s’arrête là ? C’est mal connaître les français. Jeudi dernier la colère cheminote s’est faite entendre dans les rues. Quand l’allocution d’Emmanuel Macron lundi dernier, elle, était inaudible. Pendant que le Président disait à la télé “oui vous êtes pas d’accord mais on va faire avec”, les rues de France étaient jonchées de concerts de casseroles par le peuple. L’intersyndicale, les opposants, les militants, annoncent un 1er mai historique. La réforme des retraites est le catalyseur d’une colère sociale qui monte depuis des années où la question fondamentale est le partage des richesses. Et c’est avec tout ça que la fête des travailleurs se prépare.
Pendant son allocution lundi dernier, Emmanuel Macron s’est fixé l’objectif de “100 jours accélérer sur tous les chantiers prioritaires pour notre pays”, et a promis l’apaisement. Le lendemain, Olivier Véran a précisé cette feuille de route en mettant en avant les mots d’ordre “Travail, ordre, progrès”. Partout. Tout le temps. Emmanuel Macron se fait sans cesse rattraper, et ses déplacements bousculés, par le peuple en colère. Chaque déplacement du Président ou d’un de ses ministres, quel qu’il soit, est perturbé. “On ne les lâchera pas” écrit Attac avec cette carte des mobilisations, et elles sont nombreuses. C’est l’intervilles ou encore les JO du Zbeul sur les réseaux. C’est ça, la France, et cela pourrait même prêter à sourire tellement les gens sont déterminés et ne manquent pas d’imagination pour faire payer au Président le déni de démocratie en cours. Que va devenir le mouvement ? Comment est-il possible de terminer le quinquennat pour Emmanuel Macron et son gouvernement ? On décryte tout cela avec Thomas.
Dans cette devise avancée par le gouvernement “Travail, ordre, progrès”. On a vu un peu la couleur de l’ordre et du progrès. Concernant le travail, déjà ça commence par travailler plus longtemps. Et puis, pas le droit à l’erreur, ou au repos, bref, travaillez et produisez. L’objectif affiché par le gouvernement c’est faire baisser le chômage à un niveau que la France n’a pas connu depuis près d’un demi-siècle. Et pour ça, l’entité France Travail, va remplacer Pôle emploi à partir du 1er janvier 2024. Alors que l’actuel taux de chômage de 7,2 % a ramené la France au niveau de 1982, c’est désormais la barre des 5% que l’exécutif souhaite viser d’ici 2027. Bon on rappelle quand même qu’il s’agit surtout des chômeurs de catégorie A, parce que les inscrits en catégories B et C, c’est à dire chez ceux qui ont des contrats courts et intermittents, ont connu une forte augmentation en quatrième trimestre 2022. Puis quand on durcit les conditions d’accès au chômage, facile d’en baisser ses statistiques.
Quels sont les réels changements à venir dans cette nouvelle entité en 2024 ? Et bien parmi eux se trouve : “L’accompagnement renforcé des allocataires du RSA”. Comprenez : les bénéficiaires du RSA devraient suivre "15 à 20 heures" de formations, dans un objectif affiché d’insertion, géré par France Travail. On analyse cela avec Thomas, c'est l'Instant Porcher.
Clés : Économie ; Macron ; Retraite
Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher ! L’Instant Porcher c’est un petit moment qu’on se prend, entre nous, avec Thomas Porcher, chaque semaine pour décrypter l’actualité. Car on le sait, les discours sont politiques et les comprendre est un véritable enjeu démocratique.
Au programme aujourd’hui,
La dette. Comme un chiffon qu’on agite pour justifier réformes et coupes budgétaires (enfin, ça dépend pour quoi et pour qui surtout). L’INSEE indique ceci : à la fin du quatrième trimestre 2022, la dette publique s’établit à 2 950 milliards d’euros, presque 3000 milliards. C’est une augmentation depuis les années 2000, et évidemment elle avait fortement augmenté pendant la crise sanitaire et le quoi qu’il en coûte. A force, on ne sait même plus ce que ça veut dire, d’où elle vient et quel danger ou non elle représente. Qu'est-ce qu'elle signifie vraiment ? Pourquoi utiliser un argument factuellement faux pour justifier, par exemple, la réforme des retraites ? On décrypte tout cela.
Mardi 28 mars, la Société générale, BNP Paribas, Exane (filiale de BNP Paribas), Natixis (groupe BPCE) et le géant bancaire britannique HSBC ont été visées par des perquisitions simultanées, et la place financière de Paris a vu une opération hors normes. Ces banques sont soupçonnés de blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée. BNP et Exane sont de surcroît soupçonnées de fraude fiscale aggravée.
Un scandale financier révélé par Le Monde en 2018, appelé le “cumcum”. ll tire son nom d’une “pratique répandue dans les institutions financières, consistant à mettre en place des opérations complexes sur les marchés, dans le but de contourner l’impôt sur les dividendes dû par les actionnaires d’entreprises cotées en Bourse. Ce « hold-up » fiscal, qui a longtemps prospéré dans une zone grise légale, pourrait connaître un sérieux coup d’arrêt du fait de l’offensive coordonnée des autorités judiciaires et fiscales”, écrit Le Monde. Cela représente plusieurs milliards d’euros qui échappent au fisc. Analyse de Thomas.
Samedi dernier, et ce n’était pas un poisson d’avril, le JDD a mis en Une Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. “Je refuse de céder au terrorisme intellectuel”, en fustigeant l’extrême gauche et présentant son plan “anti ZAD”. Alors il y a plusieurs choses à dire : Déjà, viser la NUPES ou LFI en parlant d’extrême gauche est factuellement faux et ne fait que déplacer la fenêtre d’overton à l’extrême droite. Ensuite, l’expression “terrorisme intellectuel”. Cette théorie vient clairement de l’extrême droite. Encore une de leur théorie ré-employée dans la sphère politique.
Enfin, cela continue dans la stratégie mensongère de diaboliser les manifestants et les manifestations et de toujours justifier l’énorme répression inégale, et qui a pu faire 200 blessés dont 2 comas à Sainte Soline dans la manifestation anti bassines ; ou encore les nombreuses violences policières et/ou nasses illégales constatées dans les manifestations anti réforme des retraites. On décrypte tout cela avec Thomas, c'est l'Instant Porcher.
30 000 personnes ont manifesté contre les projets de « Méga-bassines » à Sainte-Soline. Une mobilisation historique confrontée à un dispositif policier très offensif ...Reportage.
20 000 à 30 000 personnes ont manifesté contre les projets de « mega-bassines » à Sainte Soline, dans les Deux-Sèvres ce samedi 25 mars. A l’appel de la confédération paysanne, les soulèvements de la terre et bassines non merci, cette manifestation est la plus grande depuis le début de la contestation contre ces projets, il y a deux ans.
Les manifestants luttent contre le projet de créer des bassines plastifiées de plusieurs hectares (8 en moyenne) où l’on pompe l’eau dans les nappes phréatiques en hiver pour la stocker et que 5 à 6% des agriculteurs l’utilisent l’été. Ces projets sont fortement critiqués car, financés en grande partie par de l’argent public, ils sont considérés comme accaparant l’eau et renforçant les problèmes de sécheresse.
Malgré les demandes de moratoires et de débats, ces projets se poursuivent. C’est la troisième grosse manifestation. Les opposants sont très diversifiés : syndicats, élus de gauches, associations et ong, citoyens, paysans… mais ce samedi 25 mars a été le théâtre d’une violence et d’une répression énormes contre les manifestants. Ils n’ont pas pu approcher la bassine, empêchés par des tirs de grenades lacrymogènes et désencerclantes par les forces de police. Les soulèvements de la terre dressent un bilan comptant 200 blessés, une quarantaine avec des plaies profondes, une dizaine transférés à l’hôpital dont un coma avec pronostic vital engagé dû à un traumatisme crânien et deux pronostics fonctionnels engagés.
Retour sur une journée qui a excité médias, pouvoir et Darmanin ; et voyons qui se cachent vraiment derrière ces tant fantasmés et fustigés « casseurs ».
Reportage : Lisa Lap Montage : Berenice Sevestre
Tr.: ... on est là pour défendre le vivant, pas pour casser des policiers ...
Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher ! L’Instant Porcher c’est un petit moment qu’on se prend, entre nous, avec Thomas Porcher, chaque semaine pour décrypter l’actualité. Car on le sait, les discours sont politiques et les comprendre est un véritable enjeu démocratique.
Au programme aujourd’hui, La France bouge, manif, bloque ! Mardi 7 mars, 3,5 millions de personnes ont manifesté en France selon la CGT, 1,28 million selon la police. Dans les deux cas, il s’agit de la plus grande mobilisation sociale depuis plus de 50 ans et même peut-être de la plus grosse mobilisation sociale de l’histoire de France, selon Alessio Motta, enseignant-chercheur spécialiste des mobilisations et animateur du site mobilisations.org.
Et après ? Dans un mouvement social qui se veut de longue haleine comme celui qui a officiellement démarré mardi, les jours suivants sont décisifs. On se demande si l’effort de grève va se tasser une fois les démonstrations de forces du premier jour passées. Le pouvoir, les bases militantes, tout le monde est en observation. Et Le Média aussi. Solidaires, CGT, révolution permanente, le NPA, les orga de jeunesses, les électriciens et gaziers, l’énergie et bien d’autres appellent à la grève reconductible ou générale, au blocage de l’économie.
C’est aussi une grève où l’imagination est au pouvoir, avec des opérations “Robin des Bois”, c’est-à-dire la fourniture de l’électricité gratuite aux foyers en difficulté qui n’arrivent plus à payer leurs factures, mais aussi aux associations et organisations oeuvrant pour l’intérêt général. Mais également des coupures ciblées, comme mercredi dernier à la permanence du président du Sénat, Gérard Larcher, qui n’en revient toujours pas. Des blocages prennent forme depuis mardi devant des dépôts de bus, zones industrielles, raffineries, péages, lycées et facs, fortement réprimés. Retour sur cette journée historique et ses après où le gouvernement essaie de diviser bons grévistes et mauvais grévistes. La lutte doit-elle se radicaliser tant le gouvernement ne bouge pas ? On analyse tout cela.
En pleine réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est offert une petite tournée africaine. Le Président est rentré le 5 mars après 4 jours où il a fait : Gabon, Angola, Congo-Brazzaville, et République démocratique du Congo. Emmanuel Macron y allait avec de grandes ambitions : c’en est fini avec la Françafrique, l’ingérence et bienvenue les nouveaux partenariats égaux et l’amitié. Résultat : une visite qualifiée de fiasco, infructueuse, de paternaliste. On a même parlé de Tintin au Congo. On va aller voir pourquoi avec Thomas. C'est l'Instant Porcher.
Par Lisa Lap
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Ce soir, on va parler luttes, répression et écologie.
On revient en première partie d’émission sur les mobilisations du week-end dans le marais poitevin, contre les méga-bassines, avec Lisa Lap, qui a couvert l’événement pour Le Média. Elle va nous expliquer les enjeux, de cette actualité qui fait encore aujourd’hui parler, notamment dans les plus hautes sphères de l’état. On reçoit également une invitée pour en discuter, il s’agit de Léna Lazare des Soulèvements de la Terre.
En deuxième partie, on aborde un autre sujet en vogue. L’écoféminisme, avec Myriam Bahaffou, philosophe et autrice des "Paillettes sur le compost, écoféminismes au quotidien."
#MacronFrance2 #Grève27octobre #surveillance
Ndlr : Léna Lazare confirme suspension du chantier jusqu'à nouvel ordre ++
Terminer >52mn ACT
L'instant Porcher - Législatives 2022
Au programme de cette édition, le premier tour des élections législatives de ce dimanche 12 juin 2022. NUPES - Ensemble, 25% et des poussières chacun, quelques milliers de voix d’écart et encore, il y a des candidatures considérées ou non par le ministère bref, un score historique et une majorité absolue qui n’est pas garantie pour le parti gouvernemental. Jamais le parti en place n’avait eu si peu d’adhésion lors des élections législatives.
La NUPES est estimée entre 150 et 190 sièges à l’assemblée, Ensemble entre 255 et 295. Pourquoi un tel écart alors que leur score national est au coude à coude ? Et bien parce qu’en France, ce n’est pas une proportionnelle ; et le Second tour peut s’avérer positif pour le gouvernement qui peut disposer d’une réserve de voix avec les candidatures de droite éliminées. Tandis que chez la NUPES, elle peut peut être aller piocher chez l’abstention. L’abstention d’ailleurs, c’est elle la grande gagnante des élections : 52,49%, encore un nouveau record franchi.
Mais peut-on vraiment s’appuyer sur les estimations du nombre de sièges ? Car hier c’est bien 577 élections qui ont eu lieu. Et qui auront lieu dimanche prochain pour le deuxième tour. Donc difficile de s'affairer à ce genre de sondages. En tout cas, la majorité absolue pour le gouvernement est très compromise. Je cite un confrère, Léo Lefrançois qui s’exprimait hier sur twitter : Avec cette élection, on voit enfin les limites du scrutin uninominal majoritaire aux élections législatives.
Le président était habitué à gouverner avec un gros bloc de députés, maintenant il va falloir faire ce que font les régimes parlementaires : discuter. Et oui car il ne faut pas l’oublier, nous ne sommes officiellement pas dans un régime présidentiel. Retour avec Thomas sur les résultats.
On l’a vu, pour l’image de l’Assemblée ce sont des estimations, la NUPES est présente dans presque 400 circonscriptions dimanche prochain, est-ce encore jouable ? Le parti du gouvernement peut ne pas avoir assez de sièges pour constituer une majorité absolue, et devrait aller chercher à droite ou à gauche pour en constituer une. Comment cela se passerait ?
Gabriel Attal plaidait pour une majorité gouvernementale avec les arguments de la guerre, où tout sera bloqué etc. Ce sont des arguments rencontrés dans les milieux populaires et moyens : même si l’on n’est pas d’accord avec Emmanuel Macron, il faut lui donner sa majorité pour qu’il puisse gouverner… on analyse ça avec Thomas. Et enfin il y a aussi l’argument d’une gauche, voire extrême gauche comme l’a insinué Elisabeth Borne avec son “il ne faut pas céder aux extrêmes”, dangereuse, trop extrême, qui tuerait l’économie.
Blanquer parle poussée des radicalités, et Ensemble a mis longtemps avant de donner une consigne où le duel sera RN - NUPES pour dire ce matin “aucune voix à l’extrême droite”. Ces gauches unies sont-elles si extrêmes et dangereuses pour l’économie ? A noter tout de même, 52,49% de taux d’abstention, c’est 10 points de plus qu’il y a 10 ans, en 2002 on était 35,6%. Qu’est-ce que cela révèle ? On décrypte tout ça avec Thomas, c’est l’instant Porcher.
Gauches ; Gouvernement ; Législatives 2022 ; Macron
On a une nouvelle première ministre ! Et oui, première car c’est Elisabeth Borne, deuxième femme de l’histoire de la 5e République à être cheffe de gouvernement. Quel progrès social ? Ah, c’est un non évènement me direz vous ? Et oui l’évènement ce n’est pas son genre, car nommer une femme devrait être normal et non la une de l’actu ; alors nous on va se pencher sur la politique qu’Elisabeth Borne va mener, ou continuer de mener.
On a quand même quelques indices, d’ailleurs Mediapart ou encore Frustration magazine ont retracé son parcours : la première ministre était ministre du travail depuis 2020, mais a été également ministre de la transition écologique de 2019 à 2020 et encore avant, ministre des transports de 2017 à 2019. Elle a été aussi, directrice de cabinet de la ministre de l’écologie Ségolène Royal entre 2014 et 2015. C’est à ce titre qu’elle a d’ailleurs mené des négociations qui se sont avérées largement favorables aux sociétés privées dans le cadre du renouvellement des concessions d’autoroutes comme l’a révélé le journaliste Benoît Collombat dans une enquête de Radio France. Enquête qui nous apprend au passage que Borne a été directrice des concessions autoroutières pour la société Eiffage de 2007 à 2008… On l’a vu à l’oeuvre ensuite : réforme de la SNCF avec ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de 2017 à 2019, soutien de la réforme assurance-chômage dès 2020, lancée par sa précédecesseuse Murielle Pénicaud ; il y a eu aussi la loi d’orientation sur les mobilités pour les vélos et transports en commun et en parallèle un refus d’interdire les vols intérieurs au bénéfice de ligne de trains grande vitesse ; également il y a eu la reprise de la loi énergie et climat à partir de 2019.
Des exemples on pourrait en citer beaucoup, tant ses responsabilités ont été nombreuses. Un autre, expliqué par Médiapart : En février 2020, alors ministre de l’écologie, Elisabeth Borne annonce que les inspections annuelles de sites classés vont augmenter de 50 % d’ici à 2022 après la catastrophe Lubrizol. Mais en septembre, le gouvernement dépose le projet de la loi ASAP (« Accélération et simplification de l’action publique ») qui assouplit les obligations faites aux industriels pour leurs sites les plus dangereux. D’une autre part, Elisabeth Borne règle le dossier EuropaCity, ce mégacentre de loisirs et de commerces qui devait être construit sur les terres agricoles du triangle de Gonesse, qui se solde par l’abandon du projet, mais sans abandonner la ligne 17 du Grand Paris qui passerait par ces terres. Bref, beaucoup pointent un bilan ressemblant au “en même temps présidentiel”. Donc on va essayer de comprendre ça avec Thomas.
Le programme de la nouvelle union populaire écologique et sociale, la NUPES, a été dévoilé jeudi dernier. Social, emplois, écologie, partage des richesses, services publics, justice, égalité, international et Union Européenne : ce sont pas moins de 650 propositions pour une alternative au système en place. Il y a 30 propositions en nuance, c’est-à-dire où les partis dans l’union je le rappelle PCF, EELV, LFI et PS n’ont pas trouvé un accord total et seront discutées à l’Assemblée si l’union accède à la majorité, notamment sur les thèmes de l’Europe, l’Otan, le nucléaire, mais aussi la chasse ou les nationalisations. Nous dans tout cela, on a décidé de vous expliquer 2 volets où les discours se multiplient de part et d’autre, d’abord, l’Europe, l’Union Européenne, où on entend tout et son contraire…
Sur l’Europe donc, la NUPES écrit “partager l’objectif commun de mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne (…), même si nos histoires avec la construction européenne diffèrent. La France insoumise et le Parti communiste français sont héritiers du non de gauche au Traité constitutionnel européen en 2005, le Parti socialiste est attaché à la construction européenne et ses acquis, dont il est un acteur clé, et Europe Écologie-Les Verts est historiquement favorable à la construction d’une Europe fédérale.” Fin de citation.
Par contre, pour arriver à cette UE souhaitée, “il faudra être prêts à ne pas respecter certaines règles” écrit la NUPES. Alors ça sera désobéir pour les uns, déroger de manière transitoire pour les autres. “Ce n’est pas un objectif politique en soi mais un outil : de nombreux États y ont déjà eu recours comme l’Allemagne pour éviter la mise en concurrence du secteur de l’eau, une coalition d’États pour interdire les OGM, ou l’Espagne pour intervenir face à la flambée des prix de l’énergie. Cela ne peut se faire que dans le respect de l’Etat de droit.” fermer la citation.
Est-ce possible de désobéir, dans cette forme, est-ce que ça marche, pourquoi, quels risques ? Est-ce que c’est sortir de l’Europe comme avancent certains ?
Autre point qu’on a décidé d’aborder aujourd’hui, et pas des moindres, le partage des richesses et justice fiscale, alors je vais vous présenter quelques propositions mais ce n’est pas du tout exhaustif au vu du nombre. Donc le programme assume des mesures fortes face aux entreprises comme la relocalisation, la réindustrialisation, le conditionnement des aides aux entreprises au respect de critères environnementaux et sociaux ; renégocier le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le placer sous l’égide de l’ONU…
Autre volet, revenir sur les privatisations et défendre l’outil industriel national avec par exemple : renationaliser des aéroports ou les autoroutes Élargir le droit de réquisition de l’État pour les usines et entreprises d’intérêt général en cas de nécessité Décréter un moratoire sur les partenariats publics-privés Interdire les licenciements économiques par les entreprises qui versent des dividendes ou recevant des aides publiques.
Autre grosse proposition : créer un pôle public bancaire grâce à la socialisation de certaines banques généralistes, qui réorientera le crédit vers la bifurcation écologique et sociale de la France et financera les très petites, petites et moyennes entreprises sur des critères sociaux et environnementaux.
Ou encore, définanciariser l’économie réelle, refuser le chantage à la dette publique, ou faire la révolution fiscale.
Il y a encore beaucoup de choses mais, Thomas nous aide à comprendre ce projet fiscal et si les arguments que cela ferait fuire les entreprises créatrices d’emplois ou encore que tout cela détruirait l’économie sont réels ou non.
Clés : Gauches ; Guerre
Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel instant Porcher. Je suis ravie de vous retrouver. Comme chaque semaine, on va avoir des choses à dire, analyser et décrypter car nous sommes dans la ligne droite vers l’élection présidentielle et tant de discours gravitent autour de nous. Notre meilleure arme est de les connaître, et de les comprendre.
Au programme aujourd’hui, la dépendance européenne au gaz et pétrôle russes ; les tarifs records de l’essence aux pompes ; et la possibilité d’un Mélenchon au second tour de la présidentielle. C’est l’Instant Porcher.