Tribune
Pour avoir organisé les 16 et 17 septembre, un atelier sur la désobéissance civile lors de son 2 ème Village des Alternatives, l’association pour le climat et la justice sociale, Alternatiba, serait sous le coup de la loi dite « Séparatisme ». Une tribune rappelle que la désobéissance civile relève de la liberté d’expression, du répertoire d’actions légitimes des associations et qu’elle s’inscrit dans le cadre de la démocratie et de la république.
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Dispenser une formation sur la désobéissance civile non-violente reviendrait désormais, selon le préfet Girier, à sortir du champ républicain, et justifierait de priver une association d’intérêt général de ses moyens. Derrière l’initiative du préfet de la Vienne, c’est également l’autonomie des collectivités territoriales à décider librement de l’attribution des financements au monde associatif qui est en jeu.
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La désobéissance civile, pourtant, est bien loin de constituer un mépris de la République. Au contraire, nombre d’avancées essentielles n’auraient pas eu lieu sans elle : désobéir, c’est la grève avant le droit de grève, les avortements clandestins avant la loi Veil… C’est un outil utilisé par une grande partie des mouvements qui ont apporté des avancées sociétales majeures, en France comme ailleurs. La Cour européenne des droits de l’homme a affirmé à plusieurs reprises que la désobéissance civile dans un domaine d’intérêt général constitue un des aspects les plus importants du droit de la liberté d’expression.
À présent, face au péril climatique incontestable et à l’insuffisance de la réaction des pouvoirs publics, la désobéissance civile est, parmi d’autres, un outil largement justifié, comme en témoignent de nombreuses décisions de justice. Partout sur le territoire français, les organisations pour la justice sociale et environnementale mettent en avant les nombreuses initiatives de collectivités, d’entreprises, d’associations, de citoyen‧nes qui se donnent les moyens d’agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et lutter contre les inégalités. On en attendrait autant de l’État, qui pourtant ne respecte pas l’Accord de Paris et a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique, se plaçant donc « hors la loi ».
Le séparatisme, comme de nombreux termes utilisés dans le contrat d’engagement républicain (« obligation d’agir dans un esprit de civisme »), sont des concepts flous et trop faciles à instrumentaliser à des fins politiques comme vient d’en faire l’illustration le préfet Jean-Marie Girier, par ailleurs ancien directeur de campagne du président Macron et membre de la direction du parti En marche. Son utilisation à l’encontre d’une association qui agit dans l’intérêt général devrait être l’occasion de prendre conscience collectivement de la dangerosité des lois créées pour discriminer injustement une partie de la population, et de comprendre qu’elles s’étendent ensuite pour toucher toute forme de contestation. De très nombreuses voix du monde associatif s’étaient élevées pour dénoncer cette loi, son danger immédiat et ses probables dérives : las, elles n’ont pas été écoutées, et ces dérives ont déjà commencé ! Loin de protéger la République, l’initiative du préfet de la Vienne fragilise les libertés associatives et appauvrit la démocratie. Nous le redisons donc : la loi séparatisme et son contrat d’engagement républicain doivent être abrogés.
Nous affirmons notre soutien aux organisations et militant‧es des luttes contre le racisme et toutes les formes de discrimination, qui sont les premières victimes de ces dérives autoritaires. Nous affirmons notre soutien aux organisations et militant‧es qui luttent contre le dérèglement climatique et pour la justice sociale, et qui pratiquent la désobéissance civile pour dénoncer les manquements de l’État.
Premiers Signataires
350.org
Action Non-Violente COP21
ACORT (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie)
Alliance Citoyenne
Alternatiba
Alternatiba Poitiers
Amis de la Terre France
Anafé
Anticor
Association ANIS
Attac
B.A.BALEX
Bizi!
CANVA Construire et Alerter par la Non-Violence Active
Cedetim
Chrétiens unis pour la Terre
Christianisme social
Cliss XXI
Collectif Catalyst
Collectif des Associations Citoyennes
Combat Monsanto
Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)
Communauté de l'Arche, Non-violence et Spiritualité
Coordination nationale Pas Sans Nous
Droit Au Logement
E-Graine
Extinction Rebellion Poitiers
Fédération des tunisiens citoyens des deux rives (FTCR)
Fédération Nationale des Arts de la Rue
Femmes Egalité
Framasoft
France Nature Environnement
GISTI
Global Chance
Greenpeace France
La Cimade
La FASTI
La Fondation Copernic
La Quadrature du Net
La voix lycéenne
Le COMEDE
Le Planning Familial
Le SEP UNSA
Ligue de l’enseignement du Val-d’Oise
Makesense
Micros-rebelles
Mouvement Colibris
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
MRES Hauts de France
Notre Affaire à Tous
Peuple et Culture
Ritimo
SAF
Sapros
Sciences citoyennes
Sherpa
Syndicat de la Magistrature
Syndicat des Avocats de France
Tous migrants
Union syndicale Solidaires
Unis pour le climat et la biodiversité
Vox Public
Youth For Climate Paris
Zero Waste France
19 078 ont signé (41 190 au 17/2/22)
Nantes RÉVOLTÉE a lancé cette pétition il y a 1 jour
En France, plus personne ne croit les médias dominants. Une étude révèle qu'à peine 30% de la population déclare encore «faire confiance aux médias». Un taux comparable à celui de la Slovaquie et la Hongrie. Dans notre pays, la quasi-totalité des journaux et chaines de télévision sont possédés par une poignée de milliardaires, majoritairement d'extrême droite. Dans ce contexte, un banquier mégalomane est propulsé au pouvoir. Un chroniqueur pétainiste monopolise le temps d'antenne. La femme d'un ministre anime une émission sur son propre mari. La police et l'extrême droite habitent quasiment sur les plateaux de télévision. On nous impose au quotidien des débats sur la possibilité de tirer sur les Gilets Jaunes, la façon la plus brutale de traiter les musulmans ou de laisser mourir les non-vaccinés, la manière la plus efficace de détruire ce qu'il reste de conquêtes sociales. Nous subissons, collectivement, une entreprise de conditionnement, un lavage de cerveau, un affaissement de nos imaginaires extrêmement violent.
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puisque Nantes Révoltée donne la parole à celles et ceux qu'on n'entend pas, qu'on exploite, qu'on réprime, elle relaie aussi les appels à manifester. C'est sur ce point que le gouvernement veut dissoudre ce média.
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En 2022, le régime politique semble avoir atteint un niveau d'illégitimité et de faiblesse si élevé qu'il se sent menacé par un petit média indépendant et local. En 24h, une poignée d'élus de droite et d'extrême droite auront obtenu du ministre de l'Intérieur une procédure de dissolution, formulée à l'Assemblée Nationale, et applaudie par des dizaines de députés. Nous avons une bonne nouvelle : un régime aussi faible, aussi fébrile, aussi grotesque, est un régime sur le point de tomber.
Nous, lecteurs et lectrices, médias indépendants, soutenons Nantes Révoltée et nous opposons à la dissolution de médias indépendants, et comptons bien faire bloc contre l'offensive autoritaire du gouvernement à l'égard des voix divergentes.
Connue / https://twitter.com/ManonAubryFr/status/1486312530012221444
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Tweet de Parlement de campagne Manon Aubry @ManonAubryFr · 14h
Le projet de dissolution de @Nantes_Revoltee
est une nouvelle atteinte grave à la liberté d'association et à la démocratie.
La loi "séparatisme" qui a élargi les motifs de dissolution a mis dans le main du gouvernement un véritable outil de censure.
18 - 187 - 376
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Ndlr : retrouvée à https://blogs.mediapart.fr/la-quadrature-du-net/blog/160222/pourquoi-il-faut-soutenir-nantes-revoltee-0 i à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?UrzDcw