Nous avons toujours contesté les pouvoirs de censure confiés à la police et à l’administration et condamnons aujourd’hui fermement le dangereux mouvement d'intimidation du monde associatif auquel nous assistons. C'est pourquoi nous apportons un soutien plein et entier à Nantes Révoltée et vous invitons à signer la pétition s'opposant à leur disparition.
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Le « contrat d’engagement républicain » mis en place en début d’année en application de la loi dite « Séparatisme » symbolise le parachèvement de cette logique. Désormais, toute association recevant des subventions publiques doit formellement s’engager à « respecter les principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de dignité de la personne humaine, ainsi que les symboles de la République » ou encore à « s’abstenir de toute action portant atteinte à l’ordre publors de la manifestation couverte par Nantes Révoltée, dégrader une vitre pour dénoncer la participation de Zara au crime contre l'humanité perpétré contre les Ouïghours a semblé constituer un acte d'une violence inadmissible en démocratie qui justifierait de dissoudre le media libre. Les « valeurs de la République » sont-elles si dévoyées qu'elles protègent désormais les esclavagistes ?
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On se retrouve face à une inversion totale des intérêts et personne à défendre et on perçoit la même logique que dans les mécanismes de dissolution : utiliser un lien indirect interprété de manière partiale pour délégitimer une source de critiques trop radicale et la transformer en « ennemi de la République ».
Ce n’est pas la première fois que l’État franchit la frontière faisant passer la liberté d’expression et d’information en un délit de radicalité quand il s’agit de mouvements de gauche. En 2017, utilisant le système de censure administrative des sites faisant l’apologie du terrorisme, le site internet collaboratif Indymedia s’était vu enjoindre, sous peine de blocage, de retirer un texte revendiquant l’incendie d’un commissariat. Finalement annulé par la justice un an et demi plus tard, cet exemple de censure est une démonstration limpide des abus que permet l’attribution toujours plus importante d’un pouvoir d’appréciation et de contrôle trop large à l’administration, classiquement dévolu à un juge.
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Nous avons toujours contesté les pouvoirs de censure confiés à la police et à l’administration et condamnons aujourd’hui fermement le dangereux mouvement d'intimidation du monde associatif auquel nous assistons. Cet élargissement incontrôlé des pratiques de dissolution s’est tant banalisé que le fait que le ministre de l’Intérieur souhaite ouvertement faire taire des discours de gauche radicale ne suscite que peu d'émotions. C'est pourquoi nous apportons un soutien plein et entier à Nantes Révoltée et vous invitons à signer la pétition s'opposant à leur disparition.
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