Publié le 21 juin 2023 à 11:38 - Mis à jour le 24 juillet 2023 à 15:49 - Lecture : 18 min
Par : Gaëlle GEOFFROY, AFP France
Comme pour l'électricité produite par une centrale à charbon ou une centrale nucléaire, celle produite par les éoliennes nécessite, pour être transportée et distribuée, de passer par des stations de commutation aux puissances très importantes où un gaz, l'hexafluorure de soufre (SF6), est utilisé comme isolant pour éviter les courts-circuits. Des publications sur les réseaux sociaux affirment que les éoliennes sont "construites avec du SF6", au pouvoir réchauffant des milliers de fois plus élevé que le CO2. Si ce gaz à effet de serre est effectivement très puissant, les éoliennes n'en contiennent pas et ne sont pas construites avec. Son utilisation, en particulier dans les transformateurs, est inhérente à la production d'électricité, quelle qu'en soit la source (renouvelable ou fossile). De plus, s'il existe des fuites de SF6 et que les émissions augmentent, la concentration de ce gaz dans l'atmosphère reste infime et bien inférieure aux quantités de CO2 émises par les activités humaines. Enfin, si la réglementation européenne actuelle ne prévoit pas d'interdiction du recours au SF6 dans la production et la distribution d'électricité, l'Union européenne planche sur un durcissement.
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Des éoliennes à Senneville-sur-Mer, dans la région de Fécamp en Normandie, le 07 août 2024. ©AFP - Flora Elie / Hans Lucas
Est-ce que les éoliennes sont bruyantes ? Combien produisent-elles d'électricité ? Raphaël Gerson répond à ces questions
Les éoliennes sont-elles bruyantes?
Soyons factuels et mesurons. Le bruit d’une éolienne, à 500m, est de 35 décibels. En comparaison le bruit d’une voiture à la même distance, c’est 80 décibels. 35 décibels c’est le bruit mesuré d’un chuchotement. Il sera couvert par le bruit ambiant et il y a peu de chance que vous l’entendiez.
En fait, si certains riverains entendent les éoliennes, c’est parce qu’ils les voient. C’est la différence entre le bruit perçu, et le bruit réel. Un peu comme la météo, avec le froid réel, et le froid ressenti.
Une éolienne ne tourne pas lorsqu’il n’y a pas de vent, ou il y a-t-il d’autres raisons ?
Il peut y avoir d’autres raisons, comme à l’inverse un vent trop fort, un bridage nécessaire pour équilibrer le réseau, ou bien une opération de maintenance. Mais quand on lit que "une éolienne ne tourne que 25% du temps", c'est faux : une éolienne tourne et produit de l’électricité 75 à 95% du temps . 25% c’est le facteur de charge, c’est-à-dire le fonctionnement d’une éolienne à sa puissance maximale. Mais une éolienne fonctionne aussi à des vitesses inférieures. C’est comme une voiture : elle ne roule pas qu’à 130 km/h.
Une éolienne produit combien d’électricité en moyenne?
Une éolienne standard produit autour de 6 300 MWh par an, c’est-à-dire la consommation moyenne en électricité de 1500 foyers. Et il y a aussi les effets de foisonnement : quand le vent ne souffle pas à un endroit, il souffle en général à un autre.
À écouter aussi : Les éoliennes sont-elles écologiques ? - On se décarbone - 2 min
Les éoliennes font-elles baisser la valeur immobilière des maisons à proximité?
Une éolienne ça se voit, et certains parlent même d’une pollution visuelle qui ferait baisser la valeur immobilière des maisons situées à proximité. Cela peut effectivement arriver, comme cela a été le cas récemment dans le Finistère où la justice s'est prononcée en faveur des riverains. Mais l'étude qu'a fait l'ADEME sur le sujet en 2022 a montré qu'on ne peut pas en faire une règle générale.
On touche là du doigt le véritable enjeu de l’éolien : son intégration paysagère.
C'est sur cela qu'il faut travailler, comme il a été fait pour le balisage lumineux (ces flashs clignotants que les éoliennes doivent émettre pour avertir les avions) : depuis 2022 on peut les orienter vers le ciel, pour qu’il n’y ait plus de nuisance au sol. Et on peut saluer le travail de l’Ecole Nationale Supérieure de Paysage, qui mène de nombreux travaux de recherche, et accompagne les territoires sur ces sujets.
À écouter aussi : Éolien : le syndicat des énergies renouvelables s'inquiète du retard que la France peut prendre - Les documents franceinfo 5 min
Clés : Environnement Économie Écologie Entreprises – Marchés Énergies – Ressources Énergies renouvelables
Julien Delalande 02/05/2024
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Bonjour,
j’ai lu avec attention votre article écrit avec plus de mesure que les précédents.
Cependant, il conserve une tonalité négative qui me rend triste.
Notamment parce qu’il élude la dimension économique et industrielle : voir par exemple le rapport de France Renouvelables https://www.france-renouvelables.fr/etudes-et-publications/observatoire-de-leolien-2023/
Sans parler de l’intérêt pour le financement des collectivités locales.
Impact sur le climat : selon une étude de l’ADEME publiée en 2015 sur l’analyse du cycle de vie des éoliennes en France, l’éolienne terrestre émet en moyenne 12,7 g de CO2 par kWh, et l’éolien maritime 14,8 g de CO2 par kWh, valeurs proches de celles avancées par le GIEC
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/impacts-environnementaux-eolien-francais-2015-rapport.pdf
Impact sur le territoire : compter environ 19 000 éoliennes au total sur l’ensemble du territoire pour répondre à la demande. Une grille de critères très précise pour l’éolien terrestre permet de limiter au maximum les impacts : l’Eoloscope https://fne.asso.fr/publications/eoloscope
Pour installer des éoliennes terrestres, il est nécessaire d’utiliser de la surface au sol, des terres agricoles le plus souvent, et du béton (entre 600 et 800 tonnes suivant les générations d’éoliennes). Ce béton représente 90% du poids d’une éolienne terrestre. Ces fondations permettent d’assurer la stabilité des éoliennes avec un ancrage au sol solide. Même s’il est nécessaire de maîtriser à la fois la consommation de ce béton et d’en limiter les conséquences, le béton reste un matériau inerte qui ne pollue pas les sols. En France, on estime à moins de 1 % la consommation de béton consacrée à la construction d’éoliennes. https://librairie.ademe.fr/cadic/1418/guide-pratique-eolien-en-10-questions.pdf?modal=false
Et concernant les autres points :
– les incendies et les pollutions : avez-vous des sources car je n’ai rien trouvé.
– le bruit : généralement inférieur à 35 décibels c’est à dire moins que le bruit ambiant.
– impacts sur la faune : une étude sur l’impact de l’éolien publiée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en 2017 montre que la mortalité des oiseaux due aux éoliennes est relativement faible lorsque les projets évitent les secteurs présentant de forts « enjeux avifaunes » https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-29243-eolien-avifaune-etude-LPO.pdf
Pour les chauve-souris, avez-vous des sources ?
Conclusion : l’éolien est indispensable à la transition énergétique, mais la seule énergie propre est celle qu’on ne produit pas. Donc la sobriété avant tout !
Ndlr : vérifier si publié ACT
... la seule énergie propre est celle qu’on ne produit pas. A ce titre, comme toutes les énergies, les éoliennes ont un impact sur l’environnement qui n’est pas neutre.
Cependant, face aux problèmes indéniables que posent le pétrole, le gaz, le charbon et le nucléaire, les énergies renouvelables représentent un outil indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique avec des conséquences bien moindres sur l’environnement, la santé ou la sécurité. Les énergies renouvelables, et notamment les éoliennes, sont les énergies les plus vertes qui nous permettront d’opérer une vraie transition énergétique respectueuse de la planète.
Beaucoup de questionnements mais aussi de fausses idées circulent à propos des éoliennes. Nous tentons ici de démêler le vrai du faux et de proposer une vision éclairée sur le sujet.
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Selon une étude de l'ADEME publiée en 2015 sur l’analyse du cycle de vie des éoliennes en France, l’éolienne terrestre émet en moyenne 12,7 g de CO2 par kWh, et l’éolien maritime 14,8 g de CO2 par kWh, valeurs proches de celles avancées par le GIEC
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/impacts-environnementaux-eolien-francais-2015-rapport.pdf
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Pour installer des éoliennes terrestres, il est nécessaire d’utiliser de la surface au sol, des terres agricoles le plus souvent, et du béton (entre 600 et 800 tonnes suivant les générations d’éoliennes). Ce béton représente 90% du poids d’une éolienne terrestre. Ces fondations permettent d’assurer la stabilité des éoliennes avec un ancrage au sol solide. Même s’il est nécessaire de maîtriser à la fois la consommation de ce béton et d’en limiter les conséquences, le béton reste un matériau inerte qui ne pollue pas les sols. En France, on estime à moins de 1 % la consommation de béton consacrée à la construction d’éoliennes. https://librairie.ademe.fr/cadic/1418/guide-pratique-eolien-en-10-questions.pdf?modal=false
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compter environ 19 000 éoliennes au total sur l’ensemble du territoire pour répondre à la demande ... grille de critères très précise pour l’éolien terrestre, l’Eoloscope https://fne.asso.fr/publications/eoloscope
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généralement inférieur à 35 décibels c'est à dire moins que le bruit ambiant.
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une étude sur l'impact de l'éolien publiée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en 2017 montre que la mortalité des oiseaux due aux éoliennes est relativement faible lorsque les projets évitent les secteurs présentant de forts « enjeux avifaunes »
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-29243-eolien-avifaune-etude-LPO.pdf
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signatures : 42
Destinataire(s) : Maire de Dégagnac, préfecture de Cahors
Un projet éolien (4 éoliennes de 180m de haut) est en cours à Dégagnac-Concorès sur le secteur du Frau en pays Bourian (dans le département du Lot)
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les multiples impacts négatifs des éoliennes : déforestation massive, bétonnage hors norme( l'équivalent d'un terrain de foot par éolienne), dégradation des paysages, nuisances sonores, nuisances visuelles, danger pour la santé humaine et animale, dégradation du cadre de vie, difficultés de recyclage et coût exorbitant du démantèlement ,perte de la valeur des maisons et autres bâtiments...
Pour plus d'infos ,contacter la page FB Eolinfo46.
Ndlr : GROSSE EXAGÉRATION des impacts négatifs ? vérifier ACT
Énergies Enquête
Il n’y a jamais eu autant de projets de champs éoliens dans le monde. Pourtant, la plupart des industriels rencontrent de nombreuses difficultés et perdent de l’argent. Les fabricants européens vont-ils connaître le même sort que ceux du solaire face à la Chine ?
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Connu / TG le 29/11/23 à 21:01
Connu / TG le 05/09/23 à 14:47
A l’issue de cette initiation vous saurez :
Être capable d’auto-construire une éolienne domestique de type PIGGOTT allant de 300 à 2000 Watts
Durée totale 5 jours / 35 heures
DATES Horaires
28 aout au 1er sept - 9h00 à 12h30 et 14h00 à 17h30
Animé par Maxime Fouillat 06 67 45 59 06
Tarifs en co-responsabilité financière
A l’Oasis du Coq à l’Âme, les tarifs des produits vendus et des services proposés ne sont pas affichés. Ils sont remplacés par des valomètres, sorte d’échelle de valeurs, permettant à toute personne de participer en conscience, en co-responsabilité financière, et par solidarité en permettant l’accès à des publics “en difficulté”.
Connu / lettre d'info de août 2023
Ndlr : valoriser par https://framapiaf.org/@JLPM/110836617519671240
"
Par l'Oasis du coq à l’âme & l’Asso. TRIPALIUM
#ÉnergieÉolienne #Autoconstruction #Coopération #Solidarité #ÉoliennePiggott #Charente #Manslois #Cellettes #OasisDuCoqÀlâme #Tripalium #CoÉco #PLPDLA
"
ACT
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?HnSI9Q
"Le tarif garanti a rapporté pour la première fois des recettes à l’État”. La majorité de la production éolienne et solaire bénéficie d’un mode de rémunération incitatif grâce à un tarif garanti qui permet de soutenir le développement de ces filières. Ce financement, qui varie en fonction des prix sur le marché de l’électricité, est porté par l’Etat. En 2022, ce mécanisme a représenté pour la première fois une recette pour l’Etat, les prix de gros de l’électricité ayant été en moyenne plus élevés que les tarifs garantis. D’après les estimations de la CRE, l’éolien terrestre devrait rapporter 8,9 milliards d’euros en 20221, soit 77 % des subventions reçue par la filière via le mécanisme de la CSPE au cours des 20 dernières années2. Si dès le début de l’année 2023 la filière devrait avoir reversé plus au budget de l’Etat qu’elle n’a reçu, d’autres subventions lui seront versées en fonction des prix de gros de l’électricité dans les décennies à venir, qu’il n’est pas possible d’évaluer aujourd’hui. Toujours selon la CRE, en 2022 le solaire aura rapporté 724 millions d’euros, soit 3% des subventions passées, alors que l’éolien en mer rapportera pour sa première année 169 millions d’euros."
#Eolien
Accueil - L'essentiel de l'actualité - Brèves AFP
Tempête boursière pour l'énergéticien Siemens Energy, emporté par une débâcle dans l'éolien
... a révélé vendredi que l'ampleur des défaillances d'éoliennes chez sa filiale Siemens Gamesa était bien plus importante et coûteuse que prévu, entraînant un plongeon record de son cours de bourse.
...
communiqué jeudi soir dans lequel le groupe de Munich a fait état d'un "taux de défaillance significativement accru" de composants d'éoliennes, avec un coût tel de remise en état que les prévisions de résultats pour 2023 sont obsolètes.
La maison-mère de Siemens Gamesa prévoit en particulier plus d'un milliard d'euros de charges de remise en état des installations. Car un examen technique interne approfondi des parcs d'éoliennes a fait ressortir des résultats qui sont "bien pires que ce que j'aurais cru possible", a déclaré Jochen Eickholt, patron de Siemens Gamesa lors d'une conférence téléphonique au ton particulièrement sombre. Christian Bruch, PDG de Siemens Energy, a parlé d'une situation "amère".
Filiale à problème
Au cœur des problèmes rencontrés, des composants défectueux, principalement liés aux roulements et aux pales de rotor des turbines sur des installations terrestres, a déclaré M.Eickholt. La société n'a certes connu qu'"une poignée de pannes" sur un parc de plusieurs milliers de turbines, a-t-il ajouté.
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Ndlr : selon https://duckduckgo.com/?t=ftsa&q=actualit%C3%A9+siemens+gamesa&ia=web pb financier pas nouveau...
L'augmentation à marche forcée du parc éolien terrestre est cruciale pour couvrir les besoins énergétiques ...
Connu / TG le 03/05/23 à 09:56
Dans une interview à La Presse de la Manche, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, ...
Connu / TG le 27/03/23 à 21:50
"
ces éoliennes 15MW ont un facteur de charge de 60% selon les constructeurs soit une puissance installée de 1GW installé. chaque éolienne produit environ 80gwh par an en théorie soit 5.6TWH par an
"
Connu / TG le 12/03/23 à 19:43
15 min 9 Commentaire(s)
Alternatives Economiques publie en exclusivité les bonnes feuilles du livre de Cédric Philibert, « Eoliennes, pourquoi tant de haine ? » (Les Petits Matins), sorti en librairie ce jeudi. L’auteur, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et ex-analyste à l’Agence internationale de l’énergie, y expose l’absolue nécessité de l’éolien et décortique les critiques infondées dont il fait l’objet.
« Comment peut-on se prétendre écologiste et défendre les éoliennes ? Ces horribles verrues dans nos paysages millénaires n’enrichissent que leurs promoteurs, généralement des groupes financiers étrangers, et n’apportent rien d’utile au pays. Elles font un bruit assourdissant, tuent les oiseaux, plantent des tonnes de béton dans la terre, durent vingt ans à tout casser et on ne sait pas les recycler. On les subventionne grassement, par nos impôts, sans quoi personne n’en installerait… »
« Elles ne fonctionnent, c’est évident, que quand le vent souffle, à peine un quart du temps. Le reste du temps, il faut faire marcher des centrales à gaz ou à charbon pour fournir de l’électricité. Quand elles fonctionnent, elles obligent EDF à baisser la production des centrales nucléaires, ce qui dégrade leur rentabilité. Et donc, au lieu de réduire les émissions de CO2, l’éolien les augmente. [...] »
Tel est le procès contemporain fait aux éoliennes. Et ça marche ! Ça marche parce qu’il est...
« Comment peut-on se prétendre écologiste et défendre les éoliennes ? Ces horribles verrues dans nos paysages millénaires n’enrichissent que leurs promoteurs, généralement des groupes financiers étrangers, et n’apportent rien d’utile au pays. Elles font un bruit assourdissant, tuent les oiseaux, plantent des tonnes de béton dans la terre, durent vingt ans à tout casser et on ne sait pas les recycler. On les subventionne grassement, par nos impôts, sans quoi personne n’en installerait… »
« Elles ne fonctionnent, c’est évident, que quand le vent souffle, à peine un quart du temps. Le reste du temps, il faut faire marcher des centrales à gaz ou à charbon pour fournir de l’électricité. Quand elles fonctionnent, elles obligent EDF à baisser la production des centrales nucléaires, ce qui dégrade leur rentabilité. Et donc, au lieu de réduire les émissions de CO2, l’éolien les augmente. [...] »
Tel est le procès contemporain fait aux éoliennes. Et ça marche ! Ça marche parce qu’il est normal, absolument normal, de se poser des questions devant ce qui est souvent perçu comme une déferlante, un envahissement de notre espace vital par ces machines modernes. Parmi nos concitoyens, très peu subissent une authentique gêne, mais beaucoup sont réticents ou ne savent plus trop quoi penser. Ils éprouvent une sympathie instinctive à l’égard des énergies renouvelables, mais des craintes multiples et des doutes vis-à-vis des éoliennes. [...]
Feu sur Eole
Intellectuels et personnalités médiatiques, lobby nucléaire et extrême droite, alliés de circonstance, ont déclaré la guerre à l’éolien, accusé de tous les maux.
Après les essayistes Alain Finkielkraut et Luc Ferry, Stéphane Bern s’enflamme contre l’éolien dans Le Figaro du 30 mai 2021 : « L’énergie éolienne n’est en rien écologique et renouvelable. Elle pollue gravement la nature et détruit le patrimoine naturel et bâti de la France. »
L’animateur de télévision s’en prend à la ministre Barbara Pompili, « coupable de destruction d’un patrimoine naturel, d’atteintes à la biodiversité, d’artificialisation des sols et de soutien aux énergies fossiles ». Soutien aux fossiles ? Oui, parce que les éoliennes « fonctionnent seulement 25 % du temps et nécessitent l’aide de centrales à charbon, qui rouvrent notamment en Allemagne ».
Plus c’est gros, plus ça passe : en réalité, l’Allemagne a réduit de plus d’un tiers sa production électrique à base de charbon et de lignite entre 2010 et 2021, et de 25 % sa production électronucléaire, pour une consommation de gaz à peu près inchangée – jusqu’à l’irruption des troupes russes en Ukraine, naturellement. Innombrables sont pourtant les articles, éditoriaux et tribunes qui soutiennent qu’à cause des renouvelables la production électrique allemande a accru son recours au charbon et qui stigmatisent le dogmatisme idéologique des écologistes ainsi que leur prétendu mépris des faits. [...]
Sur les réseaux sociaux, de LinkedIn à YouTube, les anti-éoliens se déchaînent. Un film fait florès, celui de Charles Thimon, Eoliennes : du rêve aux réalités. Il laisse entrevoir une autre dimension de l’hostilité à l’éolien : c’est l’Europe, « donc en réalité l’Allemagne, devant laquelle on est obligé d’être à plat ventre », qui impose les éoliennes à la France, par hostilité revancharde à l’égard du succès nucléaire français.
Le soutien au nucléaire vire alors au nationalisme le plus étroit, mâtiné de défense des ruraux contre les élites urbaines et la finance internationale, expliquant le ralliement massif à la cause anti-éolienne de l’extrême droite (et d’une partie de la droite, notamment Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France).
Evitons les caricatures : on peut être pour le nucléaire et pour les éoliennes, ou contre le nucléaire et contre les éoliennes. On peut être politiquement de droite et favorable aux éoliennes, ou de gauche et hostile. Des écologistes « décroissants » y sont opposés, tout comme certains défenseurs du vivant, inquiets pour les oiseaux, les chauves-souris – ou la vie marine dans le cas de l’éolien offshore.
De leur côté, la plupart des partis politiques français soutiennent l’énergie nucléaire, à l’exception d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et de La France insoumise (LFI). Sa défense fut longtemps un thème fort du Parti communiste (PCF), ce n’est absolument pas une exclusivité de l’extrême droite.
Néanmoins, on constate très souvent aujourd’hui que les adversaires acharnés de l’éolien sont aussi des défenseurs passionnés – et exclusifs – du nucléaire. Les deux candidats de l’extrême droite à l’élection présidentielle, Marine Le Pen et Eric Zemmour, sont allés jusqu’à prétendre que, s’ils étaient élus, ils feraient démonter les éoliennes aujourd’hui en service.
L’opposition aux éoliennes a peu à peu conquis des fractions significatives de l’opinion publique – ou au moins réussi à jeter le doute. Le soutien des Français aux énergies renouvelables, instinctif et spontané, a diminué à l’égard de l’éolien.
Pis encore, cette opposition semble avoir contaminé la tête de l’Etat en la personne de son chef, et amené l’exécutif à s’en détourner et à mettre l’éolien en berne, sans toutefois oser le proclamer trop ouvertement. A Belfort, le 10 février 2022, Emmanuel Macron a reporté à 2050 la réalisation de l’objectif éolien terrestre pour 2028. Fixé par la loi moins d’un an auparavant, cet objectif était pourtant modeste : moins d’un doublement de la puissance éolienne installée. Le reporter à trente ans, c’est ramener le rythme d’installation à presque rien.
Sortir des fossiles
Comment en est-on arrivé là ? Pour comprendre l’essor de l’industrie éolienne moderne, il faut regarder la planète d’un peu plus loin. [...]
Plus encore que la perspective d’une pénurie mondiale d’énergies fossiles, c’est la préservation d’un climat vivable qui nous commande aujourd’hui de sortir du charbon, du pétrole et du gaz. A cette fin, des gouvernements – d’abord isolés, puis de plus en plus nombreux – ont adopté des politiques de soutien aux renouvelables. L’idée était de favoriser le développement technologique en créant des débouchés, afin de rapidement réduire les coûts. Et ça a marché [...]. Le coût du solaire a été divisé par dix en dix ans, celui de l’éolien terrestre par deux ou trois, l’éolien offshore a surgi des flots.
En France, l’objection est aussitôt formulée : à quoi bon l’éolien et le solaire puisque notre électricité, essentiellement nucléaire et hydraulique, est déjà très peu émettrice de CO2 ? La réponse est double. D’une part, nous aurons de plus en plus besoin d’électricité. D’autre part, nos centrales nucléaires ne sont pas éternelles.
Davantage d’électricité
L’accord de Paris sur le climat, fin 2015, a profondément changé la donne. Jusque-là, on pensait s’en tirer en divisant par deux les émissions mondiales de CO2, afin de ne pas dépasser 2 °C de réchauffement mondial par rapport à la période préindustrielle. [...]
Mais, à la COP21 (la Conférence des parties à la convention de l’ONU sur les changements climatiques), l’humanité a choisi de ne pas dépasser, si possible, 1,5 °C de réchauffement. [...] Cela implique de réduire les émissions « brutes » de CO2, méthane et autres gaz à effet de serre bien davantage que prévu, au minimum de les diviser par quatre, plus probablement par six ou huit, voire au-delà. Au moins par six pour la France [...].
Et ça change tout ! Il ne suffit plus de décarboner l’électricité, il faut décarboner tout le reste, ou presque. La meilleure (ou la seule) façon de le faire apparaît vite : c’est de remplacer l’utilisation des combustibles et des carburants fossiles dans les bâtiments, l’industrie et les transports par de l’électricité décarbonée. L’électrification des usages, avec de l’électricité décarbonée, conduira le changement. On roulera dans des voitures électriques, on se chauffera avec des pompes à chaleur, on remplacera le charbon et le gaz dans l’industrie par de l’électricité ou de l’hydrogène – lui-même fabriqué par électrolyse de l’eau.
Electrifier presque tous les usages de l’énergie, c’est aussi la voie royale vers une réduction massive de notre dépendance excessive aux énergies fossiles, importées en quasi-totalité, souvent de pays pas tellement amis, qui ne nous veulent pas forcément du bien, et dont les régimes ne sont pas toujours des modèles de démocratie. Si notre électricité est aujourd’hui presque entièrement « nationale », uranium excepté, elle représente moins de 30 % de notre consommation énergétique finale [...].
Les centrales nucléaires vieillissent
D’un autre côté, les centrales nucléaires, auxquelles nous devons aujourd’hui l’essentiel de notre électricité, ne sont pas éternelles : la moyenne d’âge du parc approche les quarante ans, la durée de fonctionnement prévue au départ. Moyennant certaines conditions et des travaux, elles pourront être prolongées de dix ans, voire de vingt ans. Le cas d’une prolongation supplémentaire n’est pas prévu.
Mais ne peut-on pas les remplacer par de nouvelles ? En partie, peut-être… Mais cela semble beaucoup moins facile aujourd’hui [...]. Trois accidents nucléaires – Three Mile Island (Etats-Unis, 1979), Tchernobyl (URSS, 1986) et Fukushima (Japon, 2011) – ont conduit à renforcer la sûreté nucléaire.
Ainsi est né le projet de l’European Pressurized Reactor (EPR). Mais la construction des premiers EPR a accumulé les retards : plus de dix ans pour les réacteurs finlandais d’Olkiluoto et français de Flamanville, près de cinq ans pour les EPR chinois de Taishan, déjà quatre ans pour Hinkley Point, au Royaume-Uni. Idem pour les surcoûts : l’EPR de Flamanville, dans la Manche, aura coûté, intérêts compris, au moins 20 milliards d’euros, au lieu des 3,4 milliards annoncés.
Les défenseurs acharnés du nucléaire reprochent aux politiques de n’avoir « rien fait » pendant dix ans : c’est qu’il était cohérent d’attendre la mise en route de l’EPR de Flamanville et de tirer les leçons des premières années de fonctionnement avant de décider d’une suite.
Par ailleurs, même si nous parvenions à réaliser le plus nucléaire des six scénarios établis par RTE au terme de longs mois de concertation avec toutes les parties prenantes, le nucléaire fournirait en 2050 seulement la moitié de l’électricité dont nous aurons besoin. Le reste viendrait nécessairement des énergies renouvelables, éolien et solaire en tête, dont les capacités devraient être multipliées par trois pour l’éolien (maritime inclus) et sept pour le solaire, au minimum. Et deux fois plus, bien sûr, sans le nucléaire.
La dynamique mondiale des renouvelables
[...] Les investissements dans les énergies renouvelables ont atteint des niveaux inédits. Aux Etats-Unis, on a installé en 2020 douze fois plus d’éoliennes qu’en France. En Chine, quarante fois plus. En Europe, le photovoltaïque et l’éolien ont produit près de 550 térawattheures (TWh) en 2021, évitant une consommation supplémentaire d’environ 100 milliards de mètres cubes de gaz naturel. [...]
Et le monde entier accélère. Dans les cinq prochaines années, on ajoutera autant de capacités électriques renouvelables que durant les vingt dernières. Presque 2 400 gigawatts (GW), l’équivalent de la puissance électrique de la Chine. C’est aussi 30 % de mieux qu’espéré voici seulement un an, selon l’AIE – le résultat de la combinaison de l’Inflation Reduction Act aux États-Unis, du programme REpowerEU en Europe, du 14e Plan quinquennal en Chine et d’autres décisions semblables en Inde ou en Indonésie. Dès 2025, les énergies renouvelables dépasseront le charbon dans la production d’électricité, la contribution de l’éolien et du solaire doublant en cinq ans pour atteindre près de 20 % du total.
Encourageant, mais encore insuffisant. Le rythme mondial d’installation de l’éolien et du solaire devrait globalement tripler avant 2030 pour rester en phase avec le scénario « net zéro » de l’AIE, qui vise des émissions nettes nulles dès 2050. On n’y est pas encore tout à fait.
Les efforts à accomplir en France pour atteindre nos objectifs climatiques ne sont pas très différents – nucléaire ou pas. C’est que la France n’est pas particulièrement en avance sur ce point, confiante qu’elle était dans ses réacteurs – et ses compétences – nucléaires. Elle est le seul pays européen à n’avoir pas atteint son objectif d’énergie renouvelable, fixé pour 2020 à 23 % de la consommation finale brute d’énergie : nous sommes péniblement arrivés à 19,2 % cette année-là. 64 TWh d’électricité renouvelable manquent à l’appel, six fois ce que les réacteurs de Fessenheim produiraient s’ils étaient encore en service. L’éolien représentait en 2020 moins de 8 % de la consommation d’électricité française.
Pourtant, notre pays dispose du deuxième gisement éolien en Europe, après le Royaume-Uni, et du premier pour le seul éolien terrestre. Les côtes bretonnes, le long de la Manche, et toute la côte méditerranéenne sont très bien pourvues en vent. Or, si nous avons à peu près équipé les Hauts-de-France et le Grand Est, les autres régions, parfois bien plus vastes, sont presque vides d’éoliennes.
Notre potentiel s’élève à 80 gigawatts au moins d’énergie éolienne terrestre, affectant (sans l’accaparer, loin de là) moins de 2 % de la superficie métropolitaine ; et 140 GW d’éolien maritime, selon France Energie éolienne (FEE) et l’Agence de la transition écologique (Ademe), soit 220 GW au total, ou encore 220 000 mégawatts (MW). En mer, la France a raccordé 480 mégawatts d’éolien à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) en 2022. A titre de comparaison, le Royaume-Uni avait déjà raccordé 11 250 MW offshore en 2021.
La variabilité, vrai-faux problème
Seulement voilà : peut-on faire fonctionner toute une économie sans une énergie « pilotable » comme le nucléaire, dont on peut à volonté diminuer ou augmenter la puissance selon nos besoins, qu’il y ait ou non du vent, qu’il fasse ou non soleil ?
[...] Il n’existe pas de difficultés réelles avec la variabilité du solaire et de l’éolien aux niveaux où ils se situent aujourd’hui… et même bien au-delà. En outre, aussi surprenant que cela puisse paraître, l’électrification des bâtiments, de l’industrie et des transports facilitera l’intégration des énergies renouvelables variables en apportant de nombreuses flexibilités nouvelles : batteries des véhicules électriques, systèmes de stockage de chaleur et de froid, électrolyseurs, etc.
La véritable difficulté, ce sont les périodes prolongées avec peu de vent et de soleil, sauf bien sûr pour les pays suffisamment dotés en énergie hydroélectrique, comme la Norvège. Pour y faire face, la plupart des pays conservent des centrales thermiques, mais ils s’en servent beaucoup moins souvent : peut-être 5 à 10 % du temps.
Les centrales à gaz sont idéales pour cela, car elles coûtent beaucoup moins cher à construire que des centrales nucléaires ou à charbon. Ces dernières, pour être rentables, doivent tourner beaucoup plus longtemps… « Pilotables », les réacteurs nucléaires le sont dans une certaine mesure, mais ils n’offrent pas vraiment un complément idéal aux énergies variables. Ils peuvent en revanche réduire le besoin d’énergies renouvelables et d’appoint thermique.
En France, nous n’avons plus beaucoup de centrales thermiques, utilisant des combustibles fossiles, après en avoir fermé un certain nombre. Et sans réacteurs nucléaires, nous devrons en construire pour compléter les énergies variables – non pas 75 % du temps, comme on le lit souvent, mais moins de 10 % du temps, et pour fournir… moins de 3 % de l’énergie annuelle. N’est-ce pas là la preuve irréfutable que les renouvelables sont les « complices » des énergies fossiles, une voie sans issue dans un pays qui s’enorgueillit d’une électricité peu carbonée grâce à son parc nucléaire ?
Eh non ! Bien sûr, un kilowattheure électrique fabriqué avec un gaz fossile émet 400 grammes de CO2 environ, contre 6 grammes pour le nucléaire, 12 grammes pour l’éolien et 25 grammes pour le solaire. Mais son utilisation temporaire et limitée à quelques jours dans l’année est compatible avec une trajectoire de décarbonation de l’économie française tout entière, l’électricité faiblement carbonée prenant la place de carburants pétroliers et de combustibles gaz et charbon très fortement carbonés.
A terme, les capacités éoliennes et solaires dont nous avons besoin pour atteindre des proportions importantes d’énergie renouvelables produiront, quand le vent souffle ou le soleil brille fort, plus d’électricité que nous n’en aurons besoin. Nous pourrons alors utiliser ces surplus pour fabriquer de l’hydrogène, le stocker sous une forme ou une autre et parachever ainsi la décarbonation du système électrique – et de l’économie tout entière.
Pour en arriver là, dans le cas où l’on renoncerait au nucléaire, il faudrait quadrupler la puissance éolienne à terre, qui devrait fournir 21 % de l’électricité du pays, et l’éolien maritime 31 %. L’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni sont déjà à plus de 20 % (éolien maritime inclus). Le solaire fournirait 36 % et l’hydroélectricité 9 %.
L’écologie, étendard des opposants
Quatre fois plus d’éoliennes, donc, ce qui ne constituerait pas un « désastre écologique ». L’exigence environnementale à l’égard de l’éolien et du solaire est soudain devenue absolue. On attend de ces énergies, comme d’ailleurs des véhicules électriques, une recyclabilité intégrale, des émissions nulles lors de la fabrication et une absence totale d’impacts environnementaux. La moindre artificialisation d’un sol leur est refusée, couper un arbre ou raser un buisson de ronces est criminel, et les mesures obligatoires de compensation tournées en ridicule.
On demande aux énergies renouvelables mille fois plus qu’à une route, un centre commercial, un supermarché, un rond-point, un bâtiment quelconque, une ligne à grande vitesse… Sincères ou manipulateurs, les opposants ont toujours l’écologie en étendard.
En réalité, les inconvénients de l’éolien sont extrêmement minimes au regard des bénéfices environnementaux attendus [...]. Le seul véritable préjudice est esthétique : on aime ou on n’aime pas cette transformation des paysages, surtout si l’on ne perçoit pas qu’il s’agit d’un message d’espoir envoyé aux jeunes générations.
Les autres inconvénients directs touchent très peu de monde, et il faut sans doute mieux les pallier. Les effets sur les oiseaux sont faibles et activement minimisés : ils viennent très loin derrière la mortalité aviaire due aux pesticides, aux pare-brise, aux vitres, aux chasseurs… et aux chats. Il n’y a pas d’énergie sans nuisances, et les outils de la transition naissent d’un système industriel très fortement imprégné de pétrole : ils gardent nécessairement trace de ce péché originel.
Eoliennes, pourquoi tant de haine ?, par Cédric Philibert, éditions Les Petits Matins, en partenariat avec l’Institut Veblen, 192 pages, 18 euros.
Cédric Philibert, Chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et ancien analyste à l'Agence internationale de l'énergie
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Ndlr : pas un mot sur la sobriété, ni sur les contraintes matières, dommage. Par contre, les principales contre-vérités sont bien démontées, Valoriser ACT
Connue / TG 15/01/23 à 10:06
Durée de lecture : 9 minutes - Enquête — Énergie
Pour subvenir à ses besoins en électricité verte, l’Allemagne veut couvrir ses espaces maritimes d’éoliennes. Au risque d’impacts sur la biodiversité marine. [4/4]
Vous lisez la partie 4 de l’enquête « En Allemagne, la transition à tout prix ». Relisez la partie 1, la 2 et la 3.
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regroupement de trois parcs éoliens, baptisé « Baltic Hub », est le plus grand jamais construit en mer Baltique : d’une capacité de 1,1 gigawatt, soit l’équivalent d’une grande centrale nucléaire, il alimentera au total plus de 1 million de ménages. Traditionnellement implantée en Amérique latine, la compagnie espagnole Iberdrola investit pas moins de 3,5 milliards d’euros dans le projet. Et ne compte pas s’arrêter là. « L’Allemagne est devenue un marché essentiel pour nous », confirme Iris Stempfle, directrice de la filiale locale
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l’éolien en haute mer. Les parcs se situent au moins à 30 kilomètres des côtes, contre seulement 12 pour le parc français qui vient d’ouvrir au large de Saint-Nazaire. « Au départ, il s’agissait de s’adapter aux contraintes locales », explique Karina Würtz, directrice de la Fondation pour l’éolien offshore, qui dépend du ministère fédéral de l’Environnement. Une grande partie du littoral est en effet protégée, à l’instar de la réserve de biodiversité de la mer des Wadden, en mer du Nord. Aucune éolienne ne peut y être construite.
S’éloigner des côtes rend les chantiers plus complexes et plus coûteux. Mais ce qui était perçu, au départ, comme un inconvénient est devenu un atout : la régularité et la force des vents en haute mer sont bien plus importantes que sur le continent ou même le littoral. Les éoliennes produisent non seulement davantage de courant, mais de façon plus continue
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Des eaux trop petites
Le défi n’en reste pas moins immense. L’Allemagne, qui compte déjà plus de 1 500 turbines en mer du Nord et en Baltique, veut multiplier par neuf ses capacités de production d’électricité offshore. L’objectif est d’atteindre 30 gigawatts (GW) en 2030, puis 70 GW en 2045. C’est bien plus que la France, qui vise 40 GW en 2050. L’accélération du déploiement des turbines nécessite « un énorme effort collectif », reconnaît le vice-chancelier écologiste Robert Habeck.
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le gouvernement compte avant tout sur la simplification administrative. Comme tous les renouvelables, les éoliennes marines ainsi que les infrastructures associées (réseaux, plateformes de conversion électrique… ) sont désormais classées d’« intérêt public majeur » au service de la « sécurité nationale ». À compter du 1er janvier 2023, leur construction deviendra prioritaire afin d’accélérer les procédures. Les parcs ne seront plus subventionnés par l’État, mais l’assurance de la rentabilité des projets et de la stabilité juridique doit séduire les entreprises.
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Dans son bureau de la ville portuaire de Hambourg, Kai Trümpler est fier que l’Allemagne soit le numéro 3 mondial de l’éolien marin derrière la Chine et le Royaume-Uni, en dépit, dit-il, d’un espace maritime « minuscule ». La zone économique exclusive (ZEE) s’étend en effet sur quelque 33 000 km2, soit 300 fois moins que la France.
Au sein de l’Office fédéral de la navigation maritime et de l’hydrographie (BSH), ... déterminent les zones où les parcs éoliens ont le droit de s’installer. Cartes à l’appui, le fonctionnaire montre les zones réservées à d’autres usages comme le trafic maritime, les exercices militaires, la recherche scientifique ou encore les parcs naturels. Impossible d’y toucher ; ce sont donc les pêcheurs, peu puissants outre-Rhin, qui devront faire de la place. Pour atteindre les nouveaux objectifs, « environ 20-25 % de la ZEE de la mer du Nord » sera désormais dédiée aux parcs éoliens
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Un monde nouveau - Cyril Dion - Arte
Un Monde Nouveau est une série de 3 documentaires-événement, réalisé par Thierry Robert, co-écrit par Cyril Dion, qui propose un plan en trois étapes pour lutter contre les bouleversements climatiques : Résister, S’adapter, Régénérer.
La série documentaire est disponible sur la plateforme Arte.tv depuis le 8 novembre et diffusée en direct à 21h sur Arte le mardi 15 novembre.
Un Monde Nouveau est une enquête en trois volets qui s’intéresse aux mouvements de résistance et part à la rencontre de celles et de ceux qui, à l’échelle d’une région ou d’un pays, régénèrent la terre, les océans, créent les écoles de demain et la démocratie du futur. « Un Monde Nouveau est une nouvelle étape dans les différents projets que je porte pour mettre en lumière des initiatives constructives et porteuses d’espoir. J’ai essayé d’y réunir le fruit de mes recherches, de mes rencontres de ces cinq dernières années. Et proposer une trajectoire concrète pour inverser la courbe du changement climatique », explique Cyril Dion.
Clés : Sciences et savoirs Sciences
L'équipe
Mathieu Vidard, Production
Valérie Ayestaray, Réalisation Chantal Le Montagner, Collaboration
Anna Massardier, Collaboration Lucie Sarfaty, Collaboration Thierry Dupin, Collaboration
Camille Crosnier, Journaliste
-> https://rf.proxycast.org/aa66302d-3a20-4799-940a-58dd785c3d86/10212-15.11.2022-ITEMA_23196781-2022F10732S0319-22.mp3
Tr.: ... demain peut être meilleur dans certains aspects ...ce que les êtres humains vont faire pourrait être beaucoup plus intéressant ... comprendre comment les écosystèmes fonctionnent pour inventer des nouvelles façons de construire des bâtiments, d'organiser des villes, de faire de l'agriculture, en s'appuyant plutôt sur les écosystèmes plutôt que sur les profits ... trouver plus de sens à sa vie même si les condditions extérieurs sont plus difficiles ... défi de ne pas être éco-anxieux dans ces conditions ... tristesse et colère sont la moindre des choses sinon psychopathe ... des récits pour embarquer dans l'action ... revigoré et armé pour agir ... communication des cyprès, accusé de charlatanisme, alors que repose sur des travaux scientifiques ... personne n'aime qu'on l'oblige à faire des choses qu'il n'a pas envie de faire ... convention citoyenne proposée à E.Macron ... pas le 110 km/h alors qu'une majorité de fr y est prête ... excuse de pas créer une rupture ... participer à l'élaboration des solutions, équité / grandes entreprises, prêts à faire des efforts énormes ... un des sujets, la démocratie participative ... proposer des récits désirables ... l'écologie politique ne remet pas en question les fondements du récit productiviste/consumériste, sauf qu'on enlève les compensations ... le fondement de notre civilisation : défendre le monde vivant, pas la croissance économique ... des métiers passionnants qui donnent envie de se lever le matin, d'inventer, rend heureux car utiles ... philosophe Jean-Pierre Dupuy - catastrophisme éclairé "nous ne croyons que ce que nous savons" Clyde Hamilton, philosophe australien "on est tous un peu climatosceptiques car la charge émotionnelle du changement climatique est trop dure, tout petits face à cet énorme problème ... déni plutôt que de se confronter à cette tragédie ... Le chef ?? a vraiment expérimenté contrairement au ministère qui n'a pas tenu 15 jours? plusieurs repas végétariens par semaine, bons, parle aux enfants, donne du sens, manger moins de viande a un impact considérable ... et arrêter de prendre l'avion sont sans doute les deux actions qui réduisent le plus vite les émissions de gaz à effet de serre. ... Paul hawken? ... le mouvement climat doit changer sinon échec assuré ... idem André asman? mvt clim assez gentil encore ... non-violence ... oublie les sufragettes, les mvts antiségrégation aux usa, anti-esclavage, la fin de la monarchie en France, ya toujours eu des rapports de forces à chaque fois. Appelle à agir sur les LIEUX DU CRIME. L'AIE "plus une seule infrastructure nouvelle pour rester en dessous de 1,5°C avant la fin du siècle" Donc chaque nouvelle infrastructure fossile potentiellement bombes climatiques qui vont faire dépasser cet objectif et provoquer des morts ... L'énorme pipeline en ouganda, continuer à exploiter énorme mine de charbon en allemagne, ça va créer des morts. Donc qu'est-ce qui est le plus violent ? Les construire ou les saboter ? C'est militant. Légitime défense. Ces entreprises mettent la vie d'êtres humain en danger. LÉGITIMITÉ À LES EMPÊCHER de le faire. Donc à les empêcher. S'interposer entre eux et les écosystèmes. ... S'interposer contre la déforestation en amazonie. Ça va devenir tendu. Tribune de scientific rebellion "1,5°C inaccessible". Dit en off par des climatologues du GIEC ... proba dépasser les 2,1°C en 2040 si pas action déterminée now. On rentre dans une zone d'incertitude profonde. On ne sait pas quels sont les mécanismes qui vont s'activer. Risques d'effets d'emballement incontrôlables.
23:00 Christophe Cassou ... on aura les conséquences avant que prévu. ... engagements pas tenus. La convention citoyenne est allée plus loin que les propositions des politiques ... Mine allemande de charbon bloquée ... risque / investisseurs, name and shame, image de ces grandes entreprises, bad buzz ...
33:00 Macron ne dit pas la vérité ... SUV facteur majeur des ém de GES. ... débunké, merci. ... trumpisme ligth ... invest trop faibles, astreinte financière, argent investi auprès d'acteurs efficaces ... construire quelque chose qui serve vraiment ... plus de DÉMOCRATIE ...
40:00 chercheuse américaine démocratie ouverte accessible à tous de façon égalitaire ... éducation, considérée ... le pb :quelles modalités démocratiques. Soumis à minorité. épatée par irlande mariage homo, droit à l'avortement. référendum voté grace à la préparation dans climat social apaisé. ... victoire à retentissement énorme ... ingénieur, architecte, prof, artiste, agriculteur ... revenu universel ... plus ramasser poubelles ... le plus efficace : fuides frigorigènes, éoliennes, alim végétale, avion ... visio pour réd ém ges ... alternatiba, amis de la terre, participer au pb ou à la solution ? xanax, faire ce que j'aime, rend heureux, l'action, à des endroits où on voit le résultat ... succession de petites victoires, stratégie.
- Christelle Vincent, présidente
Serge Gauthier, Vice-président Association RAPASSE rapasse2016@gmail.com
Patrimoine rural d'Ambernac - Fédération Environnement Durable (FED), Contact presse Jean-Louis Butré 06 80 99 38 08 contact@environnementdurable.net (2022)
- 24270 Sarlande : marche organisée par l'association Vents Contraires Périgord Limousin vents2487@mail.com
- Échauffour en Normandie : Fabien Ferreri a fait arrêter les éoliennes la nuit en raison de leur bruit. Exploitant Voltalia de la famille Milliez (cf article dans Economiematin.fr
- Fabien Bouglé, auteur des livres Éoliennes, la face noire de la transition écologique et Nucléaire, les vérités cachées (éd du Rocher), vice-pdt de la FED
- Patrice Kawala, Fédération Anti-éoliennes de la Vienne FAEV patrick.kawala123@orange.fr 06 69 95 05 46
- Chabanais Défense et Environnement, association créée le 26 novembre 2021, pour défendre le patrimoine rural de la commune de CHabanais en particulier contre le projet de carrière de roche plutonique envisagée par l'entreprise GSM membre du consortium HeidelbergCement. BUREAU : Éric Germond, président ; Stéphanie Vergnaud vice-pdte ; Gaël Detrain, vice-pdte ; Marie-Aimée Estève, trésorière ; Charles Detrain, trésorier adjoint ; Mathilde Andrieux, secrétaire ; Colette Khazani, secr adjte.
- EELV de Charente, 19 Bd de Bury 16000 Angoulême - Jacques Nicolas, secrétaire du groupe de l'Angoumois 06 11 69 83 01 jacketrox@orange.fr : favorable au développement massif des ENR dont éolien
- Geoffroy Dudouit, maire de Saint-Sulpice de Ruffec fait voter opposition à tout projet éolien sur sa commune, et communes alentours, au profit d'une approche de développement harmonieux, sobre en énergie. Marie-Hélène Dudouit secrétaire de séance.
-Savigne en sud-Vienne refuse 8 éolienne supplémentaires. Les associations ADPEB de Blanzay, BRUX PatrimoineS & PaysageS, Vent Contraire de Champagné-le-Sec, Vent Funeste de Genouillé et Bien Vivre à Genouillé, organisent un rassemblement le 11/12/21. Pour mettre un terme à :
. La saturation des paysages en l'encerclement des villages par les éoliennes
. Les dangers des éoliennes pour la santé humaine et animale : pb de sommeil, acouphènes, pics nauséeux, migraines, tachycardie, vertiges, irritabilité, troubles digestifs... - RES et Octopus Renewables signent un accord de cession
- Dominique Dabadie, maire de la commune du Rochereau en Vienne a des retours très positifs du 1er parc éolien installé en 2008. Il s'engage dans une extension.
- TURGON : NON :
. aberration écologique (tonnes de béton armé en terre, recyclage impossible d'une éolienne FAUX
. empreinte carbone énorme (engins de travaux, groupes électrogènes)
. impacts sanitaires (onde émises dangereuses pour la santé) FAUX
. Danger pour la faune (troupeaux, chauves-souris, oiseaux migrateurs, etc) À RELATIVISER
. Saccage des paysages (arrachage d'arbres, haies, modification des axes???)
. Obsolescence (durée de vie de 25 ans)
. Peu rentable (ne fonctionne que 25% du temps) : FAUX
. Non-respect de l'avis des populations (82% contre) FAUX
. tromperie des propriétaires (démantèlement à leur charge) FAUX
L'association locale, CLE (Charente-Limousine Environnement) se bat depuis des années contre le projet éolien de NEOEN, société cotée en Bourse, partie de la holding Impala et propriété du milliardaire Jacques VEYRAT. Puisqu'on vous dit que c'est pour sauver la planète !!! L'asso a malheureusement perdu ses recours en CAA et Conseil d'Etat, non sans insister sur le caractère essentiellement karstique du terrain et les risques d'effondrement d'éoliennes, mais les juges ...