avec la participation de :
- Morgan Ody : paysanne et coordinatrice générale de la Via Campesina
- Marie-Pierre Répécaud : paysanne et secrétaire nationale de la Confédération Paysanne chargée du dossier Eau
- Massa Koné : paysan au Mali et porte-parole de la Convergence Malienne contre l'Accaparement des Terres (CMAT) et de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l'Eau Afrique de l'Ouest (CGLTE-AO).
- Véronique Marchesseau : paysanne et secrétaire nationale de la Confédération paysanne, animatrice de la table ronde.
Société - Laïcité et religion - Article abonné - Entretien
Pour avoir regretté que le Planning familial fasse disparaître de ses statuts son attachement à la laïcité, Matthieu Gatipon-Bachette a été démis de ses fonctions de porte-parole de l'Inter-LGBT. Auprès de « Marianne », il regrette que le militantisme LGBT actuel ne voie plus dans la loi de 1905 un principe de protection et d'émancipation, mais un outil raciste. Un témoignage qui illustre les profondes mutations à l'œuvre au sein des associations LGBT.
Elle a pourtant été pensée comme un principe protecteur. La laïcité ne fait plus recette dans les mouvements LGBT, où elle est désormais perçue comme un outil au service de l'extrême droite anti-musulmane. Pour l'avoir défendue publiquement, le porte-parole de l'Inter-LGBT, Matthieu Gatipon-Bachette, a été remercié, ainsi que le rapporte Charlie Hebdo. Interrogé par Marianne, il nous a expliqué pourquoi la loi de 1905 demeure plus que jamais un principe protecteur et indispensable à l'émancipation des personnes LGBT malgré les mécanismes politiques à l'œuvre au sein des associations, qui tendent désormais à le présenter comme une règle raciste.
Marianne : Pourquoi avez-vous quitté vos fonctions de porte-parole de l'Inter-LGBT ?
Matthieu Gatipon-Bachette : Charlie Hebdo a publié un article sur le Planning familial, expliquant que les instances avaient décidé de retirer le mot « laïcité » de certains de ses textes. Ce n'était pas un phénomène nouveau, ces débats internes sur la loi de 1905, la presse s'en était déjà fait l'écho maintes fois. Mais le papier de Charlie expliquait que de plus en plus de sections du planning étaient exclues dans certaines régions. Alors j'ai relayé l'article sur Twitter, ajoutant : « Je suis très inquiet de voir le Planning familial renoncer à la laïcité. Je persiste à penser que cette dernière protège les personnes LGBTQI+. » Là, plein de militants, surtout des Parisiens, se sont indignés à peu de frais de mon message. J'ai reçu une série de SMS de la coprésidente de l'Inter-LGBT Elisa Koubi pour me demander de retirer mon tweet.
📰🏳️🌈Cette semaine la journaliste @LaureDaussy revient sur les raisons de mon éviction de l'@InterLGBT dans @Charlie_Hebdo_ . Mon attachement trop démonstratif au principe de #laïcité étant le principal mobile. pic.twitter.com/9q2mHgEyji
— Matthieu Gatipon-Bachette (@GatiponMatthieu) December 21, 2022
Une fois ceci dit, ce qu'il faut comprendre, c'est la cabale politicienne interne typique de ce qui peut se passer dans une association de la taille de l'Inter-LGBT. On y retrouve plusieurs courants, dont certains sont proches des partis politiques comme Homosexualités et socialismes, proche du PS, la commission LGBT d’EELV et du PCF. Cette polémique relève finalement du débat idéologique qui peut se dessiner dans le mouvement LGBT entre des associations universalistes et d'autres associations plus proches de l'indigénisme politique.
Mais, la réalité, c'est qu'à Metz, la majorité municipale est LR et donc le financement des associations LGBT tient beaucoup à ces collectivités de droite. En tant que président d'une association locale, Couleurs Gaies, il m'arrivait d'apparaître aux côtés de ces personnalités LR, ce qui était difficile à accepter pour l'Inter-LGBT, financée par la mairie socialiste de Paris. Il faut bien comprendre que cette querelle sur la laïcité est surtout, selon moi, un prétexte politique pour m'évincer.
« Au fond, l'Inter choisit un peu les bonnes victimes… Et je pense que ça contribue à la montée du vote d'extrême droite chez les personnes LGBT. »
Pourquoi cet attachement à la laïcité ? Ce n'est plus vraiment à la mode dans les courants LGBT.
Vous n'êtes pas sans savoir qu'à Metz, la loi de 1905 ne s'applique pas puisque nous nous trouvons sous le régime du concordat, qui nous prive de la laïcité. Vous avez ici une Église catholique et des cultes très puissants, qui ont pu mettre des moyens de pression énormes pendant La Manif pour tous. C'est l'une des raisons pour lesquelles les militants LGBT d'ici sont extrêmement attachés à la laïcité. Parce que, quand vous n'avez pas cette neutralité, vous êtes dans un entre-deux qui laisse énormément de marge de manœuvre aux cultes. Ici, ils sont assimilés à des fonctionnaires, touchent des subventions de l'État, ils sont dans des écoles où ils ne font pas de l'enseignement du fait religieux, mais de la religion. Pendant la Manif pour tous, chaque église s'est transformée en bureau de recrutement de militants, vous aviez chaque chef des cultes qui y allait de son communiqué pour expliquer que le mariage pour tous était l'œuvre du diable… Ça nous a crispés, oui. Et ça nous a amenés à avoir une réflexion avec les autres membres de l'association, à aborder ces questions dans nos modules d'éducation populaire.
À Paris, ils sont davantage dans une lecture indigéniste, qui tend à assimiler la laïcité à du colonialisme ou à du racisme – ils ont cette lecture-là. Mais par ailleurs, je peux comprendre leur analyse. Je ne la valide pas, mais je comprends qu'aujourd'hui, on puisse voir dans la laïcité un outil utilisé par l'extrême droite pour stigmatiser les musulmans. Mais il faut pouvoir dire aussi que l'islam, comme les autres religions, peut être une source d'homophobie. Je le dis avec beaucoup de prudence mais, comme c'est le cas avec d'autres croyants, certaines personnes de culture musulmanes peuvent avoir un problème avec l'homosexualité et sa visibilité dans l'espace public. Ce qui gênait vraiment l'Inter-LGBT, c'est qu'en tant que militant, j'imputais l'éloignement de certaines personnes LGBT de la parole associative à cette négation de la violence causée par cette croyance-là. Au fond, l'Inter choisit un peu les bonnes victimes… Et je pense que ça contribue à la montée du vote d'extrême droite chez les personnes LGBT.
Enfin, en tant que porte-parole de l'Inter, j'ai eu la chance de voyager. J'ai été en Turquie ou en Pologne et je peux vous assurer qu'ils en rêveraient, de notre laïcité.
À LIRE AUSSI : "Je saisis l'Inspection générale" : Sarah El Haïry réplique après des propos anti-laïcité en plein service civique
Qui porte cette vision critique de la laïcité aujourd'hui dans les mouvements LGBT ?
Dès le départ, quand nous avons rejoint l'Inter-LGBT, nous avons bien senti qu'il y avait un hiatus entre nos positions et les leurs. Mais c'est une fédération et il est normal que nous ne nous trouvions pas toujours sur la même ligne, comme entre le FLAG (syndicat LGBT des forces de l'ordre) et le Strass (syndicat des travailleuses du sexe). Mais aujourd'hui, ce combat mené contre la loi de 1905 est principalement porté par les associations parapolitiques, liées à EELV ou LFI, mais aussi chez Homosexualités et socialismes, lié au PS qui était pourtant historiquement très carré sur la laïcité. Ce sont elles qui, par opportunisme politique, font le lien entre laïcité et racisme, avec une majorité de militants associatifs qui sont dans ce discours-là. Il n'y a plus d'équilibre sur ce sujet.
« Dire que l'intersectionnalité et l'universalisme sont incompatibles, c'est complètement faux : ce n'est pas parce que vous êtes universaliste que vous ne pouvez pas avoir une lecture intersectionnelle des discriminations. »
C'est-à-dire qu'il n'y a plus de débat possible sur cette question ?
C'est-à-dire que c'est devenu un sujet très sensible. En tant que porte-parole d'une inter-associative, j'essayais de porter les positions que j'estimais les plus consensuelles possibles, je ne pouvais pas me permettre de dire ce que je pensais vraiment. Mais le fait est que même en essayant d'arrondir les angles, je sentais très bien qu'il n'était plus possible de dire que la laïcité protège les personnes LGBT. Un exemple : avec l'association Couleurs Gaies, on a décidé de venir à la dernière Marche des fiertés avec une banderole disant exactement ça : « La laïcité protège les personnes LGBT ». Ce n'est quand même pas le slogan le plus subversif de l'histoire ! On a quand même eu des retours très négatifs, on a senti des tensions.
À LIRE AUSSI : Laïcité : Un sénateur LR veut inscrire l’œuf de Pâques dans la loi de 1905… et ce n’est pas une blague
L'Inter-LGBT vous reproche de ne pas vous être suffisamment indigné d'un amendement jugé « transphobe » déposé par Aurore Bergé dans le projet de constitutionnalisation du droit à l'IVG. Qu'en est-il ?
Effectivement, on me reproche de ne pas m'être prononcé sur l'amendement qui a remplacé la phrase « nul ne peut être privé du droit à l’interruption volontaire de grossesse » par la formulation « nulle femme ne peut être privée du droit à l’interruption volontaire de grossesse ». Cet amendement, c'était une énorme connerie, je l'ai toujours dit. Mais par tactique militante et par malhonnêteté intellectuelle, on tente de m'assimiler à quelqu'un de transphobe. J'ai passé ma vie à militer pour l'autonomie des personnes transgenre, je considère, évidemment, que le genre est une construction sociale et il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre ce que dit l'Inter-LGBT et ce que je dis sur le sujet. C'est un procès facile, révélateur d'une certaine forme de pauvreté intellectuelle. ... tout ne se vaut pas.
Un autre tweet a posé problème, vous y écrivez : « Nul besoin d'avoir tous les codes de la culture woke pour avoir un engagement efficace en faveur des personnes LGBT. »
On a dit que je reprenais le vocabulaire de l'extrême droite… Le mot « woke » est devenu un mot épouvantail, qui veut pourtant simplement dire « éveillé ». Ce qui est drôle, c'est que vous commencez un débat sur le « wokisme », la plupart des gens n'en ont pas la même définition. Le fond du problème, c'est qu'aujourd'hui, vous avez des militants et des universitaires qui ont renoncé à l'éducation populaire. Certains préfèrent condamner d'emblée les positions adverses, sans expliquer leurs concepts et faire leur pédagogie. Il en va de même pour les tactiques militantes : elles ne sont pas expliquées. La non-mixité par exemple, elle peut être pertinente dans certains contextes, elle pourrait être utilisée dans beaucoup d'autres mouvements. Aujourd'hui, on assimile le fait d'utiliser ces concepts et ces tactiques au fait de lutter contre les discriminations. Mais en réalité, c'est le contraire même de l'éducation populaire.
À LIRE AUSSI : Communautarisme, multiculturalisme… En France, sommes-nous prêts à abandonner la laïcité ?
https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/communautarisme-multiculturalisme-en-france-sommes-nous-prets-a-abandonner-la-laicite
Comment voyez-vous l'avenir du militantisme LGBT ?
Je suis d'un tempérament toujours optimiste. Mais je trouve aussi qu'il y a tellement de sujets importants aujourd'hui dans l'actualité – l'IVG, la fin de vie, etc. – qui nécessiteraient une mobilisation importante du tissu associatif LGBT, qu'il est vraiment dommage que nous soyons occupés à des querelles qui, je crois, n'intéressent pas les populations LGBT.
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Avatar de la chaîne La Contre-Voie Par association42l
Merci aux Studios 42 pour la captation de la vidéo !
Nous excusons Juliette Alibert, qui n’a pas pu tenir la conférence faute d’un empêchement de dernière minute.
L’association 42l a le plaisir de recevoir Adrien Parrot, médecin et ancien étudiant de 42, membre de l'association Interhop.
En 2018, l’État francais souhaite lancer le projet Health Data Hub. Le but ? Rassembler les données des français·e·s au sein d’une même plateforme afin de mener des études et d’aider la recherche. Mais il y a un petit bémol, ou plutôt deux : en plus de centraliser au même endroit beaucoup de données sensibles, c’est à Microsoft que l’hébergement de ces données va être confié.
2018, c'est aussi l'année où Adrien Parrot, alors étudiant en médecine et à 42, travaille dans des entrepôts de données des hôpitaux de Paris. Il commence à se poser des questions sur ce que cette hypercentralisation des données voudrait vraiment dire.
Inquiet des dérives possibles, il fonde l'association Interhop avec des professionnels de santé, des avocat·e·s et ingénieur·e·s. Pourquoi confier les radios de mamie à des géants du numérique n'est pas si anodin ? Quels sont les problèmes techniques et juridiques que cela peut poser ? Quel rôle devons-nous jouer en tant que citoyen·nes et developpeur·euses ?
A l'origine de recours en justice contre ce projet, l'association Interhop viendra nous parler des enjeux autour du numérique et nos données de santé, et de comment mieux les protéger d'un point de vue technique et juridique.
Montrer moins
Visibilité Publique
Publié originellement 23 mars 2022
Catégorie Éducation
Licence Attribution Langue Français
Étiquettes 42l doctolib ; health data hub ; interhop microsoft
Durée1h 12min 39s
2 Commentaires
- Marie_Odile_Morandi Marie_Odile_Morandi@framapiaf.org Il y a 1 mois
@association42l Transcription par @aprilorg
https://www.librealire.org/faut-il-confier-les-radios-de-mamie-a-microsoft-et-doctolib-adrien-parrot i à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?XtofBA
Bonne lecture ! - turlup1 turlup1@mamot.fr Il y a 8 mois @association42l
@interhop , une autre asso qui mérite d'être connue 👍 Merci pour la captation.
La décentralisation est protectrice des données ...
Un monde nouveau - Cyril Dion - Arte
Un Monde Nouveau est une série de 3 documentaires-événement, réalisé par Thierry Robert, co-écrit par Cyril Dion, qui propose un plan en trois étapes pour lutter contre les bouleversements climatiques : Résister, S’adapter, Régénérer.
La série documentaire est disponible sur la plateforme Arte.tv depuis le 8 novembre et diffusée en direct à 21h sur Arte le mardi 15 novembre.
Un Monde Nouveau est une enquête en trois volets qui s’intéresse aux mouvements de résistance et part à la rencontre de celles et de ceux qui, à l’échelle d’une région ou d’un pays, régénèrent la terre, les océans, créent les écoles de demain et la démocratie du futur. « Un Monde Nouveau est une nouvelle étape dans les différents projets que je porte pour mettre en lumière des initiatives constructives et porteuses d’espoir. J’ai essayé d’y réunir le fruit de mes recherches, de mes rencontres de ces cinq dernières années. Et proposer une trajectoire concrète pour inverser la courbe du changement climatique », explique Cyril Dion.
Clés : Sciences et savoirs Sciences
L'équipe
Mathieu Vidard, Production
Valérie Ayestaray, Réalisation Chantal Le Montagner, Collaboration
Anna Massardier, Collaboration Lucie Sarfaty, Collaboration Thierry Dupin, Collaboration
Camille Crosnier, Journaliste
-> https://rf.proxycast.org/aa66302d-3a20-4799-940a-58dd785c3d86/10212-15.11.2022-ITEMA_23196781-2022F10732S0319-22.mp3
Tr.: ... demain peut être meilleur dans certains aspects ...ce que les êtres humains vont faire pourrait être beaucoup plus intéressant ... comprendre comment les écosystèmes fonctionnent pour inventer des nouvelles façons de construire des bâtiments, d'organiser des villes, de faire de l'agriculture, en s'appuyant plutôt sur les écosystèmes plutôt que sur les profits ... trouver plus de sens à sa vie même si les condditions extérieurs sont plus difficiles ... défi de ne pas être éco-anxieux dans ces conditions ... tristesse et colère sont la moindre des choses sinon psychopathe ... des récits pour embarquer dans l'action ... revigoré et armé pour agir ... communication des cyprès, accusé de charlatanisme, alors que repose sur des travaux scientifiques ... personne n'aime qu'on l'oblige à faire des choses qu'il n'a pas envie de faire ... convention citoyenne proposée à E.Macron ... pas le 110 km/h alors qu'une majorité de fr y est prête ... excuse de pas créer une rupture ... participer à l'élaboration des solutions, équité / grandes entreprises, prêts à faire des efforts énormes ... un des sujets, la démocratie participative ... proposer des récits désirables ... l'écologie politique ne remet pas en question les fondements du récit productiviste/consumériste, sauf qu'on enlève les compensations ... le fondement de notre civilisation : défendre le monde vivant, pas la croissance économique ... des métiers passionnants qui donnent envie de se lever le matin, d'inventer, rend heureux car utiles ... philosophe Jean-Pierre Dupuy - catastrophisme éclairé "nous ne croyons que ce que nous savons" Clyde Hamilton, philosophe australien "on est tous un peu climatosceptiques car la charge émotionnelle du changement climatique est trop dure, tout petits face à cet énorme problème ... déni plutôt que de se confronter à cette tragédie ... Le chef ?? a vraiment expérimenté contrairement au ministère qui n'a pas tenu 15 jours? plusieurs repas végétariens par semaine, bons, parle aux enfants, donne du sens, manger moins de viande a un impact considérable ... et arrêter de prendre l'avion sont sans doute les deux actions qui réduisent le plus vite les émissions de gaz à effet de serre. ... Paul hawken? ... le mouvement climat doit changer sinon échec assuré ... idem André asman? mvt clim assez gentil encore ... non-violence ... oublie les sufragettes, les mvts antiségrégation aux usa, anti-esclavage, la fin de la monarchie en France, ya toujours eu des rapports de forces à chaque fois. Appelle à agir sur les LIEUX DU CRIME. L'AIE "plus une seule infrastructure nouvelle pour rester en dessous de 1,5°C avant la fin du siècle" Donc chaque nouvelle infrastructure fossile potentiellement bombes climatiques qui vont faire dépasser cet objectif et provoquer des morts ... L'énorme pipeline en ouganda, continuer à exploiter énorme mine de charbon en allemagne, ça va créer des morts. Donc qu'est-ce qui est le plus violent ? Les construire ou les saboter ? C'est militant. Légitime défense. Ces entreprises mettent la vie d'êtres humain en danger. LÉGITIMITÉ À LES EMPÊCHER de le faire. Donc à les empêcher. S'interposer entre eux et les écosystèmes. ... S'interposer contre la déforestation en amazonie. Ça va devenir tendu. Tribune de scientific rebellion "1,5°C inaccessible". Dit en off par des climatologues du GIEC ... proba dépasser les 2,1°C en 2040 si pas action déterminée now. On rentre dans une zone d'incertitude profonde. On ne sait pas quels sont les mécanismes qui vont s'activer. Risques d'effets d'emballement incontrôlables.
23:00 Christophe Cassou ... on aura les conséquences avant que prévu. ... engagements pas tenus. La convention citoyenne est allée plus loin que les propositions des politiques ... Mine allemande de charbon bloquée ... risque / investisseurs, name and shame, image de ces grandes entreprises, bad buzz ...
33:00 Macron ne dit pas la vérité ... SUV facteur majeur des ém de GES. ... débunké, merci. ... trumpisme ligth ... invest trop faibles, astreinte financière, argent investi auprès d'acteurs efficaces ... construire quelque chose qui serve vraiment ... plus de DÉMOCRATIE ...
40:00 chercheuse américaine démocratie ouverte accessible à tous de façon égalitaire ... éducation, considérée ... le pb :quelles modalités démocratiques. Soumis à minorité. épatée par irlande mariage homo, droit à l'avortement. référendum voté grace à la préparation dans climat social apaisé. ... victoire à retentissement énorme ... ingénieur, architecte, prof, artiste, agriculteur ... revenu universel ... plus ramasser poubelles ... le plus efficace : fuides frigorigènes, éoliennes, alim végétale, avion ... visio pour réd ém ges ... alternatiba, amis de la terre, participer au pb ou à la solution ? xanax, faire ce que j'aime, rend heureux, l'action, à des endroits où on voit le résultat ... succession de petites victoires, stratégie.
Tr.: ... La non-violence implique toujours des aspects intra et interpersonnels, et systémiques. Cet aspect systémique est généralement invisible ou même vraiment absent. ... Un groupe de chaises organisées en cercle qui facilite d'entendre et d'être entendu, de voir et d'être vu. ...
Après huit mois d’atermoiements, la direction interministérielle du numérique (Dinum) connaît enfin le nom de sa nouvelle patronne: Stéphanie Schaer. Une polytechnicienne adepte des start-up d’État, nommée en Conseil des ministres ce lundi 26 septembre.
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Connu / revue de presse april semaine 39
Dénoncer ACT
Démocratie - 12'
Pour sa troisième candidature à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a recueilli près de 22% des voix. S’il a raté de peu la qualification, il est néanmoins parvenu à améliorer de près de 2 points son résultat de 2017 et Jérôme Fourquet montre qu‘il a rassemblé un vaste électorat aux composantes assez disparates1.
Un électorat interclassiste
En effet, alors que les électorats d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen sont très typés sociologiquement (CSP+ surreprésentées pour Macron et meilleurs scores parmi les CSP- pour Le Pen), le vote Mélenchon est lui très homogène professionnellement. Comme le montre le graphique suivant, il atteint dans toutes les catégories un score compris entre 21% et 27%. Par rapport à 2017, il progresse un peu chez les cadres et professions intellectuelles et recule légèrement auprès des professions intermédiaires, ces évolutions accentuant la dimension interclassiste de son électorat.
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Départements ultramarins, campagnes alternatives, bastions syndicaux, « génération climat », banlieusards et bataillons de la gauche diplômée des métropoles constituent l’archipel mélenchoniste. Le résultat de l’élection présidentielle dépendra pour beaucoup de l’attitude contrastée de ces différentes îles et îlots au second tour.
Les cartes ont été réalisées par Sylvain Manternach, géographe et cartographe, et Céline Colange (Laboratoire MTG de l’Université de Rouen).
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En Février 2019, Le Mouvement associatif, en s’appuyant sur la diversité des réseaux qu’il rassemble et avec lesquels il collabore, a initié un groupe de travail, dont l’animation a été confiée à la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France (FCSF) pour étudier et formuler ensemble des propositions visant à renforcer les coopérations inter-associatives dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Dans ce cadre, le groupe de travail a proposé la mise en place d’une charte éthique en matière de coopérations dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Cette charte interne au monde associatif, a vocation à créer un nouvel élan pour favoriser davantage de coopérations entre associations intervenant dans ces quartiers.
Nous invitons les associations qui s’y reconnaissent et qui souhaitent s’impliquer dans sa mise en œuvre à nous le faire savoir en signant la charte ci-après.
-> https://www.centres-sociaux.fr/charte-ethique-en-matiere-de-cooperations-dans-les-quartiers-prioritaires-de-la-politique-de-la-ville-2/
Conférence des AMFiS 2020 « Bioéthique : comment la gouvernement a refusé d’interdire les mutilations des enfants intersexes » avec :
- Benjamin Pitcho (avocat en santé et droits humains),
- Bastien Lachaud (député LFI),
- Lucie Kirchner (agrégée de philosophie)
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Confinement et actualité foisonnante obligent, nous tentons un nouveau format en direct autour de Denis Robert et de ses invités : la politologue Virginie Martin, Bruno Gaccio et Yvan Le Bolloch, deux amis du Média. Baptisé « Les masques et la thune », cet échange vidéo traitera -entre autres- de culture, de politique, de pangolins, d’enmarcheurs, de chinois et de Covid-19.
Pendant un peu moins d'une heure, nos invités discuteront de ce qui les a marqués dans la semaine écoulée en essayant de se marrer un peu, d’être graves et légers, drôles et sincères et surtout libres. Ce qui devient une grosse ambition dans cette séquence de vie morose où, surveillés par des drones et des policiers en armes, interdits de sortie, de bars et de cinéma, on compte nos morts tous les soirs, grâce aux préposés de la République en marche.
Sur les autres chaines, de faux experts répètent, jour après jour, une messe cathodique angoissante. Nous tenterons de dire la nôtre mais plutôt autour d’un verre dans le bistrot à côté de l’Église. Sans trop nous prendre au sérieux. Dans un pays où depuis trois mois, le gouvernement allonge les thunes pour acheter, sans mollir, des drones et des LBD, mais nous baratine en promettant des tests, du gel et surtout des masques qui ne viennent pas, c’est le moins qu’on puisse faire…
(L'émission originale a été diffusée en direct le mercredi 22 avril à 20h30)
.#Coronavirus #Bazar #Direct
Catégorie Actualités et politique 906 commentaires
« Il marchait sur de l’humus, il ne savait pas que c’était sur de l’or. » Fulcanelli
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Conclusion
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En cette fin d’année 2016, le paysage céréalier français n’est pas des plus encourageants. Aléas météorologiques, marché en berne, pression sociétale et confiance érodée constituent le quotidien de nombreux agriculteurs de notre pays. La capacité d’adaptation du bipède agricole couplée à l’attractivité de l’agriculture biologique l’amène de plus en plus souvent à se tourner vers ce mode de production. Mais pour un monoculteur, futur polyculteur, comment aborder ce virage professionnel ? Dois-je reconstituer un troupeau de vaches afin de substituer l’azote
minéral par du fumier ? Dois-je racheter une charrue pour remplacer mon néo-déchaumeur ? Les techniques culturales simplifiées et l’AB sont-elles compatibles ? Et le semis direct sous couvert, ça marche ?
Soyons sincères, si nous disposons déjà de nombreuses réponses à ces questions pratiques, imaginer la mise en œuvre de l’agriculture biologique à l’aune de l’extrême simplification de l’agriculture artificielle est une impasse. Le nouveau praticien devra nécessairement reconquérir une forte autonomie conceptuelle de son système d’exploitation. Les variations des situations pédoclimatiques, les successions culturales possibles, le changement climatique déjà observable, par exemple, sont parallèlement aux modes de mécanisation autant de variantes du système agronomique.
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CONTACTS UTILES
- Réseau agriculture de conservation (Mathieu Archambeaud)
- Réseau BASE (biodiversité, Agriculture, Sol et Environnement)
- Sol Vivant, Agriculture Biologique et de Conservation
- ISARA Lyon Département AGE Agroécologie - Environnement
Agronomie et Sciences du Sol, AGRAPOLE-ISARA Lyon - ITAB (Institut national de l’Agriculture Biologique) Gestion de l’interculture en AB
- FNAB ; SOLAGRO ; Osaé « Osez l’agroécologie »: Plateforme
d’échanges pour la mise en pratique de l’agroécologie - réseau CUMA (Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole en commun)
Connu / https://twitter.com/sabine_38/status/1231165596798246914
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Sabine Grataloup @sabine_38 · 22 févr.
Ici, une synthèse du travail de plusieurs #agriculteurs en #agriculture #biologique sur le CTS (couverts végétaux / travail SUPERFICIEL du sol / semis direct) SANS #glyphosate.
L’énergie, la civilisation … et le climat : recontextualisation climatique et lecture énergétique du développement de l'humanité
Développement bas carbone : quels objectifs ? : Accord de Paris et engagements de la France
Adaptation et transition : risques et opportunités pour les entreprises
Risques physiques (ex. : aléas climatiques) et opportunités (ex. : infrastructures résistantes …)
Risques de transition (évolution des marchés, réglementation, recrutement des talents, etc.) et opportunités (produits bas-carbone)
Illustration : le développement de l’aérien est-il compatible avec ses engagements environnementaux ? Quels risques pour son activité ?
Mon entreprise s’empare de ces enjeux : quelques principes pour (bien) démarrer
Conférence organisée avec : CPE - ECAM - ECL - ARTPE - INSA- AGRO RA - SCIENCES PO - ARTS & MÉTIERS - INTERMINES
Participation :
5 € Diplômés adhérents - 15 € Diplômés non adhérents
Inscription sur le site des ECL (https://www.centraliens-lyon.net/shortUrl/VFT )
Accédez au site de la manifestation pour vous inscrire
Intervenants
Clément Ramos
(ECL 2009) , manager et responsable du pôle Stratégie
Carbone 4
Clément Ramos (ECL 2009) a rejoint "Carbone 4" en 2014.
Il est manager et responsable du pôle Stratégie au sein de ce cabinet de conseil spécialisé sur les enjeux de la transition énergétique et d’adaptation au changement climatique. Clément mène pour de grands groupes des analyses prospectives et stratégiques à la convergence entre énergie, climat et économie. Avant Carbone 4, Clément a travaillé près de 4 ans pour Accenture où il a réalisé des missions de stratégie pour la grande distribution et des analyses de performance opérationnelle et commerciale dans le secteur de l’énergie."
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https://www.centraliens-lyon.net/gene/main.php?base=6&id=MTM5Mw%3D%3D&id_agenda=1393&langue=fr
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Lundi 23 Mars 2020
18h45 - 21h30
Ecole Centrale de Lyon - Amphi 3
36 av Guy de Collongues 69 134 Ecully
Contact : Beatrice Tiberghien beatrice.tiberghien@centraliens-lyon.net
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FRANCE, LOGICIEL | Tags: Apex Energies, Forum EnerGaïa, S4E
Comme annoncé il y a un an, l’éditeur S4E passé dans le giron d’Apex Energies en 2015 vient de dévoiler, en avant-première du forum EnerGaïa, l’évolution de son logiciel de monitoring PVSOFT et son ouverture vers d’autres énergies que le photovoltaïque (voir notre article), notamment l’éolien, ainsi que vers la télé-relève de compteurs de bâtiments. Partant, il change de nom pour devenir ENERGYSOFT. ... développer ENERGYSOFT à l’international. Depuis sa création en 2010, l’éditeur de logiciel breton, spécialisé dans les systèmes d’informations de l’énergie, s’est en effet largement positionné sur le marché français. PVSOFT supervise aujourd’hui plus de 5000 installations, correspondant à plus de 650 MWc de projets EnR. « Nous avons dépassé nos objectifs cette année. Nous avons doublé notre chiffre d’affaires sur les 3 dernières années en termes d’abonnements. Depuis 2015, nous avons multiplié l’usage du service par 15. Ces résultats et les perspectives tracées pour 2020 nous ont poussé à développer notre équipe technique afin d’élargir les potentialités du logiciel et consolider notre savoir sur le solaire, le domaine d’excellence jusqu’ici. Nous enrichissons ainsi notre catalogue avec des systèmes de régulation flexible et abordables pour le zéro-injection et pour la HTA dans le domaine du photovoltaïque», déclare Jean Marie Hermelin, directeur général S4E.
Le logiciel permet de superviser différents types de projets à partir d’un même logiciel. Il est personnalisable et flexible. Il autorise la supervision de centrales EnR de tout type de puissance et la télégestion de tout type de bâtiment. Il est adapté à la gestion de toute taille de parc EnR. L’offre vise de nombreux acteurs du secteur EnR : les gestionnaires/propriétaires de bâtiments énergivores qui cherchent à faire des économies, mais aussi des gestionnaires de parcs solaires et éoliens en quête d’efficacité dans l’exploitation tout en maîtrisant leurs coûts.
L’optimisation de la production et de la consommation d’énergie est un sujet central pour la transition énergétique. Grâce à l’apprentissage-machine, ENERGYSOFT permet d’améliorer, au travers du voisinage intelligent ou de la modélisation de production ou de consommation, la détection des baisses de performance de production ou des surconsommations de bâtiments.
... mon engagement auprès d’XR / son ancrage dans les études scientifiques. Je suis DR CNRS et j’anime une équipe de recherche…
L’impact positif de ce mouvement dépendra, à mon sens, de sa capacité à tenir un discours basé sur la raison, les faits avérés et vérifiables et les prédictions des modèles les plus sérieusement établis. Pas de catastrophisme mystique ou d’angélisme béat, juste une réflexion argumentée qui alerte et mène à une action non violente d’où peut (re)naître l’espoir d’un avenir serein pour la biodiversité incluant l’humain.
Une réflexion multidisciplinaire, forcément multidisciplinaire car tous les champs de la connaissance sont concernés. Les sciences de l’environnement sont en première ligne bien évidemment. Les domaines des mathématiques (modélisation), de la physique-chimie (énergies nouvelles), de la biologie (sixième extinction) sont tout autant concernés. Surtout les SHS sont essentielles, car en fait, c’est bien d’une certaine forme d’humanité dont nous parlons ici. La terre survivra à nos comportements. La Vie a peu de chance de s’éteindre en fonction de notre surexploitation de certaines ressources, seule notre mode d’existence actuelle sera affectée.
Certains d’entre nous alertent d’un côté les politiques, d’autres ou les mêmes communiquent vers le grand public. La sensibilisation est réelle mais sans effet à la vue des enjeux. Certains (les XR) ont décidé d’une alternative non violente passant par la désobéissance civile (réintroduite par HDT d’où provient mon alias !). C’est alors de notre responsabilité en tant que scientifiques que de fournir une argumentation solide nécessaire à l’action menée dans ce contexte, d’être un recours aux interrogations, d’aider à la réflexion précédant l’action.
La proposition de ce cercle (un cercle ouvert bien évidemment) vise à faciliter l’approfondissement des réflexions multi-, trans- et inter-disciplinaires et aussi en relation avec le groupe communication de fournir des éléments aux XR dans leurs échanges avec la société civile.
L’activiste Juliette Rousseau parle des limites de la non-violence, de son attachement à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, et des nécessaires solidarités entre féministes, antiracistes, écologistes... Et rappelle la « sacrée dose d’amour » qui rend le combat et la joie possibles.
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autrice de Lutter ensemble. Pour de nouvelles complicités politiques (Éd. Cambourakis, 2018) et ancienne porte-parole de la Coalition climat 21, collectif de la société civile créé en 2014 pour préparer la Cop 21. Elle est aussi membre du conseil d’administration d’Attac.
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a grandi À Martigné-Ferchaud, en Bretagne. Cette commune enclavée est la plus pauvre d’Ille-et-Vilaine. De plus en plus de familles monoparentales y arrivent par dépit, attirées par les loyers peu chers. C’est une campagne très endommagée par l’agriculture conventionnelle.
J’y suis très attachée. Mes parents, soixante-huitards, s’y sont installés à la fin des années 1970 pour expérimenter un mode de vie plus autonome. C’était, avec le recul, une démarche peu politique : une envie de travailler moins, de cultiver ses légumes, d’avoir des animaux mais ils n’étaient pas tellement engagés dans des luttes et peu en lien avec le territoire. Ils ont vécu en communauté un moment et, quand je suis née, ils commençaient à rentrer dans le moule.
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Les Gilets jaunes se sont mobilisés à partir de leur expérience du quotidien, parce qu’ils n’acceptaient plus ce qui se passait dans leur vie.
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La lutte a été gagnée parce que toutes ses composantes, toutes les façons de lutter étaient là et ont cohabité, même si cela ne s’est pas fait sans difficultés.
Après la Cop 21, vous vous êtes vous-même tournée vers Notre-Dame-des-Landes...
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organisation des luttes sous l’angle des rapports de domination
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l’écoféminisme, avec des amies comme Jade Lindgaard, Laurence Marty, Isabelle Cambourakis ou encore Émilie Hache. L’écoféminisme m’a permis de considérer que le féminisme pouvait être un terrain de lutte. Il a été un outil dans ma réflexion sur l’imbrication des dominations, de la dichotomie nature-culture et du patriarcat. Ça a aussi été pour moi une façon de me situer en tant que femme dans les luttes écolos. De dire que ce que je vis au quotidien en tant que femme, les conditions faites aux femmes dans ce monde, ne sont pas dissociables de la lutte qu’on mène pour l’écologie, tout cela tient de l’écrasement et de l’annihilation du vivant.
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se reconnaître mutuellement, et quand on est d’une lutte plus visible, partager cette visibilité avec d’autres. Après il y a évidemment la solidarité concrète. Pour ce qui est de la répression par exemple, des centaines et des centaines de personnes ont été jugées en comparution immédiate dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Elles ont été beaucoup moins visibles que celles qui ont perdu un œil ou une main. Or, elles ont aussi besoin d’un accompagnement pour trouver un avocat, d’argent pour le payer, ainsi que d’éventuelles amendes… C’est aussi le cas de nombreux collectifs Vérité et Justice à travers le pays, tous appellent au soutien du mouvement social, et certains souffrent beaucoup d’être tenus dans l’invisibilité.
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plus de complicité interpersonnelle, comme organiser des actions ensemble et assumer de prendre des risques, ce qui ne peut venir que dans un second temps.
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Il y a un enjeu très fort à s’opposer aux multiples systèmes d’oppression, et à ne jamais oublier qu’ils se renforcent les uns les autres. On peut débattre pour savoir qui du capitalisme, du colonialisme ou du patriarcat a engendré les autres. Mais négliger de les voir dans l’ensemble pour ne s’intéresser qu’à un seul revient à perdre à la fin. Il suffit de voir comment le féminisme ou l’écologie peuvent être repris à leur compte par des groupes ouvertement racistes et réactionnaires. Il nous faut construire des espaces de lutte et des solidarités politiques qui reflètent cette conscience des multiples dominations. Je ne crois pas qu’on puisse attaquer l’ensemble du système depuis une seule position, mais que nous devons nous lier pour l’attaquer ensemble depuis nos différentes positions.
Il vaut mieux ne pas essayer d’aller soutenir les autres si on n’en est pas convaincu et qu’on est dans une logique universaliste – cette tendance extrêmement forte dans le mouvement social en France à être persuadé que partant d’où on part, on est en capacité d’avoir une lecture globale de ce qui se passe dans le monde, de ce qu’il faudrait faire en matière de lutte et de ce à quoi ressemblerait l’émancipation.
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ces espaces ont compris la question des oppressions. Parmi les personnes les plus marginalisées se trouvent celles qui ont l’intérêt le plus fort et le plus immédiat à changer la société et en ont souvent une lecture plus fine que les personnes en position de centralité.
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rompre, dans nos façons de lutter et de vivre, la dichotomie entre espace public et espace privé. D’amener plus de justice, d’autonomie et d’émancipation dans les communautés humaines et les territoires que nous habitons. À travers les luttes, j’ai côtoyé des personnes qui subissent des choses très difficiles : homophobie, transphobie, racisme, violences des frontières et de la police, violences sexuelles… C’est pourtant dans ces espaces-là que j’ai trouvé le plus de joie.
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Sur les mêmes thèmes Culture et idées Luttes
Lire aussi : Jade Lindgaard : « Un journalisme de transformation sociale me paraît vital » https://reporterre.net/Jade-Lindgaard-Un-journalisme-de-transformation-sociale-me-parait-vital
Comment vivre dans des villes privatisées, où notre attention est contrôlée et sollicitée en permanence, et nos corps pistés à chaque instant ? Le dernier roman d’Alain Damasio, dont l’action se déroule en 2040, explore ce monde possible, avec justesse, de manière sensible et réaliste. Il nous invite à sortir d’urgence de nos « techno-cocons », à expérimenter de nouvelles manières d’être au monde et de résister, pour reprendre le contrôle sur nos vies. Attention, entretien décapant.
Photo (une) : Alain Damasio en visite sur la Zad de à Notre-Dame-des-Landes, dans l’ancienne bibliothèque du Taslu, celle qui était accessible aux handicapés / © ValK
2040, en France. Dans une société ultra-libérale où les villes ont été rachetées par des multinationales, où l’attention de chacun est sans cesse captée et sollicitée au risque de rendre fou, on découvre l’existence des Furtifs, des créatures à la vitalité hors norme, qui vivent dans l’angle mort de la vision humaine. Toujours en métamorphose, elles métabolisent les éléments sur leur passage, transformant l’espace dans lequel elles vivent – et les gens qui croisent leur route. Dans ce monde qui ressemble au nôtre dans ce qu’il peut produire de pire, Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l’éducation nationale a abandonné, partent à la recherche de leur fille disparue, et à la rencontre de ces créatures.
Avec Les Furtifs (La Volte, 2019), Alain Damasio signe une critique fine et acerbe du capitalisme cognitif, de notre capacité d’auto-aliénation, du confort de nos techno-cocons où l’on se sent si protégés. Avec un langage créatif qui se renouvelle sans cesse, il trace des lignes de fuite possibles, des modes de résistance, dans une grande fresque magique, magnifique et émouvante, qui invite à changer radicalement notre regard sur le monde et sur le vivant.
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Basta ! : Que pourraient incarner ces drôles de créatures, les « Furtifs », dans la société d’aujourd’hui ?
Alain Damasio : Ce sont des poches de liberté, des brèches dans un monde de plus en plus contrôlé, pas seulement par les multinationales ou les gouvernements, mais aussi par nous-mêmes : un père demandant à sa fille d’être « ami » sur Facebook pour voir ce qu’elle y poste, un enfant qui regarde l’historique de navigation de ses parents, un patron employant un hacker pour regarder quel salarié il embauche, ou réciproquement le salarié qui « googlise » le futur patron avant un entretien d’embauche… Nous sommes tous dans ces logiques de panoptique, où nous essayons d’avoir un maximum d’informations.
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Le philosophe Byung-Chul Han l’explique très bien : le stade avancé du pouvoir libéral actuel, c’est de permettre aux gens de maximiser leur auto-aliénation. L’aérodynamique du pouvoir est géniale : les gens viennent eux-mêmes prendre dans l’armurerie proposée par les GAFA.
... Bernard Stiegler, quand il parle des psychopouvoirs ... Lorsque les gens vivent un manque affectif et émotionnel, cela génère des forces réactives assez mauvaises. Le transhumanisme vient se connecter à cela, comme toutes les religions avant lui. C’est un mouvement para-religieux très fort ... la prophétie, le moment où les machines vont faire advenir l’intelligence artificielle (IA) ... Le mythe de « l’IA toute-puissante » vient répondre à un bordel que nous avons créé : aujourd’hui, la technostructure est tellement dense que personne ne comprend ce que font réellement les IA, même ceux qui en créent la boîte noire. Et aucun être humain n’est évidemment capable de traiter les données du « big data ». On crée des systèmes qui échappent complètement à l’être humain, que personne n’arrive à maîtriser. C’est une dépossession. Une fois que ça a bien purulé et bien enflé, qu’on est noyé sous tout ça, intervient le mythe. Les mythes sont des symptômes.
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comprendre comment le vivant s’interconnecte et comment nous sommes en symbiose avec lui. C’est aussi renouer avec les « ancestralités animales », qui sont consubstantielles à ce que nous sommes, et communes à plein d’espèces.
L’humain est habité par des affects, des percepts et des concepts. ... Tout ce que je décris dans mon livre est déjà là, c’est simplement hypertrophié. ... rendre furtives nos existences
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Aujourd’hui, on est en « démocrature » – c’est-à-dire avec des éléments de démocratie et des éléments de dictature, mais globalement plutôt en démocratie
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Conseil pour le maintien des occupations (CMDO)
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Les Gilets Jaunes, heureusement, ont renouvelé le mode « manifestation », qui était complètement exsangue. Ne plus déposer les trajets de manifestation en préfecture pour les rendre imprévisibles pour la police, et investir les ronds-points, c’est un coup de génie, franchement ! C’est très intuitif : un rond-point est à la fois le carrefour de tout, et en même temps c’est un symbole de l’horreur des zones péri-urbaines. ... Acter qu’ils ne voulaient pas de représentants ... Je crois que la solution, c’est l’auto-organisation
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revenir à de l’action directe, assumer une part de violence et « d’irruptivité ». La limite, c’est la mort, car je défends le vivant. Mais, à tous ces gens qui vivent dans une espèce de forteresse absolue, il faut faire retrouver un sentiment de vulnérabilité, leur faire ressentir cette violence systémique qu’ils exercent du haut vers le bas et dont ils ne voient jamais le retour…
Je ne fais pas de la lutte violente une valeur en soi. C’est conjoncturel. Mais la négociation ne suffit pas, les manifs ne changent rien : on en est à X semaines de manif des Gilets jaunes, que faut-il faire ? Macron ne bougera pas d’un iota, il s’abrite derrière la Constitution. Pendant cinq ans, il va tout massacrer : les retraites, les hôpitaux, l’éducation. Il s’en fout.
Propos recueillis par Barnabé Binctin et Agnès Rousseaux
Tags Altermondialisme ; Politique ; Surveillance et biométrie ; ZAD
Ndlr :
- Pourquoi se priver de la "carte" politique élective s'il est acté que Macron ne bougera pas en s'appuyant sur la constitution ? Ne faut-il pas AU CONTRAIRE JOUER TOUTES NOS CARTES y compris l'élection et le changement de constitution ?
A La Une Politique Santé
Mis à jour le 02/07/2019 par SudOuest.fr avec AFP.
À l'hôpital de Périgueux le 27 juin. Philippe Greiller
Les grévistes estiment que les réponses des autorités "restent insatisfaisantes sur le plan national"
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La canicule n’a pas entamé leur mobilisation : dimanche, 153 services d’urgence étaient "dans le mouvement", selon le collectif Inter-Urgences, à l’origine de cette grève inédite par sa durée et son ampleur.
Aurore MESENGE / AFP
Dix mille nouvelles embauches, un salaire mensuel revalorisé de 300 euros. Ce sont les principales revendications portées par les urgentistes en grève. Mardi 2 juillet, un cortège de manifestants doit se rendre au ministère de la Santé. Une mobilisation à l’initiative du collectif Inter-Urgences. C’est cette association au fonctionnement innovant qui est à l’origine du mouvement de grève aux urgences.
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trois mois après ses débuts, le collectif revendique plus de 130 services d’urgences en grève, et le mouvement a pris une ampleur nationale. Plusieurs syndicats ont rejoint le groupe, malgré le scepticisme des débuts et Inter-Urgences a même été invité à rejoindre une mission ministérielle.
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Conférence du 14 juin 2018 lors des Climax Session, Bordeaux, organisation par l'Éco-Système Darwin
Les énergies dites de substitution peuvent-elles épargner le climat et assurer la stabilité de nos sociétés ?
00:10 – Introduction par Jean-Marc Gancille
02:21 – Rappels sur l’énergie
04:45 – Anthropisation : tout le genre Homo aurait impacté l’environnement
07:20 – La capture d’énergie serait la cause de la complexité de notre cerveau, non la complexité des interactions sociales
09:41 – Les techniques influencent notre façon de comprendre le monde : pensée en systèmes isolés
13:20 – Apparition des grandes traditions morales sur l’ensemble du continent eurasiatique : le paramètre énergétique
17:07 – Défausse de la responsabilité de la destruction écologique (hypothèse de la substitution causale) : Genèse, Épopée de Gilgamesh, mythe du message perverti
25:43 – La transition énergétique : état des lieux
30:00 – Le développement des énergies de substitution est faible au regard du développement des hydrocarbures
32:35 – Stricte addition historique des ressources énergétiques : les baleines, les forêts
36:22 – Les énergies de substitution (ENS) ont d’abord besoin que nous investissions pour construire leur infrastructure, a contrario des hydrocarbures
38:35 – Les ENS : le verrou de la maintenance
40:18 – La planète Terre est un système ouvert, mais les énergies de substitution constituent un système fermé sur les ressources disponibles pour les fabriquer et les entretenir
45:13 – La fabrication et l’entretien des ENS pourrait exercer une pression supplémentaire sur l’exploitation des hydrocarbures
47:08 – Hypothèse du renforcement synergique des énergies : les ENS pourraient aider à exploiter les hydrocarbures (soutien technique, soutien économique)
58:48 – Synthèse énergie et anthropologie : la transition énergétique en tant que croyance
01:06:43 – Changer les arbitrages sur la transition, les illusions sur la réalité génèrent des obscurantismes scientifiques, politiques et religieux
01:12:50 – La Vie est un songe, Calderon : la fin du siècle d’or espagnol
« Tel qui le plus fuit son effet,
Est celui qui le plus en subit en effet. »
Pour aller plus loin :
Transition 2017 : Réformer l'écologie pour nous adapter à la réalité, Éditions Solo, 2017
https://www.thebookedition.com/fr/tra...
Séance de questions en suivant ce lien : https://youtu.be/kqSdibdQN60
Organisation et partenaires de l'évènement :
Darwin, l’Éco-Système de la caserne niel : http://darwin.camp/
Revue Far Ouest : https://www.revue-farouest.fr/
Région Nouvelle-Aquitaine : https://www.nouvelle-aquitaine.fr/
Catégorie Éducation
Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)
53 commentaires
St-Louis Alexandre il y a 6 mois
Quand on écoute la période de questions, à la fin, on s’aperçoit qu'il y a quelque chose dans l'esprit des gens et qui fait qu'ils persistent à croire que, au fond, il y aura bien de l'énergie tant et aussi longtemps qu'il y aura des gens dont le métier est celui d'en produire. Ce qui n'est pas non plus une réflexion qu'on peut disqualifier aisément, mais dès que nous faisons réellement l'effort de bien intégrer les donnés qui sont fournies par Vincent, on réalise qu'en fait les choses sont immensément plus compliqués. En réalité, pour dire les choses aussi simplement que même un enfant puisse comprendre, lorsque l'énergie dont nous disposons viendra à manquer, alors elle manquera.. et nous devrons faire avec. C'est bien cela cette vérité indicible qui n'est pas parvenu à monter à la bouche des gens à la fin.
Si j'ai bien compris, 85% de notre apport énergétique à toute l'humanité provient directement des hydrocarbures. Quant aux 15% restant, il s'agit d'énergies dites ''renouvelables'', mais qui nécessitent des infrastructures qui elles-mêmes requiert du pétrole, gaz, charbon afin d'être mise en oeuvre et entretenues, pour l'instant. Au fond, est-ce que les infrastructures des énergies renouvelables peuvent, à la fois être ''créées'' et ''maintenues'' sur le long terme, sans énergies fossiles? Voilà bien l'énigme qui est la plus pressante à résoudre.
Quoiqu'il advienne je me dis qu'au moins j'aurai eu la dignité d'avoir été lucide sur ce qui se passe réellement. La transition énergétique telle que le discours mainstream sur l'écologie essaye de nous la vendre, elle n'adviendra simplement pas. Il y aura certes des formes d'énergies alternatives, mais elles ne pourrons tout au plus qu'amoindrir les effets négatifs de la raréfaction du pétrole. Il n'y aura pas de ''substitution''. Quant aux effets négatifs de la rupture énergétique ils prendront la forme de crises économiques à mon avis, comme d'habitude, et notre adaptation sera nécessairement en négatif globalement. Ce qui n'empêche pas que ça puisse être une aventure fantastique à vivre aussi. D'autres humains avant nous ont passé exactement par là je crois.
ndlr :
- amélioration ? consistant ? ACT
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Cet article rend compte d’une innovation pédagogique menée dans une école d’ingénieurs par une association indépendante : l’atelier matières à construire - amàco. Le projet visait à modifier les conceptions et les pratiques dans le domaine de la construction durable et le défi consistait à intégrer, dans l’ingénierie pédagogique, les principes d’une philosophie de la matière qui invite à faire corps avec la matière. Après trois années d’une expérimentation pédagogique avec la matière, dans le cadre d’un soutien financier à l’innovation, une démarche d’investigation, basée sur la théorie ancrée, a été entreprise pour observer, d’une part, les effets sur l’expérience formative des étudiants et le développement de leurs compétences professionnelles et, d’autre part, les modifications des pratiques d’enseignement des enseignants impliqués dans le projet. L’analyse montre que les changements les plus apparents concernent les enseignants qui transforment radicalement leur enseignement au-delà de l’expérience. Les effets sur le développement professionnel des étudiants sont plus difficiles à saisir bien qu’il y ait de bonnes indications qu’ils entrent dans le monde professionnel avec une vision accordant plus de place aux enjeux de la construction durable et au renouvellement du contact entre l’homme et son environnement.
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Entrées d’index
Mots-clés :innovation pédagogique, philosophie de la matière, construction durable, théorie ancrée, pratiques pédagogiques innovantes, développement professionnel
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5.1 Plus qu’une collaboration, un partenariat placé sous le signe de la co-création
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Référence électronique
Marion M. Bisiaux, Laetitia Fontaine et Nicole Rege Colet, « Enseigner la sortie de cadre pour changer les habitudes », Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur [En ligne], 35(1) | 2019, mis en ligne le 17 mai 2019, consulté le 21 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/ripes/2037
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Auteurs
Marion M. Bisiaux
Atelier matières à construire amàco, c/o Les Grands Ateliers, Villefontaine, France.
Laetitia Fontaine
Atelier matières à construire amàco, c/o Les Grands Ateliers, Villefontaine, France.
CRAterre AEetCC ENSAG UGA, Grenoble, France.
Nicole Rege Colet
Yggdrasil Living Wholeness, Gudhjem, Danemark.