Modélisation 3D de la ville de Neom, projet pharaonique de luxe, actuellement en construction au milieu du désert saoudien, 26 juillet 2022. - AFP PHOTO – NEOM
EDF va bâtir une centrale hydroélectrique sur le site de Neom, une mégalopole en construction dans le désert saoudien. Cette cité pharaonique est décriée pour son impact humain et environnemental, et suscite de vives réticences au sein d’EDF.
Avec
- Jacques Monin Directeur des enquêtes et de l’investigation de Radio France
- Géraldine Hallot Journaliste à la cellule investigation de Radio France
Au sein d’EDF, parmi les initiés, on l’appelle le projet Nestor. Il s’agit de concevoir et de construire, au beau milieu du désert saoudien, loin du front de mer et de toute source d’eau naturelle, une centrale hydroélectrique. Un véritable défi technique. Mais s’il enthousiasme les dirigeants de l’entreprise publique, ce projet, que révèle la cellule investigation de Radio France, heurte la conscience environnementale de nombreux salariés. Ils sont abasourdis par la démesure de Neom, la mégalopole saoudienne en construction, au cœur de laquelle cette centrale d’EDF sera implantée.
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Rien que son nom annonce la couleur. Neom est la contraction de Neo (“nouveau” en grec) et de M (la première lettre de Mustaqbal, “futur” en arabe). “Nouveau futur” donc.
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The Line (la ligne, en français) sera une ville de 500m de haut, 200m de large et 170 km de long. Modélisation 3D datée du 26 juillet 2022. - AFP – NEOM
D’après les architectes de renom qui œuvrent à sa conception, The Line sera une ville verticale, avec des modules empilés : appartements, commerces, équipements sportifs... Le million d’habitants qui est attendu (9 millions à terme), se déplacerait davantage de haut en bas qu’horizontalement, grâce notamment à des “taxis volants”, comme dans le film de Luc Besson Le Cinquième élément. Il n’y aura pas de rues, pas de voiture… et aucune émission carbone, promettent les Saoudiens.
C’est là qu’intervient EDF. “The Line est censée fonctionner uniquement avec des énergies renouvelables, le vent et le soleil", raconte un bon connaisseur du projet au sein d’EDF. "Or l’éolien et le photovoltaïque sont des énergies intermittentes. Pour qu’il y ait de l’électricité, même quand il fait nuit ou qu’il n’y a pas de vent, ils ont besoin de notre STEP.”
Derrière cet acronyme, se cache un type particulier de centrale hydroélectrique : une station de transfert d’électricité par pompage-turbinage. EDF en exploite six en France et plusieurs autres à l’étranger. Les STEP permettent de produire de l’électricité (turbinage) et d’en stocker (pompage) grâce à deux réservoirs d’eau, l’un situé en hauteur, l’autre en aval, et ainsi d’ajuster l’offre et la demande d’électricité, sans coupure de courant. Cette technologie est 100% verte et c’est en cela qu’elle intéresse les Saoudiens.
“Ce n’est pas notre EDF”
EDF, via sa filiale EDF Renouvelables, exploite déjà un parc solaire au sud de Jeddah et un parc éolien dans la région d’Al Jouf. Ces deux installations n’ont souffert d’aucune contestation, car elles alimentent en électricité les foyers saoudiens. Ce qui ne semble pas être l’objectif principal de la future STEP. “Le problème, ce n’est pas de construire une centrale hydroélectrique en Arabie Saoudite, c'est de la construire à Neom”, explique Jean-Yves Ségura, représentant du personnel et délégué Force Ouvrière (FO) à EDF Hydro. “Bien évidemment, l’Arabie Saoudite, comme tous les pays, doit se décarboner. Et les centrales hydroélectriques, notamment les centrales de pompage-turbinage, peuvent participer à cette décarbonation", estime le délégué syndical. "Mais Neom nous gêne parce que c'est un projet pharaonique qui ne bénéficiera pas à la population saoudienne. Ce sera pour faire du tourisme de luxe au milieu du désert. Et ça, ce n’est pas du tout durable.”
“Quantité de voyants sont au rouge écarlate”, renchérit Edouard*, ingénieur chez EDF Hydro. Il voit dans Neom un projet “délétère”, “dans lequel on joue au golf et on organise des Jeux d'hiver au milieu du désert. Le tout éclairé par une lune artificielle et où on se déplace en taxi volant”, dénonce-t-il, faisant référence aux annonces les plus osées et sûrement irréalistes de MBS. “Tout cela, ce n'est pas EDF. Ce n'est pas notre EDF. C'est un paradoxe de demander la sobriété en France et de s'impliquer dans un projet à ce point délirant à l’étranger.”
Vue 3D de l’intérieur de Neom (ou The Line), une ville ultra-technologique tout en hauteur, dans le désert saoudien. - AFP PHOTO – NEOM
D’après cet ingénieur expérimenté, “toutes les voies de recours disponibles en interne ont été activées, sans succès”.
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“Management à la France Télécom”
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De l’eau dans le désert
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Le prince saoudien Mohammed ben Salman fait la promotion de son projet titanesque “une ville verte” au milieu du désert : The Line, le 10 janvier 2021. © AFP - Bendar Al-Jaoud
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Selon nos informations, dans un premier temps, EDF ne fera que concevoir cette centrale et supervisera les travaux. Mais elle devrait par la suite l’exploiter et se rémunérer en vendant l’électricité produite. “Si on exploite la centrale, ça rapportera plusieurs milliards. Ce sera une machine à cash”, nous explique-t-on en interne.
L’affaire Khashoggi en arrière-plan
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Le problème, c’est que deux semaines plus tôt, le 2 octobre 2018, le journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi, était assassiné au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul. Son corps, qui n’a jamais été retrouvé, aurait été démembré. Le renseignement américain considère que le prince héritier en personne a commandité cet assassinat. À cette époque, l’Arabie Saoudite devient persona non grata au sein de la communauté internationale. MBS, lucide, aurait prédit, selon un aveu rapporté dans le Financial Times que “personne n’investira dans Neom pendant des années”. EDF ne semble pourtant pas avoir pris ses distances avec le royaume puisque la note technique d’octobre 2018 est complétée par une autre note datée du 11 février 2019, dans laquelle l’entreprise propose d’étudier les endroits susceptibles d’accueillir une centrale hydroélectrique.
Marche en mémoire du journaliste Jamal Khashoggi devant le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, pour le 2e anniversaire de son assassinat, le 2 octobre 2020. © AFP - Ozan KOSE
Ce positionnement est d’autant plus étonnant que dans le même temps, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy(1) choisissait de boycotter, comme bon nombre de patrons français et internationaux, le “Future Investment Initiative” (surnommé le “Davos du désert”) organisé par MBS à Riyad. Un rendez-vous auquel le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait lui-même renoncé, horrifié par l’assassinat de Jamal Khashoggi.
De nombreuses arrestations
Au-delà du cas du journaliste assassiné, on s’émeut aussi désormais, au sein d’EDF, du sort des populations locales de la province de Tabuk. Dans la tribu des Howeitat, nombreux sont ceux qui refusent de vendre leurs terres à l’État saoudien pour laisser la place à Neom. En avril 2020, Abdul Rahim al-Huwaiti, a été abattu par les forces de sécurité, alors qu’il s’opposait à son expulsion. Depuis, de nombreux membres de la tribu ont été arrêtés, et cinq d’entre eux ont été condamnés à mort, officiellement pour “atteinte à la sûreté de l’État”.
“Des Saoudiens vont se faire couper la tête pour avoir refusé de quitter leur maison. C’est grave”, s’alarme Lina Al-Hathloul, militante saoudienne des droits de l’Homme exilée à Bruxelles, où nous l’avons rencontrée. Avec l’ONG Alqst, elle documente les atteintes aux droits de l’Homme provoquées par la construction de Neom. “Ce projet n’est pas souhaité par le peuple saoudien. Ce n’est pas sa priorité. Nos villes existantes n'ont pas de transports en commun. C'est peut-être là-dessus qu’il faut travailler, plutôt que sur ce projet vaniteux qui se fait sur le sang du peuple saoudien.”
Lina Al-Hathloul insiste sur le climat de “terreur” qui entourerait l’émergence de Neom. “L'Arabie Saoudite s’est transformée en État policier. Tous les procès ont lieu à huis clos, et on ne sait pas ce qu’il s’y passe”, dénonce la jeune femme, dont la sœur Loujain a passé plusieurs années en prison pour s’être opposée au pouvoir(2). “Les gens ont tellement peur, ils sont tellement surveillés que simplement faire passer une information sur Neom peut leur porter préjudice. Ils peuvent être incriminés pour cela.” Lina Al-Hathloul ne demande pas pour autant aux entreprises françaises comme EDF de boycotter Neom. Simplement “d’oser aborder publiquement auprès des autorités saoudiennes les atteintes aux droits de l’Homme”.
1,8 milliard de tonnes de Co2
Dans l’offre qu’elle a soumise à Neom Company, EDF a pris soin d’insérer sa charte éthique. Le groupe s’engage à “promouvoir et respecter la protection des droits de l'Homme” et à “ne pas être complices de violations des droits de l'Homme”. “Pas sûr qu’avec Neom, on coche toutes les cases”, ironise un agent d’EDF Hydro. D’autant que l’impact environnemental de ce méga projet pose aussi question. Certes, une fois construite, la mégalopole doit être “zéro émission nette”. Mais sa construction, tout de béton, d’acier et de verre, -surtout concernant The Line-, sera extrêmement énergivore.
Modélisations 3D de la ville The Line (à gauche) et d’une vue aérienne de l’infrastructure (à droite). - NEOM - AFP
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“La France doit travailler avec l’Arabie saoudite”
Alors pourquoi EDF se lance-t-elle dans un projet aussi contesté ? “Ne pas le faire serait une erreur”, affirme Bertrand Besancenot, ambassadeur de France en Arabie saoudite de 2007 à 2016, avant d’occuper un poste de conseiller diplomatique lors du premier mandat d’Emmanuel Macron. Jusqu’à l’affaire Khashoggi, il communiquait en direct avec MBS via Whatsapp. “Depuis, le prince héritier a changé de numéro”, précise-t-il.
Pour Bertrand Besancenot, “nous sommes dans une période de ralentissement économique mondial, et beaucoup de grands projets aujourd'hui disponibles se trouvent dans le Golfe”. Mais au-delà de ça, l’Arabie Saoudite est redevenue un partenaire fréquentable, surtout depuis le 7 octobre 2023 et le nouvel embrasement au Proche-Orient. “Comment peut-on s'orienter vers la création d'un État palestinien qui permettra de reconstruire ce qui a été détruit ? La première puissance qui sera en mesure de le faire, c'est l'Arabie Saoudite. Si on recherche la stabilisation de la région, on doit travailler avec elle”, estime le diplomate.
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Retrouvez les réponses complètes d’EDF en cliquant ici.
*Prénoms d’emprunt
(1)Jean-Bernard Lévy a été remplacé par Luc Rémont à la tête d’EDF en septembre 2022.
(2)*** Lina Al-Hathloul est l’autrice de Loujain rêve des tournesols, aux Éditions Les 400 coups.
- Chroniques Interview L'activisme des services secrets chinois en France
Nolwenn Le Fustec et Antoine Izambard ont réalisé “Chine : opérations secrètes”, un documentaire qui révèle l’ampleur de l’espionnage chinois.
Clés : Info EDF Mohammed Ben Salman Catastrophe écologique Gestion et accès à l'eau Jamal Khashoggi
16.542 signatures - 101 commentaires
Auteur(s) : Une victime du dérèglement climatique
Destinataire(s) : OCA, conseil Olympique d'Asie
La pétition
" Délire ", " honte ", choix " inadmissible " : des élus écologistes et insoumis se sont offusqués mardi de l'attribution des Jeux asiatiques d'hiver de 2029 à l'Arabie Saoudite.
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à Neom, une mégapole futuriste en construction dans le désert montagneux du nord-ouest du riche état pétrolier du Golfe.
Des JO d'hiver au milieu du désert, dans une monarchie qui pratique la peine de mort et bafoue les droits de l'Homme chez elle et au Yémen (avec l'aide des armes de la France).
" Combien de temps allons-nous accepter ça ? ", a demandé le député insoumis François Ruffin sur Twitter.
Pour la députée européenne LFI Manon Aubry, c'est inadmissible.
Ne perdons pas de temps : boycott, interdiction pour les entreprises de participer au projet, opposition diplomatique.
48 584 ont signé
David BOURIAUX a lancé cette pétition
Les réactions ne se sont pas fait attendre après l'annonce, mardi 4 octobre, de l'attribution des Jeux asiatiques d'hiver 2029 à l'Arabie saoudite.
L'immense pays, connu pour ses vastes étendues désertiques, va accueillir dans sept ans une myriade de sports d'hiver au sein d'une mégapole fraîchement construite dans le nord-ouest du Royaume.
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Après l'hérésie de la Coupe du Monde au Qatar, il n'est pas envisageable d'accepter ce nouvel acte absurde totalement porté et assumé par les hautes instances du sport que sont le CIO ou encore la FIFA.
« Le fric continue à avoir raison sur le devenir de la planète ! »
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Là nous pouvons agir et faire en sorte que ce projet qui est une aberration écologique et sociétale, ne se fasse pas.
Mises à jour
- Et bien c'est de mieux en mieux ... Le porte-parole du Comité international olympique (CIO) a déclaré que l'instance n'avait pas été consultée dans la décision du Conseil olympique d'Asie de choisir l'Arabie saoudite comme hôte des Jeux Asiatiques d'hiver de 2029.Même si j'ai du mal à croire qu'un pays puisse engager des dépenses aussi colossales sans consulter l'organisme qui gère l'ensemble de ces compétitions. Mais au final ça n'est pas important . Que ce soit contre l'hyprocrisie du CIO ou contre l'irrespect absolu de la vie et de l'environnement de la part de l'Arabie Saoudite, il faut stopper cette entreprise de destruction. Signez le NON aux Jeux de 2029 en Arabie Saoudite. David BOURIAUX il y a 6 jours
Connu / https://wegreen.fr/post/196013
Catégories : Féminisme / Genre/ Rapports sociaux de sexe, Moyen Orient
Des militantes saoudiennes des droits de l’homme détenues dans leur pays seraient soumises à des abus d’ordre sexuel, selon l’avocate britannique Helena Kennedy. Dans un rapport de 40 pages intitulé « Une souillure sur les dirigeants mondiaux et le G20 en Arabie saoudite : la détention honteuse et la torture des femmes saoudiennes », Helena Kennedy détaille les violences employées par […]
Nous sommes plus républicains que les tartuffes qui nous accusent ! | Adrien Quatennens - •Première diffusée il y a 9 heures / Adrien Quatennens
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Le 25 octobre 2020, Adrien Quatennens était l'invité de BFM Politique sur BFM TV. #BFMPolitique
496 commentaires
/islamo-affairisme comme ventes à l'arabie saoudite, le gouv ne dit rien !
Dans Ecologie / Electrique / Autre actu écologie
... une industrie du brut qui se pose la question de la rentabilité des réserves.
Le gouvernement finlandais a publié une étude intéressante et bien documentée sur l'avenir de l'industrie du pétrole à l'échelle mondiale. Les géologues finlandais, qui ont travaillé avec une multitude de paramètres et variables, tendent à montrer que la santé de l'industrie pétrolière pourrait s'effondrer dans les années à venir.
... Le EROEI (taux de retour énergétique), d'abord, qui chute inexorablement ... ~90 % de la chaîne d'approvisionnement de la totalité de l'industrie manufacturière (tous secteurs confondus) mondiale dépend de la disponibilité de dérivés du pétrole ... ~70 % de nos besoins journaliers en pétrole viennent de champs découverts avant 1970 ... 81 % de la production liquide de pétrole est déjà en déclin ... En janvier 2005, l'Arabie Saoudite a augmenté son nombre de forages opérationnels de 144 %, simplement pour augmenter sa production de pétrole de 6,5 %
...
Globalement, le long rapport ne dit pas qu'il n'y aura bientôt plus de pétrole, mais plutôt qu'il va devenir de moins en moins rentable à l'extraction. Et ce n'est probablement pas une hausse des prix qui compensera les pertes engendrées par les poids lourds de l'industrie pétrolière. L'étude est assez alarmiste avec la prévision d'un choc dans les "cinq ans à venir". Affaire à suivre ?
Connu / https://twitter.com/JMJancovici/status/1227699400287379464
"
Jean-Marc Jancovici @JMJancovici · 1h
Une étude du ministère des affaires économiques finlandais, à l'origine destinée au gouvernement finlandais, explique qu'une crise sur le pétrole est à venir, avec une industrie du brut qui se pose...
"
L'affaire Khashoggi secoue le monde. Ce journaliste saoudien a disparu depuis le 2 octobre dernier, après s'être rendu au consulat de son pays situé à Istanbul. Depuis, les détails horrifiques ont fuité, volontairement distillés par les autorités turques. Au-delà, cette disparition de ce journaliste du Washington Post interroge l'Arabie saoudite et ses alliés. Le prince héritier Mohamed Bin Salman, dit MBS et fils du roi Salman, est accusé d'être derrière cette disparition. Les Etats-Unis, alliés indéfectibles de Riyad, ont semblé tergiversé sur la responsabilité effective de MBS. Des enjeux économiques, politiques, géo-stratégiques sont suspendus en effet à cette alliance saoudo-américaine. Pour nous éclairer, l'interview de David Rigoulet Roze, spécialiste du Moyen-Orient et analyste.
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Étiquettes : Arabie Saoudite ; David Rigoulet Roze ; Yemen ;
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Au programme de l'Autre 20h présenté ce soir par Dolores Bakèla :
⏩ SILENCE, LA POLICE TUE VOS ENFANTS
Valérie et Peggy ont perdu leurs fils, happés par un train. Mais pourquoi étaient-ils sur les rails alors que la police les poursuivaient et qu'elle n'a rien fait pour leur venir en aide ?
⏩ COMPTE À REBOURS POUR CASTANER
Dans sa chronique parlementaire, Serge Faubert analyse le cas de Christophe Castaner, ses mensonges et sa probable démission prochaine.
⏩ QUI VEUT TUER LES GILETS JAUNES ?
Notre nouvelle chroniqueuse Sarah Al-Matary revient sur la conférence de presse d'Emmanuel Macron, sur les mots qu'il utilise et ce qu'ils cachent.
⏩ LE SECRET D'ÉTAT : CACHE-SEXE DES CRIMES D'ÉTAT ?
Un fond de l'info de Théophile Kouamouo qui revient sur le cas Disclose, les révélations de vente d'armes à l'Arabie Saoudite utilisées pour massacrer les yéménites et la volonté farouche de l'Etat d'empêcher la presse de s'en emparer.
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"Ôte d'abord la poutre dans ton oeil avant de regarder la paille dans l'oeil de ton voisin." Je suis nul en affaires étrangères mais Macron, "Monsieur Démocratie," qui vend des armes à l'Arabie Saoudite, fait la leçon au Vénézuela et réprime les Gilets jaunes chez lui, il aurait mieux fait de réviser son catéchèse !
Au menu également de ce BDR également : l'appel du 5 février, les Marcels intimidés par la République, et l'intégrité des poètes de la Grand Guerre à mes likes sur Facebook.
Bon visionnage !
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ndlr :
- évoque gisèle sapiro => apprendre ACT
=>
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gis%C3%A8le_Sapiro
magazines d'actu | 64min | tous publics
Interrogé, torturé puis décapité. Le scénario macabre de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi se précise de jour en jour. Cet éditorialiste, critique du régime de Riyad et exilé aux Etats-Unis depuis 2017, aurait été tué dans le consulat de son pays à Istanbul en Turquie, a affirmé le quotidien progouvernemental turc Yeni Safak. Sur la base d’un enregistrement sonore auquel il a eu accès, le journal turc reconstitue dans son édition de mercredi le calvaire enduré par Jamal Khashoggi disparu le 2 octobre et perpétré par des agents saoudiens à l’intérieur du bâtiment diplomatique.
Les soupçons se portent sur le tout puissant prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, 33 ans. Une affaire bien embarrassante au moment même où de nombreux dirigeants étrangers devaient participer à un forum économique, organisé la semaine prochaine, à Riyad : véritable vitrine pour "MBS", qui compte l'utiliser pour vendre ses très ambitieux projets économiques censés moderniser son pays. La conférence fait face à des annulations en cascade depuis quelques jours. La directrice du FMI Christine Lagarde, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire ou encore le ministre britannique du Commerce Liam Fox ont décidé de ne pas se rendre à ce "Davos du désert". Ils ont été rejoints dans cette décision hier par le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.
Parallèlement, après plusieurs jours de valse-hésitation, Donald Trump a admis jeudi la probable mort du journaliste saoudien et promis des sanctions « très lourdes » en cas de responsabilité avérée des autorités saoudiennes dans son assassinat. « L’Arabie Saoudite est confrontée à sa plus grande crise avec l’Occident depuis le 11 Septembre » a considéré un éditorialiste du Guardian à propos de l’Affaire Khashoggi.
Le Washington Post a de son côté publié, mercredi, ce qu’il présente comme la dernière contribution de Jamal Khashoggi, un texte dans lequel le journaliste évoque le manque de liberté de la presse dans le monde arabe. « Hélas, cette situation ne changera probablement pas (…) Le monde arabe fait face à sa propre version du rideau de fer, imposé non pas par des acteurs externes mais à cause des forces nationales se disputant le pouvoir », déplore-t-il dans cette tribune transmise au quotidien par son traducteur au lendemain de sa disparition.
Alors qui était Jamal Khashoggi ? Que sait-on de sa disparition ? Cette affaire peut-elle compromettre l’accession au trône de Mohammed Ben Salman ? Quelles peuvent être les conséquences politiques et diplomatiques en Arabie Saoudite et dans la région ?
Invités :
- François Clemenceau - Rédacteur en chef au Journal du dimanche, en charge de l'actualité internationale
- Jean-Dominique Merchet - Journaliste à « L’Opinion », spécialiste des questions de Défense et Diplomatie
- Agnès Levallois - Consultante spécialiste du Moyen-Orient, maître de conférences à Sciences Po et vice-présidente de l’IREMMO, l’Institut de Recherches et d’Etudes Méditerranée Moyen Orient
- Clarence Rodriguez - Journaliste et correspondante pour plusieurs médias à Riyad en Ara
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Dès 19h mercredi 17 octobre, retrouvez notre émission hebdomadaire, en direct et en accès libre sur notre site. Au menu : le remaniement gouvernemental ; l’Arabie Saoudite et l’affaire Khashoggi ; un grand entretien avec Danièle Obono ; et un débat autour de l’ouvrage de Mona Chollet, «Sorcières, la puissance invaincue des femmes».
Avec Catherine Kikuchi, historienne ++
Tremblez, les sorcières sont de retour !
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1 commentaire
Marine Froeliger il y a 19 heures
Kikuchi semble avoir une vision étriquée, liée à l’événement, au factuel. L’événement devrait être considéré au même titre que « l’autour » de l’événement. Complexité mi amor. Bravo à Camille Ducellier.
ndlr :
- selon Camille Ducellier se réunir et méditer ensemble pour un but politique (faire advenir une pensée collective et partagée avec énergie, construire des rituels) : utile à PLPDLA ? Réfléchir+Questionner+Expérimenter ? ACT