Le microbiologiste Didier Raoult lors d'une conférence depuis l'IHU Institut Méditerranée Infection à Marseille le 20 avril 2020 ©AFP - Christophe SIMON
Publié le mercredi 18 décembre 2024 / L'édito politique - Cohen
Didier Raoult est définitivement désavoué. Son étude initiale sur le traitement du COVID vient d’être rétractée par l’éditeur qui l’avait publiée.
Retirée, effacée de la littérature scientifique, avec une liste de griefs longue comme un confinement. Enfin ! Cette première étude sur l’hydroxychloroquine dont tous les scientifiques sachant lire une étude disaient déjà il y a près de 5 ans qu’elle ne valait pas un clou -méthodes douteuses, données manipulées, échantillon minuscule de 26 patients… en fait, elle n’aurait jamais dû être publiée.
Cette mystification a pourtant été le point de départ d’un scandale planétaire qui a coûté des vies -par milliers-, du temps, de l’argent -pour d’autres études. Et qui a fait de Didier Raoult une star.
Sans lui, sans le charisme rugueux et mégalomaniaque avec lequel il a hypnotisé des politiques, un président de la République, des animateurs télé qui venaient le consulter comme un oracle et surtout une partie des Français qui en ont fait au printemps 2020 l’une de leurs personnalités préférées, la supercherie n’aurait pas tenu deux semaines.
Je connais pas mal de scientifiques encore traumatisés par cette folie complotiste qui s’est emparé du pays de Descartes. Je rappelle que Raoult n’a pas seulement prétendu sauver des vies, il accusait les médecins qui refusaient son remède, d’envoyer leurs patients à la mort !
Avant d’affirmer que les vaccins rendaient malades et aggravaient l’épidémie. Voilà le principal legs de Raoult, devenu idole des antivax. Il aura été un terrible « semeur de doutes », comme l’a dit le patron des hôpitaux de Marseille François Crémieux.
Qui est responsable de cette dérive ?
D’abord ceux qui l’ont laissé faire et qui avaient les moyens de l’arrêter : les pouvoirs publics, le ministère de la Santé. Pendant deux ans, la communauté scientifique a tenté de se battre contre une désinformation dont le principal propagateur était à la tête d’un institut doté de 3 millions d’euros de subventions d’état. Insensé.
Mais n’oublions pas que les pro-Raoult ont été nombreux et puissants. Et pas forcément les moins éduqués. C’est l’aspect le plus troublant de l’étude que la Fondation Jean Jaurès avait réalisée à l’été 2020, auprès d’un millier de membres des groupes Facebook de soutien à Didier Raoult.
Le chercheur Antoine Bristielle y avait trouvé 42% de cadres et de professions intellectuelles supérieures. Le phénomène Raoult n’était pas le prolongement des gilets jaunes. D’ailleurs, le professeur marseillais ne l’a pas crié sur les toits, mais il a su charmer nombre de grands patrons, d’intellectuels ou de vedettes du show-biz.
Il a aussi entraîné des politiques.
Emmanuel Macron a cru devoir le flatter, le traiter de « grand scientifique ». Les Marseillais l’ont célébré : nobélisable, selon Renaud Muselier.
Et les antisystèmes l’ont reconnu comme un des leurs. Jean-Luc Mélenchon trouvait que « Raoult est trop mal aimé par les belles personnes pour ne pas éveiller l’intérêt ». Même réflexe au RN, sur le mode : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. « C’est parce qu’il est critiqué que je l’ai acheté », dit Marine Le Pen après avoir placé dans sa crèche un santon à l’effigie de Raoult. Et avoir réclamé la prescription généralisée de chloroquine.
Jordan Bardella enfin, le prince de la métaphore (à ce micro) : « Raoult est à la médecine ce que nous sommes à la politique ! ».
Un vœu pour finir : puisse cette sinistre affaire Raoult, la plus grande offensive anti science en France depuis l’affaire Lyssenko… puisse cette histoire nous avoir vacciné une bonne fois -oui vacciné… contre les charlatans.
Santé Enquête
Auditionnés en octobre sur leurs conditions de travail, plusieurs membres de l’IHU dénoncent les pressions exercées par Didier Raoult et la falsification de résultats scientifiques pour démontrer l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Mediapart a pu consulter un compte rendu de ces entretiens conduits, notamment, par l’Université d’Aix-Marseille, l’Inserm et l’AP-HM.
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Connu / mel du 20/11/21 à 00:20
#GénétiquementModifié #Myocardites #BénéficeRisques 9 836 commentaires
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Une technologie inconnue de la plupart des gens est utilisée depuis quelques mois pour vacciner... des milliards de personnes. Cela suscite des questions légitimes, des rumeurs, des élucubrations, et au final des doutes qui ne sont pas signe de bêtise. Avons-nous, oui ou non, assez de recul sur les vaccins à ARNm ?
Le script de cette vidéo est entièrement disponible, avec toutes les SOURCES, à cette adresse : https://menace-theoriste.fr/pas-assez-de-recul-pour-se-fier-aux-vaccins-arnm/
00:00 Intro et générique
01:00 18 000 morts du vaccin ?!
4:37 Un génocide ??
6:21 Les Bénéfices
11:33 Les Risques
12:00 Génocide (bis)
13:40 Modification de l'ADN ?
16:50 Risque de Myocardite (là c'est sérieux)
18:01 Contrôlés par la 5G (Boutry)
19:40 Génocide (encore)
21:04 Manquons-nous de Recul ? Les faits.
24:55 Le cas Maxime Beltra
25:42 C'est quoi avoir du recul ? (chloroquine ivermectine...)
27:50 Risque Zéro
29:10 Bilan
Tr : voir le script dont :
Thomas C. Durand, Dr en biologie – Vulgarisateur scientifique.
Directeur de la rédaction de l’Association pour la Science et la Transmission de l’Esprit Critique.
L’ASTEC est une association loi 1901 sans aucun lien d’intérêt avec aucune industrie ni entreprise. C’est VOUS qui la financez via des plateformes comme Hello Asso, Tipeee ou Utip.
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Jean-Jacques Crèvecœur est un gourou bien connu des gens qui travaillent sur les dérives sectaires ... pas de graphène dans les vaccins en réalité
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On a besoin de vaccins efficaces parce que malgré le travail acharnés des professionnels de santé, malgré les mesures barrières et deux confinements, l’année 2020 a enregistré en France une surmortalité confirmée par une publication officielle de l’INSEE (2020 : Une hausse des décès inédite depuis 70 ans https://www.insee.fr/fr/statistiques/5347349). Aujourd’hui, je pense que ceux qui ont dit en 2020 que c’était une grippette, qui étaient sûrs que ça allait passer, qu’il n‘y avait pas de deuxième vague et qui ont encouragé tout le monde a refuser les mesures de précaution comme le masque, ne sont pas des gens fiables. Parce que les faits leur ont donné tort ! Ils devraient se taire, ou en tout cas on devrait cesser de les écouter.
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les vaccins à ARN on n’a pas assez de recul ... Christian Schaller ... es prédictions de monsieur Schaller ne se vérifient pas
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il s’avère que ces vaccins sont super efficaces ... Ce n’est pas une modification génétique, et madame Henrion Caude le sait, puisque le génome est dans le noyaux tandis que l’ARN, qui appartient au transcriptome n’est pas dans le noyau.
Si vous avez peur que l’ARN viral contenu dans le vaccin modifie votre ADN, j’ai une très mauvaise nouvelle. Dans l’hypothèse où, évitant le vaccin, vous êtes infecté par le virus et que votre système immunitaire n’est pas efficace immédiatement, le virus va se multiplier et votre corps contiendra beaucoup plus de matériel génétique viral que le corps d’une personne vaccinée. ... chacun d’entre nous a, dans chaque cellule de son corps, 8% de son génome qui provient d’anciens virus qui se sont logés dans nos chromosomes ... étude qui a cherché à voir si l’ARN du virus de notre chère pandémie avait des chances de s’intégrer dans le génome humain… Et les chercheurs répondent NON ... Christian Tal Schaller
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risque de myocardite ... vraie question ... pharmacovigilance a montré une incidence inattendue de myocardite chez les vaccinés, surtout chez les hommes jeunes ... nombre de cas très réduit et aucun décès rapporté ... également lorsque l’on est infecté par le virus. Une étude vient de montrer qu’elles sont alors 6 fois plus fréquentes que les myocardites vaccinales
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Contrôlé par la 5G ?
Richard Boutry délire sur la 5G, Bill Gates, les démons et un génocide. AUCUN FONDEMENT
3. On manque de recul
... 225 ans de recul sur le principe de vaccination ... presque jamais vu d’effets secondaires liés à un vaccin au-delà de 2 mois après l’injection ... L’ARN messager est connu depuis 1961 ... cette molécule fait partie des ingrédients qui composent un virus ... La composition des vaccins est connue, elle est publiée en libre accès (source). Vous pouvez allez vérifier si on y trouve du mercure, de l’aluminium ou du graphène. Spoiler : non.
Les recherches sur les vaccins à ARN ont commencé dans les années 1980. Une publication de 1993 par une équipe de l’APHP montre une technique très proche des vaccins actuels utilisée alors contre le virus de la grippe (source). ... En 2018 la revue Nature nous expliquait à quel point cette technologie était déjà bien avancée. Autrement dit : On a du recul !
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Plus de quatre milliards de doses de vaccin ont été administrées depuis décembre 2020 (source). Il y a des rapports faisant état de dizaines de milliers d’accidents de santé survenus après l’injection, mais ces rapports ne sont pas des enquêtes, ce sont des alertes. Et les problèmes relevés ne sont pas forcément liés au vaccin. Aux Etats-Unis ou 164 Millions de personnes sont pleinement vaccinés, on compte un total de 3 morts que les experts peuvent lier directement au vaccin de chez Janssen, il s’agit de trois thromboses (source).
En France, le 22 juillet 2021 on en était à 23 018 cas d’effets indésirables analysés. La grande majorité sont des syndromes pseudo-grippaux (fièvre élevée, courbatures, céphalées). [Mise à jour 05/08 :] Le rapport de l’ANSM fait état de 13 décès liés à la vaccination ; En rapport avec le vaccin Vaxzevria de chez Astrazeneca, il s’agit de 13 thromboses, médiane d’âge 62 ans (source).
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On manquait de recul sur le protocole Raoult, à base de chloroquine dont les effets cardiaques connus combinés aux effets cardiaques du covid qu’on découvrait, représentaient un risque potentiel. Il a fallu attendre quelques mois pour que des études bien faites nous apportent une réponse sur le rapport bénéfice-risque de ce traitement. Et maintenant qu’on a le recul, il faut accepter le verdict de la science : La chloroquine n’est pas efficace contre le covid19 et son utilisation fait plus de mal que de bien aux malades (1ère source ; 2ème source).
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Bilan
... il reste des incertitudes, mais on peut dire en toute confiance la chose suivante : À moins d’avoir une allergie connue au Polyéthylène Glycol il n’existe pas une seule situation où il préférable pour vous d’être en contact avec le virus plutôt que d’être vacciné.
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vous améliorez vos chances de rester en bonne santé en vous faisant vacciner. Et en plus, vous devenez acteur de la couverture vaccinale qui protège tous ceux que leur santé n’autorise pas à être vaccinés ou qui ont reçu le vaccin mais qui n’ont pas développé pour autant une immunité efficace.
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Merci à Muriel Leal pour son aide dans la collecte d’informations pour préparer cet article. Merci également pour leur aide à Pac Abenakis, le collectif Covid 19 Fédération et à ComplotistDeleter.
Julien a retweeté Thomas Huchon @ThomasHuchon · 4h
Donc Didier Raoult publie et recommande les articles de France Soir… je crois que y’a plus de doutes à avoir là c’est bon ?
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Pr Didier Raoult, Directeur de l'IHU Méditerranée Infection
Tr.: ... la vaccination n'est pas la panacée, la concentrer sur les gens à risque, et soigner restera nécessaire. Avoir une politique plus dynamique de recherche via animaux, prendre au sérieux cette maladie, cibler notre effort sur les gens de plus de 70 ans ...
*Ndlr : selon lui, la vaccination est utile mais pas la panacée crue, soigner à côté. Il n'est donc pas anti-vaccins, mais pro-soins ciblés (oxygénation, etc). Crédible ? ACT
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Bulletin d'information scientifique de l'IHU - Nous avons le droit d'être intelligents !
Pr Didier Raoult, Directeur de l'IHU Méditerranée Infection
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Connu / https://framasphere.org/posts/11884032
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Arnaud DANIEL - il y a environ 2 jours / Ğaluel - il y a environ 8 jours
Didier Raoult encaisse les points, variants (visons), justice (1ère condamnation d’un diffamateur), #hydroxychloroquine, #azithromycine #ivermectine #covid19 #covid19-france
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... article de Médiapart qui pointe les habitudes manipulatrices de D. Raoult
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Pour le chercheur en sciences sociales, en revanche, le complot est la manifestation d’un conflit, qui porte justement sur la remise en cause de l’autorité des pouvoirs. Toute élaboration complotiste indique la perte de confiance dans la bienveillance de ceux qui dirigent le monde, et se traduit par la remise en question des récits établis. Décrire ces récits comme des croyances, c’est manifester leur caractère construit et instiller le soupçon. Dans cette logique, le problème est moins de croire que la Terre est plate que de douter qu’elle est ronde, voire de montrer qu’on doute. Contester l’un des faits les plus indiscutables correspond au choix de s’attaquer aux fondements mêmes de la rationalité dominante. Le sentiment de scandale éprouvé par les gatekeepers devant cet irrespect vient apporter la preuve du caractère sacré d’une connaissance imposée.
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Dans l’univers de pénurie et de mensonge brusquement révélé derrière le décor de la «sixième puissance économique mondiale», la réponse ne pouvait venir que d’un franc-tireur, un outsider, en froid avec les «décideurs parisiens», incarné par un personnage de savant excentrique et fort en gueule, un mage à la coiffure à rebours des modes et à la barbe évocatrice.
Même s’il s’avère que la chloroquine, au terme des essais cliniques, fournit une réponse thérapeutique à la pandémie, le succès rencontré en France et aux Etats-Unis par le récit complotiste d’une substance magique, administrée en dehors de tout protocole, est la marque d’une profonde perte de confiance dans la capacité des autorités à répondre à la crise. En dépit des appels à l’union sacrée, le récit officiel s’est avéré si inconsistant qu’une mythologie d’opérette a paru plus convaincante pour affronter les peurs. La barbe du Dr Raoult est le signe de la désillusion, de l’effroi et du sentiment d’abandon qui nous étreint.
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Commentaires ... -> https://www.mediapart.fr/journal/france/070420/chloroquine-pourquoi-le-passe-de-didier-raoult-joue-contre-lui?onglet=full
Hervé Le Crosnier a retweeté
Kiki DuSud - Visage avec un masque médical #masquespartout #Trottinettegate @dusud_kiki · 24 août
“Mon collègue Didier Raoult me fait honte” -Axel Kahn
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Le Pr. Didier Raoult répondait aux questions de Jean-Jacques Bourdin, sur RMC et BFMTV. Il est notamment revenu sur les resultats de l'hydroxychloroquine, le confinement, l'avenir incertain de l'épidemie de coronavirus
3 187 commentaires
30 % des malades ont des fibroses, usage du petscan pour voir ?? troubles de concentration,
Ndlr : devenu beaucoup plus prudent, il ne dit plus de "conneries" mais susceptible ?!
Analyse et résultats pour 3 737 patients suivis à l'IHU - •16 juin 2020 / IHU Méditerranée-Infection
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Pr Didier Raoult, Directeur de l'IHU Méditerranée Infection
Blog : Le blog de denis bismuth - 1 recommandé
Le covid a été révélateur de nombreuses failles et faillites. Une des failles mise en lumière est la faille de la recherche. Peut etre serait-il temps que la recherche sorte de sa position hégémonique de juge de ce qui est vrai ou pas et qu’elle retrouve sa fonction : rendre intelligible le réel.
Depuis le début de la crise sanitaire, la science est omniprésente dans l'espace public. Et c'est une nécessité dans la période. Épidémiologie, virologie, immunologie, infectiologie : il faut produire savoirs et éclairages nouveaux.
Mais à quel titre les dirigeants politiques font-ils appel à la science ? Pour éclairer leurs décisions ? Pour déléguer aux scientifiques la prise de décisions ? Pour recrédibiliser une parole publique discréditée ? Ou bien pour déguiser en mesures nécessaires et raisonnables des décisions déjà prises ?
Certains voient dans la situation présente - celle de l’état d’urgence sanitaire - un déséquilibre entre l'exigence démocratique et l'exigence d'expertise. Il est vrai qu'au moment où le président nommait un Conseil scientifique pour lui faire des recommandations sur la gestion de la crise, le Parlement était court-circuité par le gouvernement.
L’hypothèse d’une dérive de la République vers un "gouvernement des scientifiques" semble exagérée. En effet, le Conseil scientifique donne clairement sa position tantôt dans ses avis tantôt par la voix de son président à l'Assemblée nationale : la science conseille, la politique décide. On a d'ailleurs vu le Conseil se démarquer du gouvernement en soulignant le caractère politique de la décision de rouvrir les écoles.
Pour autant, la question de savoir qui décide et en qui il faut avoir confiance ne cesse de se poser.
L'affaire du 1er tour des municipales, par exemple, est plus délicate à interpréter. Emmanuel Macron dit avoir suivi l'avis du Conseil scientifique. De fait, dans son avis du 12 mars, celui-ci considérait que maintenir les élections municipales était envisageable puisqu’aller voter n'était pas plus risqué qu'aller faire ses courses (le Conseil “n’identifiait pas d’argument scientifique indiquant que l’exposition des personnes serait plus importante que celle liée aux activités essentielles (faire ses courses)”).
Devant une telle retenue on pourrait arguer que ces justifications auraient tout aussi bien pu être avancées pour reporter le scrutin : "pas plus risqué" signifie tout de même "risqué", a fortiori si l’on va à la fois voter et faire ses courses.
La décision finale du gouvernement a sans doute été éclairée par l'analyse sanitaire du Conseil scientifique. Mais le gouvernement a surtout utilisé l'avis du Conseil scientifique pour vendre comme sage et scientifiquement fondée une décision déjà prise - décision motivée plutôt par la crainte de voir l'opinion publique soupçonner une manoeuvre en cas d’annulation des élections.
Dans cette affaire, le politique garde donc toujours la main.
Mais du point de vue de l'opinion publique, il est bien difficile de distinguer les moments où la décision politique est sincèrement éclairée par la science, ceux où la science est utilisée pour donner du crédit à un agenda politique, et ceux le politique se déresponsabilise en se défaussant sur le scientifique.
Dans cette perspective il est permis de soutenir que la situation menace peut-être moins la démocratie (par l’avènement d’une "dictature des scientifiques") que les scientifiques eux-mêmes : en les plaçant sur le devant de la scène médiatique et politique, on pourrait encourager le public à les considérer comme étant à la source de décisions mauvaises ou impopulaires. Le centre de gravité de la responsabilité se déplacerait alors, et on finirait par imputer aux scientifiques toutes les erreurs de gestion de l'épidémie.
Le plus grave serait un transfert de responsabilité pénale. Le précédent de L'Aquila est une illustration frappante d’une mise en cause de scientifiques devant la justice. À la suite du séisme meurtrier du 6 avril 2009 dans la région des Abruzzes en Italie, des sismologues avaient été condamnés à de la prison ferme pour homicide involontaire avant d'être finalement, heureusement, acquittés.
Toutefois, en ce qui concerne l’épidémie de Covid-19, le risque qui semble plus plausible est celui d’un transfert de la mauvaise image du gouvernement sur la science et les scientifiques.
Le baromètre de la confiance en politique du Cevipof a mesuré les opinions avant puis pendant la crise sanitaire. Même si le terme "science" n'y est pas défini précisément, cette étude donne les deux résultats suivants :
- pour la science en un sens général et vague, un certain scepticisme se maintient : 47% des sondés estiment qu'elle apporte autant de bonnes choses que de mauvaises choses à l'humanité,
- en revanche l'image des scientifiques en tant que personnes reste bonne : environ 82 % des enquêtés leur font confiance.
On a là une sorte d'énigme : pourquoi sommes-nous sceptiques (et plus que les allemands ou britanniques) à l'égard de la science en général, mais confiants dans les chercheurs eux-mêmes ?
L’effet de la crise sanitaire est à rechercher dans l’analyse plus détaillée de la confiance accordée aux différents relais de la parole scientifique. Luc Rouban du Cevipof note que :
“Le problème de la perception de la science tient à ce que la parole de celle-ci est médiatisée par de nombreux locuteurs. Lorsque l’information provient directement des médecins ou des scientifiques, le niveau de confiance reste haut, ce qui n’est plus du tout le cas lorsque l’expertise est passée par le filtre de la parole gouvernementale. Quel que soit le pays étudié, plus l’information s’éloigne du monde scientifique en tant que tel et plus le niveau de méfiance s’accroît, ce qui se vérifie dès que l’on se rapproche du gouvernement mais aussi des médias et surtout des réseaux sociaux. Mais les changements de comportement sont bien plus contrastés en France.”
La science : victime de la défiance envers le gouvernement ?
Confiance dans les différentes sources d'information
Ce qui confirmerait l'idée qu'une mauvaise image du gouvernement a des effets sur l'image des scientifiques.
De leur côté les médias alimentent sans doute ce climat de méfiance en présentant depuis des années comme “experts” des individus qui ne font en général que relayer la communication des pouvoirs politique ou économique. Le risque pour les scientifiques et les vrais experts est d'être confondus avec ces baratineurs de plateaux.
Pour résoudre l’énigme soulevée plus haut, on pourrait formuler l’hypothèse suivante. Il est probable que quand on interroge les français sur la confiance qu’ils accordent aux scientifiques en tant que personnes, la première image qui leur vienne à l'esprit soit celle de l’honnête chercheur ou chercheuse en blouse blanche devant sa paillasse. Tandis que si on fait porter le questionnement sur “la science”, cela évoquera sans doute aux enquêtés un phénomène social plus global, mélange de recherche, mais aussi d'intérêts économiques, militaires, ou politiques. Et c'est bien ce mélange des genres qui provoque la défiance.
Le scepticisme à l'égard de la science ne sort donc pas de nulle part. Ses causes sont sans doute multiples, mais la défiance envers les élites dirigeantes (particulièrement en France), qui serait transférée sur la science en raison de l’instrumentalisation politique dont elle fait l’objet, joue probablement un rôle important.
Cette perte de confiance dans la science (et la politique) entame malheureusement la capacité du corps social à se défendre contre l'épidémie. D’une part si on veut que la population adopte des "comportements responsables", il faut que les autorités qui le réclament inspirent la confiance et obtiennent la croyance en la légitimité des recommandations. D’autre part si on veut éviter qu'un original puisse susciter tant d'espoirs à partir de protocoles douteux (voir l’enquête du Média ci-dessous sur Didier Raoult), ou pire, que des discours faux, égarants, voire sectaires puissent à ce point captiver de grandes audiences.
Chloroquine, la molécule qui m'a rendu fou - L'agent provocateur (1)
La France se prépare à prendre la vague du coronavirus sans le savoir, et sans s’en inquiéter. Dans le monde d’avant, le virus…
On a plus que jamais besoin d’une science indépendante des puissances économiques et politiques.
Le directeur de recherche en sociologie Laurent Mucchielli a publié sur son blog un texte dénonçant la médiocrité médiatique et les intérêts pharmaceutiques se cachant selon lui « derrière la polémique Raoult ». Ce texte ayant participé à la désinformation et au complotisme délétères provoqués par les déclarations de Didier Raoult, pâtissant d’un fort biais de confirmation et d’une absence de vérification des informations, m’a d’autant moins laissée indifférente que j’y suis citée. Ma réponse à cette mise en cause me donne l’occasion d’exposer les faits qui sont au cœur de ce qu’il convient plutôt d’appeler l’affaire Raoult.
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L’invention de l’effet certain de la combinaison hydroxychloroquine/azithromycine
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Violation de protocole lié à l’expérimentation humaine
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Communication trompeuse scandaleuse
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Irrespect de la déontologie médicale
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La procureure de Marseille va-t-elle se saisir des éléments susceptibles de constituer des infractions au droit pénal, ou bien Didier Raoult va-t-il s’en sortir sans dommage avec l’appui de son solide réseau politique ?
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si le coup de poker de ce mandarin autoritaire et bouffi de confiance en soi[24] s’avérait être gagnant – ce que rien n’indique à ce jour –, se serait à mes yeux désastreux : les millions d’adeptes de la théorie du complot y verront la confirmation de celle-ci, toutes les personnes ayant critiqué Didier Raoult ou ses études seront discréditées, ce sera un encouragement à retourner à la bonne vieille eminence-based medicine d’antan et pire encore, au développement d’un véritable populisme médical, pour reprendre les mots de deux médecins indignés par les agissements de Didier Raoult et ayant été confrontés à leurs effets délétères concrets au sein des équipes en charge des patients Covid-19, et de manière plus générale la défiance vis-à-vis des institutions montera encore d’un cran, avec des conséquences qui pourraient à terme largement dépasser celles de cette maladie.
J’espère bien qu’au contraire, cette histoire servira de leçon, et pas qu’à Didier Raoult.
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Le 11 avril 2020, Jean-Luc Mélenchon était l'invité d'Ali Baddou. Il a défendu l'idée d'annuler la dette, alors que Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne a proposé des mesures inefficaces pour faire face à la crise économique provoquée par la crise sanitaire du coronavirus. Le président du groupe « La France insoumise » à l'Assemblée nationale a quant à lui expliqué qu'au niveau où nous en sommes, la dette ne serait jamais remboursée.
Jean-Luc Mélenchon a également défendu le professeur Didier Raoult et expliqué que le débat sur la chloroquine aurait été plus clair si n'était pas intervenue une diabolisation du médecin marseillais. Le député insoumis a également de nouveau dit qu'il fallait planifier le déconfinement pour rendre plus supportable le confinement en y donnant une perspective de sortie.
Catégorie Actualités et politique 1 110 commentaires
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Exclusif - Didier Raoult dévoile à Emmanuel Macron une étude estimant à 91 % l'efficacité de son traitement contre le coronavirus
Publié le 9 avr. à 21h25
Le professeur Didier Raoult a réservé au président de la République l'exclusivité de son étude de suivi sur 1.061 patients passés par ses services. La guérison virologique a été obtenue chez 973 patients en 10 jours. Le débat sur la chloroquine suit son cour.
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Tribune
Opinion | Didier Raoult : « nous nous trompons de méthode sur le coronavirus »Sélection abonnés
Publié le 8 avr. à 7h11Mis à jour le 8 avr. à 14h48
Dans la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus, il apparaît qu'on a mis la charrue avant les bœufs, c'est-à-dire qu'on a imposé une méthode avant même de s'être posé la question du problème à traiter estime Didier Raoult. Seuls les médicaments déjà commercialisés, disponibles et dont on connaît les limites en termes de sécurité, sont susceptibles d'être utilisés immédiatement.
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Le coronavirus est désormais un sujet mondial ; le professeur Raoult, l’homme dont tout le monde parle alors que l’angoisse monte. Son étude sur la chloroquine déchaîne les passions. Et suscite de vives critiques. Le deuxième épisode de notre enquête.
Lire le premier épisode de notre enquête : L'agent provocateur https://www.lemediatv.fr/articles/2020/chloroquine-la-molecule-qui-ma-rendu-fou-lagent-provocateur-1-9cOL7HrnQOuHQwrNKtaNYQ
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À l’évidence, les talents divinatoires du professeur Raoult - qui lui valent d’être aussi comparé à Claude Allègre, autre « grande gueule » et scientifique reconnu à s’être fourvoyé sur le climat - sont peu fiables. Mais ce manque de pif quand il sort du cadre et cette passion pour la controverse suffisent-il à démonétiser le praticien quand il administre et expérimente une molécule qu’il connaît parfaitement, sur un phénomène (les virus) dont il est un spécialiste ? Et son allure et ce verbe qui détonnent dans un milieu où on pèse ses mots à la virgule près justifient-ils de le brûler en place publique au bûcher des imposteurs ?
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Avec 700 collaborateurs qui exercent dans des laboratoires ultramodernes, son institut est une fourmilière foisonnante. Le patron n’est pas au quotidien le nez sur le microscope de ses chercheurs, au jour le jour, des heures durant. Il supervise ce travail et le cosigne à la sortie. Cette boulimie de publications lui permet donc de figurer en excellente place dans les classements des scientifiques les plus cités.
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quelques-uns, beaucoup plus rares, se concentrent sur l’analyse de son étude. Pour la passer au crible de critères scientifiques, et uniquement scientifiques. Étude contre étude, interprétation contre interprétation, science contre science. Christian Drosten est l’un de ceux-là. La contre-étude qu’il livre est sévère pour les résultats qui fondent la « thèse Raoult » et soudent son camp.
Depuis le début de la crise sanitaire, le chef du département de virologie de la Charité de Berlin s’est imposé outre-Rhin comme une figure scientifique de premier plan. Sa popularité est telle que certains, à 48 ans, lui président un avenir politique radieux au pays des chanceliers, une fois la crise sanitaire passée. Depuis le 26 février dernier, la radio-télévision publique allemande diffuse un entretien quotidien du « virologue du peuple » dans un podcast extrêmement suivi.
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Si « la chloroquine est un médicament bien connu », explique-t-il, « il n’est pas sans effets secondaires ». « On sait depuis longtemps qu’elle est efficace contre beaucoup de virus qui ont des évolutions similaires à ceux des coronavirus », constate le Berlinois. Insuffisant néanmoins pour conclure « qu’il suffit de donner la même substance à un patient pour qu’il soit aussitôt guéri. C’est beaucoup plus compliqué ». Pour le médecin de la Charité, avaler de la chloroquine ne suffit donc pas. « Ce n’est pas aussi simple, répète-t-il ce 19 mars, il faut amener le médicament à l’endroit où se trouve le virus, dans les poumons ». Là « où le virus se reproduit ». ... « Ce qui est mesuré ici, c’est la concentration du virus dans la gorge, où il disparaît de lui-même au bout des 10 premiers jours, pas dans les poumons où se développe la maladie »
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« c’est uniquement la charge virale dans les poumons qui [est] corrélée à l’évolution vers la forme grave de l’atteinte respiratoire »
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Mon ami allemand, qui m’a alerté sur l’intervention de l’homme de la crise à Berlin, a un avis tranché sur le sujet. Pour lui, la messe est dite, l’énorme espoir suscité par l’annonce du protocole pratiqué à Marseille en ressort ébranlé. Le professeur Raoult est-il ce personnage que certains décrivent ? Cet affabulateur que ceux-là veulent voir en lui ? Je connais son histoire et son parcours. Et d’autres réfutent ces arguments, par ailleurs.
Qui croire ?
Illustration de Une : Adrien Colrat - Le Média.
Connu / https://twitter.com/guenotmichel/status/1247820221609578496
guenot michel @guenotmichel - 0 - 3 - 6
Ndlr : cette analyse semble convainquante dans la mise en évidence du manque de crédibilité de l'étude. À suivre ACT
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Le jeudi 26 mars 2020, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de RTL pour parler de la crise sanitaire que traverse le pays avec le coronavirus. Il a de nouveau appelé à une planification de la mobilisation sanitaire avec la réquisition des entreprises à même de produire les masques, respirateurs et tests dont nous avons besoin et dont bientôt auront besoin d'autres pays qui demanderaient l'aide de la France.
Le député insoumis des Bouches-du-Rhône a également fait état de ses discussions avec le professeur Didier Raoult et a expliqué qu'il avait notamment parlé avec lui de la capacité de la France à produire les tests nécessaires à savoir qui est contaminé par le virus. Jean-Luc Mélenchon a également critiqué la manière qu'avait Emmanuel Macron d'attendre que tout le monde se mette au garde-à-vous et applaudisse en cadence, alors même que les besoins sanitaires de la population ne sont toujours pas remplis.
Catégorie Actualités et politique 303 commentaires
Confiné comme tout le monde, j’ai décidé de faire la tournée des personnes que je repère de loin comme capables d’éclairer ma lanterne à propos de la planification de la mobilisation sanitaire. ... avant un autre prévu avec des syndicalistes d’Air Liquide. Mon souci est toujours le même : si on devait s’en occuper demain matin, comment s’y prendrait-on ?
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comme ça que j’ai connu par exemple Jean-Marie Brohm le « savant nucléaire » réputé excentrique ... ce professeur Didier Raoult, présenté comme un sauvage malpoli et provocateur m’a évidemment tapé dans le nez
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trop mal aimé par les belles personnes pour ne pas éveiller l’intérêt. Surtout quand ça part des amis de madame Buzyn. Elle, c’est cette femme qui savait et qui a menti. Elle, c’est la morgue de classe qui l’a conduite à mépriser Caroline Fiat en dépit de son super rapport sur les EPHAD
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mise à disposition de tests ... compétences importantes en matière de logistique. En ce qui concerne les moyens de l’État c’est la SGDN, direction générale de la Défense nationale, qui serait la mieux préparée et entraînée compte tenu des opérations complexes qu’elle a l’habitude de gérer.
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Le problème, c’est la définition de la stratégie de combat que l’on déploie contre l’épidémie. La façon de réagir n’est pas la même selon les spécialités médicales. Il y a une réaction particulière quand on est un épidémiologiste habitué à gérer des situations d’urgence et de contamination foudroyante. ...