Braslovce (Slovénie) (AFP) – Raser les maisons pour reconstruire ailleurs: sous le choc des inondations qui ont dévasté la Slovénie cet été, un maire a décidé d'opter pour une méthode radicale, convaincu de l'urgence de s'adapter au changement climatique.
Publié le : 12/10/2023 - 23:33Modifié le : 12/10/2023 - 23:32 - 5 mn
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"Le danger est désormais présent partout, même dans des zones habituées par le passé à des conditions météo stables", souligne-t-il, en référence aussi à l'Espagne, la Grèce ou l'Italie, touchées cet été par des phénomènes extrêmes.
A l’occasion de la sortie du film “Je verrais toujours vos visages” de Jeanne Herry, Le téléphone sonne s'intéresse ce soir à la justice restaurative. Cette pratique consiste à faire dialoguer des victimes et auteurs de crimes afin d’aider à la reconstruction tout en favorisant la réinsertion.
Pratique courante depuis plusieurs années en Belgique et au Canada, la justice restaurative a été introduite en France à partir de 2014. Elle permet aux victimes d’obtenir des réponses à des questions que la justice pénale ne parvient pas toujours à poser et les accompagne ainsi dans leur processus de reconstruction. C’est un moyen également de lutter contre la récidive des auteurs de crimes.
Toujours encadrée par des professionnels, la justice restaurative peut prendre la forme de rencontres entre détenus et victimes, de médiations et également de conférences. Depuis la loi de 2014, toute victime ou auteur d’une infraction peut se voir proposer une de ces mesures à chaque stade de la procédure pénale.
Pourtant, la justice restaurative est encore très peu développée en France. En 2021, seules 54 personnes ont bénéficié d’une mesure de justice restaurative. Les formations pour encadrer cette pratique doivent être généralisées et un travail de sensibilisation reste encore à faire auprès des professionnels.
- Qu’est ce que la justice restaurative peut apporter à la reconstruction des vicitmes ?
- En quoi la justice restaurative est-elle complémentaire de la justice pénale ?
- Comment développer cette pratique en France ?
Avec nous pour en parler
- Christiane Legrand, vice-présidente de l’Institut Français pour la Justice Restaurative
- Robert Cario, professeur émérite de criminologie à l'Université de Pau, fondateur de l'Institut Français pour la Justice Restaurative
- Laurence
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Nouvel entretien autour du programme l'Avenir en commun. Bastien Lachaud, député La France insoumise de la 6e circonscription de Seine Saint-Denis, est venu parler avec Julie Maury de la reconstruction de la reconstruction d'une défense indépendante, républicaine et populaire !
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Nouvel entretien autour du programme l'Avenir en commun. Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et membre du parlement de l'union populaire, est venu parler avec Julie Maury de l'état de délabrement de l’hôpital public après des décennies de politiques d'austérité et surtout, après 5 ans de Macron et une pandémie mondiale..
Enseignants et enseignantes, personnels éducatifs, lycéennes et lycéens, parents d’élèves, nous ne nous résignons pas à la destruction du service public d’éducation opérée tout au long du quinquennat d’Emmanuel Macron. C’est pourquoi en avril 2022, nous voterons pour Jean-Luc Mélenchon et le programme ambitieux qu’il porte pour l’École.
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Jean-Michel Blanquer laisse derrière lui un champ de ruine. Omicron menace l’École de paralysie. Malgré les innombrables alertes des fédérations de parents d’élèves, des syndicats et des collectifs d’enseignants, malgré les propositions portées par les parlementaires de La France insoumise, deux ans après le début de cette pandémie, il n’y a toujours pas de purificateurs d’air. Toujours pas de capteurs de CO2. Toujours pas de masques gratuits pour les élèves ni de masques FFP2 pour les personnels.
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Les premiers signataires
Rodrigo Arenas, parent d’élève, membre du Parlement de l’Union populaire
Saléha Benabdelmoumène, professeure des écoles
Dominique Bucheton, professeure en sciences de l’éducation honoraire, membre du Parlement de l’Union populaire
Clarisse Guiraud, professeure de sciences économiques et sociales, co-animatrice du livret éducation de La France insoumise
Michel Larive, député La France insoumise de l’Ariège, membre de la Commission éducation à l’Assemblée nationale
Alain Morvan, ancien Recteur d’Académie
Sabine Rubin, députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis
Nina Sarrazin, lycéenne
Paul Vannier, professeur d’histoire-géographie, Président du groupe LFI-A au Conseil régional d’Ile-de-France
Francis Vergne, psychologue de l’éducation nationale, chercheur associé à l’Institut de Recherche de la FSU
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Notre pays est traversé par des déchirures que le personnel politique entretient et ravive par clientélisme électoral. Que nous ne soyons pas d’accord entre nous sur l’avenir que nous appelons de nos vœux, c’est ce qui motive la démocratie. Mais qui, aujourd’hui, propose un avenir digne de ce nom à notre jeune génération ? Quand l’horizon devient indéchiffrable, une société peut être tentée de renoncer à la démocratie comme telle. Je soumets ici au débat douze mesures qui pourraient être discutées, par exemple, lors des primaires qui s’ouvrent, à gauche, ou à l’occasion du plébiscite d’un « chef » à droite.
- Sortir l’hôpital de la marchandisation grâce au « paiement à la population”
La santé est un bien commun qui ne saurait être tarifé à l’acte - Inscrire la reconstruction écologique au cœur de l’enseignement et de la formation
Revaloriser d’urgence le métier d’enseignant et adapter l’enseignement aux nouveaux enjeux - Assurer un équilibre du pouvoir entre les salariés et les actionnaires en renforçant le statut de l’entreprise à mission
La démocratie en entreprise est une clef du développement et une arme dans la guerre économique - Un nouvel impôt réellement progressif et juste en faveur des classes moyennes.
Les classes moyennes contribuent beaucoup plus que les très riches, il faut inverser la tendance - Investir 20 milliards d’euros par an dans la rénovation thermique des bâtiments
Améliorer la qualité de notre patrimoine immobilier en dynamisant l’économie locale - Créer une banque publique de l’eau
Faire de l’eau un commun - Poser le premier jalon d’une protection sociale alimentaire
Éradiquer définitivement la faim dans notre pays - Libérer les moyens de l’investissement public par la reprise en main de la BCE
Sortir de la logique de rigueur budgétaire pour reconstruire l’Europe sur des bases écologiques grâce à l’instrument monétaire - Lancer une suite numérique européenne, sécurisée et facile d’utilisation
Un outil fiable, ergonomique, sécurisé et franco-européen pour la bureautique publique, personnelle ou privée - Poser les bases d’un service national universel pour refaire de la France une communauté de destin
Faciliter concrètement la réconciliation nationale du pays - Lancer la construction d’un gros porteur aérien pour renforcer nos capacités de projection militaires et humanitaires
Un avion de transport grand format pour l’Armée de l’air afin de garantir notre indépendance stratégique - Instaurer un rapporteur citoyen pour porter la voix de la société civile dans la fabrique de la loi
Démocratiser la Cinquième République
Connu / https://twitter.com/GaelGiraud_CNRS/status/1417524166853603333
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Gaël Giraud @GaelGiraud_CNRS ... #clientélismeélectoral #democratie. (1/3)
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22h
... #avenir digne (2/3) #12MesuresPour2022 #Présidentielles #ReconstructionÉcologique
22h
... primaires qui s’ouvrent (@PrimairePop) à #gauche, ou à l’occasion du plébiscite d’un « chef » à #droite . (3/3)
Pierre J @Pi_erreJTY ·21h En réponse à @GaelGiraud_CNRS
Quelle déception de vous voir porter des propositions militaristes et cette affirmation “certaines populations immigrées qui renoncent à l’intégration dans la société française.” est bien loin de la réalité vécue par ces personnes discriminées…
Christophe Pulon @PulonC · 22h En réponse à @GaelGiraud_CNRS
Vos mesures bien qu’intéressantes, ne sont que des pansements sur un grand brulé.
Vos propositions se basent sur un système malade qui détruira à terme planète et humanité. Il faut selon moi des choses plus radicales, changer carrément notre système de penser la société.
SoScrat @SoScrat · 21h En réponse à @GaelGiraud_CNRS
Pas inintéressant , mais 12 mesures homéopathiques alors qu'il nous faut totalement remettre en cause ce système à bout de souffle.
Et le SMIC ? Vous pensez vraiment qu'on peut vivre avec ça ? Essayez une fois . Il n'y a pas que les soignants qui méritent mieux .
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Ndlr : contestations légitimes ? approfondir ACT
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Ce jeudi 3 juin, nouveau numéro des « Jeudis du programme », notre émission consacrée à « L'Avenir en commun ».
Une émission intitulée « Reconstruire l'hôpital public » avec Fanny Vincent (sociologue de la santé), Christophe Prudhomme (Médecin urgentiste et délégué CGT santé), Caroline Fiat (députée La France insoumise) et Hadrien Toucel (co-responsable du programme).
Participez et réagissez en direct avec #LJDP
19 commentaires
La Turquie, au-delà des frontières : le blog de Fehim Taştekin - 4 recommandés
L'auteur·e Fehim Taştekin, Journaliste, Paris - France
La Turquie vient de laisser échapper le projet de reconstruction de l’aéroport de Mossoul, détruit à l’époque de l’État islamique, au profit de la France. Le gouvernement iraquien a en effet confié en décembre dernier à l’Administration de l’aviation civile le pouvoir de négocier un contrat avec Aéroports de Paris Ingénierie (ADPI).
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Source : https://www.al-monitor.com/pulse/tr/contents/articles/originals/2021/01/turkey-iraq-france-ankara-lost-construction-project-in-mosul.html
Sacha Mokritzky
est rédacteur en chef de Reconstruire. Auteur du livre Retraites : impasses et perspectives avec François Cocq aux éditions du Borrego, il est également chroniqueur régulier de l'émission Quartier Constituant.
Déclaration de principes
Une nouvelle ère politique a commencé. Ce qui était faussement divisé s’est réuni : la gauche libérale et la droite de l’argent se sont rassemblées autour d’Emmanuel Macron.
Dès lors, la perception officielle des clivages politiques ne traduit plus ni les problèmes des gens, ni leurs aspirations.
Ce vide dans le commentaire de la société sur elle-même provient d’un décalage social. Il y a ceux qui commandent, ceux qui commentent, et ce sont souvent les mêmes. Et il y a les autres, ceux à qui l’on impose le commentaire d’une société niant ses propres contradictions.
Pour renverser ce rapport social, nous avons conçu ce media d’un genre nouveau, plate-forme d’opinions populaires. Nous y confronterons les opinions, les tribunes, les points de vue contradictoires, les doctrines renouvelées, les constats différents.
Les responsables médiatiques n’ont fait que transformer le monde à leur avantage, il faut désormais lui donner notre interprétation.
Il est temps de construire, préparer et permettre un discours contre-hégémonique.
Il est temps de renverser le rapport social du spectacle qu’on nous impose.
Pour que ceux qui commandent ne soient plus ceux qui commentent,
Il est plus que jamais temps de Reconstruire.
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Reconstruire / Reconstruire – média
Directeur de la publication : Charles Demange
Directeur de la rédaction : Sacha Mokritzky
Hébergeur : O2switch
6 118 vues - 1,1 k - 12 - 177 k abonnés - 147 commentaires - #francerelance #reconstruction
Transcription :
CVAE cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, bénéficiera avant tout aux grandes firmes. Et grévera la sécurité sociale avec des recettes en moins.
N'a rien d'un plan de relance, pas de soutien à l'économie réelle, apauvrissement des finances publiques et vague verni écologique ... Alors qu'un véritable plan aurait été possible et nécessaire pour la france.
Reconstruire l’internationalisme - Publié le 14 juillet 2020 par piketty – Le blog de Thomas Piketty
Peut-on redonner un sens positif à l’internationalisme ? Oui, mais à condition de tourner le dos à l’idéologie du libre-échange absolu qui a jusqu’ici guidé la mondialisation, et d’adopter un nouveau modèle de développement fondé sur des principes explicites de justice économique et climatique. Ce modèle doit être internationaliste dans ses objectifs ultimes mais souverainiste dans ses modalités pratiques, au sens où chaque pays, chaque communauté politique doit pouvoir fixer des conditions à la poursuite des échanges avec le reste du monde, sans attendre l’accord unanime de ses partenaires. La tâche ne sera pas simple, et ce souverainisme à vocation universaliste ne sera pas toujours facile à distinguer du souverainisme de type nationaliste. Il est d’autant plus urgent de préciser les différences.
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les traités sur la libre circulation absolue des biens et des capitaux sont tellement sophistiqués et contraignants, notamment au niveau européen, qu’un pays s’engageant dans cette voie risque fort d’être condamné par les instances européennes ou internationales (Cour de justice de l’UE, OMC). Si tel est le cas, il faudra assumer et sortir unilatéralement des traités en question, tout en en proposant de nouveaux.
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proposer aux autres pays un modèle de développement coopératif, fondé sur des valeurs universelles : justice sociale, réduction des inégalités, préservation de la planète. Il faut également décrire précisément les assemblées transnationales (comme l’Assemblée franco-allemande créée l’an dernier, mais avec de réels pouvoirs) qui idéalement devraient être chargées des biens publics globaux et des politiques communes de justice fiscale et climatique.
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L’objectif des sanctions est d’inciter les autres pays à sortir du dumping fiscal et climatique, et non d’installer un protectionnisme permanent.
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Prétendre qu’une telle voie est facile à suivre et bien balisée serait absurde : tout reste à inventer. Mais l’expérience historique montre que le nationalisme ne peut conduire qu’à exacerber les tensions inégalitaires et climatiques, et que le libre-échange absolu n’a pas d’avenir. Raison de plus pour réfléchir dès à présent aux conditions d’un nouvel internationalisme.
Note. Pour une première estimation du montant des possibles sanctions anti-dumping, voir Ana Seco Justo, « Profit Allocation and Corporate Taxing Rights: Global and Unilateral Perspectives« , PSE 2020.
Connu / https://twitter.com/PikettyLeMonde/status/1282947944770162688
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Thomas Piketty
@PikettyLeMonde
Reconstruire l'internationalisme. Peut-on redonner un sens positif à l’internationalisme ? Oui, mais à condition de tourner le dos à l’idéologie du libre-échange absolu qui a jusqu’ici guidé la mondialisation.
192 Ko - 10:00 AM · 14 juil. 2020·- 84 Retweets avec un commentaire 233 J'aime
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https://twitter.com/tapeno/status/1283041358907879430
bourouffala @tapeno · 14 juil. En réponse
A la lecture de votre article dans le monde, je découvre avec satisfaction que vous suggérez une sortie provisoire de traités en l'absence d'accord trouvé et en cas de péril écologique et social. Comme dans le plan B de l'avenir en commun en somme !? Mieux vaut tard que jamais. 😉
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Ndlr : se rapproche-t-il du "protectiionnisme solidaire" de LFI ? bourouffala le pense ACT
Dans la préface de 1963 de son ouvrage La notion de politique[1], Carl Schmitt[2] déclarait de façon pour le moins inattendue que « l’ère de l’État [était] à son déclin ». Du point de vue de la France gaullienne et planificatrice, la formule avait de quoi sembler saugrenue. Trente ans plus tard, le juriste Olivier Beaud dans sa thèse de référence sur la Puissance de l’État[3] (1994) soulignait pourtant ex post la justesse du constat. Il fallait se rendre à l’évidence : la question de la « péremption » de l’État était désormais d’actualité. De toutes parts, des voix se bousculaient pour réclamer sa fin et son dépassement. L’État était accusé à la fois d’être « trop » et « pas assez » : trop pour ceux qui défendaient le localisme, le régionalisme ou le communalisme ; pas assez pour ceux qui prophétisaient une nouvelle ère géopolitique globalisée où n’existeraient que des superpuissances.
Cette période vient de subir un coup d’arrêt. La crise du Covid19, agissant comme un mouvement de balancier, a renvoyé le pendule de l’histoire dans les mains des partisans de l’État. Tous les médias s’en font l’écho
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l’État apparaît aujourd’hui comme un champ de ruine : érodé de l’extérieur par une critique doctrinale multidimensionnelle, il a fini miné de l’intérieur par des décennies de politiques libérales, de droite et de gauche.
3. Construire l’État nouveau
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La séquence historique qui a vu se succéder Gilets jaunes, mouvement des retraites puis crise du Covid19 exhibe de toute part une population meurtrie par ces politiques publiques brutalisantes. La colère qui couve est immense[27]. Les potentialités d’embrasement – qu’elles proviennent de la souffrance des quartiers populaires ou d’une reprise des « actes Gilets jaunes » – sont réelles.
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Dans le même temps, deux chantiers intellectuels doivent être ouverts pour répondre à deux des affirmations anti-étatistes que nous avons vu exposées ci-dessus :
- l’État est l’ennemi de la société ;
- l’État est l’ennemi de la liberté.
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exige en réponse l’amorce d’un double processus :
1/ D’une part, il faut reconnecter l’État à la société
... En s’appuyant sur la philosophie politique de Spinoza, il est possible de penser l’État, non comme une instance subsistant en dehors des Hommes mais comme une véritable émanation de ces derniers. Pour Spinoza, ce qui définit toute chose c’est le conatus – c’est-à-dire « l’effort » par lequel cette chose « tend à persévérer dans son être » (L’Éthique). Ce conatus chez l’Homme lui confère à la fois un besoin de liberté et de sécurité. Depuis Hobbes, on sait que l’État formé par contrat social est généralement perçu comme le meilleur garant de la sécurité individuelle. Mais cette sécurité se paye au prix de la liberté. Le coup de force de Spinoza est de trouver le moyen d’allier les deux. Pour y parvenir, écrit le philosophe hollandais, il convient de mettre en place un État démocratique[29]. Mû et régi par le demos, l’État protège et sert nécessairement la société qui le commande. De même, n’étant plus une force extérieure à cette société mais son émission, le risque d’une privation de liberté disparaît. Mieux, l’État peut grâce à son imperium augmenter la « puissance d’agir » des individus et développer un « agir social » [30] bénéficiant à tous.
2/ D’autre part, il faut (re)faire de l’État, un instrument de combat contre l’ordre injuste. ... La controverse provient des différentes acceptions de la notion de liberté que Jean-Fabien Spitz modélise entre la « non-interférence » et la « non-domination ». Pour beaucoup, la liberté consiste à « faire tout ce qu’on veut », à ne pas être empêché ni gêné. C’est la liberté revendiquée comme « non-interférence ». Cette conception de la liberté, à l’origine de la pensée libérale et libertaire, rejette l’État catégorisé comme une puissance interférente. Mais il existe une autre conception qui définit la liberté comme une « non-domination ». Cette dernière, héritière du républicanisme antique, considère que la liberté la plus essentielle est celle de ne pas être esclave, en d’autres termes, d’avoir des droits politiques[33]. ... comme le note Rousseau au cours d’un raisonnement du Contrat social analogue à celui de Spinoza : « il n’y a que la force de l’État qui fasse la liberté de ses membres »[35]. Ce renversement de perspective d’un État n’étant plus le problème mais la solution se résume chez le philosophe Alfred Fouillée par une formule fameuse : « l’État ne confisque aucun droit, il les garantit tous »[36].
Le désordre du monde actuel doit nous inviter à nous saisir de ces deux modèles pour évaluer les dangers contemporains qui mettent en péril les libertés et le corps social. La première de toutes ces menaces est le risque d’effondrement généralisé. Ce risque environnemental met en accusation la vie humaine (l’anthropocène) mais aussi et surtout les conséquences de son activité économique (le capitalocène), comprendre l’extension sans fin du marché, la quête de profit et d’accumulation.
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Connecté démocratiquement aux aspirations du grand nombre et des travailleurs, aiguillé par la souveraineté populaire, l’État nouveau devra être missionné pour répondre aux enjeux écologiques, sociaux et démocratiques[38]. Pour ce faire, il faudra s’extirper des débats caricaturaux (centralisation/décentralisation[39]) en proposant un ré-échelonnage de la décision publique articulant l’international, le national et le local[40] ; interdire l’aide au financement des chantiers écocides et rediriger ces mannes financières vers la bifurcation écologique, redonner du sens à l’impôt en mettant en place une fiscalité juste et une véritable répression contre l’évasion fiscale ; il faudra enfin rétablir « la République dans les faits » à travers l’activation de nouveaux réseaux, la remise en état des services publics et l’investissement massif dans l’éducation nationale. En un mot, « démocratiser l’État au lieu de le réduire » : telle est la réponse républicaine[41].
[1] C. Schmitt, La notion de politique ; Théorie du partisan, Paris, Flammarion, 1992.
[2] Carl Schmitt ayant appartenu au parti nazi entre 1933 et 1936, la lecture de son œuvre nécessite évidemment précaution, mise à distance et conscience critique de cette dimension biographique du juriste allemand.
[3] O. Beaud, La puissance de l’État, Paris, PUF, 1994.
[4]https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/05/economie-de-marche-la-crise-du-coronavirus-provoque-le-grand-retour-de-l-etat_6035651_3234.html
[5] https://www.liberation.fr/debats/2020/03/25/covid-19-le-retour-de-l-etat-providence_1782897
[6] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/la-crise-du-coronavirus-ou-le-retour-de-l-etat-20200323
[7] https://www.la-croix.com/Economie/Monde/Face-coronavirus-retour-lEtat-2020-03-26-1201086163
[8] https://le1hebdo.fr/journal/numero/290
[9] Dans la philosophie allemande, la Weltanschauung correspond à la « conception du monde ».
[10] On doit à Tocqueville la première énonciation de ce continuum étatique, v. A. de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution (1856), Paris, Gallimard, 1985.
[11] J. Barbey, F. Bluche, S. Rials, Lois fondamentales et succession de France, Paris, Diffusion-Université-Culture, 1984.
[12] E. Kantorowicz, Les deux corps du roi : essai sur la théologie politique au Moyen Âge, Paris, Gallimard, 2019.
[13] Il faut également dire que les nombreuses guerres extérieures à partir du XVIIIe siècle vont générer des coûts et la création d’une armée permanente nourrissant ainsi le besoin d’un État percepteur d’impôts désormais vitaux. On peut ainsi dire, comme le résume Charles Tilly dans sa fameuse formule, que « la guerre a fait l’État autant que l’État a fait la guerre ».
[14] Voir sur la nature du « républicanisme jacobin » et sa « sensibilité », J. de Saint-Victor et T. Branthôme, Histoire de la République en France. Des origines à la Ve République, Paris, Economica, 2018, p. 13-17.
[15] Sur l’histoire de l’administration et son évolution au XIXe siècle, voir l’ouvrage de référence de l’historien du droit Grégoire Bigot, L’administration française. Politique, droit et société. 1789-1870, Paris, LexisNexis, 2014.
[16] M. Braddick, « Réflexions sur l’État en Angleterre (XVIe-XVIIe siècles) », in Histoire, économie & société, 2005, vol. 24e année, no. 1, pp. 29-50.
[17] « L’habitant des États-Unis apprend dès sa naissance qu’il faut s‘appuyer sur soi-même pour lutter contre les maux et les embarras de la vie ; il ne jette sur l’autorité sociale qu’un regard défiant et inquiet, et n’en appelle à son pouvoir que quand il ne peut s’en passer », A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835), Paris, Gallimard, 1986, t. II, p. 274.
[18] Des réflexions intéressantes à lire à ce sujet dans le numéro spécial de la revue Nouvelles FondationS, « L’État dans tous ses états », 2007/1, n°5.
[19] Lénine, L’État et la révolution (1917), Paris, La Fabrique, 2012.
[20] Notons qu’il existe en parallèle une tradition contraire qui, de Louis Blanc à Ferdinand Lassalle, considère que l’État peut et doit être utilisé pour lutter contre le capitalisme. Sur la question, P. Fouquet, « Marxisme et socialisme étatique », in Revue d’études comparatives Est-Ouest, vol. 12, 1981, n°1. p. 83-119.
[21] R. Gombin, Les origines du gauchisme, Paris, Seuil, 1971.
[22] Sur ce sujet, lire M. S. Christofferson, Les intellectuels contre la gauche : l’idéologie antitotalitaire, 1968-1981, Marseille, Agone, 2014.
[23] P. Clastres, La société contre l’État, Paris, Éditions de Minuit, 1974.
[24] Pour une histoire de ce rapport à la « réforme de l’État », voir la thèse de Philippe Bezes, Réinventer l’État. Les réformes de l’administration française (1962-2008), Paris, PUF, 2009.
[25] Pour un regard sur la question, v. N. Matyjasik et M. Guenoun (dir), En finir avec le New Public Management, Paris, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2019.
[26] S. Audier, Le colloque Walter Lippmann : aux origines du « néo-libéralisme », Lormont, Le Bord de l’eau, 2012 ; S. Halimi, Le grand bond en arrière : comment l’ordre libéral s’est imposé au monde, Marseille, Agone, 2012 ; F. Denord, Le néo-libéralisme à la française : histoire d’une idéologie politique, Marseille, Agone, 2016 ; G. Chamayou, La société ingouvernable : une généalogie du libéralisme autoritaire, Paris, La Fabrique, 2018 ; B. Amable et S. Palombarini, L’illusion du bloc bourgeois : alliances sociales et avenir du modèle français, Paris, Raisons d’agir éditions, 2018.
[27] M. Le Bretton, « La révolte au temps du coronavirus » in Quartier général du 23 avril 2020, https://qg.media/2020/04/23/la-revolte-au-temps-du-coronavirus-par-manon-le-bretton/.
[28] Sentiment grandissant actuellement du fait de l’explosion des violences policières. Sur cette question, voir le travail de recension de David Dufresne.
[29] Pour les détails de cette construction philosophique : J. de Saint-Victor et T. Branthôme, Histoire de la République en France. Des origines à la Ve République, op. cit., p. doit 105-111.
[30] Voir en ce sens l’édito de notre Institut du 23 avril 2020 par Fabien Escalona, https://www.institut-rousseau.fr/le-retour-de-letat-oui-mais-pas-nimporte-lequel/.
[31] J.-F. Spitz, Le moment républicain, Paris, Gallimard, 2005.
[32] P. Pettit, Républicanisme : une théorie de la liberté et du gouvernement, Paris, Gallimard, 2003.
[33] Cette liberté est donc intimement liée à la notion de citoyenneté. Voir sur toutes ces questions, J. de Saint-Victor et T. Branthôme, Histoire de la République en France. Des origines à la Ve République, op. cit., p. 31-45.
[34] Nicolas Roussellier a ainsi montré que le pouvoir exécutif et l’utilisation des moyens l’État ont été en partie accepté par le grand nombre du fait de l’extension des prérogatives du juge administratif, cf. N. Roussellier, La force de gouverner : le pouvoir exécutif en France, XIXe-XXIe siècles, Paris, Gallimard, 2015.
[35] J.-J. Rousseau, Du contrat social (1762), Paris, Gallimard, 1964, Livre II, chap. XII, p. 216.
[36] A. Fouillée, La science sociale contemporaine, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1885, p. 31.
[37] Sur cette dimension des Gilets jaunes, je me permets de renvoyer à un article écrit pour la revue Positions : https://positions-revue.fr/le-moment-gilets-jaunes-i-ce-quils-ont-su-dire/
[38] C’est tout l’objet des propositions de l’Institut Rousseau dans le cadre de son dossier « Comment reconstruire ? » ainsi que dans ses précédentes publications.
[39] C’est à un dépassement de ce débat qu’invite la note de Maxmilien Pierre-Latour, in https://www.institut-rousseau.fr/decentralisation-et-organisation-territoriale-vers-un-retour-a-letat/.
[40] Voir en ce sens le livre de David Djaïz, Slow démocratie : comment maîtriser la mondialisation et reprendre notre destin en main, Paris, Allary Editions, 2019.
[41] J.-F. Spitz, Le moment républicain, op. cit.. p. 41.
Auteur de la note Thomas Branthôme Conseil scientifique Maître de conférences à l’Université Paris V Descartes, il est historien du droit et des idées politiques. Il est l’auteur, avec Jacques de Saint-Victor d’une Histoire de la République en France (éditions Économica, 2018).
Nous aimions nous croire invulnérables. La réalité nous a rattrapés.
La crise sanitaire que nous traversons a interrompu brutalement le cours de nos vies. Elle a imposé le confinement de la moitié de la planète et perturbé toutes nos habitudes. Des millions de personnes ont perdu leur emploi. Beaucoup ont dû dire adieu à des proches. Avec la crise, nos préoccupations ont profondément changé.
Aujourd'hui, le gouvernement prend des mesures extraordinaires pour sauver des entreprises. Demain, il organisera la relance de l’économie. Mais la grande erreur serait de reconstruire notre monde en conservant les méthodes d’hier. Notre société s’est révélée fragile, alors que nous sommes face à de nombreux autres périls. En plus des crises sanitaires, les désastres écologiques nous menacent et les inégalités sociales nous rendent toujours plus vulnérables.
Regardons en face nos vulnérabilités.
La destruction de la biodiversité augmente considérablement le risque de pandémie. La déforestation et le braconnage créent une proximité forcée avec des animaux sauvages et nous exposent à des crises sanitaires. Nos systèmes de santé ne peuvent pas y faire face.
Certaines activités économiques conduisent à d’autres désastres environnementaux qui nous menacent directement. Les bouleversements climatiques, l’épuisement des ressources, les pollutions entraîneront inévitablement des situations parfois plus meurtrières que le Covid-19: pénuries alimentaires, canicules, catastrophes naturelles plus fréquentes, raréfaction de l’eau douce, mais aussi augmentation des inégalités, migrations climatiques, etc.
Nous appelons donc nos décideuses et décideurs à revoir nos priorités dans la reconstruction qui s’annonce pour éviter les catastrophes à venir.
Le temps est venu de garantir la pérennité des activités essentielles assurées par nos services publics.
Investissons massivement dans notre système de santé, dans l’éducation et dans la recherche. Revalorisons enfin ces métiers, plus que jamais nécessaires.
Le temps est venu de développer les activités et métiers nécessaires à une reconstruction écologique et sociale.
Investissons massivement, formons et créons des emplois dans les activités écologiquement et socialement responsables, comme la rénovation thermique des bâtiments et les transports décarbonés. Passons à des modèles industriels, agricoles et alimentaires de proximité accessibles à tous. Relocalisons les activités utiles à notre société sans pour autant bannir nos échanges avec le reste du monde.
Le temps est venu d’imposer le ralentissement des activités qui nous mènent à des désastres écologiques et sociaux.
Conditionnons strictement le sauvetage de certains secteurs, comme l’automobile, à l’alignement de leurs activités avec nos objectifs écologiques. Engageons les secteurs incapables d’y parvenir suffisamment rapidement, comme l’aviation et le tourisme de masse, à suivre des impératifs écologiques et sociaux très forts, et à réduire progressivement leur activité. Mettons en place ces mesures dans le respect des engagements climatiques pris par la France. Accompagnons également la formation et la reconversion des salariés qui ne doivent pas subir les conséquences des choix industriels effectués par le passé.
L’État vient de montrer qu’il est capable d’écouter la communauté scientifique et de mobiliser des moyens financiers exceptionnels lorsque la situation l’impose. En tant que citoyens, nous montrons que nous sommes capables d’accepter de changer radicalement notre mode de vie quand l'intérêt général est en jeu. Depuis 2019, la Convention Citoyenne pour le Climat prouve qu’un collectif réunissant des citoyens tirés au sort qui se forment aux questions écologiques peut faire des propositions constructives.
L’État doit désormais intégrer les enjeux écologiques et sociaux dans la reconstruction de notre société. Il est de son devoir d’associer la société civile aux débats et aux prises de décision qui vont avoir un impact décisif sur notre futur. Nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir participer à la construction d’un avenir désirable.
Décideuses, Décideurs, il est temps d’agir !
Ils portent l'appel
Alter'Actions - Animafac - APF France handicap - Association Nationale des Etudiants en Médecine de France - Association négaWatt - Association pour la Protection des Animaux Sauvages - ATD-Quart Monde - Avenir Climatique - B.A.-BA FAEAP - Campus de la Transition - Citoyennes.ens Lobbyistes d'Intérêts Communs - Citoyens Pour Le Climat - CliMates - Colibris - Collège des Directeurs de Développement Durable - Comité 21 - Confédération Nationale des Junior-Entreprises - Convergence Infirmière - COP2 étudiante - Earth Uprising France - Emmaüs - Enseignant.e.s Pour La Planète - Entrepreneurs d'Avenir - Extinction Rebellion - Groupe ACR - FAGE - Fédération Nationale des Etudiant.e.s en Soins Infirmiers - FIDL - Filière Paysanne - Fondation Nicolas Hulot - Football et Ecologie - Forum Français de la Jeunesse - France Nature Environnement - Gilets Citoyens - Greenlobby - Groupe SOS Transition écologique - Il est Encore Temps - Institut Rousseau - Institut Veblen - Jeunes Ambassadeurs pour le Climat - La Fresque du Climat - Labos 1.5 - Latitudes - Les Greniers d'Abondance - Les Shifters - Low Carbon France - Makesense - Miramap - Mycelium - NOISE - Notre Affaire A Tous - On Est Prêt - Paris-Bascule - Pour un réveil écologique - Printemps Ecologique - Profs en Transition - REFEDD - Réseau Action Climat - Réseau Environnement Santé - Resilience - Sciences Citoyennes - SOS Maires - Together For Earth - Terra Nova - The Shift Project - UNEF - UNICEF France - Unis Pour La Planète - URIOPSS Nouvelle-Aquitaine - WARN - WWF - Yon A Lot - L'Un à l'Autre - Youth For Climate France
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L’Appel commun à la reconstruction est porté collectivement par les organisations listées dans le bandeau “Ils portent l'appel” du site.
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Hébergeur OVH
4 mai 2020
Texte relayé par https://blogs.mediapart.fr/patrickloiseleur/blog/070520/appel-commun-la-reconstruction
TAGS Banque centrale européenne Changement climatique Economie Politique finance Monnaie transition écologique
Dans le contexte de cette crise sanitaire et économique inédite, il semblerait finalement que l’argent magique soit une solution. Après 40 ans de « gestion monétaire », le grand public redécouvre petit à petit qu’il serait possible et souhaitable de mettre en œuvre une véritable politique monétaire. De fait, que ce soit pour financer un plan de relance économique à la hauteur de cette crise ou pour financer la reconstruction écologique – les deux pouvant et devant être synonymes – la création monétaire s’avère une solution incontournable. Nicolas Dufrêne est haut fonctionnaire et directeur de l’Institut Rousseau. Alain Grandjean est cofondateur de Carbone 4 et président de la Fondation Nicolas Hulot. Ces deux économistes viennent de faire paraître un ouvrage pionnier en France sur la question du financement de la transition écologique grâce à une politique monétaire entièrement repensée, Une monnaie écologique (Ed. Odile Jacob, février 2020). Dans cet entretien, nous avons voulu comprendre un peu mieux ces mécanismes économiques, avoir leur avis sur des thèmes d’actualité, mais également évoquer leurs propositions. Entretien retranscrit par Dany Meyniel et réalisé par Pierre Gilbert.
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Les acteurs de marché ne peuvent pas réduire spontanément leurs émissions de gaz à effet de serre, car ils n’ont pas intérêt à le faire. Une politique monétaire soi-disant neutre ne l’est pas, car elle favorise implicitement le modèle actuel qui est un modèle fossile.
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La monnaie est devenue un commun pour une raison extrêmement simple : depuis la fin de Bretton Woods, la création monétaire est entièrement déconnectée de toute matérialité.
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il y a deux grands mécanismes de création monétaire : ce que nous avions appelé à l’époque « la monnaie d’endettement », ... La deuxième grande méthode pour créer de la monnaie, c’est ce qu’on a appelé « la monnaie libre » : elle peut être créée directement et sans contrepartie d’endettement.
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une belle formule de l’écrivain et poète Jorge Luis Borges qui dit que : « la monnaie est un répertoire de futures possibilités » ... si on associe un programme d’investissement intelligent avec une réindustrialisation « verte » et une baisse de notre dépendance aux énergies fossiles, les marges de manœuvre de l’outil monétaire sont exceptionnelles.
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Modern Monetary Theory ... MMT. ... si on réduit fortement la consommation d’énergies fossiles, on réduit fortement nos importations
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réindustrialiser la zone euro ... échec hier, aujourd’hui et demain de toutes les politiques d’austérité qui conduisent à comprimer toujours plus la part de dépenses du secteur public et qui réduisent donc les excédents du secteur privé dans un cercle vicieux infernal ... pour des pays comme le Liban, le Venezuela, l’Algérie, etc. qui sont très endettés en devises étrangères, en dollars ou en euros, ils risquent des attaques spéculatives sur leur monnaie. En outre, ils risquent une inflation importée massive, car si la valeur de leur monnaie s’effondre, cela veut dire que tout ce qu’ils vont acheter à l’extérieur va leur coûter beaucoup plus cher. Une des réponses monétaires qu’on peut avoir est de mettre en œuvre des mécanismes de création monétaire ciblés pour diminuer notre dépendance aux importations. ... des mécanismes de création monétaire qui soient ciblés pour la réindustrialisation verte, pour diminuer la dépendance aux exportations et pour financer ce qui n’est pas délocalisable.
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Après la prise de pouvoir par Hitler, le même Hjalmar Schacht crée une monnaie complémentaire, le MEFO, qui permet précisément à l’Allemagne de se passer d’un financement extérieur.
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il y a des actions que l’État français peut faire tout seul notamment sur ses banques publiques, on a parlé de la BPI mais on peut également parler des banques publiques, la Banque Postale étant une banque publique jusqu’à preuve du contraire. L’État a donc une certaine marge de manœuvre.
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après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a bénéficié d’un haircut, c’est-à-dire d’une annulation pure et simple de près de 60 % de son immense dette ... C’est grâce à l’inflation qu’ils se sont débarrassés d’un montant de dette publique astronomique ... Le modèle allemand n’est donc pas durable et il est très vulnérable aux chocs mondiaux et externes
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une unité de monnaie locale ne peut être obtenue qu’en échange d’une unité de monnaie officielle, c’est-à-dire l’euro
Ndlr : dommage, ils citent le mécanisme de monnaie nationale complémentaire (cas particulier de monnaie libre ?) avec le funeste ex allemand (traumatisant ?), mais ils n'envisagent pas l'hypothèse de l'employer de nouveau malgré la citation des limites des monnaies locales complémentaires :-( (tabou de l'alternative au capitalisme ?) => questionner ACT
Arnaud Montebourg, mardi à Montret (Saône-et-Loire). Photo Bruno Ansellem pour Libération
... dénonce le «transformisme intellectuel» du gouvernement pendant la crise et appelle à inventer une nouvelle puissance publique, indépendante.
Ancien ministre du Redressement productif puis de l’Economie de François Hollande jusqu’en 2014, Arnaud Montebourg défend depuis dix ans le concept de «démondialisation», prônant la réappropriation des secteurs industriels stratégiques par l’Etat. En retrait de la vie politique depuis son échec à la primaire de la gauche en 2017 et désormais à la tête de deux entreprises équitables : Bleu Blanc Ruche (miel) et la Mémère (glace bio), il redonne de la voix à la faveur de la crise sanitaire, économique et sociale du coronavirus. Sévère sur l’action d’Emmanuel Macron et de la majorité, il appelle l’Etat à engager une «reconstruction écologique» : «Le moins d’importations possible, une économie davantage tournée vers le marché intérieur continental avec des bons salaires et de meilleurs prix pour rémunérer ceux qui produisent ici.»
Le 12 mars, lorsque vous entendez Emmanuel Macron déclarer que c’est une «folie» de «déléguer […] notre protection […] à d’autres» notamment en matière de santé,
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Connu / https://twitter.com/JLMelenchon/status/1247839789891624965
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Jean-Luc Mélenchon @JLMelenchon · 6h
Passionnante interview d'Arnaud Montebourg. Je note la convergence des préoccupations, parfois au mot près ! Bravo.
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Ndlr : est toujours/encore pro-économie de marché tout de même :-(
Comment déconstruire ce qui, selon Arthur Keller, sont de « faux espoirs », pour mieux travailler à en construire de nouveaux, plus proches de la réalité de ce qui peut effectivement se passer dans les prochaines années ?
C’est la question qu’Arthur se pose, alors que justement le dernier rapport du GIEC vient de paraître et nous fait comprendre gentiment que nous sommes très mal partis pour parvenir à limiter l’augmentation de la température de la planète, et que les conséquences pourraient en être désastreuses.
J’ai voulu enfoncer le clou sur cette question écologique qui conditionne tous les scénarios d’avenir, pour mieux comprendre cette possibilité d’effondrement systémique dont on entend de plus en plus parler et qui me questionne au point de me faire passer des nuits blanches.
Arthur Keller est un spécialiste du sujet, et je discute avec lui de son diagnostic sans concessions, de pourquoi il faudrait vite abandonner des croyances qui lui semblent contre-productives pour mieux appréhender les défis de l’époque, et de ce qu’il faudrait faire concrètement pour préparer l’avenir de manière sereine, lucide et si possible positive.
Sujets abordés dans l'épisode
Climat, écologie, effondrement, croissance, politique, nouveaux récits.
Pour s'y retrouver...
2″ – L’état du monde
Les 6 sphères naturelles, toutes se dégradent gravement
« Depuis 40 ans plus de 50% des animaux sauvages ont disparu. »
Notre dépendance au pétrole et le risque de pénurie à venir
Un système humain fragile
« Le monde est en état de pré-effondrement »
10″ – Les élites savent-elles?
« Ils ne savent pas, et c’est criminel de ne pas savoir. »
« Nos dirigeants sont embourbés dans leurs dogmes »
Edouard Philippe interviewé avec Nicolas Hulot qui cite Jared Diamond
13″ – On va pouvoir trouver des solutions?
Notre croyance aveugle en l’avenir est un élément commun à toutes les civilisations passées…
« Les ingénieurs n’ont pas les solutions »
17″ – La sociologie des catastrophes
La croissance est finie.
Gael Giraud, économiste
Indice de Gini sur les inégalités
« L’ennemi est en chacun de nous »
« La notion de nature humaine n’a pas grand sens, l’homme est opportuniste »
Social mood, état d’esprit social : il est important de lutter contre toute forme de repli
24″ – Pourquoi ne serait-on pas capable de réagir
On ne voit pour le moment aucune inflexion de courbe.
« On n’est pas câblé pour traiter une problématique systémique »
Dennis Meadows, « Les limites à la croissance »
« On sous-estime toujours le problème et on surestime nos capacités. »
Retard pris par l’Allemagne sur son plan de déploiement d’énergie renouvelable (article Bloomberg)
« Dans l’ADN même des institutions on a le problème. »
CCNUCC, article 3, alinéa 5 : on ne doit pas gêner la croissance et le commerce international, quoi qu’il arrive.
29″ – L’allégorie du Titanic
Le syndrome du Titanic, livre et film de Nicolas Hulot
« Globalement nous ne pouvons pas éviter une simplification. »
« La plausibilité [d’un effondrement] suffit pour s’y préparer, c’est la voie humble. »
37″ – Ne faut-il pas d’abord se battre pour sauver le système ?
Le timing pour réagir est passé : « C’est trop tard depuis au moins 30 ans »
Le véritable optimisme c’est de se dire que l’on peut fabriquer quelque chose de neuf »
« Aujourd’hui, ne pas savoir est un choix. »
L’importance de montrer le contraste entre un monde de transition et en monde où on n’aurait rien fait.
43″ – Qu’est qu’il faudrait faire ?
Engagez vous : « Nous changeons le monde à chaque fois que nous montrons l’exemple. »
Transition towns
Adrastia
Les colibris
S’engager, faire, apprendre de nouvelles compétences, partager l’information de manière argumentée.
« Les enfants ne sont pas préparés au monde, ils sont préparés à un marché du travail qui n’existera plus demain. »
Préparer un plan B progressivement pour aller contribuer à la régénération de la nature et du tissu social.
L’importance des entrepreneurs pour inventer le monde de demain.
« Sortir du déni, arrêter de dire qu’on est sûr que ça ne s’effondrera pas. »
« Je vois beaucoup de gens qui sont un peu égoïstes dans leur idée de la transition. »
Il faut faire sa transition personnelle et communiquer dessus pour montrer concrètement comment ça marche.
Phases du deuil de Kübler- Ross : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation
55″ – L’innovation
« L’innovation aujourd’hui est complètement à côté de la plaque ». Il faut trouver un compromis entre la performance et la prise en compte des limites et contraintes de ce siècle.
« La technologie n’est qu’un outil, ce n’est pas une finalité »
Philippe Bihouix
58″ – Les nouveaux récits
« Il faut des contre imaginaires pour faire concurrence à ceux d’aujourd’hui. »
« La civilisation dans laquelle on vit aujourd’hui est philosophiquement indéfendable. »
« L’avenir se joue sur le terrain des idées. »
Teilhard de Chardin, la noosphère
Le projet de série TV d’Arthur
Les kits de transition d’Adrastia
Il faut remuer les gens, faire changer d’état émotionnel, donner des clés pour mobiliser.
1’05″ – Un programme politique de transition
Le programme de « transition sociétale » élaboré pour Charlotte Marchandise, c’est ici : https://charlotte-marchandise.fr/4-piliers-programme/ et le focus sur la transition écologique est consultable ici : https://www.calameo.com/books/005026737476e6a4c2757
Arthur a aussi travaillé sur un train de propositions dont il a piloté la conception en matière de prise en compte politique de la question de la condition animale (ici) et son rapport de 2013 qui répond à la question « Peut-on concilier politique de croissance économique et impératif de soutenabilité ? » (là).
1’10″ – Un conseil ?
Se mobiliser chacun à son niveau pour travailler à la transition. « On a besoin du meilleur de l’homme. »
« La solution ne viendra pas d’en haut. »
Les livres recommandés par Arthur :
Le système technicien – Jacques Ellul
La fin de la croissance : s’adapter à une nouvelle réalité économique – Richard Heinberg
Pour continuer d'explorer ces sujets :
Arthur est administrateur de l’association Adrastia qui travaille sur les questions évoquées ensemble : http://adrastia.org/qui-sommes-nous/conseil-administration/arthur-keller/
Une autre interview donnée il y a quelques mois, dans laquelle Arthur explicite sa vision et sa stratégie de com : http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=2189
Une intervention dans le cadre d’une table ronde organisée en septembre dernier lors du festival CLIMAX chez Darwin Éco-Système à Bordeaux et une interview récente pour l’émission de radio L’ours et la carotte, qui ont toutes deux été relayées par Adrastia : http://www.adrastia.org/energie-climat-transition-arthur-keller/
Une autre table ronde sur les limites de la transition énergétique : https://www.youtube.com/watch?v=Dnzi2VgtC3M
Connu / https://twitter.com/Adrastiacom/status/1049910819717287936
Transcription :
... des alternatives ... limiter le chaos ... montrer ce qu'on fait pour inspirer le changement ... préparer la résilience ... 5 phases du deuil : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation ... devrait être dans les cahiers des charges ... lowtechs