Collectif des Associations Citoyennes
#associations #marchandisation #marchandisationdesassociations
Article mis en ligne le 16 mars 2024
dernière modification le 14 mars 2024
MARCHANDISATION ET FINANCIARISATION DES ASSOCIATIONS
Décryptage d’un processus
Coordonné par Marianne Langlet du Collectif des associations citoyennes
Synthèse :
La création de l’observatoire citoyen de la marchandisation des associations répond à un besoin : comprendre les logiques de marché qui traversent les associations pour pouvoir mieux défendre l’un des socles associatifs : la non-lucrativité entendue comme l’absence de marchandisation d’espaces, de liens, de soins, de relations, de culture,
d’éducation qui jusqu’alors échappaient aux logiques de marché, aux impératifs de rentabilité.
Ce premier rapport vise à décrire le paysage associatif dans ce contexte de marchandisation. Qu’entendons-nous par ce terme ? Comment s’articule-t-il avec les constats d’instrumentalisation, de managérialisation et de mise à mal des libertés associatives que constatent nombre d’acteurs associatifs ?
Depuis les années 1980 et l’arrivée du New public management, l’État s’imprègne de logiques venues du privé lucratif qui s’imposent aux services publics et aux associations. La politique européenne construite sur une économie libérale pousse également les associations à se percevoir comme des entreprises.
Faire plus avec moins, appliquer des impératifs de performance, mettre les associations en concurrence via les appels à projet ou appels d’offre devient la règle. La commande publique prend le pas sur la subvention et autorise l’entrée dans des secteurs jusqu’alors préservés de sociétés privées lucratives.
Certaines associations s’inscrivent dans cette nouvelle vision et revendiquent un statut d’entrepreneuriat social. Alors que le système économique actuel fait face à des critiques de plus en plus fortes des mouvements citoyens, ces nouveaux entrepreneurs assurent vouloir changer le monde. Ils portent le récit d’un sauvetage des pauvres et de la planète par le marché. Ils maintiennent se faisant une vision de l’économie axée sur l’impératif de croissance qui aujourd’hui se heurte aux réalités d’un monde qui, pour faire face aux enjeux sociaux et écologiques majeurs, doit revenir dans des cadres socialement et écologiquement soutenables.
Ce discours trouve toute sa force avec la notion d’investissement à impact social qui assure pouvoir faire le bien et du profit en même temps. En France, cette approche prend appui sur un pouvoir en place acquis à cette vision. Cet appui permet de développer notamment les contrats à impact social qui transforment des projets associatifs en produits d’investissements financiers. La France est devenue, derrière l’Angleterre, le pays européen leader en nombre de ces contrats.
Les contrats à impact engagent plusieurs acteurs :
un investisseur privé, une association, l’État ou une collectivité territoriale qui signent, accompagnés par un structurateur, un contrat cadre définissant pour l’association des indicateurs de résultats, des mesures d’impact social à atteindre. Ces indicateurs seront ensuite évalués par un évaluateur indépendant, si les mesures d’impact social sont atteintes, alors l’État ou la collectivité territoriale rembourse l’intégralité du projet (structurateur et évaluateur compris) avec des taux d’intérêt qui peuvent aller jusqu’à 6% en France, beaucoup plus à l’étranger.
Nous proposons un tableau qui recense tous les contrats actuellement signés ou en cours de signature en France et présentons quelques exemples de contrats. D’autres formes d’investissement à impact existent : fonds à impact social, prêts à impact social, contrats à impact de développement.
En parallèle, les entreprises revendiquent des impacts sociaux et écologiques positifs et s’inscrivent comme entreprise à mission, entreprise à impact ou startup à impact avec pour effet un flou grandissant entre ce qui relève de l’entreprise ou de l’association. Le modèle du Social business porté par Muhammad Yunus semble l’apogée de cette disparition des frontières entre entreprise et association.
Le modèle de l’investissement à impact repose sur la notion de mesure d’impact social ou écologique.
Cette notion vient supplanter celle d’utilité sociale, voire d’intérêt général qui guidait jusqu’alors les pratiques d’évaluation des associations. Cette transformation marque un changement profond des pratiques associatives et de ses modes de financement pour aller vers un paiement aux résultats, voire une financiarisation des associations transformées en produit d’investissement financier.
Notre rapport vise à revenir dans une première partie sur le processus de marchandisation des associations pour tenter de dégager les grandes lignes qui le définissent. Une deuxième partie plongera plus spécifiquement sur ce que nous nommons un processus de financiarisation qui augure d’un nouveau type de financement associatif qu’il nous semble urgent de décrypter. Dans ce travail, le sens des mots est essentiel, nous avons émaillé ce rapport de propositions de définition sur certains mots clés, pour en partager notre compréhension.
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ont participé à la réalisation de ce rapport : Martin Bobel, Isabelle Boyer, Sylvain Celle, Michel Chauvière, Eric Denoyelle, Jean-Baptiste Jobard, Luc de Larminat, Jean-Louis Laville, Jean-Michel Lucas, Nicole Picquart, Olivier Picot, Maël Pousset, Gilles Rouby, Pierre Smet, Marion Studer.
Graphisme et Mise en page : Marie-Pierre Mouisset
EXTRAITS SIGNIFICATIFS DU RAPPORT
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Postface à plusieurs voix
Les chapitres auxquels vous avez échappés ou ceux que vous voudriez ajouter
Ce rapport n’est qu’une première marche d’un travail de l’observatoire inscrit dans la durée. Chaque partie de ce rapport pourrait faire l’objet de développement et d’approfondissement. Beaucoup de sujets connexes ou liés sont passés sous silence. Si nous en faisions une liste à la Prévert nous y trouverions : la question de la place des fondations dans ces processus, l’incarnation de la marchandisation et de la financiarisation dans chaque secteur associatif, la place des grandes organisations non gouvernementales... Et vous, quels chapitres viendrez-vous ajouter ? En attendant votre contribution, (qui pourra trouver place sur notre site) nous avons déjà reçu quelques textes pour éclairer ce rapport ou ouvrir de futurs champs de travail.
Qu’est-ce que la chalandisation ? Par Michel Chauvière (1)
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(1) Directeur de recherche émérite au CNRS, CERSA, université Paris 2.
(2) Michel Chauvière, Trop de gestion tue le social. Essai sur une discrète chalandisation, Paris, La Découverte, 2007, seconde édition complétée 2010.
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(3) Henry Joël, Chauvière Michel, « Quel statut pour les services sociaux dans l’union européenne ? Arguments pour des services sociaux non économiques d’intérêt général », RDSS, Revue de Droit Sanitaire et Social, n°6, novembre-décembre2011, pp. 1043-1058 (traduction : “ Public policy standards and regulations. The status of social services in the European union. The case for non-economic social services of general interest ”, pour diffusion dans les instances européennes concernées).
Le contrat à impact social : erreur et faute Par Jean-Michel Lucas (1)
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(1) Membre fondateur du laboratoire de transition vers les droits culturels,
(2) Rapport de Frédéric Lavenir « Pour un développement du contrat à impact social au service des politiques publiques » p. 9, publié par le Haut Commissariat à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, 30 juin 2019.
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Le contrat à impact social organise la disparition de la personne•••
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(6) Rapport Cazenave : « Propositions pour le développement des contrats à impact en France ». Janvier 2022. https://bit.ly/3R3o300
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L’obsession comptable fait oublier que l’être humain est un être de conscience, de sensibilité et de récits qui se raconte des histoires et qui en raconte aux autres. •••
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(7) On reconnaîtra dans cette expression « exprimer son humanité » la définition même de ce qu’est la culture pour le corpus des droits humains fondamentaux (voir par exemple : Jean-Michel Lucas https://bit.ly/3kLMu60
(8) Joseph Wresinski, « Culture et grande pauvreté » voir https://bit.ly/3wsWDax
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(9) Axel Honneth : Le droit de la liberté : esquisse d’une éthicité démocratique, NRF.
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Caractéristiques et effets du néolibéralisme Par Jean-Louis Laville et Anne Salmon
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Connu / https://diaspora-fr.org/posts/10064089
Ndlr : confirme TOTALEMENT mes hypothèses : l'ESS a été canibalisée par l'État néolibéralisé.
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Dans "Des bières, des chips et des gauchistes", Marie Luchi, Paul Elek et Pablo Pillaud-Vivien se demandent si toutes les actions coups de poing des militants pour la justice climatique sont efficaces aux luttes de la gauche. Spoiler : oui mais.
Connue / TG du 5/11/22 à 22:10
Ndlr : prennent (un peu) l'action de Sainte-Soline comme ex
Le club de la Terre au carré - 55 minutes
du low tech avec Corentin de Chatelperron, on se plonge dans les incroyables capacités cognitives des seiches et on s'intéresse à la sobriété énergétique qui s'avère importante pour répondre à l'urgence climatique.
Petit traité de sobriété énergétique
Dans la proposition Convention Citoyenne le terme de “sobriété” apparait 30 fois.
Dans le projet de loi climat et résilience (qui sera porté la semaine prochaine) le terme apparait une seule fois. Il y a deux poids deux mesures nous dit Barabara Nicoloso, “on demande au citoyen de s’exprimer sur la sobriété environnementale et pourtant dans le texte de loi elle disparait”.
Barabara Nicoloso souhaite faire de la question énergétique une question politique et sociale et pas seulement technique ou technologique. La sobriété énergétique est en fait un enjeu qui traverse tous les besoins de la société, tant à échelle individuelle que collective.
Petit traité de sobriété énergétique (aux éditions Charles Leopold Mayer) avec Barbara Nicoloso auteure, coordinatrice de l’association Virage Energie.
L’Association Virage Energie réalise des scénarios de prospective énergétique et sociétale. Interroge la façon dont on produit de l’énergie et la façon dont elles sont amenées à évoluer si on veut répondre à l’urgence climatique.
Nomades des mers
C'est la saison 2 de Nomade des mers et des escales de l’innovation sur ARTE.
L’ingénieur Corentin de Chatelperron et ses compagnons du Low-tech Lab embarquent à bord du Nomade des mers pour la deuxième partie de leur tour du monde qui les mène de l’Asie à la côte ouest des États-Unis. Chaque escale est l’occasion de rencontres inspirantes avec des inventeurs (étudiants, entrepreneurs, bricoleurs, scientifiques...) qui déploient des low-tech ingénieuses, porteuses d’autonomie et de développement.
Le Low-tech Lab définit le terme low-tech pour qualifier des systèmes, des savoir-faire ou des modes de vie qui intègrent la technologie selon trois grands principes : utile, accessible et durable. Ces solutions ont pour ambition de répondre aux besoins essentiels (accès à l’eau, énergie, alimentation, habitat ou santé), de manière accessible à tous et durable pour le vivant.
Elles valorisent les ressources et savoir-faire locaux, et réduisent leur impact environnemental au maximum. Elles requièrent peu de connaissances ou de savoir-faire particuliers et nécessitent très peu de moyens financiers.
L'intelligence des seiches
Les capacités cognitives des céphalopodes ne cessent de fasciner les scientifiques. De nombreuses expériences sont menées pour mieux comprendre leur capacité d’analyse. La précédente expérience parue dans Biology Letter démontrait que les seiches pouvaient se projeter dans le futur en régulant leur alimentation. Cette fois-ci, il s’agit de reconnaître qu’elles sont capables de parier sur le futur et de se fier à une récompense régulière. L'étude est parue dans Royal Society Open Science.
On parle de ces animaux incroyables avec Laure Bonnaud Ponticelli, spécialiste du développement du système nerveux de la seiche professeur au MNHN dans le labo Borea
Les invités
- Corentin de Chatelperron, navigateur, ingénieur, explorateur
- Laure Bonnaud Ponticelli, Professeure au MNHN et biologiste, chercheur au laboratoire Biologie des organismes aquatiques (BOREA) , spécialiste des céphalopodes
- Barbara Nicoloso, coordinatrice de l'association Virage Energie
Temps de Lecture 4 min.
Dans une tribune au « Monde » quarante-quatre hommes et femmes politiques, intellectuels et militants engagés à gauche lancent un appel pour construire après l’épidémie un monde qui ne repose plus sur un « individualisme égoïste et concurrentiel promu par le néolibéralisme » mais qui propose « des modèles alternatifs ».
« Ne pas retourner au travail mais retourner dans nos lieux de travail pour y tenir des assemblées où décider de ce que nos productions doivent devenir : être arrêtées ? ré-orientées? relocalisées ? » John Holcroft/Ikon Images / Photononstop
Tribune. En 1971 commence à être publiée une bande dessinée qui devient un film en 1973 : « L’an 01 ». Dans ce récit haut en couleur des utopies de cette période, la population décide de tout arrêter – production, travail, école, etc. - et de se mettre à réfléchir à ce qui doit être redémarré ou pas. Les usines de voiture ? Les fabriques de pâtes ? Les grands magasins ? les grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la bande dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe.
Aujourd’hui, nous n’avons pas choisi de nous arrêter. Mais, comme au début des années 1970, le non-sens – ou plutôt le contresens – de ces modes de vie et de production, la catastrophe vers laquelle ils nous amènent, nous invitent à notre tour à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter absolument.
Lire aussi L’après-confinement se prépare dès maintenant https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/28/l-apres-confinement-se-prepare-des-maintenant_6034755_3232.html
La tentation – en particulier d’une réponse « de gauche », mais pas seulement – est, comme dans l’après seconde guerre, d’une grande « relance ». La tentation est d’autant plus grande qu’elle apparaîtrait comme une victoire face à l’orthodoxie européenne austéritaire qui impose aux Etats de ne pas dépasser les 3 % de déficit budgétaire annuel.
Des interrogations sur l’utilité du travail
Si la crise du Covid-19 va être le drame de millions de morts, de blessés, de chômeurs dans le monde, la reprise économique pourrait être un nouveau drame : celui, après une baisse massive des émissions de CO2 pendant la pandémie, d’un effet rebond où la relance de l’économie ferait exploser les émissions de gaz carboniques. Pour autant, cette relance - parce qu’elle resterait dans le cadre d’une économie mondialisée dans un sens ultralibéral et productiviste - reproduirait les mêmes impasses qu’avant la crise.
Lire aussi Coronavirus : quels scénarios pour la sortie de crise économique ?
Elle ne prendrait pas à bras-le-corps combien - comme l’a encore montré cette crise - le souci de l’autonomie individuelle va de pair avec la consolidation des liens sociaux et institutionnels. Elle pourrait s’accompagner, pour « lever les freins » à la croissance, de nouvelles remises en cause du droit du travail, des dispositifs de solidarités collectives, des contraintes environnementales, sans compter les limitations aux libertés publiques. Elle serait antisociale, anti-écologique et liberticide. Nous refusons d’être mis devant ce fait accompli.
Pendant l’épidémie des millions de travailleurs se sont très concrètement interrogés sur l’utilité de leur travail, des millions de personnes se sont interrogés sur l’absence de sens de leur vie d’avant, même si la vie pendant le confinement était difficile. Il nous appartient de faire que ce questionnement s’approfondisse et débouche sur des reconversions très concrètes elles aussi.
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Connu / https://twitter.com/Clem_Autain/status/1250312240252608520
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Hervé Le Crosnier a retweeté Clémentine Autain @Clem_Autain · 8h
Le sens ou plutôt le contresens de notre économie nous invite à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter absolument. J'ai signé cette tribune avec 44 personnalités engagées :
20 - 65 - 74
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Bien-être animal et capitalisme
Clés : Livres animaux alimentation
Transcription : ... les végan idiots utiles du capitalisme ...
=> valoriser ACT
Dans une interview au “Média”, l'intellectuel très suivi par les Gilets jaunes pour sa défense du Référendum d'initiative citoyenne (RIC) a étalé ses ambiguïtés sur la Shoah. Fallait-il lui donner la parole pour mettre en évidence encore une fois ses errements ? Le public se divise.
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Dans une interview au “Média”, l'intellectuel très suivi par les Gilets jaunes pour sa défense du Référendum d'initiative citoyenne (RIC) a étalé ses ambiguïtés sur la Shoah. Fallait-il lui donner la parole pour mettre en évidence encore une fois ses errements ? Le public se divise.
La stupeur est totale depuis le passage d'Etienne Chouard dans Le Média, ce 11 juin. L'intellectuel critique de 62 ans, devenu populaire grâce à son démontage argumenté du Traité constitutionnel européen (TCE) en 2005, y a étalé un confusionnisme affligeant, et a fait montre d'une ambiguïté intolérable sur l'extermination des Juifs par le IIIe Reich. ...
Connu / https://twitter.com/hervelc/status/1148540305387544576
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Hervé Le Crosnier @hervelc 32 minil y a 32 minutes
Pendant ce temps le négationiste Etienne Chouard continue d'avoir la parole et l'oreille de certains.
Et ça, c'est chez nous, un pays qui interdit la propagande négationiste.
Allez comprendre pourquoi le monde tourne à l'envers.
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137 227 vues - 5,5 k - 1,2 k
Votre job a-t-il un sens ou vous fait-on faire toute la journée quelque chose d'absurde, d'inutile ou même de nuisible ? Certaines tâches proposées par le marché du travail ont une utilité sociale mesurable et incontestable, quand d'autres semblent n'exister que pour vous occuper, semblent ne satisfaire aucun des besoins de la société. Ces emplois dispensables finissent par plonger les individus qui y vouent leur semaine dans la perplexité tout d'abord puis, parfois, dans la dépression. À quoi servent donc ces « bullshit jobs » ?
Catégorie Actualités et politique 1 086 commentaires
Airainecer il y a 3 semaines
Pour avoir lu et écouté des interventions de Graeber, la vidéo passe totalement à côté du sujet. L'idée de Graeber n'est pas du tout de faire une opposition de classe entre les fonctionnaires (les profs et les cheminots de gôche) et le vil publicitaire d'une grande compagnie qui cherche à nous faire consommer. Oui ça n'apporte rien de particulier à la société que le marketeux arrive à nous faire consommer plus de L'Oreal, mais qu'il y arrive ou non il vise un résultat tangible et un objectif pour la société que tout le monde peut comprendre.
L'idée de Graeber c'est de s'intéresser à tous ces gens qui ne font RIEN, ou plutôt qui travaillent (ou font semblant une bonne partie de la journée) mais n'aboutissent jamais à aucun résultat tangible ni de près ni de loin. Ces gens qui brassent du vent, envoient des mails inutiles, organisent des réunions qui ne débouchent sur rien, remplissent des tableurs excels, des words et des bases de données que personne ne consulte. Le problème ce n'est pas qu'il y ait un chef de produit qui fasse le métier décrit dans la vidéo, comme il le présente on peut trouver ça con et nuisible, mais oui ça c'est un vrai boulot. Le problème c'est qu'en vrai ce chef de produit a 4 collègues et 3 stagiaires pour faire ce même boulot et qu'en plus le pouvoir décisionnel est très certainement déplacé trois crans au dessus. L'équipe est alors réduit à s'agiter sur elle même, à mordre pendant des heures les quelques "os" de vrai travail qu'on veut bien leur jeter et à produire 80% de merdes le reste du temps.
Les moyennes et grandes sociétés, les grandes administrations ont toutes ces armées mexicaines dans la qualité, le juridique, les ressources humaines et le marketing. La plupart de leur travail ne sert pas l'entité (société ou administration), mais, et c'est là que le parallèle avec le soviétisme est intéressant, elle ne peut s'en débarrasser car elles SONT l'entité.
Toutes les personnes qui exercent ce genre d'activité sont directement touchés quand ils lisent du Graeber, ça éveille une étincelle en eux parce qu'enfin quelqu'un mets des mots sur leur ressentis. En revanche s'ils se contentent de cette vidéo ils vont juste voir un mec de gauche dire qu'il faut plus de profs et moins de cadre du privé.
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ndlr :
- commentaire pertinent qui montre que la vidéo n'a pas fait le tour de la question du sens du travail : co-travail, co-décision, utilité des tâches, pas forcément opposition entre tâches mais plutôt organisation de celles-ci