Catégories Histoire de l'énergie, Idées et références
Le dixième anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2021, sera probablement marqué par de nombreux bilans et récits rétrospectifs ... peu d’entre eux proposeront un angle aussi original que le livre Radiations et révolution, paru à la fin de février. Rédigé par Sabu Kohso, un théoricien japonais des luttes sociales et un militant anticapitaliste de longue date, il raconte comment les citoyens et les groupes sociaux se sont positionnés face à la catastrophe et comment les diverses réponses se sont inscrites dans la continuité des luttes amorcées dans la foulée de la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945.
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La thèse de l’ouvrage est assez complexe et emprunte à plusieurs courants de la pensée marxiste et altermondialiste. Elle présente l’industrie nucléaire comme le résultat d’une alliance malsaine entre le capital, l’État et l’armée et l’un des visages d’un capitalisme apocalyptique nous menant par touches imperceptibles vers un monde dystopique et hostile au vivant. En ce sens, les radiations s’accumulent et menacent la vie tout autant que les polluants chimiques, le plastique ou les changements climatiques. L’industrie nucléaire, entourée de secret et incompréhensible au commun des mortels, porte en soi les germes d’un État de plus en plus technocratique et autoritaire.
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nucléotides, les particules issues de la fission de l’uranium, qui se diffusent dans la chaîne alimentaire et ont effet permanent aux fois ingérées et fixées par les organismes vivants – y compris chez l’être humain.
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L’auteur fait de grands efforts pour relier son propos à diverses théories sociales et philosophiques. La géophilosophie de Deleuze et Guattari forme l’un des principaux fils conducteurs de l’ouvrage, mais on trouve aussi des références aux théories de la domination de la technique (notamment celle de Günther Anders) et à divers ouvrages relevant des traditions marxistes et altermondialistes. Kohso inscrit la résistance à Fukushima dans la continuité des luttes militantes des années 1960, elles-mêmes présentées comme une réaction à la mainmise de l’État capitaliste nucléarisé mis en place au Japon dans les années 1950.
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il présente le Japon autrement que sous l’angle de la société hautement consensuelle et conformiste que nous imaginons volontiers en Occident. Le parti pris en faveur des gens ordinaires et de leur expérience subjective est aussi un contrepoint bienvenu aux analyses hautement techniques et abstraites qui pullulent autour des événements de Fukushima.
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Source :
Kohso, Sabu. Radiations et révolution: Capitalisme apocalyptique et luttes pour la vie au Japon, Éditions de la rue Dorion et Éditions Divergences, 2021, 320 pages.
Greenpeace ... vient de publier une étude intitulée « L’agriculture écologique » qui vise à améliorer l’agriculture et l’alimentation.
Selon cette étude, l’agriculture écologique « combine la science et de l’innovation moderne dans le respect de la nature et de la biodiversité. Elle assure l’agriculture saine et une alimentation saine. Elle protège le sol, l’eau et le climat. Elle ne contamine pas l’environnement avec des intrants chimiques ou l’utilisation des cultures génétiquement modifiées. Et elle met les gens et les agriculteurs – consommateurs et producteurs, plutôt que les sociétés qui contrôlent notre nourriture maintenant – en son cœur même. Elle est une vision de la durabilité, l’équité et la souveraineté alimentaire dans laquelle des aliments sains et en bonne santé sont cultivés pour répondre aux besoins fondamentaux de l’homme, et où le contrôle de l’alimentation et de l’agriculture repose avec les communautés locales, plutôt que de sociétés transnationales. »
L’étude mentionne que seulement si un meilleur rapport à la terre et aux personnes travaillant dans le domaine est trouvé que la possibilité de développer une agriculture véritablement durable pourra être réalisée. L’agriculture doit être un moyen de protéger l’environnement et la santé.