Les aides publiques au transport aérien intérieur atteignent au moins 500 millions d’euros par an. Pourtant, la contribution de l’avion au réchauffement climatique est gigantesque. Pour l’auteur de cette tribune, « l’avion doit payer ses coûts environnementaux ».
Jean Sivardière est vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut).
À la demande de la Fnaut, Jacques Pavaux, ancien directeur de l’Institut du transport aérien, a recensé les aides publiques accordées au transport aérien commercial métropolitain. Voici un résumé de ses résultats et sa conclusion sur l’avenir du transport aérien.
Les aides publiques au transport aérien intérieur atteignent minimum 18,5 euros par passager par an
L’expertise a porté sur 86 aéroports métropolitains.
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Une taxation du kérosène ne serait efficace qu’à l’échelle mondiale
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Contrairement à une idée répandue, elle ne doit pas être attribuée à la convention de Chicago de 1944. Mais elle est inscrite dans les milliers d’accords bilatéraux États-compagnies aériennes depuis le premier accord des Bermudes (1946). Personne n’avait alors conscience de l’impact environnemental de l’avion.
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L’Union européenne a cependant mis en place un système d’échanges de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (SEQE-UE) qui, depuis 2012, couvre l’aviation commerciale, mais seulement pour les vols intra-européens. En 2018, les compagnies françaises n’ont dépensé que 10 millions d’euros pour acheter des quotas, elles sont donc peu incitées à réduire leurs émissions.
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Les émissions de CO2 dues à l’avion devraient augmenter de 70 % dans les 15 ans à venir
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En haute altitude, les avions émettent aussi de la vapeur d’eau, des oxydes d’azote, des aérosols (sulfates et suies), et sont responsables de la formation de traînées de condensation et de cirrus.
En définitive, on peut estimer que la contribution de l’avion au réchauffement climatique est d’environ le double du seul effet dû au CO2, soit l’équivalent d’environ 6 % des contributions mondiales de CO2 d’origine anthropique aujourd’hui. Mais, calculé par rapport au pouvoir de réchauffement global de tous les gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique retenus par le protocole de Kyoto, la contribution du transport aérien n’est plus que légèrement supérieure à 4 %
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sans mesures fortes telles que la taxation du kérosène, l’influence du transport aérien sur le climat sera refusée par l’opinion.
Le TGV émet au moins 30 fois moins d’équivalent CO2 qu’un avion court-courrier
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Selon l’étude de Gérard Mathieu et Jacques Pavaux réalisée en 2003 pour la Fnaut [1], le TGV pourrait, à l’horizon 2030, capter 36 millions de passagers par an, la capacité d’Orly. Le report modal atteint déjà 20 millions de passagers par an, l’économie d’émissions de CO2 qui en résulte correspond à la consommation annuelle de 350.000 Français.
Ce report s’est fait naturellement à chaque mise en service d’une LGV. Réglementer l’offre en imposant la fermeture de certaines lignes aériennes ne convient pas, il faut au contraire préserver la concurrence intermodale pour éviter les abus de position dominante. Mais la concurrence ne suffit pas : l’avion doit payer ses coûts environnementaux, et en particulier sa contribution climatique.
jeudi 14 mai, à Schiphol ... Des militants de Greenpeace ont circulé à vélo sur les pistes de l’aéroport « pour demander des conditions environnementales au sauvetage des compagnies aériennes ».
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Cette action a particulièrement ciblé Air France - KLM, comme l’explique Greenpeace Pays-Bas :
KLM émet plus de CO2 que la plus grande centrale au charbon des Pays-Bas. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de fixer trois conditions importantes pour le soutien du gouvernement à KLM : un plafond de CO2 en baisse, moins de vols et le remplacement des vols courts-courriers par des trains. »
Quant à la possibilité de mener des actions de désobéissance en pleine pandémie, Greenpeace Pays-Bas s’est également expliqué : Nous restons à un mètre et demi de distance les uns des autres et il n’y a pas plus de militants présents que nécessaire pour que l’action réussisse (...) Il est important que nous agissions dès maintenant. Si nous restons silencieux, cet argent de nos impôts permettra aux grands pollueurs de s’envoler. Continuer comme avant n’est pas une option. »
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Lire aussi : Les faramineuses dépenses de l’État pour soutenir l’avion https://reporterre.net/Les-faramineuses-depenses-de-l-Etat-pour-soutenir-l-avion
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Mesure immédiate : arrêter de subventionner le pétrole
13 étapes pour un Système de Transports Juste et pour une Réduction Rapide de l’Aviation
L’aviation est le mode de transport le plus néfaste [1] pour le climat et une des sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) dont la croissance est la plus rapide [2]. Dans les vingts prochaines années, l’industrie espère doubler le nombre de voyageur.euse.s aériennes [3]. Une vague massive et globale d’expansion de l’aviation est en place, avec la prévision [4] de près de 1200 projets d’infrastructures aéroportuaires. Beaucoup de ces projets d’aéroports sont parmi les plus coûteux et les plus gros des méga-projets, un certain nombre étant imposé par des gouvernements servant des intérêts privés.
Le dilemme :
Alors que moins de 10 % de la population mondiale a déjà mis les pieds dans un avion [5], ce sont principalement les non-voyageur.euse.s qui sont le plus durement touché.e.s par la crise climatique et les effets négatifs de l’extension des aéroports tels que l’accaparement des terres, le bruit ou les problèmes de santé. Les communautés des pays appauvris [6], qui n’ont pratiquement pas contribué à la crise, sont les plus affectées. Le problème de l’aviation est une petite partie d’une histoire bien plus large d’injustices : il est contraire à la nécessité d’éliminer l’utilisation d’énergie fossile ; il est étroitement lié au complexe militaro-industriel ; il est aussi en lien avec l’influence excessive des grandes entreprises sur les politiques publiques, concernant le commerce, le développement économique et le climat. L’aviation reste dépendante des énergies fossiles même si l’industrie fait la promotion de fausses solutions comme de nouveaux aéroplanes qui n’existent pas encore. De même, les compensations ( voir plus loin) et les agrocarburants ne permettent pas de limiter les émissions sans mettre en danger la production alimentaire, la biodiversité et les droits humains.
Qui nous sommes ?
des personnes, des communautés, et des organisations du monde entier, concernées par les multiples impacts de l’aviation : certain.e.s d’entre nous sont directement touché.e.s par les infrastructures aéroportuaires et les effets négatifs sur la santé du bruit et de la pollution de l’aviation. Certain.e.s d’entre nous sont des activistes pour une justice climatique et de jeunes personnes qui veulent habiter sur une planète vivable. Certain.e.s d’entre nous vivent dans des communautés, et défendent leurs maisons, leurs terres et les écosystèmes contre l’accaparement des terres pour la construction ou l’agrandissement d’aéroports, la production d’agrocarburants ou des projets de compensation d’émissions des GES de l’aviation.
Certain.e.s d’entre nous sont des universitaires, des syndicalistes et des travailleur.euse.s du secteur des transport, mais aussi des organisations environnementales ou pour les transports, favorisant les initiatives pour d’autres modes de transports comme le rail, partout dans le monde.
« Business as usual » n’est pas une option. C’est pourquoi nous luttons pour les 13 étapes suivantes pour transformer les transports, la société et l’économie pour être juste et répondre à des critères environnementaux.
Ce qu’il faut ...
Voir aussi https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?4ocJkw
915 soutiens
vernon audrey a lancé cette pétition adressée à Tout le monde.
Le changement climatique nous menace tous. Les avions en sont un des symboles. Nous trouvons normal de trouver des billets d'avions à 10 euros.
Anne Hidalgo veut interdire les diesels à Paris mais les avions déversent du Kerosène non taxé et personne ne trouve criminel de prendre l'avion.
Les pauvres ne volent pas ils sont donc implicitement avec nous.
Nous devons prendre une décision radicale et promettre de ne plus prendre l'avion par plaisir ou par devoir jusqu'à ce que le réchauffement climatique soit derrière nous.
C'est un acte simple. Promettre de ne plus voler, s'opposer aux entreprises qui imposent l'avion à leurs employés, faisons de ce moyen de transport un écocide.
Il ne s'agit pas de condamner un moyen de transport mais de l'utiliser comme un levier afin de montrer aux entreprises et aux dirigeants que la chose la plus importante pour nous est que la destruction s'arrête maintenant, nous devons commencer quelque part, poser un geste et décider de le tenir tous ensemble.
Moi je promets. Promettez aussi. Et faisons de l'avion le symbole de notre résistance.
Montrons aux peuples qui sont victimes du capitalisme meurtrier que nous sommes solidaires par ce geste simple, facile, non violent, ne plus voler pour rien, pour notre plaisir, notre confort ou soi disant pour notre travail. Rien ne justifie de participer encore à ce système qui met en péril la vie sur terre.
Ce n'est pas un geste compliqué, ce n'est pas dangereux, ce n'est pas faire sauter des trains, c'est juste montrer que nous n'acceptons plus.
Si nous ne faisons rien, si nous ne commençons pas quelque part il ne se passera rien, plus jamais rien.
Gandhi a demandé aux africains du sud de commencer par coudre leurs propres vêtements. La résistance est une question d'organisation et de décision inflexible.
Il va nous falloir tenir cette décision simple suffisamment longtemps pour que les gouvernements décident que le réchauffement est prioritaire sur le profit et l'économie.
Plus d'avion tant que le réchauffement climatique n'est pas derrière nous.
That's all.