Accueil → Enquêtes → Sûreté nucléaire - 11 minutes de lecture
Dans une opacité complète, le gouvernement a présenté début février un projet de démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Chargé de veiller à la transparence d’un secteur hautement sensible, cet établissement public est depuis longtemps dans le collimateur d’EDF et des industriels de l’énergie. Récemment, il avait alerté sur des défaillances des EPR, les super-réacteurs qu'Emmanuel Macron veut relancer. Mais le démantèlement annoncé de l'IRSN soulève l’indignation des salariés et d’experts indépendants.
Ficelé dans le plus grand secret, le projet du gouvernement pour l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) est simple : il s’agit de démanteler cette structure chargée d’expertiser la filière nucléaire française. L’idée initiale du gouvernement était d’éclater les chercheurs et les salariés de l’IRSN entre plusieurs entités : le ministère de la Défense, le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Ce projet Élyséen concocté dans la plus totale opacité a été imposée en quelques jours à l’institut : le directeur général de l’IRSN l’a appris trois jours après le conseil de politique nucléaire tenu à huis-clos à l’Élysée le 3 février 2033. « L’IRSN menacé de disparition », alertait un tract intersyndical à la mi-février. Depuis, les salariés se mobilisent pour tenter d’infléchir, voire d’annuler ce projet gouvernemental. « Cette remise en cause brutale de l’IRSN est vécue comme une trahison et ressentie comme une critique de notre travail quotidien, mais également du modèle de gouvernance des risques nucléaires et radiologiques, modèle dont nous sommes fiers », soulignent les syndicats.
Objectif : retarder la publication des rapports de l’IRSN
Fondé en 2001, l’IRSN est en effet une structure essentielle à la transparence dans le secteur nucléaire en France. Or, rappelons-le, dans cette industrie à (grand) risque, seule la transparence peut permettre une sûreté maximale. Et depuis vingt ans, les experts de l’IRSN sont régulièrement accusés par le lobby nucléaire, tant du côté des opérateurs que des industriels, de ralentir tous les projets du secteur du fait de leurs multiples rapports publics. De fait, tous les avis de l’IRSN sont publiés dans le mois qui suit leur rédaction. Forcément, cette habitude a le don d’énerver les hiérarques d’EDF.
L’idée de la réorganisation voulue par le gouvernement serait de retarder de plusieurs mois la publication de ces avis afin de conserver le secret sur les décisions prises par l’ASN… Ni vu, ni connu… Cette perspective réjouit d’ailleurs PNC France, une association de défense du nucléaire, qui déclare : « Depuis de trop nombreuses années, l’IRSN a pris la liberté de rendre publiques certaines de ses analyses répondant à des saisines de l’ASN. C’est un dévoiement de son rôle qui pose des graves problèmes ».
Vous devez être abonné.e pour voir ce contenu
...
Connu / TG le 12/03/23 à 12:51
#Macron #Géopolitique #Désastre - 304 728 vues - 11 k - 445 k abonnés - 1 038 commentaires
La politique française à l’internationale et sa diplomatie sont des sujets sous traités par les médias français, en particulier télévisuels. La Libye, l’Algérie, le Liban, la Turquie, la Russie, la Chine, les USA, l’Europe, l’Afrique et hier encore l’Ukraine, on peut dire qu’Emmanuel Macron les a multipliés… Les bourdes et les coups d’esbroufe. Pourtant, rarement les médias critiquent l’impuissance présidentielle et la catastrophe diplomatique en cours.
Un voyage chasse l’autre. Une déclaration emporte la suivante, sans qu’à la veille de cette présidentielle, les électeurs ne se rendent compte de l’échec cuisant de cette « République en marche » dans la gestion des affaires étrangères. Aucune vision, aucune perspective, du coup par coup. « Essaie de me donner un exemple d’intervention réussie » demande Denis Robert. Et Marc Endeweld de chercher en vain.
Jamais les ambassadeurs et autres hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay n’ont été autant ignorés, maltraités, déprimés. « Ils sont méprisés, il le savent et ne voient plus comment en sortir » explique l’auteur qui décrit une privatisation des corps diplomatiques.
Emmanuel Macron semble ne pas faire confiance aux diplomates en place, ni aux services secrets pour leur préférer presque partout des réseaux parallèles et affairistes. L’accumulation d’exemples donné par l’auteur dans son livre donne le tournis.
Dans cet entretien avec le journaliste Marc Endeweld, Denis Robert revient sur cinq années d’agitation, de manipulations et de promesses non tenues. « Dans un monde néolibéral où tous les coups sont permis, la France n’a plus d’alliés, seulement des concurrents. Sur tous les terrains, les positions d’Emmanuel Macron sont contestés. Il semble perdu, sans repère à s’agiter en vain » résume l’auteur de ce gros pavé de près de 500 pages qui accumule les anecdotes sur les voyages à l’étranger du Président, ses tentatives de médiation toujours avortées à Beyrouth comme à Moscou.
Il dit ici le résultat de ses investigations à propos de la détestation de Vincent Bolloré à l’égard d’Emmanuel Macron et surtout de son secrétaire général Alexis Kolher. Ce dernier, c’est une des révélations du livre, interviendrait pesamment dans les gros marchés internationaux maritimes et frôlerait en permanence le conflit d’intérêt. On revient ici sur l’affaire dite Kolher encore à l’instruction où le numéro deux de l’Elysée est mis en cause du fait de ses liens familiaux avec un puissant armateur italien.
Endeweld raconte aussi les errements de la politique nucléaire de la France, les coulisses de la vente de frégates à Taiwan, l’implication française à Wuhan d’où l’épidémie de Covid est partie. Il révèle ainsi des pans méconnues des affaires Djourhi ou Benalla et détaille leurs réseaux.
Un pays sous emprise chinoise, russe, américaine, allemande et même turque, un président influencé par de faux amis, des diplomates de seconde zone : à lire Marc Endeweld, on est pétrifié par la succession d’histoires troubles, d’erreurs, de revirements, d’inconséquences. Plutôt qu’une emprise, le livre et l’entretien décrivent un désastre. Une politique étrangère catastrophique. Une géopolitique du désastre.
Journaliste : Denis Robert
Montage : Lucie Dulois Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Adrien Colrat Diffusion : Maxime Hector Production : Thomas Bornot Direction des programmes : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaissa
L'entretien d'actu
Clés : Gouvernement Macron Politique
Nous sommes entrés dans une nouvelle guerre froide. C’est une guerre économique. En voici les coulisses”
“Nous sommes entrés dans une nouvelle guerre froide. C’est une guerre économique. En voici les coulisses”. Ces trois phrases, écrites comme un texte de bande-annonce d’une série palpitante à regarder sur Netflix… et bien ces trois phrases sont écrites en gros et en rouge sur la quatrième de couverture du dernier livre de Marc Endeweld, un des journalistes d’investigation les plus respectés dans la France d’aujourd’hui.
Un livre dont le titre est “L’Emprise” et qui entend nous décrire l’état d’une France sous influence. Alors que sur le front géopolitique mondial, les Etats-Unis et la Chine au premier plan, mais aussi l’Allemagne, la Russie, la Turquie et d’autres puissances moyennes, se battent pour exister et peser dans les décennies qui viennent, la France semble perdue, incapable de déterminer un intérêt national à long terme et de s’y tenir. Perdue aussi entre ses allégeances aux très grandes puissances, ses vieux réflexes gaullistes et la tentation de soumission aux Etats-Unis. Perdue au milieu des différents réseaux, barbouzeries et officines affairistes, souvent logées au cœur de l’Etat. Et qui jouent d’abord et avant tout pour leurs intérêts privés.
Marc Endeweld réussit le pari de nous raconter ce qui se joue aujourd’hui, en articulant grands enjeux mondiaux et petits secrets inavouables.
Tr.: ... MSC ... Alexis Colère, conflits d'intérêts ... Macron balloté ... Bolloré ... vend ses activités africaines ... soutient Eric Zemmour ... vise telecom italia ... Alexandre Djourhi ... Algérie ... Liban, les intérêts privés priment ... arrêté ... extradé ... revenu à Genève, sans explications ... entre-soi qui pose des questions ... tout le monde se tient un peu ... chantage ... projet de gazoduc depuis le Nigéria ... interférences étrangères ... / Israël, Turquie ... Chine ... faiblesse stratégique de la France ... Macron est tenu ... intérêts divergents des pays européens ... Les allemands ont un cynisme incroyable ... La guerre du gaz est centrale ... métaux rares, découpler économies Chine / USA ... La Fr, Total, a d'énormes intérêts associé à Novatec ... ambigütés ... le projet Hercule EDF, nucléaire ... pb appro, maîtrise technique ... lobby nucl surestimé ... /covid dès automne 2019 ... agnès Buzin pas au courant de tout ... zoonose ou fuite de labo ? ... Alain Juilletti? pas versé au débat public ...