59 min - Disponible du 12/10/2019 au 17/12/2019
Prochaine diffusion le samedi 26 octobre à 09:55
Et si l’avenir de la médecine se jouait dans notre ventre ? Aux avant-postes de la recherche, cette nouvelle enquête des auteurs de "Mâles en péril" et "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?" explore notre flore intestinale.
Tapis au creux de nos entrailles, 100 000 milliards de micro-organismes ont signé un pacte avec nous : "le gîte et le couvert" en échange de la santé. Ces bactéries, phages et champignons essentiels à notre équilibre nous sont transmis à la naissance et constituent notre microbiote, ou flore intestinale. Longtemps méconnu, ce microbiote dévoile peu à peu ses secrets et mobilise des milliers de chercheurs dans le monde. Il laisse espérer une révolution scientifique. Non seulement les microbes qui le composent s'avèrent indispensables à notre bien-être, mais ils ouvrent un nouveau champ thérapeutique : le transfert d'excréments humains se révèle ainsi efficace dans le traitement de certaines pathologies intestinales.
À la recherche des microbes perdus
En Occident, on estime que le microbiote d'une personne sur quatre est appauvri, avec à la clé des troubles de gravité variable, tels que l'asthme, les affections intestinales inflammatoires, l'obésité et le diabète de type 2. La recherche dresse la cartographie de bactéries stars, dont la disparition est associée à ces maladies : Faecalibacterium prausnitzii, Roseburia, Akkermansia muciniphila... Comme d'autres espèces, notre flore intestinale pâtit de divers facteurs liés à l'industrialisation et à nos modes de vie : une alimentation de mauvaise qualité, déficiente en fibres, bourrée d'additifs chimiques, un recours grandissant aux césariennes de confort et un usage précoce des antibiotiques. Pour récupérer ces microbes perdus, diverses pistes se dessinent, dont la spectaculaire "transplantation fécale", qui suscite des espoirs, y compris pour le traitement de certains cancers. D'une start-up américaine qui mise sur le don de selles au régime alimentaire des Hadza, chasseurs-cueilleurs tanzaniens "microbiotiquement" prospères, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade (Mâles en péril), avec l'aide des chercheurs les plus à la pointe, signent un tour d'horizon limpide, empreint d'humour et de pédagogie.
Réalisation : Sylvie Gilman, Thierry de Lestrade
Pays : France - Année : 2019
... William Nasser, directeur du laboratoire MAP1 (Microbiologie, Adaptation et Pathogénie)
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La bacterie Dickeya dadantii transforme la pectine en « POS »
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Un article2 paru dans le « Journal of Biological Chemistry » souligne l’apport du travail de modélisation réalisé en collaboration avec Jacques-Alexandre Sepulchre de « l’Institut de Physique de Nice » qui a permis d’optimiser le fonctionnement de l’appareil pour générer des quantités relativement importantes de POS.
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Les POS, complexes de sucres aux vertus prometteuses
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capacité des POS à enrayer le développement de la Galectine 3, une protéine impliquée dans la progression des cancers métastasiques. La pectine décomposée par la bactérie Dickeya dadantii révèlerait donc un potentiel inexploité et un intérêt écologique puisque, disponible en grande quantité dans les déchets verts, la réutilisation de la pectine pourrait représenter une alternative au brûlage.
« La lignine et la cellulose, également présentes en grande quantité dans les végétaux, sont déjà utilisées pour fabriquer du bioéthanol. **La pectine pourrait être réutilisée au sein des industries pharmaceutiques et alimentaires**, offrant aux déchets verts une seconde vie profitable à la santé des populations », conclut Sylvie.
1 INSA Lyon/CNRS/Université Lyon 1
2 Modelling the bioconversion of polysaccharides in a continuous reactor: A case study of the production of oligogalacturonates by Dickeya dadantii, Sepulchre JA, Reverchon S, Gouzé JL, Nasser W (2019 February 1)
ndlr :
- que veut dire POS ? ACT
14h04
sciences bactérie recherche
Le Nobel 2018 de chimie pour les recherches sur les enzymes et les bactériophages.
3 octobre 2018 à 14:10
durée : 00:12:03 - La Une de la science - Ce mercredi 3 octobre 2018, le Nobel de Chimie 2018 est attribué "pour moitié" à l'Américaine Frances H. Arnold et pour l'autre "moitié" à George P. Smith (Etats-Unis) et Sir Gregory P. Winter (Royaume-Uni). Ils sont primés pour leurs recherches sur le contrôle de l'évolution.
Chaque année, 9 millions de tonnes de déchets plastiques non traités sont rejetés dans les océans, ce qui entraîne une importante pollution planétaire et perturbe de plus en plus les écosystèmes marins. En 2016, en analysant des échantillons de sol d’une usine de recyclage de plastique, une équipe de biologistes japonais de l’Université de Kyoto a découvert l’existence d’une bactérie nommée « Ideonella sakaiensis ».
La particularité de cette dernière réside dans le fait qu’elle ait évolué afin de pouvoir dégrader et utiliser le plastique PET (téréphtalate d’éthylène) comme source de carbone et d’énergie. En étudiant Ideonella sakaiensis et ses mécanismes cellulaires, les scientifiques ont accidentellement synthétisé une nouvelle enzyme bien plus performante que celle utilisée par la bactérie et qui pourrait offrir une véritable solution à la déferlante plastique actuelle.
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Comme le souligne John McGreehan, biologiste structural à l’Université de Portsmouth (Royaume-Uni), « Cette découverte non anticipée suggère qu’il est possible d’améliorer davantage ces enzymes, nous rapprochant d’une solution de recyclage pour chaque montagne de déchets plastiques ».
L'équipe de McGreehan, incluant des chercheurs de l’US Department of Energy’s National Renewable Energy Laboratory (NREL), ont synthétisé la nouvelle enzyme en étudiant la structure cristalline de la PETase – l’enzyme permettant à Ideonella sakaiensis de dissoudre le plastique PET.
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Les auteurs ont tenté de modifier la PETase pour la rapprocher du mécanisme enzymatique de la cutinase – une enzyme dégradant la cutine, un biopolymère lipidique présent chez les plantes et dont la structure ressemble à celle du PET. En raccourcissant les liaisons entre les sites actifs de la PETase, ils se sont aperçus que la catalyse du plastique obtenu était bien plus performante que prévu.
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maintenant que l’on connaît son fonctionnement, son utilisation n’est plus qu’une question de temps.