Après avoir participé à presque tous les partis de gauche, Corinne Morel Darleux est une déçue de l’action partisane, qui n’est plus adaptée, selon elle. Elle se sent désormais à une place plus juste dans les mouvements d’action plus radicale et concrète, dans la désobéissance civique.
Dans son livre au titre sombre Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce (Libertalia), elle défend, face à la catastrophe écologique, le recours à l’action directe, couplée à une éthique personnelle de résistance et de décroissance. Corinne Morel Darleux a pourtant écumé les partis et accumulé les responsabilités politiques. Mais de cette action institutionnelle, elle tire un constat d’échec. Après avoir tenté d’entraîner, via le mouvement Utopia, le Parti socialiste (PS) vers l’écologie radicale, elle a cofondé en 2008 le Parti de gauche (PG), puis travaillé à ancrer dans l’écosocialisme le Front de gauche, puis La France insoumise (LFI). L’an dernier, cette Drômoise d’adoption a quitté la direction du PG et LFI. Si elle reste élue d’opposition au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes où elle siège depuis 2010, elle se consacre au militantisme de terrain, du soutien des solidaires de la frontière franco-italienne à celui des écologistes du Rojava, la zone kurde en Syrie, en passant par Extinction Rebellion, dont elle est une «compagne de route».
... L’urgence écologique s’accélérant ... Le bouillonnement intellectuel et politique des premières années du PG s’est ainsi étiolé au profit du commentaire d’actualité, des polémiques au sein de LFI. On a délaissé le débat de fond et le projet. L’abandon de l’écosocialisme a été une erreur. ... Extinction Rebellion (XR) ... nous n’avons que très peu d’années pour essayer d’infléchir les pires scénarios du Giec. L’une des idées centrales de XR, c’est «Hope dies, action begins» («l’espoir meurt, l’action peut commencer»). Il faut assumer une certaine gravité dans le discours, dans la symbolique, et arrêter avec la volonté de toujours positiver, de ne pas faire peur ... extension du mouvement des ZAD ... La solidarité avec les mouvements récents des gilets jaunes et des quartiers populaires doit se faire partout. Il faut politiser une population de sensibilité écologiste qu’on n’avait pas l’habitude de voir militer en réinventant les lieux, l’organisation et la forme des luttes. ... face à la disparition du vivant, certaines formes d’action légitimes passent par la destruction d’infrastructures matérielles. La limite aussi bien de XR que de certains gilets jaunes, c’est le recours trop régulier à des actions symboliques et à des revendications tournées vers le gouvernement. Il nous faut repenser cette culture du rapport de force qui a construit la gauche ouvrière mais n’est plus adaptée. On a passé des années à tenter d’être le plus nombreux possible au même endroit, sur le même mot d’ordre. Cela nous a coûté très cher, on est trop souvent sortis fâchés de cette recherche d’unité. Il faut passer à une forme d’acupuncture politique ... l’archipélisation des luttes ... îlots de résistance émergents ... stratégie coordonnée et des objectifs communs ... collectif Deep Green Resistance, je ne crois pas qu’on ait théorisé cette convergence internationale d’actions aussi différentes, qui n’est ni un mouvement insurrectionnel mené par une élite ni un mouvement spontané. ... deux constats : l’écologie est incompatible avec le capitalisme, les questions sociales et écologiques sont indissociables. ... refuser de parvenir, cesser de nuire, cultiver la dignité du présent ... nous sommes la nature qui se défend ... On peut marier radicalité du fond et aménité de la forme, action radicale et élégance. Je plaide pour le retour du panache !
Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?UMdspA
Ndlr : en tous points en accord avec CMD, sauf qu'il ne faut renoncer à rien et surtout pas à la politique élective tant qu'on n'a pas mieux en terme de démocratie élective. Donc être en dualité. Dans le cas de CMD, je peux comprendre qu'elle a fait sa part...
Depuis lundi 7 octobre, des membres d’Extinction Rebellion venus de toute la France bloquent la place du Châtelet, à Paris, dans le cadre de la semaine de rébellion internationale d’octobre (RIO).
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Après avoir levé le camp de la place du Châtelet, Extinction Rebellion a mené une journée d’action ce samedi 12 octobre à Paris. Plusieurs centaines d’activistes ont tenté de bloquer l’Assemblée nationale avant d’être nassés par la police sur le pont de la Concorde. Place du Palais Bourbon, des déchets plastiques ont été déversés devant les portes du bâtiment.
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Lire aussi : Apaiser les tensions, discuter avec la police, gérer la communication... Le blocage selon Extinction Rebellion
https://reporterre.net/Apaiser-les-tensions-discuter-avec-la-police-gerer-la-communication-Le-blocage-selon
Source : NnoMan, Gaspard d’Allens, Garance Diaconu, Alexandre-Reza Kokabi et Émilie Massemin pour Reporterre. Camille Martin est le pseudo collectif de l’équipe de Reporterre.
Thomas Brail et Loïc Gourbrein sont perchés sur un arbre, à Paris, face au ministère de la Transition écologique... Le premier depuis le 27 août, le second depuis le 2 septembre.
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Sur le trottoir, contre une grille, des panneaux expliquent la démarche et donnent l'agenda. Petit-déjeuner vers 7 heures... Pique-nique : à midi et vers 18 heures.
Publié dans Arbres, biodiversité, Environnement fne
Depuis ce 28 août, Thomas Brail est monté dans un platane devant le ministère de l’Ecologie à Paris. Depuis cinq jours, Thomas Brail lutte, perché dans un platane face au ministère de la Transition écologique, à Paris, pour protester contre des coupes d’arbres prévues à Condom dans le Gers, où il vit.
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Le militant écologiste, fondateur du groupe Facebook nommé « Groupe national de surveillance des arbres », se base sur l’article L350-3 du Code de l’environnement qui stipule que « le fait d’abattre, de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit, sauf lorsqu’il est démontré que l’état sanitaire ou mécanique des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes ».
Émissions Le quart d'heure de célébrité
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C'est le combat d'un quadragénaire du Tarn : Thomas Brail, grimpeur-arboriste. Amoureux de la nature, il lutte contre différents projets d'abattage d'arbres centenaires. Pour se faire entendre, il s'est installé le 28 août dans un platane, face au ministère de la Transition écologique.
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Son métier, sa passion : entretenir les arbres
S’assurer qu’ils poussent bien, s'assurer qu'ils vont bien, les tailler en respectant leur morphologie et, surtout, en veillant à ce qu’ils ne souffrent pas des coups de sécateur ou de scie… Thomas Brail assure qu’il est « amoureux » des arbres. Il donne même des conférences pour apprendre à mieux les connaître.
Au public, Il rappelle alors quelques évidences : les arbres sont notre oxygène, ils aspirent la pollution et restent nos meilleurs alliés face au réchauffement climatique. Dès lors, ça le met en colère quand des communes les coupent, au motif de travaux d'aménagement en tout genre, et parfois au mépris des règles environnementales. C’est « notre patrimoine végétal qu’on assassine », estime le grimpeur-arboriste qui a décidé de passer à l’action.
Thèmes associés Culture écologie biodiversité réchauffement climatique Environnement
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Les combats écologiques sont-ils douteux dès lors qu’ils s’éloignent de la radicalité et acceptent de transiger avec le capitalisme ? L’action directe est-elle la seule forme de combat pertinente quand les choix politiques sont tellement timides qu’ils en deviennent vains ? L’écologie peut-elle être autre chose que le refuge de la bourgeoisie ?
Entretien avec Philippe Vion-Dury par Théophile Kouamouo.
Catégorie Actualités et politique 97 commentaires
Florence Carlsson il y a 10 heures
C'est justement parce que je suis écologiste que je ne pouvais pas voter pour EELV et l'Europe !