Grâce au progrès technique, le solaire est de moins en moins cher. Le nucléaire, lui, est une énergie du passé et « investir dans des EPR2 nous expose à un désastre financier
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Connu / TG du 24/01/23 à 11:29
Clé : Inégalités, Luttes sociales
Ce lundi 23 janvier, des milliers de boulangers et boulangères ont manifesté à Paris, face au ministère de l’économie, contre la hausse des prix de l’énergie. Avec l’explosion des profits des grands patrons du secteur et la spéculation sur le gaz et l’électricité, le gouvernement laisse les boulangers en détresse, avec des factures intenables. Certaines boulangeries doivent mettre la clé sous la porte.
À Marseille
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«Concrètement» il s’agit de «faire une manipulation sur le compteur pour que les boulangers puissent avoir un tarif soit de 50%, soit de 60% gratuit», explique le secrétaire général de la branche locale du syndicat. En décembre, la CGT-Énergie avait déjà basculé tout un quartier populaire de Marseille en tarif «heure creuse». Et ces derniers jours, contre la casse des retraites, plusieurs coupures de courant ont visé des entreprises et des lieux de pouvoir.
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Les salariés de l’énergie sont doublement touchés par la contre-réforme de Macron : à la fois par le recul de l’âge de la retraite et par la suppression des régimes spéciaux. Qui rétablit le courant lors de tempêtes, ou escalade les pylônes ? Ce sont eux. Et le gouvernement voudrait forcer ces agents à trimer en situations délicates jusqu’à épuisement.
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Puisque la grève seule ne suffit plus pour se faire entendre, la multiplication des actions de désobéissance, de redistribution et de sabotage fera peut-être céder le gouvernement. En tout cas, elle montre que la solidarité n’est pas un vain mot, et que le pouvoir en place est nuisible et inutile.
Source : https://www.liberation.fr/economie/social/reforme-des-retraites-et-prix-de-lenergie-pour-lutter-contre-un-ennemi-commun-la-cgt-marseille-passe-des-boulangers-en-tarif-reduit-20230123_UIS6BIPKANA5VPOO5CKVBGMHKI/
Connu / https://twitter.com/ContreAttaque_/status/1617603894468837376
La centrale nucléaire de Golfech dans le département du Tarn-et-Garonne. ©AFP - JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS
Après les énergies renouvelables, la loi pour accélérer le nucléaire : elle sera examinée dès demain au Sénat, Yael, dans un consensus quasi général qui interroge...
Rendez-vous compte ! Dans ce Parlement où trouver une majorité c’est trouver le Graal, seulement 12 sénateurs, ceux du groupe écologiste, vont voter contre : ça va passer comme une lettre à la Poste !
Une loi technique, qui consiste à lever les obstacles, juridiques, administratifs, pour pouvoir construire un maximum de nouvelles centrales en un minimum de temps. Tellement pressés, les sénateurs, qu’en commission, ils ont fait sauter le mix énergétique ! Rappelez-vous, c'est l'objectif de réduire à 50% la part du nucléaire en 2035. Soutien sans limite à l'atome, neutre en CO2 et garant d’une électricité à prix modéré.
Passion pro-nucléaire, qu’on retrouve en librairie, avec l’énorme carton du « Monde sans fin », la BD de Jean-Marc Jancovici, livre le plus vendu en France ! C’est dire si le diagnostic et les thèses de l’ingénieur ont infusé dans la société, bien au-delà des cercles politiques.
Vous voulez dire que la France a pris un virage pro-nucléaire ?
Oui, et ça fait déjà quelques mois : il y a eu ce revirement spectaculaire, symbolisé par le discours d’Emmanuel Macron, à Belfort, le 10 février dernier. Aujourd’hui, il y a même, à l'Assemblée, une commission d’enquête parlementaire, où sont voués aux gémonies tous ceux qui ont osé fermer Fessenheim… En oubliant qu’il y a dix ans, le politique était encore traumatisé par Fukushima.
Et puis est arrivée 2022 : Ukraine + choc énergétique + stress climatique = réalignement des planètes pour le nucléaire. Même Greta Thunberg dit qu’il vaut mieux continuer à faire tourner des centrales nucléaires, que d’en ouvrir à charbon !
Notre société polytraumatisée a besoin de repères stables, de recours dans un univers incertain… D’où le succès de Jancovici : il prêchait dans le désert sur le malheur climatique, aujourd'hui il vient avec des solutions.
Et pourquoi faudrait-il s'en plaindre ?
Toutes les critiques qui étaient faites, avant, au nucléaire, ne sont pas envolées comme par magie ! Critiques sur la forme et sur le fond…
Dans son discours de Belfort, où il annonce 6 nouveaux EPR, Emmanuel Macron fait un choix, un pari. Mais d’autres scénarios étaient sur la table. La lecture des rapports de l’Ademe, de RTE ou de Négawatts a été sélective : comment ignorer que l’Agence internationale de l’énergie propose des scénarios où presque 90% de l’électricité mondiale serait produite grâce aux énergies renouvelables ? Il faut lire les travaux des équipes du chercheur Marc Jacobson à Stanford.
Bruno Le Maire, les députés de la majorité, se pressent comme des pèlerins pour soutenir l'EPR de Flamanville, l'une des seules vitrines du nouveau nucléaire français. Drôle de vitrine. A quand le premier mégawatt produit là-bas ? 2024 ? La promesse, c'était 2012… pour 3 milliards d'euros, pas 13 !
Une relance du nucléaire qui nous engage pour un siècle, si on compte temps d’exploitation et de démantèlement. Sans risque zéro. Et avec une inconnue climatique : y aura-t-il toujours assez d'eau dans nos fleuves pour refroidir les réacteurs ? Energie pilotable ou intermittente ? Pilotable avec l’intermittence de la corrosion.
Le paradoxe, c’est que toutes ces questions viendront plus tard, dans six mois, quand les parlementaires examineront la prochaine loi de programmation énergétique. Alors que d'ici là, tout aura été mis en œuvre pour lancer la filière, ce qui rendra dérisoire tout retour en arrière. Le pari, le paradigme, nucléaire, n'empêchera pas le débat renouvelable !
Clés : Politique Emmanuel Macron EDF Europe Écologie Les Verts - EELV Accident nucléaire de Fukushima Greta Thunberg
L'équipe Yaël Goosz
Connu / https://twitter.com/ygoosz/status/1614888721836347396
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Yaël Goosz @ygoosz · 8h
Mon édito : peut-on encore questionner le nucléaire ? Loi d’accélération demain au Sénat, dans un consensus général. Un pari énergétique assez débattu ? @EmmanuelMacron
@marinetondelier @GretaThunberg
14,8k - 14 - 30 - 43
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Les entreprises énergo-intensives prêtes à financer une tranche du futur nucléaire en échange d'une capacité d’électricité réservée (Nicolas de Warren, Uniden)
ENTRETIEN – Frappée de plein fouet par la flambée des prix de l’énergie qui représente entre 10% et 60% de leurs coûts de production,
À l’occasion de l’examen en Conseil des ministres du projet de loi sur l’accélération des ...
Connu / TG 10/01/23 à 17:21
Alors qu'une potentielle pénurie d'électricité menace la France cet hiver, franceinfo se penche sur la localisation et les caractéristiques
Connu / TG du 07/01/23 à 13:01
Un rapport officiel expose les ratés du dispositif MaPrimeRénov’ : au lieu de financer des rénovations globales, il sert surtout à acheter de nouveaux chauffages.
Durée de lecture : 5 minutes
Habitat et urbanisme Énergie
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« L’objectif de diminution de la consommation d’énergie finale ne permet pas de répondre aux objectifs sociaux assignés que sont la lutte contre la précarité énergétique et l’éradication des passoires thermiques ». Dans un document très détaillé publié le 20 décembre https://www.strategie.gouv.fr/publications/comite-devaluation-plan-france-relance-deuxieme-rapport, le comité d’évaluation du plan France Relance, sous l’égide du Parlement, dresse le bilan de deux années de massification de la rénovation des logements privés au travers du dispositif MaPrimeRénov’.
Si le rythme engagé de plus de 600 000 dossiers retenus par an se maintient, et que l’aide cible bien en priorité les ménages modestes et très modestes, la majeure partie des actions de rénovation reste constituée de travaux uniques et isolés, principalement pour installer des chaudières à granulés ou des pompes à chaleur.
Moins de 65 000 logement rénovés
La stratégie nationale bas-carbone (SNBC) fixe le cap de 370 000 rénovations globales par an ? En 2021 et même au vu des projections pour 2022, ce sont toujours moins de 65 000 logements qui ont été véritablement rénovés.
Et c’est surtout grâce à un autre dispositif plus ancien et plus efficace destiné aux ménages modestes : « Habiter mieux sérénité », désormais rebaptisé « MaPrimerénov’ Sérénité ».
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Au même moment, le budget alloué au bouclier énergétique s’élève à 45 milliards d’euros. Le comble ? Une bonne partie de cette passoire budgétaire financera justement les factures de gaz, d’électricité et de fioul de 5,2 millions de logements « en situation de sobriété subie ».
Enquête — Énergie
Détruite sous l’ère Merkel, l’industrie photovoltaïque retrouve des couleurs et rêve d’indépendance vis-à-vis du géant chinois. Reportage au cœur de la « Solar Valley ». [3/4]
Vous lisez la partie 3 de l’enquête « En Allemagne, la transition à tout prix ». Relisez la partie 1, la 2.
Bitterfeld-Wolfen (Allemagne), reportage
Jochen Fritsche craint l’espionnage industriel comme la peste. Dans son usine de cellules pour panneaux solaires, à Bitterfeld-Wolfen, dans l’est de l’Allemagne, les smartphones sont interdits. Pas le droit non plus de faire de larges prises de vue de la chaîne de production ou de certaines machines, protégées par des dizaines de brevets. « Nos concurrents pourraient copier notre façon de procéder », justifie-t-il.
Les concurrents de Jochen Fritsche, ce sont les entreprises chinoises qui concentrent à elles seules 98 % de la fabrication de ces cellules. Le site du groupe Meyer Burger est le seul d’Europe à produire à l’échelle industrielle ces petits carrés de métal bleu, pièce maîtresse des panneaux photovoltaïques.
Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. En 2011, l’industrie solaire allemande était numéro 1 et comptait plus de 150 000 salariés. La première économie d’Europe était à la pointe de la recherche technologique. Une avance considérable. Las, les dirigeants allemands de l’ère Merkel ont délibérément choisi de saborder la filière.
Plus de la moitié des ouvriers et ouvrières de l’usine travaillaient dans l’industrie solaire allemande avant la crise qu’a connu la filière en 2012. © Stefanie Loos / Reporterre
Accusé de faire grimper les prix de l’électricité, le photovoltaïque est devenu à l’époque la cible du parti conservateur de la chancelière. En 2012, il a réduit drastiquement les subventions et a divisé par quatre le plafond autorisé pour de nouvelles installations solaires. « Lever le pied sur la transition énergétique » était l’objectif assumé de Peter Altmaier, le bras droit de la chancelière. Le puissant lobby du charbon l’a encouragé. « Le photovoltaïque en Allemagne, ça a autant de sens que de faire pousser des ananas en Alaska », raillait Jürgen Großmann, le patron de RWE, le plus gros énergéticien du pays, exploitant du bassin minier rhénan.
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Les carnets de commandes des usines se sont vidés, les faillites se sont enchaînées. En quatre ans seulement, 100 000 employés se sont retrouvés au chômage. Ce qu’il restait du marché allemand fut récupéré par la Chine, qui a flairé la bonne affaire et a fait du solaire, au contraire, une priorité. L’Allemagne a perdu à la fois une industrie florissante et la dynamique de sa transition énergétique avec des conséquences qui se font encore sentir : dix ans plus tard, le déploiement du solaire dans le pays n’a jamais retrouvé son niveau d’antan.
Jochen Fritsche a connu cette époque. « Il a manqué d’une vision, de la reconnaissance que le solaire est un élément stratégique de notre approvisionnement en énergie, analyse-t-il aujourd’hui. De toute façon, c’était une époque où les politiciens ne voyaient pas le problème de laisser partir des filières clés à l’étranger, comme la pharmacie ou l’électronique. »
Jochen Fritsche, directeur de l’usine de cellules solaires Meyer Burger de Bitterfeld-Wolfen. © Stefanie Loos / Reporterre
« Nous pouvons la faire redémarrer »
Aujourd’hui, les choses ont changé. Angela Merkel a pris sa retraite politique, et la coalition qui dirige l’Allemagne depuis un an a de très grandes ambitions pour l’énergie solaire. Elle doit devenir la première source de production d’électricité avec un objectif de 215 gigawatts en 2030 et 400 gigawatts en 2045 — contre 59 installés début 2022. « Il est incompréhensible pour moi qu’on ait laissé s’effondrer notre industrie, déplore l’écologiste Robert Habeck, l’actuel vice-chancelier allemand. Mais nous pouvons la faire redémarrer. »
L’Allemagne est à la croisée des chemins. Les renouvelables n’ont jamais été aussi populaires, en particulier le solaire, à la fois bon marché et facile à installer. L’invasion russe en Ukraine et la crise des énergies fossiles ont créé un choc dans l’opinion. Au-delà de la nécessité de décarboner l’économie pour protéger le climat, « la guerre en Ukraine montre que ce sont les renouvelables qui permettent à la fois d’assurer notre approvisionnement de façon autonome et de faire baisser les prix », explique le directeur de l’Institut de Wuppertal pour le climat, Manfred Fischedick.
Le solaire doit devenir la première source d’électricité en Allemagne d’ici 2030. © Stefanie Loos / Reporterre
Certains les qualifient même d’« énergies de la liberté ». Mais le sont-elles vraiment, lorsque tout ou presque vient de Chine ? De l’extraction du silicium jusqu’au module, Pékin détient plus de 80 % des étapes nécessaires à la fabrication de panneaux solaires. « Il faut bien voir les conséquences de cette dépendance : les usines chinoises tournent massivement au charbon, et une partie d’entre elles fait appel à du travail forcé », explique Nadine Bethge, ancienne ingénieure dans le solaire, aujourd’hui experte pour l’association environnementale Deutsche Umwelthilfe. L’industrie solaire chinoise se concentre notamment dans la région du Xinjiang, où la communauté ouïghoure est victime d’une violente répression.
Volker Quaschning, de l’Université des sciences appliquées de Berlin, insiste aussi sur les incertitudes géopolitiques, en particulier avec les visées du régime de Xi Jinping sur l’île de Taïwan. « Qui nous garantit que dans cinq ans, on aura encore de bonnes relations avec la Chine ? S’ils cessent de nous fournir en cellules solaires, notre transition énergétique est morte », considère le chercheur.
Éviter de dépendre de la Chine
Ce risque taraude le pouvoir. Le photovoltaïque doit devenir synonyme de « Souveränität » — le mot est emprunté au français —, et donc être relocalisé. Il s’agit d’éviter de passer d’une dépendance à la Russie, avec les énergies fossiles, à une dépendance à la Chine, avec les renouvelables. En visitant cet été l’usine Meyer Burger de Bitterfeld-Wolfen, le vice-chancelier allemand a voulu envoyer un signal. « Je vois l’opportunité d’un retour en force de l’industrie solaire en Allemagne », a assuré Robert Habeck. Il en va, a-t-il dit, de « la sécurité nationale et européenne ».
Chez Meyer Burger justement, on connaît bien la Chine. Jusqu’en 2020, le groupe équipait l’industrie photovoltaïque de l’Empire du Milieu en appareils de découpe et de mesure. « Une machine, c’est facile à copier. Il suffit de la démonter pour comprendre comment elle est faite », dit Annegret Schneider, en charge de la communication de l’entreprise. Ainsi, lorsque les usines chinoises se sont mises à fabriquer leurs propres machines, les ventes de Meyer Burger ont décliné. La société a alors pressenti les risques pour son modèle économique, mais aussi, plus globalement, pour le succès de la transition énergétique. Elle a changé complètement de stratégie : plutôt que vendre sa dernière génération de machines-outils, elle l’a gardée pour elle, et s’est lancée dans la production de cellules et panneaux solaires. En Europe, pour le marché européen.
Son nouveau point de chute est une évidence : ce sera la « Solar Valley » de Bitterfeld-Wolfen, où ont travaillé autrefois Jochen Fritsche, mais aussi son PDG, le physicien allemand Gunter Erfurt. À son zénith en 2011, l’écosystème d’entreprises et de centres de recherche spécialisés comptait 3 500 emplois et promettait un avenir radieux à cette région désindustrialisée d’ex-Allemagne de l’Est.
La Solar Valley employait 3 500 personnes en 2012, à peine quelques centaines aujourd’hui. © Stefanie Loos / Reporterre
« Solar Valley »
Au milieu des herbes hautes et des bâtiments abandonnés, Meyer Burger a réaménagé une ancienne halle de 27 000 m2, inaugurée à l’été 2021. « On est sur un terrain fertile ici », dit Jochen Fritsche, déclinant les avantages : « les locaux adaptés », « le soutien des autorités locales » et surtout « le personnel qualifié ». Plus de la moitié des ouvriers de l’usine travaillaient il y a dix ans dans le solaire. Sous leur contrôle, les bras des robots s’agitent en cadence pour produire 300 000 cellules par jour. Elles rejoignent la deuxième usine du groupe, à 150 kilomètres de là, pour être assemblées en panneaux solaires. À Freiberg, en Saxe, Meyer Burger a, là aussi, fait revivre un ancien site industriel solaire.
En déambulant dans l’usine de Bitterfeld, Jochen Fritsche détaille le processus de fabrication des cellules, de la plaquette de silicium au produit fini, « en quatre étapes au lieu de dix habituellement ». Un nouveau procédé sans plomb, moins gourmand en énergie et en produits chimiques permet, selon les dires du patron, d’obtenir une cellule 20 % plus performante que la concurrence. Une avance technologique « made in Germany » que Meyer Burger, cette fois, ne compte pas dilapider.
La quasi-totalité de la chaîne de production a été automatisée. L’usine emploie 250 salariés. © Stefanie Loos / Reporterre
L’entreprise vend en Allemagne, mais aussi en Autriche, en Suisse, en Belgique ou en France. Le moral est bon et le carnet de commandes plein « au moins jusqu’à mi-2023 ». Depuis l’ouverture, les machines tournent 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Les Allemands seraient-ils prêts à payer un peu plus cher pour soutenir le redémarrage de la production nationale face au low cost chinois ? Oui, répond sans hésiter Kerstin Lopau, qui accompagne les particuliers dans l’installation de panneaux solaires. Son association SoLocal Energy se fournit auprès de Heckert Solar, l’un des rares fabricants qui a survécu à la crise de 2012. « La question des droits de l’Homme est importante pour nous, personne ne doit souffrir pour notre transition énergétique », explique-t-elle.
Chez Enerparc, l’un des plus gros développeurs et exploitants de parcs photovoltaïques, on observe aussi un changement de mentalité. « Nous travaillons directement pour des clients comme Ikea ou Volkswagen, qui veulent maintenant savoir d’où viennent nos installations », dit Stefan Müller, responsable du développement commercial. Il en va de la « réputation » des entreprises, dit-il, alors qu’une loi les contraignant à faire respecter des normes bien plus strictes chez leurs sous-traitants, en matière de protection de l’environnement et des droits de l’Homme, entrera en vigueur en janvier prochain.
La demande est bien là. Mais les obstacles restent nombreux. L’industrie solaire allemande compte trois fois moins d’employés qu’il y a dix ans. La chaîne de production en amont des cellules solaires est quasi inexistante, avec un seul fournisseur de polysilicium pour toute l’Europe. La filière de recyclage est balbutiante.
Or « le temps presse », s’impatiente Nadine Bethge, de la Deutsche Umwelthilfe. « Le risque d’une guerre commerciale est présent », non seulement avec la Chine, mais aussi avec les États-Unis, qui ont débloqué des aides massives pour relocaliser l’industrie solaire sur leur sol. « Ces deux pays ont besoin de panneaux solaires pour remplir leurs propres objectifs, pourquoi nous les vendraient-ils ? s’interroge Nadine Bethge. Il faut absolument inciter les usines à ouvrir en Europe. »
Les cellules de panneaux solaires sont fabriquées à partir de silicium, un matériau semi-conducteur abondamment utilisé dans l’électronique. © Stefanie Loos / Reporterre
À ce stade, seul l’objectif est clair : la Commission européenne veut atteindre 30 GW de capacité de production européenne d’ici 2025, sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Les moyens pour y parvenir le sont moins. Lancée le 9 décembre par l’UE, l’Alliance industrielle de l’industrie solaire doit permettre d’encourager les investissements. À Berlin, le gouvernement dit réfléchir à la mise en place de « garanties d’État » pour les investissements dans la production et l’installation d’électricité verte. La proposition d’un « Buy European Act » défendue par la France, qui favoriserait la production « made in Europe », a été accueillie chaleureusement, sans que ses contours n’en soient vraiment définis.
La filière, elle, veut croire en son avenir. Meyer Burger prévoit de tripler sa production d’ici 2024 et mise sur son partenariat avec l’institut Fraunhofer, le plus grand centre de recherche solaire du monde, pour améliorer encore sa technologie. Heckert Solar vient de s’agrandir tout comme Solarwatt, un autre fabricant. En France et en Italie, deux usines géantes sont en projet. « En recherche et développement, l’Europe est toujours leader, souligne le PDG de Meyer Burger, Gunter Erfurt. Les chaînes d’approvisionnement sont petites, mais réactivables et agrandissables. » Il en est convaincu : « C’est maintenant ou jamais ! »
• La suite de notre enquête : L’Allemagne joue l’éolien marin pour sortir du charbon
12 photos - Durée de lecture : 10 minutes
Tweet épinglé Damien Salel @DecrypteEnergie · 14 mai
Liste de mes principaux 🧵sur la transition énergétique :
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Environnement
Le Japon continue de repenser sa stratégie nucléaire pour faire face à la crise énergétique mondiale causée en grande partie par le prix du gaz. Le pays, qui avait déjà annoncé en août son intérêt à développer de nouveaux réacteurs et à réactiver certains de ceux qui étaient inactifs, envisage maintenant prolonger la durée de vie utile du nucléaire au-delà de la limite actuelle de 60 ans.
...
Ce n’est pas un cas isolé. la Belgique -a prolongé la durée de vie de son parc nucléaire de 10 ans- et même le Allemagne, qui se positionne traditionnellement contre l’énergie atomique, ont également ouvert la porte à des mesures similaires. L’Espagne, pour sa part, reste ferme sur sa feuille de route : fermeture totale entre 2027 et 2035. C’est ainsi que le PNIEC l’envisage et, comme l’explique le secteur, il n’y a pas eu d’approches qui suggèrent qu’il y aura un changement de plans.
Clément Sénéchal @ClemSenechal
Nous sommes sur une pente littéralement suicidaire.
6:58 PM · 16 déc. 2022
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Source 👇🏻https://bloomberg.com/news/articles/2022-12-16/world-s-coal-consumption-set-to-breach-new-record-this-year#:~:text=Coal%20usage%20looks%20likely%20to,year%20for%20the%20first%20time
bloomberg.com
World’s Coal Consumption Set to Breach New Record This Year
World coal consumption is set to rise to the highest level ever this year despite ambitious global goals aimed at weaning nations off burning the dirty fossil fuel.
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• 18 vues - 1+
Philippe Bihouix : Ingénieur, directeur général du groupe AREP
Nicolas Meilhan : Ingénieur, transport et énergie.
POSEZ VOS QUESTIONS EN DIRECT : ▶️ https://discord.gg/Ey3pBWV
SOURCEZ, VERIFIEZ LES FAITS EN DIRECT : ▶️ https://captainfact.io/s/Thinkerview
Confidentialité Publique Publié originellement 30 novembre 2022
Catégorie Actualité & Politique
Licence Attribution Langue Inconnu Étiquettes Thinkerview Durée 2h 26min 17s
Terminer >10:00
Énergies Enquête
Jamais EDF ne s’était trouvée en situation de ne pas pouvoir fournir de l’électricité sur le territoire. Les « éventuels délestages » confirmés par le gouvernement attestent la casse de ce service public essentiel. Pour répondre à l’urgence, le pouvoir choisit la même méthode qu’au moment du Covid : verticale, autoritaire et bureaucratique.
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Durée de lecture : 4 minutes Clés : Animaux Énergie
La Cour de cassation a confirmé la condamnation de EDF. L’électricien n’a pas fait assez pour empêcher la mortalité de faucons crécerellettes sur sept parcs éoliens.
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Un respect de la biodiversité laissé au bon vouloir des promoteurs
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« Avant même la construction de l’ensemble du parc, on avait déjà repéré des cadavres de faucons crécerellettes au pied des premiers mâts en 2010 », se souvient Simon Popy, président de FNE Languedoc-Roussillon. La décision de la cour de Cassation amène une preuve définitive des manquements de l’entreprise, et elle a « suffisamment de preuve pour aller désormais plus loin ». C’est-à-dire devant la justice pénale [1], qui pourrait condamner cette fois plus lourdement EDF-R pour chaque nouvelle mortalité constatée.
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Des éoliennes dangereuses dans les zones de protection spéciale
Les éoliennes ne sont pas aussi dangereuses pour les oiseaux et les chauves-souris que les pesticides, les chats ou l’artificialisation. Mais elles s’ajoutent à ces menaces, et surtout elles deviennent très problématiques dans les zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux, comme à Aumelas, et les zones spéciales de conservation (ZSC) pour les chauves-souris.
C’est notamment pour réduire ces atteintes aux espèces protégées que le député EELV-Nupes de Gironde Nicolas Thierry a obtenu le vote — le 25 novembre dernier — d’un amendement au projet de loi d’accélération des renouvelables, visant à exclure les ZPS, les ZSC, les réserves et les parcs nationaux des « zones favorables » au déploiement des EnR futures.
🟢 Notre amendement visant à empêcher l'implantation d'énergies renouvelables dans les parcs naturels est ADOPTÉ !
➡️ Il ne faut pas choisir entre le climat & le vivant. Grâce aux écologistes, nous développerons les EnR, mais pas au détriment de la biodiversité.#PJLENR #DirectAN pic.twitter.com/XO2y5IvaHh — Les Écologistes à l’Assemblée (@EcologistesAN) November 25, 2022
Une nécessité attendue depuis des années par les associations environnementales. Reste que dans un communiqué publié ce vendredi 2 décembre, la Ligue pour la protection des oiseaux s’inquiète déjà que la future loi allège les normes environnementales sur toutes les autres zones naturelles. Le débat débutera dans l’hémicycle ce lundi 5 décembre.
Notes
[1] Pour le moment, l’électricien n’a été condamné que par un tribunal civil.
Alors que la température baisse, l’État se mobilise pour anticiper les possibles coupures de courant. Ce mercredi, des circulaires ont ...
Connu / TG du 02/12/22 à 17:03
19:23 - #edf #crise #energie #énergie - 227 k abonnés - 649 028 vues - 1 477 commentaires
L’électricité.
Pour nos anciens, c’était une force miraculeuse qui apportait chaleur et lumière dans les maisons et de l’énergie en plus pour les mécaniques agricoles.
Pour nous qui sommes nés dedans, elle fait partie du décor.
On a grandi avec elle.
Très tôt, on nous apprend à ne pas mettre les doigts dans les prises, et à bien se sécher les mains avant d’actionner l’interrupteur, et nous l’apprenons ensuite à nos enfants.
Tiens mais oui, au fait ?
D’où il vient, le courant ?
En France, ce courant à un nom.
Depuis 77 ans, il alimente nos chaudières, nos écrans, les machines de nos usines grâce à l’existence d’un seul acteur, EDF, pour Electricité de France.
Ce seul nom évoque à nos parents des images qui sont bien différentes de celles que nous nous en faisons aujourd’hui.
EDF, c’était la fierté de la France, une incroyable aventure industrielle qui nous a permis de gagner notre titre de maître de l’atome.
Pendant plus de 60 ans, notre pays s’est appuyé sur son fournisseur d’électricité pour accompagner les besoins de sa croissance et longtemps, le monde entier a pris pour modèle notre réseau de centrales et de distribution gigantesques et performants.
Mais depuis 15 ans, les genoux du colosse insubmersible commencent à plier sous le poids d’un enchaînement de mauvais choix et d’une conjoncture effroyable.
Aujourd’hui je vais vous parler de la lente descente aux enfers d’EDF, qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il était, et dont l’avenir ne s’annonce pas très brillant, sans mauvais jeu de mots.
Je vais vous raconter comment il est passé de premier producteur d’électricité nucléaire en Europe et deuxième dans le monde, à 5ème roue du carrosse.
Vous voyez quelque chose dont nous n'avons pas parlé en dans cette vidéo? Dites-le-nous en commentaire.
Moments clés :
- 3:21 : 8 avril 1946
- 5:10 : 30 glorieuses
- 5:59 : Georges Pompidou
Connue / TG du 19/11/22 à 01:20
auteur Victor Court, Enseignant-chercheur en économie à IFP School, IFP Énergies nouvelles
Déclaration d’intérêts
Victor Court est membre de la chaire « Énergie & Prospérité » et chercheur associé au Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain (LIED, Université Paris Cité). Les opinions exprimées dans ces pages n’engagent que leur auteur, elles ne reflètent en aucun cas le point de vue des institutions auxquelles il est affilié.
Avec la fin du capitalisme, la fin de la destruction de notre environnement ? Shutterstock
Alors que les impératifs de sobriété et de décarbonation se font de plus en plus pressants, les pays restent dans leur immense majorité extrêmement dépendants des ressources fossiles, dont la combustion à l’échelle mondiale aggrave et accélère la crise climatique. Dans « L’Emballement du monde », qui vient de paraître aux éditions Écosociété, l’ingénieur et économiste Victor Court propose d’explorer les liens historiques entre énergie et domination au sein des sociétés humaines. L’extrait que nous vous proposons ci-dessous se consacre plus particulièrement à l’examen critique du concept de « Capitalocène », proposé par le chercheur et militant suédois Andreas Malm, pour identifier les responsables du réchauffement climatique.
Le concept d’Anthropocène suggère que toutes les actions humaines peuvent être instantanément subsumées sous une activité globale dont l’empreinte affecte la biogéosphère. Il fabrique ainsi une humanité abstraite, aussi uniformément concernée que responsable.
Ce grand discours est problématique, car, s’il est certain que tous les humains vont subir les conséquences du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité (dans des proportions très différentes cependant), il est impossible au regard de l’histoire d’affirmer que tous les membres de l’humanité partagent le même degré de responsabilité dans ce désastre.
Un Nord-Américain ne peut pas être aussi responsable des bouleversements du système Terre qu’un Kenyan qui consomme en moyenne 30 fois moins de matières premières et d’énergie que lui.
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Connu / https://mastodon.top/web/@tompostprod/109332320810214017
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Thomas Lavergne @tompostprod@mastodon.top
« Mettre le capitalisme à l’arrêt est donc une condition nécessaire, mais non suffisante pour instaurer un vivre humain qui demeurerait à l’intérieur des limites du système Terre. »
Victor Court
Rares sont les articles qui résument aussi bien l’impasse dans laquelle on est.
12 nov. 2022, 19:47 · · Metatext · 0 · 1
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Le Mercredi 21 juillet 2021
L’agriculture a connu d’importantes mutations depuis le début du XXe siècle. La taille des exploitations a fortement augmenté et les activités, en particulier l’élevage, se sont concentrées afin de permettre des économies d’échelle sur l’ensemble des filières agroalimentaires. Cette évolution a pu conduire dans certaines régions, où l’élevage et l’agriculture en général se sont fortement développés, à une forte pression sur les milieux et dans certaines situations à une détérioration de la qualité des eaux. Parallèlement, la modification de la population rurale a accentué les enjeux de cohabitation entre les éleveurs et les autres habitants des espaces ruraux.
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