43 commentaires - France Enquête
Alors que leur utilisation a explosé avec le confinement, les outils numériques utilisés dans les établissements scolaires ne sont pas gérés directement par l’Éducation nationale. Une dépendance pointée depuis plusieurs années, qui menace la souveraineté éducative française et pourrait, à terme, faire le jeu des Gafam.
... Classe virtuelle du Cned, Pronote, WhatsApp, Discord, YouTube ou Pearltrees… la prof d’anglais collectionne les tutoriels et les mots de passe échangés entre collègues ... Le terme EdTech – pour technologies de l’éducation – désigne un petit écosystème de PME et de start-up françaises, environ 250 selon l’association du même nom https://edtechfrance.fr/.
...
Une situation de perte de « souveraineté éducative », comme s’en inquiète lui-même le ministère.
La classe virtuelle du Cned illustre cette emprise du privé sur le numérique éducatif. Habituellement utilisé par des élèves malades ou installés à l’étranger, cet outil de visioconférence a été l’un des piliers de la « continuité pédagogique » du gouvernement. Malgré le signalement de nombreux problèmes de connexion ou une faible protection contre les « trolls » https://www.francebleu.fr/infos/education/les-classes-virtuelles-victimes-de-nombreux-piratages-1587115075, près de 100 000 classes virtuelles par jour ont été organisées en moyenne pendant le confinement, indique le Cned.
Mais cet outil n’est pas propre au Cned. Il utilise la solution Blackboard Collaborate, du groupe américain du même nom, leader mondial du logiciel éducatif. Commercialisée en France par la société UNI-Learning, elle-même filiale d’une entreprise belge, Blackboard utilise des serveurs Amazon pour gérer ses données et son trafic, comme l’a d’abord noté sur Twitter Marc de Falco, un professeur de mathématiques en classes préparatoires, spécialisé en informatique.
Contacté par Mediapart, le Cned confirme que « l’hébergement des solutions Blackboard est assuré par Amazon » et indique que sa plateforme est basée à Francfort.
...
Les ENT : un marché en retard rongé par la concurrence
Espaces numériques de travail ... Le leader du secteur, la société Kosmos, équipe quatre régions, « soit 3 600 lycées et collèges ». La société ITOP équipe notamment l’académie de Bordeaux ou les Hauts-de-Seine, tandis que la société Open Digital Education gère l’ENT des trois académies de la région Île-de-France. Dans l’académie de Rennes, Toutatice est l’un des rares ENT édité et géré directement par les pouvoirs publics.
Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les collèges de l’Ardèche, Drôme, Guyane, Haute-Savoie, Vaucluse n’avaient aucun projet d’ENT fin 2018. D’autres départements, comme les Ardennes, n’étaient qu’à moitié équipés. La situation tourne parfois à l’absurde : alors que la Métropole de Lyon est précurseur dans ce domaine, avec Maclasse.com, le département du Rhône qui l’entoure ne dispose d’aucun ENT.
... « Les collectivités locales ne font pas le boulot. Elles pensent que la technologie va ruisseler toute seule vers les élèves et les familles », analyse Jean-François Clair, en charge du groupe numérique du SNES-FSU.
...
Le logiciel Pronote, bien connu des familles des élèves, est emblématique de la toute-puissance que peut acquérir un prestataire de l’Éducation nationale. Associé au logiciel EDT, il couvre une grande partie des activités d’un établissement : saisie des absences, gestion de l’emploi du temps des élèves et des enseignants, notes, éditions des bulletins, sanctions, cahier de texte, messagerie, rendez-vous avec les parents…
Déjà indispensable sur le plan administratif, le logiciel a aussi développé son volet pédagogique, en permettant des partages de cours ou la création de QCM en ligne. Un aspect renforcé pendant le confinement, via une mise à jour. Le logiciel a été l’un des principaux liens avec les familles, notamment pour les établissements ne possédant pas d’ENT. Sur son site, Pronote revendique près de 7,5 millions de copies remises par sa plateforme et 250 000 QCM créés du 16 mars au 16 avril.
Plébiscité par le personnel, Pronote équipe aujourd’hui près de 7 700 collèges et lycées, sur près de 11 200 en France. À la tête de ce quasi-monopole se trouve la société Index Éducation, fondée dans les années 1990 par Olivier Calderon
... Index Éducation refuse d’exporter – dans un format exploitable facilement – les emplois du temps « à la semaine »
...
Jean-François Clair, qui milite depuis 15 ans avec le SNES pour la création « d’un vrai service public du numérique de l’enseignement ». Un doux rêve pour le moment. « Soyons honnêtes : l’Éducation nationale n’a jamais été capable de développer des outils adaptés. Ses logiciels ont 15 ans de retard », estime de son côté Gérard Heinz.
...
L’Éducation nationale ne s’est pas non plus saisi des solutions proposées par le mouvement du logiciel libre, pourtant dynamique en France, remarque Alexis Kauffmann, enseignant et cofondateur du réseau Framasoft. « On a mis des sommes incroyables dans des outils qui ne répondent pas aux besoins des enseignants. On a fait le choix de décentraliser. Résultat : chaque académie fait un peu les choses dans son coin. On ne peut pas rivaliser avec Google avec dix informaticiens dans un bureau. » Plus autonomes, certains lycées français de l’étranger ont déjà opté pour Google Education pour leurs activités quotidiennes. C’est le cas à Florence, où enseigne Alexis Kauffmann. « Je suis militant du logiciel libre, mais ils ont de loin la meilleure offre. Pour l’instant, l’Éducation nationale fait le lit des Gafam. C’est criminel de sa part. »
/ informations à nous communiquer enquete@mediapart.fr.
/adresser des documents / plateforme hautement sécurisée frenchleaks.fr.
...
accueil serait financé par la réorientation des fonds du SNU.
...
8 510 vues - 585 - 9 - 34,3 k abonnés
Le 27 avril 2020, Adrien Quatennens était invité sur BFM TV pour #BFMStory. #ConfinementJour42 #Déconfinement #Covid_19
Catégorie Actualités et politique 189 commentaires
3 969 vues - 435 - 7 - 50,7 k abonnés
Depuis le début du confinement, chacune et chacun d’entre nous tentons de nous rendre utile ou nous demandons comment agir, comment poursuivre des actions militantes avec, pour seuls outils, notre balcon et nos réseaux sociaux. Malgré ces contraintes, les insoumis·es fourmillent de créativité et d’initiatives.
Pour autant, de nombreux questionnements se posent. Devrions-nous simplement basculer en « télé-militance » avec les mêmes tâches et les mêmes rôles qu’avant ? La situation impose de tout repenser. Prenons le temps de réfléchir à de nouvelles manières de nous impliquer !
Pour plus d'informations et proposer vos actions, rendez-vous sur https://lafranceinsoumise.fr/2020/04/22/formation-en-ligne-confinement-toujours-militant/
Catégorie Actualités et politique 6 commentaires
Transcription : éducation populaire... intelligence collective ... l'entraînement mental ... documentation rassemblée en direct sur un brouillon partagé ... analyser, rendre la chose opératioinnelle.
Les cogitateurs vont réfléchir.
I - Documenter la situation Consigne : des éléments factuels. 6/8 mn ex "article de céleste fabriquer son masque" cf les fiches pratiques ; article sur les banques alimentaires ; article qui recense les manifs au balcon avec banderoles ; envoyer à groupesdaction@lafranceinsoumise.fr ; les post-it ; regroupements ;
II - Analyser la situation ensemble :
interlude décidons paris recense des initiative ex / 2 vidéos : "couturières solidaires de france", "simon, parisiens solidaires (repas, masques, etc" ; des post-it ; asso culturelles, bar associatif et militant ; des pb révélés ex indép de la culture ; 2 types d'effets pervers : fracture numérique et mélange entre militer et solidarité ; manques de formation ; des points de vigilance / télétravail / posture d'usage des outils ; des formations pour les militants ; partage de savoirs, de savoirs-faire ; horizontalité, échange -> pouvoir d'agir ; impatience de pouvoir ressortir.
1 vidéo de transition : /supermarché, regarder provenance des légumes, des saisons, chercher à se simplifier la vie et s'engager ex /AMAP : contrat moral, un revenu sûr, une garantie pour le même prix, découverte, échange, lien social, découverte de la cuisine, /politique : l'alim est 1ère nécessité, on le sent, /aides de la PAC, autonomie alimentaire, le revenu des paysans, engeux écolo.
III - Rendre opérationnel : quels alliés, ressources, calendrier, besoins ?
le résultat de II à gauche, une colonne /chaque besoin : préparer le déconfinement => veille à travers les militants ; former, /1er mai /musique se filmer ; prendre contact avec des réseaux d'asso de quartier, ne pas perdre le contact humain ; /manger local, /fracture sociale, frustrations /confinement ; difficulté à faire et à donner à voir => jouer collectif, s'organiser ; une manif plus jamais ça ! ; /réu tél gain de temps et d'énergie, donc le garder ++ peut-être, alterner avec le physique ;
Vidéo de fin : une manif au balcon, a créé des petits personnages, leur a mis de slogans, banderoles, une musique d'ambiance ++++
S’effleurer, se toucher, se caresser, se serrer, s’étreindre, se pénétrer. Voilà la vie. Bien avant la voix, avant le regard, avant le flair, avant tout, il y a ces gestes. De loin d’abord, salut, adieu, coucou, puis on s’approche, vous dansez ?
...
+audio
Enquête
Durant l'épidémie, les multimillionnaires s'accrochent à leurs domestiques comme à des bouées de sauvetage. Pour eux, la perte de leurs avantages s'avère pire que les ravages du Covid-19. Enquête auprès de leur personnel de maison.
...
article reservé aux abonnés, reste 93% à lire.
soirées-débats avec :
• Léo Charles (économiste, membre d’Attac France et des économistes atterrés)
• Maxime Combes (économiste et porte-parole d’Attac France)
Soirée en partenariat avec @Les économistes atterrés
7,3 K vues 151 J’aime 99 commentaires 77 partages
576 vues - 107 - 3 - 5,59 k abonnés
LE 11 MAI : NOS ENFANTS À L'ÉCOLE ?
Échanges avec une délégué syndicale de l'Éducation Nationale, Emmanuelle Johsua est enseignante dans les quartiers nord de Marseille.
Catégorie Actualités et politique 4 commentaires
dans Actualités, Actualités du mouvement, Agir confiné, Fiches pratiques, Insoumis·es solidaires
...
L'Obs Société Planète
Et si le monde apprenait à être moins dépendant de ce qui le détruit ? La pandémie devait inciter l’Europe à renoncer à son addiction au pétrole, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project.
Temps de lecture 5 min
Karnes City, Texas, le 8 avril 2020. (ERIC GAY / AP / SIPA)
C’est la grande dégringolade : alors que le monde se confine pour tenter d’enrayer la propagation du Covid-19, la consommation de carburants et le prix du baril de pétrole sont logiquement en chute libre un peu partout dans le monde. Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), la demande mondiale quotidienne de pétrole pourrait baisser de 29 millions de barils ce mois-ci, soit environ 30 % de moins qu’en avril de l’année dernière.
Quel impact peut avoir cette crise ? Est-ce une bonne nouvelle pour le climat ? Les réponses de Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project (groupe de réflexion sur la transition énergétique) et auteur du livre « Or noir, la grande histoire du pétrole » (La Découverte).
La crise du coronavirus accélèrera-t-elle la transition écologique ?
Conséquence du confinement, la consommation de pétrole est en train de s’effondrer au niveau mondial. Cette situation est-elle inédite ?
Ce que l’industrie pétrolière est en train de vivre est sans précédent dans l’histoire. Jamais nous n’avions observé un effondrement aussi brutal de la demande. On estime aujourd’hui que celle-ci a diminué entre un tiers et un quart. Autrement dit, nous sommes revenus au niveau de consommation de pétrole qui prévalait à la fin des années 1990, avant le grand boom de la Chine et de l’Inde. C’est un peu comme si le récent essor de ces deux puissances n’avait pas existé ! Après la crise économique de 1929, une baisse similaire de la demande avait été observée, ...
Pour lire les 82 % restants, testez l'offre à 1€ sans engagement.
Connu / https://twitter.com/SebBillard/status/1252131109871198210
"
Voir les nouveaux Tweets
Conversation
Sébastien Billard
@SebBillard
Alors que la demande de pétrole et le prix du baril dégringolent, @OIL_MEN
décrypte dans cet entretien les impacts que cette crise inédite pourrait avoir sur le secteur (et sur la transition écologique)
17 - 24
"
Confinement oblige, l’Éducation nationale invite à la « continuité pédagogique », possible grâce au numérique. Or, selon les auteurs de cette tribune, « la pédagogie virtuelle n’existe pas », et « seuls les élèves éveillés, enfermés avec des parents désœuvrés au fort niveau d’études vont bénéficier d’une pédagogie efficace : l’instruction en famille ».
...
« continuité pédagogique ». En clair, comme dans tous les secteurs, accélération de la numérisation : plateformes, tablettes, webcams, classe virtuelle, espaces numériques de travail, WhatsApp, Pearltrees, etc. https://reporterre.net/Pendant-le-confinement-l-ecole-en-ligne-n-est-pas-la-panacee
...
Des membres du collectif de l’Appel de Beauchastel contre l’école numérique [5] https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-education/20160829.RUE3698/appel-de-beauchastel-contre-l-ecole-numerique.html : Florent Bernon et Régis Faucheur, professeurs de mathématiques Nancy Cohen, professeur de sciences naturelles Désir Cypria, professeur de maths-sciences Renaud Garcia, professeur de philosophie Sabrina Giai-Duganera et François Rousseau, professeurs de français Hervé Krief, professeur de conservatoire démissionnaire Sylvie Ménoni, professeure des écoles, professeur de français retraité Élise Rouveyrol, professeur d’histoire-géographie Clarie Théron et Florent Gouget, école primaire « Les Collines bleues »
Autres signataires : Françoise Abd-El-Kader, professeure de physique-chimie Michel Abd-El-Kader, professeur de mathématiques Michel Blay, philosophe et historien des sciences (CNRS) Joël Brochier, professeur des écoles Michèle Gally, professeure d’université en littérature médiévale Pascale Hustache, conseillère principale d’éducation Annette Millet, professeure de français Isabella Tomassi, doctorante, enseignante vacataire (précaire) de l’enseignement supérieur
[1] Voir les ouvrages Les Ravages des écrans (Manfred Spitzer, L’échappée, 2019), La Fabrique du crétin digital (Michel Desmurget, Seuil, 2019), Critiques de l’école numérique (collectif, L’échappée, 2019).
[2] Tant que l’infrastructure le permet, car les limites et saturations sont apparues dès le premier jour de classe à distance.
[3] Il serait par ailleurs catastrophique sur le plan écologique et social d’ augmenter encore les nuisances dues au numérique — mais c’est sans doute un détail.
[4] L’enseignement à distance du Cned (entre autres) suppose généralement d’être déjà grand, ou d’avoir un adulte avec soi, ce qui ramène à l’instruction en famille.
[5] Un texte coécrit par une quinzaine d’enseignants en 2015 qui critique l’informatisation et le numérique à l’école.
https://twitter.com/BVallauri/status/1252218245857280001
"
Benoit Vallauri @BVallauri · 16h
http://produits-locaux.bzh se taille un beau succès
en mettant en relation plus de 44 000 consommateurs et 1 205 producteurs locaux inscrits pour faciliter l'échange de produits à proximité de leur domicile. Une initiative non marchande #Confiance #Médiation
Avec la crise sanitaire, la vente directe de produits frais explose
Le confinement a changé les habitudes. De nombreux consommateurs se rapprochent de leurs producteurs locaux pour faire leurs provisions de fruits, légumes, viande ou produits laitiers. Vente directe...
letelegramme.fr
0 - 1 - 5
"
Corinne Lepage a retweeté
Construction21.fr @Construction21F · 16h
[#Confinement - webinar] Webinaire HLA n°2 - #résilience, Décentralisation énergétique et #autoconsommation collective avec @corinnelepage
@HLAvocats
https://bit.ly/3exy95X #autoconsommation
[#Confinement - webinar] Webinaire HLA n°2 - Résilience, Décentralisation énergétique et autocons...
Le Cabinet Huglo Lepage Avocats vous souhaite la bienvenue pour une série de Webinaires consacrés à la résilience et aux possibilités qu'offrent le droit aujourd'hui pour développer notre "capacité...
construction21.org
0 - 2 - 2
Le célèbre philosophe, auteur du "Petit traité des grandes vertus" (Seuil), André Comte-Sponville a publié une vingtaine d’ouvrages et a partagé dans "Grand Bien Vous Fasse" son sentiment quelque peu alarmiste quant à la société de l'après-confinement.
...
"La mort fait partie de la vie"
...
"Attention à ne pas faire de la santé la valeur suprême de notre existence"
...
La théorie du "pan-médicalisme" André Comte-Sponville : "C'est une société, une civilisation qui demande tout à la médecine. En effet, la tendance existe depuis déjà longtemps à faire de la santé la valeur suprême et non plus de la liberté, de la justice, de l'amour qui sont pour moi les vraies valeurs suprêmes. L'exemple que je donne souvent c'est une boutade de Voltaire qui date du XVIIIe siècle, Voltaire écrivait joliment : J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.
...
je me demande ce que c'est que cette société qui est en train de faire de ses vieux la priorité des priorités. Bien sûr que la dépendance est un problème majeur, mais nos écoles, nos banlieues, le chômage des jeunes, sont des problèmes, à mon avis encore plus grave que le coronavirus, de même que le réchauffement climatique, la planète que nous allons laisser à nos enfants.
Le réchauffement climatique fera beaucoup plus de morts que n'en fera l'épidémie du Covid-19.
...
Aller plus loin
🎧 RÉÉCOUTER - L'émission Grand Bien Vous Fasse : Le regard d'André Comte-Sponville, thérapie existentielle d’Irvin Yalom, vie quotidienne au temps du Covid-19 https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-14-avril-2020-0
🎧 LIRE - André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus (Seuil) https://www.seuil.com/ouvrage/petit-traite-des-grandes-vertus-andre-comte-sponville/9782757842072
Durée de lecture : 13 minutes
Comment et pourquoi continuer de lutter pendant la pandémie ? Passé un temps de sidération, les voix dissidentes se font à nouveau entendre, même si, mesures de mise à distance oblige, les modes d’action doivent être repensés.
...
Les plaintes, les mouvements de grève, les manifestations aux fenêtres et les formes d’auto-organisation fleurissent, donnant de l’écho aux voix dissidentes. https://reporterre.net/Partout-en-France-les-manifs-de-confinement-prennent-de-l-ampleur
...
Comment « déconfiner » les revendications du mouvement social ?
La mise à distance sociale, « de rigueur et totalement justifiée, est antinomique de l’action collective », pour Éric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires. « C’est de la rencontre des corps qu’émergent des choses concrètes, comme nous l’avons vu ces derniers mois sur les ronds-points Gilets jaunes, dans les AG, les manifs ou sur les piquets de grève », enchérit Camille [], membre du collectif Cerveaux non disponibles.
...
« la pandémie ne doit pas servir à étouffer les luttes ni l’esprit critique, dit Corinne Morel Darleux, conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes. Lutter nous permet de sortir de ce sentiment de sidération et d’isolement, de réinvestir nos souverainetés individuelles, d’exercer un peu de maîtrise sur nos vies ». Pour la militante écosocialiste, le coronavirus « ne remet pas les compteurs à zéro ». Les raisons de se battre sont même décuplées par « la pérennisation de l’état d’urgence, l’avènement fulgurant d’une société de surveillance et toutes les atteintes aux libertés publiques qui pourraient perdurer une fois la crise sanitaire terminée ».
...
Le 31 mars, par exemple, une manifestation de confinement était organisée à l’appel du collectif Projections Covid-19 en soutien au personnel soignant, mais aussi contre les réformes des retraites et de l’assurance-chômage. https://reporterre.net/Partout-en-France-les-manifs-de-confinement-prennent-de-l-ampleur
...
Investir le terrain judiciaire
... Le parquet de Paris et la Cour de justice de la République ont reçu des dizaines de plaintes visant des décideurs publics pour mise en danger de la vie d’autrui, abstention volontaire de prendre les mesures visant à combattre un sinistre, voire homicide involontaire [1]. Une plateforme, intitulée https://plaintecovid.fr/, propose des dépôts de plainte facilités à l’aide de dossiers préremplis.
...
Jeudi 9 avril, quatre-vingt douze associations et collectifs se sont même associés pour saisir conjointement sept rapporteurs des Nations unies chargés des questions de pauvreté extrême, de santé, d’accès à un logement décent, à la nourriture, à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi que des migrants et des défenseurs des droits humains. « Les personnes vivant à la rue, dans des squats ou des bidonvilles ne bénéficient pas pleinement des mesures de prévention du Covid-19 mises en place par le gouvernement et les autorités locales », dénoncent ces organisations. https://www.lacimade.org/presse/covid-19-personnes-vivant-a-la-rue-dans-des-squats-ou-des-bidonvilles/
...
Solidaires, épaulé par les Amis de la Terre, a ainsi saisi le tribunal de justice de Nanterre, le mercredi 8 avril pour demander l’arrêt total de l’activité d’Amazon, certains salariés étant tombés malades dans les entrepôts du géant du numérique. https://reporterre.net/Un-salarie-d-Amazon-en-reanimation
À l’image des salariés d’Amazon, les classes laborieuses ne connaissent pas de confinement et sont surexposées au virus : les personnels soignants, mais aussi les caissiers, les ouvriers, les éboueurs, les facteurs, les postiers et les livreurs n’ont cessé de travailler. Solidaires a mis en place un numéro vert https://solidaires.org/Solidaires-met-en-place-un-numero-vert-d-appui-syndical accessible à tous les travailleurs, syndiqués ou non, pour répondre à toutes les questions liées aux droits vis-à-vis des employeurs en matière de sécurité, de retrait, d’arrêt maladie ou encore de chômage partiel. « Des patrons utilisent les nouvelles possibilités offertes par la loi d’urgence sanitaire pour continuer d’essorer les salariés, dénonce Éric Beynel. Soixante heures de travail par semaine, journées de douze heures… Certains vont jusqu’à mettre les salariés au chômage partiel tout en continuant de les faire travailler, d’autres demandent aux malades de ne pas s’arrêter. »
...
« L’État ne nous protège pas et, en plus, il nous empêche de respirer, dit Youcef Brakni. Alors nous nous débrouillons nous-mêmes : nous demandons aux gens de filmer, coûte que coûte, pour que les organisations militantes puissent lancer le plus d’alertes possible. » Tombée à point nommé, une application baptisée UVP a été lancée le 10 mars dernier par le collectif Urgence notre police assassine. Celle-ci permet de filmer les interventions des forces de l’ordre sans qu’elles ne puissent effacer les images. http://cqfd-journal.org/Deux-menaces-pesent-sur-les
...
Corinne Morel-Darleux contribue au réseau Covid-Entraide France : « Dans ces groupes, nous échangeons des informations, nous organisons l’autonomie alimentaire et le soutien aux producteurs locaux, l’aide concrète aux personnes isolées, aux sans-logis, aux détenus... C’est une façon de rester debout, de mener des actions justes. » Pour la militante écosocialiste, ces mécanismes d’organisation permettent de ne pas dépendre entièrement de l’État et sont « autant d’îlots de résistance supplémentaires qui rejoignent celles préexistantes, comme la Zad de Notre-Dame-des-Landes, les collectifs contre des projets inutiles ou ceux qui viennent en aide aux personnes migrantes. »
« Réhabilitons notre colère » *
... Car le monde de l’après Covid-19 est déjà sur toutes les lèvres. Et, déjà, les propositions se multiplient https://reporterre.net/Crise-sanitaire-les-propositions-se-multiplient-pour-penser-un-apres-plus-ecologique pour penser un après plus social et plus écologique. Le jeudi 9 avril, la Convention citoyenne pour le climat a transmis à l’exécutif cinquante propositions pour « porter l’espoir d’un nouveau modèle de société » en matière de logement, de déplacement, d’alimentation, ou encore de publicité. https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/transport-alimentation-logement-ce-qu-il-faut-retenir-des-propositions-de-la-convention-citoyenne-pour-le-climat_3910747.html
...
Joël Domenjoud craint « le risque important de décompensation au moment du déconfinement, un endormissement sur le besoin de consommer et d’oublier la fragilité de notre système ». Il faut, dit-il, « absolument se prémunir de l’amnésie collective, garder un potentiel de colère entier pour dire “hors de question que ça arrive encore une fois, ce système a mis notre vie en danger” ».
Nicolas Haeringer, du mouvement 350.org, estime que ce potentiel de colère « a trop longtemps été mis de côté, voire dévalorisé au sein des luttes écologiques, où l’on a parfois cherché à mobiliser autour de récits positifs » : « Réhabilitons notre colère, cessons de construire nos mobilisations comme si nous pouvions nous permettre de négocier avec le temps. Ce que l’urgence sanitaire rappelle, c’est que chaque fois que nous acceptons de négocier avec le temps, il y a des morts. Pesons de tout notre poids pour qu’il n’y ait pas de retour au business as usual, au règne de celles et ceux qui font profit de la destruction. »
...
[*] Son prénom est modifié.
[1] Les collectifs Inter-Urgences et Inter-Hôpitaux, la Coordination nationale infirmière (CNI), Act-Up Paris et l’Association de défense des libertés constitutionnelles (Adelico) ont par exemple demandé au Conseil d’État de contraindre le gouvernement à réquisitionner les usines permettant de fabriquer les masques, les respirateurs, les tests et les médicaments nécessaires à la lutte contre l’épidémie.
[2] Jeudi 19 mars, Murielle Pénicaud s’était dite « scandalisée » de voir une antenne locale de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment inciter ses adhérents à ne pas aller travailler. « Les entreprises qui se disent que l’État paiera et qu’elles n’ont pas à travailler ne sont pas dans une attitude de civisme », avait-elle ajouté.
Lire aussi : Partout en France, les « manifs de confinement » prennent de l’ampleur
17 202 vues - 1,3 k - 18 - 33,9 k abonnés
Le 15 avril 2020, Adrien Quatennens était l'invité politique sur #PublicSénat. #ConfinementJour30 #Covid19
Catégorie Actualités et politique 236 commentaires
• 97 vues - 3 - Channel avatar Account avatar
Le Bonheur est un Sport de Combat Par lemediatv
Une heure cinq minutes d’entretien avec Alain Denault, philosophe canadien de 50 ans, qui débarque en France et au Média pour présenter le troisième épisode de son feuilleton philosophique (qui en comptera 6). Après l’économie de la nature et de la foi, il s’attaque ici à l’économie de l’art avant d’aborder la psychanalyse, les mathématiques puis la politique. Six étapes que nous franchirons avec lui dans cet échange de haute volée. Son projet de fond explicité ici en exergue à Denis Robert est de « Reprendre l ‘économie aux économistes ».
« Nous sommes des êtres de concept. La philosophie ne se développe pas dans un monde à part. Le mot économie a été dévoyé par une corporation qui s’est désigné comme celle des économistes » postule Deneault qui revient très vite à son projet de déconstruction du langage et des académismes autour de l’économie « On oublie le multitude d’usages de l’économie dans des domaines très différents », dit-il avant de rejeter tout idée de travail sur l’étymologie, mais de s’attaquer à la façon dont l’économie a « évolué dans l’histoire jusqu’à ce que les économistes s’en emparent ».
La série de livres rassemblés sous l’égide d’un feuilleton théorique et éditée chez Lux, décline l’idée que le mot économie a un sens orwellien car il désignerait des méthodes de destruction, d’inégalités sociales, d’impérialisme qui surprendraient ceux qui ont utilisé ce mot à d’autres occasions.
Selon Deneault, si l’économie est aujourd’hui spontanément associée à des notions reliées au capitalisme marchand, ce terme renferme maints autres sens que l’idéologie capitaliste s’est employée à enfermer et à faire oublier. Il replace l’écologie au centre du jeu et nous invite ici à imaginer l’économie après le capitalisme. Comme s’il avait prévu qu’une pandémie allait nous faire repenser le monde.
Une émission tournée début mars. #Capitalisme #Économie #Révolution
ConfidentialitéPublique
Publié originellement 06 avril 2020
CatégorieActualité & Politique
LicenceInconnu LangueInconnu
Étiquettes : alain deneault ; capitalisme ; économie ; économiste ; repenser
Durée1 h 4 min 3608 sec
il y a 1 semaine • 61 views
Dans cette émission sont intervenus en particulier :
- Angie Gaudion de Framasoft et du Collectif CHATONS qui revient sur le travail fourni depuis le début du confinement
- Laurent Joëts, professeur de technologie qui parle de son expérience avec SambaÉdu et BigBlueButton
- Emil Ivov, créatreur de Jitsi
Podcasts, transcription et références, tout est là