ENQUÊTE Transport 7 minutes
Exploitant des aéroports de Lyon, Clermont-Ferrand, Grenoble et Chambéry, Vinci Airports a siphonné la bagatelle de 44 millions de dividendes en trois ans, comme l'a découvert Mediacités. Et ce alors
Depuis 2016, Vinci, via sa filiale Aéroports de Lyon, exploite la plateforme de Saint-Exupéry. Photo : Sipa.
Il y a de quoi faire sursauter les contribuables isérois. Pour maintenir l'activité de l'aéroport de Grenoble, le département verse 1,8 million d'euros par an à son exploitant Vinci Airports. Or, en 2016 et 2017, cette filiale du géant français (BTP, autoroutes, etc.) a empoché 2,4 millions d'euros de dividendes… en vidant la trésorerie de l'aéroport ! Au 31 décembre 2017, celle-ci affichait un solde de 203,55 euros [voir l’extrait du rapport des commissaires aux comptes sur les comptes annuels 2017 ci-dessous]. Depuis, la société n'a pas déposé ses comptes, alors qu'elle est dans l'obligation de le faire. Ils seraient en cours de certification, se défend-elle.
Extrait du rapport des commissaires aux comptes sur les comptes annuels 2017 de l'aéroport de Grenoble. On y apprend que les dividendes 2017 s'élèvent à 1,4 million d'euros et ceux de 2016 à 1,07 million :
Mediacités s’est plongé dans les documents financiers des structures auvergnates et rhônalpines de Vinci Airports. Et nous sommes allés de surprise en surprise… De Grenoble à Clermont-Ferrand, en passant par Chambéry et Lyon, l’exploitant procède de la même manière pour les quatre aéroports de la région
Cartes d’identité
LYON. Propriété de l’État, l'aéroport de Lyon est exploité par la société Aéroports de Lyon (ADL). L'Etat a vendu ses parts d'ADL en 2016 à un consortium, dont Vinci Airports est actionnaire majoritaire. Ce consortium détient 60% des parts d’ADL, aux côtés de la CCI de Lyon (25%), de la Région (5%), du Grand Lyon (5%) et du département du Rhône (5%). Aéroports de Lyon exploite l'infrastructure jusqu'en 2047, ainsi que l'aérodrome de Lyon-Bron.
Trafic passager en 2018 : 11 millions de passagers (+7,4% par rapport à 2017)
Bénéfices 2018 : 16,7 millions d'euros
Dividendes 2018 : 28,7 millions d'euros, dont 7 millions pour la CCI et 4,2 millions d'euros pour les collectivités locales.
Effectifs moyens : 109 en 2017 ; 103 en 2018
CLERMONT-FERRAND. L'aéroport de Clermont-Ferrand appartient à un syndicat mixte composé du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, de la Métropole de Clermont et du conseil départemental du Puy-de-Dôme. En 2008, il a attribué l’exploitation de l'aéroport . . .
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Corinne Morel Darleux, conseillère régionale élue en Drôme, nous propose ce rendez-vous régulier pour un "compte-rendu de mandat radiophonique" qui fait suite aux assemblées plénières de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
La dernière s'est tenue les 17 et 18 octobre 2019.
Corinne Morel Darleux nous commente les points suivants :
- La situation au Rojava et l'aide exceptionnelle votée par la région
- L'espionnage des boites mails de la région, une affaire en correctionnelle
- Un collaborateur de Laurent Wauquiez chichement payé en pleine grève du personnel territorial
- Le groupe de travail sur l'assurance agricole contre les catastrophe naturelles liées au changement climatique
- Le bilan financier du Plan Montagne & Neige
- Un campus pour l’Aéronautique
- Vœu de soutien aux Maires qui ont pris des arrêtés sur les pesticides : retoqué
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-> http://rdwa.free.fr/Interview/2019/2201%20Interview%20%5b21.10.19%5d%20CMDsessionregion25.mp3
Territoire de pastoralisme et de tourisme, réserve d’eau et de paysages, la montagne est une véritable sentinelle du climat : l’impact y est fort et les choix politiques, désastreux. Élue d’opposition dans la Région de L. Wauquiez, je siège en commission Montagne. Un poste d’observation privilégié pour avoir la rage au cœur de ce qui est en train de se passer.
Clés : Climat Grands projets inutiles et imposés Montagne Politique
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dernières études ... bilan Ludovic Ravanel sur le Mont Blanc et les effets de la canicule 2018 m’a une fois de plus édifiée. Le papier de Lyon Capitale « Les paradis artificiels de Laurent Wauquiez » également2. Tout cela allait dans le sens habituel, terrible et habituel, que j’observe depuis des années attentivement3 : le réchauffement est deux fois plus important en altitude4, il provoque le dégel du permafrost qui sert de ciment aux montagnes et provoque des écroulements. Il entraîne également un déficit d’enneigement et le recul des glaciers. Enfin, et cela est également valable en vallée, les sécheresses se multiplient. C’est ainsi qu’on a vu cet automne le Lac d’Annecy à sec et des villages ravitaillés en eau potable par camion citerne. ... je siégeais en commission Montagne à la Région. L’inénarrable Gilles Chabert présidait10 en tant que conseiller spécial à la Montagne de Laurent Wauquiez, mais également ex-administrateur de la Compagnie des Alpes et ancien président du Syndicat national des moniteurs du ski français11. A ses côtés, une invitée : Chantal Carlioz, vice-présidente à la montagne et au tourisme du département de l’Isère et maire (Les Républicains) de Villard-de-Lans. Tous deux réunis pour nous présenter la fameuse étude qui, selon Gilles Chabert : « nous conforte, ce n’est pas totalement foutu tout de suite », annonce la fin de « ce ‘vautour noir’ en montagne qui est qu’on n’aura plus d’eau » et cloue le bec aux « extrémistes » (comprendre : les écolos).
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Les stations vont-elles se retrouver sous tutelle, avec de beaux canons à neige qui ne pourront plus fonctionner, faute de froid, d’eau et d’énergie ? ... Les études prévoient qu’il n’y aura plus aucune station sous 2500 mètres d’altitude d’ici la fin du siècle15,
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Le devoir des politiques est de prévenir, d’aider les stations à se diversifier et s’adapter avant qu’il n’y ait plus de neige, innover pour un tourisme différent, qui puisse se décliner toute l’année , basé non sur nos faiblesses mais sur nos atouts : les paysages, la gastronomie, la culture, les sports pleine nature, la randonnée et les refuges, la reconnexion avec les écosystèmes. ... urgent de penser aux 97 % de territoires de montagne qui ne sont pas des pistes, aux habitant-e-s qui y vivent toute l’année, et prioriser l’aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin.
Effondrement dans les Alpes, lacs asséchés, vendanges aléatoires… Cet été, les signes du changement climatique se sont répétés et multipliés en Auvergne-Rhône-Alpes, au point que sa conscience gagne la population. Malgré cela, explique notre chroniqueuse, l’exécutif régional ne change pas d’orientation.
Corinne Morel Darleux est secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de gauche et conseillère régionale Auvergne - Rhône-Alpes.
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Le lien entre ces éboulements (on parle d’écroulement au-delà de 100 m3) de plus en plus fréquents et la fonte du pergélisol, qui sert de ciment aux géants de roche, est aujourd’hui avéré.
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l’assèchement spectaculaire du lac d’Annecy. Un lac alimenté par des sources de montagne qui sert de repère, tout à la fois lieu de plaisance, de baignade, repos du regard et petit écosystème entre pression foncière et préservation du littoral montagnard. Alors que le lac était placé au premier stade de vigilance pour les crues cet hiver après des pluies importantes, son niveau est aujourd’hui tombé plus bas que durant la canicule de 2003, plus bas, en fait, que ce qu’on n’a jamais vu — et c’est un effet curieux qui vous glisse dans le dos que de voir le fond du lac mis à nu… À tel point que l’usage de l’eau a été restreint et la région d’Annecy placée en situation d’alerte renforcée.
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Pour la grêle, la calamité peut monter à 80 % de pertes
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j’adorerais vous dire que, du coup, ça a provoqué des discussions enflammées sur la manière de faire face en tant que collectivité, d’aider les agriculteurs à diversifier leurs cultures et à privilégier les moins gourmandes en eau, les plus résistantes et adaptées à un climat de plus en plus mouvant. J’aimerais tant écrire que les yeux se sont grand ouverts autour de la table et que l’exécutif a soudain réalisé que financer des canons à neige précipitait les stations dans de futurs déficits abyssaux. Que la dernière salve de subventions a été immédiatement transférée vers les programmes de tourisme estival, et la politique du tout-ski dans nos montagnes remisée. J’aurais naturellement voulu vous dire que le projet de nouvelle autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne a été abandonnée, le Lyon-Turin remplacé au profit d’un report immédiat des camions sur les rails de la ligne existante, les trains de l’étoile de Veynes assurés de rouler pour les décennies qui viennent, un grand programme de rénovation thermique lancé, que les crédits affectés au développement de la résilience ont été doublés, et les subventions de santé environnement rétablies.
Las. L’effet d’inertie du système et les blocages idéologiques sont plus puissants que les montagnes qui s’effondrent et que les lacs qui s’assèchent, plus puissants que le rapport du Giec et que les milliers de personnes réunies dans les marches pour le climat ou à Alternatiba. Pour l’instant.
La croyance dans la technique semble inépuisable. Et c’est ainsi que les « solutions » qui ont été discutées en commission Montagne, c’est le remplacement des anciens canons à neige par de nouveaux, moins énergivores, donc plus « verts ». Et j’ai eu beau expliquer la gabegie d’énergie grise provoquée par le fait de produire ces canons tout neufs pour remplacer les anciens, au-delà de leur consommation quand ils fonctionnent, rien n’y a fait. Autre trouvaille, l’équipement de GPS sur les engins des stations pour sonder le manteau neigeux et déterminer où il faut aller cracher la neige artificielle, au mètre cube près. Là aussi un dispositif moderne en diable, présenté tout fièrement comme une rationalisation qui permet des économies d’énergie et d’eau. Le coût en ressources de tels équipements semble purement et simplement ne pas exister. Et évidemment, tout cela ne dit pas ce qu’on fera de ces enneigeurs quand la pression sur l’eau sera trop forte : les restrictions d’eau autour du lac d’Annecy conduiront-elles à l’arrêt des canons à neige ? Et que ferons-nous quand la température sera trop élevée pour les faire fonctionner ?
Côté agriculture, même constat : au lieu de s’attaquer aux causes du dérèglement climatique, au lieu de trouver des stratégies d’adaptation, on effleure la surface en agissant à la marge sur les premiers effets, au risque parfois d’aggraver le mal. Ainsi de l’iodure d’argent utilisé pour contrer la grêle, dont on ne connaît pas le niveau de toxicité, notamment en cas d’accumulation dans les sols. Ou encore des canons anti-grêle, qui envoient des ondes de choc telles qu’elles peuvent briser les grêlons… et les oreilles des voisins, à 130 décibels — soit l’équivalent d’une sirène de pompier, alors que la limite autorisée est fixée à 65 décibels ; et à haute dose : 4.700 tirs en une année pour le seul village de Mercurol, dans la Drôme. Tout ça génère une élévation considérable du niveau de tensions entre habitants naturellement, ce qui est aussi un des risques afférents à la pénurie d’eau et aux aléas climatiques qui vont se multiplier. Ce n’était sans doute pas nécessaire d’y ajouter le bruit des canons.
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quand un autocariste m’explique que la région a envoyé balader ses arguments de véhicules moins polluants pour le transport scolaire en zone rurale pour privilégier le « mieux-disant » en matière de coût, ça choque. Il n’est pas complètement impossible qu’on soit en train d’arriver à un point de bascule : ceux qui pensent encore que le climat est un truc d’écolos bobos urbains feraient bien d’y songer.