Et si les pollueurs payaient pour les conséquences de leurs actes ? Après des années de discussions et d’atermoiements, ce principe pourtant évident a enfin été acté : un accord a été trouvé lors de la COP27 pour la mise en place d’un mécanisme de « pertes et dommages ». Sous l’égide des Nations unies, un fonds permettra de venir en aide aux pays les plus vulnérables face aux conséquences dramatiques des catastrophes climatiques qui les frappent déjà de plein fouet. Explications sur cette première victoire et le long chemin qui reste à parcourir pour la justice climatique.
Pertes et dommages : une question de justice climatique
L’idée a émergé dès le début des négociations climatiques, en 1991, à l’initiative de petits États insulaires : puisque le changement climatique cause d’ores et déjà des dégâts considérables et des catastrophes dévastatrices dans les pays les plus vulnérables, les principaux États historiquement émetteurs de gaz à effet de serre devraient mettre la main à la poche pour financer ces pertes et dommages. C’est avant tout une question de justice : les pays en développement ne peuvent pas et ne doivent pas assumer seuls les conséquences d’événements dont ils ne sont que très peu responsables.
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lutter pour porter les demandes suivantes en France et sur la scène internationale :
- La mise en place d’un mécanisme de pertes et dommages doit se concrétiser. Cela doit permettre aux pays et communautés les plus vulnérables au changement climatique d’accéder à des ressources financières et à un appui technique pour faire face aux dommages déjà causés.
- Tous les pays doivent contribuer, de façon juste et équitable, à une sortie rapide des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) à la réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, en vue d’atteindre le « zéro émission nette ».. Concrètement, les États doivent s’engager pour qu’aucun nouveau gisement pétrolier, aucune nouvelle centrale à charbon, aucune nouvelle mine de charbon et aucun nouveau projet gazier ne voit le jour.
- Les pays à faible revenus doivent bénéficier de ressources financières pour s’adapter et se préparer face aux conséquences du dérèglement climatique et pour décarboner leurs économies. Les promesses des pays riches n’ont jusque-là pas été tenues et ils doivent donc rehausser leurs contributions.
- Protection de la nature et lutte contre le changement climatique doivent aller de pair. Parallèlement à la sortie des énergies fossiles et la réduction des émissions de CO2, il est indispensable de lutter contre les menaces qui pèsent sur la biodiversité et les milieux naturels. La participation des communautés locales et indigènes dans la protection de la nature et la lutte contre le changement climatique est clé et doit être reconnue.