- Préambule: Un processus d’écriture ouverte
Écrire un livre sur un sujet de coopération sans en mettre une dose aurait manqué de sens. Le processus d’écriture va se placer dans le paradigme qu’il décrit: celui d’une coopération ouverte qui laisse des traces et se construit par l’agrégation successive d’actions de multiples agents. En préambule, voici quelques précisions sur les principes derrière le processus d’écriture qui vous permettra de voir « par dessus mon épaule », ce que j’écris et ce sur quoi je m’appuie pour l’écrire.
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Graines d’informations (pour faciliter la réappropriation)
Conscient qu’il est extrêmement difficile de se réapproprier les écrits d’une autres personne et intéressé par les façons de mutualiser des contenus pour une innovation sociale ouverte https://www.academia.edu/7594341/Open_social_innovation_a_new_intellectual_framework_to_facilitate_the_sharing_of_social_practices, je m’intéresse depuis longtemps aux moyens pour faciliter le partage et la réappropriation.
J’en profite pour expérimenter avec vous l’usage de « graines d’informations«https://cooperer-en-stigmergie.net/ressources/graines-information/ , c’est à dire des éléments synthétiques ciblés sur certains aspects du sujet plus digestes que des pages ou des ouvrages entiers. Au delà de mon écriture, ces éléments permettront aux contriblecteurs qui le souhaitent, d’approfondir ou de réinterpréter mes travaux en s’appuyant directement sur les sources ou encore de produire des contenus dérivés.
Subjectivité explicite (plutôt que fausse objectivité)
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Croyant religieusement dans l’objectivité, la connaissance, beaucoup de chercheurs pensent avoir un point de vue neutre et objectif. Or l’histoire montre que le paradigme dans lequel opère les chercheurs influence leur croyances, donc leur recherche et leurs interprétations [source].
Plutôt que de prétendre à une pseudo-objectivité, il me semble donc important d’être ouvertement subjectif et d’essayer de préciser et de clarifier mes partis pris.
Le paradigme dans lequel je me place en écrivant cet ouvrage est celui d’une approche écosystémique qui considère le monde comme un ensemble de systèmes interconnectés et interdépendants https://www.academia.edu/14083615/Permaculture_Patterning_a_design_framework_for_systemic_transformation.
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Exploration dialogique (plutôt que dialectique)
Pour le sociologue Richard Sennett, nos conversations peuvent suivre deux voies différentes.
La voie dialectique qui porte sur le jeu verbal des contraires qui graduellement permet de construire une synthèse.
La voie dialogique, elle, consiste plutôt en un échange mutuel pour lui-même, plus à l’écoute de l’autre, rebondissant sur les expériences de l’autre d’une manière plus ouverte.[http://www.internetactu.net/2012/05/09/technologies-et-cooperation/ ]
La voie dialogique me semble plus adaptée à description de phénomènes complexes où une seule vérité/interprétation ne suffit à décrire le phénomène. Plutôt que de rechercher une vérité absolue, on accepte les ambiguïtés et on cherche à avoir une compréhension de plusieurs angles de vue même quand ceux-ci semblent contradictoires a priori.
Point de vue méta (pour du recul sur l’écrit)
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écriture duale où chaque chapitre sera accompagné d’une courte synthèse « méta », un point de vue pour prendre de la hauteur sur mon écriture
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m’appuyer au maximum sur l’existant grâce au droit de courtes citations.
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sous licence libre CC-BY-SA ce qui vous permet de les partager et de le réutiliser librement selon les conditions suivantes: Paternité – Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 France (CC BY-SA 3.0).
Comment coopérer en utilisant la stigmergie ? Cela fait plusieurs années que je travaille sur un ouvrage consacré à ce sujet. Plutôt que d’attendre la sortie d’un travail entièrement finalisé, je lance aujourd’hui un site pour laisser des traces en partageant régulièrement l’état des mes travaux.
La promesse d’un mode de coopération plus ouvert
En 2012, l’auteure et activiste Heather Marsh publiait un article phare http://georgiebc.wordpress.com/2012/12/24/stigmergy-2/ où elle décrivait la stigmergie, le modèle de coopération des fourmis et des termites. Pointant avec lucidité les défauts des modèles d’organisation actuels, elle tentait d’imaginer à quoi ressemblerait une coopération humaine auto-organisée comme celles des insectes sociaux.
Signe de la qualité de son analyse, l’article a été rapidement traduit en français, allemand et espagnol de manière spontanée par différents groupes et individus.
Faisant partie du groupe qui a traduit l’article en français, j’ai publié une copie éditée http://www.lilianricaud.com/travail-en-reseau/la-stigmergie-un-nouvelle-modele-de-gouvernance-collaborative/ sur mon site en 2013.
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Un livre-blog pour laisser des traces
Aujourd’hui plutôt que d’attendre la sortie d’un travail entièrement finalisé je lance donc ce site pour laisser des traces en partageant régulièrement l’état des mes travaux.
Mon objectif: partager avec vous au fur et à mesure les prochains chapitres au fur et à mesure de leur écriture et récolter vos retours.
Pour en savoir plus et recevoir les prochaines publications, rendez vous sur le site Coopérer en stigmergie https://cooperer-en-stigmergie.net/.
A propos Lilian Ricaud
Chercheur, consultant, formateur, je propose de l'accompagnement stratégique dans les processus de co-construction, la co-création et la conception avec une approche systémique.
Si le modèle concurrentiel crée des redondances et gâche des ressources sur la protection des idées, la publicité et autre, le modèle coopératif gâche beaucoup de temps et de ressources à discuter et à discuter les discussions. Entre ces deux modèles, la stigmergie, une nouvelle méthode de gouvernance inspirée du mode d’organisation des insectes sociaux, pourrait offrir un modèle alternatif plus adapté à la collaboration dans des grands groupes.