Mots-clés : pragmatisme, hédonisme, alimentation, agriculture, living-lab, gouvernance, transition, agroécologie, pratiques
Recherche candidat-e pour une thèse intitulée « À la croisée du pragmatisme et de l’hédonisme alternatif, la conception d’une gouvernance démocratique de living-lab appliquée à la transition agri-alimentaire » co-encadrée par Anne Dupuy (sociologie) et Laurent Hazard (agroécologie). Le financement est acquis de l'université fédérale de Toulouse et de la Région Occitanie.
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Présentation
La thèse porte sur l’accompagnement de la transition agri-alimentaire vers une alimentation et une agriculture durables. Cela nécessite un changement des pratiques, des raisonnements et de valeurs des consommateurs et des producteurs. Ce changement sera favorisé par le rétablissement du lien entre consommateurs et producteurs et par la possibilité qui leur sera donnée de faire l’expérience de nouvelles pratiques, de se coordonner et d’échanger sur cette expérience. C’est ce que proposent les expérimentations sociales de type living-lab qui peinent pourtant à développer cette agilité. Le problème est qu’elles souffrent d’un déficit de démocratie puisqu’elles sont souvent conçues pour mobiliser une certaine catégorie d’acteurs autour d’une innovation préconçue (Engels et al., 2019). Tout l’enjeu est alors de parvenir à reconcevoir démocratiquement un système agri-alimentaire désirable et accessible à toutes et tous (Rumpala, 2015). La thèse a pour objectif principal le développement d’un cadre conceptuel et opérationnel relevant de ces enjeux pour penser des expérimentations sociales participant à la relocalisation de la production et de la consommation.
Objectif et cadre théorique
Cette thèse portera sur l’analyse et la conception d’un accompagnement (cadre conceptuel, gouvernance, méthodes…) de la transition vers un système agri-alimentaire territorial durable s’appuyant sur l’hybridation de deux concepts :
- La démocratie créative de John Dewey (1940) basée sur l’action sociale et l’enquête pragmatique couplant intelligence collective et réflexive avec expérimentation sociale ;
- L’hédonisme alternatif de Kate Soper (2008) proposant de substituer aux possessions matérielles le lien social et contribuant à inventorier les sources de satisfaction possibles à partir de pratiques souvent perçues comme plus éthiques, écologiques, solidaires.
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dans le cadre de la création d’un living-lab, le Hmm Lab qui ambitionne de produire des connaissances utiles à la gouvernance du Plan d’Alimentation Territorial porté par le PNR des Pyrénées Ariégeoises. Il s’inscrit donc au cœur d’une dynamique de recherches et expérimentations engagée depuis 2018. Le Hmm Lab est conçu comme une expérimentation sociale visant à développer un système alimentaire local durable en impliquant consommateurs, distributeurs et producteurs locaux. Le développement de ce Hmm Lab est soutenu par la Fondation Carasso dans le cadre de l’appel à projet CO3 (Co-Construction des connaissances, 2020-2023). Ce living-lab constitue le terrain de la thèse mais le succès de la thèse n’est en rien lié au succès de ce living-lab : d’autres initiatives impliquant les encadrants en Midi-Pyrénées constituent des terrains de substitution (les autres défis FAAP, la plateforme expérimentale OVALIE, les partenariats avec le CROUS…).
La stratégie scientifique consiste à produire un cadre conceptuel qui soit à la fois un cadre interprétatif de la situation observée au sein du Hmm Lab et un cadre d’action pour engager des transformations en termes de dispositif, de gouvernance et d’animation de celui-ci (Figure ci-contre). Le Hmm Lab procède par itération annuelle. Le ou la doctorant-e pourra ainsi participer
2 itérations : la première sur la reconception du défi FAAP avec les mangeurs (populations rurales pyrénéennes et étudiant-e-s du campus de Foix), et la seconde visant à intégrer les producteurs locaux à la démarche. Ce terrain offre la possibilité d’une étude longitudinale des transformations à l’œuvre dans le cadre d’une transition locale agri-alimentaire.
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La difficile prise en charge de la souffrance au travail génère de nombreuses initiatives visant à en limiter les effets. Parmi les outils mis en place pour rendre visibles et lutter contre les risques dits « psychosociaux », ce numéro de Connaissance de l’emploi se concentre sur une « cellule d’écoute » mise en place au sein d’une collectivité territoriale. Il repose sur des données empiriques issues d’une enquête de terrain effectuée dans le cadre du projet Suripi (Surveillance des risques professionnels particulièrement incertains).
À travers l’étude des différentes tensions qui touchent ce travail d’écoute des maux du travail, il pose la question de ce que peut une ligne téléphonique en matière de prise en charge de la souffrance, et interroge ce que sa mise en place révèle des dynamiques récentes de la santé au travail.
En savoir plus +Télécharger le pdf http://ceet.cnam.fr/medias/fichier/155-surveiller-et-prevenir-la-souffrance-au-travail-tensions-et-ambiguites-d-une-cellule-d-ecoute_1580915771944-pdf?ID_FICHE=1061074&INLINE=FALSE
La sociodidaxie numérique
... soutenue en avril 2018, démontre opportunément que les apprentissages traditionnels sont largement complétés par des apprentissages informels, en particulier pour les travailleurs du savoir.
La question de la thèse est de savoir « Comment les travailleurs du savoir auto-apprennent par le numérique ? » Cette question se décline en 3 sous questions de recherche :
Quelles sont les pratiques d’apprentissage informel numérique ?
Quels sont les facteurs favorisant le recours à l’apprentissage informel numérique ?
Quels sont les modes informels d’apprentissage numérique qui en résultent ?
Dynamique d'apprentissage
La thèse débouche sur de nombreuses mises en évidence
1 - Il existe de nombreuses opportunités d’apprentissage grâce à l'environnement symbolique offert par le numérique. L’auteur interroge la représentation de l'apprentissage du fait d'autrui comme une interaction dyadique, à savoir, un échange bidirectionnel entre un apprenant et un modèle, avec, par conséquent, une communauté composée de dyades. Dans le contexte numérique l’auteur perçoit un apprentissage collectif, où un apprenant peut avoir plusieurs modèles qui forment une sociodidaxie c'est-à-dire un « apprendre ensemble ». De plus, les modèles ne sont pas toujours les sources et les créateurs de la connaissance. L'apprenant, ici, apprend de plusieurs personnes à la fois à partir d'un contenu qui ne ressort pas formellement du modèle.
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En pratique
Ces constats permettent de faire des propositions concrètes :
Dans l’enseignement supérieur :
Plutôt que de restreindre les recrutements de l’enseignement supérieur à des étudiants «homogènes» : avec le même profil, avec un parcours quasi identique, pourquoi ne pas produire des apprentissages à partir des différences et expertises de chacun, en mixant les publics au sein des promotions, en décloisonnant les campus en espaces de vies, aux expériences et types d’interactions variés (fabs labs, Learning Hubs, espaces pédagogiques modulables, d’incubateurs, cafes) ou peuvent se rencontrer partenaires, diplômés, étudiants, mais aussi des espaces de Coworking, des espaces calmes d’apprentissage et de lecture associes a la détente.
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Télécharger
Les modes informels d’apprentissage numérique : le cas des travailleurs du savoir - Myriam Benabid http://www.theses.fr/2018PSLED010
Clés : Apprentissage Informel Apprentissages Autodidacte Autonomie Intellectuelle savoir sociodidacte sociodidaxie (apprentissage avec les autres) thèse Travailleurs travailleurs du savoir
ndlr :
- accompagnement et coaching sont conviqués de manière récurrente
- bilan de la lecture en diagonal : dubitatif... Les travailleurs du savoir sont les producteurs de savoir.
Ecrit et livre > Actualités
Journées interprofessionnelles : "L’aventure des images ! Création et médiation en littérature jeunesse aujourd’hui" Mis en ligne le 31 janvier 2018 [REPORT 2019 // CHANGEMENT DE DATE] Vendredi 23 mars 2018 (15h à 18h) pour le lancement du programme 2019 en lieu et place de la journée initialement prévue le jeudi 8 mars 2018 À Beychac-et-Cailleau, Espace sportif de la Trappe ( 33750 )
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Emploi : la Ligue de l’Enseignement de Lot-et-Garonne recrute un(e) médiateur(trice) cinéma en CDD d’un an à temps plein Mis en ligne le 05 décembre 2017
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Publics et territoires > Actualités
La ville de Bazas recherche un médiateur multimédia / audiovisuel / coworking Mis en ligne le 28 juillet 2017
Dans le cadre de la mise en place du Pôle de l'Image, de l'Ecrit et du Numérique (960 m.), dont l'ouverture est prévue en 2019, la ville de Bazas recherche un médiateur multimédia / audiovisuel / coworking pour accompagner la mise en place de la structure et le développement des projets culturel, d'animation et numérique sur le territoire.
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Audiovisuel et cinéma > Actualités
[EMPLOI] La Région recrute des médiateurs dans les salles de cinéma indépendant jusqu'au 07 juillet 2017
La Région Nouvelle-Aquitaine et le CNC souhaitent aider les salles de proximité à se développer en contribuant au financement d’emplois de médiateurs dans les salles.Ces emplois visent prioritairement à être mutualisés entre plusieurs salles notamment par l’intermédiaire des associations territoriales de salles ou de groupements d’employeurs sectoriels. Ce dispositif s’adresse aux salles prior...
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Ecrit et livre > Actualités
Service civique " Médiateur du Patrimoine " de la Cité internationale de la tapisserie - à partir du 01 juin 2017
Où ? AUBUSSON (23 - Creuse - Limousin)Quoi ?- Accueil du public et sensibilisation de nouveaux publics (jeunes publics, cadres et CSP+) ;- Production de contenus éditoriaux, graphiques et participation à des actions de promotion, sous l’autorité du directeur et de la Chargée de communication ;- Possibilité à terme de préparer et organiser des visites guidées (en juillet/août) ;- Appui...
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Ecrit et livre > Actualités
La Littérature noire et policière aujourd’hui - Création, édition et médiation - le 29 septembre 2017
Journée professionnelle sur le roman noir - Festival "Un aller-retour dans le noir" à Pau
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Audiovisuel et cinéma > Catalogue des œuvres >
Le Zèbre, médiateur pour causes désespérées ! (Téléfilm)
Producteur(s) : Kwaï ;
Réalisateur(s) : Frédéric Berthe ;
Auteur(s) : Laurent Burtin ;
Que deviennent les enfants surdoués ? Des « adultes surdoués » ! Notre héros l’ignorait, lui qui n’a été « diagnostiqué » qu’à quarante ans. Depuis, sa vie a basculé. Incapable de supporter l’inju...
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Ecrit et livre > Actualités
Journée professionnelle « Culture et prison : la place de la culture dans le processus d'insertion des personnes détenues » le 24 juin 2014
Organisée par le SPIP 33 et en partenariat avec l’agence Écla Aquitaine et la DRAC, une journée professionnelle autour de la place de la culture dans le processus d'insertion des personnes détenues se tiendra le 24 juin à Aquitaine Cap métier.
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Audiovisuel et cinéma > Actualités
« Accompagner les regards » : un stage de formation pour les professionnels de l’éducation à l’image organisé par Écla les 5 et 6 juin
du 05 au 06 juin 2014
Dans le cadre du dispositif « Passeurs d'images » et du programme de formation proposé par le Pôle régional d'éducation artistique et de formation au cinéma et à l'audiovisuel, l'agence Écla Aquitaine propose une nouvelle session de stage avec pour thème « Accompagner les regards ».Se déroulant les 5 et 6 juin, au Rocher de Palmer, la formation s’adresse aux médiateurs cultur...
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Ecrit et livre > Actualités
Créer, éditer, vendre et transmettre en milieu rural le 07 novembre 2013
Les P’tits bérets” — maison d’édition jeunesse installée à Morlanne depuis 2010 — et dont vous trouverez la présentation sur leur site http://www.lesptitsberets.fr/- propose une journée de rencontre aux professionnels du livre et de la médiation – auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, documentalistes, enseignants, médiateurs culturels… sur le thème Créer, éditer, ven...
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Ecrit et livre > Catalogue des œuvres > Romans et nouvelles français
Mélodies en mêlée : 15 nouvelles du 15 Publié le : 01/04/2013
Auteur(s) : Michel Etchegaray préface Pierre Camou
Editeur : Cairn - Pau
Mélodies en mêlées 15 nouvelles du 15 Tonton rêve de finir son dernier match poursuivi par le public dans le champ de maïs. Il ne sera pas déçu. Le Vieux Lion veut briser les chaînes de la violen... Benat se révèle être un fin médiateur de conflit. Une seule technique efficace, mais quelque peu radicale. Ainsi au fil des pages, l'auteur révèle des portraits tendres, mélancoliques, terriblement humains avec le rugby comme toile de fond.
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Ecrit et livre > Catalogue des œuvres > Sociologie, Pratiques culturelles
Cultures... & non-public Publié le : 07/04/2009
Auteur(s) : Jeanson, Francis
Editeur : le Bord de l'eau - Latresne (Gironde)
Révolution culturelle Action culturelle Liberté Politique Action syndicale Militantisme Savoir Structures collectives Conscience individuelle Droits Mondialisation «Médiateurs» Exigence Communi...
Thématiques > Sociologie, Pratiques culturelles
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Ecrit et livre > Actualités
Ecla, la nouvelle agence du Conseil régional d'Aquitaine Mis en ligne le 03 janvier 2011
pour l'écrit, le cinéma, le livre et l'audiovisuel Écla - comme écrit, cinéma, livre et audiovisuel - est la nouvelle agence régionale née de la fusion de l'Arpel (Agence régionale pour l'écrit et le livre) et d'AIC (Aquitaine Image Cinéma). Écla traduit dans ses missions les priorités du Conseil régional d'Aquitaine en matière de livre et d'écrit, de cinéma et d'audiovisuel et de labels musi...
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Goethe Institut
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Rapport d'activité 2006 Mis en ligne le 03 janvier 2011
Ce rapport d'activité a pour objectif de présenter les moyens et l'organisation du CNL, mais aussi de revenir sur les principales interventions de l'établissement, en offrant une vision transversale des aides accordées, secteur par secteur. Il fournit également l'occasion de témoigner de l'action du CNL auprès des médiateurs du livre et de la lecture, par son soutien à l'organisation de nombre...
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Ecrit et livre > Actualités > Auteurs > Diffuseurs, distributeurs > Librairies
Le Sénat recommande un médiateur du livre
Mis en ligne le 03 janvier 2011
La Commission des affaires culturelles du Sénat préconise une série de mesures pour défendre la chaîne du livre, qu'elle juge menacée d'un bouleversement majeur par le numérique.
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Ecrit et livre > Actualités
Entretien avec Isabelle Blin
Mis en ligne le 03 janvier 2011
Isabelle Blin a pris récemment la direction de la bibliothèque municipale de Bayonne. Arrivant de Dunkerque, où elle dirigeait une médiathèque municipale très active, elle prend les commandes d'un établissement qui possède à la fois une vocation patrimoniale et de lecture publique.
Ce billet est le premier d’une série de cinq ou six que je publierai au rythme d’un par semaine au cours de ce mois de janvier. Le texte complet formera un essai à propos des relations entre les Communs et les Non-Humains, un sujet à mon sens absolument essentiel à prendre en compte pour la théorie des Communs.
Que serait un homme sans éléphant, sans plante, sans lion, sans céréale, sans océan, sans ozone et sans plancton, un homme seul, beaucoup plus seul encore que Robinson sur son île ? Moins qu’un homme. Certainement pas un homme.
Bruno Latour
La rivière Whanganui en Nouvelle Zélande, reconnue en 2017 légalement comme une entité vivante et un sujet de droit (Image par James Shook. CC-BY. Source : Wikimedia Commons)
Les Communs questionnés par l’émergence des « droits de la nature »
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plusieurs villes aux Etats-Unis ont d’ores et déjà adopté des régulations basées sur la reconnaissance des droits de la nature[7], en écho à des revendications formulées dès les années 70[8].
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à première vue, les finalités poursuivies semblent proches de celles qui se trouvent au fondement des Communs et des luttes séculaires menées aux quatre coins du Globe contre les phénomènes « d’enclosure »[9]. La notion de Communs (ou de biens communs) a fait ces dernières années un retour remarqué, depuis l’attribution en 2009 du prix de la Banque de Suède – dit « prix Nobel d’économie » – à la chercheuse américaine Elinor Ostrom pour ses travaux sur la gouvernance des « Commons Pool Resources » (CPR)[10]. Initialement appliquée à la gestion durable des ressources naturelles mises en partage, la notion de Communs s’est déployée depuis dans de nombreux autres champs (Communs de la Connaissance, Communs numériques, Communs sociaux, Communs urbains, etc.). En France, elle fait l’objet d’un intérêt croissant de la part du monde académique, attesté par la parution en 2017 aux Presses Universitaires de France d’un « Dictionnaire des biens communs[11] », regroupant les contributions de plusieurs dizaines de chercheurs issus d’une pluralité de disciplines.
La sphère militante n’est pas en reste et de nombreuses revendications, notamment en matière d’écologie, se font sous la bannière des Communs. On peut songer aux mouvements agissant pour la reconnaissance de l’eau comme bien commun, à des initiatives visant à instituer des forêts ou des bassins versants comme des Communs ou aux combats des paysans pour la préservation des droits d’usage sur les semences traditionnelles[12]. En France, le terme est récemment réapparu à Notre-Dame-des-Landes, dont les habitants ont revendiqué la qualité de « Laboratoire des Communs » pour légitimer la poursuite de l’occupation au-delà de l’abandon du projet d’aéroport[13]. Une tentative est d’ailleurs toujours en cours pour racheter une partie des terres de la ZAD afin de les ériger en propriété collective et poursuivre la « pratique des Communs » sur ce territoire[14]. La connexion avec les « droits de la nature » est ici évidente et elle s’exprime par exemple dans le célèbre mot d’ordre des Zadistes de Notre-Dame-des-Landes, qui en porte la trace : « Nous ne défendons pas la Nature ; nous sommes la Nature qui se défend ».
Pour autant – et de manière assez surprenante -, les analyses croisant explicitement la thématique des Communs avec celle des « droits de la nature » sont encore assez rares, alors même que leur mise en relation fait surgir des questions importantes et, dans une certaine mesure, perturbantes pour les Communs.
La théorie des Communs traversée par une « rupture ontique » entre Humains et Non-Humains
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des différences profondes du point de vue des « ontologies » ou des « visions du monde » sur lesquelles elles s’appuient[15]. La pensée des Communs n’est pas simple à saisir, car elle est partagée entre de nombreuses branches et courants ne renvoyant pas exactement aux mêmes réalités (d’où un flottement dans la terminologie employée selon les auteurs entre « Les Communs », « Le Commun », « Les Biens communs », « Le Bien commun », « Le Faire commun », « L’Agir commun », etc.)[16]. On peut néanmoins partir de la définition synthétique issue des travaux d’Elinor Ostrom et de l’école dite de Bloomington, telle que proposée notamment par l’économiste atterré Benjamin Coriat : « des ressources en accès partagé gouvernées par des règles émanant de la communauté des usagers, visant à en assurer l’intégrité ou le renouvellement[17] ». Dans cette optique, la caractérisation des Communs repose sur un triptyque « ressource-communauté-règles »
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Quand il est question de biens communs, il faut tenir compte des trois aspects suivants ; un groupe d’utilisateurs, généralement des « prosommateurs », des gens qui sont donc à la fois producteurs et consommateur. Ils prennent des décisions collectives concernant l’utilisation de ressources. Les ressources sont collectives également, en ce sens que leur utilisation dépend de la décision du groupe ; être membre du groupe vous confère des droits d’utilisation.
[…] C’est ainsi qu’émerge une nouvelle institution pour l’action collective. Sa conception et son fonctionnement sont sensiblement différents du marché et de l’État pris comme modèles de gouvernance dans la mesure où l’institution en question est basée sur l’auto-gouvernance, c’est-à-dire l’auto-régulation, l’auto-sanction et l’auto-gestion.
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cette définition attire aussi un certain nombre de critiques, soulignant que cette manière de conceptualiser les Communs reste ancrée dans une ontologie « dualiste » ou « naturaliste » par le maintien du postulat d’une séparation entre la ressource, d’un côté et la communauté, de l’autre. Cette opposition viendrait reconduire la thèse d’une « présumée continuité ontologique sous-jacente entre les humains » et d’une « discontinuité ontologique entre les humains et les non-humains », débouchant sur une « relation objectivant les non-humains en tant que ressources (naturelles)[20] ». Par Non-Humains, il faut entendre « tout ce avec quoi les humains sont en interaction constante[21] » : animaux, plantes, mais aussi les éléments comme l’eau, l’air, la terre, y compris parfois également les objets et artefacts produits par l’activité humaine. La notion est au cœur d’analyses cherchant à renouveler les approches en dépassant l’opposition traditionnelle entre Nature et Culture, sujets et objets, Humains et Non-Humains. Dans le champ de la sociologie, elle joue notamment un rôle central dans la théorie de l’acteur-réseau développée par Bruno Latour, Michel Callon et Madeleine Akrich qui, à travers une « sociologie de la traduction[22] », pense l’action comme partagée entre des Humains et des Non-Humains, également doués d’« agentivité » (agency)[23]. On la trouve aussi mobilisée par l’anthropologie, notamment dans les travaux de Philippe Descola visant à questionner les représentations occidentales pour donner à voir la diversité des « ontologies », c’est-à-dire des manières de « composer des mondes » à travers les continuités et les discontinuités établies entre humains et non-humains[24].
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la démarche d’Ostrom paraît en réalité reconduire la « rupture ontique » entre humains et non-humains caractérisant depuis des siècles la pensée occidentale et ayant acquis à l’époque moderne le statut de paradigme dominant[28]. Elle s’inscrirait encore dans ce que Bruno Latour[29] appelle un « processus de purification » visant à établir deux zones ontologiques absolument distinctes, alors même que les réalités observées par Ostrom sont composées de collectifs « d’hybrides » mêlant humains et non-humains. Or de telles accusations sont graves, car c’est précisément en s’appuyant sur cette thèse de « l’exceptionnalité de l’être humain » que l’Occident s’est doté d’un système de représentations et d’un appareillage idéologique favorisant un extractivisme forcené devenu incontrôlable depuis l’avènement de la révolution industrielle. Une telle dénonciation du dualisme de la pensée occidentale se retrouve notamment chez Arturo Escobar dans son ouvrage « Sentir-Penser avec la Terre[30] »
...Cette pensée dualiste qui sépare corps et esprit, émotion et raison, sauvage et civilisé, nature et culture, profane et spécialiste, indigène et savant, humain et non-humain en les hiérarchisant, nous empêche de nous concevoir comme faisant partie du monde, nous incitant plutôt à nous vivre dans un rapport d’extériorité instrumentale à ce qui nous entoure.
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Pour Bruno Latour, le recours à cette notion est en outre caractéristique d’une pensée envisageant les rapports de l’homme à son environnement sous la forme d’un système de production, là où les défis écologiques majeurs auxquels nous faisons face demanderaient de les repenser comme un système d’engendrement, afin de prendre en compte les liens d’interdépendance existants entre l’ensemble des vivants [31]
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Pour Patrick Bresnihan[32], la « rupture ontique » traverse en réalité toute la littérature sur les Communs et elle se manifeste notamment par la manière dont celle-ci distingue, d’un côté, des Communs qui seraient « naturels » ou « matériels » et de l’autre, des Communs « immatériels », que ceux-ci soient « numériques », « de la Connaissance », « culturels » ou « sociaux »
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Reformuler la théorie des Communs à partir d’une ontologie relationnelle ?
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gérer de manière durable des ressources naturelles par le biais d’arrangements institutionnels auto-produits par voie délibérative entre les personnes directement concernées. En recourant à la notion de faisceaux de droits (Bundle of Rights)[35], elle a aussi établi que la propriété exclusive et le marché n’étaient pas nécessairement le mode de gestion optimal des ressources, tout comme elle s’est montrée critique vis-à-vis de la centralisation bureaucratique lorsqu’elle conduit à étouffer la capacité des groupes à s’auto-organiser pour produire des règles adaptées à leur situation. ... engagement marqué sur la question du changement climatique qu’elle a intégré à ses analyses en essayant de proposer des leviers d’action articulant le global et le local[36].
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les évolutions citées au début de cet article, visant à reconnaître la qualité d’« entités vivantes» et de « sujets de droit » à des Non-Humains, sont des émanations des « cosmovisions » propres à des populations autochtones ayant reçu une « traduction » dans le système juridique de leurs États. Elles ont le potentiel d’ouvrir une voie pour dépasser l’ontologie dualiste en embrassant d’autres « manières de composer le monde » évitant de reconduire la « rupture ontique » traversant toujours les travaux d’Ostrom en dépit de ses apports...
...les communs sont ici conçus comme **des touts indissolubles** d’humains et de non-humains en développement constant[39].
...l’ontologie relationnelle repose sur l’idée que « les mondes biophysiques, humains et surnaturels ne sont pas considérés comme des entités séparées ». Dans une telle conception, « la division entre nature et culture n’existe pas et encore moins celle de l’individu et de la communauté : de fait, l’individu n’existe pas, il existe en revanche des personnes en lien permanent avec l’ensemble du monde humain et non-humain ».
...inclure les humains dans la notion de communs, en tant que contributeurs à un écosystème qui inclut aussi les non-humains. **Construire un programme politique** autour de cela va demander beaucoup de temps et d’imagination. Mais si on ignore le potentiel des communs, on est mal. J’espère que nos meilleurs penseurs vont s’en saisir à nouveau pour l’ouvrir à toutes les possibilités, notamment celle de faire entrer les non-humains dans l’équation. C’est le travail qu’il va falloir faire, si on veut continuer à évoluer dans un monde viable.
...les diverses tentatives de reformulations (Communs latents, Eco-Communs, Communs Plus-qu’Humains) paraissent prendre le parti de s’éloigner assez radicalement de la théorie des Communs formulée par d’Elinor Ostrom, sans toutefois toujours prendre le soin de se confronter directement et en profondeur à ses éléments. Je procèderai de mon côté en passant en revue les briques essentielles de la théorie des Communs (les notions de ressources, communauté, gouvernance, arrangements institutionnels, enclosures, faisceau de droits, propriété, etc.). L’objectif sera de déterminer si ces différents concepts – aujourd’hui marqués par une « asymétrie » entre humains et non-humains – peuvent être reformulés en suivant le « principe de symétrie[45] » issu de la théorie de l’acteur-réseau...
...Faire de l’**anthropologie symétrique**, de ce point de vue, cela ne signifie pas expliquer la vie des humains par l’influence des non-humains, mais rendre compte de la composition d’un monde où les uns comme les autres prennent part en tant qu’acteurs – actants dirait Latour – avec leurs propriétés et leurs modes d’action, et constituent donc des objets d’intérêt égal pour les sciences sociales[46].
Quatre étapes pour « symétriser » les éléments de la théorie des Communs
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PLAN
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Conclusion : le rôle des communs symétriques à l’heure du Capitalocène
ndlr :
- n'est-on pas ici en train de réinventer/retomber sur la termo-bio-sociologie de François Roddier ? ACT
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La sociologue Monique Pinçon-Charlot nous parle du mouvement des gilets jaunes.
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196 commentaires
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LMG
il y a 4 semaines
Ça fait du bien de voir quelqu'un qui analyse autre chose que les tags sur l'Arc de Triomphe...
SEEDS Bordeaux
il y a 4 semaines
Je vous aime Chère Monique, depuis le premier jour. Vous ETES brillante ici et a chaque fois. Gratitude.
84
voodoo daddy
il y a 3 semaines
"C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches". Victor Hugo
Transcription :
... guerre de classe que mène les plus riches contre les plus pauvres... solidarité contre la personne du président de la république ... le gilet jaune est une idée géniale ... être visibles et s'en prendre aux lieux de pouvoirs, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas entre république et nation, mais au plus près de l'élysées. D'habitude, c'est les dominants qui exercent cette violence symbolique, qui en impose aux dominés, et qui leur impose une certaine servitude. tandis que là, la violence s'est complètement retournée et c'est un véritable procès en illégitimité qui est désormais lancé contre Emmanuel Macron. Le peuple français a vraiment besoin d'une véritable démocratie participative, d'une justice sociale, et de mettre à bas les inégalités abyssales qui sont à la faveur uniquement des propriétaires privés des moyens de production. Alors que tous ceux qui assurent le fonctionnement de l'économie réelle, que ce soit les travailleurs manuels ou intellectuels, tous ceux-là doivent se contenter de petites miettes.
Classé « fou » en 1923 par le Dr Prinzhorn, « brut » en 1945 par Dubuffet, « outsider » par Lucienne Peiry, « singulier » lors d’un salon en 1978, « modeste » par Hervé Di Rosa, « naïf » comme le Douanier-Rousseau voire « populaire » comme le facteur Cheval, l’art hors normes des créateurs préservés de tout conditionnement artistique, autodidactes ou internés d’hôpitaux psychiatriques forme un paysage composite difficile à typologiser. Stigmatisé par les nazis comme dégénéré, longtemps ignoré par l’establishment culturel, cet art irrécupérable, qu’il soit d’inspiration socialement marginale (Cheval ou Chaissac), médiumnique (Crépin ou Lesage) ou psychopathologique (Wölfli, Aloïse, Darger, Walla…), rencontre aujourd’hui un public de plus en plus large. Signe d’un temps où l’art contemporain s’essouffle souvent dans son surcodage, aussi transparent et bling bling qu’un crâne de diamants, les institutions lorgnent de plus en plus vers lui. Avec le musée de Lausanne pour Mecque, la Halle Saint-Pierre à Paris pour préfecture, les marges de l’art sont aujourd’hui de sortie à Lyon avec la BHN.
La vie et la beauté ne sont pas raisonnables
L’art brut n’est donc pas en premier lieu une remise en cause esthétique et psychanalytique, mais bien plutôt sociologique, politique et anthropologique.
Marc Uhry
Rédigé par Marco3 avril 2018 Chroniques zébrées, Expos, Théâtre & Danse, Non classé