Alors que le bâtiment est le premier secteur d’émissions de gaz à effet de serre en France, les habitats légers représentent une alternative intéressante. Mais qu’appelle-t-on habitat léger ? Que dit la loi, et quels sont les obstacles à l'installation ?
Les habitats légers, intégré dans la législation grâce à de nombreuses luttes, mobilisations et travaux académiques, seulement depuis 2014 avec la loi ALUR, se définit comme “résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs” avec plusieurs critères :
- sans fondation disposant d’équipements intérieurs ou extérieurs,
- destinées à l’habitation et occupées à titre de résidence principale au moins huit mois par an
- les résidences et leurs équipements extérieurs sont, à tout moment, facilement et rapidement démontables."
Les habitats légers peuvent également ne pas être raccordées au réseau.
Mais l'habitat léger n'est pas seulement écologique, il peut également être accessible financièrement, et c'est ce pour quoi milite l'association Hameaux Légers, en privilégiant le bail emphytéotique avec les communes, un bail de 18 à 99 ans qui confère au locataire les mêmes droit sur le terrain que le propriétaire, mais sans pouvoir le revendre. Être propriétaire de son habitat mais pas du sol, pour accéder plus facilement à un logement tout en respectant la terre : sans fondation ni matériaux émetteurs comme le béton, ces habitats peuvent laisser le terrain comme ils l'ont trouvé (ou presque) s'ils déménagent un jour.
Victimes de nombreuses stigmatisations, les habitant.es de ces logements rencontrent de nombreuses épreuves, et s'installer en habitats légers relève souvent du parcours du combattant, et ne doit pas être idéalisé. Faute d'accord avec les mairies, et en situation d'urgence, beaucoup s'installent sans autorisation, et font face à de nombreux risques.
Qu'est-ce qu'un habitat léger ? Que dit la loi ? Quelles sont les réalités de ceux et celles qui habitent ces logement ? Est-ce une solution pour la transition écologique et énergétique du bâtiment ? On en parle avec nos invités.
Avec :
- Xavier Gisserot, cofondateur de l'association Hameaux légers
créée en 2017, est une association qui “accompagne la création d’éco-hameaux accessibles financièrement pour permettre à toutes et tous d’habiter de manière durable et solidaire", suivant trois modes d’action : accompagner les collectivités et collectifs d’habitants à monter un projet de hameau léger, transmission de ces connaissances (MOOC, livre, web formations), sensibilisation.”
Le livre “Guide pratique pour s’installer en habitat réversible” publié chez Ulmer en octobre 2023 est adapté du MOOC précédemment créé par l’association. - Béatrice Mesini, chargée de recherche au CNRS, en géographie et droit, (section 39 Espaces, territoires, sociétés) au laboratoire de sciences humaines et sociales TELEMMe, à Aix-Marseille Université.
- Nadine Roudil, enseignante chercheuse, professeure à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris Val de Seine, rattachée au laboratoire centre de recherche sur l’habitat.
Convoqué devant le tribunal correctionnel de Nantes, ce vendredi 7
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Connu / TG le 07/04/23 à 15:49
"À croire qu’on est des criminels !". La maison en terre et paille d’Amalia et Harald, condamnée à être détruite par la justice
En 2019, Amalia et Harald achètent un terrain à Landeleau dans le Finistère, sur lequel ...
Connu / TG le 10/03/23 à 20:40
Valence (Drôme), reportage - Durée de lecture : 9 minutes - Clés : Alternatives Féminisme Habitat et urbanisme
Les maisons mobiles fleurissent dans la Drôme grâce aux femmes. Dans un hangar près de Valence, elles construisent leur propre habitat sur roues, motivées par des envies d’indépendance et écologiques.
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54 minutes
La catastrophe industrielle de Lubrizol a mis en lumière les inégalités environnementales que subissent celles et ceux que l'on nomme les "gens du voyage". Les aires d'accueil qui leur sont réservées sont généralement à proximité de diverses sources de nuisances.
Photo © Getty / Joel Carillet
Dans son livre « Où sont les gens du voyage ? Inventaire critique des aires d’accueil » paru aux Editions du commun, William Acker propose une approche historique, sociétale et environnementale de la question des aires d’accueil destinées aux « gens du voyage ». Son travail de recensement et d’inventaire fait suite à la catastrophe industrielle de Lubrizol, à proximité de laquelle une aire d’accueil jouxtait la zone Seveso.
Après une action publique et une tribune menées notamment avec l’anthropologue Lise Foisneau, le juriste William Acker s’attèle au recensement de la localisation des aires d’accueil des « gens du voyage » pour démontrer la récurrence des localisations de ces dernières à proximité de lieux pollués tels que les déchetteries, les cimenteries, les autoroutes, les zones industrielles. Cela demeure une gageure de quantifier l’atteinte environnementale.
Ces localisations s’expliquent aussi par le fait d’une certaine volonté à reléguer les « gens du voyage » loin des centres. Grâce à cet inventaire, le constat est sans appel, il y a un caractère systémique dans la mise à l'écart et des atteintes environnementales que subissent les "gens du voyage" ne fait aucun doute. Néanmoins les données sur ce sujet des aires d’accueil dans le domaine de la santé environnementale manquent.
« Les mouvements de justice environnementale ne peuvent ignorer la situation des « gens du voyage » en France tant elle lie intimement les questions de discriminations sociales, raciales et environnementales. » écrit William Acker.
La lecture de ce livre est aussi l’occasion de mieux comprendre les subtilités de ceux et celles que l’on nomme « gens du voyage » en France, de retracer l’histoire juridique, d'évoquer les mémoires et d’envisager les luttes environnementales et sociales à venir.
Les invités William Acker, juriste et Sue Ellen Demestre, membre du collectif des Femmes de l'aire d'accueil d'Hellemmes-Ronchin
Ndlr : la société aurait-elle peur des gens mobiles ? qui ne sont pas "dans le moule" ? Questionner ACT
En prolongement de notre rencontre sur les écolieux et de l'interrogation de savoir s'ils sont de possibles espaces pour l'Adaptation radicale et à quelles conditions, voici un MOOC développé en financement participatif par l'association des Hameaux Légers, pour explorer les...
avec Xavier Marmier - 18 minutes
Construire des cabanes est devenu une nouvelle forme d'action, dans la Zad de Notre-Dame-des-Landes ou sur les rond-points occupés par les Gilets Jaunes tout au long de l'année dernière, les cabanes ont été au centre de beaucoup de mobilisations.
Xavier Marmier et sa cabane © Radio France / Antoine Chao
Aujourd'hui pour un premier épisode, nous partons à Cléron dans le Doubs, où la cabane de Xavier Marmier, perchée dans un arbre, défie, les habitudes et les pratiques pour habiter autrement le monde abimé. Xavier a pourtant été condamné à détruire sa cabane alors qu'il existe la possibilité d'autoriser ce genre d'habitat léger dans le cadre des secteurs de taille et de capacité d'accueil limités (STECAL), encore faut-il que la municipalité le veuille.
La cabane de Xavier Marmier 2
La cabane de Xavier Marmier 2 © Radio France / Antoine Chao
En novembre 2019, la loi Engagement et proximité était débattue à l'assemblée nationale. L'article 14 de cette loi est considéré par plusieurs collectifs dont le DAL et HALEM comme un «outil d’exclusion massive», ils demandent aux députés de retirer cette mesure « anti-pauvres » qui permettrait aux maires de faire payer une astreinte de 500 euros par jour aux occupants de caravane, yourte, camion aménagé sans passer par la justice.
Une coalition européenne d'action pour le droit au logement prépare une mobilisation pour le 28 mars (fin de la trêve hivernale).
Cabane en danger de Xavier Marmier
HALEM Habitants de Logements Éphémères ou Mobiles
L’association d’HAbitants de Logements Ephémères ou Mobiles a été créée afin de répondre aux besoins de la population qui choisit ce mode d’habiter, quelle qu’en soit la raison.
Coalition pour l'Habitat Léger
Entre toutes les répressions déjà constatées sur le territoire et maintenant l’apparition d’une nouvelle loi gouvernementale (article 14 de la loi « engagement et proximité » visant à donner aux maires des pouvoirs de police élargis pour prononcer des amendes allant jusqu’à 500 euros par jour à l’encontre des personnes installées sur leurs propres terrains privés), nous observons que l’habitat léger est plus que jamais menacé partout en France.
Le Monde : Le royaume menacé du Robinson de Franche-Comté
Marielle Macé : Nos cabanes
Musique de fin Bertrand Belin et Barbara Carlotti - Lentement
Reporterre : Caravanes, yourtes, camions....
L'équipe Antoine ChaoReporter/producteur
Thèmes associés : Société nature Idées